Mes doigts se ruent sur le coffre avec assez peu de dignité je dois admettre. Cependant, les petits gars sont encore suffisamment confiants en moi pour me filer le coffre et me laisser le privilège de l'ouvrir. Le coffre est rouillé, ça prend plus de temps qu'j'pensais mais j'me sens comme un gamin dont c'est l'anniversaire. L'attente est insoutenable, j'ai toujours été un sacré curieux. C'était pour les mystères que je m'étais enrôlé chez les pirates. Les mystères et l'aventure tout ce que j'aimais. Malgré tout en l'ouvrant, j'avais eu comme un pressentiment que ça n'allait pas être du tout ce que j'avais espéré. J'avais serré les dents un peu malgré moi sous l'appréhension.

Soulagement intense, c'était pas un putain d'oeufs cette fois. C'étaient des espèces sonnants et trébuchantes. J'ai senti toute mon stress redescendre d'un coup. On avait réussi à chopper quelques rubis et des pièces d'or. Y'avait d'autres cailloux mais on verrait plus tard pour le détails. " Oh !! Les gars nous avons trouvé notre trésor !"annonçais-je pas mécontent pour une fois que la vie ait décidé de me faire une petite fleur. J'entendais les gars se réjouir et je pouvais pas m'empêcher de me dire qu'on avait évité la mutinerie cette fois encore.


"Bon on va fêter la découverte les gars, ensuite direction Initia pour faire la fête! " Initia c'était la plaque de revente du marché noir la plus fréquentée et peuplée bien évidemment de bordels et de tripaux au goût de tout le monde. Les gars beuglaient déjà bien contents à l'idée de pouvoir se mettre une petite murge en rentrant. J'avais réussi de justesse à sauver les meubles pour l'moment. Le retour sur le bâteau se passa sans encombres. Je partis m'isoler dans ma cabine, j'avais besoin de temps pour réfléchir. Pendant ce temps là les gars préparaient la petite soirée.

Il fallait déjà que je me remette un peu de la soirée d'hier où j'avais bu comme un trou. Un petit somme me ferait pas d'mal, je me laissais aller à me coucher pour voir si l'sommeil voulait bien de moi.

J'attendais avec impatience, le coeur battant la chamade, qu'il ouvre le petit coffre que nous avions trouvé. J'avais peur que ce ne soit encore un de ces stupides oeufs. Et si l'île n'était truffé que d'oeuf dans ce genre? Tout ce chemin... la mort de Bobby... tout ça pour un oeuf à la con. Ca ne vaudrait clairement pas le con. Et moi j'étais dans la merde. C'était à cause de moi que nous étions venu ici. C'était moi qui avait trouvé cette maudite carte. Moi encore qui avait insisté pour que nous tentions notre chance sur cette île. Alors si nous avions fait tout ça pour rien, je ne doutais pas un instant du sort que me feraient subir les membres d'équipage. Sans compter sur Sal'. Oh ce serait l'excuse parfaite pour me virer. J'aurais tous les défauts du monde, sans parler du fait que j'avais conduit un de mes camarades à la mort. Je me ferais virer et personne ne lèverait le petit doigt pour moi.

Alors je stressais, probablement plus que n'importe qui ici. Je retenais ma respiration. Avant de pousser un soupir de soulagement en voyant les pièces d'or et l'air ravi de Sal' quand il ouvrit le coffre. Je laissais mes camarades explosé de joie autour de moi. Je souriais, davantage soulagé qu'euphorique comme eux. Je les suivis vers le bateau, me forçant à chanter avec eux. J'étais heureuse bien sur mais j'étais surtout soulagé de voir que mon intuition avait été bonne, que nos efforts avaient été récompensés, que Bobby n'était pas mort en vain. Je les rejoignis pour faire la fête, buvant avec modération. Je n'avais pas envie de me laisser aller et de mettre mon secret en péril. Je gardais un souvenir amer de la dernière fois où je m'étais laissé aller à trop boire. Sal' ne resta pas avec nous, préférant aller s'enfermer dans sa cabine. Je ne relevais pas. De toute façon moins je le voyais en ce moment et mieux c'était pour moi.

Et je devais être tranquille pendant les jours à venir. Il m'évitait comme la peste et ça me convenait. De toute façon qu'aurait il fait à fréquenter un petit mousse? Il était le capitaine. Il n'était même pas sensé me parler. Alors je ne devais pas me vexer pour si peu. Surtout que le connaissant, je savais très bien qu'il devait l'avoir mauvaise que je sois sur le bateau et surtout que j'ai réussi à monter sans qu'il s'en rende compte. Tant mieux, ça lui faisait les pieds pour une fois.

On arriva finalement à Initia et le calvaire commença pour moi. Je trouvais notre ville sale et malfamée, ce n'était rien comparé à celle ci. La puanteur me frappa de plein fouet quand nous arrivâmes. Je descendis avec les autres hommes, les suivant alors qu'ils me vantaient les plaisirs de la ville. En fait, ça se limitait surtout à boire et baiser avec des putes pour eux. Je passais pour un gamin peureux et puceaux à me planquer mais ce n'était pas grave. Il valait mieux ça que de voir mon secret dévoilé. Seulement voilà je commençais à rapidement m'emmerder en restant sur le bateau. Et au bout d'une semaine à attendre que ces messieurs terminent gentiment de se vider les couilles, moi j'en avais plein le cul.

Le huitième jour je craquais donc. Je décidais d'aller frapper la porte de notre cher capitaine pour lui demander de se bouger, de ramener ses dépravés sur le bateau pour qu'on aille faire du vrai travail de pirate. Je voulais vivre des aventures moi. Explorer de nouvelles terres, ramener des trésors, me battre contre quelques monstres. Je n'avais aucune envie de rester enfermé sur un bateau, à cajoler un oeuf pendant que des ivrognes s'envoyaient en l'air.

Je tambourinais un moment, m'énervant en voyant qu'il ne se décidait pas à me répondre. Je finis par forcer la porte et par entrer dans la pièce. Il devait certainement être entrain de cuver son rhum pour changer.

- Sal'!! Allez bouge toi le cul j'en ai marre. Ca fait plus d'une semaine que tes hommes sont là à s'enivrer et dépenser leur argent avec des putes. Ca peut plus durer. Fais quelque chose putain!

De colère je mis un coup de pied dans son matelas, espérant le faire réagir vu que ce connard restait toujours la tête sous la couverture. Gros con de fainéant. Je finis par voir une tête émerger... la tête d'une blondasse à poil dans son lit. Ah ben parfait... le capitaine ne valait pas mieux que ses hommes. Je le foudroyais du regard alors qu'il émergeait à son tour.

- Quand tu auras fini de baiser n'importe quoi. On pourra peut être repartir.

Il fallait croire que même les putes ça avait un semblant d'orgueil. Vraiment je n'aurais jamais cru. C'était vrai après tout. Comment devait on appeler une personne qui ouvrait les cuisses pour le premier venu à condition qu'il ait une petite pièce? A part n'importe quoi, je voyais pas comment appeler ça. Surtout que la fille était pas un canon. Vu l'état de ses dents je n'osais pas imaginer l'haleine. Et que dire de ses seins flasques qui pendouillaient mollement sur sa poitrine? J'avais peut être des petits seins mais au moins ils tenaient debout tout seul!!

Je ne tardais pas à la maitriser. Je l'immobilisais au sol, assise à califourchon sur elle, mon poignard sur sa gorge.

- T'as vraiment des goûts de merde tu sais...