Il regarde le SMS. Une longuuuuuuuuue minute. Il regarde le SMS, et il se demande ce qu’il doit faire. Il regarde le SMS et il calcule la probabilité. Il calcule vraiment. Est-ce que c’était vraiment possible ? Vraiment, vraiment possible ? Est-ce que la jeune femme avec qui il parlait pouvait être … réellement… Elle ? Il regarde les SMS, se relève pour voir sa chambre. Une chambre sans rien. Il n’y avait rien de personnelle dans sa chambre. Il y avait simplement ses livres et l’instrument de musique qu’il venait de sortir. Pour elle. Parce qu’il avait eu envie de le sortir pour elle. Alors il regarde. Il se demande … Il se demande si c’est possible. Il pose son téléphone contre la table, l’écran caché. Il pose un bras sur ses yeux, cachant la lumière par sa peau et ses habits.

Il y avait clairement peuuuuu de chance. Il y avait une infime possibilité … mais le destin, on en parle souvent. Il parlait souvent du destin. Il parlait de ce qu’il arrive parfois et qui était écrit dans les étoiles ou dans les feuilles de thés. Il s’endort sans répondre.

Le lendemain, il se réveille avec une idée précise en tête. Il devait parler à la jeune femme. Voir si elle était réellement la personne dans son téléphone ou si … Est-ce que la jeune femme pouvait être elle ? Il avait pensé à ça TOUTE LA NUIT. Il en avait même fait des cauchemars alors qu’il n’avait plus se résoudre à penser à autre chose. Bon. Ou il avait raison, et ça allait être gênant … Ou il avait tort, et ça serait aussi gênant … Parce que … Hé bien, la jeune femme avec qui il avait parlé lui avait fait réaliser quelque chose. Qu’il ressentait peut-être quelque chose pour une autre femme. Il espérait vraiment ne pas se tromper. Il sortit sans le dire à personne. Il avait réfléchit à comment parler à la jeune femme. Alors il était allée jusqu’à chez elle. Il avait attendu de voir la lumière saluait, et la jeune femme ouvrir la fenêtre pour aérer.

Alors, il se mit à sauter à travers les immeubles. Il se glissa devant la chambre de la jeune femme. Cette femme dont il avait été le coéquipier pendant … Toute sa vie ? Elle lui avait sauvé la vie une paire de fois. Elle l’avait supporté quand il était qu’un infâme trou du cul. Il la supportait encore quand il préférait se taire. Parce qu’il ne faisait que ça. Il ne bougeait plus dans ses relations. Il n’avait jamais reparlé avec sa cousine. Il était simplement venu à avoir sa place dans sa famille et il faisait ce qu’il faut pour être un bon ninja. Le meilleur. Un génie.

Un génie qui n’a même pas remarqué qu’une femme incroyable s’intéresse à lui. Ou en tout cas, s’il a tort, il n’avait jamais remarqué qu’il pouvait être intéressé par elle. Il l’observe sans s’approcher. La voit toucher le meteor hammer qui trainait sur la table. Il la regarde. Il ne sourit pas. Il devrait peut-être. Il avait dit à 4 d’y aller franco mais …pourrait-il vraiment y aller aussi franco que ça ? Il se déplaça. Il retourna chez lui et se changea. Tenten était réellement cette femme sur son téléphone. Il reprend son téléphone, le mets dans sa tenue et rejoint la zone d’entrainement.

Sans surprise, Rock Lee et Gaï sont déjà là. Ils s’entrainent à faire des pompes sans mettre les mains sur le sol. Il les regarde faire avant qu’elle n’arrive. Elle. Il s’approche, sans sourire.

- Tenten. J’aurais une question. Tu accepterais qu’on s’entraine tous les deux en invocation pour cette fois ?

Tout le monde savait qu’elle, elle était en train de s’entrainer à ça. Et tout le monde savait que Neji ne faisait pas d’invocation. Mais il avait juste envie de savoir, avec certitude, si la fille du téléphone et Tenten était la même personne. Et si oui… Devrait-il lui dire ? Il observa cette femme comme ce matin. Comme une femme. Une femme qui l’aimait peut-être, ou pas. Et dont il avait des sentiments… ou pas. Devrait-il envoyer un message à BoomB* ! pour être sûr ? La voir prendre son téléphone et lui répondre. Est-ce qu’elle sourirait. Il prend son téléphone et programme un message pour dans une heure. Un message qui s’excuse parce qu’il était occupé avec une histoire compliqué. Mais qu’il était en train de régler. Ce qui n’était pas faux. Il promet de lui répondre plus tard. Le message ainsi programmé, elle ne pourra pas voir qu’il l’écrit, mais lui, il sera sûr.

- Plus exactement voir si je peux voir les invocations avec mon byakugan ?

Il ne lui avait plus répondu. Sans doute qu’il s’était endormi vu l’heure. Beaucoup de filles aurait pu s’en vexer, mais Tenten ne lui en tient pas rigueur. Qui que soit l’homme à qui elle parlait depuis plusieurs heures sur cette application, il avait remis en question pas mal de ses sentiments et … Et il fallait un peu de temps pour digérer tout ça. Se demander si ça allait être vraiment si simple d’oublier Neji en parlant avec cet homme. Ou si elle s’emballait dans le vide, toute seule. (Non, Ten, il t’a joué du Guquin. Deux fois. Et la deuxième c’était pas juste comme ça.) Ou si c’était juste un crush éphémère pour se faire un peu de bien. Enfin bref, ce n’était pas simple dans sa petite tête. Malgré ce que la majorité des types avec qui elle avait parlé sur cette application pensaient d’elle. Non, elle n’était pas si simple que ça. Ou alors elle se compliqué la vie toute seule des fois ? Meh ! Enfin bref. Que “Brindille” (ça la faisait toujours rire de lire ce drôle de pseudo d’ailleurs, elle ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer un type immense et très très mince) ne lui réponde plus, elle ne le prit pas mal. Elle mit plutôt ce temps à profit pour relire leur conversation. A tête reposer. Allongée sur son lit plutôt qu’en faisant les cents pas dans sa maison comme elle l’avait fait toute la journée. Et en relisant tout ça, elle se dit que c’est bizarre, qu’elle se soit attachée si vite. Ils ne se sont pas dragués, ni l’un ni l’autre. Il n’y a rien d’évident qui expliquerait pourquoi elle ressent ce qu’elle ressent. Mais il y a quelque chose dans cette conversation qui l’a attirée, inexorablement, à voir lui parler plus, et à … à vouloir plus tout simplement. Elle ne sait pas trop ce que c’est, Ten. A tête reposée, elle voit les points communs qu’il peut y avoir avec Neji. Elle espère qu’elle ne fait un bête transfert. Ce serait franchement nul. Et injuste pour l’homme avec qui elle parle. C’est sur ce doute qu’elle finit par s’endormir.

Le lendemain, Ten attrape automatiquement son téléphone, avec l’espoir d’y voir une réponse de son correspondant. Mais rien du tout. Alors elle repousse tout ça loin au fond de sa tête. Aujourd’hui, elle s’entraine avec son équipe. Avec Lui. Alors elle n’a pas envie de penser à Lui². Ca va devenir trop compliqué dans sa petite tête sinon. Elle se lève en ronchonnant, s’habille, ouvre sa fenêtre sans faire attention à ce qu’il se passe dehors et attache ses longs cheveux bruns dans ses éternels chinons, pour avoir la paix. Elle se dit, comme tous les jours, qu’il va falloir qu’elle fasse un choix. Soit elle les coupe. Soit elle les coiffe autrement, mais c’est nul d’avoir de si longs cheveux pour en faire ça … (Et comme tous les matins elle se dit qu’elle devrait parler à Neji, ou arrêter de penser à lui.) Mais dans les deux cas, elle ne prend aucune décision et reporte ça à plus tard. Comme d’habitude depuis des jours, des semaines, des mois, même. Des années ? Et puis elle va se placer devant son meteor hammer. C’est la dernière chose dont elle a parlé avec … Lui². Elle soupire en laissant ses doigts glisser sur le métal froid. Et puis finalement il disparaît dans un reflet bleuté. Plus qu’à récupérer ses parchemins, aller manger un truc, et go entrainement.

“Eh bah ils sont déjà motivés …”

Elle soupire avec un sourire attendri en coin, en regardant Lee et Gai-sensei s’exciter de bon matin. (ET NON PAS DANS CE SENS LA BRINDILLE !) Tenten ne peut s’empêcher de repenser à ce moment de leur discussion et son sourire s’agrandit, avant qu’elle ne tourne la tête vers Neji. Et que son air passe de l’amusement à la surprise.

“Euh. Je. Euh. Oui. Si tu veux.”

Ca, c’était très très très très bizarre comme coïncidence. On lui avait proposé la veille de demander de l’aide à Neji, et aujourd’hui c’est lui qui le fait. Alors la jeune femme est prise au dépourvu et elle bat bêtement des paupières, en le regardant prendre son téléphone et pianoter dessus. Alors forcément elle repense à Lui² qui ne lui a pas renvoyé de message. Et tout à coup, elle espère presque qu’il ne le fera pas. Pas maintenant. Parce que non, non, non, elle ne veut vraiment pas parler à Lui et à Lui² en même temps. Elle rejette cette idée de sa tête et se reconcentre sur la demande de son coéquipier.

“Mais oui, oui. En fait j’aurais peut-être quelque chose à te montrer. Peut-être.”

Ça fait beaucoup de peut-être, erm. Tenten adresse un petit sourire en coin à son ami alors que Gai se dirige vers eux, sur les mains erm, pourquoi utiliser ses pieds hein, comment faire simple quand on peut faire compliqué. La jeune femme ignore cette situation incongrue grâce à la force de l’habitude et écoute le programme de la matinée. Et puis c’est parti. A peine moins d’une heure plus tard, son téléphone sonne alors qu’elle est en train d’affronter Neji au taijustu. (Autant dire qu’elle se fait bananer, mais au moins, avec des adversaires comme Lee et lui, elle progresse toujours un peu plus.) Elle hésite un moment. Elle a changé la sonnerie de l’application et elle l’a reconnue. Mais au bout de deux pauvres minutes, elle craque, s’excuse auprès de son coéquipier et s’éloigne un peu pour trier son téléphone de sa poche. Elle avait dit pas Lui et Lui² en même temps. Mais se battre avec Lui en pensant à Lui² qui vient de lui envoyer un message … C’est trop pour son cerveau de toute façon. Alors Ten ouvre le message. Sourit tendrement en lisant les excuses de son correspondant, et lui envoie un message lui certifiant que ce n’est pas grave. Qu’il prend le temps qu’il veut. Et qu’ils pourront parler de ça, ou d'autre chose, ce qu’il veut, plus tard. Quand elle aura fini son entrainement.

“Excuse-moi. C’est … Je … fallais que je réponde. Mais ça sonnera plus normalement. Désolée.”

Elle sait pas trop de quoi elle s’excuse. De cette pause. Ou d’être en train de euh … le remplacer ? Tenten détourne le regard, fuyant celui de Neji. Ses grands yeux blancs qu’elle aime tant. Se demande à quoi ressemblent ceux de Brindille. Elle soupire un peu tristement.

“Pardon. On reprend ?”

Il s’entraine mais il n’oublie pas. Il la frappe, comme d’ordinaire, l’oblige à dépasser ses limites, ses compétences, mais il n’oublie pas. Il la regarde. Il cherche à savoir la vérité. Il calcule aussi, inlassablement. Il sait quand le message doit venir. Alors il attend. Patiemment, il attend en s’entrainant avec elle. Il ne sait plus, Neji, s’il doit l’aimer ou non. Il se surprend plusieurs à penser à l’amour. Il n’avait jamais pensé à Tenten d’une manière romantique. Elle était une ninja, pas une femme. Plus, elle était sa coéquipière. Point. Elle était sa coéquipière et une ninja. Pas une femme. Alors que … Si, elle était une femme. Elle était incroyablement souple, pas autant que l’autre femme avec qui il a parlé mais plus que lui. Il l’observe. Et quand il reste une seconde avant son message, il entendant le téléphone de la jeune femme sonner. Il se fige à peine. Regarde sa réaction. Attends.

Il continue à s’entrainer, puis elle s’excuse et il posa la main sur sa poche, depuis l’extérieur de son pantalon. Il touche sa poche et la voit en train d’écrire. Elle a pu recevoir un message exactement au moment où il avait envoyé un message à l’autre femme. Ce n’était pas impossible une coïncidence pareil. Mais quand son téléphone vibra à peine dans sa poche, il avait fait en sorte de baisser la vibration à son maximum, il ne pouvait plus douter. BoomB* ! était la femme avec qui il parle depuis plusieurs jours. Celle qui lui avait dit avoir un coéquipier avec une famille compliqué mais qui allait devenir un des meilleurs ninjas. C’était Tenten.

C’était Tenten, la femme qui lui avait donné envie de venir parler avec ses amis, à lui adresser la parole, à lui avouer la vérité… Tenten lui avait fait réaliser que peut-être il était amoureux de Tenten. Ce qui était un peu vrai. Il était amoureux d’elle. Ou pas. Il avait beaucoup de tendresse pour elle. Il avait quelque chose pour elle. Merde. BoomB* ! était Tenten et ça le rendait étrange. Il se fit même prendre un coup alors qu’il pensait à cela. Il était l’heure de manger un peu, et il avait besoin de réfléchir. Il s’approche d’elle et lui tends une serviette.  

- Tu n’avais pas à t’excuser, pour avoir répondu à ton téléphone tout à l’heure. J’espère que ce n’étais pas un problème.

Comment lui dire que c’était lui. Comment lui faire comprendre ? Est-ce qu’il devrait lui dire tout simplement. Il parti à un moment et programme à un autre message. Pour ce que message soit envoyé alors qu’il revient avec la nourriture.

« Tu n’as aucune rivale. Sache-le. Il n’y a personne qui soit dans ma tête pour le moment. Mais je dois avouer ne pas savoir comment faire. Pour ce problème que je t’ai dis. Je dois dire la vérité à des amis, mais je n’ai aucune idée de comment faire. Je me dis qu’avoir une femme qui hurle à mes côtés, ça serait bien. Je pense à toi ».

Il revient pour le programme dans vingt minutes. Pendant qu’ils seront en train de manger. Et encore une fois, il ne pu s’empêcher de calculer. De compter mentalement en restant silencieux au milieu de tous. Il ne cherchait pas à comprendre pourquoi Gaï et Lee se retrouvent à manger avec les pieds liés à un arbre. Il se mit à côté de Tenten et il attend.

Elle est un peu soulagée, Tenten. D’avoir reçu un message. Mais de ne plus en recevoir avant la fin de la journée aussi. (Enfin qu’elle croit.) Elle Lui² parle toujours. Et elle peut éviter, autant qu’elle peut, d’y penser alors qu’elle s'entraîne avec Lui. Alors après s’être excusée auprès de son coéquipier, elle reprend l'entraînement, avec lui et avec les autres aussi, jusqu’à l’heure du déjeuner. Elle s’étonne à nouveau de l’attention de Neji envers elle, et attrape la serviette en le remerciant. Et en lui assurant que tout va bien. Ce n’est pas tout à fait vrai, mais ce n’est pas à lui qu’elle va pouvoir le dire, ahah.

Et puis elle mange dans le calme. Elle n’est pas aussi calme, d’habitude. Bon toujours beeaaauuuuucoup plus que les deux loustics qui risquent de faire une fausse route et de s’étouffer à tout moment dans leur façon de manger. Mais d'habitude, elle parle quand même un peu. Mais pas là. Et elle ne mange pas beaucoup non plus. Une boule dans la gorge. Une boule dans l’estomac. Une boule dans le cœur. C’est si compliqué. Elle avait imaginé, la veille, que ça serait simple … Mais c’est si compliqué. Tenten sursaute presque quand son téléphone sonne à nouveau et le tire sans un mot. Ignorant de son mieux Neji à ses côtés. Ce serait vraiment très étrange qu’elle s’en aille pour lire le sms plus loin. Alors la jeune femme ouvre sa messagerie. Et se fige complètement. Et elle ne hurle pas du tout. Enfin si, mais dans sa tête et sans son coeur qui se serre un peu plus. ”Je pense à toi.” Ten relève les yeux vers son coéquipier, croise son regard blanc. Et se met debout d’un coup. Renversant sa nourriture par terre. Elle la regarde une seconde, bêtement. S’excuse, encore, auprès de Neji. Et puis elle s’en va d’un pas rapide, se glisse entre les arbres de la forêt pour trouver une cachette. Loin de son regard à Lui. Et de sa présence. Elle s’adosse contre un arbre et se laisse glisser par terre. Soupire, fort, laissant échapper un long gémissement. Et puis elle reprend son téléphone. Et répond.

Tu dois leur dire quoi ? Tes problèmes de famille ? Tu peux attendre qu’ils te demandent, s’ils le font parfois, et leur répondre pour de bon cette fois. Ou tu peux leur demander de t’accorder du temps pour parler, ils comprendront que vous allez avoir une discussion sérieuse, et puis tu pourras te jeter à l’eau. En fait, peu importe la façon. Tant que tu le fais. Si ce sont tes amis, c’est tout ce qu’ils veulent. Moi j’aimerai bien que mon ami me parle. N’importe quand, n’importe comment. Juste qu’il le fasse, pour que je puisse l’aider un peu. Autant que je le peux même si c’est pas grand chose …

Et … moi aussi je pense à toi … Je suis avec lui aujourd’hui, pour m'entraîner, et c’est étrange. Je ne pensais pas que ça serait aussi compliqué.

Pardon. Je me répands …

Elle grogne en envoyant ses excuses et Tenten cogne l’arrière de son crâne contre l’écorce de l’arbre. Une fois. Deux fois. Et puis elle râle encore une plainte plutôt agacée cette fois avant de se relever. Et d’hurler comme une folle en appercevant soudain Neji. Ten se rattrape à l’arbre d’une main et pose l’autre contre son coeur qui a du manquer un ou deux battements.

“OUHAAA !!! TU M’AS FOUTU LA TROUILLE !!”

Elle crie encore, toujours sous le coup de l’émotion. Et puis elle rit. Nerveusement, baissant la tête pour se cacher derrière sa frange. Parce qu’elle est pas certaine de pas se mettre à pleurer.

“Qu’est-ce que tu fais là ??”

Ce serait plutôt à lui de lui demander ça, mais bon …

Neji la regarde, toujours. Il la regarde et ne regarde qu’elle, bien qu’il ne pose pas réellement les yeux sur elle. Il la regarde parce qu’il sait où elle est. Il sait comment elle se trouve, où elle se trouve. Comment elle mange. Il la connait tellement par cœur. Il la connait plus que ce qu’il ne se connait lui-même. Comment avait-il fait pour ne rien voir ? Quand elle reçu le nouveau message, il mâchait doucement son repas. Il la regarde. Il a envie de sourire. Il ne sait même pas pourquoi il a envie de sourire d’un coup, alors qu’elle le regarde. Il savait ce qu’elle avait lu. Il savait tout… Devrait-il lui dire ? Quand elle part, il la regarde faire. Il sort son propre téléphone avec un instant d’attente avant que la réponse n’apparaisse. Il regarde le SMS, utilise son byakugan pour savoir où elle est, et répond.

« Que je m’excuse, de ne jamais avoir vu qu’ils étaient mes amis. Déjà. Ils ne posent plus de questions. Parce que je ne réponds plus. Et je ne sais pas … j’ai un petit secret. Un petit secret que j’ignore comment avouer. Je me dis que … devrais-je juste le dire de but en blanc ? Tu n’as toujours pas envie de lui dire la vérité, à lui aussi ? C’est dire d’avouer les choses, je comprends … »

Il envoie le message alors qu’il la suivit machinalement pour la regarder se frapper. Il sourit, à peine, quand elle est surprise. Il aime bien la fille qui hurle, en vrai. Il aimait bien cette fille qui prend de la place et montre ses pensées avec des petits hurlements.

- Pardon, fit-il en cachant son sourire par une main.

Comme sa cousine. Neji, il avait remarqué qu’Hinata faisait pareil. Elle mettait toujours sa main devant sa bouche quand elle sourit ou quand elle rit. Neji faisait pareil. Parce qu’il ne le faisait pas souvent. C’était gênant sur son visage. Il la voit sourire, puis elle semble souffrante.

- Je m’inquiète, avoua-t-il, tu ne sembles pas bien du tout. Est-ce que tu as besoin de …

Il s’approcha et tendit sa main, lentement, pour l’aider à rester debout sans avoir besoin de l’arbre. Il la regarde encore. Il se demande ce que donnerait les cheveux de Tenten si elle les laisse libre. Il pourrait la voir le matin, mais il n’avait jamais vue la longueur de ses cheveux. Il ne s’était jamais permis autant, pour tout avouer… Il avait simplement pris le temps de se demander. Il observe ses deux petits chignons. Il se demande. Et il repose son regard sur Tenten. Il ne l’avait jamais vu comme une femme. Avant de parler à BoomB. Maintenant, il n’arrêtait pas d’y penser.

- Tu as les cheveux longs comment ? demanda-t-il enfin, je me demande plus longues que les miens, tu penses ?

Il attendrait de savoir son opinion sur son « petit mensonge ». Ou si elle avouait en premier. S’il lui laissait faire ? Si elle voulait lui dire avant … ou si elle préférait l’autre lui ? L’autre lui était mieux. Plus causant, plus doux, plus … Il avait à nouveau envie de faire de la musique pour elle. Pour Tenten. Rien que pour elle.

Il sourit. Elle le fusille du regard. Mais sourit un peu aussi quand même. Parce que Neji qui sourit, c'est rare et c'est beau. Et elle ne trouvera jamais une raison valable de faire vraiment la tête alors que lui est en train de sourire. Même quand elle vient de manquer de peu la crise cardiaque par sa faute. Elle se reprend doucement, lui affirme vaguement que "ça va", ooouuuuuhh le vilain mensonge. Et puis le regarde avec de grand yeux quand il se renseigne soudain. Sur la longueur de ses cheveux.

"Euh … je- euh … jusque-là"

Elle ne comprend absolument pas d'où vient ma question. Mais y répondre aide Tenten à reprendre un peu le contrôle de ses émotions qui viennent de vriller fort pendant quelques secondes. Elle joint le geste à la parole dessinant une ligne sur son ventre avec la tranche de sa main. Quelques centimètres au-dessus de ton nombril. Et puis un petit rire nerveux lui échappe et elle reprend la parole.

"Mais non pas plus long que toi. Personne n'a les cheveux plus longs que toi. A part Ino bien sûr. Mais elle est tellement jalouse de toi. Les siens sont fins et cassent tout le temps. Alors que les tiens … bah ils sont beaux est soyeux. On est toutes ultra jalouses de tes cheveux tu sais. A part peut-être Hinata en fait. Elle a de beaux cheveux aussi. Mais ça doit être génétique."

Oui. Elle panique. Sinon elle ne raconterait pas autant de conneries. Enfin c'est vrai ce qu'elle raconte, hein. Mais qui s'en fout ? Tout le monde.

"Mais ça va, ça va, c'est…. Euh … c'est juste que …"

Que ?

"Faut que je me décide. Si je me coupe les cheveux ou si je le détache. J'en ai marre de rester coincée avec mes deux chignons."

Autrement dit. Il faut qu'elle se décide. A couper les ponts avec Neji, ou à se laisser aller et tenter le coup. Elle en a marre de rester entre deux eaux. Tenten fronce le nez, pas convaincue elle-même par les excuses bidons qu'elle donne à Neji.

"Ouais. On est un peu mélodramatiques, nous, les filles. Ça nous arrive de nous enfuir dans la forêt pour pleurer à cause de nos cheveux."

La jeune femme hausse les épaules d'un air revêche et reprend la route vers Lee et Gai. Partant bien sûr du principe que Neji va la suivre. Ce qu'il fait bien sûr. Puisqu'ils n'ont pas fini leur entraînement de la journée. Tenten ne prend pas le temps de répondre à nouveau à son correspondant. De tout façon, elle ne sait pas quoi lui répondre. Elle termine sa journée, oublie que Neji lui avait proposé de s'entraîner au scellement avec elle. Et quand elle s'en souvient, ça la soulagé plutôt, d'avoir oublié. Et puis elle rentre chez elle. Prend une douche et lave ses cheveux et puis comme il fait bon, elle va ouvrir sa fenêtre, installe un gros pouf en forme de ronflex dans le rayon de soleil qui y passe et laisse sa chevelure brune sécher à l'air libre. Bien installée dans un simple short et t-shirt, elle récupère son téléphone pour enfin répondre à Brindille.

Désolée de pas t'avoir répondu plutôt. Je m'entraînais. Et puis j'avais pas de réponse à te donner. Cela dit je suis pas certaine d'en avoir maintenant
Pour ton cas … pour les excuses, n'hésite pas. Pour le secret … et bien ça dépend du secret.
Pour mon cas … c'est pas que c'est dur, c'est que c'est impossible. Imagine que je lui dise que je suis amoureuse de lui et qu'il ne le soit pas. On est pas voisins, ou juste amis, on est coéquipier. Ça rendrait la situation … ce serait affreux. Ou alors faut que je le séduise avant mais tu parles. Je suis vaguement garçon manqué, j'ai zéro délicatesse, je parle fort alors que lui il est … je vois pas bien comment je pourrais y arriver. Sans que ce soit gênant qui plus est si ça foire là aussi …

J'ai déjà eu envie de lui dire. A chaque fois qu'il a l'air triste en fait. Juste pour qu'il sache que je suis là et pas que comme coéquipière. Mais. Je peux pas. Je me suis faite une raison. Je te l'ai dis je crois, c'est pour ça que je suis sur cette appli. Pour l'oublier un peu au moins

Et puis y a toi aussi maintenant. Et je sais pas quoi faire. En vrai plus je t'apprécie, plus j'ai l'impression de le trahir. Alors qu'il m'a jamais rien demandé ahah. Alors que toi tu … tu joues du guquin pour moi …
Je suis ridicule

Tenten termine ses messages et laisse retomber doucement ses bras, ses mains et puis son téléphone qui tombe par terre. Elle a envie de chialer. Alors elle se retourne et plante son visage contre son ronflex pour atténuer son hurlement. Et puis elle reste comme ça. Passe les bras autour du cou de la peluche géante et pleure un peu. En silence cette fois.

Il regarde la jeune femme. Il observait ses mains, qu’il trouva délicate. Il observait son corps si droit, et son sourire si sincère. Il n’avait jamais remarqué tout ça. Il n’avait jamais remarqué qu’elle puisse être si … Si étrangement parfaite. Elle observe ce ventre, se dit que c’est dangereux que de rester à proximité d’elle. Il remit sa main devant sa bouche avant de sourire.

- Hinata et moi sommes ravi de savoir qu’on jalouse nos cheveux, il prit une mèche et la mit devant son corps doucement en les enlevant de son nœud. Hinabi aussi j'imagine.

Doucement, il approcha une main de son chignon, il touche à peine les cheveux, caresse ses cheveux. Il regarde les cheveux de la jeune femme.

- J’aime bien tes chignons moi, et vue la longueur de mes cheveux, tu te doutes que je te conseille de ne pas les couper.

Il avait envie de la voir les cheveux détachés. Elle avait réellement envie de tout couper ? Il avait envie de voir avant qu’elle ne le fasse. C’était la première fois qu’il en avait envie à ce point. Il voulait voir Tenten sans ses chignons, mais il ne voulait pas qu’elle enlève sa longueur. Il n’avait rien à dire. Mais il ne savait pas pourquoi ça lui tenait autant à cœur. Il avait envie de la toucher. Il se recula. Il ne remarque pas forcément le lien entre ses cheveux et les deux lui. Alors il ne dit rien, hoche la tête. Il ne lui dit pas de ne pas s’en faire et de pleurer si elle le désire. Qu’il l’attend pour l’entrainement et c’est tout. Parce qu’il est faible. Il est si faible. Il est un lâche et il déteste ça.

Il la laisse dans la journée. Il laisse tomber pour le moment. Il a l’impression de lui avoir fait du mal. Vraiment du mal. Il avait l’impression de l’avoir blessé bien plus profondément avec ce putain de mensonge … il avait envie de revenir s’excuser, mais il ne le fit pas. Encore une fois. Il laissa la journée passé. Il rentre chez lui.

Une fois chez lui, il regarde son téléphone et attends. Il ne sait plus quoi faire. Il avait blessé Tenten, la seule personne qu’il ne voulait pas blesser. Il était stupide. Un génie, son cul oui. Il attend le message et se relève pour le voir. Il ne sait même pas pourquoi il se relève ainsi, comme si la situation le tendait alors que ça devrait le détendre. Merde. Il lit le message et mit sa main sur son visage pour respirer… Il avait envie de demander pardon. Tellement. Il lit le tout et tremble.

Tenten n’était pas ridicule. Elle était loin de l’être. Il se demandait comment faire. Il ne pouvait pas dire … il ne savait pas quoi dire. Elle aimait bien le nouveau lui, celui qui parle, mais elle ne l’aimait pas assez pour oublier l’autre lui … et lui ? Il faisait quoi là ? Pourquoi il ne disait rien ? Il avait choisi de venir sur l’application pour essayer de voir ce qu’il vaut quand personne ne sait qui il est… et une femme incroyable a encore vu en lui de la valeur. Au point de le mettre en concurrence avec lui-même. Il prend son Guquin sous le bras et va jusqu’à devant chez elle. Il ne sait même pas pourquoi il fait ça. Mais il avait commencé à faire le geste avant même de finir la lecture du message. Parce qu’il avait besoin de la voir. Sauf qu’elle pleure, et il se fige sur place. Il se demande s’il ne devait pas fuir.

Et il pense à 4. Il se demande si elle la rencontrer, ce foutu mec qui semblait lui faire croire des merveilles. Et il se demande ce qu’il doit faire … Et il relit son message à elle, si loin d’elle. Celui qui dit qu’elle n’est qu’un garçon manqué … Il ne l’avait jamais vu comme une femme, mais il ne l’avait jamais vu non plus comme un garçon manqué. Neji se fou du sexe du ninja. Pour lui, c’était Ninja, pas ninja. Point. Le monde se découpe en deux. Et là, il devait accepter qu’il y ait une femme qu’il aime. Elle. Il se mord la lèvre. Il se demande. Puis, il prend une respiration, puis une autre, et il fait ce qu’il ne pensait jamais faire dans sa vie. Il saute dans la chambre de Tenten.

Il la voit sur son machin chelou. Il se demande si elle l’a entendu. Peut-être qu’elle attend pour tabasser l’homme qui ose entrer dans sa chambre, ça ne l’étonnerait pas. Elle était une ninja et une bonne. Alors il reste un peu loin, même s’il est à un bras d’elle. Et il pose son instrument pour pouvoir en faire une petite mais intense musique. Il dérape à la fin des quelques notes. Il se racle la gorge. Et il attend. Voilà. Si ça ce n’était pas mettre les pieds, la tête, et tout le corps dans le plat, il ne sait pas ce que s’est. Il se racle à nouveau la gorge, s’approche et s’accroupi à ses côtés et avec lenteur, il prend une mèche de ses cheveux pour la toucher avec douceur. Et il ne dit rien. Il attend. Parce qu’il ne serait même pas par où commencer.

Elle l’a entendu arriver. Elle l’a entendu arriver, mais elle a à peine bougé de sa position. Elle a juste frotté son visage contre la peluche pour faire disparaître les sillons de larmes et elle a baragouiné, avec un ton qui s’essaye plus agacé que triste :

“Pas maintenant, Lee.”

Parce qu’ils sont amis, avec Lee. Vraiment très amis, même si elle râle toujours beaucoup à ses manières extravagantes quand ils s'entraînent ou quand ils sont en mission. Mais en dehors de ça, Tenten a l’habitude de voir son ami, souvent, chez elle, chez lui, au parc, dans un salon de thé ou devant un bol de ramen. Souvent ils parlent de Neji. Souvent ils parlent de tout et n’importe quoi. Enfin à ce moment-là en entendant quelqu’un entrer par la fenêtre ouverte de sa chambre, elle se dit que ça doit être Lee. Ce ne serait pas la première fois qu’il passerait par là.

Mais la présence ne part pas. Et juste avant que la jeune femme n’amorce un mouvement pour se redresser, une note retentie, et son sang se glace. Ten se fige, les bras toujours enroulés autour de sa grosse peluche qui se contractent au fur et à mesure de la musique. Elle ne comprend pas. Enfin si, elle reconnait. Elle reconnait les mêmes incertitudes dans le jeu que dans les morceaux que lui a envoyé son correspondant. Elle les a tellement passé, passé et repassé la veille. Qu’elle reconnait même le raclement de gorge à la fin. Ce qu’elle ne comprend pas, c’est comment ? Comment ça peut être lui, là, tout de suite ? Tenten a le cœur qui bat à cent à l’heure et se dire qu’elle va devoir relever la tête pour le voir, … ça la terrifie presque. Parce qu’il va devenir réel, pour de bon. Mais … est-ce qu’elle a vraiment le choix ? Non. Parce qu’il commence à toucher ses cheveux et qu’elle risque de crever s’il continue comme ça.

Alors la jeune femme prend une inspiration qu’elle bloque au fond de ses poumons, desserre son étreinte autour de son pouf et pousse dans ses bras pour se redresser doucement, et relever les yeux vers …

“Hein ?”

Tenten bloque une ou deux secondes, fixant les grands yeux blancs qui lui font face. Elle a l’impression de tomber. Et son corps réagit d’instinct à cette sensation de chute, la relevant brusquement sur ses deux pieds. Elle recule, se heurte contre le meuble derrière elle, mais l’ignore. Elle ne l’a toujours pas quitté des yeux. Comme ça peut être Lui ? Alors qu’elle était certaine que c’était Lui². Neji … Neji n’a jamais joué de Guqin. Et puis peu importe. Elle l’a reconnu, elle en est certaine, c’est Lui² qui jouait.

“Je comprends pas … Je comprends pas, je comprends pas, je comprends pas … “

Elle est paumée. Complètement paumée. Elle tremble comme une feuille sans pouvoir détacher son regard de celui de Neji. Y a une partie d’elle qui lui crie qu’elle avait raison, de rêver à ce que Lui et Lui² soient le même homme. Qu’elle n’a pas fantasmé leurs similitudes. Que c’est vrai, c’est possible. Mais non. C’est … trop … beau ? pour être vrai. Ce n'est pas possible.

“JE COMPRENDS PAS !! COMMENT TU- COMMENT TU PEU- … !!??”

Elle se met à lui crier dessus. Une question qu’elle ne sait même pas comment finir. “Comment tu peux être lui ?” C’est bizarre comme question. Surtout si c’est qui foutu hasard tout pourri. Il va juste la prendre pour une tarée. Mais elle crie. Alors elle arrête de crier. Se mordille la lèvre inférieure, et puis tente une autre question. Sans crier cette fois.

“Préfères-tu uniquement crier ou uniquement chuchoter ?”

Ok. C’est pas dit qu’il la prenne moins pour une folle avec ce genre de question … Mais. Elle a besoin de comprendre. De savoir si c’est lui. De faire le lien entre les deux. Alors cette question-là, elle est bien. Elle est importante même. Et puis elle est moins compromettante si jamais … c’est pas Lui/Lui².

Elle prend le temps. Et lui aussi. C’était mieux. Il prenait le temps de remettre sa tête et son cœur en place. Il prenait le temps d’attendre de voir. Il ne savait pas exactement comment faire… Il ne savait pas réellement comment il pourrait … Lui dire. Fin. Il l’avait dit, d’une certaine manière. Il l’avait dit en jouer et en étant lui. Il regarde l’instrument à l’abandon alors qu’elle se relève d’un coup à s’en faire mal. Il avait envie de la récupérer. De la prendre dans ses bras pour la ramener contre lui. Il n’appréciait pas que ses amis se blessent. C’était aussi pour ça qu’il devait être le meilleur. Il devait être le meilleur pour que Lee et elle ne puissent jamais être blessés. Surtout elle. Pas qu’il ne croit pas en ses capacités … C’était juste plus fort que lui. Il ne supportait pas de la voir blessé, depuis toujours. Depuis sa rencontre avec elle, peut-être ? Même aveuglé par sa haine de la branche principale, il y avait une personne avec qui il se sentait plus « lui ». C’était avec elle. Alors il la regarde se relever. Il l’entend crier. Il attend.

Quand elle se calme, calme tout relatif mais tout de même, il se relève. Il aimait les cheveux lâches de la jeune femme. Il avait vraiment envie de les toucher plus encore. De passer ses mains vers sa nuque. Depuis ce hier soir, quand il avait compris, il avait envie de la toucher. Tout le temps. Il se demandait comment il avait fait pour ne rien voir. Il avait repassé leur moment ensemble. Les quelques fois où ils s’étaient retrouvés dans des situations dignes d’un mauvais roman …mais il n’a rien remarqué. Il n’avait pas remarqué la rougeur sur ses joues, ou la délicate courbure de ses cils. Il l’avait juste relevé et c’est tout. Maintenant, tout lui arriver en mémoire comme s’il avait bloqué les images derrière un barrage. Et le barrage il a cédé sous la nouvelle impulsion. Elle était amoureuse de lui. Alors quand la question se fait entendre, il n’attend pas pour répondre, il sait quoi répondre.

- Je pense que je préfèrerais chuchoter. Surtout si quelqu'un choisi de crier, ça permet d'avoir toutes les possibilités. Il faut faire attention à sa voix.  

Doucement, il se lève et s’approcha pour lever une main vers elle. Il avait donné exactement la même réponse que dans l’application. Il prit son téléphone et lui tendit avec l’application ouverte.

- Je te dois des excuses, Tenten. Pour n’avoir rien dit. Pour n’avoir rien vu. Pour avoir menti toute la journée d’aujourd’hui pour être sûr. Parce que … Je ne pouvais pas dire à une autre femme que je m’intéresse à elle, alors qu’elle m’a fait réalisé m’intéressé à toi. Je suis désolée.

“... ça permet d’avoir toutes les possibilités. Il faut faire attention à sa voix …”

Elle récite à mi-voix, en même temps que lui. Cette fois, c’est elle qui chuchote. Et puis elle baisse la tête. Ok. C’est LUI. Merde. Ou pas. Elle ne sait plus rien à l’heure qu’il est. Neji lui tend son téléphone et elle le prend en évitant de toucher ses doigts. Des fois qu’elle se brûle … Tenten fait défiler la conversation qu’elle connaît presque par cœur pour avoir relu chaque message plusieurs fois. Et l’avoir relu encore la veille, plusieurs fois. Alors ce n’est pas relire les messages qui lui rappel tout ce qu’elle a dit à Brindille sur Neji. Et donc tout ce qu’elle a dit à Neji sur lui-même.

“Oh mon dieu … et je t’ai dit … je t’ai dit …”

Tenten devient littéralement cramoisie et remonte le téléphone devant son visage qu’elle baisse pour se cacher derrière. Elle a avait déjà dit beaucoup la veille, mais elle avait écrit, mot pour mot, qu’elle était amoureuse de lui, il y a tout juste quelques minutes. Alors. Bah alors … il savait tout. Presque tout. Et il … il quoi ? Elle ne comprend pas ce qu’il lui dit. De quelle femme il parle ? D’elle ? Enfin de l’autre elle sur l’application ? Ou d’une autre femme. Elle savait qu’il parlait à d’autres, enfin Brindille avait dit qu’il parlait à une autre qui lui conseillait de parler à ses amis … enfin à elle. Et à Lee. Ouha, c’est si compliqué de … refaire les liens entre tout. Et elle sait qu’elle est pas très maligne, Tenten. Contrairement à lui. Elle lâche une plainte un peu grinçante, vraiment très gênée et rend son téléphone au jeune homme. En évitant très soigneusement son regard. Et Ten secoue la tête, le regard fixé sur le sol.

“Je … t’as pas à t’excuser … de … de rien. Je savais pas que c’était toi …”

Ouais. Bon. Ok. Il aurait peut-être pu lui dire mais … Bah il savait pas non plus. Ou il l’a su tard. Et elle peut comprendre qu’il avait besoin d’être sûr. Si elle avait su. Enfin si elle avait vraiment cru que l’homme de l’application pouvait être lui, … elle n’aurait pas couru lui dire non plus. Elle aurait sans doute aussi cherché à être sûre, avant. Alors elle ne peut pas lui en vouloir. Mais … jamais, jamais, jamais, elle n’aurait pu vraiment croire que c’était Lui. L’espérer, elle l’a fait, mais elle n’y a pas cru une seule seconde.

“J’ai vu des … des points communs. Mais j’aurais jamais cru que tu t’inscrirais sur ce genre de truc … et … et je … et j’ai failli tomber amoureuse de toi une deuxième fois … ahah”

Un petit rire nerveux lui échappe et elle hausse les épaules. Maintenant qu’il sait, elle a plus besoin de se cacher. Ou de se poser des questions sur comment il prendrait l’information. Il l’a. Et il est venu. Parce que c’est ça l’ordre des choses. Elle lui a envoyé le message le plus ridicule de sa vie, encore plus maintenant qu’elle sait qu’elle parlait des deux mêmes personnes. A la personne même dont elle parlait. Tellement, tellement ridicule.

“Pourquoi tu t’appelles Brindille ?”

Oui. La question est hors propos. Mais elle préfère lui demander ça. Plutôt que lui demander à quelle femme elle s’intéresse. Ou ce qu’il pense d’elle, maintenant qu’il sait.