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LE TEMPS D'UN RP

Tous ceux qui errent ne sont pas perdus. [PV Lulu] [+18]

Ezvana
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Ezvana
Jeu 4 Avr - 20:15

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Un reniflement discret qui tourne ce visage abîmé par la vie vers sa gauche, prunelles qui accrochent sur les perles salines qui dévalent en silence les joues de la féerique. Beauté de cette âme qui s’ouvre, exprime un sentiment profond. Affection qui laisse apparaître un léger sourire en coin devant cet émoi touchant d’une histoire fictive. Heureux aussi, qu’elle puisse s’être laissé portée devant l’inconnu, un simple film projeté devant eux, que pour quelques heures elle a réussi à penser à autre chose. Satisfait le Loup, d’avoir finalement bien agi. Cela avait servi à quelque chose et cela le rassure intérieurement. Mutilé, brisé, mais battante. Preuve supplémentaire qu’elle était prête à combattre l’oppresseur, se démène pour sortir la tête de la vase putride.

Esprit qui se calme aussitôt, un froncement de sourcil imperceptible qui apaise lentement ses ardeurs. À toujours s’emporter dans les extrêmes, la réalité le rattrape vite de ses crocs froids. Il y avait le lendemain qui ce serait un peu plus décisif. Les jours qui suivront seront déterminants sur leurs avenirs, peut-être un essor, peut-être une chute. C’était une erreur de se donner ainsi à une créature aussi incertaine que le vent, mais c’était trop tard. Impossible pour l’homme de réfuter l’affection qu’il portait à cette fée, de revenir en arrière et de s’enfuir. Trop ancré à ses valeurs pour se voiler la face.

Main chaude et humide qui l’arrache subitement de ses pensées vagabondes, ce regard qui le happe et ses paroles qui l’immobilisent, le figent dans une position d’attente. Cette façon dont les yeux dorés semblent presque briller d’eux-mêmes, tels deux soleils perdus dans un océan de larmes douces, le pli de cette bouche, ce pincement de lèvre pour retenir un flot de paroles qui pourtant se glisse malgré tout, dévale sa langue pour parvenir aux oreilles du Lycan qui ne comprend pas. Qui n’arrive pas à comprendre. Touchée en plein cœur, la flèche le traverse de part en part, lui coupe le souffle et l’empêche de reprendre sa respiration.
Immobilité d’une statue antique, silence qui ne vient pas troubler l’intensité des mots qui ne cessent de percuter avec une puissance titanesque. Promesse qui vole avec la force d’un ouragan, s’enroule autour de lui d’un courant dévastateur. Se rendre compte avec un hoquet de surprise de l’impact de ses mots de la signification profonde sous-jacente. Le regret qui le broie aussitôt, d’avoir donné vie à un espoir peut être dérisoire, d’avoir alimenté un feu qu’il n’était peu pas prêt à entretenir.

Elle s'attache au mauvais homme.
Ne pas être un choix idéal, fureur et le sang maculant ses mains en permanence, courant çà et là sans jamais s'arrêter, une survie constante dans un monde qui ne cesse d'évoluer le laissant pour compte. Il n'avait sa place nulle part, comment pourrait-il en créer une pour une si douce créature ? Son univers était trop brut, trop difficile, trop éreinté par la vie, trop rugueux pour ne pas abîmer la douceur d'une fée qui n'attend qu'à croquer sa liberté.
Comment une fleur pourrait-elle s'épanouir sans les rayons du soleil ? Ne pas vouloir entacher ses ailes mirifiques de taches d'hémoglobine. Il finira forcément par lui faire du mal, conviction profonde de celui qui a perdu de vue toute personne ayant marché à ses côtés.

Déstabilisé l’homme qui ne cesse de la regarder, d’imprimer ce visage dans son esprit avec la minutie d’un sculpteur, pour qu’à jamais elle reste ainsi, aussi belle et pure que l’astre lunaire. Ce serment qu’il imprime dans ses rétines, celui de ne jamais l’oublier. Bien trop sont devenu poussière dans le vent par-delà les années, mais elle, il ne le fallait pas.
Elle tente de détourner la conversation, mais il lui était impossible d’ignorer cet appel du cœur.
Ses yeux bruns glissent sur le visage, s’arrêtent sur ses lèvres tendues avec intensité.
Embrasse là.
Pulsion, vague qui le fait presque chavirer alors qu’il s’accroche tant bien que mal au bord pour ne pas se laisser emporter. Cela lui démange, comme un doigt qui glisse sous sa peau et électrifie sur son passage chaque nerf. Il voulait l’embrasser pour lui dire qu’elle ne sera jamais seule, qu’il sera là. Hurlement silencieux de ce Loup qui rejette au loin ses propres angoisses, ses tourments qui font qu’il rejette tout le monde avec froideur. Trop impliqué, trop engagé pour faire demi-tour. S’il le fallait, il libèrerait les chaînes de la sauvagerie pour protéger de son corps cet éclat de lumière. La fureur, incandescente, sera son énergie jusqu’à ce qu’il se consume.

Tendre une main, caresse du pouce cette bouche si désirable, s’attarder encore quelques secondes avant de remonter sur les prunelles solaires. Un léger sourire attendri en voyant l’éclat humide qui brille encore, l’émotion qui semble étreindre son amie. Touché délicat pour en retirer une larme vagabonde, essuie avec douceur le velouté de cette joue.

- Je ne sais pas ce qui adviendra à l’avenir, ma libellule, mais je te promets de tout faire pour te sortir de là. Je n’ai pas l’attention de te laisser partir si vite.

Un murmure, une confession. Des doigts qui saisissent une mèche de cheveux sombre qui c’était collé à la peau d’été, la replacer derrière l’oreille avec une affection qui s’inscrit dans chaque mouvement, bien qu’il tente de camoufler à quel point il était affecté. Effort surhumain pour un tel être de se confier ainsi, d’oser émettre l’hypothèse d’un possible avenir à ses côtés. D’avouer qu’il tenait bien trop à elle.

- Et ne te dénigre pas. Tu n’es pas un objet que l’on saisit à sa guise. Affirme toi. Pense à toi avant tout. Deviens égoïste. Utilise moi. Si tu crains l’abandon, deviens la personne que tu rêverais d’être. Gorge-toi de soleil pour t’épanouir jusqu’à ce que ton éclat éblouisse les autres. Ceux qui ne sont pas capables de te voir pour ta valeur sont aveugles.

S’éloigner de son contact pour ne pas se brûler la peau des doigts, à trop vouloir s’approcher du soleil on devient aveugle.
Il en a trop vu, des esclaves qui ont perdu toute dignité, tout honneur, se croyant aussi inutile et misérable qu’un détritus. Même des êtres à haute responsabilité ont chutés par un simple échec, dévalorisé aux yeux des autres et donc amoindris en leur for intérieur. Cela se voyait, par l’absence d’éclat dans les regards, cette façon de soit détourner les yeux ou en affichant un sourire de connivence, creux. Si Pansy devait devenir un pantin sans âme, tout cela n’aurait servi à rien.

- Dans tous les films, il y a de la musique, mais tous ne sont pas des comédies musicales comme celle-ci. C’est un genre en particulier. Fight Club n’en fait pas partie, mais j’ai un autre film en tête qui pourrait te plaire si t’aimes ça.

Se pencher pour récupérer son manteau, en profiter pour se pencher vers la fée avec un demi-sourire.

- Ce sera seulement pour la prochaine fois.

Un clin d'œil. Une manière de la rassurer sur l'avenir, d'établir un futur qu'ils pourront saisir à tout moment. Se lever et quitter la salle sans oublier le pot de popcorn vide qu'il jette dans une poubelle sur le chemin. Plisser les yeux quand la lumière du jour vient agresser leurs rétines, un dernier salut pour le guichetier avant de nouveau se retrouver dans la rue. Il y avait plus de monde à cette heure-ci, le soleil était plus haut dans le ciel et la ville sort de son sommeil.
Se tourner vers son amie.

- Je te propose d'aller dans l'allée principale pour trouver les boutiques et je pense que c'est une bonne idée de suivre l'idée du guichetier sur tes … Ton argent. Si cela te tente bien évidemment. On trouvera également facilement des restaurants. Pour cela, on va prendre un bus.

Tendre son bras sans rien dire, affichant un sourire chaleureux, déterminé à emmener la danseuse là où elle désirait aller. Tant que ce sourire ne quitte pas son visage, il sera heureux.

Lulu
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Lulu
Sam 6 Avr - 22:01

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Le loup frôla les lèvres de la nymphe, sans soupçonner que ces dernières étaient affamées, avivées d'une faim croissante. Une faim vorace, qui aurait pu inciter la sylphide à goûter, d'une manière effrontée, à ce doigt qui badinait avec sa patience, avec son désir. Une faim qui, s'ils perduraient dans ce jeu de plus en plus enivrant, deviendrait insupportable pour l'ailée.
D'autres émotions s'épanouissaient lentement dans la poitrine de la sylphide ; très vite, il n'était plus seulement question de désir, comme d'habitude. La faute à ce cœur sensible, vulnérable, qui, depuis toujours, était la proie idéale pour les bourreaux des cœurs et les indécis. Ils n'avaient qu'à reconnaître son existence, l'arracher des flots de l'oubli où elle était plongée depuis des éons, et alors, elle s'abandonnait à eux, corps et âme.
Elle aimait croire que le lycan était différent, peut-être cette fois-ci ne se trompait-elle pas, car comment pouvait-il l'entraîner partout avec lui, lui promettre des merveilles, pour ensuite se volatiliser ou lui confesser qu'il n'éprouvait rien pour elle, pas même une once d'amitié ? C'était inconcevable, du moins c'est ce que la fée s'obstinait à croire.
Elle voltigeait alors, insouciante, ballotée par ces vents parfois doux, parfois enflammés. Et si ces souffles venaient à s'apaiser ? Elle chuterait sans doute de haut, et l'impact serait douloureux, mais elle n'y pensait pas, elle ne voulait pas y penser.
Lui-même le dit ; il ne laisserait pas si aisément s'envoler sa libellule. Touche possessive, recueillie précieusement par le cœur de la concernée. Ainsi, derrière ses voiles humides, ses pupilles s'élargirent, gavées par la volupté et la félicité. Il la désirait, elle était à lui. Son cœur, empli d'allégresse, s'enfla, tandis que son visage s'inclina légèrement vers cette main, en quête de son contact.
Cette emprise, elle la réclamait, la convoitait, plus que de raison. Peut-être même davantage que sa propre liberté, car à quoi bon la liberté si elle ne pouvait la partager avec un autre être ? Aussi exceptionnel, qui plus est. Ainsi elle était faite, ainsi elle fonctionnait ; cœur aussi vaste que le monde, aussi insatiable qu'un gouffre, trouvant son salut uniquement dans les liens, qu'ils soient platoniques ou passionnés, avec autrui.
Lorsque le loup lui suggéra de ne pas chercher son épanouissement dans l'affection des autres, de ne pas bâtir sa vie sur ces fondations, la sylphide fit fi de ses paroles. Jamais elle ne pourrait envisager une telle existence, jamais elle ne pourrait trouver son bonheur en sa seule présence. Elle n'était pas une louve solitaire ; son existence s'illuminait seulement en présence des autres, sa vie prenait forme autour d'eux, comme les plantes avaient besoin du soleil pour vivre. Ainsi, elle était incapable de se focaliser uniquement sur elle-même. Son esprit s'envolait vers les autres, vers ceux qu'elle chérissait, et parfois, peut-être, brièvement, vers elle-même. Hélas, il n'y avait pas grand-chose... Ou plutôt, elle préférait s'ignorer, c’était plus facile de survivre ainsi.
Elle offrit alors un sourire, plus timide que de coutume, au loup, sans oser lui donner raison - ne pas mentir. Ne pas lui donner tort non plus - se confier avec sincérité, et ainsi, prendre le risque de le contrarier.

Il n'avait pas oublié sa question précédente, celle qu'elle lui avait posée au cas où il aurait voulu se dérober à ses déclarations mielleuses, et elle découvrait alors, avec une surprise presque enfantine, la diversité des genres cinématographiques.
Un instant de stupéfaction la saisit, prenant conscience d'une évidence à laquelle elle n'avait pas prêté attention ; le cinéma était un art comme un autre, évidemment qu'il possédait plusieurs genres. Mais cette ombre fugace s'évanouit dès lors qu'il lui confia son envie de lui présenter un autre film si elle appréciait les comédies musicales.
Son visage, miroir d'un enthousiasme éclatant, se trouva momentanément assombri par la silhouette lupine qui, d'une voix complice, lui murmura que cela serait pour une prochaine occasion. Une nouvelle promesse, un nouveau rendez-vous qui s'ajoutait à leur futur, renforçant  l'étreinte de l'affection sur son cœur déjà conquis, et chassant d'un souffle léger la prudence exprimée plus tôt par le loup.

Puis, la fée le suivit hors de l'obscurité de la salle, retrouvant les éclats chéris du soleil. Ses yeux, éblouis un instant, se plissèrent pour mieux s'acclimater, avant de se poser de nouveau sur la silhouette du lycan qui, d'un geste galant, lui offrait son bras. Elle le saisit tendrement, comme on savoure un rayon de soleil fugace en hiver, tandis qu'un sourire chaleureux réhaussa ses lèvres.

— « Tout me va, tant que nous explorons ensemble », glissa-t-elle au loup, tandis qu'un éclat d'allégresse flottait dans son regard.

Ils se lancèrent à nouveau dans les rues désertes, libres comme des oiseaux naviguant dans un ciel sans limites. Les doux rayons du soleil caressaient leur peau, et ils arpentaient les rues sans craindre de se heurter aux autres passants, puisqu'il n'y avait personne. Libres comme l'air, ils parcourent les artères de la ville, jusqu'à trouver refuge sur leur nouveau perchoir.
Ils se posèrent alors sur ce banc vide. L'ailée avait saisi que c'était ici qu'ils devaient attendre le car, qui ne tarderait sûrement pas à venir. La danseuse connaissait ce moyen de déplacement, uniquement par ses contours entrevus au loin depuis sa fenêtre, et par les récits de quelques collègues l'utilisant pour rejoindre le Nymphéa. Selon eux, il y avait toujours foule. La fée espérait que ce ne fût pas le cas à cette heure, et si tel était le cas, elle veillerait à ne jamais quitter l'ombre du loup. L'idée d'en être séparée par la foule et de s'égarer dans ce labyrinthe urbain, l'inquiétait un peu.
En attendant l'arrivée du bus, les doigts de la douce se glissèrent dans la poche de son manteau, en retirant la petite carte de visite que le guichetier lui avait aimablement remise, puis elle la tendit au loup.

— « Est-ce que… Tu saurais lire l’adresse ? » L'interrogea-t-elle, légèrement gênée.

Elle n'était pas stupide. Du moins, elle l'espérait. Wraith ne lui avait tout simplement pas octroyé le droit d'apprendre à déchiffrer ces lettres latines, renforçant ainsi les barreaux de sa geôle.

— « Je n’ai pas pu apprendre à lire votre écriture… Mais ça ne saurait tarder », déclara-t-elle, une étincelle d'enthousiasme dans le regard. « J'apprendrai dès que je quitterai le Nymphéa. »

Pour ne pas embêter le loup à chaque fois qu'elle souhaiterait lire, que ce fût une recette ou les messages qu'il lui enverrait sur son téléphone à venir. Elle s'était résolue à combler ses lacunes, quelles qu'elles fussent, si cela lui permettait de mieux connaître ce monde qui l'avait toujours fascinée, et de soulager quelque peu son ami.
Pendant qu'il répondait à sa requête, le bus s'immobilisa juste devant eux. La péri suivit son guide, qui se chargea d'acquérir les billets. Pendant ce temps, ses prunelles explorèrent l'intérieur du véhicule, pas trop rempli, bien que toutes les places assises étaient occupées.
Une fois les billets achetés et validés, elle le suivit, sa silhouette vacillant légèrement quand le chauffeur démarra, la contraignant à appuyer son dos contre l'une des fenêtres du car, et la poussant à ignorer les inconforts provoqués par sa blessure.
Empruntant pour la première fois un tel moyen de transport, elle fut troublée par l'espace à intérieur, ainsi que par l'habileté du conducteur à manœuvrer un si imposant véhicule.

— « C’est curieux comme ça paraît gigantesque…  Et pourtant, une fois installés, les gens semblent pressés les uns contre les autres », fit-elle remarquer, jetant un bref coup d'œil aux personnes assises. « Mais si nous avions pu nous asseoir, cette proximité ne m'aurait pas dérangée. »

Certains corps étaient plus agréables à frôler que d'autres. Alors que ses lèvres s'étiraient en un sourire tendre, ses doigts caressèrent délicatement la tempe de son ami, ajustant une mèche derrière son oreille. Pendant ce geste, elle le contempla sans réserve, ne cherchant pas à dissimuler l'émerveillement qui brillait dans ses prunelles.

— « Cette longueur te va bien... » murmura-t-elle, empreinte d'une sincérité tendre.

Ses doigts, prenant l'allure d'aventuriers, explorèrent ensuite sa mâchoire, effleurant la barbe qui n'avait probablement pas été taillée depuis un certain temps.

— « Celle-ci également... » ajouta-t-elle, son ton empreint de contemplation et de suavité.

Ses doigts suivirent la ligne de sa mâchoire, avant de finalement se détourner de ce visage qu'elle ne se lassait pas d'admirer. Il fallait dire que l'obscurité de la salle de cinéma l'avait privée de cette vue pendant quelques heures, alors ses yeux, toujours avides de sa beauté - autant que ses lèvres de sa peau -, comblaient partiellement leur appétit.
Ezvana
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Ezvana
Jeu 18 Avr - 19:58

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Réaliser que ce moment était surprenant. Anodin et pourtant foncièrement marqué d’une pierre blanche. Se balader en plein jour dans les bras d’une fée, prenant plaisir à juste marcher, à prendre le temps de savourer, qui l’aurait cru. Depuis longtemps, il ne voyait plus la beauté de son environnement, les sourcils froncés et l’œil terne, trop absorbé par ces malheurs personnels pour profiter de la vie.
Malgré tout, il n’oublie pas. Ce n’était qu’un moment volé qui sera punis, ne pas en douter un instant. Au fond de ses tripes, un galet froid lui rappelait sans cesse que toute action entraînait des conséquences.
Peu importe. Un regard sur le côté pour apercevoir la danseuse réarranger les pans de son manteau, sa robe pour camoufler la marque un peu plus haut. Pour elle, il pouvait bien encaisser des coups. Ses larges épaules pouvaient supporter un peu plus de poids.

Saisir le morceau de papier sans relever l’évidence, même quand elle se justifie. Ce n’était guère étonnant, après tout, elle n’avait pour ainsi dire jamais quitté l’enceinte du Soufroir et ce n’était pas la première fois qu’il tombait sur une personne incapable de lire la langue locale. À quoi bon enseigner tout ceci aux esclaves de bas étage ?

- C'est dans une banque dans l'allée principale, on a de la chance, c'est dans notre direction. Je pourrais t'apprendre la Langue commune. C'est un moyen de se comprendre entre toutes les espèces. Quand tout le monde c'est révélé, de nombreux dialectes ont été découverts et on a dû inventer une langue pour mieux communiquer. C'est bancal et pas enseigné dans les écoles, pas encore. Mais cela pourrait te servir.

Un demi-sourire quand il voit qu'elle projette un avenir en dehors de l'établissement, mais pas le temps de s'attendrir, le bus est déjà là. Focus le Lycan qui envisage toutes les possibilités. Protecteur, l'homme qui s'engouffre dans le véhicule, mange l'espace disponible de son corps massif. Prendre des billets, s'avancer alors que ses yeux balayent le visage des passagers, enregistre les notes olfactives pour identifier les espèces présences. Un mouvement du bras pour retenir la délicate nymphe qui s'échoue dans l'espace vide de toute place. Se placer à ses côtés, longues jambes qui lui bloquent le corps pour qu'elle ne glisse pas, que les mouvements viennent balancer la sylphide trop loin.

Alors qu’il observe un détail par la vitre, les doigts l’effleurent. Aucun mouvement de recul ayant identifié l’odeur qui s’échappait de cette peau, au contraire sans même y penser il cherche le contact, appuie sur cette main. Phrase qui glisse en lui en un chuchotement doucereux, qui fait battre le cœur juste un peu plus vite. Picotement qui parcourt ses membres, ce souffle qui balaye une mèche de cheveux sombre alors qu’il tente de ne pas se laisser aller. Ne pas succomber à la facilité. Pourtant, des marbrures de soufre viennent éclaircir ses prunelles, l’Homme et l’Animal ne font qu’un pendant un instant, accueillant avec délice les envies sournoises qui se fondent en lui, cette lune qui ne fait qu’exacerber tous les sens.
Bouche qui s’entrouvre, laisse apercevoir l’éclat humide de la langue, la pointe de canines alors qu’un râle s’extirpe de sa gorge. Se pencher un peu en avant, surplombant cette danseuse qui lui fait miroiter tant d’images. Des mots qui se bousculent dans son crâne, mais des envies trop nettes qui éclatent de mille lumières dans ses billes jaunes.

- Je suis certains que dansant au clair de lune, tu serais magnifique.

Des visages qui se tournent vers eux alors que les phéromones trahissent les pensées du Lycan. Dryade mirifique dansant nus sous les rayons du soleil, de la mousse sous les pieds, de la terre sous les ongles, des fleurs comme parures dans sa chevelure d'encre. Quintessence de la beauté, Aphrodisiaque suprême qui ébranle le calme apparent du Loup.
Pour elle, il pourrait chanter à la lune à s'en froisser les poumons.

Battre des cils, se redresser comme une guêpe venait de le piquer alors qu'il reprend contenance. Ce n'était ni le lieu, ni le moment de dévoiler des désirs secrets. Un raclement de gorge, expirer longuement pour chasser la Bête qui rôde sous sa peau, faisant la sourde oreille aux litanies de l'astre argenté.
S'agiter, les doigts tremblants, excusant un manque de nicotine dans son esprit perturbé. Difficile de museler son honnêteté, de camoufler la réalité.
Un demi-sourire alors qu'il joue avec la pointe d'une mèche chatouillant son front.

- Et pourtant, c'est long pour moi. Je suis habitué à être moins négligé que cela, surtout de la barbe. Une main qui vient frotter les poils curieusement doux au toucher. Mais si tu aimes bien, je pourrai faire un effort.

Un clin d'œil. Joueur le Gardien, toujours un peu.
Pendant ce temps, le bus avait avancé, faisant entrer et sortir des personnes. Une opportunité s'ouvre devant les yeux du Loup qui n'attend pas une seconde avant d'inciter à la fée de prendre la place d'une main ferme dans le dos. Place unique, aussi, il se place à ses côtés, la protège de son corps contre les aléas des mouvements du véhicule. Surtout, ne pas la fatiguer plus que de raison, prendre soin de la féerique autant qu'il le pouvait. Lui offrir une bulle alors qu'il fait barrière.

À un moment donné, un groupe monte, Lycan à fleur de peau à l’air bagarreur, un regard en coin que jette le Gardien qui détourne aussitôt les prunelles, ne pas donner de la valeur à ces personnes. Racailles de mauvais augures, ne payant même pas les billets, chahutant trop bruyamment, trop fort, ne se souciant pas des autres. Arrogance de ceux qui entendent l’appelle de la lune et ne font aucune barrière contre leurs pulsions.
Mais rien ne peut contrer un flair de limier. Bien entendu qu’ils ont reconnu l’un des leurs, que l’odeur du Géant balafré leur titille les sinus. Des regards vers cette trogne qui se plisse de menace sous-jacente, ce grognement lattant qui résonne dans la poitrine en un avertissement net. S’il osait s’approcher de la créature devant lui, il riposterait.

Des rires moqueurs bien que l’on se méfie, des coups de coudes et d’épaules dans le dos recouverts de cuir, avant d’aller plus loin dans le bus. Pas un froncement de sourcil, pas une grimace devant cet affront. Il avait passé l’âge de jouer les caïds devant des effronté trop shooté aux rayons lunaires. Surtout, pas devant sa danseuse qui ne demandait rien de tout cela. Si elle était bien, c’était tout ce qu’il demandait.
Apercevoir dans les prunelles dorées de l’émotion, cette envie de dire quelque chose. Secouer la tête négativement, faire taire d’un léger sourire ses mots. Cela ne servait rien et puis, surtout, ne pas donner un os à ronger pour ces clébards des rues.
Heureusement, ils n’eurent pas longtemps à attendre. Vite, il intime à son amie d’avancer, de sortir de l’étouffant bus. Respirer un peu mieux quand les portes se referment et emmène au loin les problèmes.
Indiquer qu'ils iront directement à la banque. À cet endroit de la ville, il y avait un peu plus de monde, le soleil poussant les gens à sortir de leurs tanières. Du beau monde aussi, en étoffe soyeuse, apprêté pour de belles occasions, ravissant les yeux capables de voir. On montre son statut, on en met plein les mirettes par vanité. Impossible parfois de détourner le regard d'une démarche, d'un regard, d'une attitude. Mal à l'aise le Lycan qui n'y trouve pas sa place, lui si rugueux en comparaison. Il n'avait rien de la beauté presque divine de certains. De plus, lui, ne transpirait pas la richesse. Il était aisé d'apercevoir le cuir râpé de sa veste, ce jean délavé sur les genoux, cette allure de baroudeur.
Et surtout, il ne désire pas croiser ses anciens « partenaires », clients achetant ses services de mercenaires.

Il y avait bien un bureau de change, dans la rue, presque ridiculement petit en comparaison des restes des façades. L'homme avait cru qu'ils auraient dû aller à la banque, mais visiblement, c'était à l'extérieur du bâtiment. Peut-être pour plus de discrétion ?
Sans jamais lâcher le bras de la fée, il s'engouffre à l'intérieur. Rapidement, il annonce vouloir changer de monnaie, ayant rapporté des pièces d'or. Cela ne pose aucun problème, mais pour cela, il fallait un compte en banque alors c'était en cash.

Le Loup reste interdit alors que c'était évident que cela allait arriver. Comment créer un compte en ligne ? Il ne connaissait pas le prénom et le nom de la fée, elle n'avait aucune carte d'identité. Son adresse, c'était son lieu de travail, il ne fallait pas que Wraith puisse mettre la main dessus. En cash ? Des billets, c'était difficile à cacher au Nymphéa et si le Cerbère tombait dessus, il tenait Pansy.

- Ouvrez un compte au nom de Pansy. Adresse, 25 rue des Orfèvres. Je veux de suite échanger ces pièces d'or sur le compte, qui ne pourra s'ouvrir que sur la seule bénéficiaire.

Impérieux l'homme, qui saisit le sac et dévoile son envie pressante d'un œil presque courroucé. Un hochement de tête pour réponse et déjà on s'affaire sans plus de formalité. Dans ce monde, ou l'humanité a été bouleversé par le surnaturel, on ne se posait plus de questions trop gênantes, même au niveau identité, surtout si on tenait à ses dents. Des comptes frauduleux, il y en avait des milliers, des faux noms, encore plus. L'argent entre et repart, tous les fondements des anciennes banques ont volé en éclats. Sinon, lui-même n'aurait pas la possibilité d'être mercenaire. Parfois, il suffisait d'être sûr de soi pour donner l'impression de savoir ce que l'on faisait.

Se retourner vers la danseuse, se pencher à son oreille.

- J'ai donné mon adresse, tu seras tranquille. Tu pourras la modifier quand tu le désires quand tu auras ton chez-toi. Ainsi que le nom.

Laisser place à son amie alors que l'on lui demande sa signature, par écrit puis par empreinte digitale.
Il respire un peu mieux quand il relâche les rênes. Pourtant dans son esprit, quelque chose gratte dans un coin, petites questions mesquines qui l'empêchent de se concentrer. Pansy. Il savait très bien depuis le départ que ce n'était qu'un nom de scène. Mais il ne connaissait pas son prénom à cette créature qui chamboulait son quotidien.

Son regard qui balaye la chevelure sombre, le manteau trop grand. Après tout, lui non plus ne lui avait pas dévoilé son prénom. Pas besoin de chercher bien loin pour se rendre compte que c’était une protection, autant personnelle qu’au sein de son travail. Mettre une distance sur les rapprochements, sur les émotions.
Et pourtant rien qu’en la voyant se retourner, son cœur s’emballe.

Lulu
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Lulu
Dim 21 Avr - 0:07

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Peu importait l'habit que revêtait l'homme, qu'il fût soigneusement coiffé ou décoiffé par une nuit mouvementée, qu'il fût paré de poils drus ou lissé comme un éphèbe, peu importait à la nymphe dont les prunelles s'embrasaient d'une admiration inébranlable, inextinguible.
Il fallait être aveugle, jaloux ou haineux pour occulter le charisme de cet être, aux traits sculptés par les péripéties, les triomphes, les défaites. Ces traits, mille fois caressés par la lumière des jours éclatants, ses mèches d'ébène parfois ourlées d'argent qui semblaient narrer autant la jeunesse évanouie que les promesses de lendemains incertains. Et ses yeux, flamboyants, reflétaient les fulgurances des passions éteintes, laissant parfois transparaître une lueur sauvage, tantôt curieuse, tantôt furieuse.
Mais au-delà de cette splendeur qui éveillait en elle le désir ardent de le parer d'éloges, de l'envelopper de son affection naissante, là, sous ses poils, sous sa peau, sous ses os, frémissait en lui tout un monde, qui ne cessait de l'appeler. Dans les veines de cet homme-loup, elle percevait les murmures doux des ruisseaux, et dans les battements de son cœur, les pulsations profondes de la terre nourricière. Comme elle, il était l'enfant de la forêt, et où qu'il errait, elle imprégnerait son sillage de son essence, chanterait au rythme de son palpitant.
Et alors, le contempler revenait à admirer sa bien-aimée forêt, perdue depuis des siècles, mais dont l'écho vibrait toujours dans ses gardiens.

Un tumulte lointain, quoique perceptible, éveilla l'intérêt de la fée, lorsque les éclats de cet orage passager frôlèrent son loup. Hélas, ses sens ne rivalisaient pas avec ceux des canidés ; néanmoins, elle pressentit leur nature en observant les regards lourds, presque impudents, que la petite troupe décrocha à leur aîné. Nul doute qu'ils étaient des lycanthropes, particulièrement sensibles aux caprices lunaires.
Cette lune, dont les rayons opalins, selon le gardien, ne feraient qu'ajouter à sa splendeur, elle brûlait d'en faire l'expérience ; de sentir la nuit enlacer ses formes, affranchies de toute entrave, libre et exaltée tandis que ses pas suivraient les plaintes du loup.
Pour l'instant, ils étaient confinés dans ce bus, l'un s'efforçant d'ignorer les railleries d'une petite meute agitée, tandis que l'autre observait, d'un œil à la fois soucieux et empreint de compassion, celui qui était la cible de ces provocations.
Heureusement, ces tumultes s'apaisèrent enfin, lorsqu'ils atteignirent leur destination tant attendue. Sans prêter l'oreille aux semeurs de discorde, ils descendirent ensemble, s'engageant dans des rues plus animées que celles qu'ils avaient jusqu'alors foulées.

D'emblée, la sylphide ne put s'empêcher de remarquer combien cette ville s'étendait telle une forêt infinie, dense et grouillante. Puis, son œil avide s'attarda sur ce monde étrange, éclatant de mille feux. Elle découvrit un ballet féerique, où les passants se paraient d'élégance et d'éclat. Leurs gestes étaient empreints de grâce, leurs sourires étincelaient, et pourtant, cette splendeur n'éveillait nulle émotion en elle. Ils lui rappelaient ceux qui lui avaient ravi sa propre lumière, qui avaient souillé sa beauté. Ceux qui ne pouvaient se contenter de contempler le beau sans vouloir le posséder, le souiller de leur adoration superficielle.
La péri se souvint de ses premières années de captivité, dans les geôles d'un fastueux palais. Des gouvernantes s'étaient employées à lui enseigner ce que l'humanité trouvait beau, gracieux, séduisant ; les parures luxueuses, les manières exquises, une toilette irréprochable... Elles avaient cherché à lui arracher sa propre beauté, pour la conformer aux standards de l'humanité. On lui avait concocté des potions pour effacer ses cicatrices, fierté pourtant de la jeune fille ; “ regardez comme j'ai su surmonter mes blessures, voyez comment mes pas ont conquis même les territoires les plus hostiles malgré mon jeune âge ! ” On avait dompté sa chevelure d'ébène, et elle se rappelait combien les séances de coiffure avaient été aussi douloureuses que barbantes. On l'avait emprisonnée dans des vêtements pesants, fragiles, étouffants, qui entravaient ses mouvements, l'empêchant de courir, de sauter, même de voler. Alors qu'elle était née pour vivre pleinement, à l'instar des bêtes sauvages et des oiseaux.
Ainsi, le loup ne fut pas l'unique âme à se sentir étrangère en ces lieux, au sein de cette foule vaniteuse et cupide. Et alors, avec discrétion, elle enserra tendrement le bras de cet autre être, usé par les caprices de ces étrangers qui les considéraient comme de simples vermines.

Ils pénétrèrent ensuite dans une ruelle plus paisible, plus secrète. Franchissant le seuil de la boutique recommandée par le guichetier, laissant à son son ami, plus aux faits des procédures, le soin de conduire les négociations. Pendant qu'ils conversaient, les yeux curieux de la fée vagabondaient, captivés mais distants, absorbant certaines bribes de conversations tout en laissant d'autres glisser dans l'oubli. L’argent ne retenait que peu son attention... Bien que le sort de sa liberté future s'enchevêtrait avec, s'il lui venait l'envie de s'enraciner dans cette ville.
Ses pensées se s'égarèrent vers cette éventualité, se projetant vers un horizon affranchi des murs du Nymphéa, malgré les insistances de Wraith à invoquer les pouvoirs de la rune ornant sa poitrine, désireux de l'attirer à lui. Aucun pli ne venait altérer ses traits, nulle trace d'inconfort n'y transpira. En réalité, la douleur tout autant que le plaisir étaient des émotions étrangères pour son être depuis des siècles, ou du moins, elle avait appris à en écarter la première et à se résigner à l'absence du second.


Puis, les prunelles de la danseuse se posèrent délicatement sur la silhouette du loup, dès que ce dernier s'inclina près d'elle, lui murmurant à l'oreille qu'elle serait, à l'avenir, libre de modifier son adresse.  Et si elle décidait de ne pas en avoir une fois dehors, de regagner sa tendre forêt ? Dans ce cas, elle avait déjà une petite idée de ce qu'il adviendrait de son argent, d'autres mains en feraient un meilleur usage que les siennes.
Quant à son nom... En cette ville, elle n'était que l'ombre d'elle-même, revêtant une identité factice, façonnée pour le monde profane. Seule la forêt et ses habitants connaissaient son véritable écho, celui que même Wraith ignorait... Tout autant que lui.
L’instant d’un songe, d’une réalisation qui fait trembler ses fondations ; serait-elle capable de le lui confier ? Son seul trésor, cette parcelle intime d'une existence dont seuls les vieux chênes se souvenaient. Le nom véritable de celle qu'elle fut autrefois, perdue dans le flot des années écoulées. Deux syllabes muettes depuis des temps immémoriaux, prononcées pour la dernière fois lors du jour funeste où ses aînées furent fauchées, la contraignant à grimper dans l'obscurité pour s’y terrer. Et depuis lors, même après des siècles, elle n'a jamais quitté cette cachette, demeurant dans l'ombre de Pansy.
Pourtant, peu à peu, elle avait consenti à entrouvrir la porte, laissant filtrer un pâle rayon de lumière. L'idée que cet éclat puisse s'intensifier, que sa chaleur l'enveloppe, qu'elle se dévoile à lui seul, n'était plus une terreur insurmontable. Il avait conquis sa confiance ; elle avait accepté de le suivre dans un labyrinthe dont lui seul connaissait les sinuosités et la sortie, confiant son argent sans même en scruter son usage, laissant derrière elle ses appréhensions pour accueillir le souffle d'espoir qu'il insufflait en elle. Elle avait partagé avec lui un moment, dans ces bains où, habituellement, elle préférait s'immerger seule dans ses pensées, elle avait conclu un pacte avec un ennemi naturel, simplement parce qu'il lui avait assuré qu'il était l'une de ses connaissances.
Mais, ici elle refusait de se dévoiler, elle qui aurait pu se montrer entièrement à lui. Non, cet endroit obscur, ce bureau de change étriqué, n'était pas l'endroit pour une telle révélation, ni même cette jungle urbaine. Seuls les arbres séculaires de la forêt et ses habitants muets la connaissaient véritablement, et il en serait de même pour lui.
Car son compagnon d'infortune était, pour elle, empreint d'une grande valeur et car sa confidence était empreinte d'une signification profonde, qu'elle refusait que la banalité ne les souille. De plus, la fée désirait offrir au loup une future pleine lune à la hauteur de l'affection qu'elle lui portait. Ce serait sous ces lueurs argentées, qu’elle se dévoilerait à lui toute entière, c'était là son souhait le plus ardent.

— « Merci infiniment », glissa-t-elle, ses yeux brillant de gratitude.

Puis, sur les directives du financier, la fée lui remit son empreinte digitale et apposa sa signature, si l'on peut qualifier ce griffonnage étrange de signature.
La formalité accomplie, elle releva les yeux vers le banquier, attendant la monnaie ou tout ce qui lui permettrait de poursuivre leurs emplettes... Mais il s'éclipsa soudainement. Perplexe, elle jeta un regard au loup, mais ce dernier ne semblait nullement perturbé. Alors, surmontant son inquiétude naissante, elle attendit. À juste titre, car l'homme réapparut très vite, tenant un petit objet rectangulaire qu'il déposa sur le comptoir.

— « Et voici votre carte bancaire », déclara-t-il d'un ton neutre.

Un nom bien banal pour un objet si exceptionnel. La fée l'attrapa, l'examinant avec curiosité. Elle ressemblait étrangement à ce petit artefact que le loup avait utilisé comme monnaie à la boulangerie. La complexité de son fonctionnement lui échappait encore, mais il était indéniable que voyager avec cet objet serait bien plus commode qu'avec un sac lourd de pièces.
Sans plus de cérémonies, ils quittèrent les lieux pour vaquer à leurs occupations, et tandis qu'ils franchissaient le seuil, elle glissa sa carte dans une poche intérieure de son manteau.
Un sourire délicat étira ses lèvres, empreint d'une satisfaction muette, réjouie de conquérir, toujours un peu plus, son indépendance. Toutefois, ce gain n'était pas synonyme d'éloignement. En effet, elle s'ancra de nouveau à cette silhouette lupine en reprenant son bras, fusionnant leurs silhouettes dans une étreinte de plus en plus tendre. Ses prunelles naviguèrent jusqu'à lui, son sourire s'élargissant dès que son regard s'échoua sur lui.

— « Plus qu’à faire quelques emplettes… Est-ce qu’il y a une boutique que tu aimerais visiter ? » le questionna-t-elle, désireuse de faire de cette journée non pas la sienne, mais la leur. « Une librairie, peut-être, ou une autre boulangerie...? »

Laissant à son compagnon le loisir de contempler cette perspective, elle s'engagea d'un pas léger, abandonnant la pénombre de l'impasse pour retrouver la foule chamarrée de l'avenue. Cette fois-ci, elle la traversa d'un pas plus assuré, ne s'agrippant pas au bras du loup, mais s'y appuyant avec une affection palpable. Comme si la révélation venue lors de ses méditations précédentes lui avait octroyé un nouveau souffle. Cette affection qui débordait de son cœur et remplissait son corps, ravivait son aile engourdie, l'exhortant à la déployer sans peur. Elle se sentait prête à quitter l'ombre, à se dévoiler tant à lui qu'au monde, à renouer avec l'éclat de ce qu'elle fut, avant la chute.
Ainsi, détournant ses sens de la cohue agitée, s'efforçant de ne contempler que la beauté, elle s'immobilisa devant une vitrine où s'étalaient divers ustensiles pour l'art, son âme d’artiste s'éveillant aussitôt. Ses yeux s'embrasèrent alors, se tournant prestement vers le loup. Ils venaient de découvrir un nouvel antre où se reposer un instant, et peut-être dévaliser.

— « Tu as déjà eu l’occasion d’utiliser tes mains pour créer ? À l'exception de tes plats délicieux, bien entendu... » murmura-t-elle, lui lançant un regard complice. « Peut-être que tu pourrais t’essayer au dessin, à la sculpture, à la peinture, à l’écriture… Ou à tout autre art. Qu'en penses-tu ? »

La fée l'entraîna à l'intérieur de l'échoppe, émerveillement et allégresse faisant luire ses prunelles dorées. Elle venait de trouver son havre, sa caverne d'Ali Baba. Tout lui tendait les bras, sans exception. Toiles à caresser de couleurs, pinceaux à manier avec adresse, carnets à griffonner sans retenue... Étourdie par l'abondance, elle reporta son attention sur le loup, curieuse de sa réponse.
Elle était persuadée que ces mains rudes n'étaient pas uniquement vouées à répandre le sang, mais qu'elles possédaient aussi une grâce insoupçonnée pour des activités plus délicates. En témoignait le désir ardent et constant que la fée éprouvait pour son contact, le plus doux, le plus bouleversant qu’elle eût jamais effleuré.
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Ezvana
Lun 22 Avr - 12:55

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Vibration pure émanant du petit corps emmitouflé dans ce manteau trop grand, énergie vitale irradiant ses prunelles dorées, émanant de sa peau d’été. En cet instant, alors qu’elle est pendue à son bras et le regardant en souriant, elle était un symbole si puissant que cela trouble le Lycan, qui tente de ne pas laisser apparaître son émotion. La fée reprenait vie et cela l’atteint en pleine poitrine, fait frémir ce palpitant caparaçonné. Elle était d’une beauté à peine croyable, loin des idéaux de forme physique. Là, c’était elle, son elle profond qui était sublime.
Quelle sera sa magnificence quand elle sera totalement libre et remise ? Espérer intérieurement qu’il sera là pour voir un tel spectacle.

À la regarder si intensément, il entend à peine la question. Se redresser subitement alors que sans s’en rendre compte, il s'était penché vers la féerique, reprendre contenance et observer le monde qui les entoure. Sa vigilance était retombée et ce n’était pas une bonne chose. Il se devait d’être le Gardien du bien-être de sa protéger. Regard incisif qui se pose sur chaque corps qu’ils croisent, l’air presque revêche de celui qui s’est levé du pied gauche. Parfois, un ou deux regards se posent sur lui et s’interrogent. Se calmer aussitôt, ne pas attirer les regards sur lui. D’agacement, il aurait pu se frapper le front.
Imbécile. Il devait mieux gérer ses émotions.
Un regard en coin sur son amie, mais elle ne semble pas avoir perçu son malaise. Un soupir discret, la tension qui retombe avec la lourdeur du plomb. Fatigue aussi, qui alourdit ses jambes, d'être toujours sur le qui-vive avec l'impression d'être menacé à chaque instant. Tout cacher pour que la fée ne ressente pas cette impression, elle qui goûte à la liberté pour la première fois depuis longtemps.
Réfléchir au fait qu'elle est pensée à lui, lui proposant quelque chose qui pourrait l'intéresser. Cela l'étonne. Jamais on ne s'intéresse à lui, où on pense à son bien-être. Il agissait par conviction, mais il n'attendait pas de retour. N'être qu'une Ombre qui prend toutes les formes possibles pour convenir à la mission était devenue naturel. Mais une Ombre, reste une Ombre. Informe, lointaine, collant aux basques, mais jamais on ne se retourne pour l'observer. Elle se déploie seulement dans le revers du soleil ou de la lune, oublié.

La voir soudain s'extasier devant une vitrine. Naturellement, un sourire vient fleurir sur cette bouche pincée devant la joie évidente de la danseuse. Le Lycan savait très bien qu'il y avait cette boutique sur le chemin, mais il s'était bien gardé de l'indiquer à Pansy qui semble découvrir un cadeau soigneusement emballé. Elle l'entraîne à l'intérieur et il se laisse faire, Titan de chair qui est guidé par l'euphorie d'une libellule. Pourtant, elle le happe de son regard, attendant visiblement une réponse à sa question. Intérieurement, il avait espéré qu'elle serait emportée par son enthousiasme en oubliant de penser à lui.

Baisser les yeux sur ses mains, battre des cils pour tenter de chasser les images qui se glissent sur ses rétines. Cette peau rougi par de l'hémoglobine, les ongles vermeil, les veines saillantes. Des callosités par le maniement des armes, par le fait de saisir, d'emporter, de soutenir des poids.

- Je n'ai pas ton âme d'artiste.

Il n'en avait pas vraiment le temps et puis son âme n'arrivait plus à être transporté par la beauté simple de l'art. Non pas qu'il est incapable de ressentir les émotions, mais il préférait détourner les prunelles et ne pas s'abandonner à des frivolités qui ne feront que repousser d'un revers de main inoffensif l'inévitable horreur qui l'attendait.
Pas délicat le Loup, brute de décoffrage qui a plus l'habitude de griffer des peaux que de les caresser, de grogner que de soupirer, d'étrangler que de cajoler. Les derniers soupirs, il les entendant, les ressent jusqu'au plus profond de son âme. Aucun plaisir pervers là-dedans, rien qu'une détresse farouche qui l'empêche de s'enfuir. Finir la mission. Devenir l'arme qu'on lui a demandé d'être.
Parfois, il arrive à libérer des âmes au bord du vide. Peut-être que c'était une façon de se repentir, de ne pas se haïr définitivement. L'esprit au bord du gouffre, se rattacher à un semblant de valeur le réconforte.

Un nouveau soupir, plus lisible cette fois. Une ride se forme entre ses deux sourcils froncés, la langue tourne dans la bouche. Il devait cesser de mentir. Il n'y avait pas que cela, parfois, même lui, arrivait à trouver du temps pour se reposer.

- … Parfois, je sculpte du bois.

Presque un murmure, faire semblant de réarranger des stylos multicolores, de feuilleter un cahier vierge aux pages blanches. Timidité du Loup qui se racle la gorge et fait mine de ne pas s'attarder sur ce qu'il venait de dire, prendre les devants dans la boutique pour observer d'autres outils. Rapidement, il dévie la curiosité de la fée sur autre chose, faire monter son excitation sur des plaisirs prochains.
Elle lui parle de certains types de pinceaux, de la peinture. Acrylique, gouache, aquarelle, huile. Il n'y connaissait rien, mais il suivait la danseuse dans son dédale, écoutant avec attention ce qu'elle pouvait dire.
Pixie volant de fleur en fleur, il observe la femme être comblée de joie, prenant des pinceaux, des toiles, des calepins. Patiemment, il tend le sac qui se remplit inévitablement, sourit en douceur devant cet étalage. C'était la première fois qu'elle semblait si emportée par un sentiment de bien-être et c'était plaisant à voir. Alors, la laisser s'envoler à chaque nouveau rayon et la suivre.

Ne pas savoir combien de temps fils entre leurs doigts, juste prisonnier d’une bulle agréable ou l’odeur de papeterie prenait au nez. Le téléphone qui est sorti pour vérifier l’heure discrètement. Heureusement, ils arrivaient vers la fin du magasin et le sac était plein. A la caisse, il se penche vers l’oreille de Pansy, lui murmurant comment utiliser sa carte bancaire. Elle glisse la carte dans l’étui, lui indique le code à taper. Ainsi, elle était libre d’utiliser son argent si difficilement acquis, d’agir comme tout le monde. Un oiseau trop longtemps mis en cage à besoin d’étendre ses ailes pour s’envoler.

Repartir de la boutique, tenant le sac et soutenant Pansy de l’autre bras. Lui indiquer qu’ils allaient chercher un téléphone, mais que c’était une affaire rapide pointant du doigt une boutique déjà à portée de vue. Une fois à l’intérieur, l’Homme prend les devants, choisissant un modèle simple mais résistant, que la fée pouvait perdre sans perdre un rein tout en le lui présentant pour qu’elle choisisse la couleur. Une paire d’écouteurs, le chargeur étant intégré dans la boîte et le Lycan achète une carte sim, active la ligne téléphonique à son adresse. Il serait débité, mais ce n’était pas un problème, il s’arrangerait avec la danseuse si cela se faisait ressentir. Laisser la fée payer, il n’avait de toute façon pas les moyens de se permettre un tel écart financier et c’était aussi responsabilisé la fée avec de tels objets. Il avait bien remarqué l’indifférence que portait son amie pour l’argent, mais dans ce monde, tant qu’elle vivrait dans la jungle urbaine, il était nécessaire de maîtriser ses finances.

On lui propose gratuitement de rajouter des chansons. Choisir celle du film avec un demi-sourire et noter son numéro de téléphone manuellement.
Tendre l’appareil à Pansy et lui présenter son fonctionnement un peu à l’écart pour éviter les regards indiscrets.

- Comme ça, tu pourras m’appeler dès que tu le désires, m’envoyer des messages quand l’envie t’en prend. N’hésite jamais. Je ne mets jamais mon téléphone sur silencieux, si tu as besoin de moi, j’accourais.

Nouveau trésor qu’il laisse dans la poche de la fée avant de sortir en humant l’air.

- Ressens tu la faim ? Il est l’heure de manger.

Prévenant le Loup qui ne souhaite pas la forcer. Il suivrait sans rechigner les envies de la danseuse, après tout, c’était sa journée.

- Si un truc de tente, n’hésite pas à t’arrêter.

Attiser la curiosité de la fée pour qu’elle prenne l’habitude de choisir, de prendre ce qu’il pouvait lui être donné. Devant eux s’étendait de nombreux lieux de restauration dont les odeurs emplissaient l’air. Il y avait tant de points de restauration, de tous les coins du monde. Nourriture qui c’était démocratisé au fils des années avec la révélation de nouvelles espèces. Les épices chatouillaient le nez, les fast-foods avec leurs odeurs de fritures donnaient l’eau à la bouche.
Lulu
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Mer 24 Avr - 22:40

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Yeux d’un autre monde se reflétèrent dans ces tout petits écrans, fenêtres minuscules sur un univers lointain, portails vers un vaste cosmos tissé de chiffres et de pixels. Un monde qui dépassait la pixie, qui désirait seulement en caresser les frontières pour le moment. Une aventure à la fois, se soufflait-elle, désireuse de (re)découvrir d'abord ce monde qu'elle avait abandonné il y a longtemps. Celui des peaux, du froid, du chaud, du vulnérable, de l'imprévisible.
Alors ses soleils s'éclipsèrent derrière ces fenêtres rectangulaires et obscures, son esprit galopant vers d'autres cieux. Dans ces contrées, une voix la héla, celle du loup - mélodie envoûtante dont elle ne pouvait se soustraire, révélant à demi-mot qu'il sculptait parfois le bois. Ses mains meurtries se trouvant une nouvelle voie, son couteau se changeant en outil de création.
Elle l'imagina alors, à l'abri des regards suspicieux, donnant forme à la beauté dans le bois ravagé, insufflant une seconde vie à ce qui était condamné, oubliant, l'instant d'une entaille, la cruauté de sa propre réalité. Et alors, tu comprends mieux à présent pourquoi son toucher t'est si singulier, si doux et si précieux.
Puis sa voix, telle une mélodie surgissant d'un rêve, l'atteignit une seconde fois, dispersant ses songes comme l'écume légère se disperse au souffle du vent. Ses yeux, jusque-là voilés par les brumes de l'imaginaire, retrouvèrent leur éclat d'antan, et se mouvèrent vers lui. Il avait, une fois de plus, assumé avec une aisance naturelle le rôle qui lui était dévolu.
Et alors, dans le regard de la péri étincelait une reconnaissance infinie, éclatante de mille feux, telles les étoiles qui parsèment la voûte céleste. De même que ces astres ne désertent jamais le ciel, cette gratitude ne quitterait jamais ses prunelles.
La fée se trouva ensuite confrontée à un choix de couleur et son cœur se tourna vers le jaune. Cette teinte semblable aux nuances parfois dansantes dans les iris du loup, évoquait également pour elle les jours radieux et insouciants. Ainsi, elle pourrait désormais porter en permanence un petit soleil dans sa poche.
Une fois la transaction achevée, les formalités remplies, les possessions récupérées et les informations assimilées tant bien que mal, ils quittèrent la modeste échoppe. Désormais, même si la distance devait les séparer, ils pourraient demeurer en contact. Cette merveille technologique, dont les capacités éveillaient un sourire sur les lèvres de l'ailée, la rassurait et la comblait de joie à l'idée de pouvoir échanger avec lui malgré les kilomètres, de lui adresser quelques petites pensées de temps à autre. L'atmosphère légère qui les enveloppait était si présente, qu'elle ne songea pas, en cet instant doux et tendre, à utiliser cet appareil pour autre chose que pour transmettre sa tendresse au lycan.
Dehors, l’air était empreint d'effluves alléchantes, pourtant aucun frisson ne caressa le ventre de la nymphe. Est-ce l'absence d'appétit ou bien la persistance d'une angoisse sourde ? Peut-être les deux, peut-être l'un des deux. Sa voracité était un océan enveloppé par la nuit, dont elle ne pouvait sonder les profondeurs ni appréhender les tumultes. Ainsi, elle y avançait avec prudence, ne s'en souciant que lorsque des spasmes tordaient son ventre vide. Mais en cet instant, nulle urgence ne pressait. Peut-être s'éveillerait-elle plus tard, en décalage, mais elle s'engageait à ne pas en ignorer les premiers soubresauts.

— « Je n’ai pas pas faim… » murmura-t-elle, l'embarras voilant sa voix.

Elle se savait singulière, en décalage avec la multitude, la normalité. Wraith avait semé le chaos dans son esprit, dans son ventre. Et si, par malheur, son appétit ne revenait jamais ? Captive dans ce corps frêle, la maintenant enracinée loin des cieux, des oiseaux.
Aussitôt, la céleste chassa ces pensées inquiétantes qui menaçaient d'assombrir son humeur, et d'une poigne ferme, elle saisit cet optimisme renaissant, étincelant en elle depuis que le loup l'avait arrachée aux crocs d'un vampire enragé. Celui-ci lui avait appris que l'espoir n'était pas mort, et qu'il pouvait luire dans les recoins les plus obscurs, les plus abandonnés. Telles les lueurs solaires s'insinuant sous une porte, réverbérant sur le parquet, il suffisait d'une faille, aussi mince soit-elle, pour qu'il s'engouffre et inonde une pièce.

— « Mais rien ne nous empêche de flâner devant les étals », un sourire complice illumina ses lèvres, chassant les nuages.

Dans une étreinte complice, la sylphide emmena le loup, s'aventurant vers ces horizons culinaires qui titillaient sa curiosité. Un petit marché s'était établi il y avait de cela quelques heures, son agitation s'atténuant lentement. Certains marchands repliaient leurs étals, d'autres abandonnaient leurs invendus, des denrées délaissées, cabossées, que nul ne réclamait. La foule s'était dissipée, ne laissant derrière elle que des débris sur le pavé, encore tièdes sous le poids de ses pas. Quelques bribes de conversations persistaient, échanges entre deux marchands, entre vendeurs et clients habituels. L'atmosphère était aussi tranquille qu'un après-midi d'été en ville, lorsque les âmes se retranchaient chez elles pour fuir la chaleur, ou se ruaient vers les bords de mer à la recherche de fraîcheur.
Une ambiance exquise, malgré le silence qui s'était abattu sur ce lieu d'ordinaire grouillant d'activités. La fée ne ressentait pas le poids de l'étrangeté, ni l'inconfort qui parfois émanait des lieux abandonnés, jadis animés. Ce silence lui offrait l'opportunité d'explorer les étals sans être bousculée par d'autres silhouettes et sans que son être ne soit englouti dans la marée humaine.
Ce fut alors que son regard errant sur les échoppes captura les teintes écarlates de mets oubliés dans sa mémoire. Une exclamation mêlant surprise et ravissement jaillit soudain de ses lèvres, et elle entraîna promptement le pauvre loup, ballotté tel une marionnette, jusqu'au comptoir d'une marchande. Un sourire éclatant illuminait son visage, tandis qu'elle saluait chaleureusement la tenancière, qui lui rendit son salut avec la même ferveur.

— « Il faut absolument que tu goûtes ces plats ! », lança-t-elle avec exaltation, ses doigts désignant un riz orangé. « C'est du zereshk polo, un riz safrané, accompagné de pistaches, d'amandes, de baies de berbéris… Parfois servi avec du poulet, mais pouvant se savourer sans. C'est un délice, je t'assure ! »

Comme toute l'art culinaire de sa terre natale, dont le nom avait sans doute mué au gré des siècles, des chutes de ses souverains. La nymphe avait eu le privilège de se délecter de quelques-uns de ces mets, lors de fastueux banquets orchestrés sous les voûtes du palais. Quelques friandises subtilisées en secret, offertes par des aînées soucieuses du bien-être des plus jeunes.
Elle désigna alors d'un geste gracile un second plat, cette fois-ci débordant de viande. Un plat qui n'avait cette fois-ci pas effleuré son palais, son espèce préférant se repaître des fruits plutôt que de s'abreuver du sang des bêtes. Il fut un temps où elles s'en nourrissaient, mais en raison de l'avidité humaine dépouillant leurs terres des proies, elles avaient préféré laisser celles restantes aux prédateurs affamés.

— « Et voici du khoresh-e fesenjan… Si ma mémoire ne me trahit pas », énonça-t-elle avec une pointe d'incertitude, plongeant un regard scrutateur vers la marchande qui, d'un signe de tête, confirma ses dires, un sourire ourlant ses lèvres.

Face à la petite hésitation de la sylphide, la marchande reprit, décrivant avec ferveur les trésors qui composaient ce mets ; grenades juteuses, noix croquantes, volaille fondante…
Puis, la commerçante, d'une générosité sans borne, emplit deux larges barquettes des délices de sa cuisine, sans même qu'un mot ne s'échappe des lèvres des deux curieux. Il restait quelques restes, et ce furent eux, qui eurent la chance de les savourer.
La fée, relâchant doucement le bras du loup, s'apprêtait à saisir sa carte en vue de payer le repas, mais d'un geste impérieux de la main, la commerçante l'en dissuada.  Décontenancée, la sylphide s'apprêta à protester, mais fut silencée par des paroles douces murmurées dans sa langue natale, le farsi, déclarant que ces plats étaient un présent du cœur, et donc, gratuits.
Ces sonorités familières l'enveloppèrent tendrement, la transportant à travers le temps, là où le monde était pour elle plus simple, plus compréhensible. Un lien intangible se forma instantanément entre les deux persanes, originaires d'une même contrée lointaine, sœurs de terre retrouvant un fragment précieux de leur maison dans cette ville étrangère.

— « Vous m'en direz des nouvelles… », glissa la marchande, son regard se posant également sur le loup, sans jamais abandonner son sourire bienveillant.

Sous les remerciements chaleureux de la péri, la commerçante lui tendit les barquettes encore fumantes, protégeant ses mains délicates par d'épaisses moufles pour éviter les brûlures. Quant à elle, sans l’ombre d’une hésitation, la fée tendit ses mains graciles pour les saisir, ignorant les avertissements de la cuisinière quant à la chaleur dégagée par les plats. Les péris étant, tout comme les djinns, des enfants du feu, insensibles à ses morsures.
Quelque peu déconcertée par cette insensibilité, le sourire de la dame s’évanouit un instant, son regard s'embrumant de confusion, tandis que mille interrogations l'assaillaient. Mais celle qui était sujette à cette curiosité ne le releva pas, s'impatientant plutôt à l'idée de faire goûter à son ami les plats des contrées de son enfance.
Dans un ultime remerciement et tout en lui promettant qu'ils reviendraient, la péri salua la commerçante dans sa langue natale avant de s'éloigner de la modeste étal.

— « Nous devrions trouver un endroit calme pour déguster ces merveilles… Est-ce qu'il y a un recoin de verdure dans les parages ? Un jardin ouvert à tous ? » suggéra-t-elle, son regard voguant vers l'horizon, en quête d'une oasis de quiétude.

Qu'ils puissent s'étendre en toute quiétude dans l'herbe fraîche, bercés par l'ombre rassurante d'arbres séculaires, loin du tumulte de la ville, des regards inquisiteurs, des ombres des inconnus. Une pause brève, bien méritée et qui serait chaleureusement accueillie par son corps dont les muscles, peu à peu, se faisaient douloureux.
Ezvana
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Ezvana
Sam 27 Avr - 22:54

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Le soleil était haut dans le ciel, ses rayons chaleureux illuminant l’allée et réchauffant les peaux. Un instant, le Loup ferme les yeux et savoure la caresse chaude sur sa peau. Être certes un adorateur de la lune ne l’empêchait pas d’aimer l’astre solaire qui gorge son corps d’énergie. Il y a longtemps, avant que la Nuit ne devienne son territoire de chasse, c’était un plaisir qu’il saisissait à chaque moment. Depuis, malgré les siècles, il reste ce lézard qui s’étire au soleil.
Les odeurs également qui font remuer ce nez sensible et lui font rouvrir les yeux pour les poser sur les assiettes garnies des restaurant ou des stands qui proposent tant de mets pour satisfaire l’appétit de tous.
Aucun étonnement quand la fée lui annonce que la faim ne la taraude pas. S’y attendre, avec une évidence presque triste. Manier depuis trop de temps par Wraith, il lui faudrait du temps avant de réécouter ses besoins essentiels. Ne pas s’en formaliser, avançant sans se presser parmi la foule disparate. Un raclement de gorge pour camoufler les grognements de son estomac alors que sa propre faim lui noue les entrailles. Force de l’habitude de celui qui saute des repas pour mieux s’occuper de ses missions. Alors il aspire chaque note, s’imprègne des épices et des notes parfumées sans jamais vraiment s’approcher de la nourriture. Cela lui allait, si la fée ne désirait pas se sustenter, il suivrait le mouvement sans jamais faillir. À quoi bon l’aider si c’était pour se repaître devant ses yeux de nourriture qu’elle s’interdit ?

Et voici que la fée s'éloigne, le tire avec détermination vers un stand que le Lycan n'avait même pas remarqué. Du bout des lèvres, il salue la marchande, tente de comprendre les écrits sur des petites pancartes. Celles en langue commune étaient déchiffrables, mais le reste lui était inconnu. Et tandis que la sylphide s'exclame, l'homme rejette la tête en arrière pour déchiffrer la devanture et découvrir que la nourriture était iranienne. Un haussement de sourcil avant que son regard se porte sur la femme à ses côtés, comprenant alors ses origines.
Depuis combien de temps était elle prisonnière ? Elle était bien loin de ses terres natales. Il comprend alors pourquoi elle aimait tant le soleil.

Les dents se serrent, le regard se détourne sur autre chose pour ne pas trahir ses émotions. Lui offrir la liberté ne lui permettrait pas de retrouver son univers. Ici, le monde pouvait être beau à sa façon, mais rien de comparable à un tel pays. Pourrait-elle s'épanouir ici ? Cette enflure de Wraith l'a rendu esclave dans un monde qu'elle ne connaît pas.
La tristesse ensuite, qui l'inonde malgré lui, fait trembler l'arc sombre de ses sourcils. Même s'il lui rendait sa liberté, elle ne pourrait peut-être pas s'épanouir ici. Partir, s'éloigner, pour déployer ses ailes et retrouver ce qui lui manquait tant. Comment l'empêcher ? Lui faire renoncer ? Ailleurs, c'était là-bas que son cœur battait. Jamais le Lycan la retiendrait de découvrir le monde.

L'enthousiasme de Pansy arrive à le faire penser à autre chose mais une pierre se tenait désormais dans le creux de son estomac comme un poids impossible à rejeter. Un jour, cela arrivera. Il devait juste se préparer à perdre une nouvelle personne. Encore une fois.
Un demi sourire à la vendeuse, de cette générosité sans borne, puis loucher sur les barquettes colorées. Impossible de ne pas porter à ses narines les odeurs fantastiques sans relever particulièrement la résistante de la danseuse à la chaleur avant de saisir l'opportunité de la question.
Plus grand le sourire qui s'affiche et qui étire cette bouche. Un mouvement de tête sur le côté pour l'enjoindre à le suivre. S'avancer dans la rue sans rien dire, laissant planer le doute dans l'esprit de la féerique, sans répondre à ses questions plus ou moins muettes. Il se contente de suivre une direction qu'il connaissait visiblement par cœur.
Une ligne de tram, puis un grand portail en fer forgé ouvragé. Quand ils franchissent les lignes, un chemin serpente au milieu d'un immense parc ensoleillé. Devant eux s'étalait des hectares de verdures, d'une herbe grasse et de fleurs entretenues, de longs arbres aux ramures si vastes qu'ils plongent dans l'ombre les visiteurs venus se prélasser.

Sur la droite où pouvait voir une serre gigantesque ou les personnes entrant et sortant sans heurt et au loin un lac ou des pédalos en forme de cygne voguait tranquillement. Partout, il y avait des personnes qui déjeunaient, profitant des ombres ou du soleil éclatant, dans une paix murmurante. Des enfants jouaient au ballon un peu plus, des cyclistes roulaient doucement.

S’avancer et fouler de ses chaussures l’herbe qui ondoyait doucement sous les courants d’airs. Le plus difficile était presque de trouver une place tranquille. La pleine lune approchant, il y avait beaucoup de ses enfants qui tentaient de se soustraire à son attraction en parcourant ce type de parc, essayant de rester maître de leurs mouvements et de leurs consciences dans un monde devenu moderne. Les Loups qui refusent de se laisser aller, des Vampires capables de transgresser les rayons du soleil qui ne veulent pas se jeter sur la première veine venue, des elfes qui recherchent leurs natures natales ou même des sirènes qui barbotent les pieds dans l’eau en chantonnant de façon presque divine. Un endroit où respirer peut-être un peu mieux malgré l’environnement cloîtré de la ville.

Rapidement, le Loup trouve un endroit idéal, sous un arbre. S'arrêter un instant en profitant des courants d'air, soupirant d'aise devant cette simple apparition de nature. D'un mouvement d'épaule, il retire son vieux cuir et le dépose au sol en plein soleil en le désignant pour que l'ailé puisse s'installer sans se salir. Deviner aisément qu'elle préférerait la chaleur plutôt que le frais. Lui aussi se pose au soleil, les rayons mettant en valeur la ligne de ses épaules pourtant cachées par le tee-shirt, ces reflets plus clairs dans la chevelure sombre. Lui aussi avait l'air plus vivant, plus lui-même au sein de la verdure. L'œil moins vif, cette veine à son cou moins visibles, plus détendu le Lycan qui se gorge des notes florales et du vent qui joue avec sa chevelure.

Saisir la nourriture et l'ouvrir. C'était encore suffisamment chaud pour être agréable, un léger fumé venant titiller ses sinus. Saisir la fourchette en bois à l'intérieur avant de venir porter à sa bouche se met qui lui était inconnu. Mâcher, avec force et les sourcils froncés pour tenter de saisir chaque nuance. Hocher la tête d'un air convaincu et désigner son repas de sa fourchette tachée.

- Mais c'est drôlement bon !

Reprendre une bouchée pour confirmer son avis. Homme qui n'en restait pas moins un Loup, le plaisir simple de se nourrir était important. Lui offrir à mangé était l'un des plus beaux cadeaux pour quelqu'un comme lui.
Un regard plissé de plaisir qu'il porte sur Pansy, comme s'il la remerciait de cette découverte. Puis replonger dans la barquette et engouffrer la nourriture qui arrive à apaiser cette faim dérangeante, celle qui creuse le ventre et rend nerveux, souvenirs d'une errance à manger charogne et détritus de poubelles.
Un bruit l'interpelle et un chien sans laisse s'approche en sentant la nourriture, le propriétaire non loin. Un grognement sec qui sort de cette bouche aux crocs dévoilés, avertissement d'une protection de ressource, avant de reprendre aussitôt son repas sans s'arrêter. L'animal pigne et recule très vite, interpellé par cette réaction canine et rejoint son maître.

Reposer la boîte vide en se frappant le ventre de satisfaction.

- Si un jour tu es capable de me refaire ça, tu serais la partenaire idéale.

Inconscient le Loup, de l'importance de ses paroles. Lui, qui ne disait jamais rien, venait de libérer une pensée d'ordinaire secrète avec la facilité de la confiance. Se dévoiler peu à peu, retirer lentement, mais sûrement l'armure qui entoure son cœur et fait tomber le masque pour être un peu plus … Lui. Avouer aussi qu'il espérait qu'elle puisse avoir la possibilité de préparer ce repas, et surtout, qu'elle était un choix évident pour compagne. Le plus beau compliment qu'un mâle puisse faire. Loups qui choisissent avec soin leurs partenaires, d'âme et de cœur, pour diriger et pourquoi pas fonder une famille. On ne s'unit pas à la légère chez les Coureurs de lune, surtout pour un cœur ancien comme celui de la Furie. Tout en animalité, plaire à l'autre revenait de l'exploit surtout avec des caractères inhérents à cette espèce.

Mais l'homme n'a pas pensé à mal aussi il passe à autre chose, cherche dans ses poches ce paquet de cigarette froissé et d'en saisir une et de l'allumer avec un zippo. Longue première bouffée qui remplit les poumons avant d'être recraché vers le ciel. Fermer les yeux et juste écouter le piaillement des oiseaux, le bruit des discussions trop lointaine pour être compréhensibles.
Moment suspendu.


Lulu
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Lulu
Mar 30 Avr - 23:13

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Dans l'oasis dorée où l'émeraude frémissait, portée par la caresse légère d'une brise délicate, s'étendait un havre de verdure, consolant les cœurs ensauvagés captifs de ce labyrinthe d'asphalte. Les poumons de la nymphe s'ouvrirent en grand, assoiffés des effluves florales et herbacées, réminiscences d'une nature qui lui manquait cruellement et dont elle se languissait d'en retrouver l'étreinte. Ses prunelles, empreintes d'extase, se noyaient dans l'éclat vert tandis que ses oreilles étaient envoûtées par la mélodie enchanteresse d'une symphonie de murmures, à la fois étrangers et familiers.
Un murmure doux, qui avait jadis bercé son enfance, tel celui d'une mère soufflé à son enfant. Mais la dernière fois qu'elle avait entendu cette symphonie, elle s'était changée en cris, en supplications, en larmes, alors que l'on emportait loin d'elle la petite péri, disparue à jamais. Et aujourd'hui, pleurait-elle encore cette absence ? La disparue ne le souhaitait pas.
Mais à cet instant, les peines s'effacèrent, laissant place à l'allégresse. La nymphe redécouvrant un fragment de son éden évanoui, s'immergea dans un bain de lumière et de flamme. Pareille à une souveraine - le temps d'une escapade, elle élut son trône sur un mince lopin de verdure au sein de cet immense domaine. Elle faillit s'asseoir sur le veston que le loup attentionné avait gentiment déposé à ses pieds. Cependant, à travers un sourire tendre et un regard tout aussi doux, elle déclina l'offre. Elle désirait sentir l'herbe caresser sa peau ; sa fraîcheur, ses chatouillements, ses picotements. Ainsi, avec précaution, elle plia l'habit, le posant sur ses genoux pour le préserver de toute souillure, tout en observant son ami savourer ce mets originaire de contrées lointaines.
Tandis que ses prunelles flamboyaient telles deux gemmes incandescentes, son cœur battait au rythme d'une félicité exaltée, qui se mirait sur ses traits doux. Veillant avec sollicitude au plaisir du loup à ses côtés, son sourire s'épanouit davantage dès qu'il se mit à dévorer son plat avec un plaisir visible.  
Si par le destin ou le hasard, elle devait arpenter seule les ruelles de cette cité tentaculaire, désormais elle saurait où trouver la pitance pour sustenter celui qui l'avait menée jusqu'aux portes de l'Éden. Non seulement parce qu'une dette indéfectible les liait, allant jusqu'à l'ultime battement de son cœur, mais aussi car la jubilation émanant de lui engendrait en elle une extase ineffable, égale à celle que distillait le soleil en elle.
À nouveau, cette sensation de frôler des doigts son foyer la cueilli. Peut-être, se dit-elle, n'aurait-elle pas à s'épuiser à parcourir des distances infinies, à traverser des paysages inconnus, dans l'incertitude de trouver sa forêt natale encore debout, pour ressentir l'étreinte familière de l'appartenance. Car un foyer n'était pas toujours un lieu, mais parfois une présence, un lien, une âme sœur.
Et cette idée fleurissait, s'épanouissant dans son esprit, au rythme des secondes qui s'égrainaient aux côtés du lycan.
Loup, gardien vigilant de son petit territoire, et qui n'hésita pas à défier un petit intrus à quatre pattes à la truffe trop hardie en lui grondant dessus. La fée renonça alors à tendre sa main vers l'importun, désireuse de le cajoler un peu, puisque celui-ci, défié par plus grand et plus féroce que lui, s'éclipsa promptement.
Cette scène, loin de contrarier la fée, la ravit. En ces fragments de personnalité lupine, elle percevait la pureté de la faune, chère à son cœur, loin des artifices et des faux-semblants qui saturaient l'atmosphère du Nymphéa.
Toutefois, la sylphide espérait en son for intérieur que l'agressivité du loup ne fût pas le résultat de souffrances affamées, le poussant à défendre son territoire avec une telle férocité. Si tel était le cas, elle s'engageait à ne jamais laisser son ventre se vider, bien que ses talents de chasseresse étaient inexistants... Heureusement, ses ressources financières pourraient rattraper ses faiblesses.
Promesses secrètes mais solennelles, qui la liait d'autant plus à lui, et qu'elle tissait joyeusement. Restait à savoir si le loup solitaire et éternel errant, consentirait à sa présence, à cette proximité qu'elle lui proposait.

Peut-être était-ce une vérité plus flagrante que l'éternelle oubliée ne l'avait supposé. Quelques syllabes, lourdes de significations, firent taire soudain son cœur tendre, tandis que ses yeux se précipitèrent sur le visage du loup, scrutant avidement la moindre nuance d'ironie. Nulle trace n'apparut. Impossible, se dit-elle, dans un élan de doute, aurait-elle mal interprété ? Jamais, en une éternité, personne n'avait partagé pareille confidence, formulé une telle déclaration. Ou bien, sans l'enivrement de l'alcool, sans la confondre avec une autre, sans couver une ambition dissimulée. Il n'était ni épris d'ivresse, ni égaré dans d'autres songes, et... Si elle ne s'était jamais révélée experte en démasquage de séducteurs, son instinct, lui, lui soufflait qu'aucune manipulation ne se tramait, qu'aucun dessein caché ne planait dans les paroles du loup.
Dans la profondeur dorée de son regard, suintait déjà la sève de cette déclaration enivrante, dans laquelle son cœur assoiffé se noyait, et elle ne fit rien pour l'en extraire. Elle était, depuis toujours, une créature de l'amour, ignorant les échos de ses peurs, de son esprit blessé qui lui implorait d'être plus prudente. Mais son domaine était celui des passions, non des pensées, et là, son être s'embrasait d'une flamme à la fois douce et ardente. Sans difficulté, la nymphe discerna la nature de ces flammèches, elle était née pour danser dans leurs brasiers.

— « Ce n’est pas la volonté qui manque, mais plutôt le savoir-faire », susurra-t-elle, un franc sourire ourlant ses lèvres.

La fée aspirait à devenir sa partenaire idéal, et nul doute n'obscurcissait ce désir qui s'épanouissait en son sein, et qui n'était pas récent. Il avait pris racine depuis un moment, mais demeurait timide, discret. Cependant, les caresses qu'elle prodiguait à son corps, les délicates attentions qu'elle lui offrait, les regards qu'elle lui lançait, les folies qu'elle était prête à commettre à sa demande... Peut-être alors, que son affection pour lui n'était pas si secrète.

— « Je me réjouirai de t'appartenir, corps et âme… » murmura-t-elle, parole non anodine, désir de celle qui se languissait de se nicher au creux de ce cœur ancien.

Sous le regard d'un soleil à son zénith, la sylphide insouciante était prête à se donner entièrement au loup. Pas de demi-mesure, pas l'ombre d'une prudence, ni de crainte. Même si les pas du lycan étaient souillés par le sang de maints, elle n'y prêtait guère attention, car en cet instant, elle se sentait sûre d'elle.
Il avait été si tendre avec elle, comment pourrait-elle se méfier de lui ? Sa vie n'avait pas été aussi douce depuis des siècles, et nul n'avait jamais osé braver l'autorité de Wraith en lui permettant de respirer dehors, en s'efforçant de la libérer de son joug, en se sacrifiant pour elle. Petite fée qui s'était éprise même des cœurs les plus corrompus, comment pourrait-elle renoncer à un aussi noble ?
Mais jamais elle ne forcerait son chemin en ce trésor intérieur, car ce serait à lui, et seulement à lui, de lui accorder son hospitalité. Si les siècles devaient s'écouler, elle les verrait s'écouler. Si son tour devait venir après d'autres, elle attendrait patiemment. Si jamais cet instant ne devait se produire, ainsi soit-il, elle continuerait de lui offrir son amour en revêtant l'habit de l'amitié. Du moins, poupée sensible s'efforcerait de dompter les tumultes de son cœur fragile.
Des volutes de fumée se contorsionnaient autour de la silhouette lupine, un parfum de tabac imprégnait désormais l'atmosphère, reléguant les fragrances florales au néant. Depuis longtemps, elle n'avait plus cédé à leur séduction. La cigarette n'était plus nécessaire pour apaiser son esprit, ni pour s'enivrer de doux vertiges. Le loup lui était suffisant.

— « Peut-être que... », murmura-t-elle, tandis que ses doigts graciles se glissaient dans la poche de son manteau, en extirpant son téléphone. « Je pourrais trouver la recette ici ! Et je te préparerais un festin ce soir... ou peut-être demain, si cela te convient. Je ne peux pas prédire l'état de mon corps ce soir... », confia-t-elle, l'air distrait, captivée davantage par le petit écran rectangulaire que part ses incertitudes.

Après tout, son corps demeurait empreint de douleur, et une nouvelle sensation s'ajoutait à son cortège de malaises. Son dos lui brûlait, sans qu'elle pût en localiser précisément l'origine. Cette sensation, diffuse, se déplaçait au gré du moindre de ses mouvements. À nouveau, elle tentait de l'ignorer, happée par ses recherches.
Ses yeux plissés face à l'incompréhensible dialecte qui s'étalait sur l'écran, la sylphide se trouva en détresse. Ses doigts graciles, hésitants, dansaient avec une timidité désolée, cherchant désespérément le sésame qui lui permettrait d'accéder à la moindre recette. En vain, et ce, malgré sa patience, la force de sa volonté et sa minutie.

— « Mh… Je continuerai mes recherches ce soir. Il y a peut-être un dictionnaire en langue commune au Nymphéa, je l'utiliserai pour décrypter tout ça », articula-t-elle, relevant son visage de l'écran. « En attendant… Peut-être que je pourrais te trouver d’autres raisons de me considérer comme une partenaire idéale… », murmura-t-elle, un sourire mutin réhaussant ses lèvres. « Je sais faire d’excellents massages crâniens, des mains aussi… Un peu partout, en réalité. Tu veux que je te montre ? » proposa-t-elle avec enthousiasme.

La fée taisait l'origine de sa maîtrise, bien que quiconque familiarisé avec ses activités pouvait aisément deviner pourquoi elle avait été initiée à ces délices pour le corps. Par-delà ses occupations, la nymphe se distinguait dans cet art, non seulement par la pratique, mais par l'amour sincère qu'elle portait à dorloter autrui, ressentir leurs corps tourmentés se détendre sous ses doigts, trouvant refuge aux creux de ses mains, une sensation aussi douce pour elle que les caresses d'un soleil estival.
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