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LE TEMPS D'UN RP

Pour le meilleur et surtout pour le pire [Ft ~ Maioral]

Sheimin
Messages : 25
Date d'inscription : 12/10/2023
Région : Eure
Crédits : Mes vavas datent de tellement longtemps que je ne sais plus qui les a fait ^^'

Univers fétiche : Amour compliqué/interdit
Préférence de jeu : Femme
Valise
Sheimin
Lun 20 Nov - 18:17
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
Métro, boulot, dodo sont les maîtres mots qui rythment nos vies. L'excellence est le seul stade à atteindre dans notre travail. Le seul moyen d'exister. De Briller. Ce style de vie a fait la fierté économique du pays mais malheureusement, son taux de natalité a drastiquement baissé.

Les couples préfèrent privilégier leur carrière à leur vie de famille. Enfanter engendrerait plus de frais et donc plus de travail. Pour une femme, cela se résume à devoir abandonner sa place durant 9 mois. Et il s'en passe des choses durant ce labs de temps. Personne n'est irremplaçable.

Pour tenter de forcer les citoyens à se mettre en couple et procréer, le Gouvernement a décidé de mettre en plus un système de mariage forcé. Dès l'âge de 20 ans, chaque homme et femme répertoriés comme célibataires dans la base de données, recevront ce dit courrier les liant pour le meilleur et pour le pire.

Dès la réception de cette lettre, ils seront officiellement mariés et devront emménager ensemble sous un délais de 1 semaine. Passer ce délai, des hommes en noir qui luttent pour les rebelles les obligeront à rejoindre leur nouveau foyer. De gré ou de force !

Le seul moyen d'y échapper ? La mort. Il est toujours plus agréable d'avoir quelqu'un qui vous attend chez soi en rentrant que la perspective de se retrouver entre quatre planches.

Quel style de mariage allez-vous choisir ? Qu'est-ce que cette union vous réserve ? Mais surtout, êtes-vous prêt à voir le labeur de toute votre vie partager avec un(e) parfait(e) inconnu(e) ?
Pour le savoir, ouvrez cette enveloppe.
Contexte provenant de cette recherche
Sheimin
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Sheimin
Lun 20 Nov - 19:59

Élaïne Morin
J'ai 22 ans et je vis à Cergy, France. Dans la vie, je suis étudiante à l'Essec et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis toujours pas mariée et je le vis plutôt parfaitement bien.

Informations supplémentaires ici.
Salut, moi, c'est Élaïne et je vais vous raconter mon histoire.

Certaines personnes aiment dire que l'on naît avec une cuillère en or dans la bouche mais pour ma part, elle était en or sertie des plus beaux diamants que le monde a à offrir avec une domestique pour me la tenir.
Prétentieux n'est-ce pas ? Et bien, vous n'allez pas être au bout de vos surprises.

Suite à l'épidémie de Covid qui a ravagé le monde entier, une grande partie de l'Humanité a disparu. 70% des êtres humains ont été emportés par cette maladie créée par l'Homme. Accident ou but recherché ? Nul ne le sait. Mais pour éviter l'extinction complète de la race Humaine, il fallait redresser le taux de natalité. Ce petit détail était le cadet des soucis des survivants. Pillage, fête, sexe... tout était devenu un prétexte pour vivre comme bon lui semblait. Sans loi. Sans règle. Sans personne pour vous dicter ce que vous deviez faire. C'était sans compter sur les personnes les plus éminentes sur cette Terre. Éminentes ? Non. Riches ! Les dix plus grandes richesses se réunirent, comme un sommet du G20, pour échanger sur l'avenir du monde. Leur Monde. Dans un univers dépourvu de statut social et de loi, leur argent et leur pouvoir ne servaient plus à rien. Impossible. Eux qui avaient bâti leur réputation sur leur travail ou sur celui de leurs parents. Être légal de la plèbe, quel cauchemar !

Pour asseoir leur pouvoir sur ce qui reste d'Humanité, ils mirent en place le système de mariage arrangé. Toutes les personnes, âgées de minimum 20 ans, devront se plier à cette règle. Et pas des moindre. Une jeune femme de 20 ans pouvait se retrouver mariée à un quinquagénaire. Quelle horreur rien que d'y penser ! Mais comme tout bon Gouvernement, il avait ses failles. Lesquelles ? L'argent bien évidemment ! Qui n'a jamais vu un politicien véreux qui absout tous les crimes pour quelques billets ? Et ça, la Haute Société l'avait bien compris. Prête à tout pour garder leurs privilèges et leur statut, ils dépensaient des fortunes pour avoir un bon parti. Un mariage lucratif pour les deux familles mais aussi pour l'État. Tout le monde y trouvait son compte. Tout le monde, sauf, les "petits gens". Et pour les rebelles dans l'âme, une milice a été soigneusement étudiée pour palier à ce cas de figure. Militaires, gendarmes, garde du corps, ils ont tous été sélectionnés pour remplir la tâche de veiller au bon déroulement de ces mariages. Les prisons servaient de camp de redressement pour remettre sur le droit chemin tout ceux qui refuseraient de se plier à ce système. Et bien entendu, les pauvres en faisaient surtout les frais.

Voyez-vous où je veux en venir ?

Gérard, mon père, était issu d'une famille modeste. Un jour, il eut marre des brimades de ses camarades de classe sur sa condition sociale et il décida de changer son destin.
Fils de gérants d'une petite épicerie de quartier, il voulait s'extirper de cette petite vie et s'élever au-dessus de tout ceci. Il n'a jamais manqué de rien mais il n'a jamais eu le dernier IPhone à la mode ou la dernière console sortie alors que ses amis se vantaient des habits couteux ou du nombre de cadeaux qu'ils avaient tout au long de l'année. Autant dire qu'il lui était impossible de rivaliser avec eux et finit par devenir leur petit larbin. Excédé par cet écart de vie, il travailla dur à l'école et fonda une société nommée G4S. Porté par son ambition, sa société s'éleva et demeure, à ce jour, au rang de firme multinationale et leader incontesté du milieu de la sécurité.

Quant à Rose, ma mère, elle était issue d'une famille aisée. Fille d'un avocat au Barreau de Paris et d'un médecin à l'hôpital Saint-Louis, son destin était tout tracé. Ses parents avaient de grands projets pour elle. Suivre les traces de l'un de ses parents. Mais à côté de ça, Rose a peu grandit avec ses parents. Trop pris par leur carrière respective, ils n'accordé d'importance qu'aux résultats scolaires de leur fille. La moindre petite incartade et c'était réunion d'urgence dans le salon. Dans ces moments-là, étrangement, ils étaient toujours tous les deux réunis à la gronder. Pas d'excuse de réunion, d'audience, d'opération ou autre. Non. Elle était leur fille. Donc leur image.

Vous allez sûrement me demander comment mes parents ont pu se rencontrer alors que tous les séparer ? L'une était emprisonnée dans une cage dorée tandis que l'autre rêvait de s'en bâtir une. L'adage qui dit "les opposés s'attirent" prit tout son sens dès que leurs regards se sont croisés. Elle, elle fuyait son quotidien trop stricte et lui, il avait des rêves plein la tête. C'est au détour d'une rue, au moment d'appeler un taxi, qu'ils se rencontrèrent pour la première fois. Un regard. Une seule seconde a suffi pour sceller leur destin à tout jamais. Et depuis ce jour, ils ne se sont jamais quittés.

Portée par l'ambition débordante de Gérard, Rose voulu devenir une femme digne de se trouver à ses côtés et qui puisse le soutenir. C'est donc tout naturellement qu'elle suivie la voie de la justice, dans les pas de son père. Avocate, spécialisée dans les droits entrepreneuriales, elle s'associe avec son compagnon pour suivre cette grande aventure vers l'inconnu.

La crise sanitaire, liée au Covid, ne les a pas épargné. Une baisse considérable du chiffre d'affaire s'est faite ressentir. Mais un nouvel essor s'en suivi. La peur constante des survivants de subir cette nouvelle tendance au pillage se faisait ressentir. Ils étaient donc près à investir une grande partie de ce qui leur restait pour protéger leur foyer et les êtres aimés. Malgré le chaos ambiant, mes parents se frottaient les mains sur ce business juteux provoqué par cette maladie. Les "nouveaux riches" comme on appelait ceux dont la fortune flambait après le Covid, étaient devenus les nouveaux Peoples de ce nouveau monde. Leur vie, leur réussite, tout était bon pour faire couler de l'encre et assouvir ce besoin malsain d'exposer la curiosité des mortels.

Plusieurs années plus tard, on arrive au meilleur moment de leur vie. Ma naissance. Bébé tant attendu pointa le bout de son nez. Des parents absorbés par leurs carrières. Des domestiques qui étaient là pour me divertir. Des cadeaux pour compenser le manque de temps de mes parents. Tout était réuni pour faire de moi, une princesse.

Vingt années passèrent et me voilà à l'âge légal pour recevoir ce maudite lettre. Que suis-je devenue ? Une magnifique jeune femme, aux formes parfaites qui font chavirer les coeurs. Du moins, ça, c'est sur le papier. Scolarisée dans les meilleures écoles, avec tous les enfants de riches, mes fréquentations ne sortaient pas du lot. Qu'est-ce qui était le pire : Se demander à chaque instant si une personne t'accoste pour ce que tu es, ou plutôt le nom que tu portes, ou recevoir cette fameuse lettre qui me collera à tout jamais auprès d'un parfait inconnu ? Quel dilemme !

Parfois, je me demande ce que serait ma vie si j'étais issue d'une famille de classe populaire. Notre quotidien serait agrémenté de rires, de chamailleries mais au moins, je vivrai entourée de mes parents. Un profond soupir sortit de ma bouche sans que je m'en aperçoive. Cela ne reste qu'un doux rêve malheureusement.

Deux années s'écoulèrent depuis que j'ai atteint cet âge légal et aucune lettre en perspective. Finalement, Dieu ne m'avait pas abandonné. Je continuais de suivre mon train de vie habituel et mon quotidien qui apportait son lot d'aléas. Je commençais à croire, sans peine, que j'étais passée à travers les mailles du filet.

À côté de cette chance inestimable d'être toujours célibataire, je voyais mes amis être forcés de se marier les uns après les autres. Certains étaient ravis du choix de leur partenaire alors que d'autres... Malgré qu'on soit tous issu de la même caste sociale, certains étaient tombés sur des milieux plus bas. Certes, ce ne sont que des clichés que les classes populaires sont plus... difficile à vivre ? L'écart de vie se fait ressentir. Trop peut-être. Cela créé des mariages malheureux pour nous et eux, ils gagnaient au Loto. À l'aide !
Tandis que je ne recevais toujours pas cette fameuse lettre, mes amis lançaient les paris sur le moment où je l'aurai enfin et comment serait mon mari. Parfois, l'idée m'effleurait l'esprit mais la peur m'empêchait d'y penser.

Lors d'une sortie au bar, mon téléphone se mit à sonner. Papa. J'ignorais l'appel. Maman se mit à m'appeler. J'ignorais à nouveau. Papa me rappela. Là, je commençais à me dire qu'il se passait quelque chose. Mes deux parents qui essaient de me joindre en boucle. D'un coup. Du jamais vu ! Sauf lorsque mes résultats étaient en baisse mais ce n'était pas le cas. Je répondis en panique. J'eus à peine le temps de lâcher un allô, que mes parents se mirent à huler.

Élaïne, ça y est ! Tu l'as reçu ta lettre ! Dirent-ils en hurlant de joie dans tous les sens pendant que mon visage se décomposa. Cela a prit du temps et surtout beaucoup d'argent mais on a enfin réussi à te dégotter un bon parti. Un excellent parti même. Cette union renforcera notre influence et augmentera le pouvoir de notre société à l'international. Tu es heureuse, n'est-pas ma chérie ?? En plus, il parait que c'est un jeune homme des plus raffinés et qui a une très bonne réputation. Soudoyer ce politicien véreux aura porter ses fruits malgré tout. On fêtera ça demain comme il se doit chaton, on retourne au boulot. Aller bisous.

Ils raccrochèrent sans que je puisse rétorquer quoi que se soit. Encore sous le choc de ce qui vient de se passer, je lâcher machinalement un bisous à ce soir dans le vent sans réaliser qu'ils avaient déjà raccroché.

Un soupir s'extirpa de mes lèvres sans que je m'en aperçoive.
Mes amis, eux, l'avaient bien entendu. Casanière de nature, je sortais peu me changer les idées. Trop matrixée peut-être par les idéaux de mes parents à devoir réviser encore et encore. Ni une, ni deux, ils m'attrapèrent par le bras et me secouèrent dans tous les sens pour me faire revenir sur Terre.

- Aller, filez-moi l'argent les gars. J'ai gagné le pari. Elle rejoint les bancs des mariés ça y est.

- Comme quoi y'a une justice, je me demandais si on ne t'avait pas oublié.

- J'espère que tu auras un bon mari, pas comme le mien !


Les commentaires allaient bon train. Comment pouvais-je leur en vouloir ? Mes parents ont hurlé si fort que la Chine a pu les entendre. Leurs voix résonnent encore dans ma tête. Toujours abasourdie par cette annonce soudaine, je peine à accuser le coup. Un homme va partager ma vie. Un parfait inconnu. D'ici quelques jours, je vais devoir revêtir son nom. Apprendre à vivre avec lui. Avec ses habitudes. Ses humeurs. Mes humeurs. Quelle angoisse ! Rien que de l'imaginer, mon coeur se serra.

Sans que je comprenne pourquoi, mes jambes avançaient toutes seules sous l'impulsion de ma petite bande d'amis. Leurs voix étaient comme camouflées dans mes oreilles. J'avais l'impression d'être sous l'eau. Je voyais seulement leurs sourires. Les larmes montaient peu à peu mais je les réfrénais. Pleurer ne changerait rien.

Sans comprendre ce qui m'arrivait, me voila dans une cabine d'essayage avec Ely, ma meilleure amie, qui m'aidait à enfiler un tutu rose affreux, un body rose en matière synthétique horrible et une cagoule de licorne à la face défoncée au CBD. Comment j'ai fait pour atterrir dans cet endroit pour qu'elle m'habille de la sorte ?

- Aller souris Éla ! Tu vas le faire fuir le pauvre avant même qu'il te voit ! Ce n'est pas si dramatique que ça, après tout, tu peux faire un mariage heureux comme moi !

Mais oui, c'est vrai ça. Ely s'est mariée à ses vingt ans, il y a deux maintenant. Un mariage dont tout le monde rêve. Un mari aimant et aux petits soins avec elle. Un coup de foudre dès qu'ils se sont rencontrés à leur nouveau cocon. Et depuis, ils filent le parfait amour bien qu'ils peinent à accueillir leur petit bébé. Même la médecine ne parvient pas à les aider.

Ces quelques mots suffirent à me remonter le moral et sortir la tête de l'eau. On célébra un enterrement de vie de jeune fille digne de ce nom avec des défis les plus pourris et gênant qu'ils puissent trouver.

Et là, c'est le drame !

Les garçons eurent la bonne idée de nous emmener voir Annabelle au cinéma. J'ai une sainte horreur des films d'horreur parce que je suis une flipette. À tous les coups, ce soir, je ne vais pas fermer l'oeil de la nuit à m'imaginer la moindre ressemblance avec le film. Seule. Chez moi. Dans le noir. Avec comme seule arme pour me défendre, Tao, mon doudou panda roux. Ils m'y trainèrent de force dans la salle et c'est deux heures plus tard, que j'en ressortis en larmes et traumatisée. Je ne verrai plus jamais les poupées de porcelaine comme avant. Les yeux pleins de larmes, j'essayais de les essuyer comme je le pouvais malgré cette énorme cagoule licorne droguée. Imaginez une femme vêtue d'un affreux tutu de mauvaise qualité avec une cagoule licorne droguée qui pleure comme une enfant de 8 ans comme si elle avait vu un fantôme. La honte !

Tentant d'essuyer les perles d'eau salée qui dévalaient mes joues, le nez de ma licorne heurta quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Les yeux bouffis, le nez qui coule et la tenue sexy incroyable, j'essayais de le dévisager et de m'excuser. En tentant de prendre un mouchoir dans mon petit sac, la corne de la licorne le frappa à nouveau. Prise de panique, je commençais à gesticuler dans tous les sens et la licorne s'emballa, frappant tout sur son chemin. Mes amis, hilares, filmaient la scène plutôt que de me venir en aide. Ely m'attrapa par les épaules et m'ordonna de me calmer.

- Ce n'est qu'un film Élaïne, tu n'as rien à craindre. Tu vas tuer quelqu'un avec ta licorne si tu continues.

Elle me sécha les yeux et me replaçait cet objet de souffrance sur ma tête. Inspire et expire. C'est avec un semblant de calme que je recouvrais mes esprits.

- Je... je suis désolée pour... enfin vous savez... la licorne.
maioral
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maioral
Jeu 30 Nov - 18:40

Camille
Baudoux

J'ai 21 ans et je vis à Paris, en France. Dans la vie, je fais des études dans la finance et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis bientôt marié et je le vis plutôt bien.

(c) Dylan O'brien
Des pas lourds résonnent dans l'escalier. Si ce n'est pas ma mère totalement enragée, c'est sûrement un hippopotame sauvage. La porte qui s'ouvre à la volée me confirme que c'est bien ma génitrice. Oui, ma génitrice, elle hérite de cette description car je lui porte peu d'affection.

Emmitouflé dans mes draps, j'hérite d'un objet non identifié qui me percute le visage, terminant ainsi de me réveiller. Je grommelle en tournant la tête dans la direction opposée.

— Tu vas me dire ce que c'est ? s’époumone Simone debout devant mon lit.

Je n'ai pas besoin de regarder le fameux projectile qu'elle m'a balancé à la figure pour savoir ce que c'est. Ma mère a retrouvé le sac plastique rempli de languettes de carton, elles-même entourées de papier aluminium. La fameuse cargaison d'un pote, qu'il doit encore liquider à ses rave parties. Je lui avais proposé de les garder par précaution, car je savais qu'il accueillait régulièrement les flics chez lui à cause de ses activités toutes plus douteuses les unes que les autres.

Ma génitrice est parfois bête, mais pas totalement sotte. Elle se doute bien que ce plastique contenait une marchandise importante, et même illégale. Quand je soupire et lève le menton vers elle depuis mon coussin, je vois, dissimulé derrière ses traits durs et fâchés, qu'elle jubile intérieurement d'avoir trouvé un moyen de pression. Du moins, c'est ce qu'elle croit.

— Tu sais ce que tu encours s'ils trouvent ça ?

Je lève les yeux au ciel et attire ma couverture au-dessus de mon visage pour couper tout contact visuel avec elle. Qu'est-ce qu'elle peut être barbante quand elle s'y met...

— Hé ho ! Je te parle ! Ne te cache pour sous la couverture quand je te parle.

Elle est en train de me sortir de mes gonds. Je soupire bruyamment en me redressant d'un coup. Mon regard la fusille, mais ça ne lui fait pas peur. Dans sa main, elle tient une lettre avec beaucoup d'aplomb.

— Il y a du courrier pour toi ! Cette fois-ci, t'as intérêt à obtempérer sinon je dénonce tout le p'tit trafic que t'as monté avec tes p'tits copains !

Elle accentue son timbre de voix quand elle parle de "p'tit trafic" et "p'tits copains". Elle sait que je ne suis pas innocent. Elle m'a déjà sauvé plusieurs fois la mise. Deux fois déjà, pour être exact. À chercher à éviter ces mariages de pacotilles, ceux orchestrés par l'État pour repeupler notre pays croulant. Mais je m'en fous.

Je crois même qu'elle a fait exprès. Ma mère n'a pas trouvé le sac plastique dans le grenier aujourd'hui et « par hasard ». Elle avait dû le trouver et attendre le moment opportun pour m'en parler et me menacer avec. C'est bien digne d'elle... C'est bien digne d'un Baudoux aussi.

La lettre finit à mes pieds, sur le matelas.

— Si tu déshonores encore la famille, sache que je ne viendrais plus te sortir de ton merdier cette fois-ci !

Elle le dit à chaque fois. Et à chaque fois, je la vois revenir comme un preux chevalier au commissariat pour me sortir de la cellule de dégrisement. Étrange que ses mots ne m'atteignent pas.

Je m'emmure dans un silence le plus profond, l'air totalement absent et le regard vague. Je suis en vérité en proie à mes plus viles pensées, de savoir comment je vais pouvoir m'en sortir cette fois. Faire semblant d'être en couple ne suffira pas, et m'enfuir à toute jambe n'avait pas bien fonctionné non plus, pas sans ma mère pour protéger mes arrières. À moins d'aller plus vite, plus loin. Sortir de ce pays, de ce trou à rat. L'idée fait son chemin.

Mes affaires sont déjà presque toutes empaquetées. Je savais qu'un jour viendrait où je délogerai d'ici sur un coup de tête. C'est peut-être le bon moment.

Voyant que son discours n'a pas d'emprise sur moi, ma génitrice souffle à son tour. Elle balaie une mauvaise pensée dans l'air et quitte ma chambre avec la même hâte qu'à son entrée. La porte claque quand elle se ferme et je sais que je peux à nouveau respirer.

Malgré mon air nonchalant, je sais que je ne dois pas chômer. Pas si je veux quitter la France au plus vite. Je me lève et téléphone mes potes. Je les préviens tout en allant prendre ma douche. Mon meilleur pote a même droit à entendre l'eau couler dans la baignoire.

— Ouais, j'me prépare et je te ramène le sac sans faute.

Je coupe la communication et cinq minutes plus tard, je suis prêt. Mon regard louche momentanément sur la lettre. Par acquis de conscience (pour le peu que j'en ai), je l'ouvre et la lis. « Camille Baudoux et Élaïne Morin êtes officiellement mariés. Votre demeure vous attend au... » Je froisse le papier en boulette et le jette à l'autre bout de la chambre près de la poubelle.

Au diable le mariage. Je quitte alors le domicile familial avec la précieuse cargaison de Mohamed, alias Momo. On se retrouve devant le cinéma. Il est avec deux amis que nous avons en commun.

— Tu viens avec nous ? On va se mater le dernier Annabelle.  
— Il paraît que c'est un navet, je lui réponds.

Momo introduit son sac plastique dans son sac à dos, mais se faisant, il sort quatre petits bouts d'aluminium.

— T'es sûr ? J'ai pas eu le même écho, dit-il en m'en tendant un.

Je le regarde, lui, puis l'emballage de son LSD. Mon intérêt augmente pour l'activité, à l'idée de se griller le cerveau une dernière fois avant de partir. Momo lit mon hésitation.

— Une dernière pour la route, ça se refuse pas... C'est moi qui offre.

J'inspire un grand coup en faisant non de la tête d'un air blasé. Pour autant, j'attrape l'aluminium et je sors le bout de papier qu'il y a dedans pour le poser sur ma langue.

— Pour une fois que tu m'offres quelque chose, je réplique pour le taquiner.

Momo sourit et nous nous installons bientôt dans la salle. Achille manque de vomir ses tripes pendant le film. La drogue a mauvais effet sur lui dans ce contexte plus anxiogène. Nous, on se badine tout du long. Les effets de surprise fonctionnent mieux, on se sent bien, ça nous prend aux tripes, mais dans un bon sens.

En ressortant, je suis tout feu tout flamme à côté de mes potes. C'est sans compter la nana tout de rose vêtu qui m'attaque avec sa cagoule de licorne. Mes amis, hilares, s'écartent en rigolant tout comme les amis de la fille déguisée qui prennent carrément leur téléphone pour filmer. Je rentre la tête entre les épaules, craignant les nouveaux coups de sa corne.

Une amie à elle réagit assez vite, et éloigne la nana de moi.

Je fronce les sourcils d'incrédulité face à cette scène déjantée. Momo me regarde et explose de rire. Je commence à rire, mais mon hilarité s'estompe pour me laisser sans voix. L'amie de cette meuf a bien dit "Élaïne" ?

Mon sang se glace et je tourne la tête vers la pleurnicheuse. Momo ne se rend compte de rien. Il se contente de me donner une tape amicale dans le dos, puis va parler à l'autre bande, voyant là de potentiels clients à qui refourguer une partie de sa came.

Un peu figé, je regarde Élaïne avec ce besoin de savoir quelle genre de personne elle est. Derrière son accoutrement complètement barge, je devine son physique gracile et élancé. En vrai, même déguisée comme elle l'est, je la trouve jolie. Son minois entouré de sa cagoule licorne ne me débecte pas, loin de là.

Je lui lâche un vague sourire en coin.

— Pas grave.

Mes épaules se haussent alors que tout le monde décide à nouveau d'avancer dans le couloir.

— J'avoue que je suis prêt à tester beaucoup de choses, mais là... La licorne... Ce sera sans moi, dis-je avec une pointe d'humour.

Je dirais même que c'était une petite pointe de flirt. Ne sait-on jamais.

— Hé Cam ! me hèle Momo.

Mon sang se glace une deuxième fois. J'espère que l'inconnue ne fera pas le rapprochement en s'imaginant que je m'appelle bel et bien Camille. Je fais semblant de rien et lève les yeux vers lui pour l'écouter. Il me fait signe, deux mètres devant moi, avec les amis d'Élaïne.

— Ils vont au bar, tu viens avec ?

Merde. Je me sens comme un con pris au piège. Malgré moi, la réponse vient toute seule. Je sais que je ne devrais pas et pourtant...

— Ouais, cool !

J'enfonce les mains dans les poches, nonchalant. Mon regard se pose sur la fille à côté de moi.

— Enterrement de vie de jeune fille ? je demande.

Si ce n'est pas ça, pourquoi s'habiller de la sorte ? Et surtout... si c'est ça... Ça veut peut-être dire que j'ai trouvé "ma" Élaïne.

Je lui tends ma main.

— Moi c'est Cameron, et toi ?

C'est pas bien de mentir...
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Pour le meilleur et surtout pour le pire [Ft ~ Maioral]
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