Certaines personnes pensent qu'il est compliqué pour Melvin d'être le second d'un alpha plus jeune que lui. Parfois, on lui demande même s'il n'avait pas envie de le tuer. Parce qu'Alaric avait tué sa famille. Parce qu'Alaric avait anéanti sa famille, quand, à l'âge de 18 ans, il était venu marché sur leur territoire. Melvin savait la vérité que tout le monde ignore. Il savait comment Alaric était venu, avait essayé de parler avec son père, Gordon Walter, et comment son père l'avait attaqué. Melvin avait vu son père se faire déchiqueté, ouvert du ventre à la gorge par les griffes du rottweiler. Il avait attendu la mort de la même manière. Il était un husky tout blanc. Battu par son père depuis toujours. Mais au lieu de le mettre à mort, Alaric l'avait soigné, touché, aimé comme un membre de sa famille.

Melvin donnait toute sa vie à son alpha. Il ne ferait jamais pour perdre la confiance que l'homme avait placé en lui. Être une bonne personne, un bon alpha, ça n'avait aucun rapport avec l'âge. Il passa à côté de la porte de la chambre qu'utiliser son alpha utiliser pour entendre la voix de l'homme demander à Arabella de se toucher et se caresser. Il fit un sourire et s'eclipsa. Il ne voulait pas savoir plus de la vie sexuelle de son alpha. Arabella méritait d'avoir Alaric. Et inversement. Il était un des rares à savoir la vérité.

Il sortit du manoir alors qu'on l'appela. Il mit sa main contre son coeur. Quelque chose venait de se passer. Il avait un très mauvais pressentiment.

-

Alaric lui avait donné l'ordre de ne pas s'occuper de lui. D'eux. De la meute. Zelda, sa petite amie depuis deux ans, avait eu un accident. Même si Alaric ne comprenait pas comment Melvin pouvait rester avec elle. Pour Alaric, Zelda puait le mensonge. Pour Melvin, elle sentait la tristesse et le besoin. Il voulait la protéger. Même si elle n'aimait pas coucher avec lui, préférant parfois d'autres hommes à lui. Même si elle ne voulait pas se marier avec lui, bien qu'il l'eut proposer. Même si elle lui cachait ses pensées profondes et son passé. Zelda était arrivé, deux ans auparavant, en demandant de faire parti de la meute. Alaric avait refusé. Mais Melvin lui avait demandé de la clémence. Il était sous le charme de cette femme. Quelque chose dans son regard, dans la courbe de sa mâchoire, dans son sourire qu'elle faisait parfois quand elle pensait ne pas être vu. Elle était si belle que son coeur fondait à la voir. Il voulait la combler, sexuellement, mais elle le refusait. Il voulait la combler émotionnellement, mais elle le refusait, aussi. Pourtant il était là.

Après l'accident, Alaric lui avait dit de prendre une pause. Une vraie pause. Miskas, le second de la meute, pouvait faire le travail de Melvin. Alors, Alaric avait prit un petit chalet dans les hauteur des montagnes qui leur appartenait et avait fait transférer la comateuse et son amoureux là bas.

Depuis deux semaines, Melvin s'occupait de Zelda avec amour. Il la lavait, vérifiait ses constances, la dorloter, embrasser sa joue pour lui rappeler qu'il était là. Il la maquillait, Zelda ne supportait pas de ne pas avoir un maquillage parfait et Melvin avait appris, pour elle. Il passait aussi des heures à lui lire des histoires, à lui parler, à répéter combien il l'aime. Deux semaines ou la jeune femme n'avait répondu que par un morbide silence.

-"C'est ton destin qui te façonne, dit Saphira. A chaque âge on a besoin se symboles. Peut-être le tien t'est-il tombé dessus sans crier gare. Aucun paysan ne devient Dragonnier par hasard. Ton nom annonçait une histoire qui se continue - ou qui se termine - à travers toi."

Alors qu'il lisait un passage d'Eragon, il avait déjà fini les Harry Potter, le premier tome du trône de fer -mais ça ne lui avait pas plus- et plusieurs livres de romance, il remarqua la main de la jeune femme bouger. Il arrêta de parler pour fermer le livre et approcher doucement.

- Zelda, mon amour, fit-il en prenant cette main dans la sienne pour caresser les cheveux de la jeune qui ouvrait les yeux. Mon amour, tu es là...

Et il se mit à pleurer Melvin. Il avait eu tellement peur de ne plus jamais la voir, lui parler, l'avoir dans ses bras. Elle était en vie. Il l'aimait tellement alors que le livre tomba à cause de la position précaire qu'il lui avait donné en voyant la femme de sa vie se réveiller. Enfin. Deux semaines. Deux semaines et il avait perdu un peu de poids, il avait des cernes, et il semblait sur le point de tomber sur elle. Mais elle était là. Il s'approcha et même s'il savait qu'elle détestait ça, il l'embrassa avec amour et joie alors que ses joues baignés dans les larmes.

- Mon ange, tu es réveillé. Tu es là. Enfin.

Encore un réveil à ses côtés, gâchant ma sieste "express beauty". Cela me tuait. Il était là, à dormir paisiblement cet imbécile qui se contente de la place de second. Il aurait au moins pu essayer de le tuer pour prendre sa place en tant qu'alpha ! Mais non ! Il se contentait de la place du second ! Et moi, j'étais dans l'ombre du second, écœurant. Un grognement restait dans ma gorge et je me levai, allant me maquiller devant ma coiffeuse. Un art qui prend du temps. Tout comme mon plan. Un sourire s'étira sur mon visage. Quand Alaric aura enfin accepté cette stupide Rosalia, j'organiserai une révolte dans sa meute, contre la fusion. Et je deviendrai l'alpha. Je regardais Melvin qui dormait paisiblement dans le lit. Je ne serai plus jamais dans l'ombre d'un homme. Plus. Jamais.
Mon téléphone sonna me coupant de mes rêveries, je tiquai. Rosalia me collait au derrière depuis l'arrivée d'Arabella. Je soupirai. Un mauvais rouage dans mes plans celle-là. J'avais réussi à l'esquiver depuis son arrivée, mais je devais être prudente. Je voulais pas que l'on sache que je venais en réalité de la même meute qu'elle. La petite Zelda qui pleurnichait sous les coups de ceinture est morte le jour où je me suis enfuie. Et plus jamais un homme ne me fera du mal. J'étais celle qui serait au sommet, frappant la première.
"Tu en as mis du temps à répondre ! Aboya Rosalia, lorsque que je décrochai enfin, isolée dans la réserve du manoir.
"Pardon, c'est dur de trouver un endroit calme."
"C'est pas mon problème ! Ils font toujours chambre à part ?"
"Oui mais..." Je serrais les dents... ça n'allait pas lui plaire. "Melvin a prévu de l'aider un peu, j'ai pas pu le dissuader"
Des bruits d'objets cassés se firent entendre et j'éloignai le téléphone pour pouvoir soupirer en paix. Quel caractère de chien. Vivement que je n'aie plus à la supporter.
Elle m'aboya ensuite qu'il fallait qu'on se voie. Je soupirai intérieurement. Je devais voir Sirius moi, aujourd'hui. Mais le plan passait avant tout. J'acceptai et raccrochai avant d'aller chercher les clés de voitures. Heureusement, Melvin était parti. Pas besoin de me forcer à l'embrasser.



Je me réveillai difficilement. Ouvrant les yeux puis les refermant aussitôt. La lumière était difficile à gérer. Une voix d'homme se fit entendre. Une main était dans la mienne. Puissante, musclée. Soudain, des lèvres sur les miennes et des larmes humides les accompagnent. Je sursautai. Qu'est-ce qui se passait. Je repoussai faiblement l'homme, paniqué. Qu'est-ce que ...? J'essayai de me souvenir de quelque chose, d'abord sur l'homme, puis de manière générale, mais rien, absolument rien ne me revint en mémoire.
Je regardais l'homme, qui me semblait heureux et triste à la fois. Ma respiration était rapide et difficile. Crise d'angoisse. Je parvins tout juste à articuler un:
" Q-Q-Qui ê-êtes v-v-vous ?"
Et la crise d'angoisse me submergea, me laissant incapable de respirer convenablement, pleurante et tremblante.
Qui étais-je ?

Melvin était si heureux. Il avait la jeune femme à côté de lui et se rapprochait d'elle. Il savait qu'elle ne l'aimait pas comme lui. Et qu'importe après tout. Il avait assez d'amour pour elle pour eux deux. Il se laissa pousser et sourit doucement pour s'excuser. Avant sa question. Il la laissa pleurer mais la poussa un peu pour se mettre à ses côtés dans le lit. Il mit sa main contre ses joues. Il était surpris en deux ans, il ne l'avait jamais vu pleurer. Il ne l'avait jamais vu autrement que comme la femme froide mais magnifique qu'elle voulait montrer.

- Calme-toi mon ange, finit-il avec le plus de douceur possible.

Il effaçait les larmes sur ses joues, ne s'approchant plus mais la regardant avec tendresse. Il y avait de la douceur dans tout ce qu'il faisait pour elle. Il la laissa se calmer, respirer doucement, reprendre part. Il l'observait. Les médecins l'avaient dit, elle pouvait avoir une amnésie. Il devait réagir avec douceur.

- Je suis Melvin. Melvin Walter. Je suis ton petit ami. Tu as eu un accident et tu es dans le coma depuis deux semaines. Respire, je suis là, je reste à tes côtés. Respire, mon amour.

Il se pencha à nouveau sur elle, il essuya ses larmes avec son pouce. Il ne l'approcha plus pour l'approcher et lui fit un petit sourire.

- Tu veux voir des photos ? Cela doit être compliqué de me croire sur paroles, attends.

Il tends le bras mais reste contre elle. Et il prit son téléphone. Il lui montre une photo. Une rare photo. Pendant une fête, elle était un peu bourrée, beaucoup m'aime, et elle était monté sur ses genoux. Il s'en souvenait très bien. Elle lui avait caresser les cheveux alors que sa tête était au-dessus et la lueur dans ses yeux définissait des pensées positifs. Sur cette photo, et à ce moment précis, Melvin était sûr que la jeune femme le trouver beau. Au moins passable. Peut-être même avait eut elle envie de lui ? Il se le demander souvent. Lui, il renvoyait toujours un visage amoureux vers elle. C'était une photo belle. Tendre. Il aimait cette photo pour ça qu'elle était sa photo de profil.

L'homme en question vint s'installer à côté de moi, dans le lit. Moi, je cherchais de l'air. Je me souvenais de rien, rien du tout. Comment faire ? Que faire, même ? Je regardais autour de moi, on était dans une petite maison d'apparence... rustique ? Pouvais t-on dire cela ? Étais-je même sûre de ce que cela voulais dire ?
La voix de l'homme me frappa grâce à sa douceur. Je ne m'y attendais pas. Je ne savais pas qui il était, mais sa façon de m'appeler "mon ange" me faisait sentir moins seule et un peu plus en sécurité. Docile, je le laissai essuyer mes larmes... tant qu'il s'approchait pas.
Il se présenta comme étant mon petit ami, Melvin Walter. J'essayais très fort, fermant même les yeux, mais ma mémoire était toujours aussi vide. C'était si frustrant et effrayant. Si bien que lorsqu'il me présenta son portable, je le saisis, aussi avide que s'il me présentait quelque chose de vital. Parce que ça l'était pour moi, en fait. J'observais la jeune femme sur la photo. Je crois bien que c'était moi, oui, mais je n'étais pas sûre de ce à quoi je ressemblais. En tout cas, la femme de la photo avait des étoiles dans les yeux. Les deux êtres formaient un couple, très beau et très harmonieux en plus de sembler très amoureux.
"Je me permets..." fis-je en faisant défiler les photos, avec geste instinctif. Visiblement mon cerveau savait comment utiliser un portable.
Je fis donc défiler les photos de la galerie, passant du couple parfait à des photos entre amis, je pense, et des selfies en pleine nature. Les rares autres photos de la jeune femme - moi ? - étaient certes magnifiques, mais glaciales et figées. Comme si je posais juste, sans émotions. La jeune femme que je voyais, si belle, toujours bien coiffée, maquillée et habillée, ne me renvoyait qu'une esthétique, mais aucun indice sur la femme que j'avais pu être. Je continuai de défiler, avide d'information, jusqu'à une photo. Une photo très sexy et sûrement vraiment privée du dénommé Melvin - Mon copain ? -, je poussai un petit cri de surprise et lui rendis aussitôt l'appareil, le cœur battant. La jeune femme... je... j'avais réellement un petit ami digne d'un mannequin. Mais... J'étais pas mal non plus, j'avais le sens du style. L'avais-je encore ?
"Comment je m'appelle ?" Demandais-je doucement en regardant l'homme avec une contradiction de méfiance et admiration. "Pourquoi il y a que cette photo où je suis heureuse ? Et c'était quoi cet accident, je faisais quoi ? Il est où mon portable ? "
Je réalisai bien que je l'assaillais de question, mais il était ma seule source d'information, à moi. J'agrippais les draps du lit, en plein désarroi.

Melvin resta silencieux, la laissant regarder les photos et sourit quand elle lui rendit son téléphone, comme si la photo lui avait brûlé les doigts. Il laissa un petit rire.

- Tu as détesté cette photo, expliqua-t-il en montrant à nouveau la photo de lui, simplement devant un miroir avec une main protégeant sa partie génitale, je n'ai jamais su pourquoi. Je voulais simplement te plaire mais ça a fait l'inverse.

Il avait demandé pardon en lui offrant des fleurs et un parfum. Elle avait dédaigné les fleurs, mais elle avait aimé les choses couteuses. Parfois, Melvin avait l'impression qu'on ne lui offrait jamais rien. Zelda avait jeté les fleurs. Pris le parfum et se vantant d'avoir de l'or sur son cou. Cependant, il était sûr que c'était bien elle qui avait reprit les roses, après, et qui les avait amené ailleurs. Il ne savait pas où. Il avait juste continuer. Elle semblait détestait les actes qui prouver son amour, mais elle aimait ça aussi. Il ne savait pas comment définir ce sentiment. Même quand elle couchait ailleurs, Melvin avait l'impression qu'elle attendait qu'il craque. Qu'il réagisse d'une certaine manière. Comme si tous les hommes étaient pareils. Et que cela l'agacé qu'elle ne réagisse pas comme elle l'imaginait. Il sourit tranquillement et reposa le téléphone pour se remettre contre elle, caressant son visage.

- Tu t'appelle Zelda. Zelda Huntman. Tu es un berger des pyrénées. Noire. L'inverse de moi qui suit touuuuuuut blanc. Pour la suite, je ne sais pas ... Je ... J'essaie de te rendre heureuse. Tous les jours, mais tu es très secrète et garde tout pour toi, même quand j'essaie de te parler. Tu as beaucoup de secret mais je ne doute pas que tu les retrouveras doucement. Si tu veux m'en parler à ce moment là, et bien je serais là.

Il savait qu'elle cachait plus de souffrance que ce qu'elle disait. Elle avait parlé de sa famille aimante qui attendait dans la meute de Rosalia. Elle parlait toujours de sa vie parfaite. Rappelant à Melvin qu'elle ne pourrait jamais lui offrir autant de richesse que ce qu'elle possédait avant. Lui, il ne pouvait lui offrir que de l'amour.

- Pour dire la vérité, tu n'aimes pas que je te touches, ou te prennes dans les bras, ou que je t'embrasse. Je m'excuse d'avoir fait les trois je peux ... je peux arrêter si tu le désires.

Il avait dû la laver pendant son coma. Ils avaient couchés ensemble une fois ... mais sinon, elle n'aimait pas ça avec lui. Qu'y pouvait-il ? Alaric péterait un boulon et se prendrait la tête contre un mur si la discussion venait sur le tapis.

- Ton portable n'a pas survécu à l'accident. Notre alpha, Alaric, a essayé de savoir ce que tu faisais, mais nous n'avons pas trouver. Nous avions une fête de meute et tu as pris la voiture. Un camion t'a fauché juste avant que tu ne sortes de notre territoire et ... Et ...

Elle n'aimait pas être toucher, il le savait mais il la tient un peu plus fort en ressentant l'émoi. Il avait cru la perdre. Et lui, il l'aimait bordel. Il aurait dû être avec elle. Mais Zelda ne disait jamais sa vie. Elle n'avouait jamais. Elle ne disait jamais. Et ça ... Il ne pouvait rien faire. Il soupira en évitant de pleurer à nouveau.

- Je suis désolée de ne pas avoir été là... mais maintenant je le suis et je suis ton obligé. Demande moi tout ce que tu veux. Je t'aime Zelda.

Doucement, il prit sa main et la mit sur son coeur. Elle pourrait sentir à la fois les muscles fermes et son coeur battant d'émotion.

musique d'ambiance:

Loin de s'énerver, Melvin m'expliqua tout, même l'histoire de la photo qui paraissait pourtant privée. En réalité, elle m'avait été destinée. Cette révélation me fit rougir de plus belle. Penser qu'on avait été si intime un jour ! Mais je n'avais pas aimer la photo apparemment. De même que je ne lui disais rien et paraissait malheureuse avec lui. Étais-je sur le point de le quitter avant mon amnésie ? Je ne pouvais malheureusement pas lui demander, à la place un petit :
"Ça ne paraissait pas aller dans notre couple..."
m'échappa et je m'en excusais aussitôt, je ne voulais pas blesser l'homme qui paraissait avoir tant pris soin de moi, ne serait-ce que dans mon coma.
La Zelda Huntman que j'étais me semblait toujours aussi mystérieuse, la seule chose certaine était que je fus aussi belle que malheureuse. Et le fait qu'il me dise que je n'aimais pas qu'on s'embrasse ou autre me faisait tiquer. Étions-nous vraiment ensemble ? Malheureusement, je ne pouvais confirmer ou réfuter sans mon propre téléphone. Et on ne savait rien de l'accident non plus ! Je me pris la tête dans les mains, frustrée au plus au point, retenant par un instinct inconnu mes larmes. Étais-je habituée à ne pas pleurer, auparavant ? Cela ne m'étonnerait pas, la femme sur la photo n'avait pas l'air d'être du genre à pleurer.
Doucement, ma main atterrit sur son cœur. Je pouvais en sentir chaque battement... et je pouvais aussi sentir son torse musclé. Il semblait si triste. Était-ce ma faute ? Je me redressai et l'observai. Il avait l'air sur le point de pleurer. Je ne savais pas quoi faire. Je me méfiais autant de cet homme que je compatissais. Peut-être avait-il besoin d'un peu de solitude ? Et puis, ça me permettrait de faire le tour de la maison. Peut-être cela me rappellera-t-il quelque chose ? Décidée, j'essayai de me lever, mais ses bras -musclés- me plaquèrent avec douceur contre le lit.
"Mais !" râlais-je, comme une enfant punie.
Puis, distraite, j'observais ses tatouages. Ils paraissaient cachés des cicatrices. Il paraitrait qu'il est beaucoup souffert, lui, aussi. Mais... je détournai le regard... je lui faisais toujours pas confiance.
"Je n'avais personne d'autre que toi, dans la vie ?" demandais-je soudainement en boudant à moitié.
Une seule source, ce n'était pas assez fiable pour retrouver mes souvenirs et je m'en rendais bien compte.

"Ne m'abandonne pas, d'accord ? Aime-moi, protège-moi, reste avec moi, je t'en supplie". Melvin frissonna. En voyant la Zelda, Melvin se souvient de cette nuit. Unique nuit. Elle était un peu bourrée et elle a voulu de lui. Pas seulement entre ses jambes, mais dans son coeur. Elle l'avait prit, et supplier de l'aimer, de le garder, de ne jamais la laisser. Melvin avait à peine commencé cette relation mais ... Ce qu'il avait lu dans ses yeux... Ce qu'il avait vu avait tenu son coeur. Il avait promit. Même si elle lui écraserait son coeur, même si elle l'humiliait, ne l'aimait pas... Zelda avait besoin de douceur, de tendresse, de Melvin. Melvin était sûr de ça. Zelda ne l'aimait pas, pas comme lui en tout cas, mais elle avait besoin de lui. Et Melvin ne pouvait pas penser à l'abandonner. Il sourit faiblement.

- On va dire, commençant-il en cherchant les mots pour être le plus sincère possible, que ... C'était un peu étrange entre nous. Je t'aime, je t'aime comme j'ai jamais aimé personne. Mais même si tu devais bien avoir quelque chose pour moi, tu ne voulait pas que je me mêle. Ni de ton coeur, ni de ton corps.

Sauf cette nuit. Cette nuit où avec son corps, il avait compris que la jeune femme avait besoin de douceur. Il savait qu'avec ses autres "mecs" le sexe était ... violent. Elle, dominant l'homme et le punissant parfois. Le sexe de ce soir là était pleine de demande de douceur. Il l'avait laissé dominé, mais elle n'avait pas dominé pour lui faire du mal, juste pour accepter qu'elle avait le pouvoir. Il l'avait regardé contre son corps. Il avait compris. Il avait promis. La femme qu'il avait vu ce soir là... C'était la véritable Zelda. Tout comme la femme qui essaya de se lever. Cette femme spontannée, apeuré, qui avait besoin de tendresse sans savoir où la chercher et à qui faire confiance pour lui. Une fois revenu dans le lit, il se figea. Il se gratta la tête et rougit.

- Tu avais des plan Q. Je pense que je suis très nul en sexe parce que tu avais besoin de ... d'autres personnes. Je connais au moins trois de tes ... partenaires, si tu veux parler à certains. Sinon...

Il fit une grimace en cachant dans un sourire un peu faux la souffrance que ça lui causait.

- Tu es arrivée dans ma meute il y a deux ans. Avant tu appartenais à la meute de Rosalia. Une autre meute. Depuis que tu es arrivé, je ne sais pas avec qui tu as eu des relations de ta première meute.

Il se mit à s'approcher d'elle et caressa sa main pour essayer de le calmer. Son coeur battait vite. Ouais. Il devait vraiment être nul pour embrasser, pour faire l'amour, pour ... tout le reste qui n'était pas voilà pour qu'elle aille voir ailleurs.

- Nos journées se découper en se lever, je te préparais le petit déjeuner pendant que tu te lavais, puis je te maquillais et je te coiffais, puis on partait travailler. Tu es notre décoratrice. C'est toi qui décore les chambres que les sauvages détruisent. On mange ensemble le midi, avec des repas que je t'ai préparé. Parfois, tu ne veux pas alors je te passe juste ta part. Puis, le soir je viens te chercher, et on rentre dans notre suite. Je fais à manger le soir, tes habits pour le lendemain, et tu t'enfermes dans le bureau pour travailler. Puis, on va se coucher.

En lui racontant toute la journée, il ne se rendit pas compte qu'il donnait plus l'impression d'être un soumis qui faisait tout à la maison et pour elle. Il savait ce que tout le monde pensait de lui... mais il adorait la coiffer, il adorait la maquiller, il aimait lui faire à manger. Parfois, il a l'impression qu'elle aimait vraiment le repas ... et comme elle aimait le repas. Il était heureux.

- Zelda... tu ne te souviens de rien, même pas une sensation, une couleur, une odeur... J'ai fais ça pour toi, fit-il en remontant ses manches pour monter un petit corbeau qu'il avait sur son avant bras gauche.

Il l'aimait à ce point. Elle l'avait marqué comme personne. Il fallait qu'il arrive à l'aider.... Même si cela signifier ne plus pouvoir la prendre dans ses bras, puisqu'elle détestait ça.

musique d'ambiance et référence au corbeau:

Il confirmait cette sensation bizarre que j'avais depuis le début. Cet amour était plus à sens unique qu'autre. J'étais probablement sur le point de le quitter. Ne pas se mêler ni de mon corps ni de mon corps, hein ? Pauvre Melvin. Une expression de tristesse se figea dans mes yeux tandis que je le regardais. Il se figea à ma question et son sourire ne suffira pas à cacher sa propre tristesse et je compris rapidement pourquoi: je le trompais. Il le savait. Pire encore, il savait avec qui ! Mais quel genre de femme étais-je ? De nouvelles larmes coulèrent sur mes joues tandis qu'il décrivait nos journées. Il faisait tout pour moi, et moi, je faisais ça ? Mais quel genre de femme étais-je, bon sang ? Une chose était sûre désormais: je ne voulais pas être cette femme à nouveau. Le pauvre, j'étais en train de le tuer à petit feu.
Je pleurais, mais j'essuyai mes larmes, je voulais mieux voir ce qu'il me montrait: un petit tatouage de corbeau sur son avant-bras.
J'ôtais moi-même la somptueuse robe à bustier noire et dorée, de luxe, que je portais. Elle tomba gracieusement à mes pieds et je marchai hors de son étreinte. Je brûlais d'envie pour cet homme, et je ne pouvais plus me retenir, dorénavant. La déesse savait à quel point j'avais essayé de lutter, pourtant ! Je ne voulais pas que cet imbécile de second ait d'emprise sur moi. Mais il en avait, malgré moi.
Je me jetai sur lui, me plaçant à califourchon au-dessus de lui. Je n'avais pas ôter mes escarpins... ni mes boucles d'oreilles. Tant pis, il aimerait ça de toute façon. Sensuellement, je me penchai à son oreille et:
"Je suis ton corbeau de Nevermore, ton obsession qui te rend fou, car la seule chose que je peux te dire c'est : "plus jamais"."
Même dans un moment pareil, j'arrivais à évoquer de l'Edgar Allan Poe. Un léger sourire apparu sur mes lèvres. Le pauvre ne comprendrait jamais.
Je revins à moi, confuse -et un peu honteuse-. J'avais des sentiments pour ce Melvin ! On avait même couché ensemble ! Mais pourquoi je refoulais tout ? Et c'était quoi ce que je lui avais dit…?
"Je suis ton corbeau de Nevermore, ton obsession qui te rend fou, car la seule chose que je peux te dire c'est : "plus jamais"." citais-je, sans la sensualité, plus comme une élève citant sa leçon.
Je me souviens de quelque chose ! Je me souviens de ça ! Un sourire triomphant étire mes joues encore mouillées.
"Ton tatouage ! Il m'a aidé ! " Mais la mine triomphante disparue. "Mais je ne comprends pas trop. J'ai l'impression que je me retenais de t'aimer. Et que j'aimais beaucoup... Poe ? Tu sais quelque chose toi ?"
Avant qu'il réponde j'ajoutais:
"Désolé... pour toute la souffrance. Je ne veux plus être ainsi. Désolé, vraiment."
Entre le souvenir et ma culpabilité, je me sentis soudainement assaillis. Je m'assis lentement, évitant de le regarder, fixant ce corbeau.

Il s'approcha de ses larmes et les effaça, toujours avec la même tendresse. Il essuyait ses larmes et la regardait toujours avec amour. Cette soirée, il ne l'oublierait jamais. Cependant, il savait que Zelda l'avait totalement oublié. Après cette soirée, elle s'était réveillé et l'avait poussé de ses bras. Elle avait détesté l'idée qu'ils avaient pu coucher ensemble. Sans le quitter, elle avait refusé de lui parler pendant plusieurs jours après. Melvin avait accepté. Comme le fait qu'elle allait voir ailleurs, qu'elle ne l'aimerait jamais. Il ne sait pas pourquoi elle ne l'aimait pas. Peut-être simplement qu'elle ne l'aimerait jamais, tout simplement. Il lui avait montré son tatouage puis, la jeune femme avait parlé. De cette citation qu'elle lui avait glissé à l'oreille cette nuit là. Il la regarda. Il s'approcha à nouveau.

- Te retenir de m'aimer ? Cela signifierais donc que tu te souviens m'aimer, au moins, fit-il avec un sourire.

Mais son sourire trembler un peu. Jamais ... Pas une seule seconde Zelda ne lui avait dit l'aimer. Elle avait dit l'apprécier, ou plutôt supporter plus facilement sa compagnie. Mais même cette nuit là, les mots "je t'aime" n'était sorti de ses lèvres. Il sourit doucement. Il sentait son coeur battre encore plus fort. Elle se retenait de l'aimer. Donc elle l'aimait. Pourquoi se retenir ? Il ne pouvait pas le dire. Zelda ne lui avait jamais dit ce genre de chose... mais lui... Lui il l'aimait comme personne n'avait jamais aimé.

- Ne t'en fais pas, Zelda. Tu peux être qui tu veux. Je t'aime pour deux. Je ne me retiens pas, et surtout, surtout, je t'aime malgré tout. Qu'importe ce que les gens pensent de moi en secret. Tu es celle qui compte le plus pour moi... Cette nuit, la nuit dont tu te souviens,...

Il se décala pour planter ses yeux dans ceux de la jeune femme, caressant sa joue.

- ... Cette nuit, tu m'as demandé de te pardonner, de ne pas t'abandonner, et tu me l'a fait promettre. Cette promesse, je ne la casserais jamais, Zelda. Qu'importe ce que tu me feras, ce que tu pensais de moi, ou non.... Tu trouves cela stupide aussi ? D'aimer au point que rien, plus rien, n'a d'importance que le sourire de la personne qui fait battre son coeur ?

Il s'approcha, caressa son nez avec le sien dans une douceur qu'il voulait lui donner tout le temps, tous les jours. Il voulait l'embrasser mais ne se le permit pas. Il s'était déjà trop permis en rapport à ses préférences.

- Ne t'en veux pas. Je t'aiderais à retrouver tous tes souvenirs, et si tu ne veux plus de moi, je serais tout de même là pour toi. Je me fiche de souffrir si c'est pour toi.