Je soupirais en l'entendant insister pour savoir comment je faisais au quotidien. Je n'aimais pas ce que son attitude sous entendait. J'avais le sentiment d'être un incapable pour lui, un handicapé pour qui il était impossible de se débrouiller seul. Il finissait par agir exactement comme tous les autres. La différence c'est que je semblais assez bon pour baiser avec lui. Mais j'étais de plus en plus certain qu'il n'y aurait jamais rien de plus pour nous que cette nuit de baise. C'était un connard, beaucoup trop superficiel pour supporter d'être en couple avec quelqu'un qui ne l'était pas, qui ne serait pas en extase chaque jour sur sa tenue, sa coupe de cheveux et je ne sais quoi encore. Impossible d'être en couple avec un handicapé qu'il devrait aider parce qu'il était incapable de le faire lui même.

- Je suis peut être aveugle, mais je suis parfaitement capable de me débrouiller seul.

Et je n'avais certainement pas besoin de lui. Surtout pas de lui. Une nuit de sexe, c'était tout ce qu'il y aurait entre nous.

Je m'installais à l'arrière de la voiture et confirmais notre destination au chauffeur. Nous venions à peine de démarrer qu'il en profitait pour venir caresser ma cuisse, remontant lentement vers mon entrejambe. Elle venait à peine de se calmer qu'il la réveillait déjà.

Je me penchais vers lui alors que ma main venait se poser sur la mienne, la maintenant à sa place.

- On devrait arriver rapidement. Tu pourras me prendre autant que tu veux quand on sera dans mon appartement.

Parce que j'étais le plus souvent en dessous. Je voulais m'assurer que ce n'était pas le cas aussi pour lui. Ce serait compliqué dans le cas contraire. A moins qu'il soit du genre à tourner entre les deux rôles. Je pouvais le faire aussi bien sur, mais j'étais plus à l'aise dans ce sens là.

Et alors que Louis essayait de s’intéresser à Sept, ce dernier le rembarra à nouveau. Bon. Ça le confortait dans l’idée de ne plus poser aucune question. Que du sexe, c’était bien aussi. Il avait haussé les épaules dans un signe d’indifférence. Il se rendait pas compte mais Sept ne pouvait pas le voir. Louis avait la fâcheuse tendance de ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Pour le coup, il décida de ne pas réfléchir du tout et de prendre les choses comme elles venaient. Là, il avait envie d’être un vilain garçon donc il s’était mis à tripoter Sept à l’arrière du Uber. C’était discret. Il s’en assurait. Quand Sept lui avait dit texto qu’il allait pouvoir le prendre comme il le voulait une fois arrivé chez lui, il avait frémit. Il était de plus en plus dévergondé, mon Dieu, il avait hâte de se retrouver dans cet appartement. Il appuya un peu plus ses caresses. « J’espère que tes voisins ont le sommeil lourd, alors. » qu’il souffla, ravi que les rôles soient ainsi distribués. C’est ce qu’il préférait. Comme quoi, leur comptabilité était pas si terrible que ça.  

- Je suis au dernier étage. Et je suis seul à mon étage. Tu n'as pas de soucis à te faire.

Ca me permettait d'être tranquille. Je pouvais mettre de la musique tous les soirs, jouer du piano même, ça ne dérangeait personne. Et moi non plus je n'étais pas ennuyé par les bruits. J'étais particulièrement sensible à ça et j'avais le sommeil très léger. Je n'aurais pas supporté d'avoir un voisin au dessus faisant du bruit. Il me fallait un dernier étage, ça avait été la partie non négociable quand j'avais cherché à acheter mon appartement.

- Et ils sont même en vacances il me semble.

De sorte qu'on pourrait être encore plus tranquilles. Si il voulait faire du bruit, crier au lit, ça ne poserait aucun problème. Ca serait même plus simple pour moi. Je ne pouvais pas voir ses réactions. J'avais besoin de l'entendre gémir pour savoir qu'il prenait du plaisir.

Je descendis de la voiture une fois arrivé. Je repris ma canne et le guidais facilement vers mon immeuble. Je savais où j'étais. Je connaissais l'endroit par coeur. C'était beaucoup plus facile pour moi. Je l'entrainais dans l'immeuble et le guidais vers l'ascenseur. Je m'installais dedans, appuyant sur le bouton du dernier étage. Je profitais de la montée pour venir me coller à lui. Je l'embrassais avec envie, frottant mon bassin contre le sien et lui faisant sentir mon érection.

Je quittais l'ascenseur une fois arrivé et l'entrainais vers la porte d'entrée de mon appartement, la seule de l'étage. Après quelques tours de clés j'entrais avec lui chez moi. L'appartement était plongé dans le noir, comme à mon habitude. La lumière ne fonctionnait que lorsque je recevais du monde.

Si elle avait été allumé il aurait pu voir la grande pièce à vivre, le plafond haut, la cuisine américaine aux matériaux nobles donnant sur la salle à manger, le piano tronant au milieu de la pièce et plus loin l'espace salon. Je posais ma canne et mes lunettes à côté de la porte d'entrée. Je pris sa main et l'entrainais derrière moi. Je traversais la pièce pour rejoindre un couloir. J'ouvris une des portes pour le laisser entrer dans ma chambre, elle aussi plongée dans une semi obscurité. La seule source de lumière venait des grandes fenêtres. Je ne fermais jamais les volets. La lumière extérieure n'était pas un problème pour moi pour dormir. Je savais qu'il n'y avait pas de vis à vis, que personne ne pouvait voir l'intérieur de l'appartement. Mon immeuble surplombait les autres, offrant une vois magnifique sur les toits parait il.

Je l'entrainais dans le lit, m'asseyant dessus avec lui à mes côtés. Je repris ses lèvres, l'embrassant avec envie. Je m'attaquais à son haut, touchant son torse pour sentir comment le défaire et surtout comment le lui enlever.

Sept vivait au dernier étage et ses voisins étaient en vacances. Deux bonnes nouvelles que Louis avait accueilli avec un large sourire. Oh, ça ne l’aurait pas tant dérangé que ça qu’on les entende. Il n’est pas exhibitionniste mais il n’a pas honte de qui il est et de ce qu’il fait. Il s’assume. Parfaitement. Et il a très envie de Sept, quelque chose qu’il n’a aucun mal à assumer non plus. Louis se laissait guider par Sept. C’était un peu étrange de le voir s’orienter avec sa canne mais plus parce que Louis n’avait jamais vu faire qu’autre chose. D’ailleurs, dans l’ascenseur, ça lui parait bien loin tant il est occupé par sa bouche. Il a tellement hâte maintenant d’arriver chez lui qu’il trépigne presque sur place. Quand enfin il passe le pas de sa porte, il s’imagine lui sauter dessus direct. Mais non. Il n’en est pas capable parce qu’il est plongé dans le noir et qu’il perd tous ses repères. Un instant, il pense à allumer la lumière mais il se ravise. Il allait vivre l’expérience comme l’entendait Sept. En immersion. Qu’est-ce qu’il risquait ? Il avait fait attention à ne se cogner à rien alors que Sept continuait de l’entrainer dans l’appartement. Jusqu’à sa chambre. Une fois sur son lit, Louis ne se fit pas prier pour répondre à ses baisers. Et à ses caresses. Ses mains découvraient son corps, chercher à le débarrasser de tous ses habits superflus. Une fois tous les deux torses nus, il avait basculé Sept sur le dos. L’envie se faisait de plus en plus pressante. Finalement, il n’avait pas réussi à résister à la tentation plus longtemps et s’attaquait déjà au pantalon du musicien.   

Je me laissais allonger sur le lit, le sentant se mettre au dessus de moi. Nos hauts nous quittèrent bien vite et je le sentis s'attaquer à mon pantalon. Je remuais doucement pour l'aider à me le retirer.

Je ne restais pas inactif de mon côté. Je laissais mes mains parcourir son torse. Je le caressais doucement, le découvrant du bout des doigts. Il se comportait comme s'il était un beau gosse mais je ne pouvais pas trop lui donner tord pour le moment. Il était musclé, juste ce qu'il fallait, juste ce que j'aimais. Je descendis plus bas mes mains pour défaire moi aussi son pantalon. J'avais déjà pu sentir entre mes lèvres ce qu'il s'y trouvait à l'intérieur et c'était plus qu'à mon goût. J'avais hâte d'en sentir plus, de savoir s'il était aussi doué qu'il était sexy.

- Pas mal tout ça....

Je passais mes mains dans son pantalon, les passant sur ses fesses pour faire descendre le pantalon et les caresser au passage.

- Ca aussi.

Je continuais de les caresser, me redressant un peu pour venir l'embrasser avec envie. Je me reculais ensuite, non sans continuer de le caresser, de remuer avec envie contre lui.

- Les capotes et le lubrifiant sont dans le tiroir de ma table de nuit. Juste à ma droite là.

Qu'il prenne ce qu'il fallait pour qu'on puisse passer aux choses intéressantes...