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FoxDream
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Sabrina
FoxDream
Jeu 9 Juin - 22:50
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
Dans la ville de New-York, une jeune femme, étudiante et serveuse, dont le rêve le plus fou est de devenir une grande compositrice tel Hans Zimmer, essaie de se reconstruire après une vie passée à être détruite. Qui aurait pu croire qu’elle combatrait sa timidité pour aller dans un groupe de musique ? Et que son meilleur ami, celui d’internet, à qui elle dit tout, ferait partie de ce groupe ? Alexie ignore qui il est, mais lui sait...
FoxDream
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Sabrina
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Jeu 9 Juin - 22:56
https://www.youtube.com/watch?v=xCVUaszr6AY

Alexie McNeil
J'ai 24 ans et je vis à New-York, USA. Dans la vie, je suis étudiante en musique et serveuse et j'essaie de joindre les deux bouts. Sinon, je suis célibataire. J'essaie de me remettre d'une relation toxique et fuis tout ce qui est en rapport avec l'amour.

J’étais assise sur le comptoir du bar-restaurant dans lequel je travaillais en temps normal, me mordant les lèvres, sentant une boule d’angoisse en moi. J’y étais déjà depuis un petit moment, mon patron m’ayant demandé d’ouvrir le bar en avance pour permettre à un groupe de faire passer des auditions. J’en avais bien sûr entendu parler de ce groupe. Il commençait à se faire un nom, creusant son trou petit à petit dans ce dur monde qu’était la musique. J’avais écouté certaines de leurs musiques et cela m’avait plu. Ils avaient eu besoin d’une scène pour la journée pour ses fameuses auditions. Apparemment, ils avaient un problème avec leur bassiste. Et depuis tout ce temps que j’avais les fesses posées sur le comptoir, ayant à peine saluer le groupe en leur ouvrant pour m’enfuir dans la cuisine, j’entendais les différents candidats passer les uns après les autres et comment dire… mes oreilles saignaient. Ils n’étaient pas tous mauvais, certains étaient plutôt bons, mais entre mes connaissances en musique et mon oreille absolue, je souffrais.

Ma main vint se poser sur l’étui de la basse à côté de moi. Voilà la véritable raison de mon angoisse. J’avais décidé de participer à cette audition. Un coup de folie complet. Je devais déjà partager mon temps entre les études, les projets annexes que j’acceptais, et mon travail au bar. Et puis, j’étais une boule d’angoisse à l’idée de passer devant ceux de ma promotion, alors me produire en public ? En plus avec un instrument que, certes je maitrisais, mais qui n’était pas mon principal ? Je courrais droit dans le mur…

Mais sérieusement, qu’est-ce que je fous là ?

Cette question ne cessait de tourner dans ma tête, me tétanisant, faisant trembler mes doigts. Comment j’allais faire pour jouer correctement si j’étais dans cet état ? Quelle idée de venir… mais en même temps, je n’avais pas vraiment postulé pour l’instant. J’étais juste assise dans cette cuisine. Je n’avais qu’à attendre qu’ils finissent et je refermerais la porte derrière eux. Ils ne se souviendront même pas de moi…

Je sentis l’angoisse augmenter petit à petit, ma respiration accélérer. Je serrais mon téléphone entre mes doigts, le ramenant contre ma poitrine, fermant les yeux, essayant de prendre de profondes inspirations. Je pensais à Moonsh1n3. Je lui avais dit que j’allais participer à une audition aujourd’hui, sans lui préciser exactement la nature. Je relus les messages qu’il m’avait envoyé, essayant de me concentrer sur ce qu’il m’avait dit. Je devais penser que je pouvais réussir. Exactement. Je m’étais entraînée à la basse depuis quelques temps, empruntant l’instrument à quelqu’un de ma promo. J’avais décidé de reprendre et me diversifier. Je maitrisais quelques morceaux. Je pouvais le faire. J’en étais capable.

J’entendis mon collègue cuisinier pousser la porte de service. J’en profitai alors pour saisir la hanse de l’instrument et la mettre sur mon épaule, poussant les portes de la cuisine pour entre dans la salle. Il semblerait que les derniers auditionnés venaient de passer. Il était encore temps de faire demi-tour… Puis les regards se tournèrent vers moi, et vers l’étui de la basse dépassant de mon dos. Je m’éclaircis la gorge en les regardant, prenant un air le plus assuré possible. « Il vous reste du temps pour une dernière audition ? » Il suffisait d’un refus ou d’une hésitation pour que tout s’effondre et que mon angoisse m’engloutisse. Je me dépêchai de monter sur la scène et de sortir la basse, la branchant aux amplis. Je terminai des réglages avant de me redresser, regardant à peine les individus du groupe face à moi.

« Bien. Je vais jouer Hero, de Skillet. » Un de mes groupes de Rock favoris, plutôt connus et installé depuis un long moment dans la sphère musicale. Je pris une dernière inspiration, et me concentrai sur mes notes. Mes doigts se mirent à bouger, commençant à jouer. Je me laissais porter par le son, entrant dans cet état presque de transe et me plongeai entièrement dans mon morceau. Mes doigts faisaient vibrer les cordes, tandis que la musique faisait vibrer mon esprit. J’oubliai où je me trouvais, n’entendant et ne percevant plus que la musique qui s’échappait de mon instrument pour emplir la pièce.

Je laissais durer la dernière note. Juste un instant de plus. Un instant où n’y avait que moi et la musique. Je battis des paupières, sortant de mon état musical pour revenir sur les musiciens qui me regardaient. Si j’avais été très sûr de moi durant ma prestation, ayant l’impression de ne faire aucune faute, je me mis soudainement à douter de moi. Est-ce que j’avais été nulle ? Est-ce que j’avais fait mauvaise impression ? Merde, merde, merde… « Bon. J’ai fini. Je suis Alexie… » Je croisais les regards de ceux qui jugeais ma prestation, sentant l'angoisse monter plus fort encore. Pourquoi est-ce que j'étais venue ? C'était stupide de ma part, j'étais trop stressée et angoissée, à quoi ça servait ? Il y avait meilleur que moi, je n'avais même pas de formation de groupe. Je ne tiendrais pas, c'était ridicule et arrogant de ma part de penser que je pourrais réussir ça.

L'angoisse devenant plus forte, et l'attente insoutenable - qui n'avait duré que quelques secondes -, j'oubliais tout de ce que je comptais dire, oubliant de me présenter plus ou de donner une quelconque coordonnée. « Le cuisinier fermera quand vous partirez. » Terminai-je vivement en reculant pour débrancher ma basse, espérant ne pas m'empêtrer dans les fils pour achever ma présentation douteuse.
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HOUMOUS
Houmous
Sam 10 Fév - 14:14

Miles
Gordon

J'ai 28 ans et je vis à New York, USA. Dans la vie, je suis musicien et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance , j’ai une bonne amie qui me fait tenir le coup.

credit : Theo James
J’étais abattu. Ça faisait des heures qu’on écoutait des gens qui n’avaient pas le niveau se succéder. Ils venaient jouer des riffs qu’ils connaissaient à moitié hors tempo ET avec force fausses notes ! La colère commençait à monter depuis un moment et je me demandais pourquoi je n’avais pas pété un plomb sur le moindre de ces nazes. Jake soupira en se laissant aller en arrière. Sans quelqu’un qui pouvait suivre son rythme de métronome, il allait passer pour un con à la batterie. En fait, on aurait tous l’air d’être nuls si on avait un maillon faible dans notre formation. Autant réorganiser nos morceaux pour que je compense à la gratte au risque de tomber dans la parodie… Et au lieu de ça, on écoutait encore et encore des mauvais musiciens qui ne nous serviraient à rien.

- « Nan mais t’inquiète, on va trouver un remplaçant pour Donnie vite fait ! Il doit bien y avoir un bassiste dans New-York qui a le niveau pour apprendre nos putains de morceaux en quelques jours et faire la tournée des bars pour dix balles ! ». T’es vraiment qu’un con, Miles, gueula Ana avant de me taper l’épaule.

J’allais l’envoyer chier quand la petite serveuse qui nous avait ouvert le bar poussa les portes de la cuisine avec un étui sur le dos. Elle avait l’air mal à l’aise et pas tellement assurée mais qu’importe. Après tout, j’étais dans un bar miteux en train d’essayer de tirer une perle rare de la fange ambiante alors je n’étais plus à une déception près. Visiblement, Ana et Jake non plus n’avaient pas déjà un pied dehors. Tous tendus qu’on était, on était prêt à croire en un miracle si tant était qu’il portait des cheveux blonds…

Je devais avouer que je n’y croyais pas tellement dans un premier temps. Avec son petit style bien propre sur elle et sa gueule d’ange, je n’aurais pas imaginé qu’elle se lance dans du Skillet. Au moins, ce morceau avait ça de bien qu’il était très connu et reconnaissable. J’avais déjà l’intuition en l’écoutant que l’exécution était assez propre mais à voir Jake battre le tempo de tête en tapotant le bord du bar, je me rendais compte qu’elle s’en sortait très bien. Et elle finit comme une fleur et toute la confiance qu’elle avait pu déployer pendant le morceau s’effaçait aussitôt comme si on l’avait soufflée. Elle devait vraiment être musicienne pour arriver à s’oublier tant qu’elle était en train de jouer malgré sa timidité manifeste. Du moins, c’est comme ça que je le comprenais et que je la lisais. Ana me mit un coup de coude avant de me perforer le crâne d’un regard appuyé. Je me grouillais de me lever pour éviter que la fameuse Alexie ne mette les voiles sans qu’on puisse en discuter.

- Bah écoute, c’était pas mal, Alexie ! fis-je en lui serrant la main. Ecoute, c’est clairement la meilleure performance qu’on ait entendue pour le moment. C’est possible que tu nous joues autre chose pour voir ? Est-ce que tu connais un de nos morceaux pour se faire une idée de ce que ça donnerait ?

Je regrettais qu’on n’ait pas pris nos instruments pour tester en formation dans la foulée. Pas grave, si elle s’en sortait bien, je l’inviterais pour qu’on aille tester dans le garage de Jake. Il avait l’air ravi, je le savais rien qu’à son regard. Je le connaissais assez bien pour voir qu’il était plutôt partant et soulagé. Quant à Ana, elle était toujours aussi saoulée. Elle était du genre à considérer que rien n’est fait tant que ce n’est pas fini. Et puis, elle avait toujours insistée sur le fait que si les basses étaient mal gérées, on n’entendrait pas les trémolos dans son timbre de voix. Alors, plus que nous autres, elle se montrait exigeante dans le recrutement de ce nouveau membre.

Je retournais m’asseoir en fixant la jeune Alexie. Il fallait qu’elle nous montre ce qu’elle savait faire si elle voulait nous rejoindre. On n’avait ni le temps de s’occuper d’elle ni de la mettre en confiance. La tension ambiante autour de notre groupe, ça devait être quelque chose qu’elle gérerait correctement, contrairement à Donnie.
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Sabrina
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Sam 10 Fév - 16:53

Alexie McNeil
J'ai 24 ans et je vis à New-York, USA. Dans la vie, je suis étudiante en musique et serveuse et j'essaie de joindre les deux bouts. Sinon, je suis célibataire. J'essaie de me remettre d'une relation toxique et fuis tout ce qui est en rapport avec l'amour. Mais je ne suis pas seule, mon ami le plus proche m’aide à tenir.
Mais qu’est-ce qui m’a pris sérieusement ? me questionnais-je encore alors que les regards du groupe semblaient me transpercer, me juger tant sur ma musique que sur mon apparence, dont ma chemise un peu trop large me dissimulait, donnant un effet loose, sans que je ne cherche à suivre cette mode. Après avoir été détruite, ma confiance en moi ruinée, je n’avais pas de cœur à me dévoiler, à attirer l’attention. Alors pourquoi est-ce que tu auditionne pour un groupe ? Idiote. Me souffla mes mauvaises pensées, prenant l’apparence d’une voix qui m’était bien trop familière, comme pour m’enfoncer un peu plus.

Alors, plutôt que d’attendre leur sentence, qu’ils sapent ma confiance en ma musique – qui était la seule chose un peu constante chez moi – je décidais de m’enfuir, leur donnant à peine plus que mon prénom. Ils se contenteraient de ça, de toute façon ils finiraient par trouver mieux. Je n’étais pas une vraie bassiste après tout, ce n’était qu’une solution de rechange, juste pour un temps pour eux.

Je commençai à me retourner lorsque le bruit soudain du tabouret et de pas me fit revenir vers le groupe. Je n’eus pas le temps de m’esquiver que l’un d’eux me surplombait. J’étais loin d’être petite pourtant. Il saisit ma main, comme pour s’assurer que je ne m’enfuis pas, prêt à écouter un autre morceau. Attends ? Quoi ? Vraiment ? Ma surprise dû se lire sur mon visage. Aucun des autres participants n’avaient eu à jouer un second morceau. Il fallait dire que personne n’avait envie d’en écouter un deuxième, pas même moi enfermée dans la cuisine. Je n’avais donc pas été si mauvaise alors ?

- Oui je peux jouer autre chose. Je connais Nirvana ou Ramones, plus dans votre style je crois. Sinon… J’ai juste eu le temps de travaillé un peu une de vos musiques et je l’ai surtout entendu, mais je peux la jouer à l’oreille.

C’était risqué… mais avec beaucoup de travail et mon oreille absolue aidant, j’avais toujours eu une très bonne mémoire des sons et développé une bonne oreille musicale, ce qui me permettait de reproduire facilement quelque chose une fois que je l’entendais. C’était risqué de jouer une musique que j’avais peu travaillé, c’était la facilité aux fausses notes, mais, après tout, ils voulaient voir ce dont j’étais capable, autant essayé avec une de leur musique non ?

Etrangement, l’intervention avait réussi à calmer un peu mon angoisse, juste histoire de redescendre à un niveau où je n’essayais plus de fuir. Je repris donc ma basse, baissant la tête sur les cordes pour tenter de me soustraire à leurs regards et me concentrer. Mes lèvres bougeaient légèrement alors que je refaisais le début de la musique dans ma tête. Puis mes doigts se remirent à bouger sur la basse, faisant vibrer les cordes, tout comme vibrer mon cœur.

Si je n’étais pas aussi à l’aise qu’avec la première musique, je m’en sortis avec un certain brio, réussissant à recréer la mélodie de la basse sans n’avoir jamais eu la partition sous les yeux. Le morceau se termine et je repose à nouveau les yeux sur les trois individus devant moi. J’essayais de savoir ce qu’ils avaient pensé de ma prestation, me mordillant légèrement la lèvre inférieure.

—Comme je vous l’avais dit, je n’avais pas complètement travaillé ce morceau, alors ce n’est pas parfait, mais avec un peu plus de travail…

Voilà… Ou comment justifier le fait que tu n’as pas vraiment bossé cette audition et prise au sérieux. Idiote. D’accord c’était un peu sur un coup de tête d’il y a quelques jours, mais quand même, j’étais une bosseuse et je ne dormais pas de toute façon, il me fallait bien de quoi m’occuper et travailler des morceaux ça m’occuperait l’esprit et me ferait gagner de l’expérience. Enfin… C’était toujours pas dit qu’ils me prennent.
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Houmous
Mar 13 Fév - 21:13

Miles
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Un second morceau et un second moment intéressant. Elle n’était pas exactement dans le tempo ou dans les notes mais à peu de choses près. A vrai dire, on reconnaissait « l’idée » du morceau dans l’exécution. Cette observation signifiait quelque chose d’intéressant : elle ne le connaissait pas vraiment bien mais avait une suffisamment bonne oreille et mémoire pour nous faire quelque chose d’acceptable, juste de tête. Enfin, intéressant, c’était plutôt impressionnant. Elle avait le potentiel de s’en sortir plus qu’honorablement si on la faisait bosser un peu avec nous. Finalement, peut-être qu’on avait vraiment réussi à trouver la perle rare au bout de cette après-midi désertique.

- Bah écoute, c’est pas mal ! Pour moi, c’est plutôt oui, Alexie ! Je voudrais voir ce que tu donnes en formation… précisai-je aussitôt pour ne pas aller trop vite. Tu es libre là maintenant pour aller jouer une petite heure ? Je te déposerai après coup, peu importe ce que ça donne.

Je me retournai vers les autres pour voir un peu ce qu’ils se disaient. Si Jake hochait simplement de la tête avec un air plutôt confiant, je voyais qu’Ana n’était pas autant enjouée. Je lisais dans son regard le doute et les ennuis arriver. Et ça ne manqua pas, comme d’hab avec elle.

- J’étais plus convaincue sur du Skillet, je t’avoue. J’ai pas reconnu notre morceau là… Tu t’es entrainée beaucoup dessus ou c’est juste le style qui te pose soucis ? s’avança-t-elle, caustique, avant d’ajouter : J’imagine qu’on verra bien si ça marche dans l’arrangement, après avoir croisé mon regard implorant.

Et en un rien de temps, on y était. De retour dans le garage dans lequel on avait bidouillé nos quelques morceaux. Les instruments étaient tous là : la batterie de Jake avec ses coffrages rouge pétant, le vieux micro Rondson d’Ana qui crachotait et saturait comme un rien et, bien entendu, ma Schecter à huit cordes amoureusement entretenues. Une petite scène rien qu’à nous au milieu des cartons de la famille Myers, pelletés de souvenirs et de trucs qu’on garde « au cas où ». L’inscription sur le côté d’une boite décrivaient sobrement toute une existence : « papi ».

- Donc, c’est ici que la magie opère, comme tu vois. On va voir si elle prend sur toi ou pas, lui fis-je en lui indiquant l’ampli sur lequel elle pourrait brancher sa basse. On peut commencer par un rythme plus lent pour se caler un peu. « Memories of you », c’est ok pour vous ?

A l’approbation générale, Jake commença à battre le rythme avec une régularité plus qu’excellente. Je jetai un coup d’œil dans la direction d’Alexie en finissant de me régler avant de rentrer dans la danse avec un premier riff pour lui laisser le temps de me rejoindre. Ana attendait en la regardant aussi pour voir quand commencer son couplet. On sentait rapidement le manque de la basse dans l’arrangement malgré la grande harmonie qui nous liait. C’était comme une chaise à trois pieds : bancal. Comme un repas sans dessert : austère. Comme un ciel nocturne sans étoiles : triste.
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Mer 14 Fév - 12:18

Alexie McNeil
J'ai 24 ans et je vis à New-York, USA. Dans la vie, je suis étudiante en musique et serveuse et j'essaie de joindre les deux bouts. Sinon, je suis célibataire. J'essaie de me remettre d'une relation toxique et fuis tout ce qui est en rapport avec l'amour. Mais je ne suis pas seule, mon ami le plus proche m’aide à tenir.
Je me mordis la lèvre tandis que je faisais à nouveau face à leur jugement. Je sentais mon cœur battre la chamade et ma bouche s’asséchée. Ce type d’attente était des plus angoissante pour moi et je me demandais encore ce que je fabriquais ici, mais il était trop tard pour faire demi-tour. Vraiment ? Je pouvais toujours faire semblant de foirer ma prestation s’ils me demandaient une nouvelle musique. Ou encore faire en sorte de ne jamais leur répondre s’ils prenaient mon numéro. C’était facile ça, ignorer les autres… Non, en fait c’était pas un truc que j’arrivais à faire. Enfin si… J’avais bien ignoré MoonSh1n3 longtemps, à me demander pourquoi est-ce qu’il acceptait encore de me parler maintenant. Mais ce n’était pas le sujet.

Le verdict tomba… en partie du moins. Je semblais avoir convaincu l’un des membres, un second également qui hochait la tête. Cependant, la dernière se montrait bien moins enjoué à mon égard. Elle était critique à mon égard, une bonne chose, ça voulait dire qu’elle prenait ça au sérieux. En tout cas, je préférais le prendre ainsi, plutôt que de penser qu’elle me critiquait sans raison. J’étais peut-être angoissée, mais je n’étais pas sans défense.

—Le style ne me pose pas de problème, sinon à quoi bon venir ? Je ne me suis pas entraîné beaucoup dessus et je n’ai pas eu le temps d’isoler la basse des autres instruments pour travailler correctement, rétorquais-je. Mais autant voir pour la suite si ça vous convient vraiment ou pas.

Si mon ton restait neutre, j’étais soudain un peu moins impressionnée, laissant mon côté beaucoup plus défensif ressortir. Malgré tout ce que j’avais traversé, j’avais encore mes crocs, autant ne pas me sous-estimer.

Je les suivis jusque chez l’un d’entre eux, observant le garage. Le type d’endroit qui correspondait bien à leur genre. J’aurais eu du mal à les imaginer ailleurs. Si les instruments des deux premiers étaient basiques, je fus un peu plus surprise par le troisième et sa guitare. Ce n’était pas du bas de gamme. C’est celui qui était aussi le plus avenant avec moi pour le moment.

Je pourrais toujours vous fournir un contact si la magie marche pas sur moi, ce sera toujours ça de gagner pour vous, lui fis-je par en hochant la tête avec un sourire en coin.

Je branchai mon instrument et vérifiai mes cordes par habitude. Si la basse ne s’entendait pas exactement par-dessus les autres instruments, souvent dépassé par la guitare, son importance était pourtant primordiale pour la cohésion rythmique du groupe. Il fallait assurer à ce poste. Je fis donc un léger sourire au groupe, pris une inspiration pour me concentrer sur mes cordes et sentir le rythme de la batterie, dont le rythme juste, me donnait la cadence. Comme par magie, je sentis mes doigts bouger, faire vibrer les cordes, se calquer sur le rythme, ajouter de la profondeur et harmoniser le son, que la guitare et la batterie seule ne réussissait pas à créer entièrement.

Cette fois-ci, plutôt que de me laisser contrôler par mon angoisse de me tromper, je réussis à me laisser embarquer par leur rythme et leur musique, mais surtout par l’ambiance de celle-ci, l’émotion qu’ils essayaient de transmettre. La musique c’était avant tout une émotion et du pessimisme, de la douleur, de la tristesse et de la rage, j’en avais à revendre. Si je ne pouvais la montrer à quiconque, autant laisser mes doigts le jouer. Ce n’était pas parfait, loin de mon exigence habituelle avec moi-même, mais mon rythme s’accorda naturellement avec celui donné par le groupe et la chanteuse se joignit à nous. Le batteur dû le sentir, car sa cadence s’accéléra et je pris le pli, entraînant le groupe avec nous.

Un premier morceau, pour enchaîner sur un second. Je pouvais sentir la chanteuse me jauger, bien plus que les autres. Essayait-elle de me mettre mal à l’aise ? Je ne me laissais pas embarquer, me concentrant sur mes notes, sur le rythme et le groupe, oubliant un peu le reste. La musique s’acheva, me faisant revenir sur terre, un certain sourire sur les lèvres. Jouer dans un groupe c’était une énergie bien différente de ce à quoi je m’attendais.

Mes yeux se tournèrent vers les trois musiciens, essayant de jauger ce qu’ils pouvaient bien penser.

—Vous voulez qu’on fasse d’autres musiques ? Si vous en avez d’enregistré je peux les écouter pour le rejouer ensuite. Je n’aurais pas tout, mais si ça vous aide à choisir. Ou on peut jouer autre chose, j’ai d’autres musiques à mon répertoire.

Nerveusement, mes doigts tapotaient ma basse, mes yeux passant de l’un à l’autre, m’attendant à tout moment à un rejet. Je ne passais même pas par la phase d’espoir d’être prise, je préférai me préparer au non froid et brutal. C’était moins douloureux, mais j’étais quand même prête à me battre pour montrer ce que je valais. Quand ça concernait la musique, je n’y allais pas à demi-mesure.
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Mar 20 Fév - 22:44

Miles
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J’avais essayé d’écouter autant que je pouvais mais le mieux, c’était encore de se laisser aller et de ressentir les choses telles qu’elles étaient. Un groupe, c’est bien plus que la somme de ses membres, en vérité. Je le savais, les autres le savaient, la fameuse Alexie le savait aussi. Alors, j’essayais d’écouter le « groupe » qui se formait lorsque nous jouions ensemble. Est-ce que tout fonctionnait ensemble ? Est-ce que tout se complémentait comme si tout ce qu’on produisait venait d’une seule personne ? Ce n’était certainement pas le cas, mais ça pouvait changer. En vérité, on ne connaissait pas encore Alexie mais au fur à mesure, ça changeait. Elle ne connaissait pas nos partitions, c’était une évidence. Pourtant, quand on l’écoutait tirer sur sa gratte de toutes ses forces, il se passait quelque chose d’inexplicable qui prenait aux tripes. Impressionnant !

J’étais prêt à la prendre sur le champ et à lui filer les partitions qu’on avait écrites avec Donnie pour la basse et la laisser se les approprier. J’étais très curieux de voir ce que pouvait donner sa basse si elle suivait le morceau véritablement vu ce que ça donnait quand elle jouait à l’oreille et en improvisant un peu ce dont elle ne pouvait pas se souvenir. Mais pour ça, il allait falloir que je passe par la case Ana et Jake. Pour Jake, c’était du tout cuit. Il était en train de se déchainer sur sa batterie et de lui mettre ce qu’elle méritait. Quand il s’excitait pour de la musique, c’était ce qu’il avait tendance à faire. Ses oreilles restant sourdes à une bonne part de ce qu’on pouvait faire, il avait besoin d’expier son énergie dans les vibrations des membranes de sa batterie. Un grand gars comme lui, ça cogne fort. Je pourrais témoigner de l’avoir déjà vu déchirer une membrane neuve d’un de ses tambours mais ça n’étonnerait personne qui l’a déjà vu jouer en concert. Il finissait invariablement couvert de sueur, le regard vidé et un sourire d’une oreille à l’autre alors bon…

Mais quand je voyais Ana se mordiller l’intérieur de la lèvre, je savais que ça puait. Elle allait continuer à casser les couilles. Et, à vrai dire, vu ce que Memories of You avait donné et le naturel avec lequel la transition s’était faite vers Round Time, j’avais du mal à imaginer ce qu’elle pouvait avoir à reprocher. Et je commençais à suspecter qu’elle non plus, elle ne savait pas.

- Bon, je pense qu’on en a assez entendu, commença Ana en remettant son micro sur le pied. C’est un peu gros encore sur certains passages mais ça peut le faire. J’ai pas senti la magie, pour être tout à fait honnête, mais je ne pense pas qu’on pourra trouver quelqu’un qui fait mieux dans l’immédiat. Si vous êtes pour qu'Alexie nous rejoigne, je ne m'y opposerai pas.

Je soupirais en levant les yeux au ciel pendant qu’elle faisait sa diva. L’abus était total, comme prévu, mais cette manière de se distancer et de la rabaisser, c’était du Ana tout craché. J’espérais que ça n’allait pas saouler instantanément Alexie et qu’elle n’allait pas réaliser trop vite qu’on n’avait probablement pas un niveau ou une situation qui nous permettait de faire preuve d’autant d’exigence que pouvait le laisser entendre notre chanteuse. Alors, je la coupais avant qu’elle ne puisse poursuivre dans l’injure :

- Moi, j’ai trouvé ça top ! Je sens encore les vibrations dans mon ventre, à moins que ça ne soit Jake… fis-je en le regardant un peu, les yeux fermés, s’éclater comme s’il était seul au monde, avant de faire signe aux deux nanas de me suivre dehors. Sérieusement, je pense que tu as du talent et qu’on a de la chance que tu veuilles rejoindre le groupe. Il y a tellement de nazes dans les groupes amateurs que c’est galère de trouver quelqu’un qui sait jouer des accords correctement et qui a l’oreille musicale.

Ana croisa des bras en regardant vers les jardins pavillonnaires qui nous entouraient, là où Jake nous avait chassés. Elle détestait cet endroit mais avait convenu, comme chaque fois qu’il faut faire un choix de raison, que c’était le meilleur endroit où nous entrainer. La petite voisine soixantenaire qui rentrait de son trekking nous saluait avant de mimer la batterie. Ana la salua d’un sourire forcé et agacé avant d’hocher légèrement de la tête. Il fallait en finir vite parce qu’elle allait râler et peut-être faire fuir Alexie avant même qu’on n’ait serré la main à notre nouveau partenariat.

- Donc, si ça te va, je vais t’envoyer nos bandes de démo et nos partitions, textes et tout et tu potasse ça dans ton coin. On va jouer vendredi soir au Melrose, à Manhattan. On est à court de blé donc on va se mettre tout ce qu’on gagne dans les poches. On divise toujours en quatre, donc pas de jaloux. C’est ok pour toi ? fis-je en lui tendant la main pour « signer » le deal.
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Sabrina
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Jeu 22 Fév - 20:16

Alexie McNeil
J'ai 24 ans et je vis à New-York, USA. Dans la vie, je suis étudiante en musique et serveuse et j'essaie de joindre les deux bouts. Sinon, je suis célibataire. J'essaie de me remettre d'une relation toxique et fuis tout ce qui est en rapport avec l'amour. Mais je ne suis pas seule, mon ami le plus proche m’aide à tenir.
Mes doigts frottaient, pinçaient, activaient les cordes épaisses de la basse, les faisant vibrer au rythme de l’ensemble du groupe. Le tout était imparfait, mes quelques fausses notes résonnant à mes oreilles comme les pires des erreurs alors qu’elles passaient presque inaperçues, et mes improvisations me semblaient fades et sans âme comparé à ce l’harmonie qui régnait dans le reste du groupe. J’étais la note dissonante, l’instrument à la corde cassé, celui qui faisait tache dans le cœur du groupe. J’étais si exigeante en temps normal, je refusais la moindre fausse note, je pouvais travailler des heures pour atteindre la perfection. Je détestais produire quelque chose qui ne me semblait pas parfait. Je n’avais pas suffisamment préparé cette audition, cette prestation était minable et pourtant je continuais de jouer, de me laisser emporter par la musique. C’était toute ma vie. La musique m’avait sauvé, alors j’y mettais toute mon âme, quand bien même cela me semblait imparfait.

La musique s’arrêta, je me sentais presque essoufflé, les pulsations de mon cœur aussi puissant et rapide que le rythme du batteur du groupe. Ce n’était que deux simples morceaux, mais je m’étais laissée emportée, bien plus loin qu’à mon habitude. Le groupe donnait une énergie fantastique, électrisante, qui parcourait mes veines. Je dus prendre quelques secondes pour revenir sur terre, battant une ou deux fois des paupières, comme pour soutenir d’un rêve éveillé. Je reportais mes yeux sur les membres du groupe. L’un d’eux était complètement ailleurs, jouant sur la batterie. Est-ce que la décision lui était égal ? Les deux autres semblaient beaucoup plus impliqués ou peut-être qu’il n’avait pas de prise de décision sur cela ? C’était étrange, mais après tout je ne savais pas comment fonctionnait les groupes, et celui-ci en particulier.

Si la chanteuse hésitait encore, le guitariste semblait plus convaincu par ma prestation. Qu’avait-elle contre moi au juste ? Certes, ma prestation était loin d’être parfaite, mais de là à la faire hésiter à ce point ? Ou peut-être un enjeu que je ne comprenais pas ? Sa réflexion m’agaça, mes sourcils se plissant légèrement. Mes doigts se refermèrent sur ma basse, l’instrument m’aidant à garder les pieds sur terre.

—Fort heureusement, la magie ça se travaille, sinon tout le monde le ferait, n’est-ce pas ? répliquais-je calmement, avec un ton faussement amusé. Et si je ne conviens toujours pas, j’ai toujours quelques contacts, mais j’ignore si ça les intéresse.

Je faisais en sorte de rester calme, mes répliques n’étant que de simples défenses à ce qu’elle disait. Je n’avais pas besoin de son aide pour être déstabiliser par ma prestation et je savais me défendre bien plus que ne le laissait envisager mon apparence.

L’intervention du guitariste nous coupa dans la joute verbale qui commençait. Je fis un léger mouvement de tête, accompagné d’un sourire, d’un vrai cette fois, diriger vers lui. Je les suivis à l’extérieur. Une zone pavillonnaire, en complète opposition avec le style de musique du groupe. Je finis par oser légèrement les épaules, un peu gêner de ce qu’il me disait.

—Il n’y a rien d’exceptionnel, je travaille beaucoup ma musique. Même si j’avoue ne pas avoir eu beaucoup de temps pour me préparer à cette audition,ajoutais-je en lançant un regard en coin à la chanteuse qui semblait toujours aussi tendue.

Mon attention bascula à nouveau sur lui. Je baissais les yeux sur la main qu’il tendait vers moi, hésitant un instant. Tout ceci semblait irréel et prendre cette main signifiait que je m’engageais. Moi qui avais tant de mal à me lancer de cette façon, surtout quand ça me mettait autant en avant. C’était… Je pris sa main en le regardant. Et puis vendredi. Vendredi ! Bon sang, mais c’était bien trop rapide. Je ne serais jamais prête. Je n’avais pas le niveau.

—Ok, ça me va, dis-je en lui prenant la main, me surprenant moi-même devant une telle impulsivité. J’aurais besoin de quelques jours pour me faire correctement aux partitions, c’est quand votre prochaine répétition ?

Mon esprit faisait déjà des plans pour m’organiser et essayer de faire rentrer l’apprentissage des morceaux dans mon emploi du temps déjà bien chargé. Dans quoi m’étais-je encore embarquée ? Et c’est à ce moment que je me rendis compte d’une chose qui avait son importance… Mes yeux passent de l’un à l’autre et je me mordillais la lèvre inférieure.

—Hm… D’ailleurs, avant de rentrer, j’ai été tellement prise que je ne vous ai pas demandé vos prénoms. Et, est-ce qu’il y a des bus par ici, je ne connais pas vraiment le quartier.

Je me sentais un peu ridicule dans ce sens, mais ça faisait partie de ma personnalité : tant j’étais concentrée sur une chose que j’en oubliais tout le reste. A tel point que j’en avais même oublié la proposition que le guitariste m’avait fait auparavant, en oubliait même de donner mon numéro. J’étais déjà bien loin de tout ça, en train de me repasser la musique que nous venions de jouer. Je n’avais pas encore atterri, ni réalisé ce qui venait de se passer, mais une seule envie, en parler avec mon ami pour lui partager ma journée, qui me semblait si folle, et pourtant qui était le quotidien de tant de personnes.
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Dim 3 Mar - 17:57

Miles
Gordon

J'ai 28 ans et je vis à New York, USA. Dans la vie, je suis musicien et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance , j’ai une bonne amie qui me fait tenir le coup.

credit : Theo James
Elle avait pris ma main et l’avait serrée. J’avais senti son hésitation jusqu’au bout de ses doigts mais elle avait tenté de n’en laisser pas trop paraitre. En ce qui me concernait, ça n’avait pas tellement d’importance ce qu’elle ressentait par rapport à tout ça, tant qu’elle venait et qu’elle performait quand on avait besoin de tout le monde. Pour Ana, c’était peut-être un peu différent. Peut-être, j’en savais foutrement rien à vrai dire. Qui pouvait se targuer de savoir ce qui lui passait par la tête ? D’abord, elle m’engueulait dans le bar parce qu’on trouvait personne pour rejoindre le groupe et maintenant que quelqu’un de valable s’était présenté, elle tiquait sur le moindre détail sans voir l’évident niveau et talent que les fausses notes et les impro pouvait cacher.

- Il n’y aura pas de répétition avant le Melrose. Jake a des trucs à faire d’ici là et moi aussi, de toutes façons, fit Ana en serrant la main du nouveau membre du groupe. Je vois que Miles a les choses bien en main donc je vais le laisser gérer.

Ses ongles corbeaux s’agitèrent dans un salut désabusé alors qu’elle s’en retournait voir notre batteur, nous laissant seuls. Elle ne s’était pas présentée, bien entendu, dans sa plus pure tradition de diva glaciale. Je restai bouche bée de son manque d’empathie ou simplement d’envie d’accueillir Alexie parmi nous.

- Bon… C’était Ana, du coup, fis-je, faute de meilleure manière de présenter les choses sous un meilleur jour. Moi, c’est Miles et le batteur, c’était Jake, au cas où.

Un silence s’installa. Avec son départ fracassant, elle avait réussi à souffler mon élan d’un revers de la main. C’était compliqué avec Ana chaque fois que la situation du groupe se tendait. Elle n’avait pas sa langue dans sa poche mais pas forcément l’envie de prendre les choses en main ou d’être force de propositions. Clairement, s’il devait y avoir une chose qui nous écarterait un jour, c’était cette manière dont elle se comportait quand on aurait eu besoin d’autre chose. Elle avait des bons côtés, certainement, mais elle les gardait cachés pour choisir scrupuleusement qui en serait témoin, à l’occasion.

- Bref, désolé pour ça. Elle n’est pas comme ça, d’habitude. C’est juste qu’avec le concours, elle a tendance à… Enfin, bref, il se fait tard. Je vais te ramener comme je t’avais dit.

A peine les clés sorties de ma poche, je déverrouillais mon tas de rouille. Traverser New York avec un beau véhicule n’a pas beaucoup de sens, surtout quand on est censé faire partie d’un petit groupe qui galère. Déjà que je n’avais pas de boulot et que je passai mon temps à jouer de la guitare chez un pote, je ne pouvais pas trop montrer le monde dont je venais au tout venant. Il n’était pas encore temps qu’on ait cette discussion avec Alexie et que je lui parle de qui j’étais avant de faire du punk et du grunge dans des bars pourris. Je rassemblai mes forces, comme la vieille Ford qui crachotait ses poumons d’acier.

- Je te dépose où ?
demandai-je simplement avant de me mettre en route.

Une fois enfin rentré chez Donnie, je me laissai tomber dans le canapé en regardant les pales du ventilo s’agiter au plafond. Ils avaient le mérite de se bouger plus que moi malgré le poids des ans. Pourtant, la chaleur m’assaillait, comme toujours. Donnie était juste à côté, à regarder une sitcom pourrie en bouffant des fruit loops. Il allait se barrer bientôt pour son quart de nuit mais ne posa pas de questions. Il s’en foutait un peu, quelque part, et savait qu’il n’avait pas le temps de mettre en pause son épisode sous peine d’en rater le dénouement avant de devoir courir jusqu’à la caisse.

- Tu payes quand ta part, Miles ? fit-il, sans décrocher son regard des acteurs des années 80. T’avais dit que tu demanderais à ton autre pote de quoi payer à bouffer pour la semaine prochaine mais le frigo est toujours vide. Alors, du coup : tu payes quand ta part, Miles ?

- J’y bosse, mon pote. C’est la galère, il faut qu’on fasse un peu d’argent pour aller à Rock Alley…

J’avais envie qu’il parte plus vite que ça, finalement. Il n’allait pas tarder à me foutre à la porte de toutes façons. La vie de musicien, comme d’habitude… Pour me sauver de cette gène lancinante, mon portable vibra dans ma poche. Je me saisis de l’opportunité aussitôt. Mais lui ne voulait pas me laisser cette porte de sortie.

- Peut-être que c’est elle qui devrait t’héberger, tu penses pas ? Vous êtes à moitié à vous draguer depuis des années et d’après ce que tu disais, elle habite pas loin, c’est ça ?

- J’en sais rien Donnie, soupirai-je en réalisant, une fois de plus, l’étrangeté de notre relation.
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Sabrina
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Lun 11 Mar - 19:03

Alexie McNeil
J'ai 24 ans et je vis à New-York, USA. Dans la vie, je suis étudiante en musique et serveuse et j'essaie de joindre les deux bouts. Sinon, je suis célibataire. J'essaie de me remettre d'une relation toxique et fuis tout ce qui est en rapport avec l'amour. Mais je ne suis pas seule, mon ami le plus proche m’aide à tenir.
Avec cette froideur et cette suffisance – qui me rappelais de bien nombreuses personnes dans le monde de la musique ou ailleurs – la chanteuse me serra la main et, comme si tout ceci n’avait pas plus d’importance que le choix de sa manucure, elle nous laissa seuls. Si j’acceptais que mon manque de préparation à cette audition pouvait faire douter de mon sérieux et de mes capacités, sa façon de se comporter ne me poussait pas à croire en elle. Bien… Si les choses débutaient ainsi, je ne risquais pas de rester longtemps dans le groupe. Qu’importe, c’était un galop d’essai après tout.

Je hochais légèrement la tête lorsqu’il présenta les différents membres du groupe, mes yeux encore fixés sur la porte que venait de franchir la dénommé Ana, mon esprit tout à son inquiétude de cette absence de répétition. Ils comptaient sérieusement faire un concert avec un nouveau membre sans même une seule répétition ? Je me mordis la lèvre inférieure et essayais de me détendre en reportant mon regard sur Miles.

—Je suis certaine qu’elle est charmante, rétorquais-je en haussant les épaules, essayant d’être moins cassante que ce que je pensais.

Ce n’était pas le moment d’être méprisante et j’avais d’autres choses en tête que de gérer le stress et les caprices de quelqu’un d’autre. Je suivis donc Miles jusqu’à sa voiture, lui indiquant une adresse approximative, laissant un silence s’installer. Peut-être étais-je un peu paranoïaque… Qu’importe, la survie avant tout.

Je partageais mon appartement avec Payton, une autre étudiante mais en droit celle-ci. Une future et brillante avocate, avec un physique de rêve et une élégance naturelle qui lui valait de nombreuses sollicitations. Nous n’avions rien en commun et pourtant elle avait été la première à m’aider après notre rencontre où je me trouvais dans un état déplorable. Après Moon, c’était certainement la seule personne à qui je me montrais un peu plus ouverte.

Je me posais sur le canapé, essayant de digérer les émotions de ma journée, tandis que ma colocataire se préparait pour une des soirées auxquelles elle appréciait participer.

—Alors ton audition, ça s’est bien passé ? me questionne-t-elle en arrivant dans le salon.

—Bien passé… J’en suis pas encore sûr, mais disons que je vais avoir pas mal de boulot pour les prochains jours.

—Encore ? C’est pas comme si tu passais tes nuits à travailler. Tu devrais sortir avec moi pour te détendre tu sais. Avec tout ce que tu fais tu vas t’épuiser.

—Une autre fois peut-être, lui dis-je en souriant.

Je sortis mon téléphone, ouvrant l’application de messagerie que nous utilisions avec MoonSh1n3. Il ne m’avait pas encore envoyé de message, alors je pris le premier pas.


Raven : Hey ! Alors comment s’est passé ta journée ?


—Où tu n’as qu’à inviter ton copain à venir s’il te faut ça pour souffler un peu, je suis prête à trouver son identité.

— Arrête avec ça, c’est un ami, rien d’autre, répliquais-je en levant les yeux au ciel tandis qu’elle finissait par partir.

Je savais bien à quel point notre relation pouvait sembler étrange pour un regard extérieur, même pour nous certainement. Cependant, j’étais persuadée que si nous nous rencontrions, il serait plus que déçu par moi, et cette idée m’inquiétait bien trop.


Raven : La mienne a été… stressante. Je t’avais dit que j’allais faire une audition. Et j’ai été prise ! Mais pour un truc qui sort complètement de d’habitude. Et là je me dis que j’ai fait une énorme erreur, que je vais me planter, et j’ai envie de m’enterrer.


Il n’y avait qu’à lui que je pouvais parler aussi directement de ce que je ressentais, sans avoir peur qu’il se moque ou que j’exagère. Là je devais me retenir d’envoyer un message à Miles pour dire que finalement ça n’allait pas le faire.
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