Jamais personne n'a eu autant d'emprise sur toi. Jusqu'à lui, les gens passaient dans ta vie sans vraiment laisser de trace, sans trop faire de vagues. Du moins, ça ne restait jamais bien longtemps. Puis, il a fallut que tu croises sa route et que tu tombes sous son charme de Don Juan à la noix. Ce que tu peux être con, Justin. Ça t'emmerde de le dire, mais il t'a comme marqué au fer rouge. Ce genre de marque indélébile dont tu ne pourras jamais te débarrasser, même en frottant très fort sous cette foutue douche qu'il s'accapare. Ton coeur s'arrête une seconde, quand il t'avoue sans remord que son problème c'est toi. Quel con. Tu l'es encore plus de t'infliger tout ça. Au jeu de qui sera le plus con, tu te demandes qui gagnera entre lui et toi. C'est carrément serré. « Faudrait que je fasse voeux de chasteté pendant que tu te tapes tout ce qui bouge ? » le sarcasme, tu ne cherches même plus à le dissimuler. T'en as marre de jouer les sextoy de monsieur. Même si ces derniers temps t'as plus l'impression d'être une plante verte qu'un véritable jouet. Tu fais fis de la promiscuité. il y a quelques temps à peine, c'était une habitude; maintenant t'en serai presque nostalgique. « Tu veux pas arrêter de jouer les mystérieux et me dire ce que tu veux, pour changer » la communication ce n'est pas vraiment son truc. Enfin, si, mais pas avec les gens qui l'entoure. Il préfère jouer les têtes de cons et tu dois bien avouer qu'à son contact, tu deviens pareil.

Tu profites de la chaleur de l'eau. La cascade se déverse sur tes épaules et roule le long de ton dos, son chemin s'évanouissant à la naissance de tes fesses. Tu pousses un soupir de satisfaction, la tête levée vers le jet d'eau. Tu te fiches bien de la présence de l'autre garçon à tes côtés. Tu te fous de ce qu'il te dit, de ce qu'il pense de toi. Tu ne penses qu'à prendre une douche, à te laver, et te coucher entre tes draps propres. Tu veux simplement fermer les yeux, t'endormir. Ne pas te réveiller pour une fois. Juste pour une fois. Dormir et encore dormir. Finalement, tu pousses un long soupir. « Ferme-la. » Voilà ce que tu veux. C'est tout ce que tu veux pour le moment. Tu veux être tranquille. Tu veux le silence. N'entendre que le jet d'eau. Tirer un trait sur les pensées qui te parcourent. Tirer un trait sur ce que tu ne devrais pas faire, ne devrais pas avoir fait. Nouveau soupir. « Ferme-la. » répètes-tu. « Et arrête de me les briser. » marmonnes-tu, avant de venir reposer ton front sur l'épaule du plus jeune. Mais qu'est-ce que tu veux, au juste ? Tes doigts prennent le courant de l'eau à revers et remonte sur les hanches du garçon, et s'arrêtent avant de remonter dans son dos. Tu souffles une fois de plus. Qu'importe que le ballon d'eau chaude ne se vide sur cette simple douche.