24 ans - Hétérosexuel - Assistant photographe dans l'industrie musicale Feat. Park Seung Jun [KNK] (crédit : canopus)
BIO - Ses prunelles observaient le discret mouvement de l’eau noircie par l’obscurité. L’instant était venu. Il allait enfin disparaitre de ce monde régit par la morale absurde des Hommes. L’être infâme qu’il était, du moins aux yeux des autres, ne sera désormais plus qu’un corps inanimé au-dessus duquel aucune larme ne sera versée. Et aucune épitaphe ne sera érigée pour marquer son passage sur cette terre. De toute manière, que pourrait-on y inscrire, mise à part les mots amers et gorgés de haine qu’ils n’avaient cessés de recevoir jusqu’à maintenant ? Ces mots employés pour qualifier ses actes et qui résonnaient comme le glas irréfutable de la justice. Ces mots qui avaient condamné son crime et ainsi son existence.
Harceleur. Terme martelé dans son esprit et dorénavant gravé à même son épiderme. C’était le reflet de la réalité, de ce qu’il était pour autrui. Pourtant, sa seule faute fut d’aimer. Aimer à en être habité par la violence, certes, mais comment aurait-il pu aller à l’encontre de ce sentiment qui avait imprégné les moindres parcelles de son être ? Son seul désir avait été de ne vivre que pour elle. Pour cette nymphe qui pourtant s’était refusée à lui. Et puisqu’elle n’avait souhaité lui appartenir, il avait hanté chacun de ses pas. Lui qui l’avait élevé au rang de reine, il s’était alors nourris d’un noir dessein : celui de contempler sa chute, sa lente décadence.
De sempiternelles injures avaient traversées la barrière de ses lèvres. Sa présence avait rongée le corps et l'esprit de la belle, avait tourmentée chacun de ses jours. Et même les bras de Morphée n’étaient plus parvenus à la protéger. Sa dignité, son assurance, son intégrité… Tout avait dû être anéanti afin de la transformer en une poupée docile. Une poupée fragile qui ne lui dirait plus jamais non.
Mais elle, plutôt que de choisir la soumission, elle avait préféré effleurer la mort de ses doigts.
Une boîte d’antidépresseurs a été retrouvée près de son corps. Mais la vie circulait toujours dans ses veines : elle se trouvait simplement plonger dans un profond sommeil sans doute éternel. Et d’une simple lettre, elle avait soulevé le voile de la vérité. De son écriture tremblante, elle avait couché sur le papier la raison de son acte désespéré. Et tous les regards tournés vers lui s’étaient désormais obscurcis par le dégoût et l’amertume. Il était devenu un monstre. Aux yeux de tous. Aux yeux de ceux qui autrefois l’aimaient et le chérissaient.
Et dès lors il avait goûté, durant de longs mois, à une peine semblable à celle de sa reine déchue, endurant les mots aigres qui lui étaient adressés et qui étaient sans cesse martelés dans son esprit. Il s’était retrouvé enfermé dans une prison de solitude. Il avait tout perdu. Son monde et sa dignité humaine. Alors au fond, il méritait certainement d’être la victime de ce même crime pour lequel on le condamnait, n’est-ce pas ?
. . .
L’onde l’appelle. Son corps chute. Ses poumons viennent s’emplir de liquide salé, l’obscurité vient envahir ses paupières. Et à l’instant même où son âme s’élève, il ne peut se retenir de penser à sa déesse endormie. Peut-être le rejoindra-t-elle ? Ou bien parviendra-t-elle à s’extirper de son sommeil qui semble sans fin ?
A l’évocation de cette dernière pensée, un sourire se dessine sur ses lèvres. Et l’espoir de hanter de nouveau ses pas sonne en lui comme un doux dessein dans sa nouvelle existence.
24 ans - Coréen - Probablement hétérosexuel : seules les femmes semblent pour l’instant émouvoir ses sens - Ostéopathe Feat. Han Sang Hyuk (Hyuk) [VIXX] (crédit : bâton)
BIO - Hier soir, j’ai observé le ciel. Il y avait une étoile qui brillait bien plus intensément que les autres. C’était bien toi maman n’est-ce pas ?
On dit souvent, certainement pour apaiser la douleur, que les personnes qui nous ont quittés demeurent toujours à nos côtés. Quelque part. Dans le firmament ou bien dans notre cœur. Mais peut-être que tu es juste là, tout près de moi. A m’observer grandir.
Hier soir, j’ai pleuré, les yeux rivés sur ton étoile. Et aujourd’hui, j’essaye de te parler, les yeux toujours rivé sur toi. C’est peut-être stupide de parler à une étoile, non ? On dirait une lubie d’enfant… Et je suis plus un enfant, n’est-ce pas ? Mais je sais pas, j’ai l’impression que ça me fait du bien. Enfin je crois, j’en sais trop rien. Mais faut croire que c’est plus fort que moi.
Tu sais, ça fait déjà huit ans que t’es plus là. Plus là pour papa. Plus là pour Izzy. Plus là pour moi.
C’est stupide de dire ça, mais le temps passe vite. Et c’est certainement encore plus stupide de dire que j’ai l’impression que c’était hier que t’es partie. Pourtant, je crois encore entendre ta voix, à travers le vent ou à travers le vacarme de la ville. Elle résonne toujours quelque part. Mais faut croire que c’est juste une hallucination.
Tu sais, depuis que t’es plus là, papa, il va pas bien. Il a sombré. Il a trouvé du réconfort dans l’alcool et il a jamais su comment vaincre sa dépression. C’est peut-être dur à entendre, mais ils nous a abandonné Izzy et moi. Il a pas tenu. Il s’est écroulé un jour, et il n’a jamais su se relever. Et encore aujourd’hui, je sais pas si je lui en veux de nous avoir laissé tous les deux.
Je me dis qu’il y peux rien, que je peux pas le blâmer pour ça. Je peux pas lui reprocher de pas avoir su faire son deuil. Mais je sais pas quoi faire pour l’aider. Ou plus quoi faire. A vrai dire, je sais pas vraiment si j’ai un jour su l’aider. Ou si j’ai arrêté de le faire parce que je suis un mauvais fils ou parce que c’était vain. Parce qu’au fond de moi, j’ai l’impression qu’il ne se relèvera jamais…
Pourtant, même en sachant ça, je devrais être à ses côtés non ? Le soutenir, lui redonner goût à la vie ? Mais non, faut croire que ça me fait rien de le voir sombrer de jour en jour. Tu dois avoir honte de moi non ? Mais s’il te plait, dis-moi ce que je suis censé faire… Dis-moi que je suis quelqu’un de bien…
…
Tu sais… Izzy et moi, on survit tous les deux. Si tu savais l’homme qu’il était devenu, tu en serais fière. Aussi fière que je le suis. On forme un tout, il est comme une extension de moi-même. Si tu savais comme il m’est précieux, si tu savais à quel point je donnerais tout pour lui.
Je me souviens encore de la première fois où je l’ai rencontré, dans cette salle de l’orphelinat. Même si on ne partageait pas le même sang, je l’ai tout de suite aimé. Et ce sentiment n’a jamais cessé. Tu te souviens comment on était tous les deux ? Inséparables, le sourire aux lèvres ? On était deux gosses qui pensaient que la vie était belle et qu’elle avait beaucoup à nous offrir.
Mais c’était des conneries.
Je sais pas si je dois plus haïr ta maladie et celle d’Izzy, ou bien ceux qui t’ont assassinés. Si seulement ils avaient accepté de t’aider, avec leur technologie à la con soit disant révolutionnaire. Putain, mais ça sert à quoi de pouvoir créer des organes mécaniques pour mieux vivre si c’est pour ne pas les donner à tout le monde ?
Je veux bien qu’on manquait d’argent à l’époque, mais ils auraient pu faire un geste. A croire que leurs cœurs étaient tous mécaniques et qu’ils n’avaient déjà plus rien d’humain. Ils le savaient pourtant que t’allais pas survivre. Ils promettent des miracles, ils proclament haut et fort que leur technologie va sauver le monde ! Mais c’est que des conneries ! Ils en ont rien à foutre. New Life ? Rien que leur nom, c’est déjà qu’une putain de mascarade.
T’as de l’argent, t’es sauvé. T’es pauvre, t’as plus qu’à crever et t’as plus que tes yeux pour pleurer.
Et nous, pendant qu’ils nous fixaient avec leur regard dépourvu d’empathie, on a dû faire un choix. Entre toi et Izzy. C’est comme s’ils nous avaient donné une arme et qu’ils nous avaient demandé de tirer une balle dans l’un de vos crânes en nous répétant inlassablement qu’il fallait faire un choix.
Et finalement ce choix, c’était le tien. Je le remets pas en cause. C’est beau de donner sa vie pour celle de son enfant. T’aurais mérité toutes les éloges du monde, mais non. T’as fais ton choix, puis ils t’ont laissé crever. T’étais rien à leurs yeux, mise à part un souffle en moins sur cette terre, rien ne plus. T’avais rien à leur donner. Alors ils ont pas voulu te sauver.
Mais au fond, je sais même pas pourquoi je te dis tout ça. Parce que j’ai l’impression de te faire culpabiliser d’être partie. Alors que c’est pas de ta faute. Ils t’ont pas laissé le choix.
Tu sais maman… Où que tu sois, sache que je t’aime. Et que tu me manques. Mais j’espère que tu es fière de moi. Malgré mes erreurs… Mais promis, je deviendrai un homme meilleur pour que tu puisses illuminer les cieux les plus sombres de ton sourire.