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LE TEMPS D'UN RP

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Leonnor
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Leonnor
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Aleksy Kasparov
J'ai bientôt 44 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis Mécano et je m'en sors pas ouf. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et solitaire et je le vis c'est déjà pas si mal.



43 ans - Mécano dans la restauration de vieilles bagnoles pour les riches. - Grogne plus qu'il ne parle - Cogne plus qu'il ne cogite - Ancien vétéran avec un PTSD non suivi - Classe basse/moyenne de la population.





Kasparov a déjà vu diamant sur canapé. La vérité c'est qu'il aime juste aller dans ce driving suspendu dans le temps. C'est un peu son refuge, son endroit spécial à lui où il peut simplement être un inconnu dans une vieille bagnole dans un monde différent. Un monde hors du temps qui lui permet de souffler et de ne penser à rien. Rien à foutre des petits jeunes qui se roulent des pelles un peu plus loin ou des couples qui se sortent de leur monotonie le samedi. Il est juste bien, installée dans son coin. Il est heureux ce soir. C'est ça la première chose dont il prend conscience. Il est juste heureux un peu plus que d'habitude. Un peu plus pour lui c'est déjà beaucoup. Il ne se rappelle pas la dernière fois qu'il a été aussi à l'aise et juste dans l'instant. Ses journées sont passées à essayer de se concentrer sur les voitures à réparer pour ne pas penser et le soir à broyer du noir dans son appartement.

Il se rend compte qu'il a passé beaucoup de temps là dans cet état de semi-conscience juste hébété le soir. D'ailleurs, il n'aurait pas su dire ce qu'il faisait le soir en rentrant. En général, il s'occupait de l'appartement, se faisait à manger, regardait une série quelconque à la télévision et partait se coucher.  Parfois, il allait jeter un coup d'œil à la titine dans le garage mais rien de particulier. Il était d'une banalité affligeante. Enfin ça c'était les soir où ça allait. Les soirs où ça n'allait pas, il faisait de nombreux cauchemars, se démenait comme il pouvait avec ses crises d'angoisse et ses peurs. Il croyait parfois encore entendre les bruits des explosions ou des bruits de balle. Même dans les films, ça le faisait sursauter comme si c'était dans la pièce. C'était moins violent que lorsqu'il était revenu de guerre. Il se rappelait encore d'une fois où il était parti se mettre à couvert sans bien y réfléchir.  En plein milieu de la rue avec des gens qui le dévisageait comme s'il l'était fou. La vérité, c'est qu'il l'était sans doute un peu.

Aleksy n'a pas fait attention à son contact avec Sixtine, lorsqu'il le remarque il se laisse aller à profiter de sentir la chaleur de quelqu'un contre lui.
"Elle n'est pas claire du tout. Et tu vas voir, ça s'améliore pas ensuite." lance-t-il sans réaliser tout à fait qu'il vient de montrer par là qu'il avait déjà vu ce film. Il espérait qu'elle ne trouverait pas cela étrange qu'il puisse retourner voir un film qu'il avait déjà vu avec elle. Le russe se rend compte qu'il crève d'envie de contact et qu'il en crevait bien avant déjà. Il aimerait passer son bras autour des épaules de Sixtine. Quand elle s'est penchée vers lui pour lui murmurer quelque chose, il a dégagé un peu son bras pour lui faire de la place, le posant sur la banquette derrière elle. Il suffirait simplement d'un geste. Un geste simple et il n'a pas l'impression qu'elle serait contre. Toutefois, il n'ose pas. Il ne parvient plus à oser comme cela. D'autant plus que c'est une gamine et une riche avec ça. Autant dire que c'était deux mondes qui entraient brutalement en collision. Pourtant avec elle, il oubliait. Il oubliait tout et c'était dans cet oubli qu'il avait envie de se complaire et de s'abandonner. Il se demandait si elle sentait qu'il était à deux doigts de se laisser aller. Trop habitué au contrôle et à la vie militaire, il tenait bon. C'était une gosse, pourquoi elle apprécierait ça de sa part ? Pour elle, c'était juste un vieux con un peu grincheux et qui faisait peur non ?

Il se forçait à penser comme ça pendant que le film continuait. Pourtant il n'avait pas bougé son bras e la banquette se contentant de l'avoir derrière Sixtine. Trop respectueux pour faire quoique ce soit d'autre. Il ne forçait pas le contact avec elle la laissant parfaitement libre de se poser contre lui ou au contraire d'avoir son espace. La séance poursuivit discrètement son cours jusqu'à ce qu'il se penche à son tour à son oreille pour lui souffler. " C'est ma scène préférée du film." C'était le fameux moment où Holly disait que c'était une chance qu'ils ne soient riches ni l'un ni l'autre. La scène était forte, elle représentait la mise sur un pied d'égalité des deux protagonistes et une sorte de retour à la réalité.

Il ne réalisa que bien plus tard que lorsqu'il s'était penché pour lui murmurer quelque chose, sa main s'était posée sur son épaule pour pouvoir se pencher vers elle et lui faire ce commentaire ô combien utile à l'histoire. Il allait la retirer lorsqu'il décida d'attendre de voir si la jeune femme avait une réaction quelconque qui lui indiquât ce qu'elle pensait.  Au moins, comme cela, il serait fixé.
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Dim 28 Mar - 17:17
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Sixtine
Hawkins

J'ai bientôt 21 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis étudiante et gosse de riche et je m'en sors trop facilement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis en couple avec un con et je le vis plutôt mal.


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- douce, attentionnée et positive, des allures d’ange quand elle sourit
- gosse de riche flottant au-dessus de la populace, ignorante plutôt que hautaine
- cendrillon en pantoufles de verre qui ne s’est jamais trop posée de question sur son environnement
- ancienne capitaine des cheerleader librée de l’ancien capitaine de l’équipe de football, du cliché de teenserie
- étudiante au beverly hills design institute
- prend des cours de full contact en scred et n’a absolument aucune confiance en elle



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Dove Cameron
Bon, bah il est d’accord. Honnêtement, elle ne s’était pas attendu à ce que le personnage joué par la légendaire Hepburn soit aussi déglingué. En tout cas, elle s’est décidée, elle ne l’aime pas. Elle est comme ça Six, elle se fait un avis tranché et rapide sur les gens. Mais elle change aussi rapidement d’avis en réalité. Sinon elle ne serait pas là à l’heure actuelle. Avec cet homme qui ne lui fait plus si peur que ça. Alors elle émet juste un grognement d’approbation en jugeant clairement la brunette du regard, avant de jeter un œil vers Kasparov, un sourire revenant naturellement se dessiner sur ses lèvres.

_ Je ne vous aurais pas imaginé fan d’Audrey Hepburn …

Elle ose plaisanter. Ses lèvres qui se pincent comme si elle regrettait la taquinerie mais elle ne peut pas s’empêcher de sourire comme une bécasse. L’image l’amuse assez en réalité même si elle se doute un peu que c’est hasard des programmations du drive-in qui l’ont mené à, visiblement, revoir ce film. Mais oui, c’est drôle et étonnement réconfortant d’imaginer un ours des cavernes dans son genre apprécier ce type de films. Ou pas, cela dit, elle n’en a aucune foutue idée, ça se trouve, ça le gave d’être tombé sur celui-là.

Elle aurait pu en déduire que non à son commentaire sur la suite du film sauf que les connexions de son cerveau se font brusquement la malle. Il y a ce contact, cette chaleur et ce poids soudain sur son épaule. Et elle panique. Ou en tout cas ça y ressemble. Même si elle a la même réaction qu’une biche coincée entre les phares d’une bagnole. Aucune. Pourtant elle sent ses nerfs se mettre en alerte et ses muscles se contracter. Ce sentiment de peur qui revient. Presque. Ça y ressemble beaucoup mais c’est plus … agréable ? Elle ne sait pas, Sixtine. Elle est paumée. Elle n'a jamais ressenti un truc pareil et elle ne sait pas du tout quoi en faire. Alors elle tourne ses grands yeux vers lui. Interrogative. Qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce que je fais ? Pourquoi je ne bouge pas ? Pourquoi ça bourdonne dans mon crâne ? Hein ? Qu’est-ce que je dois faire ? Respirer, déjà, ça lui paraît être une bonne option. Alors elle entrouvre les lèvres Six, inspire et tente de retrouver son calme. Mais elle sent bien trop clairement l’air descendre dans ses poumons, et ses muscles se tendre un peu plus.

Et puis il y a ce regard qu’elle n’arrive pas à soutenir, la gamine. Elle finit par baisser les paupières et par tomber sur un reflet clair sur le sol de la voiture. Un emballage. Une échappatoire. Alors elle se penche pour le ramasser et libérer son système nerveux de ce truc étrange qui venait de s’en emparer. Et elle respire, nettement mieux. Elle s’affaire pendant quelques secondes à ranger le bazar de sa fin de repas, mine de rien. Mais elle se sent mal, Sixtine. Il y a eu une seconde de soulagement et bien un malaise qui s’est aussitôt engouffré là où la panique s’était dissipée. Et ce n’est pas de la culpabilité, ou de la peur, non. C’est autre chose qui la pousse à ramener ses jambes sous elle, et à s’appuyer doucement contre Kasparov. Les pupilles dilatées vissées à l’écran. Même si ça cogne trop fort entre ses tempes.
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En un mot comme en cent, Kasparov était paumé. Il avait tenté de comprendre ce qui s'était tramée devant ses yeux mais il n'était pas l'homme le plus observateur. Il avait une compréhension basique des êtres humains mais ça s'arrêtait là. La jeune fille lui avait envoyé étrangement un grand nombre de messages contradictoires. Messages qui se voulaient dans les deux plutôt confus pour lui.  Elle ne s'était pas échappée de son contact comme si elle avait eu véritablement peur. Il y avait eu un moment de flottement, un moment étrange où tout sembla se passer au ralenti. La jeune femme l'avait regardée avec une forme d'incompréhension dans le regard. Et puis elle s'était penchée avait ramassé les déchets. Et maintenant se retrouvait de nouveau posé à moitié contre lui qui n'osait plus bouger un muscle de peur de la froisser. Il avait l'impression de se retrouver face à un oiseau qui attend le moindre bruit pour disparaître dans les airs.

Le film se continua sur cette ambiance étrange où il n'était pas mal à l'aise mais pas non plus ultra à l'aise. La sensation ne lui était pas désagréable  bien que peu familière mais elle l'empêchait de se concentrer sur le film véritablement. Aleksy avait beau être plus vieux, il n'en était pas moins un peu ignorant de toutes ces choses de la vie. Il s'était contenté de traverser les époques en tentant d'y survivre le mieux possible et c'était déjà énorme pour lui.  Au bout d'un moment impossible à déterminer, cela aurait pu être vingt secondes comme deux heures, le film finit et ce fut le moment de se dire bonne soirée. Pourtant Kasparov ne voulait pas vraiment se résoudre à la laisser vaquer à ses occupations. Il avait la surprise de constater qu'un petit pincement au cœur se faisait senti. Il détacha son étreinte de Sixtine. La chaleur sur son flanc disparut et il eut l'impression qu'on lui arrachait un bout de peau au passage. Il ne laissa rien paraître pourtant. Le chemin vers la voiture se fit dans un silence réflexif pour chacun d'entre eux. Il s'installa au volant de sa voiture et  et tourna la tête vers la jeune fille. " Mademoiselle, il est temps de retourner dans vos beaux quartiers, n'est-ce pas ?" lança-t-il avec un ton faussement noble qui ne lui allait pas vraiment mais qui avait le mérite du comique de situation. Il mit le contact pour la ramener jusque chez lui afin qu'elle puisse récupérer le moyen de transport par lequel était venue. Se rappelant que c'était un chauffeur, il lui fit une proposition : " Je peux te ramener chez toi si tu veux. J'ai déjà déposé la voiture de ton père là-bas. Il est tard déjà, c'est dangereux le soirs pour les jol..jeunes filles."  
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Sixtine
Hawkins

J'ai bientôt 21 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis étudiante et gosse de riche et je m'en sors trop facilement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis en couple avec un con et je le vis plutôt mal.


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- douce, attentionnée et positive, des allures d’ange quand elle sourit
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Dove Cameron
Elle aura peut-être suivi vingt minutes du film en tout, Six. Elle sait déjà que si on lui demande si elle a vu Diamant sur canapé, elle répondra non, parce qu’elle a rien compris du peut que son cerveau a enregistré. Le reste. No sait. Elle ne se souvient que de cette impression d’oppression bizarrement chaleureuse et et de l’espèce de bruit blanc par derrière son cheminement de reflexion chaotique. De ce qui est bien et pas bien. A faire et pas à faire. Argumentant aussi bien des côtés de la thèse que de l’antithèse (foutues dissertations qui la poursuivent jusque-là). Mais sans être fichue de se positionner. Alors elle bouge plus, Sixtine, fixant d’un air absent l’écran devant elle jusqu’à ce qu’il s’éteigne. Et qu’il faille rentrer. Elle n’a pas envie. Mais elle est aussi prête à se taper un sprint du drive-in jusque sous sa couette pour gueuler dans un oreiller. Donc encore là, elle reste dans le juste milieu, rassemblant ses affaires et suivant Aleksy vers la sortie. Aussi mécaniquement que son hochement de tête pour accepter sa proposition de la ramener chez elle. Et puis elle se dit qu’elle aurait mieux fait de prendre un taxi, ç’aurait éviter le silence persistant entre eux d’eux. Et elle aurait peut-être pu faire autre chose que regarder les lampadaires défiler en comptant ses doigts jusqu’à ce qu’elle reconnaisse la grille qui entoure la propriété Hawkins. La gamine à juste une seconde d’hésitation en levant les yeux faire son chez elle. Assez pour laisser les commandes à une impulsion. Alors elle se retourne vers son compagnon de la journée et se hisse à sa hauteur pour déposer un léger baiser sur sa joue, un “merci” chuchoté juste avant que la portière de claque et qu’elle ne s’enfuit à toute allure s’enfermer à double tours derrière ses murailles.

C’est qu’après une douche et un semi-coma d’une demi-heure étalée sur ses couvertures qu’elle a tiltée, la blondinette. En duo de grandes personnalités sociables, n’est-ce pas, ni l’un ni l’autre n’avait eu l’idée, la présence d’esprit, ou le courage de demander le numéro de téléphone de l’autre. Six rassemble ses dernières miettes de courage pour trouver le numéro du garage d’Aleksy (l’idée de tomber sur un répondeur aidant franchement dans la démarche). Bip sonore et elle se lance, le palpitant à 135 battements par minute. “Salut, c’est moi. Euh… Sixtine. J’viens de capter qu’on n’avait pas échangé nos numéros… Donc bah voilà le mien. Si vous voulez qu’on … enfin comme vous voulez. Voilà. Bonsoir. Enfin, bonne journée plutôt.” Et après ça, elle hurle enfin dans un coussin. Parce que c’était franchement nul.

Pas tant que ça visiblement, puisqu’elle avait reçu un texto le lendemain. Textos qui s’étaient transformés en ce qui ressemblait à une conversation. Et puis il y avait eu d’autres .... entrevues. Plus ou moins organisées. Six se surprenant à lui apporter un café au garage après ses cours. Ils s’étaient étrangement mais simplement installés dans le paysage de l’un et de l’autre. Bémol du côté de la princesse, qui invente des excuses bidons pour s’éclipser de la demeure familiale. Mais tant pis. Faut juste trouver un mensonge qui colle avec ses fringues, parce qu'elle ne peut pas s’empêcher de se faire jolie, la gamine. Enfin plus que d’habitude. Et puis il y avait eu l’épisode de l’assiette. Un jour chez Kasparov, où Sixtine était tombée nez à nez avec une fichue assiette accrochée au mur. Elle avait dû cligner des yeux plusieurs fois pour être bien certaine que sa vue ne lui jouait pas des tours. Elle avait fait un effort pour ne pas rire, c’est pas poli, mais ça c’était soldé par un espèce de bruit de cochon et un vrai rire. Ok, si, c’est moche y' a pas à tortiller. Alors elle s’était posée innocemment près d’Aleksy, lui faisant tout autant innocemment que son intérieur lui faisait penser à celui de la grand-même veuve/célibataire/propriétaire de multiples chats d’une amie. Bref, le rendez-vous était pris. Shopping déco la semaine suivante.

Elle débarque en grandes pompes, la gamine. Complètement désaccordée entre la camionnette de location (oui elle est un poil extrême des fois) et son ensemble short croptop blancs parsemés de gros tournesols. Un déménagement ou la fashion week ? On ne sait pas. Sans doute le déménagement de la fashion week. Elle a klaxonné comme un gros beauf en arrivant devant chez Aleksy et l’attend devant son engin, vraiment fière d’elle.
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Aleksy n'avait pas forcément repensé à tout ce qui s'était passé entre eux. Ce n'était pas parce qu'il avait la mémoire courte ou des problèmes de mémoire liés à son grand âge mais plus parce qu'il ne savait pas quoi penser. Alors, ne sachant pas quoi penser, il avait simplement décidé que c'était probablement plus simple de ne pas penser. Et puis ça permettait de profiter un peu de la vie telle qu'elle était. Comme ça pas besoin de tout anticiper tout le temps. Kasparov n'était de toute façon pas de ces gens qui appréciaient de se prendre la tête outre mesure. Il préférait se dire que les choses étaient plus simples lorsqu'elles étaient considérées simplement.

Il y aurait eu à redire sinon. On aurait pu considérer que c'était étrange pour un homme de son âge que d'échanger des sms à longueur de journées avec une gamine tout juste majeure (peut être même pas majeure, il réalisa avec effarement qu'il ne savait même pas quelle âge elle avait véritablement) Mais là où certains y aurais certainement trouvé à redire, il était un peu plus heureux depuis qu'il la connaissait. Et ce un peu ça voulait dire beaucoup pour lui. Même ses collègues trouvaient qu'il avaient l'air de meilleur humeur. L'un d'entre eux en avait même fait la remarque et il n'avait pris qu'un demi grognement en réponse ! Ce qui était en soit une sacrée victoire. Même lui avait été surpris de ne pas se faire envoyer chier d'un regard noir et d'un grognement. Evidemment, il se faisait un peu asticoter mais il se contentait de ne rien répondre. Quelques-uns un peu trop curieux avait jeté un coup d'œil sur son téléphone mais n'étaient pas parvenus pour autant à voir de quoi il retournait.

Finalement après un petit incident impliquant Sixtine et une assiette, il se retrouvait à devoir aller faire le shopping avec la charmante demoiselle ci présente. Il n'avait pas véritablement de goût en déco. Ou plutôt, la décoration n'était pas suffisamment importante dans sa vie pour qu'il se sente investi du besoin de transformer chez lui en un lieu plus convivial. D'ailleurs, il avait des goûts plutôt standards et sobres. Pour sa défense, lorsqu'il était revenu de la guerre, il s'était surtout intéressé à essayer de se reconstruire une vie de civil. Enfin, c'était une piètre excuse car même avant, c'était sa précédente petite amie qui avait décoré chez eux. D'ailleurs, elle avait tellement décoré chez eux que ça n'était pas vraiment chez lui.

Il pouffa doucement lorsqu'il l'a vu arriver et claxonner, montant de bonne grâce à ses côtés. "Normalement, c'est plutôt moi qui conduit mais cette fois, je vais me contenter de râler quand tu fais des bêtises. En revanche, je ne sais pas si ça valait bien le coup de louer un camion. Tu crois qu'on va avoir autant de choses que cela à ramener ?" demande-t-il commençant à se rendre compte qu'il devrait peut être commencer à être inquiet. Son budget à lui n'était certainement pas indéfiniment extensible. "Je ne suis pas Crésus non plus, je tiens à le rappeler avant de me retrouver avec des "ottomans" à juste 5000 euros". Il se permet de faire cette petite boutade certain qu'elle ne lui en voudra pas. Ils commençaient à s'apprivoiser un peu l'air de rien. Au début, ils étaient aussi mal assortis que le soleil et la lune mais aujourd'hui même s'ils n'avaient pas l'air mieux assortis, ils commençaient à se comprendre. Du moins, avait-il cette impression diffuse. Il agrémenta cette phrase d'un sourire de travers.
 
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Dove Cameron
Elle se serait presque insurgés, miss Sixtine, si Aleksy ne risquait pas bel et bien de râler pendant le trajet. Voir même de lâcher deux ou trois jurons de frayeur. Pas qu’elle ne sache pas conduire la petite, mais sa propre voiture étant deux fois plus petite, elle avait un peu de mal avec le gabarit de la camionnette. Enfin pas la peine d’en causer, il allait bien le voir par lui-même. Très rapidement. Par contre, c’est plutôt sur la suite qu’elle marque un temps de réflexion, la bouche ouverte, avant d’avouer :

_ En vrai j’en sais rien je fais toujours tout livrer …

#Princesse, t’as cru quoi ? Elle hausse les épaules innocemment avec un sourire un peu gêné mais préfère prendre ça à l’autodérision. Va bien falloir qu’elle s’habitue à assumer son passé et son présent de rich kid. Et qu’elle fasse de son mieux pour gommer ses mauvaises habitudes petit à petit. Elle rit de bon cœur à la mise au point budget d’Aleksy, tentant d’estimer au passage le prix de ceux qui sont à la maison. Elle reprend la route et secoue doucement la tête.

_ Non, non. Surtout qu’à ce prix là j’peux m’acheter quatre ou cinq paires de chaussures. Alors faut pas pousser non plus.

Elle lui jette un regard en biais, retenant un sourire du bout des incisives plantées sur sa lèvres inférieure. C’est une blague. Oui. Et non. Parce que c’est vrai aussi. Mais soudain remis en perspective, c’est hautement ridicule. Et ça la fait marrer.

_ Niveau compta ça devrait aller. Par contre là où il va falloir être ferme c’est en termes de formes et de couleurs. Faut pas me laisser divaguer. Sinon vous allez vous retrouver avec un intérieur tout blanc, rose et doré, et le look princesse, ça ma va beaucoup plus qu’à vous. Sans offense, bien sûr.

Elle est vingt milles fois plus à l’aise, Sixtine. Nettement plus bavarde. Beaucoup plus prête à plaisanter, à propos d’elle, à propos de lui, ou à propos d’autre chose. Carrément plus expressive aussi avec ses mains pas foutues de restées sur le volant, trop occupées à ponctuer ses dires. Mais il y a le vouvoiement qui est resté là. Encore coincé. Elle n’arrive pas à se voir lui disant “tu” même si elle a déjà tenté d’imaginer. Elle ne sait pas bien pourquoi elle bloque encore là-dessus, mais elle a décidé, pour une fois, de ne pas s’en préoccuper et de faire comme ça viendrait. de toute façon, ce n’était pas le point le plus important de leur relation, ni la seule bizarrerie qui allait avec. Juste leur présence simultanée dans cette bagnole de location semblait être une anormalité. Mais de ça aussi, elle se foutait pas mal, parce qu’il n’y avait personne d’autre avec qui elle aurait voulu partager cet habitacle.

Ils profitent du trajet pour faire une mise au point sur les goûts d’Alkesy en matière de déco d’intérieur. Ou plutôt elle lui tire les vers du nez. Des vers dont il n’était même pas au courant de l’existence. Sérieusement, une séance d’hypnose aurait peut-être été plus efficace. Ça aurait fait remonter des trucs enfouis, peut-être. Mais elle est à deux doigts du désespoir, la blondinette, devant le manque d’avis de son interlocuteur, sur la question des luminaires. Tant que ça fait de la lumière… AAAAAAHH !!! Help ! C’est qu’elle a faillit se fâcher. Avant de se rendre compte qu’elle parlait vachement fort et de devenir toute rouge et redevenir plus mesurée. Bref, arrivés sur le parking, elle se tourne vers Aleksy avec la tête du gosse qui a fait une bêtise.

_ Euh par contre je ne sais pas du coup garer ce machin …
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Aleksy Kasparov
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43 ans - Mécano dans la restauration de vieilles bagnoles pour les riches. - Grogne plus qu'il ne parle - Cogne plus qu'il ne cogite - Ancien vétéran avec un PTSD non suivi - Classe basse/moyenne de la population.




Il lui jette un regard moqueur, l'air de dire " rien que ça et bah princesse." C'était un peu devenu son petit sobriquet. Du moins il la surnommait ainsi dans sa tête. Ça n'avait rien de méchant ou d'avilissant, c'était ce qu'elle lui évoquait avec ses longs cheveux blonds et sa palette de couleurs résolument pastel. (il avait appris au cours d'un mini cours sur la mode et le stylisme qu'il avait eu la primauté d'avoir)

"Un jour je t'emmène dans un magasin à 2 dollars, tu seras impressionnée par tout ce qu'on peut acheter à si bas prix. Qui sait peut être que tu prendras goût à ce qu'on aime nous, les humbles paysans." Ses phrases s'étaient rallongées à force de traîner avec Sixtine. Maintenant, il parvenait à maintenir une conversation presque plaisante avant plus d'individus. Ce qui constituait une avancée pour le moins remarquable. Pour un peu, bientôt il serait le boute-en-train du coin. Ne vous affolez pas, même lui n'y croyait pas chers lecteurs.  

Il avait commencé à la tutoyer depuis un certain temps. Vouvoyer c'était pas tellement dans sa nature. Ça faisait trop guindé, et la différence entre Sixtine et lui était déjà bien assez abyssale sans avoir besoin de rajouter ce genre de marques aristocratiques.

"Je suis pas certain que ça soit les bonnes couleurs pour mon teint." lance-t-il avec un ton faussement précieux. Il a appris au cours du temps à laisser filtrer un peu plus d'émotions. Il se lâche un peu plus et se permet même d'être presque expressif. Néanmoins, ce fut très compliqué pour lui de répondre aux questions de la jeune fille. Il n'avait jamais réfléchi à ce genre de choses. Il aimait bien les couleurs profondes et relativement sombres, quelque chose de sobre et épuré. Rien de trop "franfreluchant". Il aimait bien les choses fonctionnelles aussi. Il fallait donc que ça soit simple et fonctionnelle. Il y avait, il trouvait, une certaine beauté dans le dépouillement bien qu'il ne fut pas un de ces architectes suédois minimalistes dont on parlait à la télévision. Ses avis n'ont pas l'air suffisamment détaillés pour la jeune fille qui a l'air de faire de son mieux pour ne pas montrer son agacement. Il sourit, pensant intérieurement qu'il la laisserait sans doute acheter n'importe quoi qu'elle juge joli, il a envie d'avoir un peu plus d'elle chez lui. Il sait qu'il n'a pas vraiment de goût mais elle, elle en a. De la même manière que lui s'y connaît en mécanique, elle a son domaine d'expertise. L'homme trouvera cela déjà très beau en soit si ça a été choisi pour lui faire plaisir. Cependant, il s'est bien gardé de dire cela.

Devant son air tout perdu, ils changent de place et il gare la camionnette sans trop de difficulté. La brave bête n'est pas récalcitrante.  Il est à présent le temps de s'engouffrer dans le ventre de la bête. L'homme se retient de faire un retour à la camionnette en voyant la taille du truc. Pourtant il tient bon. Ils attrapent un de ces gros caddies qu'on trouve là et c'est ainsi qu'il pénètre dans un univers rutilant de luminaires et porte-serviettes. La plupart des objets, honnêtement il les découvre. Pourtant, il n'est pas parti si longtemps à la guerre. Aucun avis ne sort et il laisse Sixtine tourner autour de lui et faire les courses comme une démente alors qu'il hoche la tête mettant simplement son veto pour ce qui ne lui plait pas du tout. Et puis, à un moment il s'arrête devant un petit meuble vitrine. Le meuble est fermé et entièrement en verre. Chacun des étages est également en verre. C'est un meuble blanc d'exposition pour les petits objets fragiles. Sans réfléchir plus, l'homme s'en saisit et le pose dans le caddie regardant Sixtine comme si elle allait lui dire de ne pas le prendre. Comme s'il lui demandait l'autorisation tacite de le faire.

"On peut prendre ça, ça ira avec la déco ? Si ça va pas, j'aimerais bien en avoir un mais on peut choisir un autre. C'est juste que j'aime bien celui-là" grommelle-t-il dans le fond de sa barbe. Il espère qu'elle ne lui demandera pas ce qu'il compte y ranger. C'est une des passions dont il a un peu honte car pour le coup ça fait un peu vieille grand-mère. Il collectionne les représentations d'animaux en verre. Il a toujours eu une grande passion pour le travail du verre. S'il n'avait pas été mécano, c'était sans doute par là qu'il se serait tourné. Malheureusement, ne pouvant en vivre, il avait remisé ses rêves au placard. Les gens pauvres n'avaient pas le luxe de se payer des rêves de toute façon.  Il conservait toutefois certains objets ayant eu l'occasion une fois ou deux d'en faire lui-même ou en ayant acheté.  Nulle doute que si elle savait tout cela, elle viendrait se moquer de lui.
 
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Sixtine
Hawkins

J'ai bientôt 21 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis étudiante et gosse de riche et je m'en sors trop facilement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis en couple avec un con et je le vis plutôt mal.


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- douce, attentionnée et positive, des allures d’ange quand elle sourit
- gosse de riche flottant au-dessus de la populace, ignorante plutôt que hautaine
- cendrillon en pantoufles de verre qui ne s’est jamais trop posée de question sur son environnement
- ancienne capitaine des cheerleader librée de l’ancien capitaine de l’équipe de football, du cliché de teenserie
- étudiante au beverly hills design institute
- prend des cours de full contact en scred et n’a absolument aucune confiance en elle



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Dove Cameron
Aleksy à la rescousse, la camionnette est rapidement rangée entre deux autres véhicules. Manoeuvre qu’elle n'aurait jamais tenté d’elle-même. Ils peuvent enfin tous les deux se diriger vers le magasin et farfouiller pour trouver leur bonheur. Ou plus lui pousse le chariot avec une tête entre l'enterrement et la prise de sang, et elle qui papillonne à droite à gauche. Prenant parfois des objets pour les reposer dans la seconde d’après parce que y en a un autre mieux plus loin. Sixtine fait de son mieux pour respecter les consignes d’Aleksy, partant sur des trucs plutôt sobres et/ou géométriques. C’est son truc si elle ne peut pas se lâcher dans le baroque. Elle en profite au passage pour lui donner un cours gratuit sur la déco d’intérieur. Les matières mat qui sont ca-nons mais à proscrir si t’as pas de femme de ménage par exemple. Ou le blanc qui est archi necessaire dans un intérieur comme chez lui puisque les murs ne le sont pas et qu’il faut apporter un minimum de lumière. Point sur lequel il a l’air plus sceptique. Mais la gamine ne doute pas un instant que les ours des cavernes ne sont pas hyper branchés apport de lumière au fond de leur grotte. Et bah tant pis pour lui, il va falloir s’y habituer. Madame Hawkins a pris le lead des opérations. Urk. Non. Pas madame Hawkins. C’est sa mère, ça…

Un peu perdue dans cet imbroglio patronymique, Six manque de trébucher dans le vide en voyant Aleksy se mettre à participer à cette séance shopping. Elle le regarde avant de grands yeux avant de se dire que ce serait plus judicieux de regarder le mobilier qu’il tient entre ses grandes paluches.

_ Euw oui, oui, ça va avec tout. En plus c’est bien c’est fermé. Le problème avec le verre c’est la poussière et les traces de doigts.

Règle numéro trois, oui oui. Mais elle reste plantée là, les paupières papillonnant à fixer les petites étagères transparentes.

_ Vous allez mettre quoi dedans ?

Non parce que là, elle ne voit pas. Bon, elle n’a pas vraiment inspecté son chez lui donc elle se dit qu’elle a peut-être râté un truc, mais il n’y a rien qui lui vienne à l’esprit. A part … des vis, des écrous et des trucs de mécano, mais ça serait franchement bizarre. Enfin tant pis, ça ne la regarde pas de toute façon. Elle se secoue et reprend leur chemin en le taquinant au passage.

_ Tant que ce n’est pas pour y mettre vos assiettes …

#Traumatisme. Elle gazouille la blondinette, plus qu’elle ne rit et s’échappe dans la suite des allées qui se verdit grandement. Les plantes. Elle se promène entre les rangées avant d’attraper un gros bocal en verre fermé d’un bouchon de liège dans lequel est reproduit un petit écosystème de terre, de cailloux et de plantes grasses. Puis va le coller entre les pattes d’Aleksy plutôt que dans le chariot. Sait pas bien pourquoi sur le coup. Peut-être parce que ça, c’est un bout d’elle.

_ J’adore ça. J’en ai plein dans ma chambre. Le truc avec les plantes c’est de savoir si on peut et si on sait s’en occuper. Si c’est pas le cas bah on prend ça. Ou des cactus. Ou des plantes en plastiques au pire. Mais il faut du vert !

Point sur lequel elle ne dérogera pas, un index en l’air pour appuyer sa déclaration. Et elle le pousse, figurativement hein, vers les plantes pour qu’il y fasse son choix tout seul comme un grand. Puisqu’il est lancé maintenant… Elle recule d’un pas, les bras croisés. L’air de dire “t’es tout seul sur le coup là, courage mon grand”. Enfin sans le “mon grand”, même toute seule dans sa tête, elle n’a pas pris cette confiance. Mais cette fois elle est décidée à le laisser faire ses choix tout seul alors elle ne bouge pas et se contente de l’observer. Et ça lui apporte une sorte de réconfort inattendu. Une chaleur entre les côtes et un doux sourire sur les lèvres.
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Lun 24 Mai - 20:29
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Toujours à 100 à l'heure cette Six. Elle avait de la cocaïne dans ses cocopos ou bien ? Enfin, pas que ça le dérangeait vraiment mais il y avait une telle jeunesse et un tel enthousiasme en elle que ça l'entrainait systématiquement. Il aurait dit oui à presque n'importe quoi, sauf un truc rose peut être, pour voir ses petits yeux de princesse s'émerveiller devant le monde. Car tout prenait une nouvelle couleur et un nouveau sens lorsqu'il la voyait gambader. Aleksy se sentait presque quelques années plus jeunes, il voyait dans à travers ses yeux. Il revoyait les douceurs et les rondeurs de ses joues d'enfants. Par elle, il se rémémorait sa jeunesse et ses rêves perdus quelque part dans le néant de la vie. Parfois, il parvenait même à entrevoir l'avant-guerre, la naïveté dont il avait fait preuve en arrivant sur un champs de bataille. Il était encore jeunot lorsqu'il s'était engagé dans les militaires. Tout juste dix-huit ans. Tout juste après une énième dispute  familiale qui avait bien failli en venir aux mains. Son vieux avait aussi bien le levée de coude que la main facile. Ce qui mélangés ensemble entraînait souvent une explosion de violence. S'il était parti ce soir-là c'est parce que c'était lui qui avait bien failli le tuer. Il avait fait quelque chose d'impardonnable pour Aleks. Qu'il lui cogne dessus c'était encore ok mais il avait tenté de s'en prendre à sa mère et ça, ça il avait pas pu supporter. Ne voulant pas le tuer et empreint de la violence de sa jeunesse, il s'était retrouvé le lendemain, après une nuit à la belle étoile, devant un bureau pour s'enrôler. Et aujourd'hui, improbablement, il était là avec ce petit bout de lumière dans un magasin IKEA.

La vie était quand même pleine de surprises. Encore plus depuis qu'il avait rencontré la jeune femme et il se sentait revivre. Ou du moins avec elle, il se sentait comme le gamin de dix-huit ans qui faisait des conneries avec ses potes pour ne pas être chez lui. Quand la rue leur appartenait qu'il se drappait dans la nuit pour faire mille et une conneries. Il ne répond pas vraiment à la question de Sixtine parce que dans le fond il a toujours eu un peu honte de sa petite passion pour les animaux en verre. Et puis, il sent que ça n'est pas forcément encore le moment de lui en parler. Même si la jeune fille lui rappelle sa petite licorne en verre fragile et magnifique à la fois. C'est aussi la seule chose qui lui donne un tant soit peu le sourire. Comme Sixtine.

"Arrête un peu ou je t'en offre une pour ton anniversaire, ça t'apprendra. Et je serais très très déçu si tu décides de t'en débarrasser. "  Et puis, sans plus d'explications ou presque elle l'entraine vers les plantes vertes. Il passe un long moment à regarder un peu paniqué à l'idée de devoir choisir quelque chose de vivant dont il devrait s'occuper. Ce n'est pas qu'il n'aime pas les plantes, c'est juste qu'il peine déjà à s'occuper de lui-même alors d'une plante, ça lui semble complètement improbable. Pourtant, pour faire plaisir à Sixtine, il ne se démonte pas. Il choisit une plante grasse qui se place en suspension et ramène six mini cactus. Six comme Six mais il ne se permet pas de le dire ou même de sous entendre que c'est pour ça qu'il en a pris autant. Ah et puis il les trouvait mignons.

"Je n'arrivais pas à choisir alors j'en ai pris plusieurs. Il leur faut des pots aussi ? " demande-t-il aussi perdu qu'un enfant qui essaie d'apprendre à lire pour la première fois. Il prend un air de chiot battu. "C'est compliqué tout ça quand même."  bougonne-t-il mais avec une certaine douceur dans la voix. En fait depuis qu'il la connait, il s'est considérablement adouci. Ses collègues lui ont même dit spontanément bonjour avant-hier, ce qui vu sa réputation de bouledogue tenait un peu de l'exploit. " Qu'est-ce qu'il faut encore ? Est-ce qu'on pourrait prendre quelques tableaux pour décorer les murs peut-être ?". C'est qu'il commencerait presque à se prendre au jeu de la décoration.


 
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Lun 24 Mai - 21:14
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- gosse de riche flottant au-dessus de la populace, ignorante plutôt que hautaine
- cendrillon en pantoufles de verre qui ne s’est jamais trop posée de question sur son environnement
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Elle essaye de pas trop y penser, Six, surtout pas dans le moment présent. C’est plutôt toute seule dans son lit le soir que ses pensées se mettent à tourner dans tous les sens dans sa petite tête. Qu’elle se sente bien, là, et pendant tous les autres moments qu’elle partage avec Aleksy, elle l’a admis, et a arrêté de se torturer sur le sujet. Ou bien elle a juste enfouit tout ça et se contente de se répéter que tout roule et que tout est normal. Mais sur ce sujet, elle arrive à être un peu en paix. Assez pour être sereine aujourd’hui en tout cas, et le regarder déambuler parmi les plantes vertes avec tendresse. Non, ce qui la choque de plus en plus à chaque fois c’est … pourquoi pas avant ? Pourquoi elle n’avait encore quasiment vécu ça avec personne. Sauf peut-être avec Aliénor mais … six ans c’est énorme entre deux sœurs. Et ça faisait déjà bien longtemps qu’elle avait quitté la maison. Soupire qui éclipse ces pensées en même temps qu’Aleksy revient les bras chargés. Le sourire qui revient aussi vite et elle l’aide à se débarrasser des plantes en les posant sur le chariot une par une.

_ C’est pas obligé. J’aime bien les petits pots en terre pour les cactus. En plus, les pots coûtent aussi cher que les plantes.
Elle lève les yeux au ciel sur cette dernière remarque, clairement ça la gonfle de mettre deux fois le prix pour “un seul truc” même si elle en a large les moyens. Ouais, elle en a large le smoyens et elle arrive à se plaindre des prix. Elle pouffe doucement en tentant de tourner le truc à la rigolade.
_ Dit-elle … Non mais comme quoi c’est vraiment une arnaque.
Mais oui, mais oui, essaye donc de te justifier.

_ Ca va aller, on a bientôt fini. Enfin après faut tout installer ...
Il a l’air quand même un peu désabusé et lassé, le pauvre Aleksy. En même temps, elle ne l’a pas épargné avec sa master class improvisée, la petite Sixtine. Alors elle tente de le réconforter, mais il la surprend en attaquant de lui-même la suite des événements. Assez pour qu’il lui faille deux secondes pour articuler une réponse.

_ Oui, on peut ! Un pour chaque assiette. Elles doivent toutes disparaître !
Etrange démarque qu’elle propose là, Six, mais ça l'a définitivement marquée. Elle lui en reparlera sans doute dans dix ans. Enfin … s’ils se voient toujours dans dix ans ? Etrange pensée qui la traverse là. Mais elle hausse les épaules pour elle-même avant qu’ils ne reprennent leur route.

_ Oh !! Vous savez le portrait de qui ils vendent TOUJOURS dans ce genre de magasin ?? Attendez, essayez de deviner, j’vais le chercher, j’suis sûre et certaine qu’ils l’ont !

C’est souvent les mêmes affiches encadrées que l’on retrouvent dans les magasins de décos de milieu de gamme comme ceux-là. Les panoramiques de villes, les chiens à diadèmes, les animaux géométrique, et surtout … SURTOUT. Elle revient au bout d’à peine une minute la gamine, tableau retourné entre les mains pour ne pas dévoiler la réponse de suite.

_ Alors ? Une idée ?
Une seconde de suspens encore avant qu’elle ne fasse pivoter le cadre entre ses mains et que Audrey Hepburn n’apparaisse aux yeux d’Aleksy. La fameuse. Leur première, étrange, soirée ensemble. leur premier film qu’elle avait eu grande peine à suivre, et qu’elle avait re-regardé toute seule chez elle pour essayer d’y comprendre quelque chose.
_ Vous avez une place pour Holly Golightly ?

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