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LE TEMPS D'UN RP

« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache

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Ven 21 Avr - 19:11
Le contexte du RP
La situation


« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache Clearw10

Ídaahę , -L'Idaho- , le pays des mille eaux, est une contrée sauvage se situant au nord ouest des montagnes rocheuses sur le continent américain. La tribu des Schitsu'umsh, « Ceux qui ont été trouvés ici »  y vit en paix, campe sur les rives des lacs et des ruisseaux, parcourt les eaux en canoë, les forêts et les montagnes à cheval. C'est un peuple commerçant ayant des liens forts avec d'autres tribus notamment les Comanches. Les trappeurs et les colons leur donneront le nom de « Cœur d'Alene » en référence à la dureté du poinçon, de leur sens des affaires.

La colonisation débutant au XVI ème siècle brise sans pitié l'équilibre naturel qui régissait ces peuples autochtones. Un génocide est en marche et les vieux sages ne parviendront pas à l'empêcher. La tradition orale a résisté cependant à cet enfer : voici l'histoire improbable que l'on raconte encore aujourd'hui aux enfants des ancêtres amérindiens. L'authenticité devenue légende...

« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache Shosho10

Hiver 1863, le long de Bear River

@Houmous

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Lun 1 Mai - 14:50
« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache Meika210
Meika
J'ai 25 ans, je vivais paisiblement avec ma tribu dans l'Idaho. J'étais Meika, la fille du chef Black Eagle qui veut dire "belle âme" mais aujourd'hui mon esprit est sombre et laid obsédé par la vengeance.  À cause des envahisseurs blancs , je suis veuve et je le vis atrocement.

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« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache Idaho10

Native american

Bleu marine

Au creux de l'hiver, une brune transie emplie d'étoiles entourait les tipis. Il faisait tellement froid que les sources d'eau s'étaient figées dans une épaisse couche de glace, obligeant à en briser de gros morceaux afin de les fondre sur les feux. Demain sera un jour de détente. La tribu passera la journée à l'abri de ce vent glacial qui faisait tinter les congères autour des branches des arbres. Petits et grands se retrouveront en famille après une longue nuit de rêves et de repos.


***

Tranquille, le ventre presque plein, Meika se préparait à passer une autre nuit à environ 250 miles au nord de Bear River. Les jours s'allongeaient en cette fin de printemps, elle suivait le rythme du soleil, s'endormant plus tard, se réveillant plus tôt avec l'aurore. Elle jeta un œil aux alentours, vérifia les nœuds de la courte toile accrochée entre deux branches. Il s'en amusait toujours, ironisant avec ce sourire...ce sourire qu'elle aimait tant. Elle, n'en démordait pas, rassurée d'éviter ainsi les bestioles nocturnes qui pouvaient lui tomber sur le nez pendant son sommeil. Eh quoi ! Sans ce toit éphémère, te souviens-tu ?, nous aurions été mordus par ce crotale des prairies qui s'était enroulé sur le tissu juste au-dessus de nos têtes ! Sans cela...Imagine qu'il ait rampé sur nous !
Elle eut mal, si mal de ce temps-là. Au loin, un cri de loup se fit entendre. Le chien leva les oreilles, un œil, l'Apaloosa se racla la gorge. Et puis vint la grande lumière du couchant.

***

Rouge

Une nuée de hyènes, de chacals affamés de chair et de mort. Cris ! Hurlements ! La danse des corps qui rebondissent sur les pierres, ceux que l'on traîne derrière le cheval au galop.


La terre s'ensanglantait

Gorges tranchées ! Ventres violés ! Et ces enfants, pendus par les pieds dans les tenailles mortifères des mains blanchies des soldats. Folie meurtrière qui éclate les crânes sur le rocher, la glace, l'écorce...

Et les sanglots saignaient

Son visage, qui n'en était plus un. Ses lèvres, si douces, agglomérées en un tas de viande bouillie à sec. Ses yeux, dissous, révélant la couleur salement vineuse des orbites éclatées. Les côtes arrachées découvrait son cœur.

Sur la béance de l'Enfer


***

Elle prit son élan et d'un coup de hanche se cala sur le dos du cheval rênes en main puis siffla brièvement signifiant le départ à Maska*. Elle voyageait léger, armée pour se défendre, pour tuer : le grand couteau, le fusil Sharps, l'arc, les flèches. Ils étaient à Lui, liés ici bas pour un haut dessein. Aucun ne ratera sa cible.

La journée s'annonçait chaude et agréable. L'indienne pressa les flancs de sa monture pour qu'il accélère sa cadence. Elle souhaitait traverser la plaine avant que le soleil n'atteigne son zénith puis chassera un gibier dans la grande forêt qui menait à la prochaine ville. Elle avait faim.


Houmous
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Houmous
Dim 2 Juil - 17:17

Duncan, l’étranger
J'ai une trentaine d’années et je vis sur les routes d’Amérique. Dans la vie, je suis un genre de chasseur de prime et je m'en sors merveilleusement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis sur la piste de Arthur MacCarthy, un riche industriel et tueur d’indiens.

Informations supplémentaires ici.

Cette fois-ci, il s’appellerait Duncan. Duncan, c’était bien. Duncan, c’était simple. C’était le genre de nom suffisamment original pour que les gens le remarquent mais pas assez pour qu’ils se posent des questions. Ils se diraient « Oui, monsieur, j’ai rencontré un Duncan. Il avait un chapeau noir et un six coups à la ceinture. » ou bien « Duncan ? Vous l’avez raté de peu, il vient de prendre le train. Il y a un problème avec Duncan ? ». Duncan porterait la barbe et serait un prospecteur. Comme ça, dès que possible, il se défausserait de ses favoris pour adopter une apparence plus distinguée. Duncan parlerait avec un accent texan aussi. Comme ça, quand il mettrait les voiles vers Minneapolis pour retrouver son contact, les enquêteurs auront l’impression de poursuivre un fantôme en partant vers le Sud.
 
Les derniers préparatifs réalisés dans le train, l’étranger descendit à Boise. Comme à son habitude, il acheta un cheval en marchandant longuement sur le prix et but abondamment pour fêter son achat avec l’éleveur. D’une certaine manière, tromper l’ennui et noyer le poisson pouvaient se faire tout à la fois. Ces soirées avant les expéditions étaient absolument nécessaires pour parfaire sa couverture et se détendre. Il montrait une photo de Hollie, la bonne femme qui était supposée l’attendre où qu’il soit censé retourner après avoir fait ce pour quoi il était de passage dans la région. Il parlait de Butch, son gamin adorable et turbulent avec détails et force anecdotes. Et l’espace d’une soirée, Duncan devenait réel pour ces gens qu’il croisait. La prochaine fois, quand il serait quelqu’un d’autre, ce serait sa mère qui l’attendre à Ocean City peut-être. En pratique, c’était en écoutant ces gens raconter leurs vies qu’il trouvait les histoires de ses futurs personnages. Il prenait le temps d’en noter, grattant dans un petit carnet pour se souvenir au fil du temps quand il avait un moment.
 
***
 
Déjà plusieurs jours que Tornado forçait dans le vent. La rocaille montagneuse ne rendait pas le trajet des plus rapides. Qui aurait pu le distinguer d’un trappeur qui partait en expédition pour les peaux ou d’un orpailleur qui cherchait son filon ? Duncan était à la fois tout ça et rien de ça. Il prenait la forme qui s’avérait la plus pratique sur le moment. Alors, par commodité, Duncan s’était mis en route pour les travaux de la MacCarthy and Brothers. Il avait entendu que cette société travaillait à monter le rail entre Preston et Jackson. Comme tant d’autres, Duncan cherchait à travailler pour gagner sa croute et peut-être pouvoir un jour acheter son propre lopin dans la région. Cultiver, y a rien de mieux après tout…
 
Les haltes étaient rares. Il préférait se reposer dans des villes plutôt que risquer de se retrouver sur des terres indiennes. Dans la région, il savait que les indiens grouillaient. On était dans le Nord de la nation Paiute après tout. Les comanches, en particulier, s’avéraient de redoutables guerriers. Il avait du mal à croire que ces peuples acceptent qu’une compagnie installe des rails sur leurs territoires. Pour en avoir le cœur net et mieux estimer la force de frappe de la compagnie MacCarthy, il se décida d’étudier la question. 
 
***
 
Duncan avait pu glaner des informations sur les combats entre les mercenaires de la compagnie du rail et des Paiute locaux. Un barman lui avait même confié que la peuplade indienne était surprenamment plutôt appréciée des locaux. Il arrivait que l’un de leurs membres vienne échanger des apaloosas contre un fusil. Leurs chevaux étaient excellents : rapides, robustes et agiles. Sur la base de ces informations, il arpentait les forêts dans lesquelles le campement était supposé se trouver.
 
A pied, donc, il marcha au milieu des arbres, ayant laissé Tornado chercher des herbes grasses à dévorer. La forêt était dense et impénétrable. Les conifères centenaires qui l’entouraient chantaient dans le vent avec douceur. Du gibier semblait le fuir, sans surprise étant donné qu’il se déplaçait sans réfléchir au bruit qu’il pouvait faire.
 
D’un seul coup, il marcha sur un piège qu’il déclenchit. Son pied, pris dans un lourd croc métallique, manqua d’être sectionné à l’impact. Il ne put retenir son hurlement et tomba à la renverse. La douleur lui donnait des suées glaciales. Chaque mouvement pour tenter de l’ôter l’entrainait dans une souffrance plus abyssale encore. Rien ne comptait plus que de survivre au piège. C’était son tour d’être pris comme une proie. S’agitant, il retourna son sac à la recherche de quoi que ce soit d’utile. Dans sa panique, il laissa s’échapper dans le vent l’affiche affublée de la prime de 30.000 dollars pour la tête de Arthur MacCarthy. Comment allait-il bien pouvoir s’en sortir ?


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Mar 11 Juil - 22:40
« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache Meika210
Meika
J'ai 25 ans, je vivais paisiblement avec ma tribu dans l'Idaho. J'étais Meika, la fille du chef Black Eagle qui veut dire "belle âme" mais aujourd'hui mon esprit est sombre et laid obsédé par la vengeance.  À cause des envahisseurs blancs , je suis veuve et je le vis atrocement.

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Prière amérindienne

Si je suis le premier à décéder
Que le deuil n'obscurcisse pas longtemps ton ciel

Que ton chagrin soit courageux mais discret
Il y a eu un changement mais pas un départ
La mort fait partie de la vie

Et les défunts ne cessent de vivre dans les vivants

Toutes les richesses cueillies au cours de notre voyage
Les moments de partage, les mystères explorés ensemble
Les stages d'intimité sans cesse accumulés
Ce qui nous a fait rire ou pleurer, ou chanter
La joie de la neige sous le soleil et l'éclosion du printemps
Le savoir…
Chacun donnant et chacun recevant
Autant de fleurs qui ne flétrissent pas
Pas plus que les arbres ne tombent et ne s'écroulent
Que même les pierres…
Car même les pierres, ne peuvent résister au vent et à la pluie

Et avec le temps, même les cimes de la montagne majestueuse
Sont réduites à du sable
Ce que nous étions, nous le sommes encore

Ce que nous avions, nous l'avons encore.



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Les brindilles sèches avaient flambé en un rien de temps, le lapereau grésillant désormais au dessus des flammes. Une bonne odeur de viande fraîche grillée à point se répandait sous ses narines. L'eau à la bouche, la native croqua à pleines dents dans le flan tendre et savoureux de la bestiole. De quoi tenir jusqu'au soir.

Une pause s'imposait, elle n'avait guère envie de se presser. Les choses se feraient comme elles devraient se faire, lentement mais sûrement, implacables et radicales. Une autre saveur la fit déglutir. Elle se racla la gorge, but une bonne gorgée d'eau, étouffa le feu avec de la terre. Avant de grimper à quelques mètres du sol, elle vérifia l'attache de son cheval, lui donnant du jeu afin qu'il puisse se coucher. « Garde ! » ordonna t-elle à son chien loup tout en le caressant derrière l'oreille. L'animal se coucha au pied du tronc. Elle pouvait compter sur lui pour l'alerter. Ses armes accrochées dans le dos, elle monta dans le gros arbre jusqu'à une large branche confortable contre laquelle elle s'installa. Le promontoire improvisé lui donnait l'avantage d'une vision élargie des alentours.

Elle sommeillait depuis peu lorsqu'un cri creva la paix de la forêt. Immobile, elle ouvrit les yeux, scruta les lieux avec une extrême attention. Aucun mouvement ne se profilait, pourtant il s'agissait d'un hurlement humain. Un hurlement de douleur.

Lentement, elle se leva, s'adossa aux ramures, les sens en alerte. Le chien restait tranquille, c'était bon signe. Elle se laissa couler, sauta légèrement sur le sol. La quiétude brisée, il fallait partir, s'éloigner. Méfiante quoique très calme, elle passa son arc derrière ses épaules, serra le carquois empli de flèches sur la selle, prête à tirer si besoin. Au moment où elle pressa les flancs de sa monture, un autre gueulement déchira le silence à l'ouest.

Elle avait appris en un clin de nuit l'atrocité de la souffrance brute, sale, vicieuse, mortifère. Les bruits du Grand Trépas possédaient la particularité de s'approcher sans crier gare, parfaitement. Rares étaient ceux qui y échappaient.

Compte tenu du lieu relativement éloigné des territoires comanches, l'indienne douta que ce fut l'un des siens. De surcroît, hormis des circonstances exceptionnelles, nul ne se déplaçait seul, c'était trop risqué. À quand bien même, l'orgueil autochtone nourrissait un fier plaisir à amoindrir l'expression des douleurs physiques. On serrait un bâton dur avec les dents, quitte à se les péter, plutôt que de perdre sa dignité. Seuls les deuils permettaient l'orgie des larmes et des lamentations. Elle, n'en avait versé aucune, ni émis un mot...

Curiosité ? Instinct mal placé ? Toujours est-il que la peau rouge dirigea sa monture vers les bêlements intempestifs. Par instants ça s'arrêtait, à d'autres ça résonnait entre les arbres. Enfin, elle le vit, là, étendu sur le sol, le gras du sang absorbé par la terre, le visage trop pâle déformé par la douleur, les crocs du piège refermés sur sa cheville.

D'un geste, le chien s'assit, prêt à attaquer s'il le fallait. Il grogna puis se tut, obéissant. Froide, indifférente, Meïka l'observa tranquillement de toute sa hauteur. Son calvaire ne faisait que commencer, l'homme semblant en parfaite santé. Il y aurait d'abord l'infection, la faim, la soif, l'espoir. Puis il s'affaiblira lentement mais surement, succombant à la fièvre, prisonnier d'une gangue de cauchemars et de délires. La souffrance exponentielle le rendra fou et dans une dizaine de jours, peut-être davantage, peut-être moins, il sombrera dans une semi conscience, la langue épaisse, le sang ébène. Le désespoir prendra sa place souveraine. Les loups s'avanceront de plus en plus près, se battant avec d'autres bêtes sauvages affamées. Le Blanc tentera de se défendre de leurs approches, en vain.

Elle le regarda. Une longue fois, un long temps. « Mon supplice est pur, grandiose...Le tien te va si bien... »
Le grand Esprit rendait justice à sa manière, elle le loua en silence.

L'appaloosa recula, obliqua sur la gauche. Une sensation nouvelle s'insinuait : la mort prochaine de l'inconnu la réjouissait.

Chant de guerre sioux


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Mar 15 Aoû - 9:27

Duncan, l’étranger
J'ai une trentaine d’années et je vis sur les routes d’Amérique. Dans la vie, je suis un genre de chasseur de prime et je m'en sors merveilleusement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis sur la piste de Arthur MacCarthy, un riche industriel et tueur d’indiens.

Informations supplémentaires ici.
Duncan allait mourir en l’entrainant avec lui. Le piège semblait inextricable. Il savait d’expérience que ce genre de pièges était déjà difficile à décoincer même dans des conditions idéales, à savoir quand on n’a pas le pied dedans. Sans pouvoir appuyer le fond pour bloquer la goupille, il n’y avait aucune chance pour qu’il n’arrive à le retirer à la force de ses deux bras. De plus, rien qu’à essayer de changer de position, la douleur le sciait complètement. Avec le sang qui s’échappait de la plaie profonde, il sentait sa conscience et ses forces s’échapper tout ensemble. Probablement que c’est ainsi qu’il connaitrait sa fin : une mort anonyme à la suite d’une existence anonyme… La tranquillité des lieux avait quelque chose d’apaisant. Les arbres bougeaient lentement au gré des vents, une rivière chuchotait dans le lointain…

Il reprit conscience presque dans un sursaut. Il ne fallait pas qu’il se laisse dériver sinon il ne s’en sortirait jamais. Il se redressa prudemment. Certes, il devait s’extraire de ce maudit piège mais il ne pouvait se permettre de perdre son pied dans la manœuvre. Il avait du travail à accomplir, du pain sur la planche. Il s’approcha et se pencha autant que possible pour regarder le mécanisme. Le piège ressemblait beaucoup à ceux qu’il avait déjà utilisé pour chasser par le passé. Ces pièges sont simples et rustiques. Ils sont faits pour que l’animal n’arrive pas à se libérer seul. Heureusement pour lui, Duncan n’était pas un animal, c’était un homme doué de raison.

Il observa les alentours quelques instants, en recherche d’un bâton suffisamment solide ou d’une pierre vers quoi il pourrait se trainer. Sa priorité était encore de protéger son pied pendant qu’il se libérerait. Et puis, peut-être que ça lui permettrait de faire une attelle. Oui, il faudrait qu’il maintienne son pied pour le protéger jusqu’à ce qu’il puisse arriver en ville et être soigné. Et après cela, il prendrait un peu de repos. Il commença à s’avancer vers une grosse branche d’un pin qui pendait bas. Tandis qu’il se tourna, il entendit le cliquetis du cortège de chaines qui suivait le piège. Bougeant d’un bras sur l’autre, il put s’avancer. La sensation grasse et sale de son sang qui avait trempé une bonne partie de son pantalon et de sa botte le fit réaliser le danger profond qu’il y avait à ce qu’il perde conscience à nouveau et meure des saignements.

Il avança ce qui semblât être une éternité. Chaque mètre qu’il parcourait se faisait dans une douleur sourde qui tiraillait tout son dos et lui vrillait le crâne. Le sang continuait son écoulement car c’est là ce que faisait le sang quand les blessures sont si profondes. Il coagulait et brisait l’agglomérat sanguinolant à chaque mouvement. A s’agiter ainsi, s’il ne pouvait se libérer, il mourrait vite. Il mit la main sur le branchage dont il brisa un morceau épais qu’il entoura de son mouchoir. Il mit le tout dans sa bouche pour serrer les dents dessus. Il avait hurlé de douleur malgré lui à plusieurs reprises. Il ne fallait pas qu’il continue ainsi. C’était prendre le risque de recevoir une attention malvenue. Les indiens prenaient encore des scalps après tout et avec un cow-boy dans une si fâcheuse posture, ils n’auraient qu’à se pencher pour le cueillir.

Il mit la main sur un caillou assez large qu’il posa à portée de main. L’adrénaline était déjà redescendue un peu et la douleur se faisait de plus en plus sentir. Il n’aurait pas le droit à une multitude d’essais. Il fallait qu’il se concentre s’il voulait réussir à se libérer. Il prit le temps de souffler et de se secouer un peu les mains avant de s’y mettre réellement. C’est alors qu’il la remarqua. Une indienne juchée sur son cheval, les armes à portée de main. Elle l’observait avec ses yeux rieurs. Il n’était qu’une plaisanterie de plus pour elle. Les blancs devaient lui semblaient ridicules à se prendre leurs propres pièges…

Il n’avait plus besoin de Duncan pour le moment. Il faisait face à un prédateur, une créature qui n’avait que faire des pas qui l’avaient mené jusqu’ici. Il n’était qu’une proie : digne d’intérêt que parce qu’il pouvait être pris. Il la regarda avec son œil froid et insensible, parfaitement concentré malgré les circonstances extrêmes. Il était pareil au loup à ses pieds, prêt à abonder et à relâcher tous les enfers mêmes. A sa surprise, elle ne semblait pas intéressée par lui mais bien par ce qu’il faisait. Elle ne croyait certainement pas qu’il soit capable de se libérer de lui-même. Pourtant, il allait lui prouver le contraire. Il avait toujours marché sur la haine et la colère plus que sur la concentration et la plénitude.

Il saisit le bâton et le passa dans sa bouche. Ses lèvres et ses gencives avaient séché à force de respirer comme un bœuf. Il mordit fermement dessus, il ne fallait pas qu’il prenne le risque de troquer les dents pour le bois en pinçant sa langue. Il passa ensuite sa main dans le côté du piège. La moindre vibration lui donnait envie de pleurer de douleur. Avec une vie si dangereuse que la sienne, on aurait pu croire qu’il serait un as de l’évasion. Mais il n’en était rien. C’était une fine gâchette prudente qui disparaissait avant qu’on ne se pose trop de questions à son sujet. Lorsqu’il eut la sensation d’avoir une prise suffisante sur la mâchoire, il vint ajouter sa deuxième main. Avec l’encombrement de la première, ce n’était pas une mince affaire. Pourtant, il glissa en s’éraflant et sans reculer à aucun moment. A ce point donné, il avait déjà enfoncé ses dents dans le bois de plusieurs centimètres malgré le chiffon.

Ses deux mains en place, il plaça le caillou devant son pied valide pour pouvoir le pousser dans le mécanisme une fois l’écartement suffisant. Tout ce qu’il craignait, c’était que de ne pas avoir la force d’aller au bout et que le mécanisme se referme pour lui couper le pied et plusieurs phalanges à la fois. Il prit son souffle et se mit à tirer de toutes ses forces. Son visage se contorsionnait sous l’effet du frottement dans les plaies et de l’effort. Une veine ressortit sur son front rougissant, la sueur ruisselant sur ses yeux pour les occulter en se mêlant aux larmes. Lorsqu’il sentit que sa jambe saignait abondamment, il prit cela pour le signe qu’il s’était libéré et poussa le caillou dans le mécanisme. Il profita de cette confiance en son plan pour prendre une courte pause et reprendre ses esprits. Il essuya son visage et ses yeux pour voir le caillou se briser et sentir le piège se refermer à nouveau. C’en fut trop, il perdit connaissance à nouveau sous le choc et la fatigue.
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Sam 19 Aoû - 14:12
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Si je suis le premier à décéder
Que le deuil n'obscurcisse pas longtemps ton ciel

Que ton chagrin soit courageux mais discret
Il y a eu un changement mais pas un départ
La mort fait partie de la vie

Et les défunts ne cessent de vivre dans les vivants

Toutes les richesses cueillies au cours de notre voyage
Les moments de partage, les mystères explorés ensemble
Les stages d'intimité sans cesse accumulés
Ce qui nous a fait rire ou pleurer, ou chanter
La joie de la neige sous le soleil et l'éclosion du printemps
Le savoir…
Chacun donnant et chacun recevant
Autant de fleurs qui ne flétrissent pas
Pas plus que les arbres ne tombent et ne s'écroulent
Que même les pierres…
Car même les pierres, ne peuvent résister au vent et à la pluie

Et avec le temps, même les cimes de la montagne majestueuse
Sont réduites à du sable
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War Dance Song

Elle aurait du partir, ne jamais se retourner, l'oublier aussi facilement que la pluie après le soleil. Mais il y eut ce souffle fatal, ce signe machiavélique d'une destinée fracassée. L'affiche envolée s'était plaquée contre un buisson mais, à cause de ce coup de langue du vent, reprit brutalement sa course aléatoire pour finir écrasée contre un tronc. A cet instant précis où Meika quittait la place. Là où son regard se portait sur le chemin à parcourir. Une tache claire sur le foncé de l'écorce. Un élément insolite qui n'aurait pas du se trouver dans la nature. Elle y jeta un œil nonchalant, le cheval avança de quelques pas et puis... Elle regarda sans voir la forêt alentours. Fronça très légèrement les sourcils. Elle avait...cauchemardé le temps d'un battement de cils ? Interloquée, elle pressa les flancs de l'animal, le fit reculer tout près. Si près... Le regard durci, mâchoires serrées, elle se mit à scruter avec une extrême attention le dessin dont les bords tremblaient par intermittence sous l'effet de la brise. Ce visage... Des images atroces la firent déglutir. Le chagrin émergea de sa léthargie comme une furie dévastatrice. La souffrance pure et dure se dressait en elle telle une géante indestructible. Envahie, noyée, dévastée, brisée, elle se pencha, saisit d'une main ferme la grande feuille jaunâtre.

Entre ses mains, entre la mort et la vie,
Entre l'enfer et le paradis
Se laisser dévorer par le Monstre
Se remplir de vide et de douleur
S'envoler au néant de la tombe
Souvenirs squelettiques
Angoisses et Peurs
Et l'ombre des pierres...


Elle eut la sensation que son cœur s'arrêtait de battre. Un éclat de rire de son enfant la fit spasmer mais la réalité revint en force. Avec précision, elle plia le document en deux, en quatre, le rangea trop lentement dans la besace en cuir souple. Derrière, le silence installé désormais effaçait la présence de l'homme blessé.

Immobile, attendant un ordre de sa maîtresse, l'apaloosa s'ébroua, baissa la tête mâchouillant des brins d'herbe. Le chien s'était assis humant l'air. Des cris d'oiseaux. Le bruissement des feuilles. Figée, curetée d'amour et de bonté, la peau rouge se laissa baigner par l'Esprit de la Revanche.

Passe et trépasse le Temps

Elle fit demi tour, serpenta entre les fougères puis mit pied à terre attachant sa monture à une grosse branche. Le chien loup aux basques, elle s'approcha de l'homme blanc évanoui. Sans aucune considération pour son état elle saisit son sac et le retourna. De toutes les bricoles qui s'en échappèrent, ce furent d'autres exemplaires de l'avis de recherche qui attirèrent son attention. Quatre autres feuillets. Quatre visages identiques qui se répétaient, se répétaient...

Maka¹ saigne

D'une manière ou d'une autre, l'inconnu était lié à l'assassin de son époux.

Elle l'avait vu, elle l'avait vu tirer. Le guerrier s'était relevé alors il l'avait transpercé, les avait transpercés, encore et encore. Leur enfant dans ses bras.

-Ahatia’tahton’t ! ²

Il avait hurlé. AVANT.
Juste AVANT.


Plus tard, aux reflets noirs des collines, les paumes imprégnées de leurs sangs, elle avait tracé sur son visage les symboles sacrés, murmuré le serment de la vengeance.

Elle lâcha les documents qui s'éparpillèrent, palpa de fond en comble le corps de l'inconnu afin de s'assurer qu'aucune arme ne s'y dissimulait. Elle prit soin de lui attacher fermement les poignets avec une corde. Il était allongé sur le dos, il lui fallait positionner le piège face à elle. Sans ménagement, elle plia sa jambe tout en guidant les mâchoires de fer, puis se dressant debout, posa ses pieds sur les extrémités. Une fois les ressorts comprimés, elle put écarter sans peine lesdites mâchoires, délivrant dans la foulée le membre ensanglanté. Le clac du piège qui se refermait résonna dans le calme ambiant. L'urgence était d'arrêter l'hémorragie et d'empêcher l'infection.

La veuve alla chercher des rondins de bois, en plaça un sous son genou, un autre plus gros sous le mollet. Sa jambe ainsi surélevée faciliterait la circulation sanguine. Enfin, elle entreprit de soigner la très vilaine blessure, ôta et balança plus loin sa botte, ce tissu rugueux qui enveloppait son pied sale. Elle grimaça tant ça puait. Meika n'était pas une femme médecine mais elle en avait vu des blessures, plus ou moins graves. Celle-ci était laide, irrégulière, la peau déchiquetée s'ouvrait profondément sur presque tout le pourtour de la cheville. L'os rond saillait. Des lambeaux pendaient. Juste en dessous, le sol abreuvé d'hémoglobine n'avalait même plus le liquide visqueux.

Ses soins durèrent un bon moment, il fallut enlever entre autres, fil après fil, morceaux après morceaux les résidus de tissu qui s'étaient incrustés. Elle dut chercher des plantes, une mousse particulière qui ne poussait que sur les pins blancs, de l'eau. À la fin, les chairs replacées au mieux -du moins ce qu'il en restait-, elle découpa avec son grand couteau un pan de sa chemise, banda le tout fermement en espérant que le sang finisse par coaguler. Parfois, l'homme blanc gémissait. Heureusement qu'il avait perdu connaissance !

Elle rassembla le nécessaire pour faire un feu, ordonna par précaution à son chien de garder l'ennemi inconscient et s'en fut quérir de quoi manger.

Warrior

Le raisonnement lâche prise
et je suis propulsée vers toi
Ma peau s'élargit...

Le raisonnement lâche prise
et je suis propulsée en toi

Les mains et les bras grandissent
et je libère ce qui doit aller
Ma peau s'élargit
pour sentir tes bras angéliques

S'approcher
pour que je puisse me fondre en toi
Viens tout près...

Le raisonnement s'estompe
et je suis propulsée vers toi
Ma peau s'élargit
jusqu'à tes bras angéliques
Laissant ce poids derrière
Ma colonne vertébrale devient légère

Nettoyer mes sens
pour que je puisse t'entendre
clairement

Le raisonnement s'en va
et je suis propulsée en toi
les mains et les yeux grandissent
et je libère ce qui doit aller

Ma peau s'élargit...
pour sentir
ton
angélique
bras

Les guerriers se déplacent avec grâce

Nous déposons nos armes à tes pieds prends-nous avec grâce vers l'autre champ

Pouvons-nous déposer nos armes
et l'intellect fatigué
surmonter
et...

Apporte-moi la grâce
Je sais que tu peux.



¹la Terre
²Sauve toi !
Houmous
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Sam 2 Sep - 13:18

Duncan, l’étranger
J'ai une trentaine d’années et je vis sur les routes d’Amérique. Dans la vie, je suis un genre de chasseur de prime et je m'en sors merveilleusement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis sur la piste de Arthur MacCarthy, un riche industriel et tueur d’indiens.

Informations supplémentaires ici.
Fièvre. Fièvre. Fièvre. Les cauchemars se cachaient les uns les autres dans une cacophonie sensorielle. Les sens s’entrecroisaient pour se briser. Une idée de la Fin et une vision du monde tel qu’il était. L’étranger rencontrait Duncan, se regardant lui-même et fusionnant quelques instants avec cette personne qui n’avait jamais existé et qui devait pourtant se convaincre de sa propre teneur. Ensemble, main dans la main, ils découvraient leur continuité : vivant, blessé, mourant, mort. Un voyage sans retour. Et au milieu de cette vision introspective, la maudite indienne qui le poursuivait, l’épiait. Que voulait-elle avec son visage de colère ? Savait-elle qui il était vraiment et ce qu’il faisait, avait fait, de sa vie ? C’était impossible et pourtant, cette impression qu’elle lisait en lui comme dans un livre ouvert le figeait dans des sueurs froides intenses et pétrifiantes.

 
***
 
Duncan reprit conscience plusieurs heures plus tard. Il était au bord d’un feu de camp, retenu au niveau des mains par des cordes fermement serrées. Un chien au pelage épais et brunâtre le toisa en montrant les crocs. Il retourna vivement la tête, ne se rappelant même pas comment il avait pu en arriver là. Autour de lui, rien de familier sinon la forêt. Ni son sac, ni ses armes, ni même son cheval ne l’avaient suivi jusqu’au camp de la diablesse. D’ailleurs, avait-elle porté, en plus de son corps, le piège à loup ? Observant le bandage sur son pied, il lui parût que non… Le mystère se fit de plus en plus imprenable et incompréhensible. Pourquoi avait-elle pris la peine de le sauver mais pas ses affaires ? N’avait-elle pas dans l’idée de le dévaliser comme beaucoup d’indiens l’auraient fait ?
 
Scrutant lentement les alentours pour ne pas alerter sa geôlière, il chercha à voir comment il pourrait parvenir à s’enfuir. Il remarqua le cheval au tapis d’assise traditionnel. Il se rappela qu’un prospecteur lui avait raconté n’avoir jamais pu diriger un cheval qu’il avait échangé à un indien contre une bouteille de whiskey. Ces bêtes, parfaitement dressées par les indiens qui les monteraient par la suite, pouvaient être capricieuses voire même profondément réfractaires au contact d’un autre homme, en particulier blanc. Tenter de se libérer et de voler le cheval semblait donc exclu dès le début. De plus, il se voyait mal prendre de vitesse un loup avec sa jambe blessée.
 
Son regard se porta alors sur la jeune femme indienne qui plongeait ses yeux depuis quelques temps déjà dans les vagues indolentes des flammes. Elle aussi avait le droit à un moment d’introspection. Cela dit, il espérait que cette réflexion intense ne porte pas sur la meilleure manière de le scalper et de venger les siens. Il trouva d’ailleurs la situation ridicule dans le fond. Lui aussi était sur la piste de MacCarthy… pour d’autres raisons que les siennes si elle était de la tribu locale qui avait été attaquée. Après tout, ils avaient le même objectif alors pourquoi ne pas coopérer pour parvenir à leurs fins ?
 
- Hey ! Libérez-moi, mademoiselle ! l’apostropha-t-il aussitôt. Je me sens mieux et je vous promets de garder mon calme ! Je ne m’enfuirai pas !
 
Il se sentit un peu déçu. Il ne se trouva pas très convaincant et se doutait bien qu’il en faudrait bien plus pour la mettre en confiance si elle l’avait ligoté non pas pour sa sécurité mais pour faire de lui son prisonnier. Il croisa son regard froid et dur tandis qu’elle restait immobile et silencieuse. Elle devait être en train de le jauger pour savoir quoi faire de lui. Il réfléchit pour tenter de trouver quoi que ce soit qui pourrait faire pencher la balance en sa faveur. La seule chose qui lui vint en tête était une idée à double tranchant. Avec la barrière de la langue, s’il se mettait à mentionner MacCarthy, il prenait le risque qu’elle comprenne de travers et voie en lui un ennemi alors qu’il voulait la convaincre qu’il était un allié. Quand bien même il parviendrait à passer son message, la crainte que sa jambe blessée ne pèse trop dans la balance restait présente…
 
- Je peux vous aider à trouver MacCarthy ! beugla-t-il tant bien que mal, saisissant sa chance. Je suis sur sa piste moi aussi, je peux vous aider à le tuer !
 

Maintenant, il n’y avait qu’à croiser les doigts… Il resta calme en attendant de voir sa réaction à sa proposition.
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Mer 13 Sep - 20:14
« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache Meika210
Meika
J'ai 25 ans, je vivais paisiblement avec ma tribu dans l'Idaho. J'étais Meika, la fille du chef Black Eagle qui veut dire "belle âme" mais aujourd'hui mon esprit est sombre et laid obsédé par la vengeance.  À cause des envahisseurs blancs , je suis veuve et je le vis atrocement.

« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache Ezgif_14

Prière amérindienne

Si je suis le premier à décéder
Que le deuil n'obscurcisse pas longtemps ton ciel

Que ton chagrin soit courageux mais discret
Il y a eu un changement mais pas un départ
La mort fait partie de la vie

Et les défunts ne cessent de vivre dans les vivants

Toutes les richesses cueillies au cours de notre voyage
Les moments de partage, les mystères explorés ensemble
Les stages d'intimité sans cesse accumulés
Ce qui nous a fait rire ou pleurer, ou chanter
La joie de la neige sous le soleil et l'éclosion du printemps
Le savoir…
Chacun donnant et chacun recevant
Autant de fleurs qui ne flétrissent pas
Pas plus que les arbres ne tombent et ne s'écroulent
Que même les pierres…
Car même les pierres, ne peuvent résister au vent et à la pluie

Et avec le temps, même les cimes de la montagne majestueuse
Sont réduites à du sable
Ce que nous étions, nous le sommes encore

Ce que nous avions, nous l'avons encore.



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Depuis leur mort, elle ne priait plus le Grand Esprit. Le trou béant qui la remplissait suffisait désormais à la combler. Les survivants de la tribu avaient hurlé, crié, gémit leur chagrin en grand, haut et fort. Elle, n'avait pas sorti un son, une larme. Eteinte avec eux, tout d'elle hormis son corps gisait auprès de son époux et de son enfant. Après le massacre, ce qui restait de la maison longue avait débordé de cadavres. En secret, le désir de les rejoindre l'avait hantée durant plusieurs lunes. Mutique, amorphe, elle avait suivi et participé docilement aux rites funéraires. La vie avait repris son cours à la fois lente et rapide, immuable.

Elle sembla ne prêter aucune attention à la voix masculine, termina de cuire la cuisse du volatile tranquillement. Parfois, le bois sec pétait, la braise lâchait une flamme ou deux de temps à autre quand la graisse tombait dessus. Un chant d'oiseau, un mouvement du vent.

Pas grand chose.

Le regard posé sur le feu, Meïka poursuivit ce « rien » un bon bout de temps. Jusqu'à ce que l'étranger l'invective de nouveau. La mine indifférente, elle le regarda machinalement, prit la viande du bout des doigts pour ne pas se brûler, ajouta trois grosses racines cuites et se leva, déposant le tout dans une grande feuille d'arbre qu'elle laissa tomber près de lui.

-Wote* , ordonna t-elle d'un signe de tête.

Son repas terminé, elle lui apporta à boire, l'observant de toute sa hauteur, immobile. Ses grands yeux noirs n'exprimaient rien de particulier. Elle réfléchissait.

Meïka comprenait un peu la langue des blancs. Le commerce avec les étrangers avait envahi leurs territoires, développant en effet une espèce de communication qui se frayait un chemin à travers les méandres de deux peuples extrêmement différents. Elle, ne les avait jamais appréciés, s'en méfiait comme la fièvre qui tuait.

Brusquement, elle sortit de sa poche l'avis de recherche de MacCarthy et le brandit sans ménagement devant le nez de Duncan.

-Toi chercher ?

Les mots crachés éclaboussèrent le calme ambiant. Autant l'homme se tortillait, bougeait, autant l'indienne demeurait figée. La scène, digne d'une gravure sur un magazine, dégageait cependant une violence inouïe. On devinait que la Faucheuse, quelque part, pouvait frapper à tous moments.

S'il n'y avait pas eu ce dessin plaqué contre l'écorce, la squaw serait partie sans éprouver aucun sentiment envers l'humain malgré l'évidence d'un trépas atroce. Elle aurait dormi tout son saoul, se serait laver dans la rivière, aurait chasser pour se nourrir, poursuivant son errance sans relâche.

Mais il y avait eu ce papier, ce foutu papier.
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Mer 20 Sep - 21:01

Duncan, l’étranger
J'ai une trentaine d’années et je vis sur les routes d’Amérique. Dans la vie, je suis un genre de chasseur de prime et je m'en sors merveilleusement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis sur la piste de Arthur MacCarthy, un riche industriel et tueur d’indiens.

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Duncan considéra un moment la nourriture que l’indienne lui avait laissée et l’affiche de mise à prix pour McCarthy. Le visage représenté sur le papier portait les signes de son infamie véritable ou fantasmée démesurément. L’homme, bedonnant comme on le devinait, avait tout d’un ancien gangster avec son regard d’acier et ses moustaches fournies. Duncan ne s’était pas tant intéressé à ce qu’avait fait sa proie pour le devenir mais rien qu’à lire ses traits sur l’affiche, on voyait qu’il n’avait pas l’habitude des sourires et mots doux. Non, c’était un homme comme tous les autres qu’il traquait. Une ordure, un animal sous peau humaine, un loup pour ses semblables. Dieu et les tribunaux ne lui en voudraient pas de l’abattre comme il avait, lui aussi, abattu ses semblables. Alors, quand sa ravisseuse manifestait de l’intérêt pour le vieux brigand, c’était un soulagement autant qu’une carte à jouer qui se profilaient.

- Oui ! Je le cherche ! abonda aussitôt Duncan en regardant tantôt l’affiche, tantôt la femme. C’est… C’est quelqu’un de mauvais ! Bang bang, mima-t-il pour s’assurer qu’elle comprenne ses intentions.

C’était là que son travail préparatoire faisait la démonstration de son importance. S’il n’avait pas pris le temps de se renseigner sur les rapports entre les indiens locaux et McCarthy et ses hommes, Duncan aurait probablement plutôt pris le masque du pauvre prospecteur qui cherche à se faire embaucher. Il aurait supplié pour sa vie et causé sa mort, par voie de fait. Mais savoir que le vieux roublard avait massacré tout son saoul d’indiens dans les forêts avoisinantes lui permettait d’éviter cet écueil. Il avait l’intime conviction que sa mystérieuse sauveteuse deviendrait son bourreau aussitôt qu’elle entendrait quelque chose qui ne lui convenait pas. Et puis, à ce stade, les mensonges risquaient de ne pas lui convenir. Trop fatigué et blessé pour être parfaitement capable de donner le change au moindre de ses doutes, il ressentait lourdement le danger s’appesantir sur le moindre choix stupide de ce genre. De plus, s’il tentait de franchir la barrière de la langue avec trop de fougue, il avait bien le sentiment qu’il risquait de se prendre les pieds dedans. Non, il valait mieux rester raisonnable et jouer une carte après l’autre.

- Si tu veux, on peut voyager ensemble pour le retrouver ! Toi aussi, tu le cherches, n’est-ce pas ? continua-t-il sur sa lancée en les pointant successivement avant de mimer la marche avec sa main. Je peux t’aider à le retrouver et, ensemble, on le tuera. Ça te convient ?

Les liens l’empêchaient de faire des signes bien expressifs mais il espérait voir quoi que ce soit de nouveau et positif paraitre dans le regard dur de la jeune femme. Elle le scrutait intensément et semblait en avoir après son âme même tant le temps semblait s’allonger dans l’attente de sa réaction. Que pouvait-il bien se passer derrière ces deux grands yeux noirs et cette peau de cuivre ? Quelles pensées l’animaient en ce moment ? S’il voyait qu’elle était enthousiaste, il se débrouillerait pour lui demander ses armes…
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Dim 24 Sep - 13:13
« Il est préférable d’avoir moins de tonnerre dans la bouche et plus d’éclairs dans la main » Proverbe Apache Meika210
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J'ai 25 ans, je vivais paisiblement avec ma tribu dans l'Idaho. J'étais Meika, la fille du chef Black Eagle qui veut dire "belle âme" mais aujourd'hui mon esprit est sombre et laid obsédé par la vengeance.  À cause des envahisseurs blancs , je suis veuve et je le vis atrocement.

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La joie de la neige sous le soleil et l'éclosion du printemps
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Pas plus que les arbres ne tombent et ne s'écroulent
Que même les pierres…
Car même les pierres, ne peuvent résister au vent et à la pluie

Et avec le temps, même les cimes de la montagne majestueuse
Sont réduites à du sable
Ce que nous étions, nous le sommes encore

Ce que nous avions, nous l'avons encore.



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Le blanc sut se faire comprendre, ainsi lui aussi cherchait l'homme dessiné sur l'affiche. Elle continua de l'observer en prédatrice, parfaitement immobile, ne laissant paraître aucune émotion de quelque sorte que ce soit. Lorsqu'elle accompagnait Čhetáŋ-Kiŋyáŋ *, son époux, dans les bois et qu'il lui montrait comment surprendre les proies, la réussite de la prise se résumait à demeurer parfaitement invisible.

Haut dans le ciel, un rapace glatit, elle reconnut son cri de chasse. Pinçant légèrement ses lèvres, elle comprit alors que cette rencontre ne se résumait pas à un hasard de circonstances et qu'elle s'avérait utile pour assouvir son dessein de vengeance. Le sang appelait le sang et l'opportunité lui était offerte de laver la mort de son époux et de son enfant. Certes, elle aurait préféré poursuivre sa quête d'une manière bien différente mais les esprits ne lui indiquaient ils pas une voie précise quoique inconnue à suivre et pas une autre ? Peut-être même était-ce l'âme de Čhetáŋ-Kiŋyáŋ qui se manifestait ?

Le temps d'un profonde inspiration, elle ferma les yeux puis son regard sonda celui de l'homme blessé. Elle y lut une sincérité de survie, il n'y avait guère besoin d'autre chose pour créer une alliance. Elle avait conscience à la fois de l'atout précieux qu'il représentait mais également du danger extrême de pactiser avec l'ennemi. Elle avait le choix bien qu'il  soit inspiré par la présence de l'aigle.

Mais ils ne pouvaient être deux à le tuer

Péremptoire, elle cogna son poing sur elle :

-Kté¹  ! Anhe ²!

C'est MOI qui tue, qui le tue ! Elle répéta le geste et la parole l'air furibond, menaçante. Qu'il comprenne qu'elle ne lui laisserait aucune autre option.

-Toi dire Hau³, Hiya ⁴.

Elle précisa ce qu'elle lui imposait en bougeant la tête de haut en bas puis de droite à gauche afin que ce soit bien clair. Elle comprenait relativement leur langage pourtant mais préférait ne pas trop lui en dévoiler pour le moment.

S'il refusait, elle s'en irait et le laisserait pourrir à crever dans son jus.

* Faucon qui vole
¹ Tuer ² J'ai dit !
³Oui ⁴ Non
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