Ce n’était pas ma journée.
Encore cette sensation désagréable qui vient se poser derrière ma nuque. Se pressant telle une aiguille pénétrant ma chair. Se faufilant dans le muscle protéger par les ossements de ma colonne vertébrale. Si tout allait pour le mieux ! Si cette putain de génération de merde ne se prenait plus pour les rois et les reines de la cour de récréation. Aujourd’hui tout n’est que faiblesse. Plus personne ne supporte les commentaires constructifs ni même argumentatifs. Mes nerfs commencent à être à vif. Supporter la stupidité des secrétaires qui me doivent leurs vies ou plutôt qu’elles doivent répondent à mes demandes, peu importe leurs qu’il soit… n’est pas trop demandé. Entre la tension qui se fait des plus douloureuses et l’énervement, je ne sais plus où donner la tête. La veine dans mon cou ressort alors que la dernière réceptionniste qui venait de me remettre sa démission fermait derrière elle la porte de son taxi. Son regard rempli de noirceur. Ses prunelles inspirant toutes la haine et la douleur que je lui avais supposément offertes. Il suffisait seulement de faire son travail ! Je suis sévère ! J’en demande peut-être trop pour les idiotes sans cervelles qui croient mériter le poste de secrétaire tout en rajoutant à leurs arcs le rôle d’assistante. Une foutaise ? Non ! Je laisse la fumer sortir d’entre mes lippes. Caresser les courbes rosées des bouts de peau humidifier par ce bout de papier cylindrique. Attitrant cet épais nuage à l’intérieur de ma bouche. Réveillant les papilles gustatives de ma langue. Une saveur de tabac rendant ce plaisir plus amusant.  La contemplant tel un vulgaire rat d’égout. Le chauffeur ferme la valise, cachant à jamais ses effets personnels de ma vision. Elle n’avait été qu’une perte de temps. Une femme parmi tant d’autres. Juste bonne à marcher et pavaner la tête haute. Son café était des plus désagréable ! Les erreurs s’accumulèrent et sans oublier que son apparence n’avait rien de très convainquant ! Comment pouvais-je impressionner les futurs acheteurs avec un laideron me servant d’accessoires.  La neige crispe sous mes souliers. Jetant d’un coup rapide ma cigarette au sol. Je rentre en laissant ce monde pittoresque derrière moi. Ignorant les regards des gens. Tentant du mieux que je peu de garder mon professionnalisme. Ignorant cette rumeur, ce bottin qui annonce que ma onzième assistante venait de m’abandonner. Merde ! Je vais devoir encore supporter le caractère de superviseur en ressource humaine. Entendre son discours et ses propositions pour que je participe à des réunions de gestions de la colère…. Non. J’ai beau être un narcissique de première. Je n’allais pas m’asseoir en cercle pour parler de ma personne. Une petite troupe habituelle me suit. Offrant aux spectateurs, un magnifique spectacle. Le ceo et ses brebis. Retournant à mon bureau, j’ignore les candidates assises en ligne à l’extérieur de notre salle de réunion. Je passe devant eux. Elles ne tiendront pas encore une semaine ! Est-ce qu’il y a une personne dans cette troupe de chattes qui est capable de me faire un vrai espresso ? M’assoyant sur la chaise. Je prends le premier dossier. Candidate 1 : Maryline, 26 ans tout droit sortis de Harvard. Non ! Candidate 2 :  Jaimie, 32 ans, un enfant, diplômé de Princeton. Non et non ! […] Candidate 12… Fait chier j’espère qu’elle sera la bonne. J’en peu plus ! Je veux ma clope. En fait, je veux partir de ce bureau pour rejoindre la belle qui va surement m’attendre ce soir dans mes draps. « Lee, suivante… J’espère que tu as trouvé une candidate ayant un peu plus de personnalité que la dernière. Fais là rentrer… »