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LE TEMPS D'UN RP

Grâce à toi j’ai enterré deux choses aujourd’hui. Mon père, et mon cœur - Nighteyes

Beloved
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Beloved
Ven 27 Juil - 22:09

Jaime
Hoslt

J'ai 25 ans et je vis à Los Angeles, Etats Unis. Dans la vie, je suis vendeur dans un magasin de jeux vidéos et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Jaime quitte la maison à la fin du lycée après avoir annoncé à son père qu'il était gay et rêvait de devenir patineur. Il part vivre à Chicago avec sa grand mère, la seule avec l'une de ses soeurs à l'avoir toujours soutenu. Après une brillante carrière et une médaille de bronze aux JO, il est obligé de s'arrêter quand on lui découvre une maladie cardiaque. D'un naturel plutôt enjoué, il ne se laisse pas abattre par la maladie. Il a pris le parti de profiter un maximum de la vie avant de mourir.


harvey newton haydon © Sweet disaster

Je voulais qu'il parte. Il n'avait rien à faire là. Je ne savais pas comment il était arrivé ici mais je maudissais la ou les personnes qui l'avaient fait venir. Il n'allait plus vouloir partir maintenant. Il ne me quitterait pas, il resterait jusqu'à la fin, comme il l'avait fait pour son père et ça je ne voulais pas. Je ne supporterais pas de le voir se détruire à petit feu parce qu'il veillait à nouveau un mourant.

« L’hôpital m’a appelé parce que personne ne venait te voir. Ils ont pensé que ça te ferait du bien… »

Les espèces d'enfoirés... Ca leur suffisait pas d'en rajouter une couche à chaque fois qu'ils venaient me voir? Il avait fallu qu'ils fouillent dans ma vie pour aller appeler la dernière personne que je voulais voir. Chaque fois qu'un nouveau soignant venait me voir j'avais droit à la même rengaine. "Personne n'est venu vous voir Monsieur Hoslt? Vous voulez qu'on prévienne quelqu'un que vous êtes ici? Un membre de votre famille? Un ami?" Et toujours je leur répétais que non. Je n'avais personne à contacter et j'étais très bien ainsi. Je ne m'étais pas donné tout ce mal à protéger mon secret pour qu'ils viennent ensuite tout foutre en l'air avec leurs bons sentiments. J'étais bien sans visite et je voulais le rester.

« Je parie que tu n’as rien dit à personne… C’est ça ? Tu ne voulais pas… Les faire souffrir. Je crois que c’est la plus belle chose que je n’ai jamais vue. »

Je restais sans rien dire. Ce n'était pas la plus belle des choses, c'était juste la moins égoïste. Je voulais pas les faire souffrir pour rien. A quoi bon? De toute façon j'allais mourir à un moment ou à un autre. Qu'ils passent des mois à me veiller ou qu'ils l'apprennent d'un coup ça ne changerait rien au résultat, je serais quand même mort. Mais au moins je leur aurais évité ces mois d'incertitudes à se demander quand le téléphone allait sonner pour leur annoncer ma mort.

« C’est vrai que je t’en veux Jaime. De m’avoir rien dit. J’m’en fous que tu sois malade… On aurait affronté ça ensemble. »

Ca je l'avais prévu aussi qu'on m'en voudrait. Mais d'ici à ce que les gens s'en rendent compte moi je comptais bien être mort et c'est avec mon cadavre qu'ils auraient du s'expliquer. Et dans le cas d'Elias je pensais même qu'il ne serait jamais au courant de ma mort, comme ça rien à expliquer. Et puis c'était facile de parler là, de dire qu'on pourrait affronter ça ensemble. Ce n'était pas lui qui était coincé dans un lit d'hôpital. Il n'avait pas à vivre avec la culpabilité, avec l'idée de se dire que sa maladie était entrain de gacher la vie de l'homme qu'il aimait. Non... c'était hors de question qu'il lui impose ce fardeau.

« J’vais pas te lâcher Jaime. Ton plan tombe à l’eau. T’as pas envie que je souffre mais c’est trop tard. Maintenant que je le sais… J’ai envie de prendre soin de toi. J’suis sûr que tu vas t’en sortir. »

Je laissais échapper un petit rire et détourné la tête pour cacher mes larmes. Comme si j'allais m'en sortir... Il se voilait la face. Je me l'étais voilé moi aussi au début. J'étais resté à regarder pendant des jours ce maudit bipeur, espérant qu'il se mette à sonner. Mais je m'étais fait une raison. Il ne sonnerait pas... pas à temps. Je n'allais pas m'en sortir.

« Je t’aime. Je veux pas te laisser vivre ça tout seul. Je veux rester avec toi. »

Je tournais la tête de nouveau vers lui pour le regarder durement. Je fixais sa main tendue sans faire mine de la prendre. Je ne voulais pas qu'il reste. Je ne voulais pas l'encourager dans cette voie. Il fallait qu'il comprenne et qu'il arrête de rêver à des lendemains qui n'existeraient pas.

- Ecoute moi bien Elias et rentre le toi dans le crâne. Je vais mourir. Selon le médecin il me reste un voir deux mois à vivre. Pas beaucoup plus. Je ne fêterais pas mes vingt six ans, je ne verrais pas le prochain noel et je ne verrais pas la nouvelle année. Je l'ai accepté et je m'y suis fait alors tu dois faire de même.

C'était dur mais il avait besoin d'entendre cette vérité. Je continuais de parler, ne lui épargnant rien.

- Il n'y a que mon ancien entraineur qui est au courant. En même temps... je me suis effondré un jour pendant l'entrainement et c'est comme ça que j'ai découvert que j'étais malade. Une cardiopyopathie, j'ai le coeur d'un insuffisant cardiaque de plus de quatre vingt ans. Le moindre effort m'épuise, fatigue mon coeur et me laisse tremblant le temps que je retrouve mon souffle. Tu l'as vu à la patinoire quand je me suis arrêté. Tu l'as senti après qu'on ait fait l'amour. Ta tête était contre mon torse alors ne me dis pas que tu n'as pas senti les battements affolés de mon coeur.

J'ai bien cru mourir à ce moment là mais mon coeur avait tenu le coup. Il avait voulu vivre encore un peu plus.

- Je n'ai rien dit à personne. Je ne voulais pas faire subir ça à des personnes que j'aimais. Je voulais pas les voir bousiller leur vie comme tu l'as fait avec ton père, les voir attendre à mon chevet de savoir si j'allais mourir ou si j'allais tenir un ou deux jours de plus. Alors je n'ai rien dit... j'ai vécu ma vie à fond comme si chaque seconde était la dernière, pour ne rien regretter. Il n'y a qu'une chose que je ne voulais pas faire... tomber amoureux... me laisser aller à aimer un gars, foutre en l'air sa vie en le laissant s'attacher à moi, le laisser veuf à même pas trente ans... Et tu as tout foutu en l'air...

Je me laissais aller à pleurer pour de bon, ne retenant pas mes larmes.

- J'avais pas peur de mourir mais maintenant si... je veux pas penser à tout ce que je vais perdre. A toutes les étreintes qu'on ne fera pas. A tous tes baisers que je ne pourrais plus sentir. A tout ces moments où on était juste ensemble à rire. J'ai trouvé que cette solution pour te protéger. Partir... et tant pis si tu me détestais au moins tu n'avais pas à endurer tout ça...

Je reniflais et détournais la tête pour ne pas le regarder.

- Alors pars maintenant Elias... oublie moi et fais ta vie. Laisse moi mourir comme je l'avais prévu...


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Dim 29 Juil - 17:23

Elias O'Connor
J'ai 22 ans et je vis à Los Angeles, Etats Unis. Dans la vie, je suis serveur à mi-temps au starbuck, en attente de reprendre mes études et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal en ce moment.

Elias est quelqu'un d'assez coincé. Il a toujours été très porté sur ses études, notamment pour rendre ses parents fiers. Depuis que son père est à l'hôpital, cancer en phase terminale, il redouble d'efforts pour le rendre heureux, quitte à s'oublier. Elias a dû arrêté l'école pendant un an pour être auprès de lui aussi souvent que possible mais il entrera en master de psychologie l'année prochaine. Enfin... Il pensait qu'il allait le faire, mais depuis qu'il a rencontré Jaime il est perdu, il ne sait plus quoi faire. Il n'est pas heureux en étudiant. Il pensait, mais il ne l'est pas. Les livres étaient juste un moyen de penser à autre chose, de faire le vide. D'ailleurs, même s'il n'est plus en cours, il a continué à étudier pour ne plus prendre de retard.
Au contact de Jaime il commence à se lâcher un peu plus mais il ne sait pas que ce dernier est malade, comme son père.
Elias n'est pas gay. En fait il n'est pas grand-chose. Il a déjà essayé les filles mais il s'est dit que ce n'était peut-être pas le moment pour lui car ça ne lui avait pas forcément plu. Encore une fois, Jaime lui met la tête à l'envers... Et il commence à s'interroger. Sacré Jaime hein.


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Partir. Jaime lui demandait vraiment de partir. Qu’il ait un mois à vivre, un an, un siècle… Ca n’avait aucune importance. Personne ne devrait mourir seul, personne ne devrait être seul tout simplement. Si Jaime devait passer ses derniers jours dans cet hôpital à la con alors Elias ferait en sorte que ses derniers jours soient les plus beaux. En prenant soin de lui, en lui tenant compagnie, en l’aimant, en le faisant rire. Ca n’était pas de la pitié, c’était simplement de l’amour. Il ne connaissait pas Jaime depuis longtemps mais il était déjà très attaché à lui et il ne voulait que son bonheur. Il aurait pu tout faire pour lui sauf partir. C’était le seul service qu’Elias refusait de lui rendre. S’il fallait passer jour et nuit ici, il le ferait. Il l’avait déjà fait pour son père. Ainsi, Elias n’aurait pas de regrets à la mort de Jaime. Il aurait tout fait pour lui rendre la fin plus belle et moins solitaire.
Il écouta attentivement les explications de Jaime, faisant de son mieux pour se montrer fort. Forcément, en entendant qu’il allait mourir d’ici un ou deux mois, Elias avait eu envie de pleurer. Mais il commençait à avoir l’habitude de retenir ses larmes, alors… S’il voulait convaincre Jaime de rester, il devait agir normalement. Ne pas s’apitoyer sur son sort, ne pas montrer qu’il était triste – même s’il était dévasté à l’intérieur. « Je vais accepter ta mort Jaime. Il va me falloir un peu de temps parce que c’est un peu soudain mais… Ca ira pour moi. C’est pas pour autant que j’vais te laisser crever tout seul. Si tu veux me virer de ta chambre, il va falloir me jeter dehors. » Il croisa les bras en le regardant, totalement certain que Jaime n’avait pas le force de se lever pour le jeter dehors.

Ce n’était pas évident d’imposer sa présence à quelqu’un. C’était douloureux pour l’ego, comme si l’autre personne n’avait pas du tout envie de nous voir. Elias comprenait ses raisons mais c’était trop tard maintenant, Elias était au courant et il serait malheureux de toute façon. Autant profiter de leur histoire jusqu’au bout. Alors à sa demande il se contenta de secouer la tête. « Je ne partirai pas. T’es stupide ou quoi ? Je suis au courant. Et à moins que je ne perde la mémoire, j’serais triste de toute façon. Je veux profiter de nos derniers moments. J’m’en fous que ce soit douloureux. On sera tous les deux et c’est ça qui compte… Crois-moi, ce n’est pas le côté bonne santé qui m’a plu chez toi. J’m’en fous… Je veux juste… J’veux juste rester avec toi. » Il le regardait presque suppliant sauf que Jaime regardait de l’autre côté. Elias soupira et choisit d’attraper à nouveau sa main dans la sienne à défaut d’essuyer ses larmes. « On s’est rendus un peu plus heureux toi et moi… J’vois pas pourquoi ça devrait changer… Laisse-moi une chance Jaime. »

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Beloved
Dim 29 Juil - 17:52

Jaime
Hoslt

J'ai 25 ans et je vis à Los Angeles, Etats Unis. Dans la vie, je suis vendeur dans un magasin de jeux vidéos et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Jaime quitte la maison à la fin du lycée après avoir annoncé à son père qu'il était gay et rêvait de devenir patineur. Il part vivre à Chicago avec sa grand mère, la seule avec l'une de ses soeurs à l'avoir toujours soutenu. Après une brillante carrière et une médaille de bronze aux JO, il est obligé de s'arrêter quand on lui découvre une maladie cardiaque. D'un naturel plutôt enjoué, il ne se laisse pas abattre par la maladie. Il a pris le parti de profiter un maximum de la vie avant de mourir.


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r. « Je vais accepter ta mort Jaime. Il va me falloir un peu de temps parce que c’est un peu soudain mais… Ca ira pour moi. C’est pas pour autant que j’vais te laisser crever tout seul. Si tu veux me virer de ta chambre, il va falloir me jeter dehors. »

L'enfoiré... il savait très bien que je ne pouvais pas sortir de ce putain de lit. Je n'avais pas la force de me lever. C'était déjà une épreuve de réussir à manger seul alors me lever... Sans parler de tous les fils auxquels j'étais relié. C'était carrément mission impossible pour moi de sortir de mon lit alors le foutre dehors... Il le savait et il en profitait. Il était libre de m'imposer sa présence et moi je ne pouvais rien faire contre ça.

« Je ne partirai pas. T’es stupide ou quoi ? Je suis au courant. Et à moins que je ne perde la mémoire, j’serais triste de toute façon. Je veux profiter de nos derniers moments. J’m’en fous que ce soit douloureux. On sera tous les deux et c’est ça qui compte… Crois-moi, ce n’est pas le côté bonne santé qui m’a plu chez toi. J’m’en fous… Je veux juste… J’veux juste rester avec toi. »

Je gardais le visage tourné pour ne pas le regarder. Je sentais les larmes couler sur mes joues. Je voulais pas tout ça. Je n'avais jamais voulu qu'il reste avec moi dans des moments pareil. Je savais qu'il voudrait rester avec moi. Il l'avait bien fait pour son père. Et c'était justement ce que je voulais éviter. Ca serait trop dur de le voir agir comme ça. Je voulais pas le voir s'enfermer à nouveau dans cet endroit maudit. Il méritait mieux que ça.

« On s’est rendus un peu plus heureux toi et moi… J’vois pas pourquoi ça devrait changer… Laisse-moi une chance Jaime. »

Je serrais sa main dans la mienne, m'y cramponnant comme à une bouée pour m'empêcher de sombrer. Je tournais la tête et fixais nos deux mains enlacées.

- Je vais gâcher ta vie... J'ai pas envie de te voir détruire ta santé et ta jeunesse à passer ton temps à t'occuper d'un mourant. Tu l'as déjà fait avec ton père, j'ai aucune envie que tu recommences avec moi...

Je m'en voulais trop de lui imposer ça. Mais je savais qu'il ne lacherait rien. J'avais eu toutes les peines du monde à lui faire quitter le chevet de son père. Qui serait là pour l'arracher au mien? Je continuais de serrer sa main, mon regard toujours bloqué dessus alors que je pleurais sans me retenir. Je n'osais pas affronter son regard. Je ne voulais pas y voir la peine que j'étais entrain de lui causer.

C'était mal mais je continuais de parler, lui confiant ce que je n'avais jamais pu dire à personne.

- J'ai peur Elias... je n'ai pas envie de mourir. J'aimerais pouvoir rester avec toi et pas seulement pour un ou deux mois... J'ai peur et je m'en veux de t'imposer tout ça alors que tu ne le méritais pas... Ca fait plusieurs jours que je suis là à ruminer dans mon lit sans pouvoir bouger d'un centimètre et je regrette de ne pas être mort avant d'arriver aux urgences. C'était plus facile à ce moment là...

Je n'avais eu qu'à me laisser emporter par les ténèbres. Je pensais que tout était terminé et ça aurait du l'être. J'aurais préféré que ça le soit. Mais je m'étais réveillé pour souffrir plus que je n'avais jamais souffert.

Je relevais finalement les yeux pour le regarder.

- J'arriverais pas à te faire partir n'est ce pas? Tu triches... tu sais que je ne peux pas sortir de ce lit...


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Lun 30 Juil - 22:37

Elias O'Connor
J'ai 22 ans et je vis à Los Angeles, Etats Unis. Dans la vie, je suis serveur à mi-temps au starbuck, en attente de reprendre mes études et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal en ce moment.

Elias est quelqu'un d'assez coincé. Il a toujours été très porté sur ses études, notamment pour rendre ses parents fiers. Depuis que son père est à l'hôpital, cancer en phase terminale, il redouble d'efforts pour le rendre heureux, quitte à s'oublier. Elias a dû arrêté l'école pendant un an pour être auprès de lui aussi souvent que possible mais il entrera en master de psychologie l'année prochaine. Enfin... Il pensait qu'il allait le faire, mais depuis qu'il a rencontré Jaime il est perdu, il ne sait plus quoi faire. Il n'est pas heureux en étudiant. Il pensait, mais il ne l'est pas. Les livres étaient juste un moyen de penser à autre chose, de faire le vide. D'ailleurs, même s'il n'est plus en cours, il a continué à étudier pour ne plus prendre de retard.
Au contact de Jaime il commence à se lâcher un peu plus mais il ne sait pas que ce dernier est malade, comme son père.
Elias n'est pas gay. En fait il n'est pas grand-chose. Il a déjà essayé les filles mais il s'est dit que ce n'était peut-être pas le moment pour lui car ça ne lui avait pas forcément plu. Encore une fois, Jaime lui met la tête à l'envers... Et il commence à s'interroger. Sacré Jaime hein.


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« Exactement, tu n’arriveras pas à me faire partir. Parce que je sais qu’au fond, tu n’en as pas vraiment envie. » Jaime baissait la garde trop facilement. Peut-être que s’il l’avait insulté, s’il lui avait dit des atrocités, alors Elias serait parti… Difficile à dire, en fait. Il était tellement amoureux. Sûrement parce que c’était la première fois que ça lui arrivait. Elias porta la main de Jaime à sa bouche pour y déposer un baiser. « Je sais que tu as peur… Moi aussi Jaime. Mais… On sait pas. Ils disent deux mois mais peut-être qu’ils te trouveront un donneur… Peut-être que tu tiendras plus longtemps. J’ai pas envie qu’on compte les jours… J’veux juste profiter avec toi. Ok, on n’ira peut-être pas à la patinoire, au cinéma, ou les trucs que font les couples normaux mais… J’m’en fiche. On s’ra heureux toi et moi, peu importe le temps qu’il restera. » Oui ce sera douloureux. Le voir allongé sur un lit d’hôpital branché à tous ces trucs. Ne le voir qu’ici, ne pas pouvoir sortir avec lui. Ne pas pouvoir faire l’amour, même. Mais Elias avait promis de rester et il en avait envie. Parce que c’était un amour sincère et fort.

Enfin il se pencha pour lui voler un baiser. Juste quelques secondes, pour lui montrer sa sincérité. Puis merde, il y avait pris goût à ses lèvres ! Il se rassit ensuite à sa place et tenta de sourire. Il était content d’être « autorisé » à rester plus ou moins. Parce que Jaime avait abandonné la partie et il espérait que ce dernier finirait par accepter sa présence près de lui. Par l’apprécier aussi. « Tu sais j’ai pris une grande décision. J’crois… J’crois que je vais pas reprendre mes études. Ou pas celles-là. Je sais pas encore, mais je me rends compte que la vie est courte et qu’il faut tout faire pour se rapprocher du bonheur. Une partie de mon bonheur se trouve sur ce lit d’hôpital… Pour le reste, je ne sais pas ce qui me comblerait dans la vie mais je vais trouver. » Adieu les livres et compagnie. La pression. Il resterait chez Starbucks le temps de trouver sa passion. Et il envisageait même de passer à temps complet, du moins quand la situation avec Jaime se sera un peu débloquée. Ca lui plaisait d’avoir plein de temps à passer ici avec lui-même s’il aurait aimé le passer avec lui ailleurs.

Ca paraissait un peu futile de parler de son avenir comme ça. Même égoïste. Mais jamais il ne parlerait à Jaime comme si ses jours étaient comptés. Il ne serait pas différent avec lui, comme s’ils étaient un couple normal. « Je te promets de rien dire à ton entourage. Ce sera notre secret, d’accord ? Si tu veux, j’pourrais même t’envoyer des photos de Sparky le temps que tu es là. Tu lui manques ! » Il sourit doucement. « Tu veux un truc à la cafet ? Je meurs de faim. »

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Mar 31 Juil - 14:13

Jaime
Hoslt

J'ai 25 ans et je vis à Los Angeles, Etats Unis. Dans la vie, je suis vendeur dans un magasin de jeux vidéos et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Jaime quitte la maison à la fin du lycée après avoir annoncé à son père qu'il était gay et rêvait de devenir patineur. Il part vivre à Chicago avec sa grand mère, la seule avec l'une de ses soeurs à l'avoir toujours soutenu. Après une brillante carrière et une médaille de bronze aux JO, il est obligé de s'arrêter quand on lui découvre une maladie cardiaque. D'un naturel plutôt enjoué, il ne se laisse pas abattre par la maladie. Il a pris le parti de profiter un maximum de la vie avant de mourir.


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« Exactement, tu n’arriveras pas à me faire partir. Parce que je sais qu’au fond, tu n’en as pas vraiment envie. »

Si si j'en avais envie. Je voulais pas qu'il reste. J'aurais même préféré qu'il ne soit jamais venu ici. Il n'aurait pas souffert et moi j'aurais été heureux de savoir qu'il pouvait vivre sa vie quelque part loin de moi et de ma maladie. Mais il était là, il savait et rien ne pourrait le faire décrocher. Et très égoïstement j'étais heureux qu'il soit là mes côtés. C'était mal et je m'en voulais d'avoir de telles pensées, de lui avoir cédé aussi facilement. Mais je le gardais près de moi, même si c'était égoïste, horrible, contraire à tout ce que je m'étais juré de faire.

« Je sais que tu as peur… Moi aussi Jaime. Mais… On sait pas. Ils disent deux mois mais peut-être qu’ils te trouveront un donneur… Peut-être que tu tiendras plus longtemps. J’ai pas envie qu’on compte les jours… J’veux juste profiter avec toi. Ok, on n’ira peut-être pas à la patinoire, au cinéma, ou les trucs que font les couples normaux mais… J’m’en fiche. On s’ra heureux toi et moi, peu importe le temps qu’il restera. »

Je voulais pas penser à ce qu'il était entrain de dire. C'était une des raisons qui faisait que je ne voulais personne à mes côtés. Je ne voulais pas entendre ces mots pleins d'espoir. Je voulais pas qu'on me force à me raccrocher à l'idée que je pourrais avoir un donneur à temps. Alors oui j'étais en haut de la liste d'attente désormais, oui la prochaine personne à mourir avec un coeur compatible et en bon état ça serait pour moi. Mais je ne voulais pas me raccrocher à ce mince espoir. Il ne fallait pas se mentir, les chances pour que quelqu'un meurt étaient faibles. J'avais plus de chances de mourir le premier. Nombreux étaient ceux qui mouraient en attendant une greffe. Je ne me faisais pas trop d'illusions et je ne voulais pas qu'il s'en fasse.

On serait peut être heureux mais on ne ferait rien de ce que ferait un couple. On serait un malade et le mec qui veillait sur lui. On ne pourrait pas sortir comme il le disait mais il oubliait de dire qu'ils ne pourraient plus jamais coucher ensemble non plus. Et à la fin... à la fin il n'y aurait qu'Elias et son coeur brisé pleurant sur ma tombe.

Je fermais les yeux alors qu'il venait doucement m'embrasser. Je maudis la machine à côté de moi qui bipa plus rapidement alors que mon coeur s'emballait sous la caresse de ses lèvres. Heureusement il se calma rapidement cette fois et on assista pas un spectacle d'une infirmière arrivant affolée.

« Tu sais j’ai pris une grande décision. J’crois… J’crois que je vais pas reprendre mes études. Ou pas celles-là. Je sais pas encore, mais je me rends compte que la vie est courte et qu’il faut tout faire pour se rapprocher du bonheur. Une partie de mon bonheur se trouve sur ce lit d’hôpital… Pour le reste, je ne sais pas ce qui me comblerait dans la vie mais je vais trouver. »

Je lui fis un faible sourire. J'étais heureux qu'il prenne sa vie en main, qu'il se décide à faire ce qui le rendait lui heureux et non plus sur ce qui aurait pu rendre heureux son père. J'espérais qu'il continuerait à garder ses bonnes résolutions quand je ne serais plus là pour lui mettre des coups de pied au cul. Et j'avais peur aussi... peur qu'il laisse sa vie de côté avant que je ne meure. Je ne voulais pas ça non plus...

« Je te promets de rien dire à ton entourage. Ce sera notre secret, d’accord ? Si tu veux, j’pourrais même t’envoyer des photos de Sparky le temps que tu es là. Tu lui manques ! Tu veux un truc à la cafet ? Je meurs de faim. »

Je hochais doucement la tête.

- Tu me l'amèneras chez moi quand je pourrais sortir d'ici. Encore deux ou trois jours pour qu'ils terminent de me sécher comme un pruneau et je pourrais rentrer. Je compte pas finir ma vie ici...

Hors de question que je meurs dans un lit d'hopital. Je ne ferais pas la même connerie deux fois. La prochaine fois que je me sentirais mal je l'accepterais et je resterais chez moi. Je partirais dans mon lit et pas entouré par tout un tas d'inconnus.

- Non merci je veux rien... j'ai pas le droit en fait. Mais vas y toi si tu veux prendre ce risque.

Je me forçais à sourire pour lui faire comprendre que je blaguais. Je tentais d'avoir l'air normal, de ne pas me sentir comme une merde allongé sur ce lit, mais c'était compliqué.

- Elias... va pas foutre ta vie en l'air pour moi... Tu as déjà passé trop de temps ici avec ton père, je veux pas que tu fasses pareil avec moi. Rentre chez toi si tu as faim. Je serais toujours là demain je te promets. Je tiendrais le coup le plus longtemps possible pour toi...

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Jeu 2 Aoû - 22:42

Elias O'Connor
J'ai 22 ans et je vis à Los Angeles, Etats Unis. Dans la vie, je suis serveur à mi-temps au starbuck, en attente de reprendre mes études et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal en ce moment.

Elias est quelqu'un d'assez coincé. Il a toujours été très porté sur ses études, notamment pour rendre ses parents fiers. Depuis que son père est à l'hôpital, cancer en phase terminale, il redouble d'efforts pour le rendre heureux, quitte à s'oublier. Elias a dû arrêté l'école pendant un an pour être auprès de lui aussi souvent que possible mais il entrera en master de psychologie l'année prochaine. Enfin... Il pensait qu'il allait le faire, mais depuis qu'il a rencontré Jaime il est perdu, il ne sait plus quoi faire. Il n'est pas heureux en étudiant. Il pensait, mais il ne l'est pas. Les livres étaient juste un moyen de penser à autre chose, de faire le vide. D'ailleurs, même s'il n'est plus en cours, il a continué à étudier pour ne plus prendre de retard.
Au contact de Jaime il commence à se lâcher un peu plus mais il ne sait pas que ce dernier est malade, comme son père.
Elias n'est pas gay. En fait il n'est pas grand-chose. Il a déjà essayé les filles mais il s'est dit que ce n'était peut-être pas le moment pour lui car ça ne lui avait pas forcément plu. Encore une fois, Jaime lui met la tête à l'envers... Et il commence à s'interroger. Sacré Jaime hein.


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Elias était crevé. Ca faisait plusieurs jours qu’il dormait mal, voire pas du tout. Mais il faisait semblant d’aller bien, de tenir le cap pour Jaime. Être en sa présence lui donnait vraiment beaucoup de force et c’était pour cela qu’il lui tenait autant tête. Alors quand Jaime lui proposa d’aller manger chez lui et de revenir demain, il secoua la tête. Quelle mauvaise idée ! D’accord, passer la journée ici n’était pas très réjouissant mais il voulait vraiment passer le maximum de temps avec Jaime. Et comme ils ne savaient pas exactement combien de temps il leur restait, il n’allait certainement pas gâcher sa journée de libre ailleurs qu’ici. « On pourrait venir passer quelques jours chez toi. T’en dis quoi ? J’ai eu le droit à des congés au boulot alors on pourra passer du temps ensemble. » Il n’avait pas voulu réagir aux mots « finir ma vie ici ». Il ne valait mieux pas. Elias préférait faire comme s’il n’était pas mourant, comme s’il ne s’agissait que d’une grippe ou un truc du genre. De cette façon il ne le prenait pas en pitié, au contraire, et il ne se déprimait pas. Enfin, le moins possible.

« Merde, désolé, j’savais pas que tu pouvais pas manger. » Il fit la moue. Elias avait encore plein de choses à apprendre concernant la maladie de Jaime et il ferait de son mieux pour tout retenir et ne pas faire d’autres bourdes de ce genre. Mais Jaime n’avait pas l’air de lui en vouloir pour ça puisqu’il fit une petite blague. « Ca va… J’ai connu pire que la bouffe d’ici. On s’y fait ! Et je te le répète, tu ne me vireras pas de ta chambre. J’ai la journée de libre donc je reste ici toute la journée, que ça te plaise ou non. J’irai faire un tour si tu veux te reposer mais j’serai pas loin. Sérieux Jaime, on n’a plus énormément de temps et tu veux que je le perde chez moi, tout seul ? » Insister, insister, encore insister, c’était vraiment dur pour l’ego. Elias avait l’impression d’être un indésirable et ça lui faisait vraiment du mal. Il n’avait que de bonnes intentions, en plus… Il espérait alors que Jaime finirait par se faire à sa présence et même par l’apprécier. Dans tous les cas il ne lâcherait pas. « Alors je reviens dans dix minutes. Okay ? A tout de suite ! » Il tenta un sourire, l’embrassa une nouvelle fois et quitta la chambre pour déambuler dans les étages jusqu’à la cafétéria.

Il ne s’attarda pas. Se contenta de manger un sandwich et de boire un café. Il aurait voulu remonter tout de suite et manger dans la chambre mais puisque Jaime n’avait pas le droit de manger il n’avait pas voulu le narguer. Avant de remonter il était passé par la boutique cadeau pour prendre un nounours. A croire qu’il ne savait lui offrir que ça, des peluches ! Quand il revint, il mit le nounours devant son visage avant de rire. « Un copain pour toi pour la nuit ! »

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Lun 6 Aoû - 18:00

Jaime
Hoslt

J'ai 25 ans et je vis à Los Angeles, Etats Unis. Dans la vie, je suis vendeur dans un magasin de jeux vidéos et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Jaime quitte la maison à la fin du lycée après avoir annoncé à son père qu'il était gay et rêvait de devenir patineur. Il part vivre à Chicago avec sa grand mère, la seule avec l'une de ses soeurs à l'avoir toujours soutenu. Après une brillante carrière et une médaille de bronze aux JO, il est obligé de s'arrêter quand on lui découvre une maladie cardiaque. D'un naturel plutôt enjoué, il ne se laisse pas abattre par la maladie. Il a pris le parti de profiter un maximum de la vie avant de mourir.


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« On pourrait venir passer quelques jours chez toi. T’en dis quoi ? J’ai eu le droit à des congés au boulot alors on pourra passer du temps ensemble. »

Je me retenais de soupirer et de le repousser. Je n'avais pas envie qu'il vienne et qu'il me voit au quotidien comme je serais maintenant, fatigué et malade. C'était déjà assez dur qu'il me voit ici, qu'il vienne tous les jours. Je n'avais pas envie qu'il soit là vingt quatre heures sur vingt quatre pour assister à ma fin. Mais en même temps, vu qu'il était là... j'avais envie d'être égoïste désormais et de profiter de chaque instant avec lui. Alors je finissais par hocher doucement la tête, vaincu...

« Merde, désolé, j’savais pas que tu pouvais pas manger. »

Je fronçais les sourcils en l'entendant. Non mais il racontait quoi? Bien sur que je pouvais manger, c'était juste la nourriture de la cafétéria que je ne pouvais pas manger. Ils m'avaient mis au régime dégueulasse sans gout ni plaisir soit disant pour mon bien.

« Ca va… J’ai connu pire que la bouffe d’ici. On s’y fait ! Et je te le répète, tu ne me vireras pas de ta chambre. J’ai la journée de libre donc je reste ici toute la journée, que ça te plaise ou non. J’irai faire un tour si tu veux te reposer mais j’serai pas loin. Sérieux Jaime, on n’a plus énormément de temps et tu veux que je le perde chez moi, tout seul ? »

Je n'arriverais pas à m'en débarrasser de toute façon. Il était bien décidé à rester ici et il le ferait tant que les visites seraient autorisés. De toute façon, vu tout ce que j'avais dormi, il ne restait plus qu'une heure ou deux avant qu'il ne se fasse virer par les infirmières et il ne pourrait revenir que le lendemain midi. Il serait bien obligé de rentrer chez lui tout seul.

« Alors je reviens dans dix minutes. Okay ? A tout de suite ! »

Je hochais doucement la tête et profitais de son baiser, fermant les yeux, avant qu'il ne sorte. Je soupirais alors que je me retrouvais à nouveau seul. Je n'avais plus sommeil. J'avais assez dormi pour le moment. Le traitement devait commencer à faire effet car je me sentais un peu mieux même si la fatigue était toujours présente. J'allumais la télé et attendais qu'il revienne. Se fut le personnel de l'hôpital qui le devança avec mon propre repas pour la soirée. Si on appelle ça un repas... Une soupe insipide sans couleur ni aucune savoir. Une cuisse de poulet limite bouilli sans beaucoup de gout elle aussi. De la purée, sans beurre ni sel ni gout. Un morceau de pain, sans sel lui aussi. Un yaourt sans sucre ni gout. Et pour finir le repas une salade de fruit dans laquelle on avait du mal à reconnaitre les fruits les uns des autres. Il y avait du orange et un truc rouge dedans c'était tout. Je tentais de me forcer un peu à manger, histoire de reprendre des forces plus vite et de pouvoir partir rapidement d'ici.

Je souris alors qu'il revenait avec une peluche.

« Un copain pour toi pour la nuit ! »

Je pris la peluche et l'installais à côté de moi dans le lit.

- Je préférerais avoir mon copain pour la nuit...

Je soupirais alors que je continuais de manger.

- Pardon, ta peluche est adorable vraiment, merci. Je crois que je suis un peu fatigué et puis j'en ai marre d'être ici. Sans compter qu'ils m'ont foutu au régime sans sel pour soulager mon coeur soit disant. Déjà que la bouffe de l'hôpital c'est horrible alors je te laisse imaginer ce que c'est quand y'a pas de sel ni beurre.. aucun gout.

Je repoussais mon plateau à moitié dévoré.

- Je rêve de pouvoir manger un bon fast food avec une bière bien fraiche!!

Je me rallongeais en soupirant alors que l'infirmière arrivait pour mes soins et qu'elle se mettait à me gronder que le fast food c'était mauvais et que je n'avais pas le droit à l'alcool.

- Vous abusez... vous me bourrez de diurétiques et bien je vous signale que la bière c'est pareil c'est diurétique donc c'est bon pour moi et en plus c'est bon pour mon moral.

Elle rit de ma remarque avant de virer Elias le temps qu'ils s'occupent de moi. Je me laissais faire en grognant alors qu'elle jouait avec mes fils, qu'elle me rebooster de médocs et me prenait tout pleins de constantes. Je les laissais me bouger dans le lit histoire de me masser. Je me laissais faire en fermant les yeux, lassé de n'être plus qu'un corps malade qu'elles bougeaient au gré de leurs envies. J'avais envie de partir d'ici, de redevenir moi même et plus le malade que j'étais là. Elles tentèrent de me faire la conversation, me parlant de ma visite, me demandant qui il était.

- C'est mon petit copain..

Et je souriais bêtement à cette idée. Je ne pensais pas avoir un jour un petit ami, je m'étais résolu à ne jamais voir ça m'arriver. J'aurais préféré que ça se passe dans de meilleures conditions que sur un lit d'hopital, mais j'avais Elias et j'en étais heureux. Au bout d'un moment elles le laissèrent revenir dans la chambre.

Je soupirais, fatigué à nouveau.

- Je crois qu'il reste plus beaucoup de temps pour les visites.. et que je vais plus tenir longtemps réveillé.

Je sentais la fatigue me prendre de nouveau. J'avais juste mangé un peu, je les avais laissé me tripoté dans tous les sens et pourtant j'étais déjà épuisé.

- Je peux te demander un service? Il y a les clés de chez moi dans la poche de mon pantalon. Tu peux y aller et me ramener quelques affaires? Des vêtements, des affaires de toilette... ça serait gentil.

Ca me permettrait d'avoir vaguement une figure humaine quand je sortirais d'ici. Je pris sa main et la serrais doucement dans la mienne alors que je sentais la fatigue me gagner de plus en plus.

- Merci d'être là Elias...

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Mer 8 Aoû - 22:27

Elias O'Connor
J'ai 22 ans et je vis à Los Angeles, Etats Unis. Dans la vie, je suis serveur à mi-temps au starbuck, en attente de reprendre mes études et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal en ce moment.

Elias est quelqu'un d'assez coincé. Il a toujours été très porté sur ses études, notamment pour rendre ses parents fiers. Depuis que son père est à l'hôpital, cancer en phase terminale, il redouble d'efforts pour le rendre heureux, quitte à s'oublier. Elias a dû arrêté l'école pendant un an pour être auprès de lui aussi souvent que possible mais il entrera en master de psychologie l'année prochaine. Enfin... Il pensait qu'il allait le faire, mais depuis qu'il a rencontré Jaime il est perdu, il ne sait plus quoi faire. Il n'est pas heureux en étudiant. Il pensait, mais il ne l'est pas. Les livres étaient juste un moyen de penser à autre chose, de faire le vide. D'ailleurs, même s'il n'est plus en cours, il a continué à étudier pour ne plus prendre de retard.
Au contact de Jaime il commence à se lâcher un peu plus mais il ne sait pas que ce dernier est malade, comme son père.
Elias n'est pas gay. En fait il n'est pas grand-chose. Il a déjà essayé les filles mais il s'est dit que ce n'était peut-être pas le moment pour lui car ça ne lui avait pas forcément plu. Encore une fois, Jaime lui met la tête à l'envers... Et il commence à s'interroger. Sacré Jaime hein.


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Elias pensait bien faire avec la peluche mais elle n’avait pas l’air de plaire à Jaime. Mais comment lui en vouloir ? Ce dernier venait de l’appeler « mon copain » ce qui fit totalement chavirer son cœur. Il lui sourit tendrement, content qu’ils officialisent. Certes, s’assumer pouvait être quelque chose de compliqué mais Elias n’avait pas le temps de passer par la période « je veux me cacher ». Il n’allait pas infliger ça à Jaime alors il était déjà prêt à avouer leur relation au monde. A sa mère, surtout. Tant pis si ça ne plaisait pas, tant pis si ça changeait sa vie, il ne voulait pas que Jaime meurt en ayant l’impression de lui faire honte. « C’est moi ton copain ? » Un nouveau sourire. Il s’approcha pour embrasser sa joue juste quelques secondes histoire de ne pas le déranger pendant son repas assez peu copieux et appétissant. « J’aimerais aussi rester pour la nuit… Mais il y a Sparky et surtout j’ai pas trop le droit. Et t’en fais pas Jaime, j’t’en veux pas. T’as le droit de pas être content ou agréable, j’m’en fous. » Il n’allait pas se vexer pour si peu du moment que Jaime n’essayait plus de le virer.

Enfin, il tenta à nouveau de le virer mais seulement parce qu’il était fatigué et que de toute façon l’heure des visites arrivait bientôt à son terme. Il hocha la tête à sa demande et récupéra les clés. « Est-ce que… Est-ce que ce soir je peux aller dormir chez toi avec Sparky ? Je m’occuperais du ménage pendant que t’es pas là et surtout… » Il se mordit la lèvre. « Y’a ton odeur partout. Ca me rassurerait je crois. Comme ça en plus je prépare toutes tes affaires pour demain et moi je peux dormir avec Mario. » Mario, cette peluche qu’il avait ramenée à Jaime lors de leur premier rencard non officiel, pendant lequel ils avaient justement joué à Mario Kart. Une très bonne soirée, sûrement la meilleure.
Quand Jaime accepta, Elias était fin prêt à partir. Il n’en avait aucune envie mais puisqu’il n’avait pas de choix… Il se pencha sur son lit et l’embrassa une dernière fois pour lui dire bonne nuit. « Je reviens te voir demain avec des affaires, c’est promis. Bonne nuit Jaime et surtout repose-toi bien. » Il lui chuchota un petit « je t’aime » à l’oreille avant de tourner les talons et de quitter l’hôpital, serrant les clés de Jaime entre ses doigts. L’air frais faisait du bien mais il ressentit un immense vide en quittant le bâtiment… Heureusement qu’il avait Sparky pour l’attendre sagement chez lui.

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