Le Temps d'un RP
le seul rpg où tu joues qui tu veux, quand tu veux
Retrouve les animations du forum pour t'amuser,
découvrir de nouvelles plumes et vivre de folles aventures !
» mes bébés
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyAujourd'hui à 17:30 par yellamo

» « Connais ton adversaire, connais-toi, et tu ne mettras pas ta victoire en danger. »
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyAujourd'hui à 15:14 par Stormy Dream

» We don't have to dance # Senara
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyAujourd'hui à 13:19 par Laecca

» TOPS-SITES ¬ votez pour ltdr
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyHier à 22:12 par Gäa

» Funambule feat Manhattan Redlish
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyHier à 21:50 par Manhattan Redlish

» Centaures - (Val & Dreamcatcher)
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyHier à 21:04 par Val

» A Tale of Love, Monsters, and a little bit more [Clionestra x Jen]
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyHier à 19:06 par Jen

» Le monde de Nemo
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyHier à 14:26 par Nemo

» Pouvoir de vengeance [Arthécate]
996284 - (E&D) you could be the corpse and i could be the killer - Page 11 EmptyHier à 14:10 par Arthécate

-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

LE TEMPS D'UN RP

(E&D) you could be the corpse and i could be the killer

Nimue
Messages : 139
Date d'inscription : 12/07/2018
Région : Occitanie.
Crédits : lilousilver, code by AILAHOZ.

Univers fétiche : Fantastiques à 99,9%.
Préférence de jeu : Femme
Tournesol
Nimue
Mer 22 Aoû - 11:07

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Demelza aime l’entendre rire, elle aime la mélodie qui en découle, la sensation délicate que ça lui procure sans qu’elle ne se l’explique. Lorsqu’il sourit, elle se sent toujours un peu mieux. « Les mondanités ne sont agaçantes que le temps d’une soirée. La famille peut l’être toute la vie. » Elle ne dit rien, rassurée cependant de ne pas être la cause directe de sa contrariété. Elle n’a absolument aucune conscience de la manière dont il la regarde, trop innocente peut-être, ou sûrement trop détachée de l’idée : Ebenezer n’est pas de ces hommes à qui elle prête les oeillades indécentes sans raison et les pensées qui pourraient la faire rougir. « Je ne suis pas de bonne humeur, mais je ferais de mon mieux pour être le plus agréable possible. » Elle prend la main tendue, poupée silencieuse, et n’oppose aucune résistance quand il l’attire à lui. Elle suit ses pas, ses volontés, les notes du piano qui s’anime. Elle retrouve, tout près de lui, un peu de sa lumière, un peu de la petite étincelle, comme si son contact suffisait à la faire s’extirper de l’ombre derrière laquelle elle se terrait jusque là. C’est faiblard mais ça se lit dans le doux sourire un brin timide qu’elle lui offre. « Je ne supporterais pas la moindre morgue de leur part… » Elle prend note de sa mauvaise humeur, il lui avait déjà expliqué cela, il était allé jusqu’à lui dire qu’elle devrait apprendre à se protéger de lui mais elle n’a pas envie de s’en éloigner, elle n’a pas envie de se méfier de l’obscurité. « Je te jouerais un morceau, si tu le veux bien. » La lueur violette attire son attention, semble l’absorber toute entière, une seconde. « Tout ce que tu veux. » souffle-t-elle avec douceur. Elle se sent un peu mieux, la main dans sa main. Elle était descendue en ne se trouvant pas assez jolie, pas assez plaisante pour contrarier son père et ça l’avait un peu agacée, cela aussi. « Je.. ne suis pas très douée pour la danse. » Elle rit, un rire étrangement léger qui contraste avec son allure toute noire et son aura mourante, toujours prête à se faire avaler par un vaste vide, par le froid et le silence. « Ou c’est sans doute toi qui possède bien trop de talents. » Elle a déjà constaté qu’Ebenezer avait nombre de cordes à son arc, que son éducation était d’une précision parfaite, comme si il ne s’y trouvait aucune faille. Demelza, elle, avait finalement été privée de ce que sa mère avait tant aimé faire découvrir à son père : le plaisir d’une danse dans une réception, la saveur de se sentir libre et sans entraves, les rires surtout qui emplissaient la maison. Elle se souvient soudain de cela : une enfance qui lui semble lointaine, qui n’a pas l’air de lui appartenir, du rire d’Ophélia quand ses enfants faisaient des bêtises qui contrariaient Amalrich. Elle lui disait qu’il était trop sérieux, il répondait qu’elle ne l’était pas assez.

Et insidieusement, sans qu’elle ne sache trop comment, Demelza a trouvé le chemin des lèvres d’Ebenezer. Elle en rougit, lorsqu’elle réalise qu’elle a cessé d’être si tendue, si inquiète. « Je ne t’ai pas remercié d’avoir tout fait disparaître.. » Les flammes de son enfer personnel. Il y’a cette douceur infinie alors qu’elle offre un nouveau baiser, qu’elle oublie un instant la barrière du convenable, de ce qu’elle ne devrait pas faire. « Tu n’as pas besoin d’être agréable : ça n’est pas un repas de famille, ce sont des négociations. » Elle murmure toujours, pas un mot plus haut que l’autre, comme s’ils se trouvaient dans une bulle secrète. « Et nous avons le meilleur jeu. » Ils avaient toutes les cartes pour faire plier l’adversaire qui les avait forcé à coexister ensemble contre leur volonté. « Croient-ils vraiment pouvoir nous déplacer comme de vulgaires pions ? » La question est rhétorique : bien sûr qu’Ulrich le croit, probablement qu’Amalrich aussi mais ils ne sont pas leurs jouets et ils devraient rapidement le comprendre.

Elle se crispe, se détache un peu du sorcier lorsqu’elle se sent observée. Il ne lui faut pas bien longtemps pour comprendre qu’il ne s’agit probablement que du personnel, passé rapidement devant la pièce. « Pourquoi ai-je donc l’impression que toute cette maison me fuit ? » Elle a déjà remarqué que la petite bonne ne la regardait jamais dans les yeux et elle ne s’était pas plus interrogée que cela, dans l’état dans lequel elle se trouvait. « Suis-je donc une invité si pénible ? »         

Sha
Messages : 328
Date d'inscription : 24/03/2017
Région : Sarthe, Le Mans.
Crédits : Nobody.

Univers fétiche : Sadique polyvalente.
Préférence de jeu : Les deux
Sabrina
Sha
Mer 22 Aoû - 16:04

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement marié et je le vis plutôt de mieux en mieux.




Mémo

Dialogue : #232169


« Tout ce que tu veux. »

Il a un petit sourire, tout petit seulement, parce qu’il se rend compte qu’il aimerait plus qu’il ne pensait un jour désiré d’elle. Ebenezer ignore si c’est de la faute de la visite impromptue ou d’une quelconque anxiété qui le secouerait de l’intérieur, mais il n’en reste pas moins qu’il n’a pas envie de relâcher cette main qu’il tient, avec tendresse et fermeté. Il n’a pas envie de se voir abandonner, pas si près du but, pas si proche de réussir à ne plus jamais avoir faim ni soif d’autre chose que d’elle.
Il baisse timidement les yeux, alors qu’elle rit de sa propre condition. Des piètres danseurs, il en a vu des centaines, mais il ne les a jamais vraiment jugés. La Musique comme la Magie a quelque chose d’ensorcelant. Elle ne souffre aucune erreur de rythme ou de pas, de concentration ou de composition. Elle est aussi rigoureuse que d’apprendre une sérénade, plus sévère encore qu’un ballet russe. Tout le monde ne peut pas danser sur un ballet russe, c’est pourquoi il se montre conciliant.

« Ou c’est sans doute toi qui possède bien trop de talents. »

« Un magicien se doit de toujours avoir un tour dans son sac. »

Il s’arrête doucement, la tenant toujours d’une main assurée. Son regard est tout à fait franc, et son air loin d’être critique. Elle n’a pas apaisée son âme, mais il se montre moins étriqué qu’avant, moins furieux peut-être.
La Fontaine n’a pas ressurgit depuis. La tête s’est enfoncée dans l’eau et les deux billes aqueuses ne regardent plus rien. Elle les a laissés seuls face à eux-mêmes. Ça leur laisse au moins le temps de s’apprécier mutuellement, de goûter chacun aux lèvres de l’autre. Ebenezer savoure l’instant, le goût de braises chaudes qui traînent sur la bouche de sa fiancée. Il n’en demande cependant pas plus ; c’est déjà bien suffisant qu’elle s’offre et se donne sans qu’il ne le demande.
Peut-être qu’un jour ils se frotteront assez fort l’un contre l’autre pour partir en fumée.

« Je ne t’ai pas remercié d’avoir tout fait disparaître.. »
« Tu n’as pas à me remercier… » Souffle-t-il sur les lèvres qui approchent de nouveau. Il se fait docile, les accueille, les éprouve.
« Tu n’as pas besoin d’être agréable : ça n’est pas un repas de famille, ce sont des négociations. »
« J’aimerais mieux paraître que je ne suis, pas pour moi, mais pour ton futur. » Sans moi.
« Et nous avons le meilleur jeu. »
« Et nous savons bluffer au besoin. »
« Croient-ils vraiment pouvoir nous déplacer comme de vulgaires pions ? »
« Ils l’espèrent, mais ils se trompent. »

Il épouse cette fois de lui-même ses lèvres, d’un baiser aussi bref que tendre. L’ombre qui apparaît derrière Demelza lui jette un regard surpris avant de se dérober. Il relâche la tendre aimée – des lèvres seulement, sa main reste dans la sienne.

« Pourquoi ai-je donc l’impression que toute cette maison me fuit ? »

Les yeux brillants du sorcier se posent sur elle. Il se demande un court instant sa réaction s’il lui disait qu’il les avait tous et toutes broyées, qu’il avait lié leurs vies à tous et toutes à ce bâtiment, à cette demeure, et que jusqu’au jour de leur mort, ils ne connaîtront jamais plus la fougue de la liberté ou le plaisir de l’euphorie. Qu’ils ne sont plus que des coquilles silencieuses que l’on aurait broyées dans la paume d’une main.
L’œil brille, mais la bouche hésite. Il se montre désolé alors qu’elle se fait furibonde, presque vexée.

« Suis-je donc une invité si pénible ? »
« C’est de ma faute, je pense » murmure-t-il en guise de réponse, ses doigts glissant sur ses hanches alors que l’heure tourne et que l’aiguille, similaire à Damoclès, s’approche doucement mais sûrement de la minute fatidique. « Je leur fais peur. Ils savent ce que je suis, mais n’en parlerons jamais. »

C’était peu dire pour des hommes et des femmes à qui il avait tranché minutieusement la langue. Une maison de silence, tout juste bercée par le piano enchanté.

Doucement Ebenezer s’écarte, ses doigts attirent Demelza vers lui, puis d’un pas vers le salon où il la mène.

« Anselm se chargera de les mener jusqu’au salon. »

Il continue, quelques pas seulement de plus, jusqu’à la salle circulaire qui offre en spectacle une magnifique cheminée crépitant de tout bois. C’est peut-être un peu exagéré, mais Ebenezer n’a pas peur. Ni de la cheminée, ni de sa fiancée. Il s’assoit calmement dans un fauteuil, laissant à Demelza le loisir de s’asseoir à sa droite ou à sa gauche, ou même ailleurs dans le petit salon.
Il croise calmement les jambes, attendant l’arrivée des intéressés.
Derrière eux, un vieux gramophone s’est mis en route.



Oh Darling,
Darling, What I have done ?
Nimue
Messages : 139
Date d'inscription : 12/07/2018
Région : Occitanie.
Crédits : lilousilver, code by AILAHOZ.

Univers fétiche : Fantastiques à 99,9%.
Préférence de jeu : Femme
Tournesol
Nimue
Mer 22 Aoû - 17:38

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E
Mildred : #996284
Amalrich : #434D78
Ulrich : #8A6343




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle a l’impression, un moment, qu’ils sont en parfaite symbiose que seule l’intrusion de ce regard qu’elle n’a pas pu croiser vient perturber. Il leur fait peur, sans doute à raison, mais elle n’a pas l’impression d’avoir fait quoique ce soit qui pourrait les pousser à sans cesse l’éviter, elle. Il n’y’avait qu’Anselm pour exister réellement, à ses yeux, que lui pour avoir une identité capable de la marquer - elle ignore pourquoi. Elle demandera, un jour, après. L’avenir lointain, en revanche, n’existe pas. Elle ne s’imagine pas une seconde qu’Ebenezer puisse ne plus être là, ne plus rôder dans son quotidien, inquiétant autant que protecteur. « Anselm se chargera de les mener jusqu’au salon. » Elle le suit, d’un pas plus léger et marque un arrêt net en voyant le feu de la cheminée, vif, crépitant. Une bouffée d’angoisse lui court dans l’estomac, qu’elle ravale, détournant le regard vers le fiancé qu’elle rejoint, s’installant à sa droite. Presque naturellement, ses doigts reviennent chercher les siens, dans une caresse prudente qui s’efface aussitôt les voix s’élevant à proximité. Est-ce qu’il y’avait encore une occasion de fuir ?

Il y’a pourtant une certaine dureté dans son attitude quand elle voit apparaître la silhouette de son père, ses cheveux grisonnants et son air trop assuré - il avait toujours eu cette allure qui attirait l’attention bien qu’il soit vêtu très sobrement. Ulrich n’est jamais très loin, habillé de gris, la mine satisfaite d’une victoire qu’il pense déjà acquise, ce qui aiguise encore le regard bleu de la sorcière. L’hostilité est avortée par quelque chose de tout à fait inattendu, qui fait irruption de derrière les jambes d’Amalrich : une tignasse d’une blondeur similaire à celle de Demelza, des yeux dignes d’un lagon en plein soleil. « Demelza ! » La fillette se retrouve déjà accrochée à elle, la laissant interdite. L’hésitation est palpable, avant que les bras ne se referment doucement autour du petit corps. Mildred ne doit pas avoir plus de huit ans et elle est à l’évidence une descendance du côté maternel tant elle n’a rien en commun avec les deux hommes présents. « Ulrich m’a dit que tu jouerais avec moi, c’est vrai ? Avant tu ne voulais plus.. » Elle le prend comme une trahison, comme une machination et le feu en crépiterait presque plus fort dans la cheminée. L’attention de la gamine se tourne enfin vers Ebenezer, qu’elle détaille un moment avant de sourire. « Il va plaire à grand-mère. » Demelza sourit un peu, malgré elle. « Je le crois aussi. Ebenezer, je te présente Mildred Merriwick, une petite-cousine. » L’arbre généalogique côté anglais n’était pas simple, Themis ayant eu trois époux, certaines ramifications avaient si peu de sens que tout finissait englobé sous le même qualificatif cependant la ressemblance était si frappante qu’il ne pouvait s’agir que de la progéniture du frère d’Ophélia. Mildred esquisse une révérence parfaitement exécutée, toute bien élevée qu’elle semble être, mais d’un tempérament trop volcanique pour tenir en place.

« Je reviens. » tranche la sorcière sans plus de cérémonie, se dirigeant d’un pas rapide vers les escaliers. Elle ne réapparaît qu’une dizaine de minutes plus tard, une vieille mallette entre les mains, l’air calme. Ebenezer commençait cependant à suffisamment la connaître pour lire dans ses yeux un chaos émotionnel naissant. Elle dépose le trésor dans un coin de la pièce où elle installe l’enfant qui ne se fait pas prier. « Tu vois, elle n’a pas fait brûler cet endroit. » souligne Amalrich d’un air un brin sarcastique, ce qui fait grincer Ulrich. « C’est toujours une mauvaise idée. Tu as pensé à la sécurité de Mildred ? » A les entendre, Demelza conclut que les banalités d’usages avaient été échangées durant le laps de temps où elle s’était éclipsée. Ca ne lui plaît pas pour autant que l’on parle d’elle comme si elle n’était rien de plus qu’un meuble. « Tu as le droit de te servir de tout. Et c’est normal si tu n’y parviens pas du premier coup. »

Enfin, la blonde revient s’installer près d’Ebenezer, laissant la miniature s’exercer sur des jeux visiblement enchantés - rare sauvetage de l’aile brûlée du manoir. « Navrée. Il semblerait que mon très cher père tente de prouver mon incompétence. Cela a tendance à jouer sur mes manières. » A l’évidence.          

Sha
Messages : 328
Date d'inscription : 24/03/2017
Région : Sarthe, Le Mans.
Crédits : Nobody.

Univers fétiche : Sadique polyvalente.
Préférence de jeu : Les deux
Sabrina
Sha
Jeu 23 Aoû - 11:12
La chaleur de sa main qui le quitte le rend plus morose encore, mais son visage reste parfaitement indifférent. Illisible pour le commun des mortels qui s’avancent comme un seul homme, conquérant et arrogant, dans le salon du loup. Ebenezer se lève aussitôt, tirant d’une main calme sur son habit pour le remettre en place. Ce n’est qu’un veston de feutre noir, piqué d’une rose dorée et de ses initiales. Quelque chose de chic et de sobre, un peu à son image.
Ses yeux violacés se posent sur l’enfant qui s’avance, pleine de joie. Il sent en elle une énergie détonante. Quelque chose de chaleureux et de doux, à l’odeur de lait. Il détourne les yeux pour les poser sur Almarich, parce qu’ici ce sera lui qu’il faudra convaincre.
« Messieurs » commence-t-il sagement, tirant une main franche vers eux.
Il ne sait pas pourquoi Eberhard n’est toujours pas présent, mais il ne s’en inquiète pas. Il sent seulement les deux petites billes bleues claires lui vrillaient la nuque, alors il se retourne, légèrement. Son visage est lisse, sans froncement, sans froissement. A l’intérieur c’est un peu différent, mais il caresse du bout des doigts les replis amers de son âme. Il vaut mieux faire taire le lion avant qu’il ne rugisse trop fort.
« Il va plaire à grand-mère. »
« Je le crois aussi. Ebenezer, je te présente Mildred Merriwick, une petite-cousine. »
« Enchanté, Miss Merriwick. »
Un petit sourire se dessine sur le visage du jeune noble comme il a l’impression d’avoir entendu une consonance, un accent qui le rappelle au passé. Ce n’est pas vraiment un prénom et un nom qu’on entend souvent en Allemagne, surtout à cette époque bénie où les prénoms favoris ne sont qu’en -z et en -s. Le florilège de la consonne. Le cortège de la bestialité, selon lui.
« Je reviens. »
Les yeux d’Ebenezer suivent de tout le long les pas rapides de sa fiancée. Il a l’air amoureux, comme ça. Aux yeux de n’importe qui cela s’apparenterait au désespoir de se voir seul et abandonné. Pour Ebenezer, ce n’est qu’un infime instant pour réfléchir à ce qu’elle cherche à faire. La curiosité est cependant plombée par le regard des deux hommes autour de lui. Il aurait aimé la suivre, ne pas la quitter, la sentir. Au lieu de ça, c’est Ulrich qui lui fait face avec ce sourire plus détestable encore que l’enfer.
Il esquisse à son tour un sourire, serein et parcimonieux.
« J’espère que vous avez fait bon voyage. La route dans le Feldberg n’est pas toujours des plus agréables, et je ne parle même pas de la pente qui mène jusqu’au Manoir de ma famille. Mon père a du tombé sur la tête le jour où il a fait érigé cette demeure pour ma mère. » Il a un petit rire qui sonne vrai, mais n’a de véritable que les dents aiguisés et blanches du prédateur. « Vous voulez peut-être de quoi vous rafraîchir ? N’hésitez pas à vous asseoir et à vous reposer un peu. Mon oncle ne devrait plus tarder. »
Il tape dans ses mains, deux fois, et Anselm arrive. Il approche avec un plateau où de nombreuses collations sont posées. De l’alcool fort à l’eau claire et fraîche, il dépose méthodiquement les verres et les pichets sur la table basse du petit salon.
« J’espère que nous pourrons nous entendre autour d’un verre. »
Un sourire calme se dessine sur les lèvres de l’héritier, alors qu’Ulrich lui jette un regard terrible.
Ebenezer le soutient aussi longtemps que sa patience lui permet. Fort heureusement, Demelza sort des ombres avec une valise – un instant il se demande même ce qu’elle fiche avec ça – et désormais il ne voit plus qu’elle. Il l’observe en silence, ignorant un moment les remarques de son père et de son frère. Il la détaille alors qu’elle s’approche – son petit revêche le fait sourire d’amusement.
« Navrée. Il semblerait que mon très cher père tente de prouver mon incompétence. Cela a tendance à jouer sur mes manières. »
Il lui attrape la main, d’une douceur infinie, et la caresse du pouce. Ce ne sont pas forcément des choses qui se font, mais Lenore et Siegfried ne se sont jamais cachés de s’aimer. Au mieux, cela avait ébloui leur règne à l’époque, même si de nombreuses personnes se demandaient encore ce qui avait poussé le si beau et le si étincelant Siegfried Von Hohnstedt a aimé une Lady anglaise aux cheveux ténébreux.
« Détendons-nous un peu. » Les yeux clairs d’Ebenezer glissent jusqu’à Almarich, avec un sourire empreint de respect feint. « Si nous pouvions discuter plutôt de ce qui nous est reproché, afin de savoir comment vous convaincre que nous sommes destinés l’un à l’autre et que nous sommes plutôt ravis de notre union. »
Eberhard tarde encore à arriver, mais Ebenezer essaye et se montre charmant, délicat, voir même attentionné. Il montre à chacun un siège, un fauteuil autour du feu et s’assoit en dernier, l’air toujours conciliant.



Oh Darling,
Darling, What I have done ?
Nimue
Messages : 139
Date d'inscription : 12/07/2018
Région : Occitanie.
Crédits : lilousilver, code by AILAHOZ.

Univers fétiche : Fantastiques à 99,9%.
Préférence de jeu : Femme
Tournesol
Nimue
Jeu 23 Aoû - 12:14

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E
Mildred : #996284
Amalrich : #434D78
Ulrich : #8A6343




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
« Il est vrai que le voyage est peu commun. » avoue Amalrich, sans hostilité. Le plus agressif des deux se révèle lentement être le frère et non le père. L’avantage des années, diraient certains. « Vous voulez peut-être de quoi vous rafraîchir ? N’hésitez pas à vous asseoir et à vous reposer un peu. Mon oncle ne devrait plus tarder. » « Volontiers. » L’arrivée d’Anselm tait un peu l’acidité d’Ulrich, fort mal à l’aise face à l’imposant domestique. Il ne commente pas mais observe longuement le silencieux et obéissant géant. Ils songe même qu’il doit terrifier Demelza. « J’espère que nous pourrons nous entendre autour d’un verre. » Le  regard parle pour le jeune homme quand le plus âgé se contente de ces sourires polis de commerciaux en pleine négociations : rien ne semble pouvoir le perturber ou créer de vagues dans son attitude. Rien sinon la petite blonde à la langue amère à souhait. Il fronce légèrement les sourcils. « Je ne cherche pas à te piéger. » Elle allait répondre quand elle a senti le contact de la caresse sur sa main, muselant presque aussitôt la colère brûlante qui brillait dans ses yeux bleus. « Détendons-nous un peu. » Elle a presque envie de rire tant se détendre lui semble parfaitement impossible. « Si nous pouvions discuter plutôt de ce qui nous est reproché, afin de savoir comment vous convaincre que nous sommes destinés l’un à l’autre et que nous sommes plutôt ravis de notre union. » Demelza y croirait presque, à ses mots, à cette façon de présenter les choses, elle voudrait bien y croire, à la destinée mais elle n’oublie pas qu’ils ont aussi un contrat, que tout n’est pas juste doux et romantique, entre eux.

« Rien ne vous est reproché, voyons. Ne soyons pas si dramatiques. » « Il y’a eu une meilleure offre. Elbert a redemandé ta main à père. » Elle cille perceptiblement. Elbert. La mâchoire ne se serre pas malgré l’envie mais déjà, l’esprit déploie une certaine imagination à élaborer des manières de l’éliminer dans une lente humiliation. « Ulrich a insisté pour que je considère le fait qu’épouser un homme que tu connais de longue date serait plus confortable pour toi. L’offre est généreuse, qui plus est, et Dorothea se dit ravie d’envisager que tu deviennes sa belle-soeur. » Elle est pâle comme la mort, dans ses beaux habits noirs. C’est elle, qu’elle était peut-être venue enterrer, alors. « Tu es si seule, ici. Sans vouloir vous offenser. »

En d’autres circonstances, sans doute la sorcière serait-elle restée immobile, écrasée par ses émotions mais choisit de bouger, elle attrape un verre, opte pour un alcool relativement fort, ce qui ne devrait pas se faire, au nom de son éducation ou d’autres absurdités de pureté et de bienséance. Le petit verre est vidé aussi sec, ce qui lui tire une grimace : ça n’est pas très bon. Il faut dire qu’elle n’est pas du genre à enfreindre les règles et à s’enivrer dans des soirées mondaines. Tout le monde est bien trop assis et bien trop immobile pour qu’elle puisse faire les cent pas mais ça n’est pas l’envie qui lui manque. « Ton frère prétend que tu n’es plus la même depuis que tu vis ici et c’est à l’évidence le cas. » « Je n’avais pas à rester ‘la même’, c’est le principe. » « Elbert affirme que tu t’es réfugiée dans ses bras, c’est une accusation grave. Bien plus grave pour Ebenezer et sa famille que pour toi, tu finirais tout de même mariée mais que dirait-on, si cela s’ébruitait ? » Demelza détourne le visage, visiblement particulièrement blessée qu’on préfère croire un arriviste violent plutôt qu’elle. Le verre se brise entre ses doigts sans qu’elle ne réagisse. Le verre dans la chair ne fait presque pas mal, même les petites perles de sang l’indiffèrent : elle sent bien que si ils ne gagnent pas cette partie d’échecs, son avenir tout entier marquerait sa peau.          

Sha
Messages : 328
Date d'inscription : 24/03/2017
Région : Sarthe, Le Mans.
Crédits : Nobody.

Univers fétiche : Sadique polyvalente.
Préférence de jeu : Les deux
Sabrina
Sha
Jeu 23 Aoû - 13:08

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement marié et je le vis plutôt de mieux en mieux.




Mémo

Dialogue : #232169


« Rien ne vous est reproché, voyons. Ne soyons pas si dramatiques. »
Le sourire qui s’étire sur le visage d’Ebenezer est, l’espace d’un instant, particulièrement effrayant. Il déteste par-dessus toute l’hypocrisie et le mensonge, n’en usant de lui-même que pour se protéger des imbéciles et des biens heureux.
« Il y’a eu une meilleure offre. Elbert a redemandé ta main à père. »
Ebenezer ne cille pas. Son air reste calme malgré l’injure qui vient de tomber sur ses épaules. Il essaye de ne pas se transformer en quelque chose de terrible, de ne pas se froisser alors que tout son être s’est crispé l’espace d’un instant. Elbert. Ce sale petit rat qui ose se mettre en travers de sa route. Qui ose essayer de lui voler ce qui lui appartient. Ses yeux sombres brillent, mais il préfère les fermer et feindre le début d’une migraine en enfonçant ses doigts sur ses tempes.
« Une meilleure offre ? Elbert… » maugrée-t-il d’une petite voix.
« Ulrich a insisté pour que je considère le fait qu’épouser un homme que tu connais de longue date serait plus confortable pour toi. L’offre est généreuse, qui plus est, et Dorothea se dit ravie d’envisager que tu deviennes sa belle-soeur. »
Sa tête se relève doucement, ses yeux sombres se fixant sur le beau visage de Demelza. Elle la déteste aussi bien que lui déteste Elbert. Comment font-ils pour ne pas s’en rendre compte ? A moins qu’ils le savent et que ça les inquiètent peu. Trop peu. Il sert les dents. Il est bien mieux qu’eux tous. Il est plus riche, plus puissant, plus savant, plus respectueux aussi. Il a sur le visage toute l’arrogance des Von Hohstedt. L’inspiration lui revient. La fougue, la hargne, aussi. C’est bientôt prêt à exploser.
« Tu es si seule, ici. Sans vouloir vous offenser. »
C’est vrai, mais ça n’apaise en rien la colère, ça n’entérine en rien la rancœur qui forme comme une bile noire désagréable et nauséabonde au fond de sa gorge.
« Si ce n’est qu’une question de solitude, j’ai déjà fait savoir à Demelza qu’elle pouvait inviter qui elle voulait, et qu’elle était libre d’aller chez ses amies le temps de mes recherches. Par ailleurs, nous sortons et assistons régulièrement à des bals ou à des… soirées… »
Il s’arrête, surpris d’avoir à se défendre face à un jury qui a déjà décidé de son sort, ou presque. Pourquoi est-ce qu’il essaye autant de la garder auprès de lui ? Pour ses beaux yeux bleus, ou ses belles mèches blanches ? Sa bile noircit dans le fond de sa gorge, elle est brûlante, plus vive qu’une braise.
« Ton frère prétend que tu n’es plus la même depuis que tu vis ici et c’est à l’évidence le cas. »
« Je n’avais pas à rester ‘la même’, c’est le principe. »
« Elbert affirme que tu t’es réfugiée dans ses bras, c’est une accusation grave. Bien plus grave pour Ebenezer et sa famille que pour toi, tu finirais tout de même mariée mais que dirait-on, si cela s’ébruitait ? »
« Demelza… »
Ebenezer se lève, et si cette fois il approche ses doigts et qu’il paraît aux petits soins, ce n’est pas vraiment pour le plaisir de la représentation ou du faire semblant. Il attrape le poignet de la jeune fille et sort de son veston sa baguette. Il suspend son geste un court instant, et se décale légèrement d’un petit pas, feignant d’être gêné par les débris pour mieux dissimuler le fil obscur qui sort de sa baguette et extrait rapidement tous les éclats. Il ramasse sa baguette aussitôt finie et se recule, sifflant.
Sans qu’on ne sache par quel miracle, une petite femme accourt. Elle passe à peine la tête par la porte qu’elle repart au pas de course et revient, dans la minute, avec de quoi bander la main de la jeune femme. Ebenezer ne lui dit rien, elle lui donne tout comme si elle lisait ses pensées. Elle s’efface aussitôt, pour les laisser de nouveau dans le silence froid qu’ils ont causé.
« Je ne sais pas exactement ce qui vous a été rapporté par… Elbert » ce nom lui égorge les lèvres, « mais je crains que vous ayez été les victimes d’accusations fallacieuses d’un pauvre hère désireux. »
Il sert légèrement le bandage, jetant un œil à Demelza. Il la cache à leurs yeux. S’il le pouvait, il la leur cacherait à jamais.
« Est-ce que ça va ? » murmure-t-il pour elle seulement, avant de se reculer et de leur faire face.
« Tout ce qu’Elbert vous a promis, je suis capable de le doubler. Si cela ne suffit pas, alors je triplerais la dot. Je suis très attaché à mes promesses, et à votre fille, aussi je crains que je ne saurais vivre sans elle. J’ai bien été réticent au début – je trouvais que notre union était hasardeuse et je craignais de n’avoir été marié que pour mon argent et mon rang comme cela se fait dans d’autres familles » l’œil clair d’Ebenezer vrille dans les iris d’Ulrich « mais j’ai trouvé auprès de Demelza un repos inattendu, une oreille attentive et des sourires bienveillants. Nous partageons beaucoup de nos centres d’intérêt et je lui ai déjà juré de la protéger, envers et contre tout. »
Il fait un pas, puis un autre, d’un calme imperturbable. Il s’assoit à son fauteuil, sa main n’a pas lâchée celle de Demelza. Il sent la chaleur de son sang à travers les bandages, mais ses yeux ne quittent pas le visage du frère pendant de longues secondes. Quand il a fini de le jauger, il se tourne finalement vers le père, avec un sourire contrit.
« Je ne voulais pas vous inquiéter, mais lors de la dernière assemblée exceptionnelle, alors que j’étais à discuter avec le Kaizer, Demelza s’est retrouvée justement importunée par ce fameux Elbert. J’ai bien voulu m’expliquer avec lui, lui demander pourquoi est-ce qu’il avait empoigné si furieusement la gorge de ma fiancée et si cela devait se réparer lors d’un duel, mais il n’a pas demandé son reste et a disparu. S’il faut que j’aille racheter ma place en tant qu’époux et l'honneur de ma fiancée auprès de lui en le défiant, je le ferais sur l’heure. Je crois Demelza quand elle dit qu’elle ne s’est pas jetée dans les bras d’autres hommes. Ce n'est pas dans son éducation. »
Le ton est plein de morgue.
Eberhard est dans l’encadrement de la porte, prêt à saluer la petite troupe, quand Ebenezer continue sur le même ton :
« Je suis un homme de parole, Herr Von Abbetz. Mon oncle s’est engagé à ce que nos deux familles s’unissent. Rien ne saurait me faire plus souffrir qu’une rétractation si proche du mariage… »
« Une rétractation ? »
Eberhard entre à son tour, dans son superbe apparat. On dirait presque un prince. Il ne faudrait pas oublier que les von Hohnstedt ont toujours eu leur place à la droite du Kaizer.




Oh Darling,
Darling, What I have done ?
Nimue
Messages : 139
Date d'inscription : 12/07/2018
Région : Occitanie.
Crédits : lilousilver, code by AILAHOZ.

Univers fétiche : Fantastiques à 99,9%.
Préférence de jeu : Femme
Tournesol
Nimue
Jeu 23 Aoû - 14:48

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E
Mildred : #996284
Amalrich : #434D78
Ulrich : #8A6343




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle a l’air de s’éteindre, la petite poupée, comme si le reste de lumière s’étouffait en braises fébriles, le regard vide. La trahison est difficile, l’accusation lui fait monter le rejet à la bouche, l’avenir se peint en désespoir ; elle laisse le décor se flouter, les sons se mélanger, sans plus y prêter attention. Elle n’a même pas eu l’occasion de se dénoncer à la place d’Ebenezer, elle aurait au moins pu faire cela pour lui. Et même en noir, dans cette indifférence pleine d’une langueur malheureuse, elle ressemble à la petite dame blanche qui hantait les couloirs du manoir Von Abbetz. Elle retrouve cet état qui avait fait traîner le rétablissement, quelques jours plus tôt : le dégoût de vivre. Elle est complètement absente, si bien que Mildred en relève la tête, fronce les sourcils, sans pour autant qu’on prête attention à la gamine installée dans son coin. « Est-ce que ça va ? » Elle cligne des yeux, semble le voir une seconde mais repartir si vite bien loin de la réalité qui les secoue. Elle a l’air vide, complètement désincarnée. « Tout ce qu’Elbert vous a promis, je suis capable de le doubler. Si cela ne suffit pas, alors je triplerais la dot. » Amalrich est un peu surpris, à vrai dire, de toute l’énergie que déploie le jeune homme, agréablement surpris même s’il conserve son allure tranquille. Ulrich est moins serein. « Ca n’est pas une question d’argent. » Certes, il adore les bons placements, il aime quand ça lui rapporte, quand le patrimoine familial grandit toutefois il n’est pas exactement ce que l’on dit de lui, il a plus de nuances que cela, n’est-ce pas ? A croire que toute cette famille est ambiguë. « Nous partageons beaucoup de nos centres d’intérêt et je lui ai déjà juré de la protéger, envers et contre tout. » En coin, presque imperceptiblement, se dessine un sourire sur les lèvres du père. Il s’efface bien vite quand Ebenezer poursuit. « Tu ne m’as pas parlé de cela, Ulrich. » Le ton est sévère, quoiqu’aucun mot ne sonne plus haut que l’autre, la voix ne se hausse pas, elle tranche avec autant de précision qu’une lame de rasoir. Il semble que le piquant de ses mots, la blonde le tienne de son père. « Dorothea assure qu’Elbert est seulement fou amoureux de Demelza depuis des années. » Amalrich ouvre la bouche pour répliquer mais n’en a pas le temps. « Une rétractation ? »

Les yeux bleus se relèvent sur le nouvel arrivant. Demelza ne l’imaginait pas ainsi, elle s’en était fait l’image d’un être sombre et taciturne, peut-être envieux. Il attire pourtant son attention, malgré la mine sombre qu’elle arbore. « Je crains que nous ayons affaire à un malentendu. » lâche Amalrich en se levant, politesse à l’attention d’Eberhard avec qui il n’avait eu guère de mal à s’entendre, jusque là, sur leurs accords. « Mon frère m’accuse d’être du genre de ces traînées avec lesquelles il aime à souiller les draps de maris trompés. » Ca tombe lourdement dans la conversation. Elle ne se lève pas, elle ne s’en sent pas le courage, elle ne veut qu’une chose : que cela se termine, qu’on la juge et la condamne mais qu’on la laisse en paix, dans une solitude éternelle et confortable. « Grand-mère dit qu’une Merriwick brûle les obstacles. » L’attention se tourne sur l’enfant au discours bien tourné, au ton très fier de ses origines, dans un anglais parfait. « Mère n’était pas comme grand-mère, Mildred. Nous avons déjà établi cela. Ca n'est pas notre éducation. » « Ulrich, je crois qu’il serait préférable que tu te taises, pour l’heure. »

« Cela suffit. » Elle se redresse, sort de sa léthargie en se levant, défroissant d’un geste machinal la robe noire qu’elle porte. « Veuillez pardonner d’avance l’aspect un peu cavalier de mon discours, monsieur. » Prévient-elle poliment l’oncle d’Ebenezer. « Cependant vous m’avez tous abandonné à Ebenezer sans me demander mon avis sur la chose et vous avez décidé de mon avenir. Je conçois que le mariage n’étant pas encore passé, des ajustements puissent être envisagés toutefois vous devrez composer avec une réalité : soit j’épouse cet homme comme il se doit en respectant à la fois son nom et le mien, soit j’offrirai l’occasion à Ulrich d’être scandalisé pour une bonne raison. » Le sous-entendu est parfaitement clair, parfaitement assumé. « J’ai promis à mon fiancé de prendre soin de lui, qu’importe les aléas de la vie et j’entends bien tenir ma parole autant qu’il tient la sienne. » Elle a lâché la main du jeune homme pour croiser les bras, posture déterminée qui lui sert surtout à maîtriser ce qui brûle, à l’intérieur, ce qui se rallume avec vivacité. « Et je préfère mourir ici que laisser Elbert me toucher une fois de plus. Vous savez qu’il n’en sortirait pas vivant non plus, père. » Il est un peu interdit, Amalrich, il ne peut que tourner le regard vers Eberhard, parce qu’il ne s’attendait pas à ce que ces deux-là fassent preuve d’autant de volonté à se marier. « Mère n’aurait pas approuvé. Elle ne l’aurait pas approuvé, lui. » argumente Ulrich. Et Demelza se dit que ce n’est plus vraiment son frère, cette personne qui lui fait face, qui autrefois était toujours de son côté, toujours drôle et rassurant, protecteur et joueur. Qu’est-ce qui a changé ? L’étincelle est soudaine, semble s’être spontanément générée, venant ronger en une flamme le bas du pantalon du frère. Elle ne s’est jamais sentie si furieuse, la sorcière, elle n’a jamais eu autant envie d’en terminer avec une situation, avec quelque chose, ça lui donne mal à la tête, ça fait s’emballer son rythme cardiaque même si son air est froid, même s’il n’y’a que ses prunelles pour le dire. Ulrich est près de la cheminée, c’est sans doute pour cela qu’il ne réagit pas immédiatement.           

Sha
Messages : 328
Date d'inscription : 24/03/2017
Région : Sarthe, Le Mans.
Crédits : Nobody.

Univers fétiche : Sadique polyvalente.
Préférence de jeu : Les deux
Sabrina
Sha
Jeu 23 Aoû - 16:02
« Dorothea assure qu’Elbert est seulement fou amoureux de Demelza depuis des années. »
Ebenezer le premier est sur le point de répondre à son tour. Il pourrait en effet lui dire combien elle a été familière avec lui, qu’elle l’a approché. Il ne la connaît pas, il pourrait bien feinter d’avoir été distrait et de ne pas vouloir attirer sur Demelza et lui de mauvais regards, aussi il n’aurait rien dit avant. Les apparences sont maîtresses dans ce monde, le vieil Almarich doit le savoir. C’est quelque chose d’Eberhard lui a longtemps répété. Les apparences, seules, ne sont rien. Il faut savoir lire outre ce qui est écrit.
« Une rétractation ? »
Tout le monde observe le nouveau venu et ce dernier ne manque aucun pas. Il entre à son tour dans la pièce, tête blonde et resplendissante malgré les années qui ont marqué son visage. Il a encore l’œil vif et perçant, Eberhard Von Hohnstedt, et il n’y a personne de mieux placer que lui dans le monde magique allemand. C’est un homme à tout faire, dont les atouts se comptent sur plus de deux mains et dont le caractère est si sociable qu’il n’y a pas un homme de bonne famille qui ne lui ait pas parlé au moins une fois.
« Je crains que nous ayons affaire à un malentendu. »
« Je vous prie de me pardonner mon retard, j’avais quelques affaires urgentes à régler avec notre bon Kaizer. Nous parlions de quelque chose d’important ? »
Ebenezer devine que la tenue d’apparat n’a rien à voir avec le repas de ce soir. Il se demande si ça a un rapport avec Nixe et Cythérée qui se font chaque seconde plus menaçant vis-à-vis du Saint-Empire. Il se pince légèrement les lèvres mais ne dit rien. Son oncle est là. A lui seul il pourrait tenir en joug toute une armée par sa verve. Il le déteste autant qu’il l’admire pour ça.
« Mon frère m’accuse d’être du genre de ces traînées avec lesquelles il aime à souiller les draps de maris trompés. »
Un silence de plomb tombe entre tout un chacun. Tout le monde se juge du regard, silencieusement, sauf peut-être Ebenezer. Ce dernier a posé son regard sombre sur sa fiancée et s’est rapproché d’un pas. Il ignore pourquoi, mais il sent en elle une haine incommensurable. Il ne voudrait pas revivre le même désastre que dans le hall. A chaque fois, c’avait été de la faute d’Ulrich. Sans lui, les choses seraient plus simples.
Les choses s’enchaînent, et les yeux clairs d’Eberhard s’agrandissent aussi vites qu’il a été le dernier à arriver. Il ne sait plus exactement où donner de la tête, et quel discours lui semble le plus provoquant. Sont-ils tous vrais d’ailleurs ? Eberhard ravale sa salive. Il n’y a pas eu un seul jour où la Grâce des Anges n’a pas été un fardeau pour lui. Derrière ses mèches blondes se créent une forme de désespoir, ou peut-être de colère. Quelque chose qui l’avilit, mais il n’a plus le choix désormais.
Tout est allé trop loin.
Eberhard fronce légèrement les sourcils et une lumière chaude et douce envahit toute la pièce. Le feu dans la cheminée se calme alors même que le feu qui prenait alors sur les talons d’Ulrich s’éteint également. Chacun dans la pièce peut ressentir comme une forme d’apaisement, une tendresse qui les submerge et les rassure. Tous sauf peut-être Ebenezer, dont la magie naturelle fait toujours rempart à celle plus sacrée qu’est la Magie de Lumière.
Son oncle est bien assez au courant alors qu’il pivote légèrement sur ses talons pour se retrouver face à Almarich. Il ne prend pas la peine d’adresser un regard aux autres. Après tout, la décision revient à eux deux, tuteurs légales des deux enfants qu’ils cherchent l’un comme l’autre à protéger.
« Peut-on m’expliquer pourquoi je suis appelé à un repas ? Je pensais qu’il s’agissait d’un repas de famille. »
Eberhard n’hésite jamais à mettre des mots sur les choses. Ce peut être déroutant, mais il n’abandonnera pas, et ne souffrira pas d’être interrompu ou contredit par le rejeton des Von Abbetz. Il n’accorde que peu d’importance aux autres. Seul lui importe la mission qu’il s’est donné, que Siegfried lui-même a donné à son frère avant de mettre un terme à sa folie.
Sauver son fils. Sauver sa lignée.



Oh Darling,
Darling, What I have done ?
Nimue
Messages : 139
Date d'inscription : 12/07/2018
Région : Occitanie.
Crédits : lilousilver, code by AILAHOZ.

Univers fétiche : Fantastiques à 99,9%.
Préférence de jeu : Femme
Tournesol
Nimue
Jeu 23 Aoû - 16:53

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E
Mildred : #996284
Amalrich : #434D78
Ulrich : #8A6343




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Demelza se détend, doucement, et c’est comme si le feu enragé à l’intérieur d’elle revenait briller tendrement, à sa place originelle, avec calme. Là où Ebenezer avance d’un pas, elle recule d’un, se retrouvant ainsi à une place qui lui convient : elle peut s’approcher de son fiancé, l’inciter à glisser autour de sa taille un bras qui lui manque ; sa proximité, son ombre protectrice lui manque. Et si c’est indécent, elle s’en fiche, le regard bleu planté dans celui d’Ulrich qui n’a guère souffert qu’émotionnellement de l’incident naissant : il revoit encore Ophélia brûler, il se revoit encore tirer la petite soeur par le bras, alors qu’elle se serait bien laissée dévorer par les flammes, par l’incendie dévastateur et noirci sur les contours. Il fait un mouvement de la tête, empreint de désolation, de regrets, de la tristesse de constater qu’elle a peut-être vraiment voulu faire de leur très chère mère une étincelle disparue. Elle était trop pure, leur mère, pour les affres ardents de cet élément, elle le trouvait dangereux, elle l’évitait souvent, l'aimait pourtant. « Peut-on m’expliquer pourquoi je suis appelé à un repas ? Je pensais qu’il s’agissait d’un repas de famille. » « Il semblerait que la main ainsi que la vertu de ma fille soient devenus le noeud d’une bataille ridicule. » Demelza se désintéresse d’Ulrich, elle semble chercher à se fondre complètement contre Ebenezer, les yeux fermés, la tête appuyée contre son épaule. Toute cette colère lui a demandé plus d’énergie qu’elle n’aurait cru, elle ne cherche en rien à lutter contre le calme soudain. « De bien désagréables rumeurs sont parvenues à mes oreilles, non pas que je m’offusque de savoir qu’ils n’ont pris qu’une seule chambre. » Elle ouvre un oeil curieux, un instant, puis le referme. « Mais il serait préférable que ce mariage ne souffre pas du doute. Demelza, est-ce que tu peux nous assurer que c’est bien Elbert qui s’est imposé ? » Elle soupire, n’imagine pas vraiment qu’on puisse jauger de son honnêteté en la faisant répondre à une simple question mais ne rechigne pas, elle pose les yeux sur les deux hommes. « Je me suis éloignée pour visiter et je n’aurais pas dû. Je ne suis fautive que de cela. Ulrich n’apprécie pas Ebenezer parce qu’il a l’impression que j’ai trop de liberté mais je vous assure que je ne trahirais jamais mes promesses, monsieur. Quand bien même je ne vous les ai pas exprimé. » Il s’agissait de bien drôles de circonstances pour rencontrer un des rares représentants de la famille d’Ebenezer et elle le regrettait un peu. « Je ferai ce que vous exigerez de moi afin que cette alliance puisse être conclue. Je sais reconnaître la chance qui m'est offerte. » C’est étrangement sincère, ça dépasse le cadre de l’accord qu’elle avait passé avec le jeune homme à qui elle avait demandé à ce qu’on ne leur impose plus rien, ça dépasse l’ordre de ses sentiments, qui n’étaient plus restreints, plus enfermés dans une cage rigide et distante. Elle veut vraiment l’épouser, l’idée d’être privée de cela lui fait plus de peine qu’elle ne l’aurait cru.

Elle relève le nez vers Ebenezer, se mord légèrement la lèvre inférieure. « Est-ce qu’il serait possible de faire dîner Mildred plus tôt ? Elle ne devrait pas entendre certaines choses et à son âge, les repas peuvent être ennuyeux. » Demelza est plutôt prévenante pour quelqu’un qui ne veut pas d’enfant, qui est terrifiée à l’idée de les détruire. Elle compose avec le fait d’être la seule présence féminine de la pièce, les hommes visiblement peu enclins à s’interroger sur ce qu’il convient de faire. Elle n’a plus de mère non plus, la gamine, c’est sans doute ce qui rend son comportement si particulier, elle a été éduquée entre deux familles, entre deux pays, de façon relativement décousue. Amalrich en sourit presque tendrement. Finalement, peut-être parviendrait-il à pousser sa fille vers une existence convenable, dans les normes.           

Sha
Messages : 328
Date d'inscription : 24/03/2017
Région : Sarthe, Le Mans.
Crédits : Nobody.

Univers fétiche : Sadique polyvalente.
Préférence de jeu : Les deux
Sabrina
Sha
Jeu 23 Aoû - 17:59
« Il semblerait que la main ainsi que la vertu de ma fille soient devenus le nœud d’une bataille ridicule. »
Eberhard a un regard curieux sur son neveu et sa future fiancée. Y a-t-il vraiment des questions à se poser ? Bien sûr, comme il arrive après la guerre, il ne comprend qu’une infime partie des enjeux et il n’arrive pas à décrypter tout de suite les échanges de regard appuyés et froids que certains se jettent. Il aura à n’en pas douter une discussion auprès d’Ebenezer après la soirée, sur la décence et les méfaits de la luxure, parce que chez les Von Hohnstedt, on n’est pas de ces pourceaux qui se jettent sur les femmes. Madame Von Hohnstedt serait encore vivante qu’elle dirait qu’elle n’a jamais connu d’amants plus respectables et respectueux que son mari. A tel point, même, que l’ennuie parfois la gagnait de toujours avoir le dernier mot au sein de la chambre conjugale.
« De bien désagréables rumeurs sont parvenues à mes oreilles, non pas que je m’offusque de savoir qu’ils n’ont pris qu’une seule chambre. »
« C’est ce que j’ai cru entendre, oui » rajoute Eberhard qui, contre toute attente, ne s’en offusque pas non plus. C’est bien la première fois d’ailleurs qu’Ebenezer le voit aussi calme et aussi peu piquant. La réunion avec le Kaizer et la Nixe ont dû le vidé de tout son fiel et de toute sa fougue chevaleresque.
« Mais il serait préférable que ce mariage ne souffre pas du doute. Demelza, est-ce que tu peux nous assurer que c’est bien Elbert qui s’est imposé ? »
« Elbert Bauer ? » Il n’arrive plus vraiment à suivre, cherchant à reconstituer le puzzle que tous s’amusent à agiter sous son nez. Il se tourne alors vers la jeune fille que tous regardent comme si elle allait prononcer le dernier des évangiles de ce monde.
« Je me suis éloignée pour visiter et je n’aurais pas dû. Je ne suis fautive que de cela. Ulrich n’apprécie pas Ebenezer parce qu’il a l’impression que j’ai trop de liberté mais je vous assure que je ne trahirais jamais mes promesses, monsieur. Quand bien même je ne vous les ai pas exprimés. »
Un sourire fin mais doux se dessine sur le visage d’Eberhard alors qu’Ebenezer penche légèrement la tête, plus intrigué par le visage pâle de sa fiancée que l’air tendre que prend son oncle. Il ignore si elle joue parfaitement la comédie ou si ce qu’elle dit est vrai. Il n’arrive plus à savoir où débute le jeu, où s’arrête le besoin de la tenir, de ne pas la laisser s’échapper. La bête griffe le fond de son ventre comme elle a faim, faim d’elle, de ses flammes, de sa peau chaude.
« Je ferai ce que vous exigerez de moi afin que cette alliance puisse être conclue. Je sais reconnaître la chance qui m'est offerte. »
Il détourne le regard, les joues un peu rouges, l’air bête. C’est au même moment que Demelza décide de se tourner vers lui. Il sent bien le bleu de ses yeux, mais il ne veut pas la regarder en face. Il ne se sent pas en pleine possession de ses moyens.
« Est-ce qu’il serait possible de faire dîner Mildred plus tôt ? Elle ne devrait pas entendre certaines choses et à son âge, les repas peuvent être ennuyeux. »
« Oh.. Oui, bien sûr » balbutie Ebenezer, l’air décontenancé, comme pris de court, « je ne pensais pas qu’il était si tard. Je vais demander aux cuisines de tout mettre en place, pour la petite, puis pour nous. »
Il jette un regard à la petite blonde qui le regarde aussi. Peut-elle lire dans les cœurs comme son oncle le fait si bien ? Il s’échappe après de rapides excuses, son pas rapide dans le couloir claque le marbre, laissant ainsi Eberhard au milieu des Von Abbetz. L’homme n’a cependant aucune peur. Il a le regard calme, alors qu’il retire très lentement ses gants maintenant que l’atmosphère s’est réchauffée.
« Je ne savais pas qu’Elbert Bauer était aussi amoureux que ça de vous, Mademoiselle. »
Il jette un regard à Ulrich, avisant l’homme. Les yeux clairs d’Eberhard brillent légèrement, d’une lueur surnaturelle et chaleureuse. C’est comme des flammes qui danseraient dans ses iris qui un instant ont la couleur de l’ocre et du sable chaud des déserts du Moyen-Orient.
« Je connais très bien sa famille. J’ai été à l’école avec son père, et ma femme était très amie avec sa mère. Elle n’a jamais eu vraiment la place de se démarquer, ni même de parler, Herr Bauer étant d’un caractère… monopolisant, dirons-nous », Eberhard s’installe, continuant toujours avec un phrasé court mais poli, un ton parfaitement choisi à la situation, « Je me souviens de soirée absolument charmante dans leur demeure. Je sais également que nous n’avons pas eu la même éducation. Chez les Von Hohnstedt, les femmes ont toujours été bien traitées. Elles sont maîtresses en leur demeure, et ont leur mot à dire pour la vie du couple. La fidélité est un point de voûte de tout couple. Je ne vous raconterais pas une centième fois l’histoire de l’Ange qui aima le premier d’entre nous et qui façonna la famille toute entière, ni même de la grande loi qui veut qu’un Von Hohnstedt n’épouse jamais que par amour. »
Il venait pourtant de le faire, par une pirouette simple et gracieuse de vocabulaire. Il a un sourire à ce moment, servant un verre à chacun avant d’attraper le sien et de le tenir dans le creux de sa paume. Ebenezer n’est toujours pas revenu, perdu quelque part dans les cuisines à se calmer, ou qu’importe. Eberhard n’a pas besoin de lui ; il est maître ici, dans la demeure de son défunt frère.
« Quand j’ai rencontré Demelza, je me suis tout de suite dit que vous lui plairiez. Ebenezer n’est pas le genre de garçon à sortir de chez lui, aussi il ne vous aurait jamais rencontré sans moi. J’ai vu en lui une fragilité, une émotion. En vous une force qui ne demandait qu’à naître. Je crois que vous commencez à vous apprivoiser, et je serais très désolé si le mariage n’avait pas lieu, car je crois en mes instincts d’ange et je ne pense pas m’être trompé en vous accommodant l’un et l’autre. »
S’il avait véritablement cherché le prestige et un mariage ravissant, il aurait trouvé chaussure à son pied ailleurs. Eberhard disait vrai. On aurait pu en douter – ça ressemblait à un discours pour endormir les plus intransigeants – mais Ebenezer n’était pas là pour entendre, alors c’était le bon moment pour lui pour jouer cette carte.
La carte de la (presque) sincérité.



Oh Darling,
Darling, What I have done ?
Contenu sponsorisé
(E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Page 11 sur 16
Aller à la page : Précédent  1 ... 7 ... 10, 11, 12 ... 16  Suivant
Sujets similaires
-
» (m) killer lover

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LE TEMPS D'UN RP :: Les Univers :: Univers fantasy :: Surnaturel-
Sauter vers: