J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
Cela ce confirme. Je vais effectivement passer toute la journée toute seule, dans cet appartement que je ne connais pas. Ce serait l’occasion pour certain d’aller fouiller un peu dans l’intimité de ces occupants mais… moi je sais déjà que je vais restée majoritairement recluse dans la chambre de mon amoureux, pour n’en sortir que pour mes besoins naturels. Ce serait bien que mon petit ami me fasse visiter, d’ailleurs. Mais mon intuition me dit que le temps lui manquera. Il m’explique déjà tellement brièvement l’usage de la boite noire qu’il m’a confié, que ce serait un miracle qu’il parvienne à faire le tour du propriétaire. Ce n’est pas grave en soi, hein. Je peux me débrouiller pour trouver les toilettes, la salle de bain, ainsi que la cuisine. Je risque juste d’ouvrir les mauvaises portes avant de trouver les bonnes. Tu n’as pas peur de voir des choses choquantes ? Des choses choquantes ? Comme quoi ? Bah. Ce sont des mecs, Dana. Ils ont peut-être des calendriers avec des femmes nues dans des positions suggestives accrochés au mur, ou des bouquins pornographiques qu’ils ne cachent pas sous leur matelas ? C’est des stéréotypes, ça ! Ils ne sont pas tous des obsédés sexuels ! Tu oublies que ce sont des geeks, hein. Ils ne voient pas souvent de vrais filles. C’est des conneries, tout ça. Mon petit ami lui-même ne colle pas à l’image du geek de mon époque. Je refuse donc de croire que je puisse entrapercevoir les horreurs que tu m’as citées. Je pense surtout que je vais me prendre une claque de technologie inconnue en pleine face, en faite. Et cet objet sera vraiment intuitif, pour le coup. Mon amoureux évoque l’achat d’un téléphone portable à mon usage personnel, et je fronce légèrement les sourcils. Je ne suis pas certaine d’être à l’aise avec ce genre d’objet mais… Pourquoi pas ?
« _ Je te fais confiance pour savoir si cela me sera utile. »
Je lui réponds malgré tout, prenant également soin de lui assurer que je suis très heureuse d’être avec lui. Je n’en donne pas l’air, tant je suis enfermé dans ma timidité soudainement maladive mais… La vérité est que je suis très heureuse que nous soyons ensemble définitivement, dans cette époque. Et je le suis d’autant plus lorsqu’il affirme que c’est également le cas pour lui, en me caressant doucement la main. Vient ensuite le sujet du couchage. Josh s’inquiète que je puisse vouloir dormir seule, et je le rassure quant au fait que cela ne me pose aucun problème. Nous avons dormis tout les deux dans le même lit chez moi et… J’ai bien aimé cette ‘expérience’. Je n’ai rien contre le fait qu’on la renouvelle tout les deux, toutes les nuits. D’autant plus quand j’entends que le plaisir a été partagé. Je lui souris, prête à lui dire que la situation est parfaite dans ce cas, quand son ami l’appelle. Il doit partir. Je lâche sa main à regret, accueillant ces lèvres avec tendresse.
« _ Il n’y a pas de soucis. »
Je le rassure, un sourire triste au visage. Ça me fait quelque chose de le laisser partir, concrètement. Mais je ne lui en veux pas. Je comprends que ces études restent une priorité. J’acquiesce à nouveau à son invitation à ce que je fasse comme chez moi, avant de répondre à son « à tout à l’heure ». La porte de l’entrée claque, et j’observe la chambre avec intérêt. C’est une chambre assez classique, avec quelques objets high-tech. ‘Fin, une télévision très plate, surtout. Où est le caisson contenant toutes les pièces ? Bonne question. C’est peut-être pas une télévision ? Si ça se trouve, c’est le même truc que j’ai dans la main, mais en format plus grand ? Je tente de faire réagir l’écran noir mais sans succès. Tu as juste réussie à mettre tes empreintes. Bravo. Je me saisie du bas de mon tee-shirt pour les frotter, minutieusement. Ensuite, je dépose l’objet sur le lit, pour ranger mes affaires dans ces commodes. Je ne fouille pas ces vêtements, hein. Je me contente juste de mettre le peu que j’ai, dans un tiroir relativement vide. Après, je passe ma curiosité sur l’objet rectangulaire, sans parvenir à l’utiliser correctement.
« _ Okay. Je parle à l’objet, oubliant brièvement que ce sont mes doigts qui l’activent, avant de m’insulter à haute voix pour avoir perdu le truc que je lisais. _ Gogole, va ! _ Que puis-je faire pour vous ? J’écarquille les yeux, interloquée. C’est quoi cette voix ? Je ne suis pas seule ? _ Qui est-là ? Je demande spontanément, passablement effrayée. _ Désolé, je ne comprends pas votre demande. _ Ma question est simple, pourtant ! »
Je rétorque, cherchant à définir d’où provient cette voix. Josh cache une femme dans sa chambre, apparemment. Où c’est elle qui s’y est cachée quand elle l’a vu rentré dans la chambre avec une fille ? Possible. Dans un cas comme dans l’autre, je ne trouve personne. Et la voix a disparu comme elle est venue. C’est l’occasion de visiter l’appartement pour m’assurer que je suis bien seule, je crois.
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
Si je me demandais ce que ressentait mon petit ami quand je l’ai invité la première fois chez moi, je crois que je viens d’en obtenir la réponse là. C’est particulièrement gênant et… incapable de m’adapter naturellement à la situation, je m’accroche à la main de mon amoureux, comme s’il était mon unique phare dans cet océan de timidité. Rassure-moi : tu sais qu’il va partir en cours tout bientôt ? Oui. Et cette idée décuple mon malaise, instantanément. Je n’ai pas très envie de rester seule avec son ami. Pas qu’il ne soit pas sympa, attention. Il a l’air vraiment aussi charmant que mon scientifique mais… je le trouve très entreprenant, en faite. Je sens bien que l’intention derrière est de me mettre à mon aise, et il n’y a pas de problème à ce sujet, c’est juste que… Je déplore la méthode qu’il emploi pour y parvenir. Tu n’aimes pas les clins d’œil ? Pas quand ils ne sont pas de Josh, non. Il ne faudrait pas oubliée que je suis une nana réservée, habituée à vivre seule, avec pour seule compagnie des romans. Il va donc me falloir du temps pour partager le quotidien de trois jeunes hommes. Ce qui est normal. Oui. Tu savais que chez certaines filles, c’est un fantasme cette colocation ? Je préfère ne pas rebondir sur cette information. Je risque de décupler davantage ma gêne, et je sens bien que ce n’est pas ce que mon petit ami espère comme résultat à sa démarche de m’aider. Ça me réconforte, d’ailleurs, qu’il fasse autant preuve d’attention. Je suis parvenu spontanément à défaire mon sac de mon dos, avant de lui sourire doucement. En faite, j’essaye de me focaliser uniquement sur lui, de sorte de me détendre un peu. Ce qui n’est pas évident, tant que son ami rôde dans les parages. Il ne rôde pas, Dana. Il se prépare, nuance. Si tu veux. Cela ne change rien au fait que cela va un peu mieux quand mon scientifique nous isole dans sa chambre. J’arrive à défaire ma veste en cuir, que je dépose sur le bout du matelas, tandis qu’il m’invite à y prendre place. Ce que je fais, écoutant attentivement ces indications. Déjà, je peux ranger mes affaires dans ces commodes. Cela paraît totalement anodin comme parole mais… c’est très fort, sentimentalement parlant. C’est une confirmation qu’il tient réellement à ce que je me sente chez moi, auprès de lui, et cela gonfle mon cœur d’amour. Il va finir par exploser, à force. Il a tellement vécu sans l’amour de personne, que je crois qu’il est très loin d’exploser sous toutes les attentions de mon scientifique. En faite, je sais que le jeune homme le remplie de tout l’amour dont j’ai toujours manqué et… cela le rend encore plus formidable à mes yeux. Je ne suis pas certaine qu’il ait conscience de l’ampleur de mes sentiments à son égard. Je prendrais le temps de lui partager quand il ne sera plus pressé par le temps. J’acquiesce à la suite de ces paroles, concernant mes produits qu’il faut qu’on aille acheter après les cours, quand j’apprends que je serai vraiment toute seule durant toute la journée.
« _ Tu déjeunes sur le campus ? »
Je l’interroge immédiatement, passablement déçue à cette pensée. Ce n’est pas que je tienne à tout bouleverser dans sa vie mais… je croyais que je le verrai au moins un petit peu entre ces cours. Ce n’est pas grave. Le temps passe vite, hein ? Il sera vite de retour et nous pourrons aller faire mes achats tranquillement. Oui. Je me console à cette idée, quand mon petit ami me dépose un truc rectangulaire dans les mains, réagissant comme son téléphone portable. C’est… Impressionnant. C’est tout plat et… ça contient toute une technologie proche de celles des ordinateurs de mon époque.
« _ C’est un ordinateur ? »
Je le questionne, alors qu’il m’explique rapidement son usage. Il y a un chargeur, d’ailleurs, à ce que je comprends. Il faudra donc que je prête attention à sa batterie, de sorte de le charger au besoin. De plus, selon mon amoureux, cette chose va me permettre d’en découvrir plus sur ce siècle. Ce qui est passionnant, quand on arrête de faire une fixette sur la finesse de cet appareil.
« _ D’accord. Merci. Je lui dis doucement, lui offrant un sourire reconnaissant pour tout ce qu’il fait pour moi, le tenant brièvement par la main. _ Ça me fait très plaisir d’être ici avec toi. »
Je préfère le préciser, au cas où mon attitude pourrait laisser entrevoir que ce n’est pas le cas. D’ailleurs, la question qui suit me laisse présager que c’est le cas, justement. Josh s’inquiète que je puisse vouloir dormir seule dans son lit.
« _ Non. Je dis aussitôt, pleine d’assurance, bien que les joues rosissant quelque peu. _ Je… Je n’ai rien contre l’idée que l’on partage le même lit. »
On l’a fait chez moi et… ça c’est très bien passé. T’as pas peur qu’une telle proximité, en pyjama qui plus est, ne lui donne des idées coquines ? Non. Je… ‘Fin… c’est clair que l’idée qu’on est une sexualité m’intimide encore plus que cet emménagement mais… Je ne dirais pas non. Je crois ? Waouh. Tu envisages sérieusement de faire l’amour avec lui ? C’est mon amoureux. C’est normal que l’idée m’effleure l’esprit, non ? ‘Fin, c’est lui qui décidera. Je n’oserai jamais lui demander quoique se soit sur le sujet c’est… C’est au garçon de proposer. Mais là n’était pas le sujet initial.
« _ J’ai confiance en toi. Je reprends, doucement. _ Puis… J’ai beaucoup aimé dormir dans tes bras tout à l’heure. »
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
Josh est tellement adorable en cet instant, en faisant preuve d’une grande attention à mon bien-être, que je sens que je tombe davantage amoureuse de lui. Je ne pensais pas que c’était possible, du reste. Je croyais que j’avais déjà atteint une sorte de paroxysme sentimentale. Mais je suis forcée d’admettre que c’est le cas. Il me rend tant encore plus éprise de lui que je ne l’étais avant cela, que je rie de bon cœur à sa remarque quant à notre rencontre mouvementée. Il est vrai qu’en comparaison à son tout premier voyage, j’ai de la chance de n’avoir que des vertiges. D’ailleurs, c’est déjà de l’histoire ancienne. Mes yeux arrivent à nouveau à faire le focus sur le décor qui nous entoure, pendant que mon petit ami s’active sur son téléphone portable. Il écrit, apparemment. J’imagine qu’il envoi le tout à quelqu’un par… mail ? Cela me semble plus instantané tout de même, de ma position. Je ne vois pas grand-chose, à vrai dire. Et je suis plus intrigué par l’endroit où je suis, la voiture de ce siècle, que cet avant goût technologique me sort vite de l’esprit. Mon scientifique m’explique qu’il part souvent de ce parking pour ces voyages dans le temps, et que je dois certainement mieux comprendre pourquoi le fait que nous étions sur une route en mille neuf cent quatre vingt quinze l’ait surpris.
« _ Je comprends, effectivement. Je confirme, un sourire charmant aux lèvres. _ C’est vrai que même moi je suis surprise que cette route n’existe plus. »
Elle reliait Hill Valley à une autre commune, à laquelle je ne suis jamais allé. J’imagine qu’ils ont dû en créer une autre ? Quoique. Il m’a bien dit que les voitures volaient par ici. La route est peut-être donc dans le ciel ? C’est très étrange comme image. D’autant que les voies aériennes ne sont jamais bétonnées, Dana. Je disais pas ça dans ce sens là, voyons ! Je disais juste que… Non. Laisse-tomber. Je verrai à quoi ça ressemble si d’aventure j’expérimente cette invention. En attendant, je préfère plutôt demander la date à mon petit ami, de sorte de me sentir moins déphaser que je ne le suis déjà. Nous sommes le mardi vingt-quatre mars deux mille vingt, à ces dires. Ok. Cela veut donc dire que pour lui, il ne s’est déroulé que vingt quatre heures entre tous ces voyages ? Waouh. Il n’a vraiment pas perdu de temps pour venir me sauver ! Tu pensais qu’il s’était roulé les pouces entre-temps ? Non ! Je pensais juste que les choses auraient été un peu plus… lentement ? C’est tout. Bah preuve en est qu’il t’aime autant que tu ne l’aimes, et qu’il a tout fait pour te retrouver immédiatement. Oui. Et cela me rend encore plus heureuse que je ne le suis déjà. Tant que je me jette à ces lèvres, dans une impulsion amoureuse, avant de souffler contre ses lèvres, amusée par ma réaction.
« _ Désolé. J’ai constaté que tu étais revenu presque instantanément à la suite de ton départ et… Cela m’a encouragé à t’embrasser. »
Je n’ai pas honte de l’avoir fait, du reste. Ni même d’avoir mes bras autour de son cou dans un parking désert. Je suis juste un peu gênée de faire preuve d’une telle spontanéité, alors que la situation ne s’y prête pas du tout. D’autant que mon scientifique me rappelle l’importance de faire vite. Je quitte donc ces bras, retrouvant mon casque, avant de reprendre ma place sur son bolide, solidement attachée à sa taille. Le trajet entre chez lui et ce fameux parking est agréable, je dois dire. J’apprécie réellement les sensations que procure un tel moyen de transport, et je suis ravie d’avoir eu une demi-heure pour en profiter pleinement. Lorsque nous sommes chez lui, je descends de la ‘bête’, avec une petite pointe d’appréhension quant aux rencontres que je vais faire, avant de me défaire de mes accessoires. Ensuite, je suis Josh jusqu’à son appartement, où il cherche ces clefs. Quand tout d’un coup, la porte s’ouvre sur nous, nous surprenant mutuellement. C’est l’un de ces colocataires qui vient de l’ouvrir, prétextant l’avoir entendu arriver. Il a de bonnes oreilles, apparemment. Où il était à l’affût, tout simplement. Possible. Je ne m’interroge pas plus sur la question. Je préfère écouter son échange avec mon petit-ami, quand il me tend la main, se présentant à moi comme étant Evan. Son meilleur ami, donc. ‘Fin, je crois ?
« _ Enchantée. Moi c’est Dana. »
Je dis à mon tour, lui serrant brièvement la main, un sourire poli sur le visage. En faite, en mon for intérieur, je suis sincèrement gêné de bouleverser le quotidien des deux autres garçons habitant cet appartement. J’entre donc dans celui-ci, après y avoir été invitée, avec énormément de timidité. C’est à peine si j’ose me soulager de mon sac à dos, d’ailleurs, tant ma gêne s’accapare de plus en plus tout mon être.
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
J’écoute les instructions de mon petit ami avec une grande attention. Je sais qu’il est important que je suive bien ces indications à la lettre, si je ne veux pas que le voyage tourne au drame. J’acquiesce donc positivement à ces dernières, avant de mettre mes équipements pour le voyage. Ensuite, une fois que mon petit-ami est bien assuré que mon casque est bien installé sur mon crâne, je rejoins la ‘bête’, où je m’installe derrière lui. Je m’accroche ensuite immédiatement à sa taille, fortement. J’ai peur que ma prise ne soit pas assez forte, quand je crains paradoxalement de le compresser en serrant davantage. Je prends donc grande attention à ce qu’il puisse toujours se mouvoir librement, lorsque le moteur ronronne à nouveau entre mes cuisses. L’effet est immédiat. Les battements de mon cœur s’intensifient, mêlant l’excitation à l’appréhension. Je n’ai pas peur que mon petit ami nous tue durant le trajet, attention. J’ai juste peur que le voyage ne tourne pas aussi bien que nous le voudrions. C’est une appréhension sommes toute normale, je crois. Je n’ai pas encore franchis la faille spatio-temporelle qu’ouvre sa machine à voyager dans le temps. Je ne m’inquiète donc pas outre mesure sur la question, essayant de profiter du trajet qui nous sépare de la route où tout à commencer, pour me rassurer comme je le peux. Rien d’extraordinaire, du reste. Je ne fais que me répéter que tout ira bien. Et cela suffit à m’encourager à franchir l’éclair, quand la machine atteint les fameux quatre-vingt huit miles à l’heure, même si je ferme les yeux pour m’en protéger les rétines. Tout se passe très vite. Dès que celui-ci a disparu, je découvre un parking à la place de la route de notre rencontre, où mon petit ami braque pour éviter de justesse une voiture stationnée. On a eu chaud, là. Heureusement qu’il pilote bien où on expérimentait le premier accident en deux roux. Pfff. Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre. Josh a l’habitude du voyage temporel. Je ne doutais pas un instant qu’il ne nous plafonnerait pas dans cette voiture qui… bouge beaucoup, à mes yeux. C’est normal, ça ? Le contrecoup de tes émotions vives, peut-être ? Sûrement, oui. Je suis comme prise de vertige et… quittant la moto, je peine à tenir debout, bien que cela déclenche une forme d’hilarité.
« _ Ça va. Je souffle à mon amoureux, retirant mon casque. _ J’ai quelques vertiges mais… Je marque une pause, lui offrant un clin d’œil. _ Je suis toujours en un seul morceau. C’est ce qui compte, non ? »
Je lui souris ensuite, le trouvant particulièrement adorable à tant s’inquiéter pour moi. S’il me fallait une preuve qu’il puisse être attentionné envers ma personne, je crois qu’elle se présente naturellement à moi. Il se soucis sincèrement de mon état physique, même si les effets du voyage commencent déjà à se dissiper.
« _ Ça va déjà mieux, d’ailleurs. Je lui assure, caressant tendrement sa joue. _ Je crois que c’est le contrecoup des émotions et l’intensité du voyage. »
Je n’imaginais pas les choses aussi… rapides. Je pensais qu’il y avait une sorte de tunnel menant à l’époque qu’il choisit. Pas que nous y serions projeté en quelques secondes. Ce qui à le don d’être particulièrement déstabilisant, je dois dire.
« _ Alors... Je poursuis doucement, observant le parking avec un peu plus d’attention que précédemment. _ C’est ici que tout a commencer pour toi ? C’est étrange de me dire que je suis officiellement à son époque, presque au jour même de son premier voyage. _ Quelle date sommes-nous, d’ailleurs ? Je sais que nous sommes en deux mille vingt mais… quel jour précisément ? »
Ça paraît con comme question, et je dois certainement refaire une sorte de remake au jour de notre rencontre sur la nationale, mais j’ai besoin de connaître ce détail. Cela m’aidera à ne pas me sentir déphaser dans le temps, comme je le ressens de plus en plus. C’est étrange, d’ailleurs. Je sais que mon corps est dans le futur mais… c’est comme si ma tête, elle, elle était encore partiellement dans le passé. Cela me fait penser : je vais avoir l’air idiote à ne rien connaître de cet espace temps ? Ce n’est pas impossible. J’ai grandement intérêt à cacher à ces colocataires cette lacune, si je ne veux pas attirer leur curiosité plus que de raison. Et je commence par m’habituer à la ‘gueule’ des voitures dans ce siècle. Elles n’ont rien de similaire à celle que j’ai laissée derrière moi. La carrosserie est plus arrondie et… Wouah. Quelle merveille ! Je suis curieuse de l’approcher pour admirer l’intérieur, bien que je m’en abstienne. Le propriétaire ne doit pas être très loin, je pense. Je ne voudrai pas qu’il s’imagine que je tente de lui voler.
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
Je rie quelque peu aux derniers mots de mon petit-ami. Je ne pense pas qu’il était aussi ravi que je le renverse, en mille neuf cent quatre-vingt quinze. Mais je comprends parfaitement où il veut en venir. Si nous n’avions pas eu cet accrochage tout les deux, nous ne serions pas ensemble à l’heure qu’il est. Je suis donc contente que le destin m’ait fait emprunter cette route, où je ne devais normalement pas rouler en cette heure tardive, pour favoriser cette rencontre. Je suis d’autant plus contente que cet accident ne lui ait pas coûté la vie ou sa totale motricité, d’ailleurs. Jamais je n’aurai su me le pardonner. La situation n’étant pas celle-ci, je propose à mon amoureux qu’il se repose, avant de débarrasser mon lit de mon sac qui l’encombre. Ensuite, je l’invite à s’y installer, afin de m’étendre tout contre lui. Je ne boude pas l’idée moi-même de recharger mes batteries pour le grand voyage. Je me cale par conséquent tout contre lui, déposant une main sur son torse, où j’apprécie plus que de raison la tendresse ce dégageant de cette étreinte. C’est tellement géniale d’avoir un petit ami qui prend la peine de quérir vos lèvres d’un baiser, de vous murmurer qu’il vous aime, que je m’assoupis le cœur gonflé d’un bonheur indescriptible. Moi aussi je l’aime, du reste. Je l’aime tant que, cédant à l’appel du sommeil, je sais que je ne dormirai plus un jour de ma vie loin de ces bras.
(…)
Je m’éveille doucement, un sourire tendre sur les lèvres. Je sens que l’on me caresse tendrement les cheveux, et j’aime énormément cette petite attention. Surtout lorsqu’elle s’ajoute aux murmures de mon amoureux, m’invitant à quitter les bras de Morphée, de sorte que l’on puisse officiellement quitter cette époque. Je suis d’accord. Je papillonne donc quelques peu des paupières, acceptant de refaire surface, avant de me redresser quelque peu pour quérir ces lèvres d’un doux baiser.
« _ Tu as raison. Je lui confirme dans un murmure également, caressant brièvement la peau douce de sa joue. _ L’heure est venue de partir chez nous. »
Nous avons assez traîné en mille neuf cent quatre-vingt seize. Je suis contente d’ailleurs qu’il ait pu se reposer. Ainsi je sais qu’il n’ira pas en cours en cumulant plus de fatigue que d’ordinaire, ce qui suffit à me convaincre que je suis toujours en mesure de prendre soin de lui. La petite amie idéale, en sommes. Je n’irai pas jusque là, non. Je n’ai pas la prétention de croire que je suis parfaite. Mais je me plais à croire que je sois l’idéale à ses yeux, oui. Ce qui me comble de bonheur, tandis que je consens à me séparer de ses bras chauds, afin de pouvoir quitter le lit. Ensuite, me munissant de mon sac à dos, je rejoins la pièce à vivre, où j’éteins la lumière, avant de déposer le sac dans l’entrée.
« _ J’ai un petit creux. Je confie à mon scientifique, amusée, sortant un paquet de cookies du placard. _ Tu en veux ? »
Je n’ai pas très envie d’être obsédé par un estomac criant famine à mon arrivée en deux mille vingt. Je grignote donc ce qu’il faut pour le sustenter, avant de boire un grand verre d’eau. Ensuite, je remets ma veste, sur laquelle j’ajoute mon sac à dos, puis pense à récupérer mes gants ainsi que mon casque, qui sont mine de rien très importants. Dès que je me sens prête, j’invite mon petit ami à sortir de l’appartement, pour le fermer à clef. C’est la dernière fois que je le quitte, pour toute ma vie. Cela me fait donc un petit pincement au cœur. Mais rien qui ne m’encourage à regretter mon choix de changer d’époque, surtout quand je sais que la ‘bête’ nous attends au parking. ‘Bête’ que nous rejoignons, d’ailleurs, main dans la main, avant d’enfiler tout deux nos équipements. Je jette un dernier regard à ma résidence, qui aura certainement beaucoup changée là où nous allons, puis grimpe à l’arrière de mon scientifique. Solidement accroché à sa taille, je suis prête à expérimenter mon premier voyage dans le temps. C’est tellement exaltant.
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
Je suis confuse. Je ne voulais pas inquiéter mon petit ami avec ces préoccupations soudaines. Je suis donc sincèrement désolé de le contraindre à me faire des promesses, là où lui même n’a pas d’emprise sur le cours des évènements à venir. Son père peut très bien être un être compréhensible, acceptant de nous aider pour que l’on puisse vivre librement notre amour en deux mille vingt. Mais quelque chose m’encourage malgré tout à craindre que les choses ne soient pas aussi faciles. Pourquoi le seraient-elles ? Nous ne sommes pas dans une fiction, après tout. Il n’est de ce fait pas totalement impossible que les tensions entre les deux hommes, soient un frein à notre vie de couple. Mais il a raison sur un point : il existe toujours des solutions à chaque problème. Si ce n’est pas celle de me créer une nouvelle vie à son époque, nous irons vivre ensemble dans une plus neutre. Tant que ce n’est pas celle où vivait encore les dinosaures, cela ne devrait pas être si gênant que ça je pense. Non. Je me blottie d’ailleurs dans les bras de mon amoureux, séchant les quelques larmes qui ont coulés sur mes joues, sachant que je n’ai plus de raison de m’inquiéter sur le fait que je ne vivrai plus jamais sans lui. Car moi non plus je ne veux plus que nous soyons séparés, du reste. Nous sommes ensemble pour toute la vie, si notre amour nous le permet, et nos chemins ne seront pas séparés par autre chose que nos volontés. Tu fais bien de soulever la question, tiens. Tu irais vivre à quelle époque, en cas de rupture ? Je ne me pose pas la question. Je préfère vivre les choses au jour le jour. Cela pourrait toujours être bien de lui informer de ta destination de vie, si un jour où il ne te supporte plus ? T’es vraiment instable, comme conscience. Tu as passé tout son séjour de l’année dernière à me pousser dans ses bras, et maintenant tu me parles de rupture ? Je suis aussi instable que tu ne l’es, cocotte. Je ne le suis pas, là. D’ailleurs, il est temps que je réponde à mon amoureux, sinon je crains qu’il s’imagine que je suis inconsolable.
« _ Tu as raison. Je souffle toujours la tête contre son épaule, les bras autour de son cou. _ Il n’y a aucune raison que les choses aillent aussi mal. J’ai totalement confiance en toi, d'ailleurs. »
C’est sincère. Je remets toute ma vie entre ces mains. Si ce n’est pas la plus belle preuve de confiance que l’on puisse fournir à quelqu’un cher à notre cœur ?
« _ J’ai eu très peur que notre séparation soit inévitable, tant tu ne peux pas toi-même emménager à cette époque avec moi. Je poursuis doucement, m’enivrant de son parfum. _ Mais désormais je sais que tant que nous sommes ensemble, rien ni personne ne m'empêchera de te suivre n’importe où, si cette tentative échoue en deux mille vingt. Je recule légèrement mon visage, de sorte de plonger mes prunelles dans les siennes. _ Je t’aime Josh. Je lui murmure amoureusement, un léger sourire aux lèvres. _ Merci d’être venu bouleversée ma vie comme tu l’as fait l’année dernière. Sans toi je n’aurai pas eu la chance de vivre un amour aussi fort que celui que je porte à ton égard. Je dépose mes lèvres contre les siennes, dans un baiser tendre, avant de me rappeler qu’il a accepté de se reposer chez moi avant de s’en aller. _ Si tu te reposais, maintenant ? »
Je lui offre un clin d’œil, quittant ces bras réconfortant, puis me lève du lit pour déposer mon sac dans l’entrée de la chambre. Ensuite, je lui fais signe de s’étendre dans mon lit, où je viens m’allonger contre lui. Dormir un peu ne me fera pas de mal à moi également, je dois dire. Et pour cause : je m’apprête à reprendre une journée dès l’aube, alors que j’ai déjà traversé plus de la moitié de celle-ci avec des émotions fortes. Je serai donc bien contente d’être reposée à l’arrivée. Une main déposée sur son torse, où je me laisse bercé par le rythme doux de sa respiration, je m’endors paisiblement, un sentiment de bonheur m’enveloppant délicieusement.
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
Mon petit ami valide mon idée. J’en suis très heureuse. Tellement que je lui offre un immense sourire, avant de rejoindre ma chambre pour faire mon sac. Et alors que j’étais prête à le fermer, je me rends compte que j’ai oublié quelque chose d’important : mes chaussures. Elles ne rentreront jamais dans un sac aussi petit, surtout avec la ‘tonne’ de produits de beauté que j’ai emmenée. Je songe à haute voix à une solution, quand mon amoureux me suggère de faire un choix entre les produits et les chaussures. Selon lui, en acheter dans son époque n’est pas un problème. Toutefois, il estime que le style des chaussures pourrait vraiment me surprendre. Alors, misant sur la carte de la sécurité, j’opte de laisser les produits en mille neuf cent quatre-vingt seize, avant de mettre mes escarpins dans le sac que je ferme. Mon amoureux m’informe que nous pourrons aller faire mes achats après ces cours, l’occasion pour moi de faire connaissance avec les magasins de deux mille vingt, ainsi que leurs publicités envahissantes. Je ne sais pas ce qu’il entend par « envahissant », mais je doute que cela soit quelque chose de génial aux traits de son visage. Toujours certaine de vouloir faire de cette époque surdéveloppée de technologie, ton dernier lieu de résidence ? Toujours. Ce n’est pas des petits détails aussi futiles qui vont me convaincre du contraire. D’ailleurs, je profite que mon scientifique parle de me créer une nouvelle vie sur place, pour m’interroger enfin sur la partie technique de ce voyage. Ce n’est pas anodin, de disparaître définitivement d’une époque. J’imagine par conséquent que mon identité me sera inutilisable, d’autant plus lorsque mes pensées sont confirmées par celui-ci : l’état américain va me déclarer comme « disparue volontaire », et donc me rendre presque comme une « hors-la-loi » aux yeux du pays. ‘Fin. Je n’aurai rien fait de mal pour que je mérite d’être arrêté dès que mon identité resurgirait dans les documents administratifs mais... ma jeunesse entraînerait sûrement les forces de police à ouvrir une enquête sur le phénomène. Une chose à laquelle je ne tiens pas, tant je sais que la machine à voyager dans le temps pourrait tomber dans de mauvaises mains. J’acquiesce donc silencieusement, finissant de fermer mon sac, avant de l’écouter me parler de notre vie sur place. Déjà, j’apprends que je vais vivre dans la colocation de mon petit-ami, en compagnie de deux autres garçons. Ce n’est pas que l’idée me déplaise mais… Avec ma timidité légendaire auprès de la gente masculine, je sais que je ne me sentirai jamais à l’aise en compagnie d’Evan et Ryan, même s’ils sont très sympathiques. D’ailleurs, qu’entend-t-il par : ils peuvent être un peu ‘lourds’ ? Ils sont du genre à faire des blagues salaces ou… à draguer tout ce qui a une paire de seins ? J’avoue que je me sens inquiète, tout d’un coup. Pourquoi ne dis-tu rien dans ce cas ? Parce que ça ne se fait pas d’interrompre quelqu’un qui parle, déjà, puis parce que nous n’aurons pas d’autres options que celle d’emménager ensemble dans la colocation alors… Je vais croiser les doigts pour qu’ils me laissent tranquille, même lorsqu’ils seront à l’appartement, le temps que je retrouve une activité professionnelle. L’idéal serait dans un délai relativement court mais… sans ‘papiers’, cela risque d’être impossible. Je suis donc partiellement soulagé, lorsque mon scientifique m’explique que son père connaît des contacts pour créer des ‘nouvelles vies’. Ça fait très famille de gangster, dit ainsi. C’est vrai. Mais ce sont des voyageurs du temps, c’est donc ‘normal’ qu’ils aient également recours à des choses d’apparences illégales. Du moins, je pense ? Ce qui m’inquiète le plus est l’éventualité que son père refuse de nous aider. Comment ferons-nous si c’est le cas ? Est-ce que je serai obligée de rentrer chez moi, à cette date précise ? Je m’inquiète davantage, tandis que je consens à reprendre la parole après ce long silence de ma part.
« _ Je vois. »
Je dis songeuse, pendant que je m’assois sur le rebord de mon lit. Formidable. Très belle intervention de ta part. Ne commence pas à ma charrier, toi. Ce n’est pas le moment.
« _ Que ferons-nous si ton père refuse de nous aider ? Est-ce que je serai obligée de revenir ici, pour y vivre à nouveau sans toi ? »
L’idée seule me brise le cœur. Je n’ai pas envie de revivre cette année que je viens de passer. Elle était terrible et… baissant les yeux sur mes genoux, je sens des larmes se formaient insidieusement dans mes paupières. Je sais qu’ils ont des conflits avec son père, j’entrevois déjà le pire. Il y a toujours la possibilité que les choses se passent bien. C’est vrai. Mais il n’a pas l’air lui-même très convaincu.
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
J’éclate de rire, sincèrement amusée par la répartie de mon petit ami à ma taquinerie. J’avoue que je ne suis pas particulièrement emballée par l’idée d’expérimenter une fête entre jeunes en deux mille vingt mais... si cela peut me permettre de découvrir davantage ma nouvelle époque, qui suis-je pour refuser ? Personne. Ou du moins, pas la petite amie idéale. Dans le cas d’un garçon extravertie, aimant les sorties entre copains, je suis d’accord. Dans le cas de mon scientifique, mon intuition m’encourage à croire que son immense sourire me cache une surprise d’un tout autre genre. Du coup, confiante, je l’entraîne à ma chambre, où nous déposons mes produits de beautés à même mon lit, avant de revenir au salon pour son verre d’eau. L’occasion pour moi de revenir sur le moment de son départ dans le futur, m’assurant qu’il n’ait pas une journée de cours à l’Université qui l’attende au retour. Réponse immédiate. Mon amoureux prend conscience qu’il a omit ce détail, important à mes yeux, avant de me préciser qu’il a l’habitude de somnoler durant ces derniers. Je ne sais pas si je dois en rire ou si je dois lui reprocher cette réalité, je dois dire. Le mieux serait que tu ne prennes pas le rôle de sa mère. C’est son problème s’il arrive totalement défoncé par la fatigue à son université. Théoriquement, non. Il a fait énormément de trajet pour me sauver la vie, afin que l’on passe notre existence ensemble, il est donc normal que je me préoccupe de ce genre de détail. Si vous étiez mariés, à la rigueur. Mais là vous êtes juste un jeune couple. Ne commence pas à l’emmerder en l’infantilisant. Tu as raison. Cela ne serait pas judicieux qu’il s’imagine qu’il a une petite amie ‘autoritaire’. Mais paradoxalement, il a l’air d’aimer aussi mon côté très attentionné alors… J’hésite. Essaye le juste milieu ? M’ouais.
« _ Tu peux aussi te reposer un peu ici avant que l’on y retourne ? Je suggère naturellement, trouvant l’idée plutôt bonne. _ Cela ne changera rien à notre heure d’arrivée. »
Il peut faire ce qu’il veut du temps. Il n’a donc aucune contrainte à partir de mille neuf cent quatre-vingt seize dans l’immédiat. Je lui laisse le loisir d’y réfléchir, pendant que je prépare mon sac à dos dans ma chambre. Et bien que j’aie fais le maximum pour voyager ‘léger’, je suis confrontée à un petit inconvénient sur la capacité maximum de mon sac. Il est rempli à rebord et… je n’ai toujours pas mis les chaussures. Encore, je peux marcher à pied nu chez mon petit ami, si par chance le sol n’est pas recouvert de carrelage ; mais avec la robe qu’il a demandé pour le voyage, il me faut absolument ma paire d’escarpins. Je réfléchie à haute voix à ce problème, lorsque mon scientifique me suggère de laisser mes produits ici, me proposant d’en acheter en deux mille vingt. C’est ça où c’est l’investissement dans des chaussures qui risquent – je cite mon petit ami – de me surprendre. Joue la carte de la sécurité. Prends les chaussures. Oui. Je sors mes produits de beautés du sac, que je remplace par mes escarpins.
« _ Je ne suis pas prête mentalement à céder mes escarpins pour des chaussures surprenantes. Je souligne à mon amoureux, avec humour. _ On va donc miser sur l’achat de produits de beautés. »
D’autant que les produits ne doivent pas être si différent de maintenant, n’est-ce pas ? Aucune idée. Je te rappelle que je suis dans ta tête. C’est bien pour ça que je comptais sur toi pour me rassurer mais… laisse tomber. Le sujet qu’aborde mon petit ami est plus intéressant. Il me confit qu’il va falloir me créer une toute nouvelle vie, en deux mille vingt, et… les sourcils froncés, je m’inquiète à l’idée de perdre mon identité. Dana Sheffield va disparaître du jour au lendemain, aux yeux du gouvernement américain. Il serait donc totalement possible que je ne puisse plus faire usage de mon prénom ainsi que de mon nom ?
« _ Je vais être obligé de changer d’identité, tu penses ? Je l’interroge à la suite, très sérieusement, fermant définitivement mon sac à dos. _ Ce n’est pas que je tienne particulièrement à celle-ci mais… Ça me ferait bizarre de ne plus pouvoir en faire usage. D’ailleurs, comment ça va se passer quand on sera chez toi ? »
Il serait peut-être temps que j’y songe, non ? Je m’apprête à être une sans-abri dans le futur alors… Ça serait bien que je m’intéresse aux solutions qu’il a trouvées à ce problème, entre autre.
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
J’ai hâte que Josh m’emmène également faire une vraie balade en moto. Les sensations qu’on y ressent ne doivent rien avoir de comparable avec celles que j’ai ressentie pour ce trajet ; je me languis donc déjà que nous soyons enfin dans notre époque, afin qu’il puisse m’en faire profiter. En attendant de pouvoir le faire, je l’emmène jusqu’à mon appartement, avec mon sachet à la main, où nous croisons ma concierge en chemin. Vous verriez la tête qu’elle fait à ma tenue. Je suis certaine que vous éclateriez vous-même de rire. C’est hilarant. Tellement que mon petit-ami et moi n’y manquons pas, tant c’est impossible de garder notre sérieux. Ensuite, nous rejoignons mon logement, où je l’invite à se mettre à son aise pendant que je prépare mes affaires. Le strict minimum, du reste. Juste de quoi tenir quelques jours sans qu’il soit contraint à dépenser son argent pour moi. Je profite que nous soyons chez moi pour lui proposer à boire et à manger, d’ailleurs, toujours soucieuse de son bien être. Une proposition qu’il décline en partie, me suivant jusqu’à la salle de bain, où je rassemble mes produits de beautés, avant de répondre à la question que je lui ai posée précédemment : l’heure de son départ en deux mille vingt. Il était presque sept heures du matin, aux dires de mon petit ami. C’est très tôt. J’ose espérer qu’il n’a pas tenté le sauvetage avec une journée de cours à l’université à la suite. Je m’apprête à m’en assurer de vive voix, quand mon amoureux me demande si je possède toujours la robe que je portais lors de l’unique soirée où nous sommes allés.
« _ Oui. Je lui réponds sans cacher ma curiosité latente, flattée qu’il m’ait appréciée dedans au point de vouloir qu’elle nous suive dans le futur. _ Elle a retrouvé sa place au fond du dressing mais… je ne vois aucune objection à cette demande. »
Au contraire. Je suis tellement heureuse qu’elle soit à son goût, et encore vivace à ses souvenirs, que je sais que c’est la première pièce de vêtement que je mettrais dans mon sac à dos.
« _ Tu envisages de me faire expérimenter les soirées de ton époque ? »
Je le taquine ensuite, lui adressant un clin d’œil complice, avant de lui tendre quelques produits pour qu’il m’aide à les amener jusqu’à ma chambre. En soi, cela ne me gênerait pas de découvrir ce genre de chose. Mais pour le connaître suffisamment, je pense que cette tenue me sera utile pour un événement totalement différent. Du genre ? Présentation à sa famille. Rendez-vous galant au restaurant. C’est peut-être précipité la première option. Effectivement. Mais cela n’est pas exclu. L’invitant à déposer mes produits sur le lit, je lui intime de ne pas prêter attention au foutoir qu’est devenu ma chambre – le palais des mouchoirs trahissant mes nuits à pleurer –, avant de le rediriger dans la pièce à vivre où je lui sers son verre d’eau qu’il m’a demandé plus tôt.
« _ Tiens mon cœur. Je lui adresse tendrement, lui tendant avec un beau sourire. _ Dis-moi. Je reprends à la suite, me rappelant mes pensées précédentes sur son voyage. _ Ton départ de chez toi ne précède pas une longue journée de cours à l’université, j’espère ? »
Car si c’est le cas, je n’aimerai pas qu’il se fatigue pour moi. Je ne mérite pas qu’il s’endorme dans l’amphithéâtre, même si ces études sont plus redondantes qu’il ne l’espérait en choisissant ce cursus. Ne restant pas inactive très longtemps, je retourne dans ma chambre, où je sors un sac à dos de mon dressing que je dépose sur mon lit. Ensuite, je m’active pour prendre des vêtements de premières nécessités. Déjà, la robe qu’il m’a demandé, ainsi que les sous-vêtements. J’en prends plusieurs classiques, et un plus sexy. Je l’ai acheté au cours de l’année qui vient de s’écouler, au cas où… Au cas où ? Au cas où j’aurai besoin d’être plus sexy. C’est ça, ouais. Dis plutôt que c’était au cas où Josh NON ! Tais toi. Inutile de préciser les intentions. D’autant que nous ne sommes pas suffisamment… branchés sexe pour s’adonner à ce genre de câlin dans l’immédiat. Oui mais ça viendra. Peut-être. Plus tard. Pour l’heure, j’emmène deux pyjamas, deux tee-shirts de rechange, et un jean pour compléter celui que je viens d’acheter. Oh, et deux paires de chaussettes également. C’est important. Je range le tout soigneusement, quand je remarque mon livre de chevet préféré : la punta. Une histoire poignante d’un couple de retraités, qui voit son amour s’étioler dans leur exil en Espagne. Je le glisse dans la pochette avant de mon sac, incertaine qu’il existe une édition de l’œuvre dans le futur, avant de songer aux chaussures.
« _ Elles n’entreront jamais dans le sac. Je pense à voix haute, plaçant mes produits de beauté au dessus des vêtements. _ Autant je peux me passer de chaussons mais je ne pourrai pas porter la robe avec des baskets. Peut-être en faisant un tri dans les produis ? »
Je poursuis, toujours à moi-même, consciente que j’ai sûrement pris plus qu’il ne fallait. Ce qui m’embête car je tiens à voyager ‘léger’. Je réfléchis donc à une solution, oubliant partiellement que mon petit ami est juste à mes côtés.
J'ai 25 ans, je suis née en juin 1971, et je vis à Hill Valley, en Californie, Amérique. Dans la vie, je suis sans emploi, en attendant d'en retrouver un nouveau et je m'en sors au crochet de mon petit-ami. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureuse d'un garçon merveilleux d'une autre époque et je le vis plutôt magnifiquement bien puisque je m'apprête à passer le reste de ma vie en sa compagnie, à voyager dans le temps. De nature introvertie, Dana n’est pas le genre de fille que l’on qualifierait de ‘sociable’. Bien au contraire. Elle est plutôt le genre de demoiselle qui préfère une soirée à lire un bon roman sous un plaid, à une soirée arrosée entre amis. Quand le chemin de Joshua Brown – ou sa moto, plutôt – percute de plein fouet sa vie autant que son véhicule, la jeune femme se retrouve projeté dans une situation digne d’un grand film de science-fiction. Saura-t-elle partager son quotidien sans tomber amoureuse de lui, et ce jusqu’à ce qu’il regagne son époque ? Rien n’est moins sûr. Les habitudes ont la vie dure, et la beauté du jeune homme est sans conteste. Gageons qu’ils sortiront tout deux indemnes de cette rencontre hors du temps.
Le mal est fait. Les deux jeunes gens sont amoureux, à présent. Ils pensent même que leurs existences ne seront amenées qu’à ce recroiser en mars 2020, date de leur rendez-vous dans le futur de Dana. Cependant, un événement tragique est sur le point de les réunir presque pour toujours.
Je ne pensais pas que mon amoureux accèderait aussi vite à mon souhait de voir la veste sur lui. Bien que je ne m’en plaigne pas, hein. Bien au contraire. Je la trouve magnifique cette veste. Particulièrement sur lui. Elle met en valeur son charme que j’aime tant, bien plus que celle qu’il portait auparavant, tout en me rappelant étrangement celle de mes souvenirs. Peut-être sont-elles différentes mais… Je ne sais pas. J’ai le sentiment de retrouver mon scientifique de l’année passée avec celle-ci sur les épaules. Une impression qui me ravit, bien qu’elle souligne un petit détail qui ne m’avait pas sauter aux yeux jusqu’ici : ces cheveux. Qu’ont-ils ces cheveux ? En dehors d’être plus court, on s’entends. Ils ne sont plus blonds sur les pointes. Tu te rappelles de ce genre de détail ? Je n’ai rien oublié de lui après son départ. Je me souviens donc parfaitement qu’il avait les pointes de ces cheveux blondes décolorées, et que cela lui allait très bien. Tu regrettes son changement capillaire ? Absolument pas. Sa couleur naturelle lui va très bien également. Rien ne saurait dénaturer sa beauté, du reste. Et je ne me lasse pas de le regarder. Je détourne juste les yeux parce que la vie suit son cours, et que mon attention est nécessaire à l’encaissement des articles. On peut dire que ton banquier risque de faire une syncope, quand il verra le débit conséquent sur ta carte. Oui. Il se peut même qu’il cherche à me joindre pour s’assurer qu’elle ne se soit pas fait voler. Tu te rends compte que tu laisses tomber toute ta vie pour un mec. Qu’est-ce qui se passera si votre histoire ne marche pas, en deux mille vingt ? Si vous venez à vous séparer ? Je n’en sais rien. Je n’envisage pas à si long terme, moi. Puis, pourquoi ça ne marcherait pas entre nous ? Nous sommes similaire de caractère, malgré nos petites différences. Nous n’avons donc aucune raison que notre histoire ne fonctionne pas. Si tu le dis. Qu’importe ce que tu cherches à me faire comprendre, je sais que je ne commets aucune erreur en laissant ma vie ici pour lui. Et puisque maintenant j’ai tous les accessoires nécessaires pour être sa passagère, je crois bon de lui préciser que ma volonté de faire un détour par cette boutique n’était pas pour juger ces qualités de motard. Un aveu qui ne manque pas de l’intimider quelque peu, le rendant parfaitement craquant, avant qu’il m’assure lui-même qu’il ne l’avait pas mal pris. J’en suis contente, autant que soulagée. C’est vrai que mon raisonnement était intelligent et… Je suis heureuse qu’il le souligne, même si c’est pour mentionner le chiffre d’affaire du commerce que nous venons de quitter. J’éclate de rire à la pensée que j’ai fais la journée de la vendeuse, avant de déposer mes lèvres contre les siennes. « Je t’aime. » Disent-elles à ma place, avant que nous reprenions le trajet jusqu’au parking. Ensuite, je laisse à mon amoureux le loisir de ranger nos affaires, avant d’enfiler casque et gants. Je suis plus qu’impatiente de découvrir les sensations qu’offre un trajet en moto. Alors, pourquoi s’éterniser ? Pour gagner du temps ? Je n’ai pas besoin de gagner du temps. Même pour ta petite appréhension ? Même pour ma petite appréhension, oui. Je laisse à mon petit-ami le loisir de vérifier que mon casque est bien mis, appréciant énormément cette attention, avant qu’il ne se prépare lui même. Ensuite, nous grimpons successivement sur la ‘bête’, où je m’accroche à sa taille solidement, pour prendre la direction de mon appartement. Les vibrations du moteur sont impressionnantes, déjà. Elles accélèrent les pulsations de mon cœur, gonflé par l’adrénaline qu’elles amplifient dans mes veines, et ce bien avant que la moto elle-même quitte le parking. C’est totalement dingue mais… une fois en route, je sens déjà que j’adore vraiment cette expérience. Je me sens comme une petite fille surexcitée, d’ailleurs. Je serai bien curieuse de connaître les sensations quand la moto atteint une vitesse plus importante, cela dit. Chaque chose en son temps, Dana. Effectivement. Notre trajet en destination du futur n’est pas pour tout de suite. Je me contente donc déjà de celui-ci, pour confirmer que je me suis trompé lourdement sur ce moyen de transport. Il offre plus sensation qu’une voiture et … même si je ne pourrais pas en conduire une seule, tant je ne me sens pas à l’aise à l’idée de gérer ce genre d’engin en solitaire ; je sais que je ne bouderai jamais le plaisir d’accompagner Joshua dans ces trajets. C’est pas comme si tu avais le choix, de toute façon. C’est vrai. Ma voiture est condamnée à rester sur le parking du Café 80, jusqu’à ce qu’une dépanneuse l’en retire. Puis, je doute que je puisse investir très vite dans un nouveau véhicule à son époque alors... C’est un mal pour un bien, non ? Dire que tu as travaillé comme une folle pour t’offrir ce véhicule. Hé oui. Comme quoi on ne sait pas de quoi est fait notre avenir. Je savais à ce moment là qu’elle était ce que je voulais plus que tout au monde. Et aujourd’hui je sais qu’il est ce que je veux plus que tout au monde. La moto ralentissant sa vitesse, pour se stationner sur le parking de ma résidence, je descends sur le bitume, les jambes cotonneuses d’émotions, où je retire mes gants ainsi que mon casque. Je suis folle de joie. Cette expérience est déjà incroyable, à mes yeux.
« _ Génial. Je réponds à mon petit-ami, trahis par l’euphorie qui se dégage de ma voix ainsi que de mon visage. _ J’ai vraiment adoré. Il me tarde de découvrir ce que ça fait lorsque tu vas beaucoup plus vite. »
Et c’est sincère, du reste. Il me tarde vraiment d’en être au moment où il poussera la ‘bête’ aux quatre-vingt huit miles à l’heure. Mais en attendant ce grand moment, je récupère les affaires qu’il me rend, lui confiant casque et gants, avant de l’entraîner dans la résidence qu’il doit connaitre aussi bien que moi désormais. L’occasion pour lui de découvrir ma concierge, peut-être, avec qui nous tombons nez-à-nez.
« _ J’ai changé de look. Je lui adresse, face à son air mi étonné mi choqué. _ Ça vous plaît ? »
Inutile qu’elle se donne la peine de me répondre. Son avis m’a toujours été totalement égal. J’emmène d’ailleurs mon amoureux jusqu’à mon appartement, main dans la main, un rire amusé en guise de ponctuation à cette rencontre, où je l’invite à entrer.
« _ Mets-toi à ton aise. Je poursuis charmante, fermant la porte derrière nous. _ Je vais aller me préparer un petit sac avec des affaires de premières nécessités. Je défais ma veste en cuir, que je viens déposer sur le dossier de mon clic-clac. _ Tu as faim, soif ? Je peux te cuisiner quelque chose si tu veux ? Cela ne me gêne absolumement pas. _ D’ailleurs, il était quel heure quand tu es partis de ton époque ? »
Je l’interroge à la suite, me rendant dans ma salle de bain pour prendre mes produits de beautés. Il est peut-être parti en pleine nuit, sans prendre le temps de se reposer suite à sa première tentative ? Nous pouvons rester quelques heures pour qu’il puisse faire une sieste, si besoin est ?
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