"Je suis une femme extraordinaire."

Qu'elle affirme avec un petit rire quand Itachi s'assoit à côté d'elle. Avant de la faire taire d'un léger baiser. Le silence s’installe entre eux deux mais sans lourdeur. C’est étrangement confortable d’être à ses côtés. D’être dans son regard même. Kaeru avait l’habitude des regards des hommes sur elle, ah ça oui. Parfois elle les trouvaient agaçants, parfois plus grisants, souvent flatteurs. Avec lui, c’est surtout agréable, et chaud. Elle avait vraiment l’impression d’être une “femme extraordinaire” et pas seulement grâce à ses fesses, ses seins, où son tour de taille qui sont tout à fait remarables, en effet.

“Non, je ne connais ce genre de détail, désolé. Si tu ne veux pas, on ne le fait pas. On a le temps.”

Peut-être pas “tout leur temps” mais ils ont du temps quand même. Et ils peuvent le prendre. Itachi choisit finalement l’option qu’elle lui avait offerte. Causer d’elle. Kaeru rit gaiement, parce que ça fait beaucoup de questions quand même. MAis elle s’installe un peu plus confortablement sur le lit, et un peu plus près du jeune homme, pour répondre studieusement à ses questions.

“J’adore les techniques de fusion. C’est presque comme une invocation, mais au lieu d’invoquer la créature à côté de nous, on l’invoque en nous. Et on obtient ses capacités. Plusieurs bras et de la soie avec une araignée. Une peau extrêmement dure, et une corne avec un rhinocéros. Des ailes, des serres et un bec avec un aigle. Des branchies, des nageoires et des pieds palmés avec un poisson. Bref. Ce genre de choses. Ça me vient de ma mère. Mmmh. Mon parfum de glace préféré c’est basilic fraise. Ma ville préférée … je dirais Kamakura, sur la côte sud du pays de la foudre. La plage, les palmiers, les fruits, les cocktails, la salsa et les gens. J’aime beaucoup y passer quelques jours. Nager, danser, boire et coucher. C’est vraiment un bon programme.”

Elle tourne un regard amusé vers Itachi et glisse sur les couvertures pour se caler contre lui.

“Ma mère est une femme … étrange. Elle est adorable. Mais elle est franchement perchée. Elle vit en symbiose avec la nature comme elle dit. Ce qui veut principalement dire vivre à moitié à poil dans la forêt, lire l’avenir dans les astres et se soigner avec des pierres semi-précieuses. C’est une holistique. Ce qui doit arriver arrivera, peu importe le chemin emprunté. Elle a toujours été plutôt une amie, une sœur ou un maître pour moi. Mais pas vraiment une maman.”

Kaeru hausse les épaules pour signifier que ce n’est pas grave. Elle n’aurait jamais échangé sa mère contre une qui fait des gâteaux et invite ses copains de classe à la maison. (Enfin aurait-il fallaut qu’elle aille à l’école pour ça déjà.)

"Mon père de son côté… c'est un coureur de jupon. En fait il n'a jamais aimé qu'une seule femme (et pas ma mère), qui la toujours rejeté. Alors il fait l'imbécile à côté. Ce qui a donné moi. Mais il s'entendait bien avec ma mère et m'a reconnue comme sa fille. On se voyait pas beaucoup quand j'étais petite et puis je suis devenue ninja aussi de mon côté. Et on s'est vu de plus en plus. C'est un vrai papa poule avec moi. Lui, il est du genre à faire des gâteaux. Même si c’est un peu tard, haha. Je l'aime beaucoup.
Et comme tu peux t'en douter du coup, oui. J'ai quelques frères et sœurs, oui. Ma mère n'a pas eu d'autres enfants. Mais mon père si. Plus ou moins légitimes. Et on se connaît plus ou moins. Enfin pour ceux qui.ont été reconnus, ahah. De toute façon c'est pas dur de nous identifier. On est tous pas très malins, trop gentils et assez largement pervers. Tout comme papa !"

Kaeru déclare ça comme si elle en était fière avant de se marrer. En tout cas, même si elle n'en est pas littéralement fière, elle n'en a pas honte. Elle tourne un regard malicieux vers Itachi repensant enfin pour de bon à leur nuit. Souvenir qui danse en lisière de son esprit depuis quelques minutes. Mais le jeune homme avait pu constater de lui-même à quel point elle pouvait être libérée sexuellement. Et qu'elle avait une libido efficace. C'était le moins que l'on puisse dire. Elle repense à ça. Et formule ça clairement dans sa tête. Elle a eu des rapports sexuels avec Itachi Uchiha par textos. Ok. Bon.

La jeune femme tend, encore et encore, ses doigts vers le visage du brun. C'est quoi cette fascination pour son visage, bordel ??? C'est vrai qu'il est très très beau mais quand même ! Elle se fait rire toute seule en essayant de se secouer, et puis reprend la parole.

"Si tu te demandes pour notre nuit. Je n'ai pas de regret. C'est assez spécial, je reconnais, que ce soit toi. Mais je ne regrette pas."

- Oui, tu l’es, affirma-t-il à son tour sans le moindre détour. Une femme extraordinaire. Un ange.

Parce qu’elle était un ange tombé du ciel. Il y avait peu de personne qui pouvait avoir ce surnom. Un ange, une personne dont la grâce et la pureté s’éveillent à son réveil. Grand-mère Yu était un peu comme ça aussi. Pure. Et aussi perverse que ce qu’avait dit être Kaeru. La pureté doit venir avec une bonne dose de sexe, apparemment. C’était presque mignon. Elle ne connaissait pas son film préféré, logique, mais ça ne le dérange pas réellement alors qu’il s’était placé à coté d’elle pour écouter sa réponse.

- Je crois que je n’ai pas de technique de fusion, ressent il en laissant apparaître un sourire, je veux dire, j’ai la technique des corbeaux, et je sais que je fais une véritable fixette sur cet animal, mais je ne crois pas que j’ai déjà fusionner avec eux. Ta technique doit être intéressante, tu pourras me la montrer un jour ?

Il se demande à quoi elle ressemble avec ses fusions. Peut-être qu’elle était exactement comme elle le disait, mais il savait qu’elle était élégante, dans tous les cas. L’élégance et la beauté, un mixte bien dangereux quand on était une femme.

- J’aimerais bien aller à Kamakura avec toi un jour. Nager, danser, boire et coucher, avec toi bien sûr.

Ils avaient déjà établis qu’il coucherait ensemble … et que c’était quelque chose de fidèle, non ? Il ne sait plus. Il a mal à la tête à nouveau. La souffrance remonte le long de sa tête vers ses tempes mais il repousse la douleur sans parler de son existence. C’était compliqué d’être un ninja. Il finit par se coucher, l’attrapant dans ses bras pour qu’elle se couche avec lui dans ce lit qui était, ma foi, moelleux et assez grand pour deux.

- Tes parents semblent être de grands énergumènes. Heureusement, vue ta réaction, je ne suis pas un des rejetons illégitime de ton père, ça aurait été vraiment trèèèès triste… Mais je ne suis pas d’accord avec toi. Tu es gentille et perverse, et j’adore ça, mais je te trouve très maligne aussi. Tu réfléchis avec ton cœur, et tu te poses des questions, tu donnes le bénéfice du doute, comme ton père tu m’as dis… alors je te trouve aussi maligne.

Il n’aime pas du tout qu’elle se dénigre ainsi. Il n’aime pas ça, le petit Kawa … ouais … Pas que Kawa. Itachi lui-même n’aime pas des masses ça non plus … donc… Il la laisse caresser son visage, profite de ce contact qui était à la fois doux et puissant pour lui. Il la regarde, il observe ses yeux et sa bouche.

- Moi non plus. Je ne regrette pas. Tu es la seule qui m’a donné envie de faire quelque chose de mon corps. Mais je ne considère pas cela comme notre nuit. Tu mérites mieux que de jouir au milieu d’un campement d’inconnu.

Il se penche et frotte son nez contre celui de la jeune femme dans un geste de tendre, bien qu’il parle de cul. Elle avait joui, là-bas, dans la forêt entourée de personne qu’elle ne connaissait pas. Elle avait joui contre ses doigts, en pensant à lui… Et Kawa, non … Itachi avait apprécié de savoir pouvoir aider une femme à jouir d’aussi loin, avec peu de souvenir. Il finit par ouvrir les yeux, qu’il avait fermés pendant la caresse.

- C’est assez flatteur pour moi. J’ai réussi sans souvenir à faire plaisir à une femme qui préfère les gros bras d’ordinaire. Mais je compte bien m’améliorer encore avec toi.

Et oublier ce qu’il venait d’apprendre. Il ne se souvenait pas d’avoir tué qui que ce soit. Il ne se souvenait de rien… alors … Il allait devoir se souvenir s’il voulait accepter être un tueur. Et s’il se souvient et décide de fuir ? Il cache ses pensées dans un sourire pour elle. Pour le moment, il ne devait penser qu’à elle.

“Bah. C’est ce que nous a appris notre père. Si tu sais pas, demandes. Donc oui, tant que je sais pas, bah je sais pas, et je me pose des questions. Comme sur toi …”

Palier à un manque de connaissance et de vivacité d’esprit en prenant du recul et en se renseignant, c’est leur truc dans la famille. Bon, c’est fait avec plus ou moins de sérieux et d’efficacité, ahah, mais en tout cas, ils font de leur mieux. Pour ne pas avoir l’air de trous du cul ignorants, ahah (n’est-ce pas Naruto !). En tout cas, heureusement pour eux deux qu’elle avait été élevée ainsi. Sinon, bah peut-être qu’elle l’aurait bêtement attaqué, ce qui aurait été fort violent pour lui. Et amnésique ou pas, il reste l’un des meilleurs ninjas de leur génération, alors elle se serait certainement faite cassée en deux (et pas comme elle aime, ahah). (Erm.) Tout ça pour dire que oui, oui, c’est grâce au Légendaire Jiraya que sa fille est en train de câliner Itachi Uchiha sur un lit, ahah. Et en effet, ce n’est pas la chose la plus intime, ou en tout cas là plus salace, qu’ils ont fait tous les deux.

Kaeru prend la caresse entre leurs visages, avec un petit rire amusé et tendre tout mignon. Oh oui, elle adore ce genre de geste d’affection. Mais elle le contredit un petit peu quand même.

“Mmh. Je suis flattée. Mais je t’assure que j’ai beaucoup aimé. Et pas juste sexuellement. Il y avait … autre chose. Entre nous, cette nuit-là.”

Elle ne savait pas trop quoi, mais la jeune femme avait clairement ressenti une connexion autre que du désir sexuel brut entre eux. Une sorte de jeu, et de confort aussi. Beaucoup de confort malgré les mots tapés sur l’écran et les doigts en elle. Il y avait autre chose.

“Ahah ! C’est pas une question de gros bras. C’est une question de … mmh. Avilissement mental ? Ok, avilissement c’est peut-être un peu violent comme mot. Mais c’est le contrôle mental qui est important. Le sexe ça se fait principalement là, en vrai.”

Kaeru tend la main pour poser son index sur le front d’Itachi et le tapoter gentiment. Avant de, brusquement, pouffer de rire.

“Oh mon dieu ! T’as une technique qui n'est pas censée servir à ça mais qui doit être vachement efficace pour ça ! 72 heures de sexe en quelques secondes, ahah !! Pardon …”

La jeune femme se marre toute seule en basculant sur le dos pour regarder le plafond. Ah nan mais c’est une idée. C’est une très très bonne idée, éhéh. Enfin pour elle, pour lui, no sait de ce qu’il peut ressentir de ce qu’il se passe dans ses arcanes lunaires. En tout cas, lors de l’intrusion d’Itachi et Kisame à Konoha, Kakashi Hatake avait bien douillet pendant soixante-douze heures de torture en croisant son regard. Meh. Kaeru cesse de rire et soupire doucement. Ouais. Bon. Il avait fait ça quand même et … question justifications … c’était dur d’en trouver de bonnes. Mouais.

Kaeru se tourne à nouveau vers Itachi, plus sérieuse, et sonde à nouveau son visage. Elle aurait tellement de questions à lui poser; Pour comprendre tout ça. Savoir ce qu’il a vraiment fait, et pourquoi. Sauf qu’il est incapable de lui donner des réponses. Et elle ne peut que lui donner une histoire sale et envahie d’ombres et d’incertitudes. C’est pas cool. Il doit bien y avoir quelqu’un d’autre qui connait la vérité, non ? (//Oui, mais elle est trop occupée à renouer avec l’amour de sa vie et à vouloir zigouiller l’autre personne qui sait.)

“Je te protégerai …”

qu’elle chuchote soudain. Perdue dans ses réflexions. Avant de rougir violemment.

“Ah ! Pardon ! J’voulais pas dire ça ! Enfin si, mais … voilà. Ahah.”

Il la tient contre lui dans le lit. Il la tient fort contre son cœur. Il laisse son palpitant prendre des pulsions rapides mais régulières. Il laisse le temps de se calmer de tout ce qu’il venait d’apprendre. Pas grand-chose en vrai. Mais beaucoup. Il était un fils de pute. Non. Peut-être que sa famille n’avait rien à avoir avec tout ça … Mais, si. Il le sent. Sa famille était une chose importante de la matrice et il était incapable de savoir de quoi il en retourne. Il observe la jeune femme dans ses bras. Autre chose ? Cette nuit là ? Il n’y avait qu’eux. Il ne pourrait pas dire s’il y avait plus. Mais il s’était senti à l’aise pour parler de sexe, malgré son amnésie, pour parler de ses pensées, pour s’amuser de leur corps séparé par des kilomètres. Il ne dirait pas qu’il y avait eu autre chose qu’eux, donc. Ils avaient été ensemble. Il se laisse tapoter sur le front. Il a l’impression de déjà vue. Il a l’impression que ce geste lui était familier, habituel, bon. Il aimait être là, avec elle. Il aimait pouvoir la toucher, la regarder, la sentir.

- Je crois que je suis un être cérébral, dit-il alors. Je pense que je réfléchis trop, souvent, mais avec toi cette réflexion est si simple. Beaucoup plus simple que … Que de réfléchir au passé.

Ses yeux ne lui faisaient plus mal. Il n’avait plus de souffrance. Il savait qu’il était un ninja, qu’il avait des capacités oubliés dans son esprit … mais … Il ne savait plus exactement quoi. Il la regarde, et pouffa avant de rire un peu et resserer ses bras autour d’elle.

- Oui. Je te l’avais dis je crois par message. Que je crois me souvenir de pouvoir utiliser l’esprit pour profiter du corps. Ou quelque chose comme ça. Si tu arrives à la retrouver, tu seras mon cobaye.

Pas forcément faire l’amour, fin, ça ne le dérange pas, mais ils pouvaient aussi utiliser les 72 heures en une seconde pour se souvenir. Pour apprendre la vérité, et pour supporter cette vérité. Peut-être pourrait-il mieux supporter la vérité de cette façon ? Il y avait de quoi y penser. Prendre une seconde pour respirer et 72 heures pour réfléchir. Il préfère tout de même l’idée de la jeune femme. Il se cale contre elle, pose son nez contre sa joue, à son aveu.

- Si je dois être protégé par une personne, je veux que cela soit toi, il embrasse doucement sa joue, je ne voudrais personne d’autre. Tu sais… les autres me gênent. Pas le genre, je veux les faire partir mais… je ne sais pas réagir avec eux. C’est comme si je savais que je n’en avais pas le droit. Mon passé oublié. Mais toi… C’était comme si je te connaissais depuis toujours.

Il la regarde et sourit avant de faire un soupire beaucoup moins heureux.

- J’aimerais savoir si j’étais un connard de base avant d’aller plus loin avec toi, ou si j’avais une raison de faire tout ce que tu m’as raconté… Qui pourrait savoir la vérité ? Moi ? Si seulement je pouvais m’hypnotiser moi-même pour m’obliger à me rappeler.

"Ah oui bah oui ! Sauf que je n'aurais imaginé que tu étais… bah toi. Donc je n'ai pas fait de lien, haha."

Ah ça. Bon, déjà, elle n'avait fait aucune supposition sur l'identité de son correspondant sur l'appli. Mais en plus … bah étant donné qu'il est censé être mort, elle n'aurait jamais parié sur lui.

Kaeru écoute le jeune homme bien prendre sa petite gaffe mignonne et elle sourit doucement.

"Tu as toujours été un type discret à ce qu'on disait. Peut-être que c'est normal chez toi. Ou peut-être que c'était une habitude. Tu étais dans les forces spéciales après tout."

L'anbu officiellement. La racine officieusement très certainement. Kaeru imaginait difficilement Danzo ne pas profiter d'un talent pareil. Elle ne connaissait pas trop le bonhomme, mais assez pour savoir ça. Et même si elle ne connaissait pas beaucoup Itachi non plus, il y avait des choses qu'elle savait.

"Ah ça je peux te le dire. Tu n'étais pas un connard."

Kaeru dépose un baiser sur la joue d'Itachi pour ponctuer cette affirmation. Elle se recule un peu, à peine, et continue.

"Toutes les personnes qui t'ont connu disons … avant les événements sont d'accord à ton sujet. Pour dire que tu étais très gentil, doux, dévoué, discret, intelligent et infiniment doué en tant que ninja. Et la vérité c'est que les ninjas qui ont bossé avec toi ont continué à te respecter après ça. C'est pour ça qu'il n'y a pas eu de chasse à l'homme contre toi. C'est pour ça que je suis toujours restée… septique. Sur ce qu'on a dit sur toi après. Et sur les faits. Ça ne faisait pas sens. Ce que tu as fait, je suis persuadée que quelqu'un d'autre que toi en connaît les vraies raisons. La personne qui t'a poussée à le faire. J'ai toujours cru très fort que tu n'étais pas tout seul dans l'histoire. Et maintenant que je te vois, j'en suis convaincue."

Ouep. Convaincue. Comme pour ponctuer sa phrase, Kaeru se redresse d'un coup, sa couette sur le front se basculant de droite à gauche. Elle regarde Itachi avec un petit sourire en coin, celui de celle qui cherche une bêtise à faire. (Comment dire que c'est le sourire que préfère Naruto, héhé.) Normalement, la jeune femme lui aurait proposé de se déshabiller l'un l'autre pour se changer les idées et se détendre. Mais monsieur Uchiha n'est pas en état. Mais. Elle croise ses doigts et les fait craquer entre eux.

"Ma tata préférée, qui est accessoirement l'actuelle Hokage de Konoha, est un grand ninja médecin. Et elle m'a appris quelques techniques. Je suis loin d'être aussi douée, mais … tu veux que je te retape un peu ?"

Jamais imaginé que ça puisse être lui ? Mais qui était-il bon sang ? Un espèce de croque-mitaine tueur de gosse ? Il avait tué plein de monde, ok. D’accord… mais la guerre oblige à tuer plein de monde. La vie aussi, l’oblige parfois. Il faut parfois sacrifier, même si on ne le veut pas. Mais comme ça Kawa, ou plutôt Itachi se rappella-t-il, avait l’impression qu’il était le genre à se sacrifier lui-même que de blesser les autres … alors quoi ? Qui était le faux ? Lui ? Qui pouvait être le détenteur de sa vérité ?

- Les forces spéciales, repeta-il alors qu’il caressait sa chevelure blanche avec douceur, du bout des doigts, j’ai vraiment dû y faire des choses affreuses…

Et ça, il trouvait que c’était plus logique. S’il avait la capacité, le pouvoir, et la force mentale de prendre la charge mentale d’autres, il serait allé dans les forces spéciales… pour faire ce que les autres ne voulaient et ne pouvaient pas faire. Il avait l’impression que ça le ressemblait un peu plus. Pas un connard. Il l’écoute en tournant ses yeux noirs (la définition même du ténébreux le gars) vers elle. Pas tout seul dans son histoire ? Il l’écoute et a l’impression qu’elle gratouille la surface de la vérité sous l’écran de grasse. Il n’était pas seul. On lui a dit de le faire. Si c’était une question politique, et comme il faisait parti des forces spéciales, et qu’il avait conscience que des conflits sous marin digne d’une guerre froide existé toujours sous la surface de paix … alors il était réellement possible qu’on lui avait dit de faire quelque chose qui serait considéré comme … un génocide ? Détruire un village, peut-être ? L’idée de détruire une famille lui traversa l’esprit, mais la douleur à ses yeux le firent papillonner des yeux pour oublier tout ça.

- Sauf que je ne suis pas Itachi, tel que tu me vois. Je n’ai pas les souvenirs qui font celui que j’étais, avant. J’aimerais croire que je… je n’étais pas une horrible personne, mais ton gros batracien n’avait pas l’air de pouvoir le croire, lui.

Et la jeune femme semblait avoir assez de cœur en elle pour pardonner… et accepter… et chercher ce qui, peut-être, n’exister pas. Un lien entre celui d’avant et celui de l’instant. Il la regard avec ce sourire en coin, changeant de sujet, c’est mieux. Déjà, il n’avait répondu qu’à ses paroles que pour bien faire comprendre qu’il avait compris, entendu, et analysé ce qu’elle avait dit. Il rit à sa proposition. Il avait mal, en réalité, toujours. Alors il se relève à son tour, se lève du lit, s’étire un peu dans un craquement qui donne l’impression que ses os se remettaient en place. Et il enlève son t-shirt. Il n’avait pas à avoir, ou ne pas avoir d’ailleurs, de pudeur. Sous son t-shirt, il y avait un enchevêtrement de bandage blanc, les uns sur les autres, serré et laissant parfois voir les traces là où ils avaient ouvert la plaie. Même après tout ce temps, certaines plaies ne se fermaient pas correctement. Madame Yu était une bonne personne mais elle ne pouvait faire de miracle … et elle avait préféré garder Kawa comme un secret de demander à la royauté à proximité de l’aider. Il se rassit sur le lit.

- Si tu peux, ça me permettre de te prendre un peu plus contre moi sans culpabilité.

Pour elle, parce que, lui, ne voyait pas trop de mal à se blesser en la tenant. Il avait appris aussi, il avait une bonne résistance à la douleur … ce qui pourrait être inquiétant dans un autre cas de figure. Il la regarde et se rapproche pour lui faire un mignon et doux petit bisou sur la joue. Et lâcher un petit « merci », mais il ne dit pas pourquoi. Bien que cela pouvait se voir dans le visage tordu de souffrance profonde. Merci de croire qu’il y avait plus en lui que les faits.

"Oh. T'inquiète. Gamabunta n'aime personne à part moi. Il a plus ou moins essayé de tuer tout le monde, sauf moi. Même mon père qui est son propre coéquipier."

Clairement oui. Faut pas prendre Gamabubta comme référence pour avoir un avis sur sa propre personne. Pour le crapaud, les humains sont un ramassis d'imbéciles égoïstes potentiellement méchants. Donc. Il n'aime pas les gens. C'est son mode par défaut. Bref. Peu importe. Elle dit ça pour détendre l'atmosphère.

Dire des bêtises et proposer, non pas une partie de jambes en l'air, mais une petite séance de soin. Voilà pour passer un petit peu à autre chose. Kaeru se dit que ça pourrait être une bonne idée de ne plus parler de tout ça pour le reste de la journée. Qu'il puisse déjà tranquillement intégrer le fait que … qu'il va devoir intégrer quelque chose de violent dans pas très longtemps. Ouais. Causer d'autre chose. Faire autre chose. Et puis on y reviendra plus tard. Ça sert à rien de rester sous la pluie quand il y a un abri juste à portée.

"Mmmmh. Tu as lu dans mes pensées. Plus vite tu es soigné. Plus vite on pourra … aller faire un footing."

Elle hausse les sourcils d'un air salace avant de pouffer bêtement. Bien sûr qu'elle ne cause pas sport. Enfin pas ce genre de sport. La jeune femme laisse son regard glisser sur le corps d'Itachi sans se cacher une seconde. Oui elle mate. Elle se dit qu'elle n'a pas envie d'effacer les cicatrices. Parce que c'est sexy. Mais elle sait qui les lui a infligé. Et une fois qu'il le saura, il n'aura vraiment, VRAIMENT, pas besoin d'un rappel gravé sur son propre corps de tout ça.

"Viens t'asseoir."

Kaeru attrape doucement la main du brun et le fait se poser contre, ou sur, comme il veut, la table. Comme ça, il est assez haut pour qu'elle n'ait pas à se pencher. La jeune femme commence par lui retirer tout doucement ses bandages, se servant d'eau pour rehumidifier les endroits où les bandes ont collées aux plaies.

"Ça va ? Je te fais pas mal ? T'as le droit de râler, tu sais."

Elle est à peu près sûre que, amnésique ou pas, Itachi Uchiha n'est pas le genre à chouiner pour si peu. Mais elle veut qu'il sache qu'avec elle, il peut. Râler parce que ça tire. Pleurer parce qu'il est triste.

Et puis Kaeru signe quelques mudras avant que son index devienne bleuté grâce au chakra qui s'en échappe doucement. Et elle le pose à peine à l'extrémité d'une entaille, avant de le déplacer très lentement tout le long.

"J'vais essayer de tout faire disparaître. Que tu ne gardes pas de marques. Alors ça va être long, parce que je suis pas douée, héhé."

La jeune femme lui adresse un doux sourire et se concentre sur sa tâche. Même si elle veut lui faire la conversation quand même en même temps. Pour ne pas le laisser cogiter.

"Y a des trucs que tu fais dans le coin pour t'occuper ? Mise à part arracher des carottes et duper les gamins ?"

Aller faire un footing ? Il se tourne et relève un seul et unique sourcil, qui voulait clairement dire qu’il n’était pas dupe sur ce que la jeune femme voulait vraiment dire. Cela ne le dérange pas du tout. Même s’il ne se souvient pas de tout, il sait que son corps à des souvenirs, et son imagination faisait le reste. Bien qu’il n’avait pas eu l’impression d’être aussi tendu avec une femme, sexuellement parlant, depuis bien avant sa « mort ». Il la voit mater, ça ne le dérange pas. Il a l’impression que son corps avait bien plus de cicatrice que de blessures. Il sait qu’il en aura encore un peu (// rien que pour lui faire plaisir). Puisque ses marques étaient bien trop vieilles pour être soigné. Il la suit, la regarde pendant qu’elle est concentrée sur sa tâche. Il ne dit rien et fait qu’un petit sourire à sa demande.

- J’ai une bonne résistante à la douleur, rappela-t-il comme s’il l’avait déjà dit alors qu’il l’avait simplement pensé, n’est-ce pas ?, ne t’en fais pas.

Il ne pense pas un instant à pleurer, ou à râler, ou à se plaindre. Déjà, elle l’aide. Ce qui était mieux que rien. Et mieux que ce qu’il avait déjà eu. Personne ne savait utiliser le chakra dans cette ville … pour ce que ça change d’ailleurs.

- Tu es plus que les bandages, dit-il sans bougeait même pas un frémissement bien qu’il sentait chaque douleur, certaines personnes du village, alors que j’étais encore évanouie, on proposait de me recoller, à la colle à bois, et une personne avec de la cire de bougie.

Pas la peine de faire un dessin sur le fait que la cire de bougie, chaude, dans des plaies, ça n’aurait pas plus. Ils n’avaient jamais vu un homme aussi détruit par des lames alors … ils n’avaient pas réellement essayé de chercher de méthode normales. Heureusement, quelqu’un avait proposé de juste le bander et de voir comment ça avance. « Il a déjà survécu à ça, il pourra survivre à nous ». Ouais. Clairement. Il la regarde encore, il ne l’avait pas quitté des yeux des choses à faire. Il repousse la tête en arrière.

- Je n’ai pas essayé de sortir du village, mais je sais qu’il y a une cascade et un lac pas loin pour aller se baigner. Je crois avoir entendu qu’il y avait aussi un parcours d’accrobranche. Il faudrait que je demande à la fille de Grand-mère Yu, elle doit savoir tout ça…

Il n’allait pas précisé laquelle, parce qu’une petite voix vicieuse avait envie de savoir si la jeune femme était le genre de personne capable de jalousie.

Ses compétences médicales, elle les tient uniquement de la témérité de Tsunade à leur apprendre absolument les bases des techniques médicales ninjas. Assez curieuse de nature, Kaeru s’était prêtée au jeu avec plaisir même si elle n’avait montré absolument aucune affinité avec ce genre de technique. Alors que Tsuyu, qui avait un talent inné pour ça, n’en avait strictement rien à carrer. Au grand désespoir de sa mère, ahah. En tout cas, là tout de suite. Kaeru se félicitait d’avoir eu cette curiosité et cette détermination à en apprendre suffisamment pour pouvoir aider Itachi maintenant. Et autrement qu’avec de la colle à bois et de cire de bougie. La jeune femme est obligée d’arrêter de le soigner quelques secondes pour rire.

“Je proposerai l’idée à ma marraine, tiens. Elle va bien se marrer. Et je suis certaine qu’il y a bien quelques ninjas qu’elle se ferait un plaisir de soigner à la cire de bougie chaude …”

À peu près tous les ninjas de l’équipe 7, déjà, pour commencer. Particulièrement Naruto qui a la fâcheuse tendance à convaincre les autres de le suivre dans ses bêtises, héhé. Et puis son père, aussi. Juste pour se venger un petit peu d’être un casse-pieds notoire et plus d’un vieux pervers. En tout cas, Kaeru s’amuse bien ces drôles d’idées, tout en étant fort reconnaissante qu'aucune n’ait été appliquée sur Itachi. Parce qu'en plus d’être douloureuses, elles n’étaient pas des masses efficaces. Et aurait, en plus de tout ça, compliqué sa tâche à soigner le jeune homme maintenant. De nouveau concentrée sur sa tâche, Kaeru continue de faire la discussion à Itachi. Monsieur “même pas mal”. Avant qu’il n’attire son attention.

"La fille de Grand-mère Yu ? Laquelle ?"

Elle arque un sourcil, un sourire un coin, et recule d'un pas pour le regarder ostensiblement. Des pieds à la tête. Comme s'il était un joli morceau de viande. Très très joli morceau de viande. Y a pas à dire. C’était pas marqué dans les rapports à son sujet ça. (Ce qui serait fort drôle, tiens, d’avoir un commentaire physique sur l’apparence des gens, ahah, elle suggérera l’idée à Tsunade.) En tout cas, elle ne doute pas un instant que toutes les femmes du village (quelque soit leur âge, n’est-ce pas grand-mère Yu) l’avait regardé de la même façon et Kaeru rapproche son visage de celui d’Itachi avec un petit regard assassin tout mignon. (Oui, elle arrive à faire ça Kaeru.)

"Je suis sûre que tu plais à pas mal de monde, ici. Et que cette de madame Yu, ou d'autre, serait ravi de l’emmener te baigner. Mais ce n’est pas ce que je te demande, je viens pas faire du tourisme.”

Elle lui pose un index sur le nez et appuie à peine dessus avant de retourner à son travail. Elle signe à nouveau et se reconcentre sur ses plaies à faire cicatriser du mieux qu’elle peut. Effacer les marques laissées par son petit frère, avant d’avoir à lui dire qu’elles ont été laissées par son petit frère.  Et pourquoi son petit frère l’a massacré aussi. Accessoirement. Eurk. Enfin ce n’est pas le moment d’y penser.

“Je te demande ce que TOI, tu fais pour t’occuper; Même si je me doute que rester calme pour récupérer doit te prendre pas mal de temps.”

C’est pas pour rien qu’on colle les gens dans un lit à l'hôpital, quand ils sont malades ou blessés. Récupérer est une activité active pour l’organisme, même si on en a pas l’impression.

- J’ai un peu peur de ta marraine, répondit-il avec un sourire vers la jeune femme, j’espère qu’elle m’appréciera alors …

Puis il grimaça.

- Quoi que si je suis un tueur psychopathe et elle est chef de village, ça m’étonnerait assez, mais nous dirions que c’est une autre histoire, n’est-ce pas ?

Il fit un sourire, à peine voilé par les élans de tristesses qui marque cette histoire. Ce n’était pas comme s’il pouvait se permettre d’oublier ce détail. Si la jeune femme semblait avoir accepté simplement qui il était, et son passé … Tout le monde n’était pas comme elle. Il pouvait le savoir sans réellement savoir comment. Pour le moment, il n’avait rencontré que des gens sympas. Ici, malgré la cire et la colle à bois, on avait fait en sorte de le soigner et on l’avait accepté dans la communauté comme s’il était le petit fils de la grand-mère Yu et pas un homme retrouver lacéré dans une rivière. Il eut un nouveau sourire, il avait un peu l’impression d’être une peluche poulpe que l’on retourne (une gamine du village en avait une et s’amuser à lui faire sourire, puis perdre le sourire, plusieurs fois dans la même minute juste pour s’amuser), mais ce n’était pas grave. Il sourit donc à nouveau quand elle demande laquelle de jolie fille de Grand-mère Yu. (Y a pas eu le mot Jolie)(Chut)(ça l’amuse).

- Celle qui aurait bien voulu de moi ? taquina-t-il avant de prendre un petit temps pour rire avant de la laisser reprendre.

Elle était vraiment jolie. Il le savait déjà. Mais elle n’était pas seulement une femme sexy. Il y avait de la douceur en elle. Une femme sexy donne envie de faire l’amour. Une femme gentille donne envie de l’aider. Kaeru, elle, était à la fois sexy et gentille, donc elle était jolie. Logique de personne simple. Itachi aimait cette idée. Il préférait la voir comme ça plutôt que simplement avec les informations qu’il avait eu de leur conversation. Elle était encore mieux que la personne qu’elle laissait paraître dans leur conversation, d’ailleurs.

- Tu es la seule qui m’intéresse ici, souffla-t-il alors qu’elle se concentrait avant de se relever pour la laisser « travailler » sur son corps meurtrie, et tu as déjà répondu à la question. Je m’occupe des enfants … Chose que je devrais peut-être arrêter de faire si je suis un psychopathe, non ? et je m’occupe du potager derrière la maison. Cela me permet de sortir. Et ça donne l’illusion aux enfants que ce sont eux qui s’occupent de moi. Sinon je lis. Donc, pas vraiment le genre d’activité de rêve à faire avec un ange, non ?

Le mot « ange » avait été dit avec respect et douceur. Aucun commentaire ne transpercer les mots. Il voulait simplement dire qu’elle lui était précieuse en disant cela, même s’il n’en avait pas réellement conscience. Cette femme était pure. Le sexe n’avait aucun rapport avec son âme.

- Je crois que j’étais le genre de personne gentille mais calme. Je croyais l’être en tout cas. Mais j’aime bien observer les gens, les choses, les voir évoluer ou avancer. Et les taquiner.

Et il n’aime pas les querelles pour rien, ou ne se mêle pas d’un combat tant qu’il n’y a pas une bonne raison d’intervenir. En soi, sur ça, ça collait plutôt bien avec le fait de ne pas avoir de cœur. Il observe les mots autour de lui, prends une feuille qui représente un … Rond étrange à moitié bien fait. Le signe de sa famille, mais il l’ignore et sans couleur, ça ne ressemble à rien.

- Sinon j’essaie de me souvenir. Tu n’es pas tombé sur l’homme le plus vif, mais je préfère largement savoir ce que tu aimes faire, toi.

Parce que lui… Il sait ce qu’il aime dans cette vie, mais l’autre ? Apparemment, il aime tuer les gens, si ce n’était pas trop mignon ça. Il préfère alors oublier tout, surtout lui, pour ne se concentrer que sur la jeune femme. Il finit par lui attraper les mains pour lui faire relever les yeux vers lui. Il regarde cette femme dans les yeux. Ouais. Elle était un ange. Et lui était un monstre et pourtant … Il se penche vers elle, sans toucher ses lèvres.

- Je peux t’embrasser, demanda-t-il alors qu’il tenait toujours ses deux mains dans les siennes comme le besoin vital de la garder contre lui.

Embrasser n’était pas coucher. Il était certes presque mort, mais Dieu qu’il avait envie de l’embrasser … Et Dieu qu’il allait l’embrassé sinon, il pourrait bien en mourir si elle refuse. Même s’il n’était pas digne d’elle, pour le moment, il arrivait à le garder dans un coin de son esprit. Comme la moisissure que l’on garde sur le coin d’une chambre et qu’on fait mine d’ignore alors qu’elle se propage. La même chose. Il avait envie de l’embrasser et préféré s’occuper du mur qui ne portait aucune trace (//Mur, baiser, consentement, on un parallèle rigolo, alors ça me fait rire, voilà).