Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

Guerre froide coeur chaud | Hysy

Jo'
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Région : Grand Est
Crédits : William Turner & Alfons Mucha

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Préférence de jeu : Les deux
Power Rangers
Jo'
Lun 7 Juin - 15:16
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
1975, New York.
On a envoyé l'Homme sur la lune avant d'avoir confectionné le micro-ondes, drôle d'époque.

La Guerre Froide s'étiole dans une phase de détente, mais elle n'emporte pas avec son calme la plaie de ces deux femmes. Toutes deux très différentes. Des classes sociales incomparables, des vies amoureuses opposées, des caractères incompatibles. Mais toutes deux très identiques. Issues d'une Histoire de persécution, dépossédées chacune à leur façon, inadéquates.

Guerre froide coeur chaud | Hysy New-York-City-skyline._1975
Contexte provenant d'une divagation d'un autre RP entre nous.


La lecture de ce RP ne convient pas aux mineur.es.


Guerre froide coeur chaud | Hysy 16532433Guerre froide coeur chaud | Hysy 16532434
"Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir" - Boris Vian
Guerre froide coeur chaud | Hysy 76406_10
Jo'
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Jo'
Lun 7 Juin - 15:45
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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

Guerre froide coeur chaud | Hysy 4pYe
Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

~ Girls just want to have fun ~
Madonna :copyright:

Je m'affale au fauteuil derrière l'acajou vieilli du bureau. La malingre galerie, qui ressemble davantage à une petite boutique d'art au fond de laquelle dort l'office en bois, est encore fraîche de la nuit dans ses gros murs tapissés de bleu canard. Les plaintes au pied des parois jaunissent leur humidité et la lumière extérieure peine à traverser les vitres jamais lavées depuis près d'un an. Je contemple la désuétude de cette échoppe qui est la mienne, moue boudeuse entre les mains, lorsque mon rendez-vous arrive balourd.

Redressée, j'accours lumineuse ouvrir à mon petit bonhomme ventripotent, tout emmitouflé  dans son costume malgré le printemps bien installé. Le septuagénaire en question retire son chapeau en signe usité de courtoisie, saisit mes joues entre ses doigts, et dépose sur chacune d'elle une bise chaleureuse qui arque mon sourire. Mon vieux comptable, mon bon vieux comptable, la dernière personne sur cette planète qui me fait sentir comme chez papa-maman.

"Meine liebe Henriette ! Toujours aussi ravissante."
Je tourne sur moi-même avec un triomphe dardant.
"Je sais, c'est c'que je fais de mieux."

Il m'étreint de son sourire. Comptable pour l'affaire de mes parents de leur vivant, il est devenu le miens après leur décès et m'a vue presque naître - il supporte depuis ma frivolité et surtout ne parvient jamais à me reprocher la décadence de la galerie familiale dont je suis pourtant responsable. Pas bosseuse, capricieuse, un peu géniale, il me fait tout passer parce qu'il m'adore et qu'il n'a jamais admis que j'aie pu quitter les couches culottes un jour. Ce petit vieux bedonnant sourire aux yeux m'est dévoué parce qu'il est arrivé aux Etats-Unis grâce à mes parents : leur devant la chandelle de sa vie, il prend soin de la mienne avec abnégation.

"Tu veux du café, Dieter ?
- Volontiers.
- Merci ! Celui d'en face est très bon, je t'attends !"


Il me dévisage un instant avant de comprendre que je ne compte pas en faire, mais que je compte sur lui pour qu'il aille nous en chercher. Egaré quelques secondes par mon effronterie, il finit comme toujours par acquiescer d'un sourire d'aïeul trop tendre et s'échappe quelques minutes pour nous quérir des americano comme il ne s'en boit qu'à New York. Gâtée pourrie, je le laisse même payer.

A son retour, nous buvons donc nos cafés devant des liasses de bilans étalés sur le bureau. Je fume, il tousse un peu, mais ça ne m'arrête pas - peut-être, je dis bien peut-être, que je suis un peu stressée par ces histoires d'argent qui sentent mauvais. Sa mine déconfite à mesure qu'il déchiffre ses propres données pour moi n'est pas pour m'enjouer, et sa voix pataude me taperait presque sur les nerfs.

"Ce mois-ci n'était pas bon non plus, ma petite Henriette. Tu n'as vendu aucune pièce, est-ce que tu as exposé un artiste récemment ?
- Non, Dieter, comme tous les mois, la réponse est non. Dis-moi quelque chose que je ne sais pas déjà, pour une fois.
- Si ça continue en l'état ..."


Il s'interrompt pour regarder ses pieds comme un enfant qui s'apprête à se faire battre - je ne lui ferai jamais de mal, mais il est évident que vu le piédestal sur lequel il m'érige, il a très peur de me faire de la peine. Je m'impatiente qu'il me prenne pour une môme et ma jambe sautille son attente du couperet qu'il va m'annoncer.

"Le mois prochain, on risque de mettre la clef sous la porte."

Je ne réagis pas de suite, mais la nervosité avec laquelle j'écrase mon mégot dans le cendrier témoigne de mon trouble intérieur. Ca devait bien arriver : je ne fais rien pour cette boutique qui part à vau-l'eau, pourtant, par je-ne-sais quelle opération du Saint Esprit, j'espérais que ça dure encore trois éternités. Des journées passées à pavaner un verre à la main et une cigarette dans l'autre, à oublier le temps qui passe, à se noyer dans l'occupation citadine et les trinqueries amicales, à danser à s'en faire des ampoules, et des crampes, à vivre la vie à plein poumons du pétrole qui nous fait défaut depuis la guerre du Kippour. Tout ça c'est fini, die fette Jahren sind vorbei*.

"Je comprends pas Dieter, la boutique est toujours pleine à craquer pourtant !
- Oui, bien sûr ... Il se confond d'angoisse. ... mais ce sont des amis qui viennent te voir, ils n'achètent rien, ils n'exposent rien, ça ne fait pas rentrer d'argent. Et maintenant, c'est un problème ..."


Je considère la situation avec un début de souci dont je ne laisse pas transpirer l'apparence. It is what it is, je ne peux rien faire d'autre que de l'accepter, il faut bien que de lui ou de moi l'un de nous l'accepte en effet. Je récupère ainsi bon gré mal gré la mine radieuse qui m'offre tout, et me lève du fauteuil des étoiles dans le sourire. Je raccompagne Dieter à l'extérieur qui, au vu de ma réjouissance manifeste mais inconcevable, regagne un peu de bonheur - je lui dois bien ça. Néanmoins en refermant la porte derrière lui, après de chaleureuses et musicales salutations donc, je demeure suspendue un instant à la poignée.

Je vais perdre mon toit et mon travail. Je vais perdre tout l'héritage de ma famille. Je vais perdre toute la confiance qui m'a été donnée. Je me retourne pour appréhender cette pièce que je ne verrai peut-être plus un jour, et où m'observent en retour mes parents sur leur démesuré portrait de mariage accroché au mur du fond.

"Oui, je sais, c'est probablement pas ce que vous espériez pour votre fille et votre magasin, dis-je plaintive au tableau."

Découragée, je fonds dans un siège crapaud au velours victorien, vestige de notre ancienne maison en Allemagne. Mes parents ont su le faire venir depuis le IIIe Reich, et je suis même pas sûre de le récupérer après liquidation, ce fauteuil. Pour éviter de me morfondre, et surtout pour ne pas m'attaquer au problème, je conjure la perspective ombragée de mon avenir en dégainant le téléphone. J'appelle un ami jazzman pour qu'il me sorte un peu.

"Salut Mike, tu joues où ce soir ? ... Tu m'fais rentrer ?"

Quand on est une jolie nana taille 36, on ne paie jamais un centime pour s'amuser.

Spoiler:


Guerre froide coeur chaud | Hysy 16532433Guerre froide coeur chaud | Hysy 16532434
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Hysy
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Sabrina
Hysy
Mer 9 Juin - 20:16
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Hanae Leroy
J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
Guerre froide coeur chaud | Hysy Iu-10411

Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Etant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation Etats-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter la moindre représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais cette douleur.
(c) IU
J’ai encore fui. Adieu ma petite résidence sécurisée dans le comté de Queens, bonjour l’errance dans Manhattan.  Pourquoi ? Fuir mon… très cher mari… pour changer.
Décidant de profiter de cette escapade, je me dirigeai vers Central Park. Je naviguai tranquillement dans cet espace vert luxuriant. Je décidai de m’assoir à l’ombre d’un arbre lisant tranquillement « Genji monogatari » de Murasaki Shikibu.
Mais j’étais bien inconsciente : Le racisme est bien présent dans ce pays. Très vite, les insultes fusèrent, des reproches sur ma richesse apparente que je volais aux « véritables citoyens américains », que je n’avais qu’à retourner dans mon pays et tout un tas d’insultes peu recherchées sur mes origines et mon genre. Je tentais d’ignorer tout ceci et continuer ma lecture mais, rapidement, je me sentis en danger. Je fini même par recevoir un cracha. Horrifiée, je me levai et détala le plus vite que je pouvais.
Ce n’étais pas évident de fuir en robe et talon, croyez-moi. Très vite, je me rendis compte que j’étais suivie par un petit groupe d’hommes. Je n’étais pas vraiment sûre mais je n’avais pas le loisir de prendre le temps de m’en assurer. Le bruit de mon cœur battant à toute vitesse m’assourdissait tandis que j’enleva promptement mes talons pour me retrouver à courir pieds nus dans la rue.
Je finis par me réfugiée dans une galerie d’art qui semblait abandonnée. Essoufflée, je ne réagis même pas lorsque que la broche ornée de pierres précieuses tomba de mes cheveux. Seul des bruits de pas me firent sortir de ma torpeur en sursautant. Peu assurée, je reculai en demandant :
« Il y a quelqu’un … ? »


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Jo'
Ven 11 Juin - 16:09
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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

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Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

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Le rendez-vous est convenu avec Mike au Sunset à 20 heures, ce qui me laisse un peu de temps pour faire semblant de travailler. Quel est bien le travail d'une galeriste dont la galerie est vide ? Je vous le demande, je me le demande. Quel est bien le travail d'une galeriste tout court ? J'ai maudis mes parents de savourer les arts-stops : les peintures, les sculptures, y a rien qui bouge dans tout ce qu'ils ont exposé dans leur vie. Moi j'aime les arts-spectacles, les arts-mouvements, la musique, la danse, le cinéma. Quel intérêt de voir sur une toile quelque chose que je peux voir de mes propres yeux ? A l'ère de la photographie, en plus ? Ah, si, bien sûr, il y a les "arts" subversifs, avec les couleurs peps et les lignes déformés. Vous voulez que j'vous dise ? C'est moche. Ils ont dû inventer toute une théorie autour de leurs toiles pour que ça ressemble à quelque chose alors que ça ressemble à rien. Quitte à se branler, pourquoi le faire intellectuellement ?

Si mes parents avaient fait autre chose qu'une galerie, mais une scène ou un studio, j'aurais mis le nez dedans le premier jour de ma naissance.

*

La porte claque sur ma pause clope - qui est finalement une très longue pause du matin au soir entrecoupée par du café ou une flûte de mousseux parfois apporté par un ami - et je m'étonne d'une visite matinale. Toutes mes connaissances n'émergent qu'à 14h, et j'ai du mal à imaginer un client entrer dans mon taudis. Et pourtant ! Une jeune femme dont je devine à peine le prix de la robe est dans mon magasin, toute éberluée, paniquée de m'entendre marcher sur mon propre sol - je ne m'imaginais pas à quel point la galerie avait l'air abandonnée.

"Il y a quelqu'un ?"

Je la dévisage du haut de ma bassesse, cheveux obscurcis par la fumée de la gitane entre mes doigts, et m'amuse mesquinement de sa perdition.

"Si c'est ouvert, en principe, c'est qu'il y a quelqu'un ma bichette."

Je ris plus franchement, j'y mets de l'amitié cette fois. L'inconnue est une vraie princesse des temps modernes : la longue chevelure sage et soyeuse, la tenue précieuse, les jambes épilées et les chevilles fines. Comme Cendrillon, elle s'est déchaussée de ses souliers miroitants et ... c'est là que je comprends que la rue n'a pas dû être tendre avec elle, et que les petits animaux de Manhattan ne sont pas ceux de la forêt.

J'ai du mal à dire si c'est le galbe de ses mollets blancs ou sa richesse manifeste qui me la rend si intéressante, mais à ses petons délicats je repère le scintillement d'une pince à cheveux - d'aucuns diraient que c'est mon ascendance juive qui me rend sensible au faste, petite pie canaille fondant sur tout ce qui brille. Je m'abaisse pour la ramasser et la lui tend, soufflant par provocation inéduquée ma fumée - et mon regard - vers elle.

"Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?"


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Lun 14 Juin - 3:38
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Hanae Leroy
J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
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Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Etant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation Etats-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter la moindre représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais cette douleur.
Une jeune américaine nonchalante s’avança vers moi avant de s’amuser de ma perdition. Entourée de la fumée de ce qu’il semblait être une gitane. Un peu perdue, j’observais rapidement autour de moi et constata que mon refuge s’avérait être une galerie d’art… bon, une galerie d’art délabrée mais, une galerie d’art malgré tout. Je compris donc enfin que la femme qui se trouvait devant moi, était en réalité, la propriétaire des lieux. Cependant, son apparence contrastait avec l'endroit qu’elle dirigeait. Cette femme avait une apparence soignée dans le style décontracté et libérateur significatif de ce que l'on pouvait voir ces derniers temps. Elle respirait la liberté et l'arrogante assurance. Cela lui conféra une allure irrépressiblement sexy et un poil sauvage.

L'intervention de la jeune américaine me sortit de mes pensées et je pu constater qu'effectivement, la broche n'était plus dans mes cheveux. C’est quand même un comble de la perdre ici et non pas dans les rues new-yorkaises lors de mon sprint forcé. Je saisis délicatement l'objet qu'elle me tendait et remarqua que quelques-unes des pierres précieuses qui ornait l'objet n’étaient plus en place. Je la remis donc dans la main de la jeune femme.
« Elle est cassée, pourriez-vous la jeter, s'il vous plaît ? » demandais-je poliment avant de m'incliner à la japonaise et de poursuivre : « il y aurait-il un endroit ici où je pourrais me rafraîchir un peu ? Des toilettes, peut-être ?  Je suis navrée, j'espère ne pas déranger. »
Je voulais vite retrouver un peu de contenance, et potentiellement ma dignité, ne pouvant pas oublier, l'horrible et atroce sensation du cracha de l'homme quelques instants plus tôt. sans que je puisse le réaliser, je me mis à trembler légèrement, furieuse dans un pays qui m'aime autant que je l'aime.




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Dim 20 Juin - 15:04
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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

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Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

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La barrette scintille avec effronterie dans ma main et donnerait assurément à un saint l'envie de la voler. L'ingénue couverte de manières parfum sakura me demande de la jeter pour quelques carats sur le macadam dans la rue et honnêtement, j'hésite entre la secouer un bon coup et me ruer dehors pour récupérer ce qu'il manque.

"La porte du fond juste là, dis-je d'un geste distrait en reluquant la broche. Je vais m'occuper de ça, aucun problème."

Lorsque la nymphe a quitté la pièce, je laisse paraître l'intéressement dans mon expression. Putain, si c'est aussi canon dans le portefeuille que ça en a l'air, je pourrais sans souci faire grapiller deux bonnes mensualités de charges à la boutique. Et peut-être même payer Dieter. J'enfourne l'objet dans le premier tiroir de mon bureau pour le faire oublier à la princesse, et lorsqu'elle réapparaît dans la galerie, me réhausse pour m'asseoir sur le meuble comme si je cachais mieux ainsi ma vénalité. C'est maintenant elle que je détaille, et que je trouve bien plus jolie que la broche - j'me demande si elle vaut elle aussi son pesant d'or. Bien culottée, je la pique d'un sourire garçonne.

"Tu sais, si t'as envie de jeter tes sous à la poubelle, tu peux aussi les jeter par la porte de la boutique ..."

Je lance un sourire Colgate à sa décontenance et sort une énième cigarette.

"Tu fumes ? dis-je en l'allumant avec concentration."

Je me brûle presque les ongles tant le tabac humide peine à se consumer. Note à moi-même : tâcher de subtiliser quelques paquets aux copains ce soir. Une oeillade en direction de la japonaise me montre toute sa torpeur et je mentirais si je disais que je n'ai pas d'empathie pour l'outrage qu'elle vient de subir. Je me fais d'ailleurs la réflexion que les Japonais aux Etats-Unis ont quelque chose en commun avec les juifs d'Allemagne. Après Pearl Harbor, on les a fait partir et plus personne n'a entendu parler d'eux - leurs enfants sont réapparus dans nos sociétés comme si de rien n'était, troquant le tofu pour du lait, et les nouilles de riz pour des frites de pommes de terre. Je sais pas à quel point la Shoah et Hiroshima c'est comparable, ni à quel point les camps de Hawaii et ceux d'Auschwitz se ressemblaient. M'enfin, c'est une conversation pour les trois heures du matin au Sunset quand la tablée des socialistes est alcoolisée.

"Les gens ils aiment ni les bridés, ni le fric, alors toi ..."

Je la regarde de bas en haut, sans méchanceté.

"Toutes façons ils vous confondent : soit ils pensent que vous êtes chintoks et ils vous détestent parce que vous êtes communistes, ou alors ils se disent que vous êtes japs et alors là ils revoient Pearl Harbor comme ils y étaient !"

Je ricane de leur stupidité : moi le racisme, en tant que fille de juifs expatriés, je comprends bien ce que c'est. Je descends du bureau pour me laisser aller dans le siège crapaud de mes parents.

"Ce soir j'vais voir des gens qui en ont rien à foutre dans un endroit trop sombre pour y voir et ton fric, et ton origine. Ca te ferait du bien de venir, histoire de voir qu'on est pas tous des charognes en Amérique."

Je tire une taffe d'auto-satisfaction.

"Te décore pas avec des trucs chers c'est tout, tu pourrais les faire tomber en dansant."

Pas que ça me dérange de récupérer la bijouterie, mais bon.


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Hanae Leroy
J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
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Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Etant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation Etats-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter la moindre représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais à apaiser cette douleur.

La propriétaire de la boutique desserte m’indiqua d’un vague mouvement, l’emplacement des toilettes. D’un pas léger, presque dansant, au rythme du battement de mon cœur.
J’ouvris avec une légère appréhension la porte de la pièce. A mon soulagement, la pièce, bien qu’à l’allure aussi abandonnée que le reste de la boutique, l’hygiène était à ma convenance.
Je pris le temps de me rafraichir le visage, me repoudrer le nez, me recoiffer et enfin de remettre mes chaussures. Je fini par observer le résultat dans le miroir et mes pensées fusèrent dans tous les sens. La jeune femme pompeuse et luxueuse que je voyais au travers de cette réflexion ne ressemblait en rien à la femme que j’avais voulu être. La Hanae que je voyais dans ce miroir ne ressemblait en rien à une geisha, figure de la tradition et de l’élégance japonaise. Je soupirai longuement avant de détourner prestement le regard de l’objet pour sortir de la pièce.
Je retrouve la jeune propriétaire assise sur son bureau et refusa poliment sa proposition de fumer avec elle avant de rire à la plaisanterie de la demoiselle et de répondre avec un clin d’œil effrontée :
« Ce n’est pas mes sous, mais on peut s’arranger ! »
Elle entama ensuite un petit monologue à propos du racisme japonais dans ce pays avant de me proposer d’aller à une soirée où je serais parfaitement intégrée avant de faire une petite plaisanterie sur ma capacité à perdre mes bijoux, ce qui me fit doucement rire. Néanmoins, mon sourire disparu quand je réfléchissais à ma réponse :
« Malheureusement, je ne pourrais pas t’accompagner ce soir, même si la proposition est adorablement tentante. » Je soupire douloureusement avant de rependre. « Mon mari exige que je sois là pour l’heure du dîner … Et honnêtement, je crois que je ne me sentirai jamais à ma place dans ce pays. »
Je me mordis fermement la lèvre pour m’empêcher d’en dire d’avantage et détourna le regard. Inutile de conter l’histoire de la pauvre mal-mariée qui joue la croqueuse de diamant pour se venger.




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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

Guerre froide coeur chaud | Hysy 4pYe
Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

~ Girls just want to have fun ~
Madonna :copyright:

Même son sourire c'est un délire de princesse. Une douceur dans le visage qui s'éveille sur l'arc de sa bouche, tellement polie qu'elle n'ouvre même pas les lèvres sur sa dentition, elle les garde scellées comme si vivre une émotion c'était cacher un secret. Si elle rit c'est à peine un souffle du nez. Moi quand je souris, c'est toutes dents dehors comme un fauve, et les yeux plissés par le rire.

Mais sourire, elle ne le fait pas longtemps quand elle ramène le mari sur le tapis. Evidemment, une poule de luxe du genre, ça doit bien avoir la bourse pour être entretenue - et les japonaises par chez nous qui accèdent à une telle fortune, en général c'est des escortes. Donc j'imagine bien le vieux gars blanc qui s'est cru grand prince de la marier pour la faire habiller et la faire maquiller comme une poupée, pour l'exposer dans ses sorties de friqués graveleux, et rentrer la tringler au nom du sacro-saint droit de cuissage. J'sais pas, être une pute ou mariée à une fortune, c'est un peu le même métier on dirait.

M'enfin, elle au moins ne va pas se trouver à la rue d'ici deux mois.

Je supporte assez mal l'allure moribonde de la bichette éperdue et reçois avec amertume sa soumission à son mari - que je prends alors pour de la lâcheté. Me figurant qu'elle a forcément mieux à faire que de traîner dans mon taudis sans rien n'y acheter, je l'accompagne et lui ouvre la porte, me plantant au devant d'elle. Je suis partagée entre de la peine pour sa fragilité de libellule et une envie de la secouer de sa sidération.

"C'est comme tu voudras, après tout, c'est le pays des libertés les Etats-Unis. Si tu changes d'avis, tu sais où me trouver."

Et je la laisse rejoindre le brouhaha Manhattan.

*

Le Sunset. Un nom de boîte de nuit, une allure de bar dansant, une scène jazz extatique et des cocktails créoles. Le groupe de Mike joue sur une estrade à lui mettre le feu et j'entre alors que l'ambiance est déjà là pour être accueillie par les ovations joyeuses de ma table habituelle. On y trouve tous les enfants de l'Amérique, à cette table : la nasse populaire qui se traîne, qui fume et qui boit, jamais seules puisqu'ensembles, embrassant les valeurs de l'Amérique tout en espérant un peu de socialisme, jamais au clair avec leurs paradoxes.

Le bar est un aquarium, cluster de sueur de la danse, des volutes de nicotine et de personnes qui parlent par-dessus les solos de saxophone endiablés.

"Ben alors Henriette, t'en fais une trogne."

Je songe peut-être un peu à ma visiteuse de la journée, venue de ce monde dont on connaît l'existence sans ne l'avoir rencontré jamais, cette beauté spéciale et unique proprement intouchable. Mais je la chasse dans la jolie voix d'Oliver, ses yeux noisette et sa peau café. Il est machiniste dans une usine de bagnoles, avec ses doigts épais et caleux et son dos courbé sur ses efforts redondants ; on se tourne autour depuis quelques jours. Je lui souffle un peu absente la fumée dans le visage, je me dis qu'il est beau dans cette nasse parfum cancer du poumon, et je colle ma bouche à son oreille pour qu'il m'entende malgré le groupe.

"C'est rien, fais-moi danser, je vais perdre mon boulot le mois prochain ..."


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"Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir" - Boris Vian
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Hysy
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Univers fétiche : fantasy
Préférence de jeu : Femme
Sabrina
Hysy
Mer 21 Juil - 4:41
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Hanae Leroy
J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
Guerre froide coeur chaud | Hysy Iu-10411

Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Etant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation Etats-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter la moindre représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais à apaiser cette douleur.
Elle me chasse avec une élégance inattendue. Je me serai attendue à de la franchise brute et dure. Ou alors peut-être suis-je parano et elle ne cherche pas à me chasser ?
Je m’éclipsai délicatement par la porte non sans écouter la dernière remarque de cette nouvelle rencontre qui me provoqua un pincement au cœur malgré moi. Je lui souris faussement, la remercia sincèrement et rentra malgré moi chez ce qui était supposée être chez moi.
**
Je me réveillai à l’aube. Comme d’habitude, le lit conjugal et la présence de mon mari endormi dedans me dégoutais. Je me levai donc prestement et alla me faire couler un bain avant d’aller petit déjeuner sur la terrasse, amatrice de la chaleur étouffante de l’été.
Dans mon nez, l’odeur provocatrice du tabac que fumais la jeune femme rencontrée la veille. Sa remarque trottait dans ma tête … l’Amérique pays de liberté, hein ? Un rire sarcastique m’échappa malgré moi.
Même dans mon bain, je ne pu m’empêcher de penser à la rencontre de la veille, boucle infernale doucereuse imprégnée de tabac et d’audace.
**
La matinée était passée, douloureusement lente. Seule, je tapotais nerveusement mes faux ongles sur la table basse. Mes pensées bouclaient toujours. Ces dernières paroles m’ont happée. Pourquoi continuer d’essayer de lutter ? Aussitôt, je finalisai les préparations de ma tenue et je m’éclipsai.
Je me retrouvai de nouveau devant la boutique qui avait vraiment des allures d’endroit abandonné. Doucement, j’entra avec prudence et discrétion.
« Il y a quelqu’un ? » Commençais-je. « Je suis désolée de vous déranger… je voulais juste… » Que voulais-je au juste ? Bonne question… Ma propre incertitude me fit laisser la phrase en suspens tandis que je me mordais la lèvre.




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Jo'
Jeu 29 Juil - 8:16
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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

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Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

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Ma tête cogne fort. Mes pieds brûlent. J'ai une légère sensation de nausée. J'ai bu et dansé toute la nuit et au petit matin, avant qu'Oliver ne parte à l'usine, on est passés par mes draps. Il a bien quarante kilos de plus que moi, autant de centimètres si ça se trouve, alors l'alcool lui aura épargné la gueule de bois qui me grignote la base des cheveux. Ce matin, une chose est sûre, je n'ouvre pas la boutique ... mais est-ce que j'ai seulement pensé à la fermer ?

J'ai du mal à concentrer ma vue sur les aiguilles. Il est seulement neuf heures mais impossible de se rendormir avec les vertiges qui me retournent le crâne, je me lève donc et coule un café bien serré avec une cigarette. Pour toute pudeur, j'enfile un peignoir en satin ouvert sur ma nudité, et m'affale sur la petite chaise à la table de la cuisine, ce mobilier que mes parents ont dû acheter aux Etats-Unis d'une très mauvaise facture à la chaîne. Le merisier, ou peut-être la paille tressée qui en fait son assise, crisse sous la lourdeur de mon brouillard. Je gémis pour sortir du coma éveillé lorsque j'entends qu'on bouge au rez-de-chaussée.

Une petite voix, que je ne reconnais pas derechef, appelle quelqu'un. Je soupire les sourcils froncés sur la pénibilité appréhendée d'entretenir une conversation dans mon état. Dans un élan de professionnalisme (ou pas), je ferme le peignoir sur ma taille et gratte mes cheveux énergiquement qui, de leur nature bouclée et drue, se dressent en follasse crinière (de lionne ou de sorcière, j'en laisse à l'imagination de lae lecteurice). Nue pieds sur mes talons brûlés par la danse sans fin de la veille, je descends les escaliers d'une lenteur déconcertée, et déconcertante.

Dans la boutique, évidemment bien apprêtée, somptueuse et adorable, la petite tourterelle de la veille. Je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant déjà revenir, quoique j'imagine mal comment elle pourrait désormais envier ma liberté en voyant dans quel état cette fausse amie m'a mise ce matin. Mais je suis heureuse de la voir, je ne peux pas le nier, et son minois perdu contrastant avec le miens désabusé profite probablement à un effet comique. Je pose mes mains sur mes hanches en considérant sa petitesse adorable, sourire ahuri dans le maquillage qui a grossièrement été débarbouillé sur mon visage par la matinée d'amour.

"Eh ben t'es revenue !" Je ne trouve rien de plus évident à lâcher. "On s'est bien amusés hier, dis-je en pointant ma tête défaite comme preuve. Tu veux boire quelque chose ?" Je ne manque pas cependant d'aller fermer la porte de la galerie à clefs ... non pas que nous risquions d'avoir des clients, mais sait-on jamais si un saint esprit se décide à frapper le jour où je traîne une face de six pieds de long. "T'inquiète, je te séquestre pas, c'est juste qu'on était supposés être fermés." A moins que le saint esprit en question, ce soit elle.


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