Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

Guerre froide coeur chaud | Hysy

Hysy
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Sabrina
Hysy
Sam 16 Avr - 23:16
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Hanae Leroy
J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
Guerre froide coeur chaud | Hysy - Page 3 Iu-10411

Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Etant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation Etats-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter la moindre représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais à apaiser cette douleur.

J'eu a peine fini mon verre que trois autres trouvèrent leurs places sur le comptoir. Henriette s'amusa sur la facilité de l'arnaque avec moi et m'entraina, moi et les verres, vers son groupe d'ami. Elle se cala contre un homme au bec de lièvre et je me glissa sur la banquette à mon tour. La tête me tournait légèrement. Le groupe d'amis se trouva fort accueillant malgré leur côté trop familier à mon goût. Leur d'une énième intrusion sous forme de question à mon égard, je me tourna vers Henriette... Et réalisa qu'elle et l'homme au visage déformé se tenaient par la main et qu'elle avait la tête sur son épaule. Je saisis mon deuxième verre et bu la moitié d'un coup. Ma gorge et mes poumons me brûlèrent et je béni le fait que mon maquillage soit suffisamment de bonne qualité pour ne pas couler malgré mes yeux remplis de larmes. Pourquoi ça m'embêtait qu'elle soit si proche de ce type ? Baaah... Peut importe ! Je détourna le regard et participa d'avantage aux conversations du groupes et laissa sortir mon rire de phoque.
Soudain, Henriette m'entraina vers la piste de danse, me faisant quitter la table où trônait deux verres vides et un plein.
Je ne connaissait pas vraiment de danse américaines - et encore moins celle de milieu populaire ! Aussi, me contentais-je de suivre les mouvements de ma partenaire de dance.
Cependant, le sol et le plafond bougeaient beaucoup. Hilare, je me colla à Henriette et passa mes bras autour de son cou toujours en riant.
" J'peux enfin avoir un peu d' ton attention ?"


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Jo'
Dim 17 Avr - 17:20
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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

Guerre froide coeur chaud | Hysy - Page 3 4pYe
Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

~ Girls just want to have fun ~
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Spoiler:

Bourrée, Hanae est à peine ce que je suis sobre. J'en déduis que mon penchant pour l'ivresse est devenu tel que l'ébriété me poursuit et les boissons descendent bredouille - ainsi donc, je vis pompette, et plus rien ne me dévergonde. Mon double tequila sunrise m'a à peine effleurée que voilà la bizut excessivement hilare, larmoyante et impudique. Elle se colle à moi sur la piste, ses fins bras amarrés autour de mon cou, son corps contre le miens m'émeut un peu. C'est ça ma force, peut-être, celle de mes amis, sûrement. S'ébahir devant les possibles, devant le nouveau. Vivre pour ressentir et non produire. Rencontrer, avoir confiance, rire, boire, manger, faire l'amour. L'amour avec le monde, tout le temps. Une fuite vers ce qui palpite pour détourner le regard des morts, des torturés, des crèves-la-faim, des horaires de bureau en open space. Maggie est secrétaire. Son patron abuse d'elle. Elle rebrousse ça avec des rêves plein le ventre : "Ca m'empêchera pas de fonder une famille comme il faut !" Ils ont tous un après sur lequel languir. Moi pas. Je me laisse voguer en espérant que ça dure, et en sachant que c'est impossible.

Détourner le regard, donc ! A cet instant où je sens chaque relief de ma camarade de danse, jusqu'aux arabesques de sa dentelles sur mon ventre découvert par le haut coupé court, ce n'est pas bien difficile d'oublier la réalité. Sa jalousie est-elle feinte ou réelle ? J'ai une idée de la réponse que j'espère. "J'suis un format à partager !"

Pour répondre à son étreinte je cadenasse mes mains sur ses reins, nous ondulons au rythme de la musique qui tonne dans l'acoustique mal étudiée du club, nous rions beaucoup. Elle rit d'ivresse, peut-être un peu d'euphorie ? Je me moque allègrement d'elle qui perd l'équilibre, dont les yeux pleurent l'agression de fumée et de lumières qu'ils accusent, de sa façon d'être si différente de la dame bien élevée qui ne s'inquiétait pas de perdre une broche en or sertie de pierres. On se rapproche - si c'est possible - à mesure qu'elle tangue et ça ressemble à du flirt - sans me dire que ça en est. Nous sommes joue contre joue, je suis un peu plus grande qu'elle. Sa fraîcheur florale s'est musquée d'un parfum de chaleur émanant de la naissance de ses cheveux - l'alcool, la foule, la danse, elle transpire un peu. Les odeurs, ça marque plus que le reste. Je crois que si les flics vivaient les odeurs comme je les (res)sens, on s'en servirait en lieu et place d'empreintes.

En ce qui me concerne, je me blinde d'une cologne kitsch qui sent trop fort : impossible que je laisse ma véritable odeur sur un oreiller de conquête. Celui - ou celle ? - qui vivra mon parfum sera l'amour de ma vie. Je peux stripper tout le reste, mais mon odeur ? Même pas en rêve.

J'aimerais que ça dure toujours, j'ai une nouvelle fois envie de l'embrasser - mais elle n'en n'a cure et s'amuse surtout. Lana et Maggie nous rejoignent ce qui nous sépare un peu, nous nous tournons vers elles et les incluons dans nos pas qui deviennent encore plus dérangés. J'ignore combien de chansons nous tirent des courbatures ainsi.


Guerre froide coeur chaud | Hysy - Page 3 16532433Guerre froide coeur chaud | Hysy - Page 3 16532434
"Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir" - Boris Vian
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Hysy
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Sabrina
Hysy
Mar 24 Mai - 18:13
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Hanae Leroy
J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
Guerre froide coeur chaud | Hysy - Page 3 Iu-10411

Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Etant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation Etats-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter la moindre représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais à apaiser cette douleur.

Deux jeunes femmes, dont je me souvenais déjà plus trop du nom pour être honnête.... Laurie ? Margalie ? Bah, peu importe. Le véritable problème, c'est qu'elles avaient interrompues notre dance et notre proximité. Sans trop que je sache pourquoi, cela m'embêta mais je laissa faire, c'était ses amies après tout !
Les chansons passèrent et la sueur ainsi que la nausée commencèrent sérieusement à me peser. Je signala comme je pu, par dessus la musique trop forte, que j'allais sortir prendre l'air.
L'air frais de la nuit tombante me claqua le visage et me décoiffa encore plus que je ne l'étais déjà. Je m'assis sur le sol aussi crasseux que le mur sur lequel je m'adossais, fermant les yeux.
Soudain, ma sonnerie de téléphone me fit sursauter. Je le saisis précipitamment et réalisa qu'il s'agissait de mon mari, dont j'avais déjà loupé deux appels. Je me décomposa. Une partie de me cerveau hurlait de ne pas répondre, mais, comme d'habitude lorsqu'il s'agissait de lui, je me sentait prise au piège.
" Allo ...?" décrochais-je d'une petite voix hésitante.
"Je peux savoir ce que tu fais ? Il est largement temps que tu rentres ! Où es-tu ? Je t'envoie mon chauffeur. Et ne t'avises plus de me laisser sans réponse ainsi. En plus d'être malpoli, cela m'inquiète!"
Il me grondait comme une enfant. Ou sa possession. Un petit chien qui ne vient pas quand on l'appelle. Mais je devais trouver une parade, ne pouvant pas lui dire où j'étais vraiment.
"Je... Je ne voulais pas t'inquiéter, chéri. Nous faisions un débat littéraire et j'étais vraiment... , la tête me tournait, la nausée me crispait le ventre, je serrais les dents en commençant à avoir des larmes silencieuse. Tiens ton rôle et obéis, Hanae. Ta liberté n'es qu'éphémère et tu le sais. Vr-aiment prise... dedans. Dis... au chauffeur que je serais là où il m'a déposée, dans une trentaine de minute... Je... j'en demande beaucoup mais ... s'il te plait... ma première... soirée."
J'entendis un soupir à l'autre bout du fil.
"D'accord, ne te mets pas dans un état pareil. Mais soit une gentille fille et soit ponctuelle pour le chauffeur. Je t'attends, chérie."
"Merci. Désolé. Je... t'aime"
Et sur ces mots douloureux, je raccrocha. Je me mis soudainement à vomir par terre, comme une souillonne. Au moins maintenant, j'étais sobre.


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Jo'
Ven 27 Mai - 17:29
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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

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Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

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La beauté parfumée s'évanouit par la sortie et je lui emboîte le pas. Au dehors, une morsure abrupte de la fraîcheur nocturne sur nos peaux brûlées par la danse, des gens sortis au choix pour s'entendre ou se bécoter, et ma douce assise au sol, téléphone à l'oreille. Je comprends à sa mine défaite et tordue de larmes qui est au bout du fil. Pour ces femmes là, les "bien" mariées, les chattes d'appartement, le prix de la pâtée de luxe est celui du collier au cou. J'ai un peu de pitié pour elle, l'alcool me fait peut-être sentir mégalo. On verra si je ferai autant la fière lorsque ma liberté consommable me condamnera à la rue.

Elle dit "Je t'aime". Avec nos amourettes il n'y a pas de jalousie mais elle bouscule mes codes. Cette sensation qu'elle lui sera toujours promise alors que sans lui, le scénario se serait délié de mille autres façons, m'ébroue un tantinet. Elle aurait eu tout un champ de possibles. Avec moi ou non.

Enfin, peut-être pas. Je ne connais rien de sa vie. Je chasse la légère remontrance qui monte en moi - je me refuse toute entrave, y compris celle de la possessivité - et retient ses cheveux hors de son visage alors qu'elle se vide, rictus enveloppant au coin des lèvres. "C'est pas bien de mentir comme ça ..." Elle peut penser que je considère sa fausse excuse littéraire comme le mensonge dont je parle. Mais je fais bien allusion à "Je t'aime". Je ne peux pas concevoir que ce soit le cas.

"Hep, toi ! Prête-moi ta veste !" Je hèle un type occupé à se faire dévorer les lèvres par une fille bien trop éméchée pour se rendre compte de leur différence d'âge. Il me la passe sans détourner le visage de sa sangsue et je me sers de sa manche pour essuyer les lèvres pâteuses d'Hanae avant de l'abandonner au sol - il n'en n'a pas davantage cure que moi. Son regard embué se perd un instant dans le miens et nous nous suspendons alors que je replace ses cheveux derrière ses oreilles. J'hésite à profiter de l'instant pour m'approcher d'elle, les doigts encore perdus sur ses joues, mais me ravise.

Elle a cet effet sur moi. De me transformer, sans que je ne l'explique. Uptown girl toute en finesse avec laquelle j'apprends le doute. Son époux me taraude alors que je n'ai jamais couru après l'exclusivité. Sa retenue m'impose un tempo qui d'habitue s'envole en séguedille incendiaire. Je suis là, sans témoin pour nous pointer, mains à ses cheveux, regard entre ses cils, à quelques centimètres, mais rien ne se passe. J'en suis ... émue ? Pas de papillons, pas d'envolées lubriques, pas d'euphorie folle. Mais une émotion, qui vient tirer les trilles de ma poitrine. Je fuis ce sentiment et ce moment hors du temps en retirant mes mains de son visage.

"Je vais t'accompagner, t'es un peu fatiguée." Prenant sa main, je l'aide à se lever.

Hysy
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Mar 31 Mai - 0:52
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J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
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Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Etant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation Etats-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter la moindre représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais à apaiser cette douleur.

Je sentis que quelqu'un avait empêcher mes cheveux de finir aussi souillés que le sol. J'entendis ensuite la voix d'Henriette héler un type et fit le rapprochement. La douceur et l'attention avec laquelle elle  essuya ma douche pâteuse entra en parfaite contradiction avec le fait que de un: elle l'avait fait avec le manteau d'un parfait inconnu et que de deux: elle le jeta par terre au lieu de lui rendre. Je retins tout commentaire. Henriette... c'est Henriette. Electron cent pourcent affranchi. Je saisis donc sa main et répondis à sa remarque, taquine:
" Duquel mensonge tu parles exactement... Il y en avait tellement dans cette conversation !" Je ris légèrement avant de lui dire: "Viens suis moi je dois avoir l'air fraiche mais j'ai peur de ce que je peux trouver dans les toilettes de ce lieu!".
Sur ces paroles, je l'entraina. Des filles étaient occupées à vomir leurs tripes, d'autres occupées à satisfaire des besoin primaires... supposés rester privées. Bandes de cochons va. Je comprenais même pas comment c'était supposée être agréable et je comprenais encore moins comment c'était supposée l'être dans ce genre de situation.
Je sorti ma trousse à maquillage de mon sac à main et entama de me démaquiller complétement pour mieux me maquiller. C'était un art que je maitrisait depuis longtemps: en tant qu'ex apprentie geisha et "mariée de luxe" ce talent était même indispensable, aussi, le miroir crasseux de l'endroit ne me gêna absolument pas dans ma préparation.
Cependant, plus le maquillage avançait, plus la sensation de la fin de ma liberté me tordait l'estomac. Et une pensée me fit loupée mon trait d'eye-liner: Et si je ne pouvais plus jamais la revoir ? Tandis que je corrigeais mon eye-liner, j'observais son reflet dans le miroir. Cette beauté farouche. Cette liberté esquisse.
J'acheva mon maquillage et rangea le tout en silence, puis, je me planta vers Henriette. Mon estomac se tordit.  Je me mordis les lèvres. Je ne sais pas trop ce qui se passait. La sensation de nos deux corps collées pendant la danse me revint et j'eu très chaud. Je la pris dans mes bras et lui susurra:
" Je te prie de me pardonner ce que je vais te faire. Mais je ne sais pas si c'est un adieu ou un aurevoir et cela me tue..."
Sur ces mots, je caressa sa joue avant de déposer un un chaste baiser sur ses lèvres. Mon ventre s'enflamma et ce n'était pas le goût du cocktail sur ses lèvres qui rendait le tout si délicieux. Pour la première fois de mon existence, j'eu un vrai baiser. Je le prolongea un peu, caressant ses cheveux, avant de me séparer brutalement, réaliser, murmurer un "désolé!" et détaler tel un félin effarouché hors du club.


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Mer 1 Juin - 14:30
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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

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Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

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Je l'observe retravailler son maquillage avec minutie, plongeant ses mains dans une minaudière sobre pour en sortir lingette démaquillante fleurant la rose et liner à pinceau fin. Je m'appuie sur le comptoir à lavabos bras croisés sur la poitrine, les yeux perdus sur son visage concentré, ignorant totalement l'odeur de Marie-Jeanne et le troc de MST dans les cabines de chiottes. Nos regards se croisent dans la glace et elle se presse à moi.

Et là, c'est le monde à l'envers. Elle miaule quelque chose sur des aurevoirs, m'embrasse un moment, puis disparais. A vrai dire, je suis plus surprise qu'émue : ce baiser ressemble à ceux que j'ai avec n'importe qui d'autre et en même temps pas tout à fait. Un baiser à la hâte, dans un coin de pièce miteux, mais emprunt d'un poids, d'une quête de sens, d'une mièvrerie d'interrogations. Je ne l'ai pas savouré. Il n'avait pas la légèreté du bonheur, mais n'était pas lesté d'amour non plus. Pourquoi ne nous reverrions plus ? Etais-ce là ce qu'elle espérait en moi ? Une distraction du bas peuple, un essai lesbien avant de retourner à sa vie de fétiche ? La sensation m'est douce-amère et j'ai besoin de la fuir. Je rejoins Oliver sur la piste et lui dévore les lèvres, retrouvant la paisibilité d'échanges qui ne demandent pas qu'on leur règle des comptes.

"On y va ?"

Il me répond en s'agrippant à ma taille et m'amène chez lui.

*

Une nouvelle fois, Oliver ne me réveille pas en partant au travail, mais c'est un appel sur me téléphone qui m'extirpe du sommeil avec fracas.

"... mh ?
- Hallo Fraülein, tu m'ouvres ?"


Merde ! Putain, j'avais rendez-vous avec Dieter. Le rendez-vous de la fin. De la der' des der' avant la rue.

*

Dieter m'aura attendue une heure sur le trottoir alors que j'ai pris le temps de me doucher, de boire un café, de laisser ma culotte sous l'oreiller de mon aventure et de prendre le taxi. J'arrive tout sourire depuis la rue alors qu'il m'espérait probablement juste en haut des escaliers, le prends dans mes bras, et me fait pardonner d'un doughnut pris sur la route mais dont j'ai volé une bouchée.

"Où étais-tu ?
- Ben, t'acheter un doughnut. C'est pour le café de l'autre fois."


Il sait que je me joue de lui, mais j'évacue le malaise (dont il ne me tient pas rigueur au demeurant) d'un sourire et lui ouvre. Nous entrons et il s'installe penaud quoique délicat en face du bureau ; je m'y pose moi aussi et allume derechef une cigarette qui viendra s'amonceler sur le tas dans le cendrier jamais vidé. Il refuse comme toujours celle que je lui propose.

"Alors, comment ça s'est passé à la boutique ces dernières semaines ?
- J'ai été fatiguée ..."


Ca pour ne pas dire que j'ai encore moins ouvert que d'habitude. Je n'ai pas d'art à vendre, pas d'artiste à exposer, pas plus de clientèle. Les seules visites de la boutique sont des amis ou des amants qui, eux, ne reluquent pas les tableaux. Dieter est partagé entre la déception, la colère et la peine. Cette galerie, il en a été le parrain. Il a travaillé pour mes parents et leur a donné sa confiance alors qu'ils venaient de fuir l'Allemagne et n'avaient pas un dollar américain en poche. Il a payé les trois premiers mois d'assurance du lieu, et il est venu ramasser les débris lorsque la fuite de gaz a faillit nous coûter à tous la vie. Je suis déconfite par la déception que j'inspire mais refuse de laisser tomber mon vieil ami.

"Par contre je vais vendre ça, regarde."

Je sors du tiroir la broche d'Hanae qui me soulève un haut le coeur à la façon dont nous nous sommes séparées la nuit dernière. Il l'arrache de mes mains et la détaille avec grande attention. Soudain, sa panique évoque une idée encore plus détestable à son esprit que mon incompétence crasse à faire fonctionner la boutique.

"Où as-tu pris ça, Henriette ?
- Pris ? On me l'a offerte.
- Qui ?
- Une ... cliente."


Comment définir la relation que j'entretiens avec Hanae ? Elle est venue au hasard dans ma boutique, nous nous sommes vues trois fois en tout, nous nous sommes embrassées, mais nous ne nous connaissons pas. Le questionnaire de Dieter, appuyé de son oeillade suspicieuse, ne laisse pas place au doute quant à ce qu'il suggère.

"Pour qui tu me prends ? Je ne l'ai pas volée !
- Pourquoi une cliente t'aurait donné une broche cassée ?
- Ben justement, elle l'a abîmée dans la boutique.
- Henriette que diraient tes parents ?"


Dieter ne me croit pas et ça me perfore. J'ai par tant de fois mutilé l'image qu'il avait de moi en me comportant comme un rebut que le voilà prêt à penser que je suis une criminelle. Je m'assombris, dévastée de ce spectacle où je le sens si loin de moi.

"Ils ne diraient rien car je ne l'ai pas volée. Tu ne me fais pas confiance ?"

Il soupire et repose la broche sur le bureau comme si elle était enduite de poison. Je ne lui ai jamais donné de raison de me faire confiance et il semblerait qu'avec l'imminente disparition de la galerie, sa loyauté s'effritait avec les murs.

"Peu importe, Fraülein. Tu vas recevoir une lettre d'éviction d'ici six jours si tu ne rembourses pas au moins une partie de tes dettes."

Je souffle. Ma tête cogne sous le poids de la réalité et Dieter se radoucit alors.

"Je peux peut-être t'avancer une mensualité mais j'ai aussi une maison, une famille. Mon fils va avoir son deuxième enfant."

Sa bonté n'a aucune limite - d'autant que voilà huit mois qu'il travaille pour moi totalement gratuitement - mais son expression authentiquement angoissée pour mon avenir, gênée de ne pas en faire plus alors que je n'accomplis pas même le minimum, me fait prendre la décision déchirante d'ouvrir les yeux. Il n'y a qu'une chose à faire. Partir en sauvant ... même pas les meubles.

"Je vais vendre la broche et payer quelques rénovations avec. Ensuite, je crois qu'on pourra vendre l'affaire à meilleur prix. Ca devrait couvrir les dettes."

Mon regard se perd aux alentours. Enfant cet endroit était un terrain de jeu que je trouvais toujours trop petit. Aujourd'hui je me sens minuscule dans l'intimidation de l'espace. Ce n'est pas tant l'esseulement de ces murs que celui des années d'héritages qui me submerge.

"Si tu as besoin, ma porte t'est toujours ouverte ..."

Ma peine a été communiquée à Dieter, aussi, je me reprends. Gaillarde, je feins l'assurance en m'étalant sur le fauteuil pieds sur le bureau et estoque mon comptable d'un sourire enjôleur.

"Les lits c'est pas c'qui manque Dieter, pardon mais j'irai sûrement pas m'enterrer avec des croûtons dans votre genre !"

Il s'illumine de me voir plus enjouée - l'épisode de la broche est mis sous le tapis. "Appelle-moi lorsque tu auras l'argent, conseille-t-il avant de se diriger vers la porte. Tu as fais de ton mieux, liebe Henriette. Ce n'est pas la fin du monde."

Sa tendresse n'aura donc aucune limite. Je lève les yeux au ciel avec bonhommie, et lorsqu'il disparaît de mon champ de vision, me décompose sur le siège. Mon visage s'écroule dans mes mains. Je sens posés sur moi les yeux sévères de mes parents déçus - mes frères ! Il faut que je téléphone à mes frères. Je sors alors d'une porte du bureau en merisier une bouteille cristalline sans étiquette - un schnaps de la famille qui macère depuis des décennies - et en bois une, puis deux, puis trois rasades. Il n'est que treize heures lorsque je décroche le combiné, les vapeurs de l'eau de vie anesthésiant l'anxiété.

"Guten tag, Alexander."
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Hanae Leroy
J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
Guerre froide coeur chaud | Hysy - Page 3 Iu-10411

Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Étant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole, la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation États-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter la moindres représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans, elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais à apaiser cette douleur.
TW : MENTION DE LA MORT, PENSÉES SUICIDAIRES

Faire passer ma gueule de bois pour de simples symptômes menstruels, un de mes plus gros mensonges à son encontre. Et pourtant, il était passé aussi inaperçu que le malheur qui rongeait mon cœur. De toute façon, qui se souciait de mes sentiments ? Ni lui, ni ma famille, en tout cas. Peut-être aurais-je dû m'enfuir. Peut-être devrais-je fuir. Disparaitre. Mais ç'aurait des répercutions. Je le vois d'ici le groupe de commère chuchotant des reproches et des "oh bah ça ne m'étonne pas d'elle de toute façon" et blah et blah et blah et ça ne s'arrête jamais. Une litanie de commérage perfide, un serpent se promenant de bouche en bouche, riant tel un maniaque.
Et si je mourais ? Personne n'ose blâmer un mort. Un mort, on lui pardonne. On lui fait même des éloges devant sa carcasse en décomposition. On oublie que le dit mort pouvait être un connard fini. Tout le monde est glorifié dans la mort. Serait-ce la clé pour être libre tout en préservant mon honneur ?
Non... la liberté, c'est ce que j'ai gouté sur les lèvres de sensationnel beauté sauvage la veille. La reverrais-je ailleurs que dans mes souvenirs et mes rêves fantasmés ? Ce baiser avait-il eu une signification pour elle ? Probablement pas en y réfléchissant... trois jours auprès d'elle et je perds pied, me retrouvant en apnée dans un monde sens dessus dessous. Une larme coula sur ma joue.

Lorsque je réussis enfin à m'extirper du lit, prisonnière de mes sombres pensées, il était l'heure du goûter. Je mélangeai anti-douleur, complément alimentaire et café. Mon premier "repas" de la journée. Je rangeai ensuite avant de préparer le dîner et de faire le ménage telle la bonne petite femme au foyer. Arg, écœurant. Manquerais plus des bambins partout pour que cela soit encore plus cliché. J'achevai le plat, révulsée par cette idée que je décidai d'aller noyer sous la douche.
La femme que je vis dans le miroir ressemblait à un zombie. Je ne comprenais vraiment pas comment il avait pu croire mon mensonge.
Comme tous les soirs au moment de la douche, je me mis à chanter. D'habitude en japonais, mais ce soir-ci je fis une exception :
"For you, I could pretend
like I was happy when I was sad
For you, I could pretend
like I was strong when I was hurt
I wish love was perfect as love itself
I wish all my weaknesses could be hidden
I grew a flower that can’t be bloomed
in a dream that can’t come true
I’m so sick of this
fake love, fake love, fake love
I’m so sorry but it’s
fake love, fake love, fake love"

Entamais-je en me déshabillant avant de poursuivre sous la douche:
"I wanna be a good girl,
just for you
I gave the world,
just for you
I changed everything,
just for you
But I don’t know me,
Who are you?
The forest just for us, you weren’t there
The route I took, I forgot
I even became quite unsure of who I was
Try babbling into the mirror, who the heck are you?"

Puis pendant que je me maquillais :
"Hate you so bad, hate you so bad
Mold a pretty lie for you
Love it’s so mad, love it’s so mad
Try to erase myself and make me your doll
Hate you so bad, hate you so bad
Mold a pretty lie for you
Love it’s so mad, love it’s so mad
Try to erase myself and make me your doll"

Et j'achevais sur le maquillage :
"Why you sad? I don’t know. I don’t know
Smile, say “I love you”
Look at me, even I gave up on myself
Even you can’t understand me
You say I’m unfamiliar, changed into the one you used to like
You say I’m not myself which you knew well
No? What do you mean no, I’m blind
Love? What the heck is love, it’s all fake love..."

J'achevai le maquillage et quittai la salle de bain. Le silence régna à nouveau, mes sentiments enfermés dans un cœur qui se demandait pourquoi il continuait à battre...

crédit de la chanson::




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Lun 4 Juil - 10:50
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Henriette Spiegelmann
J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

Guerre froide coeur chaud | Hysy - Page 3 4pYe
Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

~ Girls just want to have fun ~
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[En italique, le dialogue est en Allemand]

Evidemment, mes frères ne sont pas avares de reproches, et comment leur en vouloir ?

"Comment ça, vendre la galerie ?
- Y a pas de clients, qu'est-ce que tu veux que j'te dise ?
- Tu devais la remettre sur les rails ! Tu te fous de nous ? Max !"


Alexander appelle notre second frère probablement chez lui pour le dîner au vu du décalage horaire. J'entends au loin dans le combiné notre aîné lui faire un topo des nouvelles puis le second soupirer des esclandres de toutes parts. Je me tords sur la chaise.

"Quand je pense qu'on est revenus en Allemagne avec rien ! Rien ! Et on a remis sur pieds la maison seuls ! Et toi, on te lègue une boutique florissante, et en deux ans tu trouves le moyen de la faire fermer ?!
- Oh ça va deux minutes les remontrances ! Vous êtes pas revenus en Allemagne avec rien, papa et maman vous ont envoyé de la thune tous les mois !
- C'est normal tu crois pas ? Vu que tu vivais chez eux à l'oeil. Tu préférais peut-être revenir en Europe ? Dans les ruines de notre foyer ?"


Ca tire à balles réelles : il ne sait que trop bien quel décalage je ressens avec la famille, nos héritages, notre culture. Je suis née aux Etats-Unis, je n'ai rien connu de l'Allemagne, je n'y ai jamais foutu les pieds. Cette maison familiale que six générations ont passé à bâtir et rebâtir après les bombardements, je n'en n'ai jamais vu la couleur. Je parle moins bien Allemand que tous mes proches, je ne connais pas la moitié de nos coutumes juives, je n'ai jamais effleuré une Torah. Et pourtant je sais que je ne suis pas une Etats-Unienne pure souche. Je n'y connais rien à la politique de ce pays, j'ai du mal avec leurs fêtes chrétiennes et leur Histoire si courte, j'ai pas de références communes puisque j'ai grandis dans l'éducation bosche.

"Bon écoutez la situation est ce qu'elle est. Vous comptiez pas rentrer pour vous en occuper de toutes façons, si ?
- Tu dis "rentrer" comme si on était de là-bas. On est déjà rentrés, chez nous c'est l'Allemagne.
- Je vous appelais juste pour vous prévenir et savoir si vous vouliez garder quelque chose de la gallerie.
- Vends tout ce que tu veux, le fric vous les Américains c'est tout ce qui vous intéresse de toutes manières."


A dire vrai, le fric c'est tout ce qui me manque. La broche sur le bureau me tire la langue et je raccroche. Une nouvelle rasade de schnaps et je me mets à imaginer le portrait de mes vieux me parler. Fuir l'Allemagne avec deux gamins et une femme en cloque, quelques économies qui ne valaient rien, ouvrir quelque chose pour survivre, récupérer sa demeure générationnelle et donner chacun de ses deniers à ses fils pour la remettre sur pieds. Mes parents ont eu cette relation avec mes frères qu'ils n'auraient jamais pu avoir avec moi : la guerre, l'exil, ça rapproche. Moi, je suis cette bâtarde, cette traître qui a préféré le capitalisme à l'idéalisme Allemand, celle qui a renié le sacro-saint Kirche, Kinder, Kuche* au profit d'une vie débauchée de pinup outre-Atlantique.

Le tableau me sort par les trous de nez. Je quitte la galerie déjà pompette et m'attable à un bar pour purger ma peine.

Trois semaines plus tard.

C'est le défilé des costard-cravate-tocards. Dieter est un d'un soutien implacable comme toujours, il assiste aux visites et ne cesse de louer les mérites de ce lieu : supposément bien situé, une grande vitrine, l'appartement au-dessus. Il fait de grands gestes, de larges sourires, sa bedaine rebondit de joyeusetés alors qu'il exclame sa bonhommie contagieuse. On le prend pour un imbécile mais il fait tomber les hésitations et je crois qu'il se joue de cela - après toutes ces décennies de conseils et de gestion, le bougre n'est pas étranger à ses propres armes. Se rendre plus bête qu'il ne l'est pour manipuler des saligauds doit en faire partie.

Moi, je me contente de charmer ces messieurs pour qu'ils m'en proposent le meilleur prix mais ne soyons pas dupes - dans ce quartier pourri et avec des murs mal rafistolés, c'est surtout le fait que je sois désespérée de vendre qui les attire. Une robe moulante, jaune poussin, juste assez habillée pour ces gentes mais suffisamment criarde pour avoir l'air décontractée, est l'un de mes principaux arguments de vente. Je m'assois parfois sur le bureau pour faire larmoyer les dames sur l'histoire de mes parents et du lieu, puis je croise et décroise les jambes pour que leurs maris (qui ont le portefeuille mais prennent rarement les décisions) soient distraits de l'insalubrité. J'ai bien vendu la broche pour reboucher les fissures et passer un coup de peinture mais la robe non plus n'était pas donnée et fait partie de la vente comme tout le reste, aussi, il ne restait pas grand-chose après son achat pour faire les véritables travaux (par exemple, la plomberie qui menace de sauter à toute occasion, mais que je n'ai pas mentionné). On me dira de revoir mes priorités, mais qu'importe, puisque je vends de toutes manières.

Alors qu'un homme disparaît par la porte groggy par mon jeu de jambes, je sers un nouveau verre de mauvais vin (vu la quantité de visite, il a fallut faire des restrictions budgétaires) à un couple qui s'apprête à entrer. Mais lorsque je me retourne sur eux pour les accueillir du visage le plus mielleux possible, un coup en plein coeur me fige une seconde.

Il s'agit d'Hanae et de son époux.

Spoiler:


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Hysy
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Sam 23 Juil - 0:25
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Hanae Leroy
J'ai 26 ans et je vis au Comté de Queens, New York, US. Dans la vie, je suis Ancienne apprentie geisha, désormais femme au foyer et je m'en sors pas bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée et je le vis plutôt pas bien.
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Anciennement Hanae Tosuke, cadette de la famille Tosuke, une famille traditionnelle japonaise. Étant seulement la cadette, elle se dirige vers la carrière de geisha, amoureuse de la tradition de son pays. Cependant, avant la fin de sa formation, Monsieur Leroy, un magnat du pétrole, la réclama comme sa fiancée. Fétichiste des femmes japonaises, il tomba directement en admiration devant Hanae qu’il qualifie d’« incarnation de la beauté ». Au vu de la relation États-Unis – Japon à cette période, la famille Tosuke pressa le mariage pour éviter les moindres représailles -et pour négocier des avantages.
C’est ainsi qu’à 21 ans, elle se retrouva isolée et mariée de force loin de son pays natal. Et toute la richesse du monde ne suffira jamais à apaiser cette douleur.

Trois semaines ont passé depuis que j'ai gouté la liberté avec Henriette, enfin pas que la liberté d'ailleurs...
Un soupir m'échappa tandis que je pensais une énième fois au goût de ses lèvres. Je ne savais pas quoi faire des sentiments qui m'accaparaient. Je n'arrivais même pas à les identifier. Tout ce que je savais, c'est que je tenais à elle, même si nous étions des inconnues l'une pour l'autre... Était-ce sain ? Probablement pas, mais ça l'était déjà plus que ce foutu mariage. Un soupir m’échappa tandis que je posais le dernier couvert sur la table. L’heure du déjeuner approchait et mon mari n’allait pas tarder à rentrer d’un énième meeting.
Le voilà d’ailleurs qui passait la porte. Le repas se passait comme à son habitude jusqu’à ce que…
« J’ai une surprise pour toi, Hanae … » Commença-t-il. « Nous sortons cette après-midi. »
Cela pourrait peut-être paraître ingrat, mais je n’aime pas les surprises. Les surprises, c’est un moyen d’acheter. J’étais déjà qu’un objet, étions-nous vraiment d’en rajouter ?
« Vraiment ? Mais… n’as-tu pas du travail ? » Hasardai-je.
« J’ai remarqué un certain chagrin chez vous depuis votre sortie au club littérature… mais je pense avoir trouvé une solution.
Il sourit, semblant persuadé de réellement comprendre et savoir. Comme tout ce qu’il me concernait d’ailleurs. Mais bon, au moins il essayait. Je me contentai d’un léger rire et d’un grand sourire, n’ayant pas la force de mentir davantage.

Je fus prise d’un énorme mal de ventre lorsque la route se montra familière et il augmenta davantage lorsque la limousine se gara… devant la galerie d’art d’Henriette.
« Pourquoi sommes-nous ici… ? » Soufflais-je, perturbée.
 « Je sais que ça ne paie pas de mine, chérie, mais je pense que te donner ton propre espace de création est une bonne chose. »
Un sourire se figea sur mes lèvres tandis que je demeurais sans voix. Le chauffeur ouvrit la portière et je suis sorti, me sentant piégée.
Elle nous servit du vin, se la jouant séduisante dans sa robe jaune criarde. Un autre homme empoté et emporté accaparât mon mari. Les voix me paraissaient distantes. Comment étais-je arrivée dans cette situation ? Devais-je saisir l’occasion ? Je portais la boisson à mes lèvres et dus retenir une grimace. Cet alcool ne ravissait pas mes papilles. J’avisais du coin de l’œil mon mari, qui se concentrait sur le… comptable, il me semble ? Une idée me parvint pour saisir une occasion -et me débarrasser de ce verre poliment. Je laissai le verre m’échapper des mains, s’écrasant sur le sol en un « splash » qui m’éclaboussa.
« Oh mon Dieu, je suis si confuse, pardonnez-moi ! » Fis-je en reculant d’un pas.
Mon « cher et tendre » me saisit par les épaules s’inquiétant inutilement tandis que je proliférais des excuses auprès d’Henriette et de l’autre homme, puis, levant les yeux vers Henriette, je demandai :
« Pourriez-vous m’accompagner aux toilettes, s’il vous plaît ? »




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J'ai 27 ans et je vis à Manhattan, New York, US. Dans la vie, je suis héritière d'une toute petite galerie d'art et je m'en sors mal, puisque je m'occupe davantage de mon look que de mes affaires. Sinon, grâce à ma liberté, je suis célibataire et je le vis plutôt dans la liberté sexuelle des 70s.

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Henriette, c'est le bébé Eldorado. Le bébé des Amériques. L'unique enfant, de leur fratrie de trois, à être née sur le sol Etats-Unien.
Issue d'une famille juive Allemande, Henriette est née en 1948, soit plus de cinq ans après la fuite et l'expatriation de toute sa famille menacée par le nazisme, et alors qu'on pensait sa mère plus capable d'enfanter.
Ses parents sont aujourd'hui décédés, et s'ils ont légué les restes de leur grande maison en Forêt Noire, là-bas en Allemagne, à leurs deux fils, ils ont choisi de transmettre à leur unique fille la galerie modeste qu'ils avaient réussi à bâtir et qui les avaient nourris durant leur exil.

Mais Henriette échoue à la faire perdurer, parce qu'elle n'essaie même pas.
Et justement, elle n'essaie pas, car elle a peur d'échouer.

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Que fait-elle là ? Est-elle ici à sa propre demande ? Elle compte acheter ma galerie ? Eh quoi, est-ce pour m'aider ou m'humilier ? Elle veut me faire payer le dévergondage de l'autre soir ? J'imagine que je n'ai pas tant le luxe de m'estimer mériter autre chose que de la charité de la Haute, mais quitte à vendre une bouchée de pain tout le travail de mes parents, j'aurais peut-être préféré que ce ne soit pas à une nana que j'ai saoulée dans un bar et avec qui j'ai échangé un baiser adultère. Faut en avoir le coeur net. N'empêche, je suis heureuse de la revoir : avec tout le chaos du mois passé j'ai oublié à quel point elle est jolie.

On fait mine de ne pas se connaître - je ne suis pas tellement le genre de fille à traîner dans des clubs de lecture et ça se voit - et heureusement Dieter occupe rapidement l'espace et accapare le mari. Comme si on communiquait sans parole, Hanae trouve l'astucieuse idée de briser sa coupe au sol pour qu'on puisse se retrancher dans les toilettes. Je m'habille tout d'une sollicitude commerciale alors que je l'accompagne puis à l'abri j'ouvre le robinet en grand pour que le flot couvre nos paroles. Je suis tentée de la presser de questions puis me ravise. La tendresse éprouvée à la retrouver prend le dessus sur mes turpitudes et je la regarde d'un air enveloppant alors que je m'affaire - non sans me débarrasser de ma propension naturelle à allumer autrui, je dois dire - à essuyer les tâches de mauvais alcool sur sa robe.

"Gâcher un si grand cru ..." Mon sarcasme ne laisse aucun doute sur la plaisanterie, elle a su dès que je l'ai servi que ce breuvage venait d'un cubi plutôt que d'une bouteille, et quant au verre, il n'est guerre plus dispendieux. Lorsque je remonte du bas de ses dentelles à frotter, nous sommes plus proches. Mes interrogations ne se sont pas échappées mais elles sortent de moi avec douceur et souci plutôt qu'avec remontrances. "Mais enfin qu'est-ce que tu fais là ? Et avec ton mari ?" Je soupire.

Elle m'explique alors que son époux voulait lui faire une surprise en lui achetant un local lui étant réservé, qu'elle n'avait aucune idée qu'il s'agissait de cet endroit et qu'elle avait été aussi surprise que moi. Je réfléchis un instant, soulagée qu'elle ne soit pas là pour faire montre devant moi de sa supériorité sociale, et qu'elle soit restée l'accessible petit diamant dans son écrin qu'elle était à notre rencontre.

En fait, sa présence est une bénédiction !

Son mari est plein aux as et prêt à n'importe quoi pour sa dulcinée, en témoigne le peu d'égard qu'il a eu pour mon corps de déesse. Si je parvenais à convaincre Hanae de lui acheter la galerie, je pourrais largement en exiger un prix plus haut. Prise d'une bouffée de joie, mon visage s'arque d'un sourire. C'est ma chance de repartir avec autre chose que ma garde robe, à savoir, ma garde robe et un peu de cash. Je n'ai pas beaucoup de talents, mais mes soirées de débauches finissent toujours par me porter chance. Je prends son visage entre mes mains - ses joues sont froides par rapport à mes paumes - et fixe dans son visage mon expression ravie. Comme d'habitude, je ne passe pas par quatre chemins.

"Ecoute Hanae, j'aimerais te dire que je ne t'utilise pas, mais en fait si, je vais carrément t'utiliser." Puis la saisissant par les bras, toujours dans une confiance joyeuse sans détour. "Tu dois convaincre ton mari d'acheter cet endroit pour que je puisse lui faire une proposition plus chère ! Si j'ajoutais 30 000 dollars au prix initial j'aurais de quoi retrouver un appart avec la caution et tout le reste, et un peu de temps pour me retourner."

Allez Hanae, écoute la juive qui est en moi et marche dans la combine ! Mh, pas sûre que mes parents auraient apprécié l'humour antisémite.

"Qu'est-ce que t'en dis ?"


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