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Mandrin
Ven 12 Jan - 22:37
Cray
J'ai 50 ans et je vis à Helsinki, ou là où l'on veut bien de moi. Dans la vie, je suis esclave affranchi et je m'en sors à la débrouille. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je suis très attaché à plusieurs personnes et je le vis plutôt bien. Je peux me transformer en chien. Enfin parfois, je me pose la question : je suis peut-être un chien qui peut se transformer en homme. Au fond, est-ce que ça ferait une différence ?
A l'origine, je travaille pour Marjo Paavolainen, occultiste, en fait ma famille sert sa famille depuis aussi longtemps qu’on s’en souvienne. Ses travaux tournent autour du vaudou et je vais souvent prospecter sous les tropiques pour lui ramener de l’information.
Récemment, le chercheur qu'elle avait envoyé a touché à une poudrière qui lui a explosé à la figure, et me voilà libre. Mais c'est sans doute beaucoup plus compliqué que ça. Heureusement pour moi, je n'y comprends rien.
Petite grimace au coin des lèvres : Cresus ne sait pas cacher ce qu'il ressent. Enfin, là, il aurait toutes les raisons d'éprouver de la commisération et il peut faire passer cette impression pour ça, cette petite impression chagrine qui lui paraît si infantile et si indigne d'eux. C'est qu'un passeport américain, il aimerait bien en avoir un en ce moment. Et Crow pourrait se servir du sien pour lui rendre visite, un de ces quatre. Sans doute qu'un frère mort, ça reste dans les pattes à jamais pour empêcher toute velléité de réconciliation. N'empêche... il a des bons côtés, le passeport américain. Le chien sauvage n'ose pas le dire à voix haute. Il n'est pas venu pour faire des histoires. Oh, peut-être ailleurs, dans l'arrière-pays ; mais pas ici, avec quelqu'un qu'il aime.
"Elle est pas là en ce moment... détends-toi." Un bateau passe au loin sur les eaux en dessinant un large sillage pâle, une moisson d'écume et de lune ; on dirait le souffle d'un grand animal qui respire en courant après la nuit. Tête contre tête, un appui, une accroche. C'est un tel soulagement d'avoir ce corps à ses côtés. Crow est toutes sortes de choses et parfois il oublie qu'aujourd'hui, il est aussi un homme, juste un homme fatigué auquel il serait le premier à dire : pose-toi, profite de l'instant. "Apprends à ne pas la laisser t'envahir. Quand tu sauras faire ça en sa présence, tu seras libre. Désolé, frère, je te donne des trucs d'esclave, mais c'est tout ce que j'ai dans mes poches."
Un baiser sur le lobe de l'oreille, un sourire, le souffle qui caresse une mèche de cheveux noirs. Il va se faire des cheveux blancs son joli corbeau, s'il se torture ainsi... Mais c'est qu'elle semble vraiment insupportable, la garce, pour que même cette montagne de patience en vienne à s'éroder ! Oh, c'est sûrement parce qu'il ne l'a pas choisie, parce qu'il se sent forcé. Une cage, voilà ce qu'il voit en elle. Alors elle pourrait porter tout l'or du monde, elle ne serait jamais qu'une foutue cage. Oui, maintenant qu'il a goûté à la liberté, Cresus peut vaguement comprendre.
"Peut-être que tu aurais préféré une âme frère et pas une âme soeur."
Il est taquin mais sérieux à la fois. Il a eu l'occasion de se questionner sur ce sujet. Lui, il est plutôt du genre... famille nombreuse. Mais si les corps peuvent être gays, sûrement les âmes aussi. Y a pas de raisons, tout s'applique. Comme dit le jeune monsieur Tarock : le cerveau, c'est jamais qu'un organe comme les autres. Et le sien est plein de chansons qui s'enchaînent dans sa tête, les bon vieux tubes américains subis sur la route des vacances, les vieilles chansons du pays qui bercent les sens et évoquent d'anciennes errances. Il fredonne, tape du pied dans un caillou.
Et lui, est-ce que ça lui fait quelque chose de réaliser, lentement mais sûrement, que l'univers a lié Crow a quelqu'un et que ce quelqu'un n'est pas lui ? Oh, pas vraiment. Il n'a jamais eu l'ambition ni l'envie d'être une cage, pour personne. Il aurait refusé le rôle si on le lui avait proposé. Mais dans un sens, ça aurait pu éviter à son bien-aimé Crow de subir une mégère. (La pauvre, elle est peut-être gentille à sa façon mais la situation doit la rendre dingue, elle aussi. Faudrait qu'il la rencontre.) Non, il a beau chercher, il creuse au fond de sa tête, il ne trouve pas un gramme de cette haine de principe qui pourrait sembler de rigueur. Après tout, l'instant présent a sa valeur. Cette chaleur entre ses bras, ces chansons qu'ils fredonnent, les lumières des embarcations là-bas sur l'eau... il n'y a rien de plus réel.
"T'en fais pas, pour la musique, j'aime tout. C'est toujours un truc de chaman au fond."
Il aime bien quand les yeux des gens font ce truc, comment ça s'appelle ? quand ils regardent au fond de leur tête tout à coup, c'est un détail dans la musique qui les porte là-bas, même si ça échappe à Cresus. Il sait que c'est ce qui leur arrive. Il ne peut qu'imaginer. Mais il est content pour eux. Quelque part dans cet organe physique aux pulsations électriques précipitées, qui semble toujours courir après son propre temps, il y a une porte vers d'autres mondes et ça aussi, c'est tout à fait réel.
"Si ça vous gêne tant d'être liés... Bossez ensemble à défaire ce lien. Elle a sûrement ses talents magiques, elle aurait pas été collée avec toi sinon. Je peux imaginer un film où vous en sortiriez meilleurs amis du monde." Il rougit un peu, c'est naïf à dire, mais qui sait. Même le vieux Tarock qui était la peste la plus sarcastique au monde, la perspective d'étudier un sujet intéressant était tout ce qui pouvait le rendre conciliant. A partir de là, tout est possible... "Je lui cause, si tu veux. Si tu penses qu'elle pourrait m'écouter."
Laer meg songen som deg freistar, Enseigne-moi le chant pour te séduire, som meg freistar pour me séduire Som deg finn, Pour te retrouver, som meg finn pour me retrouver Vil du meg fylgja i all mi tid? Me suivras-tu toute ma vie ? Vil du meg varda i all mi tid? Veilleras-tu sur moi toute ma vie ?
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Val
Jeu 18 Jan - 21:45
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
J'ai récemment reçu du sort ce que je considère comme une malédiction... une... âme sœur moitié supposée amputée de mon être lors de sa création. Les sentiments et la douleur que cela fait naître en moi m'horrifient !
« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. » (Les Essais - Montaigne)
Début mars 2023
- Elle est pas là en ce moment... détends-toi.
Il a raison, mais « elle n'est pas là » est faux. Partout où je suis, elle est... C'est ça qui me dérange tant, ce n'est pas une personne que j'aime -ou pas-, ce n'est pas ce que serait une amante ou une épouse, c'est... Comment expliquer cela sans paraître fou ?
- Tu as raison, mais c'est plus compliqué.
Il a ajouté qu'il ne fallait pas se laisser envahir, que c'est ainsi que les esclaves conservent au moins un peu de liberté ? Je suis né libre, libre comme l'air que l'on respire, les gouttes d'eau de la pluie ou de l'océan, plus libre même que les feuilles d'un arbre, parce que si elles peuvent s'envoler c'est lui et la saison qui décident de leur envol... Cela dit, l'air souffle dans le sens du vent, la pluie fait tomber toutes ses gouttes ensemble, et la mer suit les marées ? Il est possible que la liberté ne soit qu'une illusion nécessaire à chaque être pour traverser la vie et que -comme Mary et moi- d'autres soient liés envers et contre tout, qu'ils le sachent ou pas ? Cette épreuve m'a peut-être été envoyée pour que je réfléchisse plus à la place de tout dans le Tout ? Pour que je jette à terre toute la construction mentale que j'ai pu élaborer sur l'agencement du monde ? La vie, la mort, l'unicité de particules qui s'agrègent en un seul univers ? Nous sommes … les atomes d'une immensité et rien ne peut nous empêcher de suivre le chemin tracé par avance ? Nulle volonté ? Nulle rébellion ? Nulle recherche de savoir ?
Je suis en train de délirer... Simplement parce qu'une femme m'a bousculé ou je l'ai percutée, à la sortie d'un restaurant ? Je renforce le contact avec Cray, être collé contre lui ne me gêne pas mais lui, ne s'impose pas dans chacune des minutes de ma journée allant jusqu'à me réveiller la nuit de ses cauchemar s'il en fait ?
- C'est... comme si malgré la distance, malgré son refus de se livrer et mon refus d'entendre et de savoir, chacun des instants qu'elle vit étaient miens, et tout ce que je fais, vois, entends et pense s'imposait à elle... Tu dis « un truc d'esclave » ? Comment font les esclaves pour retrouver un libre arbitre ? Comment peuvent-ils occulter leur esprit, cacher leur existence intime à un maître qui aurait le pouvoir d'être non derrière eux à leurs trousses, mais EN EUX ? Si tu sais, dis-moi, s'il te plaît ?
Encore un truc de chaman ? Peut-être a-t-il raison ? Mais ce lien est décrit par nombres d'écrits, issus de cultures où le chamanisme n'a jamais eu droit de cité ?
- C'est un même être dans deux corps. Je sais ce qu'elle fait, pense, où qu'elle soit. Elle sait ce qui me manque ou ce que j'ai, même à distance. Je suis sûr que tout à l'heure, elle a senti la chaleur de ton corps contre le sien alors que c'est moi que tu avais à tes côtés... C'est... C'est une intrusion dans l'autre, de chaque instant, les agissements, les rêves, les espoirs, les terreurs, les souvenirs... Tu comprends pourquoi je le refuse ? Et elle aussi ? Tu demandais ce que nous faisons ensemble ? Nous essayons de supporter cela, nous avons lutté en vain, on en est à : si j'accepte peut-être que ça va s'estomper ?
- Peut-être que tu aurais préféré une âme frère et pas une âme sœur.
Je lui rends son sourire. Aurais-je mieux admis d'être envahi par « un » âme? La féminité rend les choses plus déroutantes encore mais je pense sincèrement que Mary homme et non femme m'aurait tout autant chamboulé... Ce n'est pas le genre de l'âme qui me peine, c'est qu'elle s'impose à moi, plus que la différence c'est l'invasion qui me blesse. De toute manière, tout « autre » serait différent ? Cray n'est pas moi ? Elizabeth que j'aime de tout mon cœur non plus, ni ma mère, mon père, ma grand-mère... C'est ce qui fait la difficulté du dogme que j'ai fait mien, des différences, des êtres multiples, tous séparés les uns des autres et qui pourtant s'agrègent en un Tout... J'en arrive à ne même plus savoir expliquer ! Comment pourrai-je enseigner, transmettre ?
- Ce qui me heurte tant ce n'est pas son corps ni même sa conscience, j'y perçois une noirceur inattendue, mais … non, le mal vient qu'elle m'est imposée ! Toi qui parlais d'esclave, imagines-tu qu'un esclave aime son maître simplement parce qu'il lui appartient ? Dans ce cas, l'esclavage ne me convient pas, je me découvre indocile, rebelle. Pourtant, alors qu'elle se battait pour se défaire de moi, moi j'ai tenté de comprendre comment « faire avec » parce que très vite il m'est apparu que même la mort ne nous séparerait pas.
C'est pour cela que je suis allé la chercher... Je ne lui ai pas dit, à lui là dont j'apprécie les remarques peut-être basiques mais pleines de sagesse.
- Si ça vous gêne tant d'être liés... Bossez ensemble à défaire ce lien. Elle a sûrement ses talents magiques, elle aurait pas été collée avec toi sinon. Je peux imaginer un film où vous en sortiriez meilleurs amis du monde.
Je souris à nouveau, se défaire ? Bien sûr qu'on a tenté de le faire.
- Je lui cause, si tu veux. Si tu penses qu'elle pourrait m'écouter.
Je le prends par la taille, je vole un baiser puis y reviens plus posément... Aurais-je préféré une « âme frère » ? Ce qui est certain, c'est que si l'on m'avait laissé me prononcer, je ne me serais pas d'office affecté une femme malgré ce que nos contemporains semblent trouver « normal ». Je lui fait face, caresse sa peau avec mes cheveux, cherche des yeux le bateau retourné où il m'est arrivé de trouver un abri, le rehaussant des quelques centimètres permettant le passage avec des troncs flottés ou tout autre matériau... Je nous verrais bien cachés en dessous, lui, moi, et rien d'autre... Enfin...
- C'est gentil, mais je ne sais pas trop ce que ça donnerait... Je ne pense pas que la magie vienne d'elle -ou de moi-, il y a derrière quelque chose de plus universel, c'est juste la vie. La solution il nous faut la trouver, c'est un rébus à lire ou un puzzle à compléter... Tu vois ? Enfin je l'espère.
De tout mon cœur ! Imaginez une vie ligoté à une femme que je n'ai pas choisie ! J'ai une pensée émue pour tous les humains qu'on a marié de force, immolés aux usages de leur époque ! Après... Cela aussi est peut-être une pensée perverse ? Peut-être que personne n'a a accepter son sort ? La prédestination serait générale ? Cray là, aurait un jour un double qui le collerait comme Mary me colle au corps et à l'âme ?
- Je suis peut-être inapte à l'amour ? À la ... Je cherche le mot et il m'échappe, inapte à quoi ? Suis-je si loup que seul l'acte physique peut m'émouvoir ? Avec Elizabeth pourtant je n'ai jamais même pensé à toucher ? Et elle est aussi belle que Mary ? Voire plus ? Cela dit, je n'ai jamais eu idée de... avec Mary non plus. A-t-il raison ? Est-ce parce qu'elles sont femmes ?
- Viens, ça ne sert à rien de se torturer, nous trouverons bien une solution, elle, moi, ou nous deux... On va gâcher nos retrouvailles à ne discuter que de cela.
Est-ce qu'il joue d'un instrument ? J'ai mon tambour mais je l'utilise rarement en dehors du culte, il est... magique comme le dit Cresus ; par contre de mes tribulations à travers les Etats-Unis, j'ai ramené un harmonica parfaitement utilisable... Je souris, cela, pour en revenir à la musique qu'il a dit aimer, « tout », mais je pensais plutôt à une autre sorte de danse... aussi physique, aussi rythmée, plus horizontale...
J'éclate de rire, je ne sais pas si mon âme frère lit mes pensées ! Je doute d'être très mystérieux, je mens mal, et masquer le désir qu'un autre provoque c'est mentir ?
- Avec le phénix... Tu as ?
Ce n'est pas de la jalousie, surtout pas ! Mais ce garçon pour lequel il m'a appelé à l'aide ? Qu'est-il à part un rare cas de sorcier métamorphe ? On ne risque pas sa vie pour un inconnu ? N'est-ce pas éminemment humain ce que je fais là pour contrer la tuile qui m'est tombée dessus ? Parler des autres, détourner l'attention de la caméra pour se trouver hors champ... Pitoyable Amka Uyarak ! Honte sur toi Chamane...
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Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Ven 19 Jan - 0:28
Cray
J'ai 50 ans et je vis à Helsinki, ou là où l'on veut bien de moi. Dans la vie, je suis esclave affranchi et je m'en sors à la débrouille. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je suis très attaché à plusieurs personnes et je le vis plutôt bien. Je peux me transformer en chien. Enfin parfois, je me pose la question : je suis peut-être un chien qui peut se transformer en homme. Au fond, est-ce que ça ferait une différence ?
A l'origine, je travaille pour Marjo Paavolainen, occultiste, en fait ma famille sert sa famille depuis aussi longtemps qu’on s’en souvienne. Ses travaux tournent autour du vaudou et je vais souvent prospecter sous les tropiques pour lui ramener de l’information.
Récemment, le chercheur qu'elle avait envoyé a touché à une poudrière qui lui a explosé à la figure, et me voilà libre. Mais c'est sans doute beaucoup plus compliqué que ça. Heureusement pour moi, je n'y comprends rien.
"Le phénix ? Crow, t'es pas possible." Avec un éclat de rire à son tour, l'âme devenue légère tout à coup alors que le spectre de la femme s'éloigne, Cresus lui passe la main dans les cheveux. "Un gentleman ne raconte pas ces choses-là. C'est mon protégé, je dors à ses côtés, la main sur lui pour m'assurer qu'il respire, on finira par fusionner si ça continue... je laisse le reste à ton imagination."
Un clin d'oeil, un câlin plus appuyé. L'imagination de Crow ne fait aucun doute, ils se sont déjà offert une petite démonstration détaillée, il n'y a pas si longtemps ; et Cresus en tout cas s'en souvient très bien. C'est tellement plus productif que de tenter une conversation. Le sujet est trop complexe. Les mots leur manquent et les ressentis ne sont pas joyeux, d'autant plus avec ce sentiment d'impuissance qui s'enlise peu à peu.
A quoi bon recueillir les conseils de Cresus et lui poser des questions ? Il est nul, comme esclave rebelle. Il a accepté sa condition sans broncher, et même avec douceur et bonne humeur, pendant tant d'années. Et puis, les malédictions, les choses comme ça, il vit avec. C'est aussi simple que d'avoir une peau : d'accord, c'est contraignant, ça vous limite, ça réclame de l'entretien, ça s'use avec le temps... mais c'est un point de contact avec le monde, il faut bien en avoir un. De même pour les malédictions. A vivre entouré de sorciers, il a bien fallu les admettre dans sa réalité. Et s'il doit se brûler un peu le poil à coller de trop près son oiseau de feu, qu'il en soit ainsi. Ce n'est pas comme s'il pouvait résister à cette attraction. Pourtant, il a l'impression de le choisir, à chaque second. Ha... que c'est étrange. Ce qui horrifierait viscéralement son ami, pour lui, est un répit dans une longue vie de peine.
"C'est pas sérieux à mon âge. Mais il est tellement... je ne sais pas comment expliquer." Pourtant, il essaie. Pour faire plaisir à Crow qui a la bonté de lui poser des questions, de lui porter tant d'intérêt, alors qu'il ne peut rien faire pour l'aider. Il essaie de lui peindre une image de tout ce qui l'agite en compagnie d'un autre, de l'entraîner dans son bonheur, de le lui faire ressentir pendant quelques instants. C'est comme une nourriture abstraite qu'il s'efforce de partager avec un affamé.
"Il a une personnalité très intense, il capte ton regard sans effort, il y a un besoin d'amour immense qui émane de lui dans tout ce qu'il fait... Tu ne peux pas faire autrement que tout lui offrir, tout lui promettre... Il est lié aux ténèbres lui aussi, mais à côté de tous les sorciers que j'ai fréquentés, c'est un prince entre les princes et il a l'air tellement seul, tout là-haut."
Une main errante, posée sur la taille de Crow, s'infiltre sous le tissu pour dessiner à même la peau une forme d'ailes déployées. Les oiseaux représentent la liberté, mais on les dessine si souvent en cage... Bien sûr qu'il faudra accepter ce lien, pour les deux âmes soeurs en présence, avant qu'elles ne commencent à travailler ensemble, que ce soit pour s'en libérer ou pour tout autre but. Pas accepter au sens d'en être heureux ; mais au sens de regarder la réalité en face.
C'est un bout de la vie de Crow, ça lui est arrivé, ça lui a fait découvrir des aspects de la condition humaine qu'il ne connaissait pas encore. Il a beaucoup appris, il comprendra mieux les humains et ce qu'ils traversent parfois. Il complète ses archives mentales. C'est peut-être cela que la vie voulait lui enseigner. Comme cette blessure qu'il traîne et qui ne guérit jamais complètement : elle est avec lui, elle fait partie de lui, elle le gêne, elle lui pèse, mais elle s'ajoute à son expérience, et elle éclaire une part de son esprit. C'est parfois en cage que l'on médite le mieux.
Réflexions d'esclave, qu'il préfère encore garder pour lui.
"Faut toujours que je m'entiche des oiseaux. Tout ce qui vole et qui peut m'échapper d'une seconde à l'autre. C'est ça qui vous rend précieux, j'imagine ? Et vous êtes très, très aptes à l'amour, je te promets."
Un doux baiser pour le convaincre. Le goût de la chair, risquée si proche des crocs. Le goût de la nuit partagée. Crow a beau avoir une âme soeur, il ne semble pas différent de l'amant qu'il a connu, pas pour ses sens aux envies simples, pas pour son coeur aux battements rapides. Il est pareil à lui-même et aussi parfait qu'il l'a toujours été. La perfection unique d'une créature vivante. Toutes peuvent s'échapper d'une seconde à l'autre, et celles qui choisissent de ne pas le faire sont précieuses, et c'est un mystère sur lequel Cresus ne saurait pas disserter : il préfère s'y perdre corps et âme, sans aucune résistance.
Laer meg songen som deg freistar, Enseigne-moi le chant pour te séduire, som meg freistar pour me séduire Som deg finn, Pour te retrouver, som meg finn pour me retrouver Vil du meg fylgja i all mi tid? Me suivras-tu toute ma vie ? Vil du meg varda i all mi tid? Veilleras-tu sur moi toute ma vie ?
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Val
Dim 28 Jan - 6:28
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
J'ai récemment reçu du sort ce que je considère comme une malédiction... une... âme sœur moitié supposée amputée de mon être lors de sa création. Les sentiments et la douleur que cela fait naître en moi m'horrifient !
« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. » (Les Essais - Montaigne)
Début mars 2023
- Le phénix ? Crow, t'es pas possible... C'est pas sérieux à mon âge. Mais il est tellement... je ne sais pas comment expliquer.
Sa réaction fait briller mes yeux. J'avoue, je me retrouve pendant mes meilleurs moments d'adolescence avec mes deux cousins, dissimulés que nous étions derrière le hangar à vélo de l'école - Tu préfères qui Nalligik ou Aput ? La question ne s'adressait pas à moi, déjà à l'époque mes deux compères avaient compris que je ne répondrais pas, non pas parce que les deux jeunes filles citées me déplaisaient mais parce que je n'avais aucune « préférence » dès lors qu'il s'agissait de femmes. Mes yeux -eux- regardaient volontiers un autre cousin, mais je m'interdisais de m'attacher, mon père était mort quelques mois auparavant et j'avais en moi la certitude que... je prendrais la mer. Je l'ai fait l'année suivante. Je ne saurais jamais si mon aimé avait deviné, il était en tout cas aux côtés de ma mère et de mon aïeule sur le quai à imprégner sa mémoire de mon image, du moins l'ai-je interprété ainsi. Je ne l'ai jamais revu, il y a désormais... dix-sept ans. Je n'ai pas non plus demandé de nouvelles, ne m'étant pas déclaré je le voulais libre de tout lien envers moi. L'intonation de Cray prononçant « Il est tellement... je ne sais pas comment expliquer » me jette à la figure les traits de ce garçon de deux ans mon aîné. Au lieu de lui, j'ai reçu... Mary !
Je la chasse ! De Mary tout a été dit, je ne vais pas recommencer à me torturer, ce moment est unique, la présence de Cresus, son esclavage « révolu », son affirmation d'être un chien « sauvage » me suffisent pour être moi, avec lui... De quoi d'autre avons-nous besoin ? Mon imagination pourra faire le reste oui, mais si la réponse m'a fait sourire, la question n'avait rien de coquin...
- ... personnalité très intense ... capte ton regard sans effort, ... besoin d'amour immense qui émane de lui dans tout ce qu'il fait... Tu ne peux pas faire autrement que tout lui offrir, tout lui promettre... c'est un prince entre les princes et il a l'air tellement seul, tout là-haut.
Je n'ai pas vu Kyril Zorkin, je l'ai « senti ». J'ai perçu l'autre oiseau aussi dont la présence avait le parfum de terre et de spiritualité que l'on retrouve chez mes semblables mais brisé, enseveli... Si j'avais dû les définir de là où j'étais j'aurais dit le détenteur d'une magie millénaire qui la maîtrise mal et la craint, et un chamane déchu qui s'est brûlé les ailes à vouloir trop... chamane, ou druide, mais le druidisme c'est encore autre chose et en Amérique du nord il est plus rare. Ben en tout cas avait le Tout collé aux ailes tandis que Kyril... La vulnérabilité, le besoin d'amour, je ne peux pas dire que cela m'ait frappé, probablement parce que j'étais à la fois tendu, épuisé et inquiet. Aussi parce que la mort rodait, non pas une issue naturelle reçue en conclusion d'une vie bien remplie mais une fin rampante, asservie, malfaisante et heureusement rétive à se saisir de son gibier...
Je me devais de barrer le chemin aux assassins du chien ! J'ai refusé de leur livrer leur proie, je n'étais pas seul, le phénix a enveloppé Cray d'un rempart de feu et le vautour a surveillé sa carcasse pour empêcher tout passage... J'ai entendu et touché la magie des deux, aussi dévastatrice que puissante pour le premier, toute de rébellion et de rejet d'un ordre établi dont il ne voulait pas, comme... instinctive, niée, dissimulée, subie pour le second. Mais l'un comme l'autre m'ont assisté, seul, je n'aurais pas pu, en face ce que nous combattions était séculaire, bien rodé et remarquablement maîtrisé.
J'ai saisi autre chose aussi... mais je n'ose en parler à Cray. J'ai un vague souvenir d'un jour où il m'a présenté sans le faire deux proches... Je ne me souviens plus des noms, j'étais... peu réceptif je ne sais plus pourquoi. Cela m'arrive, comme à tout un chacun.
Je me souviens notre rencontre, la première, pas si loin d'ici à vol de corbeau... Cette sombreur qu'il portait comme un manteau emprunté. Je ne devrais pas avoir de scrupules à demander, si j'arrivais à préciser ma... prémonition, je l'aiderais probablement. Encore une chose dont je doute, que je pense avoir construite, imaginée, parce que moi-même dans un état second. Je sais pourtant que dans ma famille, on peut avoir une vision qui se révélera vraie trente ans plus tard... sinon pourquoi aurais-je reçu ce prénom étrange ?
Mais je ne veux pas, en cela je suis lâche. Je ne veux pas, parce que si la noirceur que j'ai palpée est vraie il en souffrira et se rendra coupable, parce que c'est en ce moment un poids de plus sur ma conscience déjà en perdition.Et puis dans ma culture, l'enfant est … immaculé. On ne touche pas à une âme tout juste revenue qui réapprend à comprendre et entendre le monde. Les « maîtres » du chien eux se fichent bien de pureté et d'innocence, mais ils se tiennent dans l'immédiat à distance ! Il les a vaincu.
- Tu es amoureux.
Je souris, je dois ressembler à mon passé, ce gamin encore laminé de chagrin mais qui revivait petit à petit. Je suis certain que j'ai le même ton triomphant et un brin moqueur que lorsque j'ai sorti ça à Miki le plus jeune de mes compagnons... Bien sûr qu'il est amoureux du rouquin, et si le gamin est puissant et entouré d'ombres, il était aussi bien trop inquiet pendant qu'il veillait sur lui pour ne pas répondre à ce sentiment.
-Faut toujours que je m'entiche des oiseaux. Tout ce qui vole et qui peut m'échapper d'une seconde à l'autre.
Je pose le doigt sur ses lèvres, souriant.
- L'âge n'a rien à voir avec les sentiments Cray, tu l'aimes et je ne pense pas qu'il soit particulièrement sensible à l'opinion des autres... Ne laisse pas passer cela,
Je m'étais laissé aller, tout contre lui, je me redresse en éclatant de rire ! Je ne suis pas dans mon état normal, ce n'est pas moi ce gamin irresponsable qui prend tout à la légère ! Mais qu'en ai-je à faire ! Mon amie Elizabeth me dirait : je suis de taille à me défendre et me fiche de ce qu'ils pensent ! Je fais pareil, plus que jamais...
- Tu vois l'effet que tu as sur moi ! La rubrique du cœur de Crow Wraith !
Je ris, je ris comme le fou que je suis, et je sens que Mary reçoit mon rire en plein cœur... Je ne veux plus m'occuper de comment elle le prend ! J'ai si peu l'occasion d'être puéril et ivre de liberté depuis qu'elle a surgi ! J'en danserais si j'osais ! Je le prends par le bras, celui où il y a un bon moment désormais j'ai donné la réplique au serpent de points d'encre qui parent le mien...
Mon rire stoppe net. C'est toujours là, ce truc que j'ai senti lors de sa « délivrance » comme un « cheval de Troie » qui patienterait inoffensif et bien en vue mais empli de noirceur... Je respire calmement et intensément, Esprits du Tout faites que je me trompe ! Je n'avais jusqu'à ce jour jamais eu le don de voyance, ce que je vois doit être le reflet de mon propre manque de paix intérieure...
Lâchement je préfère entendre son - C'est ça qui vous rend précieux, j'imagine ? Et vous êtes très, très aptes à l'amour, je te promets. et l'en remercier à ma façon...