Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

(E&D) you could be the corpse and i could be the killer

Nimue
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Tournesol
Nimue
Ven 27 Juil - 14:01

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Ca n’était pas la comédie qu’elle avait imaginé les premiers jours, ça n’était pas le cinéma qu’ils devaient jouer, ils ne suivent pas le script, elle le sens bien, tout contre sa peau. Elle aurait dû avoir peur de ce sourire, de ses doigts sur sa gorge mais il n’en était rien, elle se laissait approcher sans désir de reculer. Leur comédie dérapait et elle n’avait pas envie de changer cela. Elle n’en dirait rien, évidemment, parce qu’elle était bien incapable de traduire en mots ce qu’elle ressentait, c’était trop compliqué, trop emmêlé, il y’avait trop de choses à penser, prioritaires face à ce simple détail de scénario en totale improvisation. Trois mois, ç’aurait pu paraître long mais elle avait l’impression que les jours étaient trop courts, que le sablier se moquait d’eux, que le destin voulait les faire tomber avant la ligne d’arrivée. Ca n’était pas la comédie prévue mais ils n’éveilleraient pas les soupçons, elle avait promis d’être parfaite.

…*…

Les éclats de voix résonnent dans le hall du manoir. La conversation est animée. Elle était en train de descendre les marches lorsqu’elle s’était rendue compte de la présence d’Ulrich, passant tout juste la porte d’entrée. Elle l’attendait, bien sûr, puisqu’il lui manquait nombre d’effets personnels restés chez les von Abbetz mais le regard qu’il avait posé sur elle avait déclenché une scène inattendue. Le silence habituel de la demeure était très largement rompu. « Tu viens avec moi, Demelza. » « Pardon ? » avait-elle lâché, avalant la distance d’un pas rapide accentué par le claquement caractéristique des escarpins. Il avait pourtant eu le ton très calme, le sorcier, autoritaire malgré tout. Ils auraient pu négocier, n’est-ce pas ? Mais elle avait levé ce sourcil d’interrogation et de mépris évident, si bien qu’ils en étaient là, à se cracher des vérités, elle dans sa jolie robe blanche de dentelles, lui dans sa chemise bleue faisant si bien ressortir ses yeux. « Tu rentres à la maison. » Le rire de la jeune femme a eu un léger écho dans la grande pièce, un rire pas vraiment amusé. « Non. » « Tu n’es pas toi, ici. Tu n’es pas toi avec lui. Je t’ai vu faire, tu étais accrochée à son bras, sans la moindre retenue. Ca n’est pas convenable. Vous avez partagé une chambre, Demelza ! » Elle ne sait pas ce qui l’a faite le plus enrager, les mots ou cette sorte de jugement dans son regard, en la détaillant de haut en bas. « Sors d’ici. » « Ca n’est pas négociable, petite soeur. » « Vous m’abandonnez là et vous croyez que vous pouvez me ramener tranquillement dans la tour d’ivoire quand tout est pratiquement prêt pour le mariage ? Vous n’êtes pas venus ! Maintenant, tu fais demi-tour. Tu sors de cette maison ou je te jure que je n’aurais pas besoin d’un mari pour t’y obliger, Ulrich. » Il a eu un mouvement de recul. C’est la colère qu’il a vu dans les billes bleues qui l’a fait abdiquer. Il ne renonçait pas entièrement, certes, mais le moment était mal choisi, il le sentait. Il se souvenait peut-être trop du sort de leur mère, aussi, qui sait. Il a abandonné la valise. « N’envisage pas une seconde mon absence. » Là n’était pas la question, elle ne comptait pas le rayer de sa vie, seulement de l’instant présent.

Quand il a disparu, elle s’est sentie écrasée par une vague de tristesse et de rage violente. Les doigts ont lâché la paire de ciseaux qu’elle avait dans la main, ça a fait un petit tintement qu’elle n’a pas perçu. Le sang a glissé, doucement, jusqu’au sol. Elle a senti la brûlure, la chaleur lui faire tourner la tête et les larmes rouler le long de ses joues, jusque dans sa gorge claire. « Ebenezer.. » Elle a soufflé le prénom avant de tomber, tremblante, à genoux. Il était forcément à proximité. N’était-il pas maître en son domaine, après tout ? Rien n’arrivait sans qu’il le sache. Et elle, pauvre petite chose, n’était plus que la victime de cette pression qui s’effondrait enfin sur elle. Elle avait tout contenu trop longtemps, sans jamais plus vouloir y céder. Les jours étaient passés dans une sorte de tranquillité, elle avait presque oublié ses démons, sans doute trop concentrée sur ceux de son fiancé. Le souffle plus court, la vision floue, la panique était en train de dévorer sa maîtrise d’elle-même, les barrières intérieures secouées par la colère et le sentiment de trahison. Et l’envie. Le rouge sur ses doigts, sur sa robe blanche. Le joli rouge. « Ca va brûler.. » Elle le sentait. Pour une fois, elle le savait, ça s’étalait dans son esprit, ça s’emparait de tous ses sens, petite fille bien impuissante.        

Sha
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Sabrina
Sha
Ven 27 Juil - 16:05

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement marié et je le vis plutôt de mieux en mieux.




Mémo

Dialogue : #232169

On ne toque jamais à la porte du laboratoire. C'est quelque chose qui jusqu’à maintenant n’a jamais eu lieu, de toute sa vie. Même Lenore s’y tenait écartée, observant son fils d’un œil lointain. Au début, il ne se lève pas. Un frisson désagréable lui remonte l’échine, la peur lui tord soudainement l’estomac. Il a l’impression d’être pris au piège. Et si tout avait été découvert ? Et si on l’avait trahi ?

Il ravale sa salive avant de se lever. Il est faible, ses jambes sont toutes molles, comme si le monde était en train de le briser à même le sol. Chaque pas est un effort incommensurable face à la vérité. Il savait que ce jour viendrait, où il faudrait répondre de tout ce sang, de toute cette saleté qui lui colle tant à la peau, mais il aurait aimé un autre moment. Après le mariage, peut-être.

Même s’il mourrait, Demelza récupérerait tout. Elle serait à l’abris du besoin, elle hériterait du Manoir, de ses fantômes et de ses pianos enchantés. Elle serait heureuse. Elle aurait même le droit de le brûler, de mettre en cendre tous les souvenirs et les non-dits que les murs aient pu entendre.

Quand sa main touche la porte magique, une légère décharge électrique le parcourt.

Il ouvre finalement, la mâchoire serrée, prêt à affronter la Justice.

– Anselm ?

Le géant à la peau d’ébène le fixe avant de pointer d’un doigt le couloir qui donne sur le rez-de-chaussée. Il est insistant, ce qui ne lui ressemble pas. Ebenezer sort, referme derrière lui la porte. Il y a un peu de sang sur ses chaussures et sa chemise relevée sur ses avant-bras laissent entrevoir quelques filets séchés. Mais ce n’est pas son sang.

Il comprend soudainement l’urgence : Demelza.

D’un pas vif il parcourt le long corridor qui forme un cercle parfait et donne accès à toutes les pièces. Il passe ainsi devant la bibliothèque, le petit salon ou encore la fontaine et son piano enchanté. Le silence du Manoir lui paraît étrange, oppressant, pour la première fois.

Quand il découche enfin sur le grand hall d’entrée, la paire de ciseaux tombe sur le sol dans un cliquetis métallique qui ne le distrait pas. La seule chose qu’il voit, c’est Demelza et il sent déjà son énergie s’échappait d’elle. C'est invisible à l’oeil nu, mais le Vide en lui le voit, le sent. Le Vide en lui a soudainement faim.

– Ebenezer..

Il approche, quelques foulées seulement les séparent qu’il avale en quelques secondes. Il se laisse glisser au sol, à genoux devant elle alors qu’il attrape sans douceur son visage. C’est peut-être déjà trop tard car elle ne le voit plus, car il sent entre ses doigts les tremblements incontrolables de son corps.

– Ca va brûler..

Les yeux bleu sombre du sorcier se lèvent sur Anselm alors qu’il hurle d’une voix pleine d’urgence :

– Sors d’ici !

Le géant a une expression de surprise et un léger recul. Il n’a jamais vu Ebenezer perdre toute sa constance, toute sa substance. Il était toujours calme, parfaitement serein, même face à un gouvernement entier cherchant à le débusquer, même face à la tombe froide de ses défunts parents.

Anselm !

Le prince du Bénin est secoué d’une sensation dérangeante, mais il n’a pas le temps de chercher à se l’expliquer. Un pas puis l’autre, il sort du hall, attrape au passage la pauvre petite bonne qui passait par là d’une main puissante et vont tous les deux de se réfugier dans le petit salon à deux portes de là - porte qu’ils ferment qui plus est à clef.

Ebenezer sent son cœur qui bat dans sa poitrine, qui se déchaîne au même rythme que celui de Demelza. Il se mord la lèvre, ferme les yeux et finalement se rend à l’évidence qu’il n’a pas le choix. Il n’a plus le choix. Il la serre doucement contre lui, la berçant doucement.

– Demelza... qu’il murmure à son oreille, déposant un baiser sur le haut son front juste après, tu peux brûler... J’avalerais tes flammes... Je ferais disparaître les cendres...

Il lui embrasse de nouveau le front, et avant même que la première flammèche n’apparaisse, avant même que tous les candélabres du hall ne s’enflamment, il ferme les yeux et se concentre à faire apparaître une barrière magique à la couleur sombre, aux reflets violacées qui dansent et forment comme des arabesques.

La barrière grossit très rapidement, comme Ebenezer ouvre la cage du Vide en lui qui se répand alors sur toute la hauteur du hall, sur toute sa largeur également. La poisse recouvre le sol, le plafond, embaume les fenêtres. L’odeur est nauséabonde, mais ainsi, elle ne pourra faire de mal à personne. Elle pourra brûler. La poisse se goinfrera jusqu’à qu’il ne lui reste plus une seule allumette.

D’une main sur son visage, il lui cache les yeux.

– Ne regarde pas.

Il ne veut pas qu’elle voit ce dont il est capable, il ne veut pas qu’elle voit les formes que prennent la bulle magique, il ne veut pas qu’elle entende les murmures ou voit encore les fantômes de son repaire.

Il sent la puissance de son souffle, la chaleur de son être qui se libère. Il sait que s’il est euphorique et que son visage se déforme d’un sourire gourmand, c’est à cause de lui.

À cause du Vide qui se nourrit des autres.



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Nimue
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Nimue
Ven 27 Juil - 17:37

Demelza
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J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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Demelza sent les doigts d’Ebenezer attraper son visage mais son regard est déjà loin, bien loin du sien. Elle ne s’est jamais sentie aussi mal de toute sa vie. Elle tremble, comme prise d’une fièvre dingue, incurable, que rien ne pourrait apaiser. Elle entend les éclats de voix, les ordres, vaguement, l’enveloppe charnelle secouée de tremblements douloureux. Il la berce mais elle ne reçoit pas sa douceur. « Demelza.. » Le baiser sur son front n’est qu’un fantôme. « tu peux brûler... J’avalerais tes flammes... Je ferais disparaître les cendres… » La souffrance la fait geindre un peu pour toute réponse. Elle résiste et plus elle le fait, plus elle a la sensation d’être dévorée par un soleil aussi sombre qu’impitoyable. Elle ne veut pas céder, elle ne veut pas laisser faire, pas sans lutter, pas bêtement. C’est la toute première fois qu’elle est éveillée, consciente, lorsque cela atteint un tel niveau. Habituellement, elle dort, et dans le sommeil il n’y’a ni douleur ni résistance. Trop de temps s’est écoulé, peut-être, entre les deux incidents, si bien qu’elle n’a plus aucune arme pour endormir les étincelles. « Tu dois partir. » Ca n’est qu’un murmure, juste un souffle. Il doit la laisser là, pour son bien à lui. Elle s’en fiche, finalement, de mourir. Ca n’est pas grave, il pourra l’accuser pour se libérer, puisqu’après tout, elle ne sera plus là. Ca s’emmêle dans sa tête, ça lui donne une insupportable migraine. Elle n’arrivera pas à contenir l’incendie rageur et violent. Ulrich aurait dû se retenir de venir, il aurait dû savoir que ça la rendrait furieuse. Pourquoi il n’a pas su qu’elle serait en colère qu’on veuille la ramener auprès de sa famille ?

« Ne regarde pas. » Elle a l’impression désagréable d’avoir perdu la bataille, qu’une déflagration venait de signer son échec, comme si toute son énergie, toute sa chaleur, toute sa magie avait été relâchée et avalée. Elle n’a rien vu parce que la main d’Ebenezer lui cachait les yeux mais tout son être s’est senti brutalement dépossédé. Le feu s’est éteint, à l’intérieur de son coeur, après l’avoir tourmenté de longues minutes, après avoir craché dans la douleur le poids de ses tourments. Elle a fini par cesser de trembler mais elle est restée là, contre le sorcier, finalement cachée entre ses bras un long moment. Elle continuait de pleurer sur son épaule bien après même si les larmes semblaient lui demander un effort. Se lever lui paraissait insurmontable. Ca avait léché dans un brasier la moindre parcelle de ce qu’elle était. « Il veut me ramener chez notre père.. » Le silence est rompu par ce qui suffit à expliquer la scène surréaliste, par ce qui permet de comprendre pourquoi elle avait cédé ainsi, si brutalement, au beau milieu d’une journée où elle semblait pourtant si tranquille. « J’ai fini la robe.. » L’ordre des pensées n’est pas très cohérent cependant elle reste accrochée à lui, elle reste là, les yeux fermés, les ongles agrippés au tissu froissé de la chemise. « Je voulais que tu choisisses une fleur.. » Demelza ne lui avait même pas dit qu’elle s’était réellement mise à la confection d’une robe, bien qu’elle n’ait pas signifié vouloir en acheter une non plus. Elle avait semblé s’occuper de nombreux détails sauf celui-ci, ne désirant pas en parler, par superstition peut-être. « Tu restes avec moi… ? Je me sens.. » Pas bien. Elle ne finit pas la phrase, elle n’est pas sûre que les mots soient justes parce qu’elle préfère cet état au précédent, quoique ce ne soit pas idéal.
Elle aurait presque froid.        

Sha
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Mer 1 Aoû - 21:25

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement marié et je le vis plutôt de mieux en mieux.




Mémo

Dialogue : #232169

A genoux sur le sol, il la tient contre lui comme si elle était la chose la plus précieuse qu'il possède. Ses mains la tiennent et ses yeux observent le plafond qui petit à petit reprend ses couleurs alors que la poisse se retire lentement vers lui. Les ombres laissent place à la lumière et les larmes de Demelza mouillent ses vêtements. Il l'entend, mais il ne dit rien. Il se sent plus fort, il se sent euphorique, mais toute cette joie, cette puissance qui fourmille sous sa peau, n'est qu'éphémère. Elle disparaîtra aussitôt qu'il n'en aura rien fait. Il est comme une bobine de métal traversée par un orage. A la fin du boom, il ne restera que son armature fragile d'acier.

– Il veut me ramener chez notre père..

Il s'en doutait, un peu. Le silence d'Eberhard ces derniers jours n'indiquait rien de bon à venir. Il était de ces gens qui parlent fort quand tout va bien, mais qui se taisent quand ils sont obligés de trouver les bons mots. Ebenezer lui-même n'en trouve pas un seul. Il la tient seulement contre lui, et sur le moment, imperceptiblement, il a envie de serrer plus fort. Il ne veut pas qu'on la lui retire. On le lui avait donné, après tout. Ils avaient trouvé des arrangements, ils s'étaient accommodés l'un de l'autre. N'était-il pas assez pur, assez propre à leurs yeux ? Son nom ne valait-t-il pas assez d'or ? Il

– J’ai fini la robe..

Lentement sa main se glisse sur elle, vient caresser ses cheveux. Ils ont le parfum de la cendre. La poisse s'est retirée de tout, la Lumière jaillit de nouveau des baies vitrées immenses du hall.

– Je voulais que tu choisisses une fleur..

– J'en choisirais une, murmure-t-il du bout des lèvres.

Il n'a aucune raison de les laisser faire. Eberhard a bien dû arranger le contrat de mariage bien avant la signature Il y a bien eu des pourparlers, des dires. Sur le moment il imagine déjà aller se recueillir auprès du Kaizer dans une audience privée et le lui expliquer son désarroi. Avec l'appui de l'Empereur, qu'est-ce qu'Almarich pourrait bien avoir à redire ? Il pense aussi au duel. Aussi simple soit-il, héritage d'une tradition plus brutale, plus primitive. Héritage à son désavantage. A la moindre occasion, la magie du vide ferait son apparition et s'accaparerait la magie toute entière de son adversaire. Il dévorerait Ulrich à la moindre occasion, par la colère, par la rancœur.

– Tu restes avec moi… ? Je me sens..

– Je reste, oui.

Il la berce doucement, le temps peut-être que ses pensées se mettent en place, mais il n'arrive pas à réfléchir correctement. Dans un coin de sa tête, la pensée fugace de la déshonorer le traverse. S'il lui prenait tout, elle ne vaudrait plus vraiment rien, et savoir qu'une jeune fille d'aussi bonne famille ne soit plus vierge serait bien pire encore que le déshonneur d'un mariage avec un mauvais homme. Il pourrait aussi bien mentir. Mentir serait simple. Il l'a toujours fait. Il gronde un peu, tout bas :

– Je ne veux pas que tu partes.

Chaque mot lui arrache une grimace. C'est un effort, une douleur qui le traverse.

– Même si pour ça je dois leur dire que je t'ai déshonorée... je refuse que tu me quittes.

Il vient doucement poser son front contre le sien. Le silence remplit de nouveau le hall d'entrée, et sous le regard désapprobateur des anges dessinés au plafond, il vient doucement embrasser ses lèvres. Un baiser sage mais d'une tendresse qu'on ne lui connaît pas. Il est furieux dans le fond, furieux contre le destin qui lui joue toujours des sales tours.

– Mon oncle trouvera une bonne raison... On trouvera... Je te le promets.

Il embrasse de nouveau son front, puis sa joue. Il a de cette façon de faire, de la tenir, de l'embrasser. Un brin possessif, un brin obsessionnel peut-être. Il sait qu'il ne devrait pas, mais comment ne pas faire ? Ils se le sont déjà juré, bien avant le mariage, bien avant que leur peau ne se rencontre. Y a comme une étincelle entre eux.




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Nimue
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Mer 1 Aoû - 22:37

Demelza
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« Je ne veux pas que tu partes. » Elle a l’impression de flotter un peu, d’être attirée vers une obscurité froide et paisible, bercée entre les bras d’Ebenezer. Elle n’a pas l’air d’entendre ce qu’il dit, petite chose fragile et offerte. « Même si pour ça je dois leur dire que je t'ai déshonorée... je refuse que tu me quittes. » Un rire s’échappe de ses lèvres, court parce qu’il s’éteint dans une toux difficile. En la regardant, on croirait qu’elle est au bout de ses forces. « Te serais-tu attaché à mon désordre… ? » Le baiser à une nouvelle saveur. C’est étrange comme aucun ne semble avoir un goût similaire au précédent. Il y’a de la tendresse, si bien qu’un instant, les doigts féminins viennent rencontrer en une caresse la nuque du jeune homme. « Mon oncle trouvera une bonne raison... On trouvera... Je te le promets. » La main retombe mollement, elle le laisse envahir sa peau, sans résistance aucune. Demelza réfléchit, se perd dans des hypothèses, les paupières fermées. Elle n’a pas besoin d’y voir pour le sentir, là, tout contre elle, à la serrer comme si elle était déjà sienne.

Quand elle rouvre les yeux, il s’est peut-être écoulé cinq minutes d’un joli calme, une paix tranquille dans le silence du manoir. « Organise un dîner. » Elle bouge, elle tente de se relever et si elle manque échouer, elle refuse de se laisser aller à la faiblesse et se rattrape pour mieux se redresser. « Toi, moi, ton oncle, mon père et mon frère. » Elle défroisse sa robe sans grand succès et pose un instant l’index et le pouce sur ses propres tempes, signe d’une affreuse migraine sur le point de naître. Elle ignore par quel miracle elle tient encore sur ses jambes tant elle a la sensation d’avoir été vidée de toute son énergie. Elle note d’ailleurs mentalement de lui demander de plus amples explications après le mariage. « Je vais négocier. » Elle avance de quelques pas pour s’appuyer à la rampe des escaliers, prise d’une nouvelle quinte de toux doublée d’un frisson désagréable qui lui donne l’irrésistible envie d’aller se couler dans un bain brûlant - comble de celle qui recherchait désespérément un hiver sans fin.

« S’ils n’entendent pas raison, soit. » Elle parvient enfin à reprendre un minimum de contenance, assez pour tourner son regard vers lui, planter ses yeux clairs dans les siens. « Nous nous verrons contraints d’improviser une nuit de noces sans leur consentement. » Elle savait que si elle n’épousait pas Ebenezer, sa vie deviendrait un véritable enfer entre les mains d’Elbert, qui terminerait sans nul doute sa pitoyable existence dans un brasier mémorable dont elle ne réchapperait pas non plus. « Que Dieu m’épargne le supplice d’encore sentir les mains d’Elbert se promener sur ma peau. » souffle-t-elle, presque pour elle-même. « Combien est-ce qu’il y’a de marches, déjà.. ? » Elle les voit se dédoubler en relevant le nez mais reste calme, beaucoup trop, dans une contemplation dépitée : le lit est trop loin, elle devrait s’allonger là, à même le sol, pour dormir jusqu’à ce que son enveloppe charnelle cesse de réclamer du repos. Dormir jusqu’à ce qu’elle soit vraiment libre.        

Sha
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Mar 21 Aoû - 13:16

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement marié et je le vis plutôt de mieux en mieux.




Mémo

Dialogue : #232169


« Organise un dîner. »

Il s’était presque habitué au silence, mais maintenant qu’elle parle, il se rend finalement compte que les choses ne demeurent jamais telles qu’elles sont. Elles évoluent, se brisent, se fracassent pour mieux se reconstruire. Il a un moment l’envie pourtant que les choses se figent. Il serait bien mieux si jamais plus il ne vieillissait, si le temps se suspendait au-dessus d’eux.
Il ne la retient pas, mais lui reste parfaitement immobile. Pendant quelques secondes, elle le surplombe alors qu’il est au sol, toujours à genoux, les bras vides mais ouverts.

« Toi, moi, ton oncle, mon père et mon frère. »

Silence. Il ne semble pas vouloir répondre, ou du moins, aucune réponse ne lui vient. Il se pince légèrement les lèvres.

« Je vais négocier. »

Il est toujours là, sur les genoux, les rotules. Les fourmis désagréables qui habitent ses mains lui rappellent qu’il vient d’ingurgiter plus de puissance et de magie qu’il n’aurait dû. Elle doit être fatiguée. Il le devine, mais refuse de se relever.
Il ne sait pas exactement ce qu’il va faire.
Se lever, peut-être ?
Il hésite, puis finalement se redresse lentement. Il ne l’écoute que d’une oreille, car ses pensées sont ailleurs sur le moment. Il imagine un peu la tête de son oncle quand il lui dira qu’il refuse de laisser partir la jeune femme. Il pourrait aller jusqu’à mentir et dire qu’il l’aime. Est-ce qu’il l’aime ? Il la regarde alors, enfin debout. C’est quoi aimer, de toute façon ?
Un vieux proverbe libanais disait qu’à force d’aimer, on finissait par tuer.
Un jour sans doute il la tuerait. Volontairement ou non.

« S’ils n’entendent pas raison, soit. Nous nous verrons contraints d’improviser une nuit de noces sans leur consentement. »

Il hoche doucement la tête et s’approche calmement d’elle, d’un pas léger et élégant.

« Que Dieu m’épargne le supplice d’encore sentir les mains d’Elbert se promener sur ma peau. »
« Je ne suis pas Dieu, mais je ferais en sorte de t’épargner sa présence. » Il arrive à sa hauteur, avant de remarquer que sa phrase peut-être mal comprise. « Sans le faire disparaître pour autant. »

Il la regarde du coin de l’œil, imagine déjà parfaitement qu’elle vacille. Il garde en tête qu’elle semble tout à fait prête à s’offrir à lui pour une nuit si tant est que ça la garde sous son giron. Il ne sait pas s’il doit en être heureux ou s’en tenir à quelque chose de plus professionnel… Il a un sourire amusé malgré tout.

« Combien est-ce qu’il y’a de marches, déjà.. ? »
« Beaucoup trop. »
Il la fixe un court instant avant de se décider.
« Excuse-moi d’avance. »

Il passe calmement sa main dans le creux de ses reins, et l’autre plus bas encore, et d’un seul coup, la soulève sans mal. Elle vacille, se raccroche à lui, sans doute un peu surprise, mais il est bien plus fort qu’il n’y paraît maintenant qu’il s’est nourri d’elle et de son feu. Il a d’ailleurs l’œil qui brille – ses yeux jadis si sombres et profonds sont désormais mouvants et un halo violacé entoure son iris bleu.
Sans plus un mot, il avance de quelques pas, gravit sans difficulté les marches.

« Tu seras fatigué pendant quelques jours – souvent, pas plus de trois. » Il marque une courte pause où son esprit vagabonde, repense à toutes ses vies fauchées par son avidité. « Je suis désolé. J’ai pensé que c’était le seul moyen. »

De protéger le château de son père, mais aussi elle d’elle-même. Il ne s’est jamais vraiment sentit en danger mais il s’est aussi protégé lui-même de la douceur de velours des flammes.
Il gravit encore les marches jusqu’à arriver aux couloirs qui s’écartent, symétrie parfaite, en un rond parfait. Il décide de l’emmener jusqu’à leur chambre. Il ne dormira pas cependant. L’énergie qui crépite en lui l’en empêcherait.

« Je ferais quérir nos familles dès que tu seras rétablie. »

Il ravale sa salive, difficilement. Dans le clair-obscur que laissent les lourds rideaux de velours, ses yeux brillent d’une lueur surnaturelle.

« Nous pouvons leur mentir pour ta virginité sans avoir à passer cette nuit de noces. » Il ne la regarde pas, mais sa contenance lui fait défaut. Il déglutit de nouveau. « Je veux dire que tu ne devrais pas te sentir obligée envers moi. Avant et après le mariage. Je ne suis pas un autre Elbert. Je sais me tenir. »

Il ne dit pas qu’il refuserait la proposition, mais épouser et caresser un corps qui ne veut que la fin lui serait désagréable.




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Mar 21 Aoû - 15:43

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Elle a un sursaut de surprise et s’accroche à lui par réflexe mais se détend presque aussitôt. « Tu seras fatigué pendant quelques jours – souvent, pas plus de trois. » Demelza l’observe, silencieuse, fascinée par l’éclat de son regard. « Je suis désolé. J’ai pensé que c’était le seul moyen. » « Je te l’ai demandé. » Certes pas explicitement toutefois c’est son nom qu’elle a prononcé, en s’effondrant. Elle ignore pourquoi il est désolé d’avoir simplement agit comme elle le voulait : en faisant en sorte que plus rien ne brûle par sa faute. Elle a une main hésitante qui frôle sa joue comme une caresse mais retombe bien vite sur l’épaule masculine ; elle a l’impression que même cela lui demande trop d’énergie. « Je ferais quérir nos familles dès que tu seras rétablie. » Elle songe qu’elle devrait dessiner ce qui s’agite dans les prunelles claires d’Ebenezer, elle y trouve un charme qu’elle ne devrait pas y trouver et la peur naturelle qui devrait découler de toute cette folie ne vient pas. Elle soupire. « Oui, j’imagine que cela nécessite d’être dans un meilleur état que cela. »

Et le lit rejoint lui semble être le plus bel endroit du monde, le plus doux, le plus confortable. Elle ferme les yeux, tant pis si elle porte encore sa robe, si elle n’a pas pris le temps de se défaire du léger maquillage : rien ne lui importe plus que de dormir. « Nous pouvons leur mentir pour ta virginité sans avoir à passer cette nuit de noces. » D’abord, elle ne réagit pas, laissant peut-être penser qu’elle s’est faite dévorer par le sommeil. « Je veux dire que tu ne devrais pas te sentir obligée envers moi. Avant et après le mariage. Je ne suis pas un autre Elbert. Je sais me tenir. » « Je suis terrifiée à l’idée de ne pas aimer ou que ce soit douloureux. » La voix est basse, douce mais honnête. Elle n’a pas ouvert les yeux pour autant. « Tu m’aurais fait cette proposition avant notre petit voyage, je l’aurais acceptée mais pour une raison que j’ignore, tu as fait de moi la gardienne de tes secrets, peut-être la seule qui peut parler entre ces murs. » Elle se tourne péniblement, s’installe sur le côté pour pouvoir le regarder, juste un instant, un court instant avant que les paupières ne soient trop lourdes et se referment. « Alors ce mariage doit être fait dans un minimum de règles de l’art, il ne doit y avoir aucune faille, aucune raison pour qu’on me sépare de toi. Pas vivante, en tous cas et ce même si je conçois que tu ne dois pas avoir très envie de supporter mes angoisses, ce soir-là. » Un soupir s’échappe de ses lèvres. « Elbert a prévu de t’en priver et il est sur la liste des personnes qu’on ne peut se permettre d’écarter du mariage si on veut avoir une chance de le piéger. » Elle tend la main, cherche la sienne mais ne va pas au bout du geste : elle dort déjà.

…*…

Durant trois jours, Demelza a refusé de manger, c’est à peine si elle a accepté de boire, parce qu’elle a trouvé un confort psychologique à l’idée de ne plus pouvoir blesser qui que ce soit, à l’idée d’être absolument, parfaitement impuissante. Elle a même manqué se noyer dans le bain, en s’y endormant une énième fois. Par chance, la petite bonne était entrée, sans doute pour récupérer le plateau abandonné aussi plein qu’il avait été porté. A vrai dire, la sorcière ne se souvient presque de rien. Seulement du froid et du silence, tous deux désagréablement délicieux, parfait paradoxe. Tout a semblé glisser sur elle comme la pluie sur une surface imperméable durant cette courte période.

Une semaine s’est donc écoulée avant qu’elle ne soit jugée ‘rétablie’. Elle descend les escaliers avec une certaine appréhension, dans une robe aussi noire qu’une nuit d’éclipse, les escarpins suivant la même teinte. Elle n’est pas certaine d’avoir très envie de revoir son père, lui qui ne lui donne toujours aucune nouvelles. Il répond pourtant lorsque l’invitation émane d’Ebenezer et cela l’agace profondément - bien qu’elle ignore pourquoi. Elle s’arrête un instant pour terminer d’accrocher le collier d’argent au bout duquel dort une perle et reprend sa route vers la fontaine, se disant qu’elle y trouverait peut-être son fiancé. C’est le son du piano, qui l’attire. Elle pointe donc un regard un peu hésitant à l'intérieur de la pièce, ne voulant pas trop le déranger. Il lui manque un peu, songe-t-elle malgré elle.         

Sha
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Mar 21 Aoû - 16:10

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement marié et je le vis plutôt de mieux en mieux.




Mémo

Dialogue : #232169


Assis sur le petit tabouret de poirier noir, les yeux résolument fermés, Ebenezer laisse ses doigts glissaient sur chacune des touches, noires ou blanches, du piano à queue. Il le caresse comme on toucherait une femme, avec une fougue et une tendresse toute sensuelle. Il est concentré à n’écouter que le son des cordes malmenés par son envie. Il cherche à lui arracher les beaux soupirs et il est vrai que la précision de ses phalanges faméliques offre à l’oreille un spectacle aussi touchant que doux.

La Fontaine elle-même s’y est accrochée ; l’eau a pris la forme d’une femme, toujours la même, aux traits délicats et à l’air maternel. Elle danse en rond, sans éclabousser, sans le moindre remous. Tout son être parcouru d’une magie fine et légère s’élève. Elle n’est pas vraiment friande des œuvres françaises, mais Erik Satie a quelque chose de touchant. Un quelque chose qui rappelle la nostalgie, ou plus simplement les longues ballades qu’ils s’offraient dans la roseraie quand elle était plus qu’un esprit et lui seulement un enfant.

Il doit s’en souvenir, car la petite ride du lion qui s’est dessinée sur son front tremble et vacille. La musique est lente, incroyablement paisible et en même temps, il semble qu’elle est triste à pleurer.

Ne connait-il aucun morceau plus vaillant, plus vif, plus heureux ?

Il n’y pense pas, continue, jusqu’à ce que la chanson se meure sur le bout de ses doigts, le laissant quelques secondes silencieux et pensif. Ses yeux clairs et toujours brillants sont dardés sur les touches noires et blanches. Il a l’air d’avoir perdu quelque chose, et si ce n’est le fil de sa pensée, c’est au moins quelque chose d’important car il a l’air contrarié.

La Fontaine, elle, s’est arrêtée. Elle est revenue dans son bain, a disparu un court instant, mais l’on voit encore sa tête – le haut de ses cheveux aqueux – qui dépasse du rond parfait de pierres qui la limite.

Ebenezer le remarque du coin de l’œil, avant de se tourner légèrement sur son siège, découvrant une Demelza toute parée de noire. Il a un sourire amusé, la jauge alors qu’il reste inaccessible, perché sur son tabouret de pianiste.

« On dirait que tu viens enterrer l’amour que tu as pour ta famille, Demelza. »

C’est à ça que ça ressemble, vu comme ça, vu de haut.



_____________
Erik Satie - Once Upon A Time In Paris, morceau joué par Ebenezer.




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Nimue
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Mar 21 Aoû - 18:13

Demelza
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J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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La demeure d’Ebenezer est bien différente de celle des Von Abbetz, la magie semble s’y écouler dans les moindres ombres, dans chaque petit détail. Depuis la mort de son épouse, il n’y’avait plus eu guère de magie chez Amalrich, il n’avait pas le talent pour faire vivre une maison, lui, pas comme son tendre amour capable de rendre au drapé d’un rideau la fluidité aérienne d’une vague. Quand elle observe la fontaine, Demelza ne peut s’empêcher de songer à sa mère. Qu’aurait vraiment dit Ophélia ? Se serait-elle émerveillée des jardins ou du plafond dans le hall d’entrée ? L’aurait-elle prise dans ses bras en la retrouvant ? Aurait-elle trouvé du charme au marbre ? « On dirait que tu viens enterrer l’amour que tu as pour ta famille, Demelza. » Le regard revient sur Ebenezer. « Seulement l’obéissance. On n’enterre pas ce qui n’existe visiblement pas. » Elle est un peu amère mais c’est peut-être parce qu’elle ne brille plus, la petite sorcière. La lumière s’est terrée dans un coin d’ombre depuis l’incident et n’est pas revenue depuis habiter l’aura qu’elle dégage habituellement. « Et puis la perle est blanche, je respecte le dress code, non ? » Non, évidemment que non. Le sourire en coin dévoile à quel point elle en est consciente. Amalrich n’aimait pas la voir autrement qu’ornée de toute la pureté du monde, Ulrich n’aimait pas la voir changée, différente de l’enfant qu’elle était, enfermée dans la tour d’ivoire d’une vie monotone.

« Tu joues divinement bien. » souffle-t-elle. Elle ne pose toujours aucune question sur la Fontaine, sur la femme qu’elle représente, sur tout ce que cache cet endroit et elle ne le fait pas parce qu’elle estime en savoir suffisamment - trop pour une fiancée qui pourrait être rapidement éjectée de son univers. Si ils parviennent à survivre ensemble jusqu’au mariage, alors après ce serait différent, sans doute. « Tu avais l’air contrarié. Pourquoi ? » Elle fronce légèrement les sourcils, penche légèrement la tête ce qui fait glisser un peu la cascade de cheveux blonds de l’une de ses épaules. « Est-ce que j’ai fait quelque chose qui t’a agacé ? » Elle se sent systématiquement coupable, c’est un fait, lorsqu’il n’est pas aussi calme ou froid qu’il le devrait, jugeant qu’elle est la seule entre ces murs à déranger son quotidien bien ordonné et sa tranquillité. Est-ce qu’il lui en veut de lui imposer tout ce cinéma avec leur famille ? Est-ce qu’il désire changer d’avis ? Non, il a affirmé ne pas vouloir qu’elle parte, elle s’en rappelle parfaitement. « Après l’élite sorcière et les mondanités, j’imaginais ressentir moins d’appréhension à l’idée de cette visite. » C’est faux, pourtant, son estomac est noué, son rythme cardiaque est plus rapide. Il n’y’a que ses yeux verts pour exprimer la détermination.         

Sha
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Mer 22 Aoû - 9:54

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement marié et je le vis plutôt de mieux en mieux.




Mémo

Dialogue : #232169


« Seulement l’obéissance. On n’enterre pas ce qui n’existe visiblement pas. »
Il a un sourire doux, mais se retient silencieusement de la contredire. Il est toujours possible d’enterrer ce qui n’existe pas ou plus. On a sans doute enterré les cendres d’Ophélia, pourtant elles devaient ressembler à n’importe quel autre amas de poussière. Y avait-il encore quelque chose de sa mère dans ses os blancs ? Il masse ses phalanges, frictionne ses jointures engourdies.
« Et puis la perle est blanche, je respecte le dress code, non ? »
Il a un petit rire qui sonne clair. C’est bien la seule chose de lumineuse.
« C’en est éblouissant. »
Il ne sait pas s’il la préfère parée de nacre ou d’ébène, mais il ne mentira pas : la robe sombre fait ressortir plus violemment encore la clarté de sa chevelure. Elle souligne la pureté de sa peau, le rond de ses joues pleines ou plus simplement le bleu de ses yeux. Un plaisir pour les yeux des hommes qui ont de la patience.
« Tu joues divinement bien. »
Le sourire d’Ebenezer s’agrandit encore alors qu’il fait rouler son tabouret dans le sens inverse, ses mains glissant sur les touches. Il pourrait lui expliquer la longue histoire de la musique, les longues heures où sa mère le tenait contre son sein et chantait d’une voix de sirène. Lenore lui manquait chaque jour. Il portait toujours en lui une culpabilité inguérissable, et il la chérissait sans y penser. C’était la seule chose qui la maintenait encore en vie pour lui.
« Tu avais l’air contrarié. Pourquoi ? »
« Ce n’est pas très important » répond-t-il presque aussitôt.
« Est-ce que j’ai fait quelque chose qui t’a agacé ? »
Ses yeux se lèvent sur elle, se demandant si elle se rend compte qu’elle est la dernière chose qui pourrait l’importuner. Il ne répond cependant pas, réfléchissant à l’ordre de ses mots. Ebenezer n’est pas un homme qui se laisse aller au grès de ses passions et de ses humeurs. Tout est toujours méthodiquement calculé.
« Ce n’est pas toi. »
La Fontaine les observe toujours avec la curiosité d’un chat. Elle jette de petites œillades entre les deux fiancés, se retenant de pousser un gloussement à chaque fois qu’ils échangent un regard plus appuyé. Elle devine aisément ce qui se trame mais choisit de s’en amuser, malgré l’air sombre du jeune sorcier.
« Après l’élite sorcière et les mondanités, j’imaginais ressentir moins d’appréhension à l’idée de cette visite. »
« Les mondanités ne sont agaçantes que le temps d’une soirée. La famille peut l’être toute la vie. »
Il la détaille sans trop de pudeur, penche légèrement la tête alors qu’il se demande si elle comprendrait. Si elle comprendrait qu’il n’aime souffrir des affronts des autres, que s’il a choisi l’exil tout en haut du Feldberg c’est bien pour ne jamais être dérangé par les autres êtres vivants. Leur seul souffle l’importune. Il fronce de nouveau les sourcils en y pensant, en s’imaginant à cette table à devoir faire semblant.
Il serait tellement plus facile de la pousser sur le piano, ou même sur le petit muret de la fontaine, et de la désacraliser, de la souiller si fort et si bien que son père n’aurait jamais plus envie de la lui reprendre.
Il ferme les yeux et finalement se lève. La Fontaine a disparu au même moment.
« Je ne suis pas de bonne humeur, mais je ferais de mon mieux pour être le plus agréable possible. »
Il lui tend la main, gentilhomme dans ses manières malgré le cœur noir que cache sa chair. Quand elle la lui prend, il l’attire vers lui. Le piano s’anime, quelques notes seulement, et déjà il fait un pas sur le côté, danse, en ne tenant dans le creux de sa paume que les fragiles phalanges de la jeune fille.
« Je ne supporterais pas la moindre morgue de leur part… »
Il la regarde d’en haut, regarde ses lèvres, ses yeux, le délicat dénivelé qui mène à sa poitrine, puis de nouveau ses yeux. Il n’avait pas remarqué la première fois qu’elle était aussi jolie que ça. En noir.
« Je te jouerais un morceau, si tu le veux bien. »
Son visage retrouve doucement sa luminosité étrange. Ses yeux clairs brillent de cette petite lueur violette, luciole perdue au milieu de l’iris sombre. Il imagine un instant la jeune femme à sa droite, le regardant avec plaisir, comme à l’époque où c’était Lenore qui jouait et lui qui mourrait d’amour et de tendresse à ses côtés.
Il n’a jamais joué pour personne à part elle.




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