Soirée étudiante. T’étais pas spécialement chaud pour y aller mais tes potes t’ont vanté les mérites d’une telle soirée. Les filles. Ouais. Ils savent pas que c’est pas vraiment ton truc les filles, mais tu t’es bien caché de leur dire. Apparemment c’est chez quelqu’un qui a une grande baraque. Ou bien ils l’ont loué. Tu sais pas, mais ça t’étonnerait pas qu’il y ait des étudiants qui veuillent faire sensations.

A peine tu mets un pied dans cette soirée que tu captes une fille qui te colle un peu trop depuis le début de l’année scolaire. Tu sens que tu vas y avoir droit ce soir encore. Fringué tout en noir, avec ton skinny jeans. T'as toujours été un peu le punk de la bande de potes.

« Tu veux pas te brancher Maddy ? Histoire qu’elle me lâche. »

« Genre je suis le prix de consolation ? »

« C’est ça. T’es beau gosse tu sais ? »

Et tu souris en coin en le regardant. C’est vrai qu’il est beau gosse ton pote. Il est aussi très hétéro. Tu vas te prendre une bière sans plus attendre. L’alcool dans ce genre de soirée, y’a que ça de vrai. Tu regardes autour de toi alors que tu bois une gorgée. Tu captes Danny. Qui ne connait pas Danny. Vous étiez au même lycée, dans la même année. Vous aviez quelques cours en commun mais vous avez jamais parlé plus que ça. Et c’est dommage parce que ce mec il te fascine. Tu l’admires d’être si ouvert avec sa sexualité. C’est loin d’être ton cas.

Tu te perds un peu dans tes pensées et tu réalises pas que tu le mates un peu trop longtemps. Vos regards se croisent et tu détournes les yeux essayant d’être discret.

J’ai accepté d’accompagner Anna à cette soirée. Je peux pas me permettre de refuser en ce moment quand elle propose parce que je la sais super tendue depuis que je lui ai raconté que je voyais Andy à peu près tous les week-ends. Elle est pas team Andy. En partie par jalousie, en partie parce que ça la fait chier, cette situation d’amour à sens unique, même si c’est pas ses affaires. Alors j’accepte de sortir avec elle le plus souvent possible, ça lui change les idées et tout le monde est heureux. D’ailleurs, ce soir, je me change les idées, moi aussi. Pas de prise de tête, juste de la musique et de l’alcool. Dans une immense baraque, qui ressemble un peu à la nôtre, faut dire. Enfin, à la sienne quoi mais j’aime bien faire genre.

On a passé le début de soirée au bord de la piscine à s’envoyer des Frozen Daiquiri, juste elle et moi, en discutant à l’ancienne. Best Friends Time. Jusqu’à ce qu’un mec ultra canon me la vole. Ça a pas tardé, en deux minutes ils se roulaient des patins à côté de moi. Je les ai regardés quelques secondes, à la fois dépité d’être mis sur la touche et un peu jaloux parce que, vraiment, il est sexy. C’est quand même dégueulasse que la grande majorité des mecs soient hétéros, sérieux.

Quoi qu’il en soit, c’est pour ça que je suis maintenant à l’intérieur. Je prends le temps de saluer des gens que j’avais pas vu arriver. Y a pas mal de monde de mon ancien Lycée. « Danny, regarde à 16h. Y a un mec qui te bouffe des yeux depuis cinq minutes.» Je tourne la tête, croise le regard du mec en question. Il détourne le regard rapidement, comme brûlé. Il est mignon. Je le connais, lui aussi, même si c’est pas vraiment un ami. On s’est déjà croisés en cours, sans jamais se parler plus que ça. Notre plus longue conversation, ça doit être quand je lui ai demandé successivement un Bic, puis des feuilles, puis du tipex, parce que j’avais tout oublié chez moi. Hétéro. C’est sûr. Quoi que, sa façon de me regarder, elle, elle était pas hétéro. Il est habillé tout en noir et je l’imagine un peu punk, un peu torturé, et je trouve ça sexy. Je le mate sans me cacher. Quand l’envie de sentir ses mains sur moi dépasse un certain seuil, je décide de tenter ma chance et je m’approche. « Hey... Hunter, c’est ça ? Je dois toujours avoir un Bic à toi quelque part dans ma chambre. » Ouais parce que j’ai oublié de lui rendre. Je vous jure que c’était pas un vol conscient, ou alors je m’en rappelle plus. En vrai, je sais pas ce que j’ai foutu de ce Bic mais j’aime bien distiller l’idée selon laquelle y a un peu de lui dans ma chambre. Juste histoire d’établir le contact, je lui prends son verre des mains, non sans glisser une caresse le long de son poignet. « Je peux ? J’ai plus rien à boire. » J’attends pas sa réponse pour boire une gorgée dans son verre. « Depuis que je suis arrivé j’ai envie de visiter cette baraque, tu viens avec moi ? » Prétexte pour l’attirer dans une autre pièce évidemment, potentiellement une chambre. Je souris avec défi, histoire de donner du crédit à mon prétexte : je te mets au défi d’explorer cette maison avec moi.

Non seulement il t’a capté mais en plus il vient vers toi. Merde merde merde ! Il se souvient de ton prénom. Toi aussi du sien, mais tu vas pas lui dire comme ça. Tu veux pas passer pour un stalker ou quoi. Même si vous vous connaissez depuis des années, on sait jamais s’il le prend d’une autre façon.

« Ouais c’est ça. »

Tu souris à sa petite histoire de stylo, mais t’es clairement tendu qu’il soit si proche de toi comme ça. T’essaies de ne pas trop regarder la perfection de son visage sous ton nez, mais c’est difficile vu qu’il te parle. Tu vas pour détourner les yeux mais il reprend la parole parlant de ton verre. Il le prend carrément et il boit une gorgée. How dare he ?

N’empêche ça te fait rougir cette connerie. Parce qu’il est bien trop sexy ce Danny. Il est bien trop out et tu le sais très bien. Tes potes sont déjà en train de parler avec des filles et t’ont complètement oublié. Ouf. C’est déjà ça. Tu restes quand même muet face à Danny et ce dernier t’invites à visiter la baraque. Vu tes joues rosées, tu préfèrerais être n’importe où plutôt qu’ici en sa présence. Alors tu acceptes.

« Ouais ok. »

T’es pas bête. C’est pas innocent tout ça et cette idée te plaît assez au fond. Tu perds pas de temps et, avec ton verre récupéré, tu files à l’étage te disant que ça doit être le plus intéressant à explorer. Tu ouvres la marche et une fois en haut, tu l’attends et maintenant que vous êtes tous les deux tranquille, tu peux te permettre une remarque.

« Si j’ai rougis c’est pas parce que… Enfin, c’est juste parce qu’il fait chaud et tout cet alcool… »

Tu dis n’importe quoi. T’es clairement nerveux de te retrouver juste avec lui comme ça.

« Enfin c’est rien quoi. Y’a rien à lire là dedans. »

Tu t’enfonces mec. Ferme ta gueule. Alors pour changer de sujet tu ouvres la première porte qui s’offre à vous. Une chambre, vide.

« C’est sûr que y’en a qui vont occuper les lieux d’ici la fin de la soirée. »

Parce que c’est toujours une aubaine de trouver des endroits pour faire l’amour alors qu’on habite encore chez nos parents.

Il me confirme qu’il s’appelle bien Hunter et ça me vient pas à l’esprit de me présenter ensuite. Je me dis que si je me souviens, il se souvient aussi. Si je me trompe, je m’en rendrai compte bien assez vite, de toute façon. Mon petit manège pour le toucher, quand je lui vole son verre, semble faire effet. Il rougit. Oh putain. Si c’est pas un aveu de trouble ça, je suis la reine d’Angleterre. Je peux pas m’empêcher de le détailler, un sourire sur les lèvres. Tellement mignon. Je commence à être persuadé que j’ai une chance.

Il étudie pas la question bien longtemps quand je lui propose de partir à l’aventure en explorant la baraque. A peu de choses près, il me plante même un peu là en filant vers les escaliers. Je compte pas le laisser m’échapper alors je le suis trottinant presque. Pour le coup, franchement, on dirait clairement des amants trop pressés de s’isoler. Quand j’arrive sur le palier et que nos corps sont de nouveau proches – mais pas encore assez – il me dit : « Si j’ai rougis c’est pas parce que… Enfin, c’est juste parce qu’il fait chaud et tout cet alcool… » Ce mec se trahit tout seul, c’est adorable, putain. La base quand on veut cacher ce genre de choses c’est quand même de pas en parler. « Enfin c’est rien quoi. Y’a rien à lire là dedans. » Je sens qu’il est tendu. Ça commence à sentir à plein nez le mec pas du tout out. Ou l’hétéro-curieux. S’il veut étancher sa curiosité avec moi, je suis partant à fond. « Mec, respire. », je dis en posant le bout des doigts sur le haut de son torse, juste pour le plaisir de le sentir se tendre. Je suis clairement beaucoup plus tactile qu’avec un mec random. Je pense à ajouter je vais pas te bouffer mais réflexion faite, c’est pas une promesse que je suis certain de pouvoir tenir alors je dis rien. Je m’éloigne assez vite, le but n’est quand même pas de le faire fuir en courant. Je pense pas qu’être trop direct avec lui puisse fonctionner.

Il ouvre la porte d’une première pièce. Une chambre. J’entre et je fais mine de regarder un peu la déco, tout ça. Après tout, on explore non ? « C’est sûr que y’en a qui vont occuper les lieux d’ici la fin de la soirée. » Bah oui, nous. Je me tourne vers lui. Je le regarde et, pendant ce temps, je me demande comment lui dire que j’ai envie de lui sans le faire détaler. Parce que c’est le cas, ce mec me fait quelque chose. Je puise peut-être aussi un peu mon désir dans ce que ma présence lui fait. Je le laisse clairement pas indifférent mais c’est comme s’il essayait de lutter. Je retourne vers lui, referme le poing sur son t-shirt pour l’attirer vers l’intérieur. « Tu fermerais pas la porte ? », je demande en le regardant dans les yeux. Putain, j’ai envie de l’embrasser. Je me rends compte que ma demande est quand même vachement directe. Faut croire que je suis pas très patient, quand j’ai les hormones qui bouillonnent. « A moins que tu préfères continuer d’explorer ? » Je lui laisse une petite porte de sortie, parce que je suis pas un psychopathe. Après avoir dit ça, je me rends compte que j’ai toujours son t-shirt dans la main et je le lâche. N’empêche, je préfèrerais qu’on explore dans ce lit, moi. Ouais, c’est son corps que j’ai envie d’explorer. Derrière lui, j’entends des gens monter dans les escaliers. Je regarde par-dessus son épaule. « Dépêche-toi de choisir, on a bientôt de la compagnie. » Ma remarque est pas très sport : je le sens capable de fermer cette porte juste pour qu’on ne le voit pas aussi proche de moi, c’est-à-dire aussi proche d’un mec openly out. On arrive à ses fins comme on peut. Promis, si je sens qu’il a pas envie, j’arrêterai de le torturer mais laissez-moi encore cinq minutes, c’est trop excitant.

Il te dit de respirer et tu le prends au pied de la lettre, réalisant que tu avais quelque peu retenu ta respiration un moment. Fuck. Ce type te trouble bien trop. Surtout qu’il recommence à te toucher et ça va pas aider du tout. Faut que tu te rappelles de respirer de nouveau. Tu te concentres sur l’air qui entre et sort de tes poumons. Il le fait exprès le salaud. T’en es sûr.

T’essaies de te calmer et de te changer les idées alors tu entres dans la première pièce que tu vois. Une fois dans la chambre il est bien trop proche de toi. Son contact t’électrise. T’es nerveux comme jamais. Il propose de fermer la porte. Et là t’as l’impression qu’il t’a un peu piégé. Mais au fond de toi, t’en as envie aussi, alors t’es dans un dilemme. Il te regarde bien trop avec ses beaux yeux bleus. Tu restes planté à rien faire. Toujours trop occupé à respirer, parce que c’est la seule chose sensé à faire. Il te propose d’explorer la maison un peu plus et toi t’es toujours muet devant lui. Tu sais pas ce que tu veux. Tu le regardes bien trop pour quelqu’un qui voudrait explorer la maison. Tu sors de ta bulle quand il te dit de te dépêcher et oui, effectivement t’entends des gens arriver alors tu réfléchis pas plus et tu fermes la porte.

A clé.

Tu restes un moment face à la porte pour essayer de reprendre contenance et puis tu te tournes vers lui, lentement.

« Ecoute Danny… Je… »

Tu quoi ? Tu sais même pas ce que tu veux dire.

« Je suis pas… »

Mais encore ? Tu te mords la lèvre. Tes joues sont chaudes, t’es écarlate. Tu pourrais mentir et dire que t’es pas gay, mais tu n’arrives pas à dire ces mots. Pas à Danny qui est tellement out et fier de l’être. C’est ton idole. Tu peux pas lui faire ça.

« Enfin je sais pas ce que t’as en tête mais… »

Putain tu sais vraiment pas ce que tu veux dire. Tu fermes les yeux un instant, reprenant contenance et tu le regardes, sérieusement.

« Je veux pas que les gens sachent que je suis avec toi. »

Voilà quelque chose de sensé.

Je sens qu’il hésite et c’est délicieux. Ses yeux ont du mal à me lâcher. Moi en tout cas, je le dévore du regard. Je lui fais remarquer que des gens arrivent et qu’il ferait bien de se dépêcher. Ça le fait paniquer et il se retourne d’un coup pour fermer la porte. J’entends le claquement du verrou. Il a carrément fermé à clef ? Il doit réellement flipper qu’on le retrouve avec moi. S’il n’avait rien à cacher, ça ne lui ferait ni chaud ni froid. Il prend un moment avant de se retourner à nouveau vers moi. « Ecoute Danny… Je… » Je souris, lui aussi se rappelle de mon prénom alors. Ceci dit, c’est le seul truc positif parce qu’il a l’air complétement angoissé, à part ça. Je fronce légèrement les sourcils. C’est le moment où je me prends un râteau, c’est ça ? « Je suis pas… » S’il me dit qu’il n’est pas gay, je ne le croirai pas. Pas quand il rougit comme ça. J’entends presque son cœur battre d’ici. Mes yeux filent vers ses lèvres quand il les mord. Sexy. « Enfin je sais pas ce que t’as en tête mais… » Traduction : je sais exactement ce que t’as en tête et ça me plait pas. Dommage. Ça fait même carrément chier, j’avais envie moi. « Je veux pas que les gens sachent que je suis avec toi. » Qu’est-ce que ça veut dire ça ? Je bloque une seconde sur l’idée qu’il a honte de moi particulièrement et ça me blesse. Après, je réalise qu’il a plutôt honte de lui-même ou, en tout cas, qu’il aurait honte d’être surpris avec n’importe quel mec. Moi d’autant plus parce que tout le monde connaît mes préférences. Il est far in the closet quoi, un pas de plus et il se retrouve à Narnia. « Ok. », je dis pendant que je process l’information. Ça veut quand même dire que même s’il se passe quelque chose entre nous, personne ne pourra le savoir. Je suis tiraillé. A la fois j’aime trop l’idée de réussir à le tenter et y a une partie de moi que ça excite à fond qu’il soit pas out. De l’autre, c’est quand même un peu l’angoisse et j’ai déjà donné dans les mecs pas out. Enfin une fois quoi, mais la première fois. (Ok, les premières fois). Ne pas pouvoir parler de sa première fois à ses potes de Lycée, c’est pas le meilleur des trucs.

Ceci dit, ici la situation est quand même différente. « Mais c’est pas moi le problème, hein ? » Je demande pour être sûr et je me sens un peu bête qu’il ait réussi à me faire douter. « Sinon tu m’aurais pas suivi to begin with, right ? » Quoi qu’il en soit, mon but c’est quand même clairement pas de le violer. J’attrape doucement sa main dans la mienne. Je sais pas vraiment pourquoi, j’agis un peu à l’instinct. « J’ai vraiment envie de t’embrasser, Hunter. Mais si t’en a pas envie, si je t’attire pas, alors ok, je peux t’aider à t’échapper par la fenêtre ou un truc comme ça, on peut trouver une solution. En tout cas, quoi qu’il arrive, je te promets que personne ne saura rien. » Je suis pas un fils de pute, je vais pas l’outer devant tout le monde. C’est un truc qu’il devra faire lui-même, quand il s’en sentira prêt. En parlant, je me suis à nouveau rapproché, presque sans m’en rendre compte. « Personne ne sait qu’on est là. », je chuchote alors que mon visage est incroyablement proche du sien. L’excitation me remue les veines. Je meurs d’envie de franchir les derniers millimètres pour l’embrasser.

Tu captes qu’il regarde tes lèvres et ça te déstabilise ça aussi. C’est tellement clair que Danny a envie de s’amuser avec toi dans cette chambre. Ca te fait peur même si t’en as envie au fond de toi. T’as jamais fait ce genre de truc avec un mec. Ce serait donc une première.

Tu oses lui dire ce qui te bloques vraiment. Sous entendant que t’es pas complètement contre toutes les idées qu’il peut avoir. Il répond un simple OK et ça te rassure quelque peu. Tu hausses les sourcils quand il demande s’il est le problème.

« Oh non. Non non. »

« You’re so damn fine. » Tu le penses fort mais tu le dis pas. Tu sens tes joues redevenir bien rouge quand il dit que tu l’as suivi parce que t’en avais envie toi aussi. Il va prendre ta main et tu le regardes faire, t’es hypnotisé par son touché. Ton coeur bats super vite. Tu te demandes ce que va être son next move. T’es impatient en même temps. Tu sais pas trop ce que tu veux pour dire la vérité. T’es partagé entre plein d’émotions, mais celle qui domine le tout c’est ta labido. Elle est à fleur de peau. Danny avoue vouloir t’embrasser et mon dieu, ça te rend toute chose. Il promet que personne ne saura rien et ça te fait du bien de l’entendre dire ces mots. Tu restes muet un moment et il ajoute que personne sait que vous êtes là. C’est vrai.

« Ouais… »

Tu te lèches les lèvres comme pour les préparer à ce qui va suivre. Son visage est maintenant tout proche, il n’y a aucun doute que ça va se passer.

« Je te fais confiance. »

Même si tu sais pas si tu devrais vraiment. Tu restes planté là sans dire un mot de plus et Danny comble les derniers centimètres. Tu fermes les yeux, ton coeur n’en peut plus. Tu entrouvres les lèvres pour accueillir sa langue et c’est parti pour un sacré baiser. Ton premier baiser avec un mec. T’en as beaucoup rêvé, t’aurais jamais pensé que ça serait ce soir. T’embrasses plutôt bien. T’as eu quelques copines avec qui pratiquer.

Tu profites du baiser mais sans chercher à le toucher. T’es pas encore trop à l’aise avec ce qui se passe. Tu prends les choses lentement. Ton coeur va tellement vite, t’en reviens pas de ce moment avec Danny. Tu te détaches pour respirer et tu le regardes, ne sachant pas trop quoi faire de plus. L’embrasser encore sûrement. Alors tu reviens contre ses lèvres pour continuer cet activité qui te plaît décidément trop.

Apparemment c’est pas moi le problème. C’est tellement pas moi le problème qu’il dit non trois fois. Ça me fait sourire. Il est beaucoup trop mignon. Ses joues sont à nouveau rouges. Je prends sa main, glisse mes doigts entre les siens. C’est pas vraiment réfléchi, sûrement un espère de compromis que mon corps a trouvé pour être en contact. J’aime les mains des hommes, chaque fois ça me rappelle l’évidence : je suis gay, aucun doute. J’ai l’impression qu’il se détend un peu quand je lui dis que personne ne saura jamais rien et que, d’ailleurs, personne ne sait qu’on est ici. Il se lèche les lèvres. Moi aussi j’ai envie de lui lécher les lèvres. « Je te fais confiance. », il capitule finalement. Il n’a pas reculé, il n’a pas cherché à dégager sa main de la mienne. Le feu ne pourrait pas être plus vert. Alors je franchis la faible distance qu’il restait entre nos lèvres pour l’embrasser. Il ne faut pas longtemps pour que nos langues se trouvent. Je frisonne légèrement. C’est bon. Je le trouve doux, prudent. Je me pose pas vraiment la question de savoir si c’est la première fois qu’il embrasse un mec ou pas, même si c’est vrai que je le sens toujours un peu mal à l’aise. Je me presse un peu contre lui, lâche sa main pour passer mes bras dans son dos et l’attirer contre moi.

Il y a un moment de flottement pendant qu’on reprend nos souffles, mon regard qui replonge dans le sien. Une seconde plus tard, il recommence à m’embrasser. Je passe une main sous son t-shirt pour caresser sa peau au niveau de ses reins. Je recule vers le lit et je l’attire avec moi, multipliant les baisers, la respiration déjà chaotique. J’ai l’impression d’avoir la peau en feu, j’ai tellement envie. Je le lâche, me recule juste le temps d’enlever mon t-shirt, reviens vers lui pour l’embrasser dans le cou. J’attrape les bords de son t-shirt pour le lui enlever mais je m’arrête. Je suis assez en contact avec son corps pour sentir qu’il est toujours tendu, y a quelque chose qui cloche. C’est pas aussi fluide que d’habitude, cette histoire. Je m’arrête, donc, mais je ne le lâche pas pour autant. « J’ai l’impression d’aller trop vite pour toi... Ça va ? » Aveuglé par le désir et les hormones, je me suis un peu emballé. Si j’additionne deux et deux, y a pourtant une question évidente que j’ai oubliée de poser : « T’as déjà fait ça... right ? » Rien n’est moins sûr, en vérité. Oui, il embrasse bien – d’ailleurs j’ai déjà hâte de recommencer – mais s’il avait l’habitude, il se serait sûrement jeté sur moi dès la porte fermée. Something feels off.

Danny passe ses bras autour de toi et tu le laisses faire parce que tu as autant envie que lui de ce rapprochement. Vos lèvres c’est bien, mais il y a tout le reste de votre corps de disponible. Tu le regardes un instant quand tu t’es détaché pour respirer et tu cherches pas encore à le toucher. Tu retournes simplement l’embrasser sans le repousser du tout. Sauf que Danny a l’air de vouloir plus que ça, alors que tu te perds dans le baiser, il passe sa main sous ton tshirt et tu frissonnes grave à ce contact. T’as sûrement un petit moment où tu l’embrasses plus trop, focalisé sur sa main sur toi. Il te tire vers le lit et tu le suis, reprenant tes baisers sur ses lèvres. il se détache pour enlever son tshirt et là tu sens que ça va vite. Tu sais pas trop si t’es chaud pour coucher avec lui mais t’oublies ces questions quand il vient t’embrasser dans le cou. Dieu que c’est bon. Tu fermes les yeux et t’essaies de profiter du moment. T’essaies oui. Parce qu’une partie de toi se dit que ce mec veut baiser avec toi et tu sais pas trop si c’est aussi ton cas. Dans tous les cas Danny capte qu’un truc va pas parce qu’il s’arrête et dit les mots justes.

« Ca va… Mais ouais… Ca va un peu vite. »

Il demande si t’as déjà couché avec quelqu’un. Avec un mec clairement jamais. Mais avec une fille… En fait non plus. T’as déjà fait des trucs avec une fille. Pas mal de trucs, mais jamais l’acte en lui même. Tu te mords la lèvre en le regardant et ton silence répond pour toi.

« Ca dépend ce que tu veux dire par ‘ça’. »

Tu te mordilles la lèvre et t’élabores.

« Ouais en fait non j’ai jamais été jusqu’au bout… »

Encore moins avec un mec, mais tu ne le précise pas. Tu te sens assez nul et inexpérimenté comme ça. Tu oses pas faire de remarques supplémentaire là dessus. Tes yeux se perdent quand même sur Danny et plus particulièrement son torse. Assis sur le lit, tu le regardes et puis tu te penches de nouveau vers lui pour reprendre ses lèvres espérant qu’il ne fera pas de remarque supplémentaire sur ton manque d’expérience sexuelle.

Ta main s’aventure sur son torse et tu commences enfin à le toucher. T’en tremble même un petit peu sous coup de l’émotion.