J’étais dealer plus jeune, après, je suis devenue encaisseur. Le type qui vient te voir quand tu as une dette et que tu ne la paies pas. J’ai cassé quelques gueules jusqu’à cogner la mauvaise personne. Du coup, j’ai plongé pour racket avec coups et blessures, violence et association de malfaiteurs… Répondis-je sans honte. J’ai dérapé très jeune, comme beaucoup dans les cités de ce type. Sans savoir si elle me regarde, je lève le pouce en l’air. Merci pour le “tu” !

Lorsque je note l’ironie de la situation, elle en fait ressortir une autre qui, selon moi, ne tient pas la route. Une angoisse d’étudiante.
Avec mon casier, ils vont surtout penser que c’est moi le responsable… Sauf si notre ravisseur se fait d’abord trouer par les flics, auquel cas, on sera tous les deux considérés comme victimes. Puis, franchement, s’ils ont le choix, ils préféreront me remettre au trou moi plutôt que toi.

J’entends ensuite le bruit de fermetures éclaires et tourne de nouveau la tête pour la voir enlever les manches de sa robe. Elle suggère que le tortionnaire pourrait ne pas apprécier que l’on échange durant la nuit et, je hoche la tête. T’as raison… J’espère que ça va aller pour toi…

De nouveau, le silence envahi la pièce. Elle finit par le briser en revenant sur cette histoire de repas. On n’a aucune idée de ce qu’il nous réserve et son idée de se rationner est loin d’être débile.

Encore faut-il que la bouffe ne soit pas plus dangereuse qu’autre chose et qu’il ne prenne pas la mouche si on fait des réserves, mais oui, c’est une idée… Putain ! On est cons !
Un truc vient de me revenir en tête avec une violence prodigieuse.
Laisse tomber, on fait des plans à voix haute depuis tout à l’heure, mais il y a des micros… J’viens de me rappeler qu’il a répondu à ma question tout à l’heure… Écoute, on verra déjà demain comment ça s’passe…On avisera en fonction…

La température semble être maintenant stable et je commence déjà à suer.

Un encaisseur donc, c’est pas le genre de racaille que l’on trouve en bas de l’échelle. Il a dû en fracasser des crânes pour avoir autant de cicatrice sur le corps mais au moins il a l'honnêteté de ne pas se cacher derrière un mensonge, ce que j’apprécie.

Au moins si on tombe nez à nez avec notre kidnappeur, je sais qu’il pourra, lui, rentrer dans le lard. J’écoute alors ses paroles qui me rassurent quelque peu et qui le rendent coupable par défaut. Je lui dis donc en le taquinant : “Je suis sauvée alors !”

En tous c’est certain que de faire des plans à voix haute n’est pas la bonne solution au vue du fait qu’il nous espionne. Alors je lui rétorque simplement : “Oui… Bonne nuit Jordan.”

Inutile de continuer à parler sans raison, la nuit risque d’être difficile pour moi, mais au moins, la température a cessé d’augmenter, je devrais avoir chaud mais ce sera supportable.

Une bonne heure plus tard, je me lève pour aller boire de l’eau au robinet, la chaleur est insupportable. Je ne sais pas si Jordan dort mais pour ma part j’ai l’impression d’être en plein été. Je rêve d’un ventilo, ou de la climatisation. Je m'efforce de ne pas le regarder afin de maintenir son intimité intacte et me boit une bonne rasade à même le robinet. Je retourne ensuite me coucher après avoir mis de l’eau sur le visage et sur la robe. Je suis trempé mais au moins je pourrais sécher pendant la nuit.

Une fois au sol, je dégouline complètement, mais je sens déjà que je vais mieux m’endormir ainsi. Il ne faudra pas longtemps pour moi pour m’endormir, je me met alors à cauchemarder je vois des choix étranges se poser devant moi et de provoquer la mort de jordan. Je sursaute au milieu de la nuit. Je suis encore en sueur, j’ai un mal de dos horrible, quel idée j’ai eu de ne pas prendre l’autre option. Je n’ai pas la notion de l’heure qu’il est mais une chose est sur, je passe une très mauvaise nuit, et ce n’est pas prêt de s'arrêter. Un bruit d’alarme se met à sonner dans la pièce, une lumière rouge tourne comme si on venait de cambrioler quelque chose, de quoi réveiller le pauvre Jordan en sursaut s’il a réussi à trouver le sommeil. Je fixe l’horloge, 4h30 du matin , voilà tout ce qu’il nous a donné comme sommeil, l’enfoiré.

-Sujet 23 et 24, bonjour, Comme vous le savez l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt !

Un bruit se fait entendre et deux plateaux repas descendent par le monte plat. Il a tenu sa promesse. Au menu, oeuf et bacon pour nous deux, de quoi nous engraisser avant de mourir.

- Je vous souhaite un bon appétit, Oh une dernière chose, l’un des plateaux est empoisonné et l’autre totalement sain. Vous avez ma parole. Vous avez jusqu’à midi pour finir l’un des deux plats, passé ce délais, je vous couperais l’aération. Je n’aime pas que l’on gâche de la nourriture saine, vous comprendrez, j’en suis certain.

Je regarde l’horloge, et me dit que le compte à rebours de 7h30 est lancé, l’un de nous va devoir tirer à pile ou face avant de se lancer dans la dégustation de ce potentiel plat empoisonné… L’enfoiré, nos doutes se sont justifiés, il nous a sûrement entendu parler rationnement !

Je n’ai toujours pas regardé Jordan depuis que l’éclairage s’est allumé. J’attends qu’il m’informe qu’il s’est rhabillé… Je lui dois bien ça...

Lorsqu’elle lance, taquine, qu’elle est sauvée parce que je ferais un meilleur coupable qu’elle, je ne peux pas retenir un petit rire. Il est court, mais bel et bien présent. Bon, on obtient rarement mieux de moi, je ne suis pas un rieur de base. J’ai plutôt tendance à tirer la tronche.

Bonne nuit Irène… Répondis-je après avoir fait remarquer que l’autre nous entendait probablement.

J’ai les yeux clos et, mentalement, j’essaye de lister les options dont on dispose. Malheureusement, elles sont minces, car, à part faire ce qu’il nous dit, nous sommes pour l’heure très limités.
Je l’entends qui se lève et va au robinet. Je crève de chaud alors que je suis nue, la pauvre doit sacrément morfler. Elle tente de se rafraichir et je n’ai aucune solution à lui proposer, pourtant j’aimerais.
J’ai malgré tout fini par m’endormir, succinctement du moins, car une alarme me réveille en sursaut alors que la pièce est plongée dans une vive lumière rouge tournoyante. J’ai l’impression d’être dans un foutu sous-marin.
L’horloge murale indique 4h30 et je grogne.

La sirène s’arrête et la lumière rouge laisse place à la lumière blanche qui me vrille instantanément les yeux. La voix s’élève pour nous saluer, rappelant que l’avenir est à ceux qui se lèvent tôt. Je n’arrive pas à cerner son petit jeu, me contentant de me redresser sans prêter attention au fait que je suis à poil. Un regard vers Irène m’informe qu’elle est déjà debout elle aussi. Le monte-charge donne de la voix et, conformément à l’annonce, deux plateaux font leur apparition. J’enfile mon futal tandis que j’entends le prochain piège.

Tu peux te tourner Irène… J’ai mon pantalon. Puis même, j’m’en fous que tu m’vois. Annonçais-je. Au moins, c’est dit, elle fait ce qu’elle veut de l’information, mais je ne veux pas qu’elle se sente mal à l’aise à cause du risque de voir mon cul.

J’approche du passe-plat et regarde les deux plateaux avec méfiance. Putain ! Il pourrait préciser au moins si c’est un poison mortel ou juste un truc qui file la chiasse !

Attends ! Il a dit que l’un des plateaux était empoisonné…Il parle de l’objet ou de son contenu ? Peut-être qu’il suffit de ne toucher aucun des plateaux avant de toucher la bouffe ? Lançais-je en suggestion avant de me raviser. Non, c’est débile et il ne l’est pas… Qu’est-ce que tu en penses toi ? Demandais-je à Irène. J’ai toujours été une brèle en énigme et j’y entrave que dale aux poisons.

Je fixe les deux plateaux après avoir jeté un regard au torse de Jordan, j’ai sa permission après tout, parbleu qu’il est bien musclé. Concentre toi Mélanie ! Concentre-toi, il y a forcément une solution à cette énigme et s’il nous donne autant de temps pour manger un petit déjeuner qui se mange chaud, c’est qu’il y a un lien…

“A mon avis c’est la nourriture qui est empoisonné, il a déjà tué un homme, il va recommencer si on ne fait pas attention. Il a d’ailleurs précisé que l’on devait finir un seul plateau, et qu’il aimait pas que l’on gâche une nourriture saine…L’option de mélanger les deux plats est donc impossible car on gâcherait la nourriture dite saine… Mmmh…”

Je tourne autour de l'assiette les regarde dans tous les sens, j’ai l’impression qu’ils sont vraiment identiques.

“J’ai cru voir une émission de survie où il parlait de nourriture toxique comme les baies. La technique pour vérifier si un fruit est toxique est de frotter la nourriture sur l’avant bras au niveau des veines et d’attendre pour voir si le corps a une allergie naturelle. Ensuite on tapote avec nos lèvres dessus uniquement pour voir si cela pique et ensuite seulement on mange.”

Je me saisis d’un bacon situé dans le plateau de droite et le frotte sur mon bras droit, je fais de même avec un bacon du plateau gauche mais cette fois-ci je frotte mon bras gauche.

“On a du temps devant nous, beaucoup de temps pour résoudre cette énigme, alors attendons de voir si l’un de mes bras se colore. A mon avis on sera vite fixé ! Surtout si le produit est terriblement toxique.”

Je suis tellement sûre de moi que je commence à avoir des picotements sur mes deux bras, mais mon corps ne se colore pas encore. Il réagit par démangeaison maladive, vous savez, un peu comme quand on parle d’avoir des poux, instinctivement on se met à se gratter sans raison. Et bien là j’ai la même sensation, mais je me retiens pour ne pas détruire l’expérience menée.

“Faut que tu me parles que tu me fasses penser à autre chose, raconte moi un truc n’importe quoi, sinon je vais me gratter toute la matinée et j’ai peur de fausser les résultats en transmettant la toxine d’un bras à un autre. Parle moi de tout ce que tu veux, n’importe quoi, faut juste que je pense à tout sauf me gratter.”

Je l’observe d’un regard concentré alors qu’elle me partage son raisonnement à voix haute. Tout est parfaitement logique, mélanger la nourriture saine avec celle qui est empoisonnée ne nous mènera à rien de bon, c’est une évidence.
Elle tourne autour des plateaux, les observe tout en m’expliquant qu’elle a vu une émission qui expliquait comment reconnaître une plante empoisonnée. Je la regarde se frotter du bacon sur un bras, annonçant qu’en théorie, le poison devrait faire réagir sa peau. Ceci fait, elle recommence l’opération avec la tranche de l’autre assiette sur son autre bras.

Ok, je te fais confiance sur ce coup-là… Dis-je, pensif.

On se retrouve alors plongé dans le silence, une fois de plus et, rapidement, je la vois qui se gratte des deux côtés. Pour ma part, je ne sens rien et fronce les sourcils. Alors, elle se décide à me demander de lui parler de n’importe quoi. Visiblement, son cerveau, conscient de la présence de poison, lui envoie le signal des deux côtés.

Euh… ! Bafouillais-je avant de ramasser l’un des deux plateaux. Je le pose sur la table avant de frotter de l’œuf sur mon avant-bras. Je me tourne alors vers elle.

Je préfère séparer les deux repas… Ca me ferait chier qu’un de tes bras réagisse, mais qu’on ne se souvienne plus de quelle assiette il s’agit… Comme ça, si ta peau à des rougeurs et pas la mienne, on sera sûr de notre coup. Même si tu contamines ton expérience...

Cela ne règle pas son problème et je me gratte la tête avant de lui poser la première question qui me vient en tête pour la faire parler.
T’as un mec ? Quelqu’un ?

Je le vois me donner un coup de main avec mon idée, il se badigeonne d'œuf, ce qui est pas bête car si cela se trouve le bacon des deux plats n'est pas contaminé mais l'œuf oui. Puis, alors que je lui demande de me distraire, il me pose une question des plus ordinaire mais à laquelle je ne m'attendais pas dans la situation actuelle. Est ce que je lui plais pour demander une tel chose ?
Je le fixe un instant comme s'il venait de toucher un point sensible mais je lui dois l'honnêteté dont il m'a fait part depuis le début. Comme le fait de me dire qu'il est un ancien criminel. Alors j'avale ma rancune passé qui n'a rien à voir avec Jordan et lui explique :

" non… avec mon ex…on est restés six ans ensemble et puis mon père est mort, j'ai commencé à partir en vrille. Il a fini par me le reprocher et il m'a quitté y a de cela trois mois. Cela ne m'a pas aidé bien au contraire, je me suis encore plus mis à faire la fête pour tenter d'oublier ma réalité … "

Je baisse les yeux, je m'en veux et dans ce genre de moment où je me mets à réaliser mes erreurs, je désire ardemment fumer ou boire.

Je mords ma lèvre inférieure pour calmer cette envie irrépressible de fumer.
Jordan aura réussi à me faire oublier l'épreuve un court instant félicitations à lui.

Soudainement je ressens que mon bras droit picote pour de vrai, je tends alors mes avants bras et la différence entre les deux est claire. Il s'agissait de l'assiette de droite, celle que Jordan a prise pour badigeonner son bras d'œuf.

"Si toi aussi tu te met à rougir cela prouvera que j'ai raison."

Je vais directement au lavabo et me lave l'avant bras qui pique, inutile de subir ces démangeaisons plus longtemps.

Tout en me l'avant je lui rend la monnaie de sa pièce…

"Et toi ? Célibataire ?"

Elle me jette un drôle de regard après que j'eus posé ma question, mais, après-tout, c’est elle qui voulait que je lui parle de “tout ou n’importe quoi”... Alors, je ne suis pas allé chercher l’inspiration bien loin.
Elle m’explique que son mec s’est barré depuis environ trois mois. Tout remonte à la mort de son paternel qui l’aurait fait déraper et le type, à la longue, en a eu marre et a fait sa valise. La petite n’a pas eu une vie facile non plus et j’imagine sans peine le résultat. Chagrin et milieu étudiant, elle devait probablement enchainer les fiestas avec alcool à gogo, peut-être même quelques joints si ce n’est plus.

Durant tout son récit, je l’observais. La veille, je n’avais pas eu l’occasion de prendre le temps de voir à quoi elle ressemblait, alors je me rattrapais maintenant.
Sûrement un peu plus jeune que moi, elle était super mignonne. Mince et menue, des formes plutôt discrètes, c’est certain, on est loin des opulentes poitrines qui foisonnent sur TikTok et de la mode du 100% silicone, mais j’aime bien…
En vérité, je la trouve même canon dans cette petite robe sombre.

Merde… Désolé pour ton vieux... Dis-je en hochant la tête, essayant de me montrer compatissant. J’allais ajouter quelque chose, mais elle baisse brusquement les yeux sur l’un de ses bras. Notre expérience étant encore fraiche, je repère que c’est le bras qui correspond au plateau que j’ai testé aussi. Il est rougit et paraît la démanger bien comme il faut. A peine me dit-elle que si j’ai la même réaction, c’est qu’elle avait raison que je vois ma peau prendre une légère teinte violacée.

Ouai, ben t’as raison ! Grognais-je alors qu’elle se rince à grandes eaux. Je récupère le plateau sain dans le passe-plat et y dépose celui qui est foireux avant de laisser le petit dèj sur le lit. Je m’approche ensuite pour attendre de pouvoir me rincer à mon tour et elle en profite pour me retourner la politesse de ma question.

Moi ? Célib’, ouaip ! Avant, j’étais trop con pour intéresser les gonzesses. J’ai bien eu quelques flirtes, mais rien de sérieux. Là, depuis que je suis sorti du séchoir, c’est comme pour les jobs, j’ai le tampon “voyou” sur le front alors, je fais fuir tout le monde… Cela dit, je n'ai pas spécialement cherché. Puis, faut pas croire les conneries sur les cicatrices hein ! Ca n’attire jamais personne !

A mon tour, je lave mon avant-bras, le récurrent au mieux pour faire disparaitre la moindre molécule de poison. Une fois bien propre, je me tourne vers ma “coloc” et lui asperge la tronche avant de me bidonner.

Jordan me devance pour mettre le mauvais plat dans le lève plateau et pendant que je me frotte l’avant bras, il se met à répondre à ma question sur son célibat. Lui faisant alors dos, je réagis à sa phrase “Avant j’étais trop con pour intéresser les gonzelles” de la plus maladroite des façons qui soit. Le souci, c’est qu’il ne voit pas mon visage, il ne peut donc pas se douter un seul instant que je plaisante alors que je rétorque de façon assez froide.

“Pourquoi ? c’est plus le cas maintenant ?”

Un sourire aurait suffit à rendre cette phrase comique, seulement voilà, ma froideur de l’instant avec mon sourire caché  qui n’est que pour le mur provoquera forcément  un énorme malaise. Il est évident que je vais le vexer pour ce que je viens de dire, mais vu que je souris, je n’en ai alors pas véritablement conscience, je suis joviale dans mon état d'esprit mais pas dans mon comportement. Un quiproquo va naître dans son esprit, c’est certain, mais le pire, c’est qu’il va naître également dans celui du psychopathe qui nous observe.  

Jordan n’aura pourtant pas le temps d’avaler la pilule que je venais de lancer par erreur ou même rétorquer quoi que ce soit car le haut parleur se met à grésiller juste après ma réplique piquante. On dirait que nos conversations lui plaisent et il compte bien s’en délecter.

“Sujet 24, voilà tout à fait le genre de comportement que les féministes ont provoqué avec leur droit des femmes dans notre société en déclin, par chance, ici, cette société n’a plus lieu d’être, on prône le patriarcat et je vais vous aider à ne pas encaisser ces piques désobligeante. Nous allons ensemble lui rappeler qui commande ici. Asseyez vous sur le lit.”

Je me retourne soudainement et répond au haut-parleur : “ Mais… je ne lui lançais pas la moindre piques !?” Dis-je sur un ton d’innocence qui ne convaincra pas le malade mental qui nous observe.

“Sujet 23 ! Taisez vous, retirez votre culotte et allongez vous sur les genoux du sujet 24 ! Celui- ci va vous administrer une fessée digne de ce nom !  Il ne devra cesser sa correction que quand votre fesse sera visiblement rouge vif proche de la saigner et vos yeux inondés de larmes !”

Je fixe alors Jordan d’un regard paniqué, je ne veux pas subir ça et l’appel à l’aide dans mes yeux est explicite. Seulement voilà, le déglingo du cerveau ne compte pas laisser le choix à Jordan.

“Bien entendu, il est évident que dans notre société patriarcale il ne doit pas y avoir de tarlouze ou de faible d’esprit, n’est ce pas Sujet 24 ? Ainsi, ne m’obligez pas à vous menacer, c’est dans votre intérêt, et dans le sien également de remettre en place notre vieille civilisation prospère. Allez ! Il est temps qu'elle reprenne sa place dans la société. N’est ce pas ?”

Je serre le poing de colère, je vois Jordan dos au mur et me demande comment il va réagir face à cette obligation du psychopathe. Moi j’ai du tuer un homme de sang froid hier par sa faute, est ce que Jordan risquerait sa vie pour moi ? Aura t’il plus de courage que je n’en ai eu, Les conséquences sur lui pourrait être terrible s’il refuse…

Pour l’heure je reste totalement stoïque et attends de voir s’il s’assoit sur le lit comme il vient de le lui demander.

Lorsque j’entame en disant qu’avant j’étais trop débile pour intéresser les nanas, Irène me renvoie une pique bien sentie. Comme je suis dans son dos, je ne suis pas certain de l’objectif qu’elle avait. Plaisanter maladroitement ? Ou bien me casser gratuitement ? Puisque, jusqu’à présent, elle ne s’était pas montrée désobligeante envers moi, je penchais plutôt pour la première option mais je comptais tout de même lui demander confirmation.
Toujours est-il qu’en lui expliquant que, depuis ma sortie du trou, essayer de séduire n’était pas simple, je répondais plus ou moins à se pique.

Je me lave donc le bras à mon tour avant de lui asperger la figure, histoire de me « venger » de cette plaisanterie et de me marrer un peu…
Sauf que je ne suis pas le seul à avoir envie de rire.

Notre hôte, visiblement réfractaire à l’égalité hommes/femmes, semble particulièrement désapprouver la petite réplique de la jeune femme, me prenant directement pour témoin. Il finit par m’ordonner de m’asseoir sur le lit et je fronce les sourcils. Irène, visiblement paniquée, ne réalise pas ce qu’elle entend. Elle ne semblait pas avoir percuté de la pique qu’elle m’avait envoyé, ce qui me confortait dans mon choix. Elle n’avait pas cherché à me vexer, je ne me vexerai donc pas.
En réponse à son regard paniqué, je lui fais un signe d’apaisement. Attendons d’en savoir plus.

La voix s’élève alors de nouveau, ordonnant à la demoiselle de se débarrasser de son sous-vêtement pour recevoir une correction de ma part. Je fronce plus encore les sourcils alors que j’entends que je dois la corriger d’une façon aussi violente et humiliante pour une vanne que je n’ai même pas mal pris.
L’espace d’une seconde, j’envisage de protester mais, évidemment, M’sieur Toctoc à déjà prévu de me faire payer ma « faiblesse » si je venais à refuser. Alors, je sers les poings, je crispe la mâchoire… Chaque parade que j’envisage, j’imagine immédiatement une réaction de la part de notre sadique voyeur malade.

Putain…. !

Je me dirige vers la pauvre Irène qui semble tétanisée et me penche à son oreille. « Désolé, j’ai peur que, si je ne le fais pas, il me fasse pire ou me demande de te frapper avec n’importe quel objet de la pièce… » Murmurais-je aussi bas que possible.
Je lui prends alors la main doucement pour nous diriger vers le lit avant de m’y asseoir, poussant le plateau le plus loin possible.

Aller ! Ordonnais-je à voix haute, tout en lançant à la nana un regard mêlant dégout et horreur.

La jovialité de l’eau envoyait au visage aura été de courte durée effectivement, à la place, on avait droit à un moment des plus horribles pour une femme. Bien au-delà de la douleur physique, je devais accepter la douleur mentale de me sentir rétrograder à rien de plus qu’une moins que rien qui n’a rien le droit de dire et qui doit en permanence se taire au risque d’en subir les conséquences.

Jordan se lève et se rapproche pour me parler et il m'informe de sa décision de me faire subir cet acte horrible. Je comprends, il n’a pas réellement le choix, on le sait bien tous les deux.

J’avale ma salive, je dois accepter ce moment, trouver le courage d’avaler ma colère comme dans la série à succès “la servante écarlate.” J’espère qu’il ne fera pas de moi tout ce que l’on peut voir là dedans. Il faut que je sois docile afin de ne pas m’attirer plus de foudre car maintenant, je le sais, le moindre mot de travers sera utilisé contre nous.

Une part de moi lui en veut malgré que je sais que l’on lui force la main. En parlant de main, il prend la mienne et me guide vers le lit pour que ce moment se termine le plus vite possible

Jordan m’ordonne alors de faire ce qui doit être fait, sur un ton que je n’apprécie pas du tout. Je me demande s’il veut donner le change où s’il y prend du plaisir mais une chose est sûr, j’aurais préféré qu’il ne me force pas la main verbalement. Je cherche à nouveau ses yeux, et il semble aussi dégoûté que moi. Je suis alors perdu, je ne sais pas si je dois lui montrer mon courage ou même le rassurer que je ne lui en veux pas du tout pour ce qui s'apprête à faire ?

Je retire ma culotte, la faisant glisser le long de ma robe, et je m’installe sur ces genoux comme il m’a été demandé de faire en femme servile que je dois être.

Je me positionne à recevoir ma correction, même mon père ne m’a jamais infligé une telle réprimande. Pas même une fois avec mon ex, dans un jeu sadomasochiste. Ce sera vraiment la première fois, et en plus cela ne doit pas m'être agréable.

Je tourne ma tête vers Jordan un court instant et lui dit : “Je… je suis prête…” Puis je serre les dents et me crispe sur ses jambes. Mes ongles sont déjà plantés sur le matelas, prêts à encaisser la douleur.

Bordel, mais ce sera quoi la suite de ce programme ? Combien de temps on va devoir subir cela ?