Harry you're a wizard!

Lui, n'avait pas eu de gros barbu pour venir le lui dire. Cette série de film le faisait parfois rêver, parfois bien rire tellement ça ne peignait pas le réel tableau de sa catégorie bien à lui. Il n'avait pas de bout de bâton, il ne volait pas sur un balais (il avait bien essayé dans sa jeunesse, mais avait fini par se casser un bras plus qu'autre chose le pauvre) et même si, il avait le vertige donc c'était préférable qu'il reste sur sa planche. Plus de risque de se blesser, mais moins de perdre connaissance ou d'avoir de violent maux de coeurs. C'est bien parce qu'il était quand même un brin maladroit parfois, que c'était spécifié. Il n'était pas non plus le genre de Gandalf, à vouloir sauver le monde ou les personnes de petites tailles. Il avait un style bien à lui, sa manière d'exploiter son talent caché du monde des mortels (lui aussi en était un, mais il aimait bien les appeler ainsi, que voulez-vous). Une petit troll avec des bonnes comme des mauvaises idées.

Surtout mauvaise, lorsqu'il s'emmerdait royalement. Il ne fallait pas se trouver dans son chemin, ou son champ de vision. Les humains ça va, ça avait des pattes pour le fuir. Mais les bâtiments n'avaient pas cette chance, malheureusement. Qui n'avait pas un jour rêvé d'être James Bond, et entrer par infraction dans le grand et majestueux château de la reine et de ses petits princes et princesses. En fait son cerveau virait carrément complètement dingue quand il avait une envie particulièrement si peu brillante. William Bond. Il venait de se rebaptiser. Il avait envie de visiter, de foutre un peu la merde aussi sur les bords.

Bon c'était peut-être pas faisable pour un homme ordinaire mais, quand on avait du talent hors du commun, on n'était plus un homme comme les autres. Pas par la grande porte non, mais plutôt dans les petits coins moins surveillés, parce que carrément, si quelqu'un passait par là, il méritait sa visite gratuite dans le château. Il ferait son entrée, dans le grand jardin sans fin, s'aidant en faisant sa place entre deux barreaux, prenant la peine de les replacer comme ils étaient avant la transformation brusque de maître soudure. It was just a magic trick. Il n'avait pas réellement son kit de soudure, sa rallonge, son casque et son marteau pour courber le tout. Bref.

Un vrai kid trop heureux de son mauvais coup. Ignorant que les barreaux qu'il venait de défaire, ben peut-être qu'il se trouverais derrière d'autres avec une toute autre signification. Genre, la prison quoi.

Une visite calme? Jamais, pas aujourd'hui. Quelque chose semblait se produire, y'avais une tonne de mouvement. Il ne réalisa que là le merdier dans lequel il venait de se mettre les pieds en voyant la petite foule de gens bien habillés se diriger vers lui et s'exclamer un premier "AH!" mais vite suivit d'un "Vous voilà enfin! You're late! " Pas très content. Ah ben merde, dans quel merdier venait-il de se foutre. "I euh... " "Pas le temps de discuter, on vous attends. " Re merdre. Triple merde. Voir infini de merde. "My name's Karma I suppose... " Dit à voix haute, pour lui et ses idées stupide, et ce fait qu'il en payait le prix. " Well that's an original name I suppose, nice to meet you. " " No I mean- " " Tu-Tu, no talking."

On l'avait amené dans un endroit bien précis, on avait prit ses mesures, on lui avait donné un habit. Et il n'avait toujours aucune idée de ce qu'il pouvait bien foutre ici. Oh well... William Bond indeed. Il était habillé pas mal chic, ça commençait à lui plaire. Peut-être avait-il prit la peau d'une personne importante. Qui sait. Il se faisait carrément des histoires, bien vite revenu à la réalité en se recevant des coups à quelques endroits sur son corps pour cause de se faire dire qu'il avait une posture terrible, et qu'il devait toujours être impeccable devant la royauté. Okay. Well. Sorry about that I suppose?" I'm sorry but what am I gonna do ? " " First, presentation, then, training, obviously. " " Okay... "

Ah. La grasse matinée. Ce moment où le soleil perce entre les rideaux, nous baigne de ses rayons dorés, et que nos paupières frémissent avant de s'entrouvrir sur un petit grognement satisfait, avant de se refermer paisiblement afin de s'accorder quelques minutes de plus. Ou heures. Parce qu'il est si bon de se réveiller, et de savoir que rien ne nous attend. Pas de boulot, pas de cours, pas de rendez-vous si important qu'il mérite d'avoir sa place avant l'heure du dîner, avant l'heure raisonnable pour vivre. Il est si bon de refermer les yeux et se rendormir avec ce si délicat, si agréable sentiment que rien ne nous presse, que nous avons tout le temps du monde pour paresser à loisir. Ceci est un premier bref aperçu de la vie de palace de Seth. Lorsqu'il estime enfin qu'il est l'heure de se lever, c'est une bonne douche qui suit afin d'achever le réveil. Parfois froide pour une dose d'énergie, le plus souvent chaude pour baigner un peu plus dans le confort avant d'affronter le monde.

Ce monde, Seth l'a à sa merci. La paresse matinale ne dissimule en rien un besoin de se soustraire à la vie sociale, elle ne reflète que la personnalité d'un homme orienté vers le plaisir et la satisfaction de vie, dans l'optique de ne jamais se faire chier plus que nécessaire. C'est aussi la vision du monde d'un homme de la royauté, dont les parents sont plein aux as et adorent avoir leur petit poussin à la maison, qu'importe l'âge qu'il peut bien avoir. Adorent, du moins quand il n'est pas la cause de leurs malaises cardiaques par un énième scandale, ou la source de leur déception devant son incapacité à garder une relation amoureuse stable pour plus de deux semaines.

On remarque tout de suite quel genre de personne est Seth lorsque l'on observe son aptitude à ne suivre les règles et coutumes que lorsqu'il l'entend, c'est-à-dire peu souvent. On remarque tout de suite en voyant tous les valets et ses parents élégamment  vêtus, et qu'on le voit arriver dans une paire de jeans épousant bien ses fesses, et un t-shirt flirtant tout autant avec les définitions de son corps. Prince ? Ou le classique one night que l'on rencontre dans un bar, qui vous paie un verre et vous offre une bonne nuit, mais égare malencontreusement votre numéro. Seth, le prince qui semble bien se diriger vers une interruption de sa lignée de sang et ne semble aucunement dérangé par cette perspective. Dans le pire des cas, il serait un jour le dernier roi, et tout le monde se souviendrait de lui, pour le meilleur comme pour le pire.

Un matin bien comme les autres, tranquille pour Seth. Un tour en cuisine pour récupérer une brioche à la cannelle, qu'il se permettait de manger en arpentant les couloirs pour sa petite promenade usuelle dans le château en quête de signes de vie, de ces gens qui déjà avaient bien entamé leur journée alors que la sienne était encore toute jeune et friguante. Quelque chose de nouveau, cette fois, s'était dressé sur son chemin et avait dérogé à l'ordre habituelle des choses. Une nouvelle tête, dans son habit de pingouin élégant, et même s'il ne retenait les noms que d'à peine quelques domestiques à leur service, il se souvenait des visages, il se souvenait de l'aura, de l'odeur, et celui-là, il lui était inconnu. Curiosité piquée, il s'approcha tout simplement, tout sourire, plaçant un baiser sur la joue de l'une des dames dans tout son charme habituel, et s'enquit de l'identité de l'être qui se tenait devant lui, l'air visiblement dépassé par la situation. « Another one ? My parents really are getting old if they can't do anything for themselves, really »

William se perdit rapidement dans son monde de possibilités. Il n'avait toujours pas la moindre idée de ce qui pouvait bien se produire, la réponse donné ne lui donnant pas plus d'indice. La présentation, ouais bon, okay? Mais avec le village qui pouvait bien habiter ça pourrait être n'importe qui hein. Il ne connaissait pas vraiment les types d'emplois qui pouvaient bien s'appliquer dans le domaine du service de la reine, mais il se doutait bien que la liste devait être très longue. Déjà, il pouvait barrer de son esprit tout ce qui pouvait être salissant. Comme la peinture, ou ce genre de travaux. Il imaginait mal les pingouins faire ce genre de boulot.

Mais alors, il y avait aussi le training à prendre en considération. Qu'est-ce qui pouvait bien demander un truc pareil. Au bout du compte, il était peut-être un peu trop prit dans ses émotions pour penser correctement et parvenir à des idées simples et logiques. Son coeur palpitait à tout rompre sous le stress et l'inconnu. Il avait quand même chaud mine de rien, et devait trouver un moyen de se calmer.

Boom, une distraction qui se présente. Alias un humain qui dans sa tête devait être le type qui allait peut-être l’entraîner qui sait ? C'était peut-être que ça, au final, la fameuse présentation et tout le tralala. Parce que non, il n'avait pas le moindrement écouté les dires de l'homme. Trop prit dans sa bulle. Bref, autant faire les présentations quoi. S'il avait cru être dans la merde, là, ça serait certainement pire. Il l'avait fait à la Will, à avancer et tendre la main " Hey man nice to meet you! " Le silence de mort, les airs outrés sur le visage des autres. Comme s'il venait d'appuyer sur le bouton qui ferait exploser toutes les bombes nucléaires du monde. " What....? " "You are talking to the Prince! This is an unacceptable behavior to have! Il venait à peine d'être habillé qu'on allait le foutre dehors. Crap. " Okay... SO... No shaking hands...? " "Of course not!" Well, le pingouin en plus d'être outré devait le détester. Déjà, en même pas dix minutes.

Le nouveau jouet de maman la reine ne semblait aucunement à sa place dans cet environnement du genre plutôt coincé, entouré d'autres pingouins à l'allure beaucoup plus stricte et professionnelle, alors que lui ne savait clairement pas du tout ce qu'il faisait là. À son approche, il s'était animé d'une énergie agréable à voir, qui faisait bien changement de l'atmosphère usuelle de la place. Seth ne s'était point offusqué de l'approche, avait plutôt tendu la main et l'avait serrée chaleureusement malgré le silence quasi oppressant, tapotant un peu l'épaule de l'homme dans un geste tout à fait amical. « Nice to meet you too! Such a nice sight, someone who's not as constipated as the others »

Le commentaire créa presque autant de réaction que le geste de William ne l'avait fait. Apparemment qu'ils s'obstinaient encore à toute cette démonstration de politesse barbante et exagérée à son égard, alors que lui-même n'en demandait clairement pas tant, et n'agissait en rien comme le prince qu'il était. Plutôt que de s'accomoder à la situation, ils continuaient, après toutes ces années, à y voir un affront à son propre sang, à son héritage et à ses ancêtres. Comme si la royauté impliquait un ennui mortel et quelques balais automatiquement insérés dans l'arrière-train. Non, c'était une vision complètement ridicule qu'il n'adoptait aucunement, et il n'avait que faire de ce que ces petits pingouins pensaient de lui. Il avait après tout le pouvoir de tous les renvoyer s'Il le voulait, une petite explication à maman et le tour serait joué, sa parole contre la leur, le lien du sang contre les domestiques ...

C'est son rire qui répondit à l'échance qui s'ensuivit, après lequel il renchérit d'un « Dont listen to them. Shaking hands is perfectly fine with me, keep the overly polite, ass-licking attitude for my mother the Queen. Im Seth, though I dont mind being called Sir, makes me sound hot and important. And you are ? »

Il n'aurait pas mieux dit. William était loin d'être habitué à ce mode de vie, à ce genre d'environnement. Il n'était qu'un citoyen moyen qui ne sortait pas dans les restaurant cinq étoiles. Il était celui qui n'en avait rien à faire de l'ordre et l'utilité des fourchettes, et encore moins voir l'intérêt de ne pas prendre la même pour tous les services. Il semblerait bien aussi, que son genre de salutation de type amicale et chaleureuse, était inacceptable dans d'autres environnement bien différent. Soit il ne tiendrait pas longtemps, soit c'est eux qui allaient le foutre dehors. Peut-être bien qu'il ne ferait pas la journée. Peut-être bien qu'il vaudrait mieux qu'il trouve un moyen de fuir.

Il avait tout de même eue une charmante surprise. Car le prince, lui même, avait accepté son geste sans le moindrement lever le nez sur sa personne. Il avait accepté sa poignée de main. Il l'avait même touché. Un brin d'espoir en l'humanité, que ce Prince finirait peut-être plus proche du peuple que tous les autres qui n'avaient servis à rien. Autre que se pavaner.

Le prince avait désamorcer la bombe, pendant un moment, jusqu'à temps qu'il ouvre la bouche et découvre que ce n'était pas le temps de rire de son commentaire. Il avait tout de même eue un sourire un peu complice, un peu amusé qu'il avait tenté de cacher du mieux qu'il le pouvait. Il aimerait quand même bien avoir ce droit, de traiter les gens comme bon lui semblait. Un peu comme tout le monde l'avait fantasmé au moins une fois dans leurs vies.

Seth c'était original. Ça sonnait evil aussi mais il allait se garder le commentaire quand même. Il gardait en tête de l'appeler Sir, débutant déjà tranquillement ses réflexes de... serviteur apparemment ? William s'apprêtait à répondre mais fut quelque peu coupé par cet homme qui décidément aimait jouer avec la harpe de ses nerfs. "Karma. His name's Karma. Now please sir, could you please keep the chit-chat for later, we have a lot to do. " Son air blasé qui voulait dire no it's not. Et hop, une demoiselle fit son entrée avec des documents à remplir, la paperasse habituelle de lorsqu'on est engagé quoi, en même temps que tout le reste. Il se permit quand même de murmurer au Prince son réel prénom " I made a joke and now he believes it's my name but it's not. Dumb dumb. " Si le prince s'amusait à les insulter, il ne s'était pas gêné pour insinuer le petit manque d'intelligence qu'ils pouvaient avoir quoi. Les derniers petits dires, avant qu'on l'installe sagement sur une table pour qu'il puisse remplir le tout. Pourquoi le faire? Après tout il était ici pour une mauvaise blague. Parce que c'était payant. La tête priceless qu'il avait fait en trouvant la ligne. Bon il devrait rester dans les quartiers des domestiques mais il n'avait rien contre la vie de château... Pendant un moment, on verra bien pour la suite. Alright! That was done, now what's next. "The presentations are done sooner than expected actually. Sir, this another one is actually at your disposal, mostly. Your parents thought it could be a good idea. For now he'll need a lot of training, but he'll be fully yours in a few days. " " Months... In a few months... " Ce regard qui tue. " Or days yes, yes, I suppose? Yes I'll keep it quiet... Sorry... "

Petit moment de complicité entre le Prince et le tout nouvel arrivant, un petit sourire échangé et cet air rieur sur le visage de Seth. La situation l'amusait tout particulièrement, lui qui ne suivait clairement pas les coutumes à la lettre et n'aurait jamais exigé tant de perfection d'un serviteur si nouvellement embauché, qui n'y connaissait rien et n'avait jamais vécu ce genre de vie. C'était demander la perfection au premier essai, et il n'y croyait pas. Peut-être ce sourire était la tentative de soulager un peu le jeune homme de la pression.

À l'annonce du prénom du nouveau venu, Seth dû déployer un effort incroyable pour ne pas rire. Il dû même monter un poing à ses lèvres question de camoufler le sourire plutôt large qui s'étirait sur ses lèvres, devant le ridicule de la chose, l'absurde de ce prénom. Ses parents ne devaient pas l'aimer, celui-là. Si ça se trouve son père avait fourré sa maîtresse et hop, petit bébé inattendu, sacré karma. Mais l'hypothèse était plutôt absurde en elle-même, ils n'auraient pas gardé ce bébé, nah. Il callait plutôt bullshit, et en eu la confirmation lorsque le jeune homme lui murmura son véritable nom, cette fois plus rien n'empêchant Seth de retenir son petit rire. Effectivement dumb dumb, ce qu'il s'empressa de confirmer auprès du dénommé William, le tout aussi discrètement que possible.

Quelqu'un avait semblé surpris de son salaire, rien qui ne surprenne Seth, ils l'étaient tous. Ce n'est point tout le monde qui obtient la chance de travailler pour la royauté et être payé en conséquence. Le Prince s'était posté non loin, l'observant remplir sa paperasse avec impatience, comme déjà enthousiaste à l'idée d'un petit nouveau à agacer. Parce que oui, regardez-lui l'air, il est clair qu'il taquine les employés et s'amuse de leur attitude si coincée. Clair et évident. D'autant plus lorsqu'on lui affirma que ce petit nouveau serait le sien, pas en terme de propriété certes, mais tout de même le sien. Plus personnellement attitré à sa petite personne. Celui qui aurait la lourde tâche de le réveiller le matin, sans aucun doute, car Maman la Reine en avait marre que fiston dorme jusqu'à midi. Celui qui se lasserait sans doute de son boulot, car Seth était souvent trop hardcore pour eux. Il savait bien qu'aucun des autres domestiques n'aurait voulu être mis à sa disposition ... « Fully mine, eh ... ? » ce ton, un brin chaud, un brin séducteur, il avait le don de faire sonner la chose comme beaucoup plus incriminante qu'elle ne l'était vraiment, en particulier avec ce petit sourire en coin aux lèvres. Mais on le fit rapidement déchanter, en lui annonçant qu'il n'était pas prêt et qu'on ne le lui rendrait qu'après une bonne formation intensive de quelques jours. De quoi faire froncer les sourcils du Prince, oh le Prince était mécontent. « Why so long ? I'll train him myself »

Ce moment de doute. Ce moment de grand doute à l’ouïr du prince peut-être bien evil au final. Digne de son nom. William avait cessé toute activité et avait tendue largement les oreilles, de manière bien subtile en un sens, seule l'arrêt de son activité d'écriture pouvait le trahir. Et ce regard levé pour voir l'air de Seth. Mon dieu. C'est moi ou ça sonnait vachement sexuel tout ça? Il avait l'impression qu'il allait signer pour soit vendre son âme, ou encore devenir son objet de jouissance tiens. Est-ce qu'il était contre? Oui. Il préférait faire ça gratuitement, c'était moins dégradant pour lui. Et il était une romantique aussi, notre cher William. Enfin il n'était pas aussi cher que le Prince bien entendu. En espérant qu'il ne finisse jamais tous les deux devant le choix de qui vais-je tuer? Car il serait le premier à mourir. Bref. Ça partait très loin parfois dans cette tête. Mais une chose était certaine désormais, il était moins chaud à l'idée qu'au départ et comptait bien prendre le temps d'avoir des doutes, et de connaître le jeune prince avant de s'en faire une complète idée de sa personne.

Il observait Seth du coin de l'oeil, laissant voir son manque de gêne à carrément faire le mouvement d'hésitation à savoir s'il devrait déchirer le contrat ou pas... Et ce pendant quelque coups, avant de finalement poser sa signature, ou son arrêt de mort. Il ne pouvait s'empêcher de s'imaginer les classiques. D'être le numéro 234. Vous savez, comme les nounous avec les enfants monstres. Heureusement, il avait beaucoup de secret talents to help him. C'était peut-être de la triche, mais hey, fallait faire ce qu'il fallait faire pour survivre.

Il voulait l'entraîner lui même et William ne savait toujours pas si c'était une bonne ou mauvaise idée. Ce n'était pas comme s'il avait le droit de dire son opinion. Bien entendu le maître majordome se chargea de le faire pour lui. "Is this what you want sir ? We have a lot of work to do with him. We master the art of serving. Our job is to serve you and not to actually make you work. " Évidement que l'homme doutait. Autant des talents du prince, du moins semblait-il l'insinuer, ainsi que de l'accord de la reine et du roi. "I doubt your parents would say yes to that, Sir? " Malgré qu'il doute que Seth en avait quelque chose a foutre. "But at the same time... You could train him the way YOU want him to be. So... In the end this idea is pretty good... But if you change your mind or anything goes wrong we'll take care of him." Crap. Il avait quand même des sueur froides. "Are you done Karma? " Omg il faisait exprès ce con. L'air bien priceless de William part, two, se doutant que ça allait bien faire marrer le Prince une nouvelle fois.  " Yes sir..." Trop de joie par ici.

Le petit nouveau n'était pas ce qu'il y a de plus rapide, à voir le temps qu'il prenait à remplir ses papiers, les regards qu'il lui jetait parfois discrètements, les hésitations, les pauses ... Non, pas le plus rapide de nature, mais ça se corrigeait. Seth lui-même n'était pas très pressé dans la vie, mais il appréciait avoir ses choses rapidement lorsqu'il le demandait, il lui fallait donc quelqu'un à la hauteur. Peut-être qu'il y avait de l'incertitude derrière ce ralenti chez William, de mieux en mieux, un petit servant qui n'était pas convaincu de vouloir être servant. Jackpot, merci papa et maman. D'accord, peut-être que dans plusieurs facettes de sa vie, Seth ne faisait pas prince, mais dans certaines autres, on pouvait très bien voir le genre.

Personne n'avait apprécié son idée d'entraîner le jeune par lui-même. Comme s'il était incapable de le faire, comme s'il en ferait un monstre sans manières. Ce qui n'était pas entièrement faux, ils avaient du bon dans leurs arguments mentaux, mais Seth savait tout de même ce qu'était le respect et avait à coeur certaines valeurs importantes. Il saurait lui enseigner la façon polie de faire, sans pour autant en faire une machine, un robot dénudé d'émotions.

« Fine, you're not fond of my idea, I can respect that. I have a deal for you guys then, I mostly train him myself, but everyday for a week, he has a two hours class with you, to learn whatever it is that I would fail to teach him »

Les voilà qui ramenaient ce stupide prénom qui n'en était pas un, sans se poser de questions, sans remarquer l'air du jeune homme à chaque mention, sans constater que Seth ricanait encore derrière, impossible pour lui de se contenir. Une autre preuve qu'ils n'étaient plus que des machines, ces idiots de pingouins qui ne savaient pas comprendre les blagues et encore moins relever les subtilités du langage non verbal qui auraient laissé entendre qu'ils faisaient erreur sur le prénom depuis le début. Ah les cons. À moins qu'ils ne fassent exprès, mais il ne les croyait pas dotés d'un sens de l'humour, cette hypothèse était donc plutôt bancale.

« Come on, Karma. I'll show you around the place, and to your quarters » Il faisait exprès lui aussi, le con, avec ce stupide sourire en coin sur son visage et les bras croisés, à le toiser avec amusement. Dès qu'il vint lui emboiter le pas, Seth s'affaira à le guider à travers les dédales de couloirs, en lui assurant qu'il n'avait en rien besoin de retenir tout cela par coeur dès le départ, que lui-même se perdait encore parfois dans certains coins moins habités. Il se contentait de lui montrer les pièces les plus importantes, l'essentiel question qu'il puisse subvenir à ses propres besoins et accomplir ses tâches à peu près efficacement. Si le début du trajet se fit en silence, Seth engagea bien vite la conversation: « So what brings you here exactly ? You dont look like the type ... you dont have the same vibe as the others »

Il était au coeur d'une négociation et il ne savait pas comment il devait se sentir. Enfin, au départ comme un enfant dont on tentait hors avocat, de partager la garde. Can't I just work and that's it ? Il semblait bien qu'il avait oublié que chez la Reine, c'était un monde hors du commun. Un monde dont les grains de sels devaient être mesurés dans chaque plat. Il faisait la blague, mais il doutait que ce n'en soit vraiment une. Après tout, ils discutait d'un humain bien ordinaire et de sa formation comme s'il s'agissait de quelque chose de très important. Si seulement ils savaient à quel point ce ne l'était pas. Enfin pour lui, il n'en avait pas grand chose à faire en fait. Mais bref, on ne lui demandait pas son avis après tout.

"It sounds like a deal then, Sir. " Bien entendu, dit avec l'habituelle révérence. Avec un pitre en arrière qui tentait de l'imiter, sérieusement le pire, en mode auto apprentissage. Il devait bien apprendre, et vite. Il risquait quand même de rendre les choses plutôt intéressante ici, en fait. Loin d'être le genre de personne à normalement appliquer pour se genre de poste quoi. Ça ferait changement, fallait voir positif. D'ailleurs, il ne comptait pas cacher ses émotions, avec cet air si blasé à l’ouïr du Prince qui se foutait bien de sa gueule.  " Yes sir... " Traduction : Oh you are SO hilarious.  " So like, it's gonna take the day right? I mean damn it's so big. Are you guys gonna stick a gps on me or something? Because my orientation is shit. You tell me left and I go right, y'a know that kind of stuff. Anyway let's go, yeah. Euh.. Sir. " Le pauvre avait un langage bien particulier, loin d'être lèche cul. Plus proche de dire What's up granny à la reine quoi.  " Btw how many times do I have to tell Sir ? Is it when I'm done talking? Or like, c'comme mes points après chacune de mes phrase? "

S'il avait voulu un début de chemin bien silencieux c'était raté. Will tentait de retenir les informations, même s'il savait qu'il allait éventuellement la perdre au courant de la journée. Et la question qui tue. Parce qu'il ne comptait pas lui dire la vérité hein. Ou pas en fait ça pourrait être marrant...  " J'suis entré par infraction pour voler la couronne mais on m'a prit pour le petit nouveau alors j'ai sauté sur l'occasion. " Partiellement vrai, partiellement faux. Il ne comptait pas voler la couronne loin de là. Puis il ne saurait pas quoi foutre avec hein.  " It's a joke obviously. It's too gurly for me. But yeah... I just told myself why not? You know when you post your CV in some places you know they'll never call you? "

Seth n'en avait décidément pas fini de rire ou de sourire d'un air bien amusé, à la vue de ce nouveau et de son attitude, ses maladresses et ses questionnements. La petite révérence ratée l'avait particulièrement fait sourire, et ses questions existentielles actuelles étaient d'autant plus drôles. « A GPS to map the entire house would actually be great, maybe I could work on that, have someone do that for me ... would be helpful. But sadly, right now it isnt a possibility, so you'll just have to text me or ask for help around if you're lost » Text him. Voilà une toute nouvelle démonstration de son attitude particulièrement friendly, lui permettant non seulement d'avoir son téléphone sur lui en tous temps, mais entrant même son numéro dans celui-ci l'instant suivant, sous le nickname de « Hotness Royale », avant de lui rendre l'appareil. That should do for now.

Il était charmant à sa façon, le petit William (enfin, petit ... il avait bien un ou deux centimètres de plus que lui, mais il était plus jeune, les foetus sont petits, voilà). Il avait ce petit charisme dans son langage bien à lui, dans sa maladresse face à la royauté, face aux exigences de celle-ci. Il allait décidément l'amuser beaucoup, ça c'était bien certain. « You say it when I adress you directly with a question. I might say William, have you done the bed, to which it would be appropriate to answer yes Sir, or no, sorry Sir. It is usually used at the end of conversation, when we go our separate ways and I wish you good day, you'd answer back with a good day Sir. Définitivement pas à chaque phrase, but you'll get the feel of it, sometimes a sentence sort of prompts an answer with Sir. If the royal looks angry, its better to use it more than less. Flattery. Good ? » Il apprendrait, selon les circonstances, lorsqu'il y serait confronté. Seth ne serait pas le premier à se dépêcher de lui rappeler son langage, il n'en avait honnêtement pas grand chose à faire, tant qu'il glissait un petit Sir par-ci par-là, ça lui suffisait amplement.

William lui racontait une petite histoire de son arrivée au château, tirant un nouveau sourire à Seth, qui semblait bien prêt à continuer de le taquiner. « The first explanation seemed more like you. Not that I would mind, or tell. I just feel like you're not the kind of guy to apply for a job here, not even for the joke ... But lucky me, here you are »

Seth s'arrêta éventuellement devant un couloir, prenant la peine d'expliquer à William que ceci était l'aile des domestiques, que tous leurs quartiers se trouvaient là, non pas trop loin des chambres des maîtres, puisqu'ils devaient être relativement accessibles en tout temps. Ne prenant pas la peine de lui indiquer qui seraient ses voisins, puisqu'il les rencontrerait bien assez tôt, il ouvrit la porte d'une chambre en particulier, qui était pour l'instant vide. « I suppose this could be yours, now. You ... dont seem to have anything with you, any personal efects ? Really broke in and got caught, right ? »