Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

Tous ceux qui errent ne sont pas perdus. [PV Lulu] [+18]

Ezvana
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Ezvana
Ven 8 Mar - 0:28

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Cette ombre délicate qui le surplombe, cette façon dont un sourire mutin étirait les lèvres pleines et le Loup se sentait étrangement serein au cœur de cet échange incongru. Jamais il n’aurait pu imaginer cette scène quelques jours seulement plus tôt. Comment une simple mission était devenue une quête, de voir afficher sur ce doux visage une expression d’un bonheur simple, le fait de pouvoir être ainsi allongé auprès de quelqu’un. Bouleversement ; chemin encore plongé dans la pénombre. Pourtant, il l’arpente d’un pas assuré, incapable de faire marche arrière.
Un sourire qu’il ne veut plus retenir, demande de la fée qu’il avait retenue.

- Et toi donc ? Tu es bien l’une des seules à m’appeler ainsi. Un ricanement devant l’évidence, sous forme humanoïde il était plus grand que la moyenne, mais sous sa forme lupine, c’était encore plus visible. Mais je sais me montrer conciliant, je ne te croquerais pas un bout, je suis noble de cœur.

Une expression de fausse supériorité qui déforme les traits de son visage de façon comique avant que son propre rire ne le secoue et chasse bien vite cette simagrée.
Comme c’était simple parfois, d’avoir la saveur du bonheur sur le bout de la langue. Un partage, une nuit de confidence, le silence seulement troublé par leurs échanges. C’était une saveur datée et mise de côté pour ne plus y penser, car il était trop douloureux de s’attarder sur le passé. Mais le plaisir se mêle à la tendresse, fils dorés et argentés qui s’unissent pour former un lien encore discret, mais qui prend de la force à chaque nuit qui avancent et réchauffent la grande carcasse qui s’anime à nouveau. Cette impression d’être rouillé, que les rouages sont encore grinçants et douloureux, comme un corps courbaturé dont les articulations sont coincées. Mais la souffrance n’est que passagère. Qu’il était bon de se sentir vivant !

La remercier en silence par ce regard qui la couve sans être envahissant alors qu’elle s’allonge face lui, pas un mouvement alors qu’il voit cette main s’approcher de lui. Touché d’une plume porté par le vent qui lui effleure la peau, replace une mèche de cheveux. Délicate sylphide qui ose un rapprochement et son cœur de loup qui, avide, savoure le moment, aurait presque envie de loger son visage dans le creux de cette paume pour recueillir une caresse supplémentaire. La langue est sèche subitement, se colle à son palais pour réfréner une déglutition sonore, ce souffle qu’il tente de maîtriser du mieux qu’il le pouvait pour ne troubler la quiétude du moment. La tendresse, il ne la connaissait plus, il réapprenait à lire ces lignes floues par l’attitude de l’Aphrodite. Les seuls moments d’échanges sont des empoignades, des peaux qui claquent, des grognements plus que des paroles. Cela lui convenait dans une certaine mesure. Mais son cœur, qui s’ouvre enfin, à peine, ne peut que se gorger d’un tel touché, d’une telle candeur.

- Je communique comme un Loup, cela me porte souvent préjudice. Merci. D’essayer de comprendre, de ta patience.

Il ne serait pas freiné par l’incertitude qu’il aurait attrapée cette main et embrasser les doigts fins, pour la garder à lui quelques secondes de plus. Cette âme doucereuse lui apportait une lumière dont il se nourrissait et lui apportait du réconfort. Il ne savait pas l’exprimer, c’était trop intime, trop intense.

- Ne m’envoie pas de telle pensée avant de m’endormir. Croquante petite gerbille collée à moi, il y a de quoi faire de beaux rêves.

Détourner cette image peu flatteuse en une visualisation sensuelle. Pourtant, le demi-sourire s’efface rapidement pour laisser place à l’embarras.

- Je te demanderais juste de ne pas toucher mon dos, s’il-te-plaît.

Gêne visible sur les traits du Loup qui ne désire pas froisser la fée ni vraiment s'épancher sur la raison. C'était avoué une faiblesse qui le mettait mal à l'aise et il n'était pas prêt à forcer le barrage pour cette nuit. Un jour, peut-être. Mais pas maintenant.

- Je pense que ton odeur pourra apaiser certaines de mes peines, cette nuit.

D'autres se réveilleront.

Confession d'un murmure, aveux secrets du lupin qui s'enivre de chaque note de parfum qui l'entourait comme une carte mentale apprise par cœur. Pour certains, le monde n'était que visuel. Pour lui, c'était son odorat qui le guidait. Rien qu'avec une odeur, on pouvait en apprendre beaucoup sur la personne. Et bien qu'elle soit édulcorée, comme fanée par la neige, la féerique avait une fragrance unique qui le réconfortait.

- Essais de te reposer maintenant. Et n'oublie pas, tu n'es plus seule.

Voix qui s'efface lentement en bout de phrase alors que l'épuisement le rattrapait, lui toujours à bout de nerfs. Les yeux se ferment, une jambe remonte le long de son corps, une main se glisse sous l'oreiller. D'ordinaire, il lui était difficile de pouvoir fermer l'œil et de s'enfoncer dans les bras de Morphée qui ne cesse de l'appeler pourtant, l'esprit ressassant en boucle les événements passés pour le mettre devant les faits accompli. Remonter le temps comme par magie, prisonnier des visions qui le tourmentent tel un mauvais film qui recommence. Mais malgré le chant de la lune, l'angoisse, les attaques, l'ont rompues émotionnellement et physiquement.

Vision paisible de ce visage qui se déride, dont les expressions apaisées adoucissent la dureté de certaines lignes, comme cette mâchoire toujours trop serrée, ce nez frémissant, ces petites ridules marquant le coin des yeux. Il n'y avait presque que l'argenté de sa pilosité pour trahir son âge, hormis des plissures de peaux disparates qui lui donne sa beauté d'un homme mature resté en condition, bien loin des beautés surnaturelles à la jeunesse éternelle qui hantent les rues.

Pourtant, impossible de le confondre avec un Humain pour celui qui a des yeux pour voir. Il y avait dans son allure quelque chose de différent, de plus alerte, tel un fauve en maraude qui sait parfaitement maîtriser son environnement. Force de la nature, assurance qui se lit dans les muscles longs et nerveux, cette animalité qui roule sous l'épiderme même alors qu'il est endormi, comme si une oreille était toujours tendue. Un titan qui se laisse approcher par une frêle créature, enfant de la lune qui garde cette puissance refoulée pour continuer d'être le gardien qu'il a promis d'être.

Astre argenté qui défile haut dans le ciel alors que le temps passe, que la nuit se fait plus profonde et plus secrète. Le corps est agité de soubresaut, parfois une grimace étire les lèvres et dévoile les dents, les yeux se plissent et les sourcils se froncent. Animé le corps qui tente de se reposer alors que les démons refont toujours surface pour lui mordre la conscience et l’emmener au loin, toujours plus profondément. C’était un labyrinthe tortueux et sinistre, mais il n’avait aucun fils de Mariane pour le guider hors de ces abysses. Alors parfois, il se réveille brusquement, le souffle court et la sueur perlant à son front. Sa première inquiétude se tourne vers la fée à ses côtés. Tendre sa main et approcher sa bouche pour sentir sa respiration, incapable d’entendre son souffle alors que son cœur bat sourdement à ses épaules. Vérifier qu’elle était encore là, vivante, même si affaiblie. Plusieurs fois, cela lui prend aux tripes, cette impression d’être sur le point de perdre à nouveau quelqu’un, perdu entre les faits et les mensonges créent à partir de ses angoisses. Parfois, il aperçoit ses prunelles de soleil entrouvert et il la rassure comme il pouvait.
Je suis là. Respire profondément. Ce n’est qu’un rêve.

Une fois il sent le corps agité de spasmes à ses côtés. Ses paroles ne l’atteignent pas et le corps est tendu, les mains crispées, une ride plissant le front de la sylphide, une plainte glissant des lèvres. Se rapprocher d’elle sans réfléchir, l’envelopper d’un bras puissant pour la plaquer contre son corps et l’immobiliser, empêcher ce corps d’être pris de convulsions, emprisonnant ses mains dans la sienne qui les englobent fermement. Ce bassin qui est décollé pour ne pas l’englober de façon érotique, juste son nez qui est plongé dans une chevelure d’encre et qui enveloppe ses sens d’une douce caresse.
Partager sa chaleur, sa présence pour chasser les fantômes qui ne la laissent pas en paix. Impulsion du Lycan qui naturellement apaise sa partenaire de tanière, comme tout loup le ferait dans la nature.
Quelques heures passent ou quelques minutes ? Ouvrir les yeux alors que le battement de cœur de la fée résonne en lui tel un tambour, libérer le corps de son emprise pour ne pas envahir son espace alors qu’elle semble apaiser, du moins pour l’instant. Se retourner, oser offrir son dos si sensible et tenter de replonger dans le sommeil qui le fuit alors que lentement, le soleil pointait le bout de son nez. Grappiller quelques précieuses heures, mais bientôt, il lui était impossible de se rendormir. Lentement, la chambre se pare de couleurs, la lumière du jour filtrant par la fenêtre. Garder les yeux fermés pendant un temps, traîner dans le lit pour ne pas troubler la quiétude de la pièce bien que cela lui était étrange, fourmillements qui agitent ses longues jambes lui demandant de se lever. Mais il n’était pas seul et il n’empêcherait pas la danseuse de prendre le plus de repos possible.
Attendre sagement, jusqu’à que le soleil soit suffisamment haut. Se lever presque sans bruit et se diriger vers la salle de bain pour s’asperger le visage d’eau froide, remplir sa bouche pour chasser l’haleine du matin.
Alors qu’il retourne dans la chambre, des visions explosent derrière ses yeux, se voir s’avancer dans le lit pour surplomber la fée, embrasser ce front en repoussant une mèche de cheveux, épouser les lignes de ce corps en murmurant d’une voix rauque qu’il était temps de se lever. Autre temps qui apparaît une nouvelle fois sans prévenir, juste un geste du quotidien qui fait écho à ceux du passé, d’une autre vie. C’était douloureux mais aussi tendre à la fois.

S’approcher d’un pas lent pour vérifier si Hypnos n’avait pas encore emporté son amie ailée.

- Il est l’heure de se réveiller, Libellule.

Toucher du bout des doigts une cheville avec un air inquiet qui fronce les sourcils. Une voix qu'il tente d'adoucir malgré la rigidité des cordes vocales pour ne pas froisser le réveil si elle était encore plongé dans le sommeil.

- Est-ce que ça va ?


Lulu
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Lulu
Sam 9 Mar - 23:20

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Dans l'éclat vibrant de ses prunelles, mille soleils semblaient éclore, projetant leurs rayons jusqu'aux recoins de ses yeux plissés par un sourire espiègle, que la réplique du loup avait su graver sur ses lèvres. Mais telles des étoiles éphémères, leur éclat pâlit lentement, se dissolvant à mesure que l'insouciance sur le visage lupin laissa place à une gêne palpable. Un frisson d'inquiétude étreignit son cœur vulnérable, avant même qu'elle ne saisisse l'origine de cette turpitude soudaine.
Très vite, la raison lui fut confiée par le seul qui la détenait, préférant rompre le silence et s'épargner ainsi d'inutiles souffrances. Elle comprit qu'elle ne devait donc pas effleurer son dos, son regard solennel lui demandant pour une fois de sceller ses lèvres, et ainsi, la concernée acquiesça en silence.
Et de toute évidence, la sylvestre n'avait pas besoin de les délier pour se faire une idée de la raison précise qui se cachait derrière son souhait. Elle se rappelait de ces rougeurs qui, tels des rubans ardents, serpentaient sur les épaules du lycan. Dès leur première soirée au sein du Nymphéa, elle avait surprise la naissance de ces cicatrices, pareilles aux ronces échevelées qui s'agrippaient à la façade d'une bâtisse abandonnée, la blessant par leurs épines. Mais ces cicatrices, ces vestiges de douleur, elle les devinait à peine, à travers les quelques lueurs qu'elle avait osé contempler, et elle se murmurait que peut-être, ses inquiétudes ne se basaient que sur des mauvaises interprétations. Tu l’espères de tout ton cœur.
L'angoisse qui rongeait son être s'évapora de ses yeux d'or dès que le loup lui souffla à l'oreille que son parfum pourrait l'apaiser des tourments qui le hantaient. Une lueur nouvelle éclaira alors son regard, empreint d'une profonde gratitude face à cette confession du cœur.
Depuis ses premières aubes, elle nourrissait le désir ardent d'insuffler de la quiétude à son cercle la quiétude, et souvent, au sein du Nymphéa, par l'entremise de sa propre enveloppe charnelle, elle y parvenait avec succès. Et elle s'en était toujours contentée, se nourrissant des émanations de bien-être qui en émergeaient pour façonner une estime fragile, vouée aux assauts du doute. Car elle, tel un papillon éphémère, cette estime était encline à se consumer, à se déchirer, dès lors qu'elle voyait ses petits protégés s'enliser, au lieu de s'élever, dès lors qu'elle percevait que sa présence seule ne suffisait plus à panser leurs blessures. Aveuglée par ses propres désirs, elle peinait à saisir qu'elle ne pourrait jamais guérir quiconque, qu'elle ne pourrait qu'offrir un appui, une étreinte, un soutien. Mais jamais guérir entièrement qui que ce soit. Et pourtant, elle persistait à endosser ce rôle avec ferveur, malgré la nature éphémère de ses soins.
Mais au moins, ils n’avaient pas été seuls à ce moment-là, au moins ils avaient enfin pu se livrer à quelqu’un, au moins ils avaient pu se sentir en sécurité ne serait-ce qu’un instant.

— « Je l’espère », confia-t-elle sincèrement, tandis que ses yeux cherchaient ceux cuivrés. « J’espère sincèrement pouvoir t’apaiser, ne serait-ce qu’un peu », offrir à son âme un peu de répit, surtout après avoir affronté l'orage. « La tienne apaisera les miennes, j’en suis convaincue. »

Certitude édifiée sur le néant, tel était le vœu de ce cœur candide qui s'y accrochait avec ferveur. Qu'on lui accorde au moins cette illusion paisible, avant qu'elle ne soit jetée dans des abîmes cauchemardesques.
Dès qu'il lui insuffla la douceur de cette présence, une autre certitude vint renforcer l'armure fragile que son esprit érigeait lentement. Et pour la première fois depuis une éternité, un sourire à la fois songeur et sincère ourla les lèvres de celle qui s'apprêtait pourtant à s'abandonner à un sommeil rarement enchanté. Mais cette fois-ci, oui, cette fois-ci, une ombre, dont elle commençait à saisir peu à peu les contours, veillerait sur son corps endormi.

Ses prunelles demeurèrent éveillées, jusqu'à ce que l'épuisement ne la cueille enfin. Entre-temps, elle s'était permis d'observer le loup en silence, proie contemplant le prédateur de près, sans qu'aucune terreur ne vienne transpercer son cœur. Bien au contraire, elle se sentait enfin à l'abri, et ses contemplations furtives lui insufflaient même une certaine volupté, dès lors qu'elle remarqua les traits lupins se dénouer peu à peu et qu'elle entendit son souffle ralentir.
Une tendresse ineffable l'envahit alors qu'elle contemplait ce visage serein, où tous les tourments du monde semblaient se dissoudre dans les replis d'un sommeil paisible. Une étrange mélancolie vint doucement l'enlacer, comme si chaque expiration régulière était une douce mélopée, l'invitant à se fondre dans les méandres d'un repos non seulement mérité mais également vital. Et ainsi, la gardienne solitaire se laissa envoûter par cette délicate symphonie, s'abandonnant à son tour dans les limbes de l'inconscience.
Le vide, tout d'abord. Une absence totale d'affects, de réminiscences, d'individualité, de spectres. Il régnait une obscurité profonde, et ce fut là, enfin, dans cette nuit absolue, que son être trouva le repos.
Dans le silence éphémère de son simili trépas, sa tranquillité fut une illusion qui ne sut perdurer éternellement.  Car très vite, la réalité la frappa de sa cruelle fauche ; en premier surgirent des spectres visuels, harponnant son esprit vulnérable, puis des sensations mordirent son enveloppe chimérique, et enfin, les émotions angoissantes lacérèrent son palpitant. Tel un essaim d'aiguilles transperçant sa poitrine, tel un acide rongeant ses entrailles, l'angoisse se révéla féroce, engloutissant tout sur son passage, et surtout, son repos, puis des frissons déchirèrent sa peau, et des tremblements secouèrent sa carcasse fiévreuse.
Quand les chimères cauchemardesques s'alimentaient un peu trop avidement de la réalité, la nymphe s'empressait d'écarquiller ses iris, s'assurant que son havre demeurait inviolé, et que le gardien n'avait pas délaissé ses côtés. Et dès lors que son regard se lovait sur la silhouette du protecteur lupin, elle retrouvait le courage de s'enfoncer à nouveau, graduellement, dans ces abysses plus tumultueuses et hostiles que calmes et accueillantes.
Une inspiration profonde, une énième, franchit le seuil de ses lèvres, pour préparer une plongée supplémentaire dans cet océan d'ombres où le repos ne semblait être qu'une étoile filante dans l'obscurité perpétuelle.
Soudain, un éclair de douleur jaillit des abysses du néant, déchirant le voile onirique qui enveloppait son esprit. Une brûlure lancinante, comme la morsure d'un serpent venimeux, se répandit dans ses membres engourdis, ployant son être sous le poids insoutenable de l'agonie. Et alors, la fée sut se défaire de cet étau cauchemardesque, propulsant son corps meurtri dans la froide réalité d’une aube naissante. Ses yeux écarquillés étaient empreints d’une terreur indicible tandis que la douleur persistait, inscrite dans sa chair comme une cicatrice indélébile.
D'une main frémissante, la fée confuse osa effleurer sa chair meurtrie et tuméfiée, constatant avec tristesse que son aile avait été arrachée, et que sa peau semblait être traversée de frissons ardents. Une fièvre lancinante embrasait chaque fibre de son être, et ce souffle brûlant la projeta sur les rives d'une réalité troublée, une réalité se mêlant à l'irréel, danse angoissante à l’intérieur de laquelle elle était piégée.

— « Mon aile… Je suis désolée ! » cri qui perça ses lèvres. « Je… Je ne voulais pas l’arracher… » paroles confuses, relent d’une panique vive que ses tortionnaires avaient profondément gravée en elle.

Dans l'écho de sa confusion, gisait une culpabilité diffuse, et surtout, illégitime. Pourtant, lors de cet instant d'égarement, la mutilée fut intimement persuadée qu'elle était responsable de sa propre déchéance ; son inertie avait provoqué sa chute.
Alors vint un moment où, tel un songe s'échappant des profondeurs ténébreuses, des bras doux surgirent pour l'arracher à ses tourments, enlaçant son être pour tisser un nid de tendresse, de consolation. Un cocon de chaleur où nul tourment ne saurait l'atteindre, où nulle ombre ne pourrait s'aventurer. Et ainsi, la sylphe avide de refuge, s'empressa de se lover en ce havre, enfouissant son visage dans cette nuque embaumée d'une fragrance peu à peu familière, et surtout, apaisante.
Ce ne fut pas un soupir d'angoisse qui s'échappa des lèvres de la créature céleste, mais de bien-être. Un frisson d'extase parcourait son être, tandis qu'elle aspirait à se fondre en un seul être avec son gardien, pour échapper aux tourments du monde extérieur et à ses démons intérieurs.
Affaiblie par la fièvre, elle s'efforçait pourtant de se cramponner à la silhouette du loup, cherchant inlassablement son contact, se perdant dans la tiédeur réconfortante de son corps. Sous l'œil bienveillant de la lune, elle s'enivrait de cette douce chaleur, tandis que ses doigts effleuraient la peau du gardien, dans une étreinte tendre, où leurs corps s'entrelaçaient presque.
Et de nouveau, le sommeil l'envahit, l'enveloppant dans ses bras silencieux, pour lui offrir cette fois-ci un repos réparateur. Ainsi, jusqu'à ce que le lycan ne s'éloigne, la fée demeura immobile, telle une statue de marbre dans un jardin endormi. Enveloppée dans ce cocon de chair, aucune torpeur ne put troubler son sommeil, puis, le gardien s'éloigna, peut-être pour retrouver un peu d'intimité.
Ce fut peu après son départ que la demi-ailée s'éveilla, ses prunelles dorées caressant ce corps qu'elle trouvait beau, et qui lui offrait dorénavant son dos.
Malheureuse faillit commettre l'irréparable, la faute à son désir ardent de l'étreindre, de vouloir presser son être contre le sien avec tendresse. Heureusement la fée sut contenir son affection débordante, se souvenant du vœu émis par le géant avant qu'il ne plonge dans le sommeil. Elle s'abstint alors de le toucher, ne voulant pas rompre cette confiance fragile qui s'ébauchait entre eux, et ainsi, elle le laissa seul, ou plutôt, paisible.

Un peu moins de quelques heures, ou un peu plus peut-être, le loup commença à frémir dans le lit, et les cils de la péri vacillèrent dans le vide, révélant ses prunelles encore engourdies par le sommeil. Elle ne pouvait dire si elle avait pu se replonger dans les bras de Morphée ; parfois, il y avait ces sommeils où les songes dominaient et ressemblaient davantage à de longues méditations qu'à un repos véritable. Ce fut dans ces méditations agitées qu'elle s'était égarée, dès lors que leurs corps s'étaient éloignés. Mais au moins, elle n’avait pas de nouveau cédé à la terreur.
Les paupières, à peine éveillées, se laissèrent retomber dès que le lycan se leva, non pas pour simuler le sommeil, mais pour arracher quelques minutes de somnolence supplémentaires. En vain, car les rayons du soleil pénétraient déjà la chambre, et elle s'était accoutumée à quitter son lit dès que ses lueurs embrasaient le toit des maisons. Mais tandis que le loup abandonnait les draps, elle, qui n'avait nul désir de quitter ce nid douillet, s'enveloppa davantage dans les plis, encore imprégnés de la chaleur naturelle de son compagnon de tanière.
Une légère douleur, tel un spectre vicieux, effleura de nouveau son dos, suscitant en elle un râle discret qu'elle étouffa dans les plis de sa couverture. Cette souffrance, que sa fatigue rendait presque négligeable, la poussait davantage à grappiller quelques instants de repos plutôt qu'à laisser son esprit s'engloutir dans une spirale d’angoisses.

Ce n'est qu'au timbre matinal du loup que la nymphe consentit à s'éveiller, déposant son regard sur cette ombre rassurante qui, d'une main tendre, effleura une de ses chevilles. Un frisson exquis agita légèrement son corps sous l'impulsion de ces caresses discrètes, alors que son cœur se voyait soudainement empli d'une tendresse infinie.
Soudain, une faim inédite s'éveilla en elle, distillant une étrange envie ; non pas seulement de sentir ses doigts effleurer ses chevilles, mais de les sentir explorer chaque parcelle de sa chair, de conquérir chaque recoin de sa peau de ses mains habiles et de ses lèvres avides. Cet élan de désir, nouveau et inexploré, fit frissonner et palpiter ce corps qui jusqu'alors n'avait jamais répondu aux caresses d'autrui, ce, même si le désir brûlait intensément en elle.
Esprit et chair n'avaient jamais su s'unir, incapables d'harmoniser leurs envies depuis qu'un autre avait décrété qu'elle était en âge de partager son intimité avec d'autres. Ainsi, nombreux furent celleux qui se lamentèrent de sa prétendue froideur, ignorant peut-être que jamais elle n'avait éprouvé de désir pour elleux, et peut-être avait-elle, sans qu'elle le veuille, ignoré les signaux ténus que son propre corps s’était efforcé à lui lancer.
La fée, tout juste réveillée, ne souhaita pas s'aventurer sur ces pensées troublantes, préférant réserver ses songes à un autre crépuscule. Et alors, elle s'extirpa d'un geste gracile de cet étau mental, redressant sa silhouette avec une délicatesse infinie. Un sourire, aussi doux qu'une caresse, ourla alors ses lèvres.

Contenu Censuré:

— « Je suppose que oui » son corps semblait revivre d'une vie nouvelle, une ironie manifeste lorsqu'on constatait l'absence de son aile. « Il semblerait que tes doigts aient un pouvoir guérisseur... », lança-t-elle, ses paroles glissant sur sa langue comme des caresses taquines, déterminée à le titiller dès les premiers instants du jour. « Et toi ? Comment tu vas, petit loup ? », retourner la question d'un air faussement innocent, après l'avoir malmené avec ses sous-entendus.

Avec une lenteur mesurée, consciente de la fragilité de son être en raison de sa blessure, la mi-ailée se hissa avec précaution jusqu'au bord du lit, face à celui dont la chaleur avait su embraser non seulement son cœur, mais aussi son corps tout entier.
Le menton dressé vers cet astre d'un autre ordre, qu'elle estimait plus précieux encore, la sylphide décida de le rejoindre, non point en s'envolant vers lui, mais en se relevant avec une délicatesse infinie, toujours enserrée par la douleur qui persistait à entraver le moindre de ses gestes.
Leurs corps se rapprochèrent de nouveau, ses courbes effleurant les siennes, sa poitrine, ses cheveux, son souffle, et même son ventre, à peine frôlant l'enveloppe lupine. Sans délaisser son sourire, la nymphe espiègle laissa glisser ses doigts de nouveau sur cette joue rugueuse, caressant ensuite sa mâchoire saillante, pour finalement s'attarder dans le creux de son cou, où se mêlaient des fragrances envoûtantes.

— « Je me demande quel pouvoir ont les miens sur toi… » , susurra-t-elle, son souffle caressant l'air entre eux.

Une curiosité sincère perçait les ténèbres de leur intimité naissante, une intimité qu'elle sondait avec précaution, comme une exploratrice découvrant les mystères d'un territoire à la fois inconnu, et curieusement familier.

— « Pourvu qu’ils te soient doux... » murmura-t-elle, son espoir vibrant comme une mélodie sensuelle.

Elle ne cherchait nullement à flatter son propre ego - de toute évidence inexistant -, mais aspirait simplement à partager avec lui le même délice qui embrasait son corps en cet instant.
Alors, le ressentait-il également ? Interrogeait ces prunelles mordorées, qui le dévoraient autant qu’elles l’admiraient. Le ressentait-il, cet appel irrésistible, ce frisson électrique qui parcourait son être à chacune de leur rencontre ? Le ressentait-il, ce désir puissant, entêtant, qui embrasait son âme telle une flamme insatiable, consumant tout sur son passage ? Le ressentait-il, cet élan irrépressible vers l'autre, ce lien invisible qui les unissait, mais ô combien tangible ? Car elle le ressentait, vivement même.
Jusqu'à ce qu'une autre sensation ne vienne ébranler son être, une autre bien moins exquise que celle qui commençait à diffuser son parfum dans son corps. Une sensation qui l'incita à rabattre brusquement son bras, et qui effaça le sourire de son visage. À nouveau, cette douleur qui lui irradiait le dos, à nouveau cette douleur qui revenait la tourmenter et la dépouillait de son insouciance.
Toute félicité, toute malice, toute séduction désertèrent soudain les traits de la petite nymphe, qui lança un regard troublé au loup avant de s'acheminer d'un pas inquiet vers la salle de bain, où trônait un large miroir qui lui permettrait d'inspecter les dégâts, et surtout, de scruter si, durant la nuit, d'autres infortunes s'étaient ajoutées.
Laissant la porte entrebâillée pour celui qui avait su gagner sa confiance, elle se démena pour dévoiler l'une de ses épaules avec précaution, chaque mouvement était devenu pénible. Dès qu'elle y parvint, la fée s'empressa de contempler son dos meurtri, où à présent s'étalait une vaste tache sombre. Une ecchymose brunissait sa peau, s'épanouissant là où son aile aurait dû siéger, et désormais, ses douleurs prirent tout leur sens.
Discrètement, elle laissa échapper un soupir de soulagement. Son esprit avait erré dans les méandres de l'appréhension, peignant des scènes sinistres, celles d'une infection rampante, par exemple. Mais heureusement, une lueur de soulagement l'apaisa lorsqu'elle constata que ces sombres prédictions ne s'étaient pas matérialisées. Aucune maladie insidieuse n'avait encore infiltré ses veines, du moins tant qu'elle prendrait les mesures nécessaires pour soigner cette blessure négligée. Mais voilà, elle s'était laissée bercer par l'illusion que le liquide carmin qu'elle avait avalé suffirait à la préserver des périls qui guettaient les écorchés, peut-être n'était-ce au final pas le cas. Ne pas songer au pire, elle devait se soigner.
Mécaniquement, l'automate à l'aile brisée s'empara d'un flacon d'arnica déformé qui trônait sur le marbre de son lavabo, et d'une pression habile, en fit jaillir quelques gouttes dans le creux de sa main. Une fois l'onguent récupéré, elle s'aida du miroir et tenta de l'étendre sur sa peau meurtrie... Hélas, ce n'était pas la souplesse qui manquait à la danseuse, mais la douleur, lancinante, qui parcourait son dos, enserrait chacun de ses gestes.
Un soupir défaitiste, à peine perceptible, s'échappa de ses lèvres, jusqu'à ce que son regard croise celui du loup. Alors, elle se souvint de leur échange de la veille, où elle avait compris qu'elle n'avait plus besoin de dissimuler sa souffrance, qu'elle n'était désormais plus seule.

— « Est-ce que… Ça te dérangerait de m’aider avec ça ? » murmura-t-elle, ses mots se frayant un chemin à travers les brumes de son malaise, incapable de le dissimuler.

Solliciter l'assistance d'autrui était étranger à ses habitudes. Et cette fois-ci, c'était la crainte de déranger qui l'assaillait, et l'incitait à taire ses désirs. Mais, par un élan inattendu, elle se refusa à laisser cette peur étouffer sa voix. Car elle brûlait d'un désir ardent d'accompagner le loup dans son périple vers la liberté, un chemin qu'il s'efforçait de forger de ses propres mains. Elle nourrissait l'espoir de pouvoir un jour rétribuer ses efforts en lui manifestant sa propre détermination. Tout comme elle aspirait à s'élever, à prouver à cet être aux yeux perçants, et à tous ceux qui la voyaient condamnée à végéter dans les abysses du désespoir, qu'elle n'était pas vouée à demeurer éternelle captive du Nymphéa.
Ezvana
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Ezvana
Sam 16 Mar - 20:28

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


L’odeur vient lui chatouiller les sinus avant même que la féerique ne se relève un musc capiteux qui flatte ses sens et le rend fébrile pendant un instant. Odorat trop sensible pour échapper à cette fragrance délicieuse qui pèse soudainement sur sa langue, qu’il essaie d’avaler, de déglutir sans y arriver. La façon dont elle se réveille, mèche de cheveux sauvage, espièglerie dans les yeux de soleil, une grâce d’un autre temps enveloppant chacun de ses gestes.
Le cœur rate un battement alors qu’elle se redresse, impossible d’articuler quoi que ce soit tant les sens étaient surchargés de signaux enivrants. Elle est là, si près de lui qu’il dût baisser son visage pour la voir elle si gracile en comparaison, entité mythologique qui pourtant le dominait sur tous les points en cet instant suspendu dans le temps. Incarnation du désir et de la beauté qui aurait fait plier ses genoux pourtant récalcitrants avec une simple demande, puissance mirifique qui le happe et l’empêche de réfléchir.

Cela enfle dans son ventre, cette vague chaleureuse qui s'enroule autour de sa colonne vertébrale et lui fait ouvrir la bouche pour exhaler un soupir de désir, se toucher sur cette joue qui aurait pu faire révulser ses yeux juste pour mieux sentir chaque centimètre carré de cette main. Les lèvres qui frémissent alors qu’il se retient de dévoiler ses crocs, de venir attraper cette paume de ses dents pour les presser affectueusement, sentir son goût salé sur la pointe de sa langue. Marque affective du Loup qui ne sait plus faire la distinction entre les coutumes animales et Humaine.

- Ils sont le plus précieux des trésors, tel un cadeau oublié qui renaît de ses cendres.

Phoenix qui le brûle et qui ravive un semblant de vie dans chaque fibre de son être.
Cette voix bien trop modifier pour n’être que les cordes vocales d’un Humain, cette vibration qui émane de la poitrine presque impétueuse. C’était à se demander si les poils ne poussaient pas sous l’épiderme et que la gueule manque de s’allonger pour dévoiler cette part animale qui se mêle facilement à l’identifier du Gardien qui tente de retenir le jaune d’envahir son regard. Les yeux qui dérivent, observent et analysent, aperçoivent les signes du désir fleurir sur le corps de la sylphide, cette longue inspiration pour remplir ses poumons une nouvelle fois de cette fragrance. Appétit primitif qui se répand dans son corps, une faim insatiable qu’il tente de museler pour ne pas dévorer l’agneau si près de ses dents. Cela chante dans ses oreilles, ce sang qui pulse sourdement à ses tempes à cause de ce cœur qui tambourine et que son propre désir se fait frémissant, que son bassin semble presque prendre feu et pulse douloureusement.
Comment ne pas s’embraser devant Aphrodite elle-même ?

Envoler de papillon et l’ambiance changea drastiquement. La fée se referme sur elle-même, son odeur change radicalement pour ne laisser place qu’à l’acide de la peur. Brusque changement qui fait tourner la tête du Lycan qui recule d’un pas par précaution. Heureusement qu’il n’était pas du genre à traquer les proies faciles, celles-ci étaient une évidence qu’il refuse même d’imaginer. Reculer pour s’éloigner de cette envie qui refuse de quitter immédiatement son corps sans comprendre d’où provenant cette drastique bifurcation. C’était de lui qu’elle se méfiait ? L’inquiétude brille dans son regard alors qu’elle s’éloigne, un froncement de sourcil alors qu’il se remet en question.
Peut-être qu’il s’était mal exprimé. Ou qu’elle a perçu dans son odeur quelque chose d’inhabituel. Il n’était au fait des capacités des fées, peut être un sens qui lui était inconnu l’avait fait fuir un danger potentiel.

Faire les cent pas dans cette chambre, essayer de faire circuler son sang pour chasser le désir qui avait enflé, expirer longuement pour faire taire le brasier qui avait pris possession de son esprit. Loup en cage qui tente de faire passer cette flamme passagère, jamais il n’oserait rester ainsi alors que la fée ne semble plus dans la même optique. Mais qu’il lui était difficile de chasser ses images de son crâne ! Il voit encore les courbes, les frémissements et cette odeur !
Se diriger vers cette fenêtre toujours ouverte, inspirer à grande goulée l’air extérieur pour chasser de son nez ce qui trouble ses sens. Les poings se serrent par spasmes, les soupirs sont longs. Et pourtant, il lui était impossible de ne pas jeter des coups d’œil vers cette salle de bain à la porte entrouverte, d’observer de loin les allées et venues de la danseuse, pour savoir. Il n’avait pas compris pourquoi elle, c’était enfui et bien qu’il respecte ses désirs, il ne cesse de penser que c’était de sa faute. L’inquiétude rode et de ses crocs acérés lui mord les entrailles.
La voir se tortiller, retirer une manche pour dévoiler son dos. C’est alors que le Gardien s’immobilise en comprenant brusquement la raison de cette échappée. Détourner le regard pour ne pas paraître impoli alors que sa propre curiosité le ronge de l’intérieur. Comment cela avait -il évolué ? Est-ce que le corps se rebelle contre cette agression barbare ? C’était comme si on lui avait coupé une jambe pour l’empêcher de courir lui qui ne vit que pour cela.
Se mordiller l’intérieur de la bouche en un tic nerveux, de nouveau arpenter la chambre jusqu’à ce que la voix ténue de la danseuse parvienne à ses oreilles.

S'approcher rapidement, pousser doucement la porte pour mieux embrasser la situation de son regard. Un éclat dans son regard, un mélange de colère et de tristesse. Sans aile, elle serait toujours une beauté sans pareille, ce n'était pas le sujet. Mais mettre un oiseau en cage n'avait rien de merveilleux, une partie d'elle était amputé et cela remue en lui tels des serpents froids qui se logent dans son ventre.
Mais il y avait un espoir. Demain, près du Nexus, la magie pouvait opérer.

C'est sans un mot qu'il vient s'approcher de la douce créature, qu'il attrape le flacon qu'il porte à son nez. De l'arnica. Un plissement de nez. Ce n'était pas asse.

- Aujourd'hui nous iront faire un détour dans une herboristerie. Il existe de nombreux cataplasmes naturel qui seront bien plus efficaces que simplement de l'arnica.

Proposer une version naturelle à la fée, peut-être qu'elle était sensible à tout produit chimique qui intégrait son corps. Quand il était Humain, tout cela lui semblait idiot, rien n'était plus efficace que les médicaments prescrits par un médecin. Mais depuis, il a appris, quand on côtoie des êtres vivants dans les forêts profondes et qu'on est soi-même porté sur la nature, on découvre des vertus incroyables. Notamment avec des fleurs et herbes dites magiques, que l'on ne retrouve que dans certains biomes.

Se laver les mains soigneusement, frottant la peau jusqu’à ce qu’elle devienne rouge par la chaleur, saisir des compresses stériles dans un recoin de la pharmacie avant d’y venir appliquer l’arnica. Se pencher pour tapoter avec une délicatesse infinie les contours de la plaie, la chaleur de sa main se diffusant dans les chairs meurtries avant de s’approcher un peu plus de la meurtrissure.
Discrètement, il renifle la plaie, essai de trouver quoi que ce soit qui pourrait identifier un quelconque mal-être. Mais non, il ne desselle aucune odeur étrange, aucun miasme d’une infection qui se profile, pas de poison connu dans les veines. Rien qu’un hématome violacé qui ronge la peau de la fée. Bien que ce n’était visuellement pas flatteur, c’était propre et cela rassure l’homme qui ferme les yeux quelques secondes à peine pour mieux respirer.

- Tu te sens prête à affronter cette journée ? Nous allons beaucoup nous déplacer. Nous prendrons le plus possible les moyens de transport, mais je ne veux pas que tu te surmènes.

Beaucoup de destinations aujourd’hui et il ne voulait pas qu’elle puisse se sentir trop affaiblie ou vulnérable. Bien évidemment qu’il préférait faire tout ce qu’il avait prévu, mais si la danseuse ne s’en sentait pas capable, cela ne serait que reporter.
Promesse qu’il garde muette dans son cœur, comme pour se donner une raison de ne jamais laisser la fée partir trop loin.
Relever son visage pour croiser son regard dans le reflet du miroir. Se pencher un peu plus en avant pour surplomber ce corps si près du sien sans jamais le toucher, ce nez qui suit la ligne d’une épaule, de ce cou gracile, s’arrête derrière l’oreille. Humer son odeur enivrante une dernière fois, plonger dans un dernier soupir dans ces rêves fantomatiques qui avaient pris vie pendant un instant.
Chasser bien vite cet aveu de faiblesse en se redressant complètement.

- Je te laisse te préparer. Prend ce qui est le plus confortable possible. Je vais me changer, j’arrive et on va aller à la boulangerie.

L’image de lui embrasser la tempe, le cou, pour déposer sur sa peau son empreinte. Papillonner des cils alors qu’il recule, qu’il s’échappe presque de cette bulle odorante pour avoir les pensées claires. Dans le couloir, une main s’appuie contre le mur, l’autre frotte le visage pour chasser les sensations de picotements dans tous ses membres.
Ablution matinale, de frotter les parties qui nécessitent un léger nettoyage, toujours dans cette quête de propreté lui qui ne connaît presque que les rues parsemées de poubelles et de tanières tout juste asse assembler pour appeler ça un appartement. Tant d’années d’errance qui ont forgé en lui des demandes furieuses, presque des tocs qu’il peine à maîtriser.
Vaguement, il remarque à travers le miroir que ses cheveux sont longs, trop longs pour celui qui porte une coupe militaire depuis toujours. La barbe aussi, mange un peu trop son visage.
Un regard vers la plaie à son épaule qui c’était déjà refermé, juste une énième cicatrice qui orne sa peau. Il n’y pense déjà plus.

Enfiler un tee-shirt blanc qui ceigne son corps, un jean à la couleur un peu délaver. Son éternel blouson en cuir patiné par les années, le couteau qui ne le quitte jamais dans son dos dans son étui. Son téléphone, un paquet de cigarettes entamé, un zippo, ses clés ainsi que son porte-monnaie, un sac à dos. Voyager toujours léger, être capable de tout laisser derrière soi sans un regard en arrière.
S'arrêter un instant en réalisant qu'il avait détruit cette façon de vivre pour un regard ensoleillé. Faire une grimace et décamper, sortir de cette chambre et la fermer à clé pour laisser emprisonner sa raison.

S'approcher de la chambre, toquer en douceur sur la porte entrebâillée, passer sa tête en la cherchant du regard.

- Es-tu prête ?

Lulu
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Mar 19 Mar - 15:10

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Silencieusement, la péri, d'un geste à peine esquissé de sa tête gracile, marqua son accord, tandis qu'au fond de ses prunelles dansait une lueur fébrile, trahissant ainsi son impatience. Elle brûlait d'envie de s'engouffrer dans ces dédales inconnues autant que de libérer son esprit des chaînes d'un savoir limité par la volonté de son maître.
Tout un univers s'apprêtait à s'ouvrir à elle, prêt à être exploré, et même si ses pérégrinations ne se cantonnaient aujourd'hui qu'à la ville, ses horizons s'étendaient bien au-delà des murs du Nymphéa. Cette prison confinée dans une époque révolue, regorgeait d'architectures, de décors et de technologies désuètes, en contraste frappant avec l'effervescence extérieure. Alors, l'impatience vibrait en elle, oui, mais non sans une appréhension qui la poussait ainsi à la prudence et l'encourageait grandement à être attentive aux conseils du loup.
Dès lors que son ami s'enquit de son état, lui révélant que leur journée s'annonçait dense et probablement éreintante, le regard de la sylphide s'adoucit. Ses yeux, plongés dans le miroir, effleuraient avec tendresse cette silhouette lupine aux intentions si délicates. Une fois de plus, il surgissait tel un soleil dans son ciel ombragé, se transformait en une brise fraîche au cœur même de son désert. Il était cette douceur, cette sécurité, tant désirée et précieuse pour celle qui s'était égarée, capturée dans les limbes d'un monde glacial et impitoyable.

— « Ne t’en fais pas pour moi », murmura-t-elle malgré les évidentes fragilités qui l'assaillaient. « Mon enthousiasme est si grand qu’il saura me porter partout », un optimisme qui puisait autant dans le soleil lupin que dans cette liberté tant convoitée qu'elle effleurait enfin.

Sous les doigts de l'immortel, ses douleurs s'évanouirent, comme les volutes d'un cauchemar se dissipant à l'aube. Mais ce toucher divin n'eut pas pour seul effet d'apaiser la douleur ; il éveilla aussi la chair endormie, réveillant chaque pore engourdi. Des frissons parcoururent sa peau, laissant éclore çà et là des sensations délicieuses. En ce petit royaume de chair et d'os, la souveraine ne cherchait nullement à réprimer ces sensations, bien au contraire. Par désir et tendresse, elle consentait à se révéler davantage à lui.
D'ailleurs, la proie ailée ne ressentit nulle crainte lorsque le prédateur terrestre, dans une courbure à peine esquissée, s'abandonna à savourer à nouveau son parfum. Celui-ci, tout juste imprégné du désir qu'elle nourrissait pour lui, enveloppa l'air de ses arômes envoûtants.
Dans un geste d'une nonchalance audacieuse et désireuse de le ravir de ces délices olfactifs, que lui seul décelait, elle lui offrit sa nuque, inclinant doucement sa tête sur le côté pour dévoiler ainsi une artère palpitante, celle-ci vibrante au rythme effréné des sentiments qu'il faisait naître en elle.
La médusée, de ses yeux peut-être fous, fixait sans relâche l'ombre du carnassier qui, effleurant sa peau, faisait battre son cœur avec fébrilité. Nymphe céleste n'attendait plus que l'ardente collision qui la décrocherait de ses cieux rêveurs, prête à se noyer à nouveau dans l'océan tumultueux du désir. Hélas, le colosse s'empressa de fuir son corps brûlant, arrachant involontairement à la belle torturée une discrète plainte frustrée.
Râle que la muse délaissée s'empressa de museler, ne voulant pas troubler le lycan et compromettre ainsi leur complicité. Dans un élan de pudeur, elle se hâta de lui répondre, peut-être avec une précipitation un peu trop marquée.

— « À tout de suite », souffla-t-elle à celui dont la présence lui manquait déjà, sa voix éraillée par l'étreinte du désir.

Et lorsque l'ombre de sa présence s'évanouit du nid, les brumes enchanteresses persistèrent à lui faire tourner la tête, à embraser son cœur, à chatouiller ses sens. À tel point que la nymphe, ailleurs, demeura pétrifiée devant son propre reflet, le temps de se réaccoutumer à cette réalité ternie par l'absence du lycanthrope. Ce n’était qu’une question de minutes avant qu’il ne lui revienne, se murmurait celle qui se languissait, cherchant ainsi à se libérer de ces eaux voraces pour se plonger dans d'autres.

Malheureusement, ses maux la dissuadèrent de se glisser dans son bain ou de s'aventurer dans sa douche, la contraignant à une toilette de chat. Le genre de toilette qu’elle arborait vivement, puisqu’elles ne lui permettaient pas de se débarrasser de tous les miasmes qui la souillaient. Même si, en vérité, son esprit turlupiné avait tendance à fausser la réalité, à l’exagérer.
La danseuse avait acquis la mauvaise habitude de s'abîmer la peau, obnubilée par sa quête de propreté, prisonnière d'une obsession insatiable. Chaque jour, elle sacrifiait une heure entière à sa toilette, rituel implacable qui ne laissait pas la place à une once de bien-être. L'étreinte de la saleté lui était insupportable, semblable à un poids lancinant qu'elle cherchait à fuir avec une frénésie presque pathologique. Dès qu'elle le ressentait, elle détournait le regard de son propre reflet, n'osait même pas effleurer son propre corps, souhaiterait ne pas l'exposer. Hélas, ni la cupidité de Wraith, ni la lubricité de ses clients, n'étaient prêts à lui offrir ce répit.
Dans un soupir long comme une complainte, elle tenta d'étouffer sa honte qui imprégnait son être à l'idée de ce rituel qu'elle devrait, pour une fois, négliger. Puis, résolument, elle saisit sa brosse à dents et purifia sa bouche, seule partie de son corps qui n'échapperait pas à sa manie. Des minutes interminables s'étirèrent, jusqu'à ce que ses gencives soient irritées et écarlates. Ce fut donc à ce seul instant, qu'elle entama avec parcimonie sa toilette après s'être installée sur le rebord de sa baignoire.
Désireuse de ne pas laisser sa contrariété ternir cette belle journée, la sylphide dévoua de longues minutes à cette toilette, qui se révéla plus complète que prévu. Seuls les endroits où l'arnica avait été déposé furent épargnés par ses maux intérieurs. Dès qu’elle termina, non pas par envie, mais sous la contrainte de la douleur, elle prit le temps de s’essuyer, tout en préservant soigneusement sa vue de ce corps impropre.
Une nouvelle inspiration souleva sa poitrine, puis elle la laissa s'échapper avec hâte, comme pour expulser cette honte qui l'étreignait, honte qu'elle savait, au fond, infondée. Malgré tout, la danseuse demeurait captive de cette détresse, incapable de s'en affranchir, ne parvenant tout au plus qu'à feindre une indifférence qu'elle ne possédait pas, une indifférence qui lui avait été volée dans l’enfance. Elle était désormais loin, évanouie même, cette enfant insouciante des vastes forêts hyrcariennes, le Nymphéa avait été son ultime tombeau.

Les pas de la fée la menèrent ensuite jusqu'à sa commode, où reposaient des étoffes soigneusement pliées, trésors de siècles disparus. Parmi ces reliques, quelques-unes se distinguaient par leur modernité relative et leur confort. Son regard, recherchant l'habit idéal, se posa finalement sur une robe longue et fluide, qui draperait son corps avec légèreté et grâce. Le tissu, évoquant le du soleil, se parait également de nuances marrons, qui n'étaient pas sans lui rappeler deux orbes dans lesquelles elle aimait se fondre. Elle serait idéale.
( robe ) — Une fois vêtue de ses dessous et de sa robe, elle se hâta de coiffer sa chevelure qu'elle n'avait malheureusement pu nettoyer aujourd'hui, quand bien même celle-ci n'était pas souillée. C'est alors que la nymphe décida de natter en un demi tresse cette cascade soyeuse.
À peine ses doigts agiles eurent-ils terminé, que les pas du loup résonnèrent dans le corridor. Soudain, la contrariété, si ardemment repoussée, s'envola comme une plume emportée par le vent. Un sourire délicat ourla ses lèvres, annonçant l'arrivée des meilleurs jours. D'un geste empreint de grâce, elle redressa sa silhouette, saisissant son long manteau noir, qui, tel un voile sombre, dissimulerait son aile, tandis qu'à son bras, pendait un sac lourd de pièces.

— « Je le suis ! » l’impatience l’inondait. « J’ai choisi cette robe, parce qu’elle me fait penser à tes yeux », déclara fièrement la douce, seul et unique regard dont elle désirait être enveloppée.

D'un mouvement d'épaules légers, elle revêtit définitivement ce manteau trop ample pour son gabarit ; une découverte parmi d'autres qu'elle avait récemment dénichée dans les affaires abandonnées d'un vampire, et parmi lesquelles elle avait pu trouver quelques bijoux qui ornaient désormais son cou, dans le but de dissimuler le sceau que Wraith avait gravé sur sa poitrine.
Arrivée à la proximité du loup, ses prunelles étincelantes d'impatience dévorèrent en silence la silhouette de ce dernier, vision enchanteresse qui lui suscita un frisson furtif, serpentant jusqu'au creux de sa nuque. La sylphide tint ses lèvres serrées, bien que l'envie de le complimenter fût intense ; cependant, elle ne souhaitait pas semer de trouble en lui, tel qu'elle avait pu le faire la veille en soulignant sa beauté.

— « Allons goûter ces beignets à la framboise. »

La fée en salivait d'avance. Délicatement, son ombre s'extirpa de la pièce, de là où elle ne demeurerait pas captive aujourd'hui, ne s'en libérant que pour nourrir la prestigieuse renommée du Temple des Soupirs. Une fois assurée d'avoir fermé à double tour la porte de son nid, son bras libre s'enlaça instinctivement à celui du loup, s'accrochant avec douceur à cette silhouette qui s'apprêtait à lui faire découvrir à nouveau le monde. La sylphide lui lança un sourire complice, avant de se laisser emporter avec lui dans l'inconnu presque total.
À l'approche de la majestueuse porte, qui lui avait été pendant longtemps scellée, elle perçut au loin le grincement du parquet. Elle n'eut nul besoin de diriger son regard pour identifier la source du bruit, elle l'avait entendu mille fois ; Wraith rôdait dans le Nymphéa, s'apprêtant probablement à franchir le seuil de sa chambre pour s'enquérir de l'état de sa petite chose meurtrie.

— « Ne traînons pas » susurra-t-elle, soucieuse, à son complice de fugue, puis la porte s’ouvrit, les premiers rayons du soleil embrassèrent alors sa peau dorée.

Et son agitation, Wraith, le Nymphéa, s'évanouit soudainement, consumé par un astre qui trônait en souverain en cette aube à peine éclose. Une brise délicate effleura sa peau, le murmure timide des oiseaux berça ses oreilles, et ses yeux s'emplirent de l'horizon dégagé, nullement entravé par des fenêtres exiguës.
Un sourire franc naquit instantanément sur les lèvres de la péri, redécouvrant cette rue maintes fois contemplée depuis sa lucarne. La voici désormais, se déployant à ses pieds, prête à recevoir chacun de ses pas, à ravir le moindre de ses sens.
Dans sa poitrine, un émoi s'éveilla, se diffusant dans l'intégralité de son être. La joie l'envahissait tel un feu de broussailles, faisant étinceler ses prunelles dorées qui dévoraient l'éclatant soleil. Jamais encore n'avait-elle pu le scruter avec une telle intensité, oubliant combien une telle audace pouvait être douloureuse. Mais aucune inquiétude ne vint pour une fois faucher la créature habituellement soucieuse, tant elle était heureuse. Heureuse de retrouver ce soleil, ce ciel, le vent, la vie. La vie à perte de vue, s’épanouissant à travers différentes formes plus ou moins familières. Et son cœur vibrait en osmose avec elles, s'unissant à ce monde nouveau, retrouvant la faune et la flore qui s'étaient langui de revoir l'une de leurs gardiennes ;  en témoignèrent quelques moineaux, qui, voltigeant à proximité, fredonnèrent pour eux leur douce mélodie.
Et puis, lorsque les iris de la fée commencèrent à picoter, celle-ci détourna promptement le regard vers le sol, avide de liberté, de splendeur, elle s'était montrée cette fois-ci un peu trop gourmande. Et puisse-t-elle conserver cette appétence, lorsque enfin ils franchiront le seuil de la boulangerie.

— « Allez, je te suis… Compte sur moi pour ne pas te lâcher, petit loup » déclara celle qui porta de nouveau son regard scintillant d’émoi sur celui à qui elle devait ses premiers instants de liberté depuis des siècles, et des siècles.

Alors vint s'entrelacer à l'extase une profonde affection. Nulle parole ne saurait justement traduire l'ampleur de la reconnaissance qu'elle nourrissait à son égard, à celui qui, d'une manière, lui restituait ses ailes, sa liberté, son éclat. Sa gratitude qui palpitait ardemment au creux de ses prunelles dorées, se matérialisa en une étreinte légère mais empreinte de tendresse autour de ce bras auquel le sien s'accrochait sans relâche. Après tout, cette ville lui était étrangère et si éloignée de la forêt qui l'avait vue éclore. Ainsi, le loup incarnait son seul repère dans ce dédale de béton, au cœur même de cette jungle urbaine.
Ezvana
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Jeu 21 Mar - 19:01

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Un sourire qu’il ne peut réfréner en voyant cette petite créature si joyeuse à l’idée d’avoir enfilé un vêtement qui lui correspondait. Toucher le Loup-garou qui n’oserait pas évoquer son plaisir de ce simple geste qui pourtant avait une réelle signification à ses yeux. Lèvres qui se plissent plus naturellement, cœur qui s’ouvre toujours un peu plus à la demande de la féerique. Écouter et exaucer les vœux même si cela lui était peu familier, comme réapprendre à marcher alors que l’on chute. Alors il dévoile sa dentition dans un rictus joyeux même s’il avait perdu cette habitude.

Le regard qui balaye négligemment la silhouette de la danseuse, partagé entre deux maux qui ne cessent de le triturer de l’intérieur. Elle était belle sans même s’en rendre compte, une émanation presque aphrodisiaque naturelle. Elle se serait parée d’une loque que cela ne pouvait pas faner sa beauté. Pourtant, impossible de ne pas remarquer sa maigreur, la façon dont les clavicules ressortent sous cette peau tendue, cette robe qui n’enserre pas ses hanches trop fines. Corps qui ne demandent qu’à éclore et qui est pourtant restreint.
Mais aucune pitié ne vient ternir les prunelles de l’homme, rien que la conviction que son amie pourra renaître de ses cendres et devenir le phénix qu’elle aurait dû devenir. Elle serait parcourue de cicatrices qu’à ses yeux, elle serait toujours la plus belle de la Ville.

Des mains veineuses qui se tendent, réarrange le pli de cuir de ce manteau trop grand qui serait presque à sa taille. Elle semblait menue soudainement, noyé dans un vêtement trop grand. Cela ne fait qu’afficher un demi-sourire au gardien qui est surtout satisfait de ce corps préservé des regards indiscrets. Son aile, si précieuse, ne devait pas être dévoilée même si son odeur ne pouvait pas camoufler son identité.

C’est presque avec surprise qu’il se surprend à tendre son bras à la fée, comme une habitude depuis longtemps oubliée. Les sourcils qui se froncent à peine, les yeux voilés par des souvenirs épars qui ne cessent de le tirailler. D’ordinaire, il cherche à se remémorer son passé pour ne pas oublier qui il était réellement, mais il préfère les chasser pour ne pas perdre de sa concentration. Aujourd’hui était un grand jour pour son amie et il ne souhaitait pas qu’elle soit ternie par ses propres démons.
Guide silencieux qui accompagne l’oiseau qui désire sortir de sa cage, soucieux de son bien-être et ne pas dévaler les couloirs de ses grandes enjambés.

L’oreille est tendue, les sens exacerbés. Tendu le Loup qui cache son anxiété par un flegme maîtrisé depuis longtemps. Ce grincement qui sonne à ses oreilles comme un son terrible, ce nez qui s’agite alors que des effluves parviennent à ses sinus. C’est presque si le grognement ne sort pas de ses lippes par réflexe pour chasser le fantôme des lieux, voulant par nature dominer le danger pour protéger sa partenaire son amie. Combattant dans l’âme qui pourtant réfrène l’envie de faire sortir les griffes pour accompagner son amie en dehors de la maison de luxure. Il n’avait pas prévu cela et ça le turlupiné. Wraith se rendrait compte de l’absence de son objet fétiche et leur sortie du lendemain risquait d’être compromise par ce sorcier. Cela l’agace, le renfrogne, à s’en mordre la joue jusqu’au sang. Mais il ne pouvait pas entacher le plaisir de la fée qui semble soudainement s’éveiller à la lumière du jour, fleur qui ouvre ses pétales pour se gaver du soleil encore timide en ce début de matinée.

Attendris le Loup qui la regarde, observe la façon dont le pli soucieux de son front disparaît enfin et qu’elle semble prendre vie. Lumineuse avec son sourire qui dévore son visage, magnifique dans le cœur du Lycan qui ne souhaite rater aucune de ses expressions. Comme un gardien bienveillant qui patiente pour laisser les poumons froissés de la fée se remplir à nouveau, qu’elle reprenne vie devant ses yeux. Il lui laisserait tout le temps du monde juste pour voir ce sourire radieux.
Armure qui fond devant l’éclat de Pansy et pourtant aucun mouvement de recul de celui qui se protège de tout le monde, seulement une peur latente qui lui prend aux tripes.
Que jamais cet éclat ne meure.

- Et je ne compte pas de perdre, ma libellule.

Ses prunelles qui se mêlent aux siennes, ce chocolat qui fond devant le dorée, se sourire en coin qu’il ne cherche même pas à réfréner. Ce bras qui se tend, cette pression qui fait rater un battement à son palpitant trop frileux, sa propre main qui vient se poser sur la sienne, caresse du pousse la douceur de cette peau d’été pour aussi vite la retirer comme une faiblesse qu’il dévoile furtivement.

Avancer dans la rue avec une lenteur calculée pour que la fée ne s’épuise pas à rattraper sa frénésie à avaler le bitume de ses pieds. Avec patience il l’accompagne, lui laisse le temps d’observer son environnement pour mieux le comprendre. Heureusement, il savait parfaitement se repérer dans cette jungle urbaine, dirigeant la fée tel un fils de Marianne dans les dédales de la ville. Puis il réalise, à quel point elle lui faisait confiance. Que cette douce créature serait complètement perdue sans lui et pouvait tomber dans les bas-fonds de la ville sans protection.
Cette main qui à nouveau vient recouvrir la sienne en un remerciement silencieux. Il était flatté qu’elle puisse ainsi le suivre sans se poser de question, inquiet aussi. Sur qui elle aurait pu tomber et les malédictions qui lui auraient collé à la peau. Impossible pour lui de ne pas envisager les mauvaises possibilités d’un avenir qui n’existent pas. Anxieux le gardien qui refuse de confier ses crises d’angoisse. Fuir toute personne capable de l’atteindre était plus facile que se confier.

Visage qui se secoue, chasser ses pensées d’un air rageur. Se contenter d’avancer, de marcher à pas maîtriser et laisser découvrir le colibri de nouveaux horizons. De regarder autour de lui, vigilant gardien qui est toujours prêt à dégainer les crocs pour protéger Pansy. Faire attention à ce que tout soit le plus simple, le plus doux aux yeux de la fée qui découvre. Passer des grandes allées richement décorées, des plantes parsemées çà et là pour embellir l’endroit, de large trottoir propre pour ne jamais devoir se faufiler entre les filles. Heureusement, à cette heure-ci, il n’y avait pas grand monde. Les rues sordides, elles étaient mises de côté, même si c’était cela son territoire de chasse.

Enfin apparut au détour d’une rue une boulangerie à l’enseigne dorée et brune, présentant devant la vitrine des merveilles encore luisantes. Ce doigt qui pointe les différentes friandises pour dévoiler leurs secrets à la fée, prenant en compte son ignorance sur le monde moderne. Un regard en coin pour la voir presque saliver d’avance, ses lèvres qui se plissent dans un sourire amusé qu’il camoufle.
Entrer dans l’enseigne sentant le pain chaud, faire la queue devant les clients fidèles qui jamais ne rate une occasion de dépenser leurs argents dans la meilleure enseigne de la ville. Rapides et efficaces, les employés font défiler les personnes avec une rapidité saisissante.
C’est une femme aux cheveux roses qui les accueils et affiche un grand sourire en voyant le Loup approcher. Quand elle les reçoit, c’est avec évidences qu’elle reconnaît l’homme à la chevelure poivre et sel, proposant immédiatement son plaisir fétiche, un beignet à la framboise. Rayonnante la caissière qui affiche un immense sourire à la fée en demandant ce qu’elle désirait.
Prenant les rênes de la situation, L’homme attentionné achète plusieurs choses, deux beignets aux framboises, des croissants et des pains aux chocolats, un café et un chocolat chaud tout en demandant s’il y avait encore une place disponible pour s’installer.

Une minute à peine et tout était préparé, Méléän baissant la main de la fée tendant son sac de piécettes d’or, dégainant sa propre carte bleue pour encaisser. Il ne se voyait pas utiliser l’argent si difficilement acquis pour une chose qui lui avait promis tout en prenant conscience que les pièces d’or pouvaient être désuète dans certains établissements.

Prenant un plateau, une main se glisse dans le dos de Pansy tout en esquivant sa plaie pour la guider vers une table encore vacante. S’installer avec un soupir, craquer sa nuque pour chasser une nervosité qui le rendait a fleur de peau. Saisir les deux tasses et les proposer devant son amie.

- Devant toi, il y a un café, c’est amer mais puissant. Cela peut te donner de l’énergie par exemple. C’est particulier, mais cela a beaucoup d’arôme. À côté, tu as un chocolat chaud, c’est dilué avec du lait, c’est très doux et sucré. C’est réconfortant.

Saisir les pâtisseries et les couper en deux sans dire un mot, laissant la moitié devant la fée pour qu’elle choisisse ce qui pouvait la tenter.

- Goûte. Et surtout, si tu n’aimes pas, ne te force pas. Et si tu n’es pas capable de finir, je le ferai pour toi s’il le faut.

Un sourire qui plisse à nouveau ses yeux bruns. Lui laisse libre cours à ses envies, à ses goûts. Jamais il ne la forcerait à un ingurgiter un aliment de ce type si elle ne le désirait pas.
Pour lui donner exemple, il saisit sa moitié de beignet vient croquer à belle dent ce plaisir si simple et pourtant si incroyable. Papilles en fête qui se délectent de cette bouchée vigoureuse.

- Putain, cela m’avait manqué.

Un souffle libéré sans y penser. Lui aussi prisonnier d’une routine l’empêchant de prendre le temps de savourer, de prendre du plaisir.
Laisser la fée choisir sans la fixer en attendant qu’elle se décide, scrutation dérangeante qui n’avait pas sa place. Au lieu de cela, il mange goulûment, finissant son plaisir coupable avant de saisir une viennoiserie.
Laisser de côté cette vision d’une vie normale, douce, qui n’existait plus depuis des décennies. Juste profiter du moment, sans se soucier de l’avenir.
Respirer. Enfin.

Lulu
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Lulu
Sam 23 Mar - 19:36

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Sous les douces caresses de ce soleil timide, la sylphide semblait presque ronronner, alors que ce dernier lui promettait de la suivre là où le vent de la curiosité porterait sa créature ailée. Ses prunelles mordorées se perdirent dans l'abîme chocolaté, tandis que ses lèvres s'étirèrent en un sourire d'une tendresse infinie, étincelant uniquement pour le loup solitaire.
Alors les deux âmes errantes arpentèrent les dédales urbains, leurs contours fusionnant en une seule entité. Si l'une des ombres paraissait plus pensive, obligée à être attentive à son environnement, l'autre se distinguait par son insouciance. Comme si sa tête, dépourvue de toute attache, dansait au gré de sa curiosité, son regard virevoltant d'un point à l'autre de l'horizon.
Dans sa poitrine, palpitait une allégresse électrisante, chatouillant son cœur, suscitant une ribambelle de frissons intérieurs. Les fleurs, les arbres, les animaux, les badauds, tous s'animaient sous son regard, pareils à des pigments éclatants se déposant sur une toile vierge, l'illuminant de mille couleurs.
Plus d'une fois, la fée refréna l'envie de s'agenouiller auprès d’un animal pour le caresser tendrement, de frôler d'un doigt léger une fleur délicate, ou d'entamer un dialogue avec le premier passant captivant son regard. Elle se tient ainsi, seulement sage en apparence, parce qu'elle désirait pouvoir faire toutes ces activités qu'ils s'étaient mutuellement promises pour cette journée.
Comme si celle-ci pouvait être à la fois la première et la dernière, consciente que sa liberté demeurait fragile, toujours menacée, et que, hormis le loup, peu étaient ceux qui la désiraient au-delà des confins du Nymphéa, qui, en son absence, était dénué d'intérêt.
D'ailleurs, elle pressentait un malheur inévitable, l'instant fatidique où son maître invoquerait les pouvoirs engloutis dans le sceau gravé sur sa poitrine pour déchaîner sa fureur sur elle. Cette rage, telle un fouet cinglant, devait la contraindre à retourner dans sa cellule, à se lover dans le nid du serpent pour se soustraire à cette souffrance.
Mais il pourrait la brûler aussi fort qu'il le désirerait, creuser sa poitrine d'une souffrance immense, que jamais elle ne céderait à son appel ;  aujourd'hui, elle prenait son envol loin du nid maudit, goûtant à pleins poumons cette liberté longtemps confisquée par les sorciers, explorant enfin le monde qu'ils s'étaient tant échinés à l’en priver.

Voici qu'à présent, ses prunelles s'émerveillaient des délices présentés par le loup, chacune d'elles éveillant son appétit et la faisant saliver. Une fois de plus, elle espérait se soustraire à ces démons intérieurs, qui prenaient tant de plaisir à régner sur ce royaume de vide et d'os.
Enfin, ils pénétrèrent dans l'établissement où mille parfums sucrés vinrent chatouiller ses narines, plus accoutumées aux fragrances artificielles. Instantanément, ces effluves provoquèrent en son ventre un frisson discret, qui résonna en écho dans son estomac creux, tandis que ses yeux impatients se délectaient de toutes ces merveilles scintillant derrière les vitrines.
Bientôt, une marchande vint à leur rencontre, et ce fut l'éclat immensément radieux de son sourire que la sylphide remarqua en premier lieu. Spontanément, ses lèvres s'ourlèrent également, la saluant d'un enthousiasme identique, tandis qu'une douce chaleur enlaçait tendrement son cœur sensible. Le monde semblait alors si doux, si éblouissant, si lumineux, au-delà des murs du Nymphéa. Elle se sentait telle Perséphone, émergeant des Enfers pour retrouver les prairies florissantes, se libérant des griffes de son oncle pour retrouver les bras maternels. Puisse cette liberté, à la différence de celle de la déesse, perdurer sans fin. Elle veillerait à cela, sachant pertinemment qu'elle pouvait également compter sur le soutien indéfectible de ce loup qu'elle s'était juré de faire scintiller un peu plus chaque jour.
La douce le laissa passer la commande, pendant qu'elle glissait ses mains dans son sac pour en retirer quelques pièces, toutes différentes les unes des autres. Elle avait compris que la société accordait une importance démesurée à ces modestes objets, sans toutefois en saisir l'usage exact. Après tout, Wraith ne lui avait jamais permis de posséder le moindre patrimoine, bien que toute sa richesse reposait sur les épaules de sa créature ailée.
Mais tandis qu'elle se concentrait, fouillant sa mémoire pour se souvenir de la valeur de chaque sous, un faible bip singulier l'extirpa de ses songes. Immédiatement, elle releva son visage, découvrant un autre artefact étrange que le loup détenait entre ses doigts, et qui, à en croire son utilisation, détenait une valeur similaire à une poignée de pièces. Ses sourcils se plissèrent, témoignant d'un mélange d'étonnement et de contrariété. Assurément, elle aurait préféré régler cette dépense, consciente des difficultés financières qui assaillaient son ami. Hélas, le paiement avait été fait. À l'avenir, elle serait plus rapide !
Bientôt, cette légère contrariété s'évanouit alors qu'il la conduisit vers une table vacante, s'y installant à ses côtés. À nouveau, l'impatience de savourer ces délices l'envahit, dessinant sur ses lèvres un sourire qui promettait de perdurer.

Alors qu'elle prenait ses aises, elle surprit le lycan en train de s'étirer le cou, puis de soulager sa poitrine d'un soupir profond. Quelque chose le turlupinait ? Ça en avait tout l’air, mais elle garda ses inquiétudes secrètes pour l'instant, préférant écouter avec attention ses explications.
La péri, bien que connaissant déjà le café, n'en avait jamais savouré une goutte. Au sein du Nymphéa, de nombreux danseurs se délectaient de cette boisson, l'utilisant pour rester éveillés. Elle appréciait cette odeur, senteur qui lui rappelait l’arrivée des autres naufragés et annonçait la fin de sa solitude dans les abysses. Le mausolée prenait alors l'aspect d'un temple, où les fidèles affluaient autour des nymphes, avides de s'enivrer de leur amour, aussi illusoire soit-il.
Ainsi, la danseuse céleste porta une attention particulière à cette eau sombre, délaissant quelque peu celle au chocolat qui lui demeurait étrangère. Toutefois, elle lui octroya un coup d'œil, car la créature demeurait curieuse, et surtout, attirée par son parfum suave et gourmand.
Les délices partagés, la concentration délaissa ses traits pour laisser à nouveau place à cette félicité mêlée d’impatience, l’ailée se laissa guider par un élan irrépressible vers ce fameux délice apprécié par le loup. Un murmure empreint d'une gratitude sincère s'échappa de ses lèvres, aussi bien reconnaissante pour sa générosité que sa bienveillance. Car savoir que son appétit capricieux ne ferait pas de gâchis la soulageait d’un poids.

— « Toi et moi, on fait la paire », se réjouit-elle en faisant un clin d'œil complice à son partenaire de festin.

Avant de goûter la viennoiserie à l'enveloppe sirupeuse, la sylphide s'attarda à l'observer avec une curiosité émerveillée, découvrant la confiture de framboise si abondante qu'elle s'écoulait même sur le sachet. Elle la contemplait, telle une gemme rare, ses prunelles ne faisant alors nulle distinction entre le boulanger et le joaillier, se délectant de l'arôme et de la texture du met, tout comme elle aurait savouré les lueurs et les courbes d'une pierre précieuse. Un tel délice, rare et exquis, rayonnait dans son regard comme le ferait n’importe quel trésor.
Un trésor pour lequel ses lèvres trouvèrent le courage de s’ouvrir et se délecter d'une première bouchée. Tout comme la veille, ses papilles s'éveillèrent à des sensations à la fois inédites et exquises. Et alors que le loup exprimait sa satisfaction, la fée acquiesça d'un hochement de tête, la partageant.

— « Mh, je peux comprendre pourquoi… », articula-t-elle, la bouche encore pleine. « C’est vraiment très bon… », et particulièrement sucré, l'incitant d'ailleurs à récupérer sur ses doigts quelques restes sucrés après avoir déposé la viennoiserie sur la table. « Je pense savoir ce que je préfère entre le salé et le sucré… », confia-t-elle, un sourire complice et discret ourlant désormais ses lèvres sucrées.

C'était à lui qu'elle devait cette découverte, une fois de plus. Elle se sentait inondée de gratitude envers cet être qui avait rassemblé ses cendres, et lui offrait peu à peu la résurrection. Jamais ses lèvres ne cesseraient de déverser des louanges, de lui exprimer sa reconnaissance à l'infini. La joie qu'il avait su faire fleurir en elle, l'insouciance qu'il avait insufflée en elle, la sérénité qu'il avait tissée autour d’elle, toutes se mêlaient en un écheveau indissoluble, enveloppant son cœur d'une tendresse profonde, qu'elle brûlait de partager avec lui. Non pas pour s'en soulager, ni pour apaiser son cœur, mais pour envelopper à son tour l'isolé de son affection.

— « Faisons en sorte que ça ne te manque plus autant » nourrir cette béatitude qui irradiait ses traits, tel un éclat de la plus sublime des fleurs. « En tout cas, je m’en assurerai. »

Ignorer les interdictions, braver la fureur de Wraith, ne serait-ce que pour combler son ami, tissant une routine plus tendre, loin des chaînes qu'il avait tissées autour de lui. C'était là sa manière d'exprimer sa reconnaissance, qu’il comptait pour elle et qu’elle aussi, était là pour lui.
D'un geste empreint de douceur, elle poussa le reste du beignet vers lui, l'incitant à savourer cette friandise. Non pas parce qu'elle ne l'appréciait pas ou parce que ses démons intérieurs l'avaient conquise, mais plutôt parce qu'elle préfère se repaître de son bonheur plutôt que de sucreries. Et puis, ce n'était pas comme si elle en avait pas d'autres à savourer.

— « Prends, ça me fait plaisir de te voir le savourer » une façon comme une autre que la fée choisit pour lui confier son affection.

Ses prunelles se dérobèrent vers d'autres délices, ceux qui n'attendaient que d'être appréciés. Si, hier soir, une certaine anxiété l'avait étreinte devant son assiette pleine, ce matin, la sylphide se trouvait plus apaisée, sereine. La fatigue de la veille, l'assaut, la fièvre, tous ces maux l'avaient considérablement affaiblie, tant sur le plan mental que physique. À présent reposée, loin du Nymphéa, la douce créature se sentait envahie par une quiétude nouvelle.
Ainsi, elle s'empara d'une autre viennoiserie, la dégustant sans que ses démons intérieurs ne viennent la tourmenter. Elle parvint à les réduire au silence, à les museler l'espace d'une matinée. C'est ainsi qu'elle parvint à savourer la moitié d'un pain au chocolat, puis l'autre moitié d'un croissant. La danseuse sentait qu'elle aurait pu en prendre davantage, mais elle préféra se montrer prudente ; elle était déjà fière d'avoir réussi à manger davantage que la veille, elle avait suffisamment repoussé ses limites pour aujourd’hui.

— « Celui-ci, le… Pain au chocolat… » se rappela-t-elle. « C’est délicieux, une vraie merveille ! »

Ne pas être dans la demi-mesure dès qu'une sensation lui captivait, la nymphe dévoilait la candeur et l'entrain d'une âme émerveillée par le moindre petit détail de ce monde, bien moins morne, brutal et souillé que celui qu'elle avait l'habitude de côtoyer.
Il était désormais temps pour elle de savourer les breuvages chauds, un peu tiédis par ses dégustations. L'insouciante décida d'inaugurer ses découvertes avec le café, dont elle s'empressa de goûter une longue gorgée. Aussitôt, son visage se crispa en une grimace, tandis qu'elle reposait le gobelet sur la table. Avec peine, elle avala ce liquide, bien trop amère pour ses papilles.

— « Mh… Ah, ça, ça c’est immonde ! » s’exclama-t-elle, toujours grimaçante. « Tu réussis à boire ça entièrement ? »

Il lui était difficile de concevoir que d'autres palais pourraient en apprécier la saveur, puisque l'âcreté semblait défier toute appréciation.
Désireuse de purger sa bouche de cette amertume, son attention se détourna vers une autre, dont les effluves, empreints de douceur, l'attiraient davantage. Pourtant, la péri ne se laissa pas influencer par les apparences. Ainsi, elle prit le temps de humer ce parfum, n'y discernant nulle trace d'aigreur ; puis, avec prudence, elle osa tremper ses lèvres dans la boisson crémeuse.
Elle découvrit alors un goût sucré exquis, une douceur enivrante. Sa curiosité s’aiguisa alors, et elle plongea à maintes reprises ses lèvres dans cette source sucrée, jusqu'à oser, enfin, s'abreuver d'une longue gorgée. Ses papilles s'enivrèrent de ces saveurs crémeuses et chocolatées, et dans un élan de plaisir, elle hocha doucement la tête, laissant échapper un léger soupir de satisfaction.

— « C’est largement meilleur… » pour ne pas dire qu’elle adorait. « Je pourrais en boire tous les jours… »

Voilà qu'elle ne lâcha plus le gobelet, oubliant même de le partager avec le pauvre loup, absorbée par cette découverte qu'elle savourait avec avidité. Visiblement, le chocolat avait acquis une place privilégiée dans son cœur.

— « Jusqu'à ce que mon sang se change en chocolat », murmura-t-elle, une perspective qui ne manquait pas de charme, et qui, peut-être, servirait à éloigner les sorciers avides de ce précieux élixir. « Qui sait, peut-être est-ce déjà le cas, mais je l'ignore... Dans ce cas, je devrais te laisser me le dire... » Chuchota la belle, taquine, tandis qu'elle noya son sourire dans une nouvelle gorgée de sa boisson favorite.

Les souvenirs langoureux de leur aube passionnée n'abandonnaient pas son esprit, toujours hantée par les lèvres lupines qui avaient effleuré son cou, puis s'étaient retirées trop promptement à son goût.
Sans détourner son regard de celui qui enflammait à la fois son cœur et son corps, elle posa le gobelet sur la table, feignant une nonchalance calculée, tandis que ses pensées intimes et les visions qu'elle seule avait invoquées, la firent frémir en secret.

— « Et toi, tu préfères le café ou le chocolat chaud ? »

S’éloigner du sujet, l’air de rien ; la nymphe renouant lentement, avec son instinct espiègle en compagnie du loup. Loup, pas moins redoutable, car c'était bel et bien le désir qu'il avait su éveiller en elle, qui l'incitait à la malice. Les crocs de l'envoûtant l'avaient enserrée, mais curieusement, elle ne ressentait aucune volonté de s'en libérer, au contraire. Car étrangement, jamais elle ne s'était sentie aussi vivante, qu'à leur contact.
Ezvana
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Ezvana
Dim 24 Mar - 21:04

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Discrétion de celui qui est dans l’attente d’une réaction sans dévisager les traits fins de la danseuse. Les yeux restent vagues, ne se focalisent sur rien de concret et pourtant, les oreilles sont aux aguets et le nez est trop sensible. Vouloir du plus profond de ces tripes que même cette simple dégustation ravisse les papilles de son amie, papillon qui découvre de nouveau pollen à butiner. Et quand l’expression de son plaisir se fait entendre, les yeux bruns se rivent sur ce visage, une satisfaction trouble faisant frémir ses paupières, un sourire qui vient naturellement étirer sa bouche.
Avaler goulûment cette sensation douce qui le réchauffe de l’intérieur, rire en entendant la préférence de la fée. Il n’ose se l’avouer pleinement, mais imaginer qu’elle puisse être à ses côtés à l’avenir, même de façon trouble, cela le ravie. Il aurait préféré détourner le visage et serrer les dents plutôt que de le dire, trop pudique sur ses sentiments, mais l’expression de son visage laisse apparaître la reconnaissance de cette bonté naturelle qui pourrait presque le rendre ému.

Puis son amie lui tend un morceau de sa part et il reste immobile quelques secondes, faisant des allées et retour entre ce visage et cette nourriture. Serpent chaud qui coulisse à l’intérieur de son ventre pour venir épouser son cœur d’acier qui frémit. Peut-être qu’elle ne se rendait pas compte, mais aux yeux d’un Loup, partager sa nourriture était très significative. Penser à son partenaire en partageant sa proie était signe d’une grande tendresse, d’un amour profond qui laisse de côté la moindre hiérarchie, mettant au même niveau celui qui partagerait sa nourriture tout en pensant fondamentalement à son bien-être.
Prendre du bout des doigts la friandise, yeux chocolat qui semblent presque fondre d’intensité alors qu’il met en bouche ce morceau d’amour sucré en le savourant différemment, signe qu’il acceptait cette proximité, que cette avance était bienvenue. Lycan qui se doutait de l’ignorance de son amie, pourtant, il couve silencieusement ce moment d’une étreinte tendre.


Brûlant ce regard, cette façon dont le haut du corps semble ployer vers l’avant pour se rapprocher même de quelques centimètres de la féerique. Se reprendre d’un raclement de gorge, papillonner des cils avant de saisir une nouvelle viennoiserie pour chasser bien vite cette sensation ancienne qui le picote de l’intérieur, c’était comme si une nichée de papillon dansait dans le creux de son estomac et qu’il était bien trop conscient de l’existence de la danseuse. Elle semblait prendre tout l’espace de sa présence, comme si c’était le seul point de lumière existant dans cette boulangerie. Le brouhaha des autres clients réapparut brusquement à ses oreilles et le nez s’agite pour identifier les odeurs qui lui avaient échappé.
Croquer dans un pain au chocolat, manquer de s’étouffer en entendant l’exclamation de la femme qui fait une grimace, un rire moqueur qui s’échappe de sa gorge, la main devant la bouche pour faire semblant de cacher son hilarité. Négligemment, il vient récupérer le café délaissé et en prendre une gorgée en claquant sa langue sur son palais répondant ainsi à la question de Pansy sans ouvrir la bouche.

Taciturne le Loup, qui n'ouvre pas la bouche pour discuter, se contentant d'agir pour s'exprimer. Homme avare de parole qui n'a certes pas l'habitude de partager quoi que ce soit. Rustre qui tente malgré tout d'adoucir ses manières de sauvage, offrant des expressions suffisamment marqués pour être lisible. Ne pas laisser un masque fixé sur son visage, tenter de s'ouvrir même un peu maladroitement. Dans son quotidien, il se devait d'être discret et efficace, aller à l'essentiel était important. Prendre le temps de juste savourer un moment d'intimité, cela n'avait pas sa place. Impossible pour le Lycanthrope de ne pas avoir cette peau qui le colle, d'être attentif, de toujours observer du coin de l'œil les personnes entrant dans la boutique, ces brides de conversations qu'il attrape, ces odeurs qu'il capte discrètement. Un instinct de protection instinctif, c'était réveillé, bien loin de son simple boulot de gardien. Apprendre à le museler, à retenir cette possession presque maladive qui n'apportait rien de bon, mettre une tape sur la gueule pleine de croc qui ne cesse de frémir.

La tête qui se redresse brusquement, les pupilles qui se dilatent. Impossible pour son nez de ne pas capturer les notes parfumées qui parviennent à ses sinus, cette façon dont il entrouvre la bouche pour en savourer chaque note jusqu’au tréfonds de ses poumons. Ce sourire mutin qu’il attrape de ses prunelles, cette phrase qui caresse ses tympans.
Affaiblis le Grand Loup qui n’arrive pas lutter contre elle, cette façon de jouer qui l’émoustille autant qu’elle le titille, jeu dangereux qu’il ne peut s’empêcher d’apprécier.

Cette main qui se tend, ce pousse qui vient récolter une miette sur le coin de la bouche de la fée, avant de glisser son pouce dans sa bouche avec un bruit flatteur, comme si la viennoiserie avait un meilleur goût ainsi.

- J’ai l’habitude du café.

Se pencher en avant pour lui avouer un secret, cuir craquant sur ses larges épaules, mèches de cheveux sombres qui dansent sur son front.

- Mais si tu as la saveur du chocolat, je crois que j’aurais une préférence.

Voix modifiée pour être plus douce, plus sensuel. Ce sourire carnassier qui dévoile l’éclat de canine qui accroche la lumière, alors qu’un clin d’œil vient ponctuer sa phrase.
Se redresser en feignant que rien ne c’était passé, boire une gorgée de café pour diluer le frémissement qui montait par vague jusqu’au cœur de sa poitrine. Il aimait jouer le Loup, mais les cartes étaient truquées alors que dans ses veines chante à nouveau la lune, qu’elle semble modifier tous les récepteurs et déraisonne la docilité du prédateur. L’idée même de goûter la chair de la danseuse de ses crocs, d’imaginer la saveur de l’hémoglobine tachant sa langue, concert de son dans ses oreilles… Le poil se hérisse et le cœur tambourine, frénésie qui semble prendre possession de sa peau en feu alors qu’il tente de maîtriser le jaune de son regard, la respiration de cette gorge oppressée.

L’excitation était la drogue de tous les chanteurs de lune, dopant les sensations et émotions, les rendant accrocs et ivre de traque ou de luxure. Un désir presque similaire pour deux chasses presque semblables dans beaucoup des aspects. Curieuse manière de faire ressembler des loups-garous et des Vampires, alors que l’un est le chasseur naturel de l’autre.
Une longue expiration pour chasser la vague traîtresse, bien qu’un doigt vienne caresser la table par mouvement nerveux. Le Gardien avait de l’expérience dans la maîtrise des désirs, sa fureur étant plus originaire de la colère que de la frustration. Alors il savoure ce bonbon qui fond sur sa langue, apprécie cette privation de plaisir physique, faire monter le désir jusqu’à en gonfler les veines tout en sachant que la proie pouvait se défiler. C’était un jeu redoutable, surtout en cette période, mais il aimait bien jouer cartes sur table, dénuer de retenue pudique tandis que l’animal s’agite en lui. Il n’en avait plus les moyens de toute façon.
Comment oublier la senteur de sa peau ce matin.

Nouvelle gorgé du café amer, la faire rouler dans sa bouche pour flatter ses papilles à défaut d’autre chose.

- Dès que tu as terminé, je t’emmène au cinéma. Il n’est pas très loin d’ici et cela te permettra de rester assise et de ne pas te surmener. On prendre le premier film qui te plaira.

Yeux qui fixent le liquide noir tout en assemblant ses pensées pour programmer un parcours le plus agréable possible, essayant de maîtriser l’équilibre entre la dépense physique et les découvertes.

- Ensuite, on recherche un téléphone et une boutique d’art. Cela ne devrait pas être difficile à trouver. Si tu as faim à ce moment-là, on trouvera un restaurant. Ne t’en fais pas, s’il le faut, on prendra les moyens de transport. Puis, si tu es en forme, je te réserve une surprise.

Un léger sourire et un haussement de sourcil pour faire son espiègle. Une idée le traverse. Indiquer à la fée de ne pas bouger alors qu’il se relève et s’absente, se dirige vers la caisse en sortant son portefeuille de sa poche. À peine quelques minutes d’attentes et il revient avec des tablettes de chocolat dans la main qu’il monte à la fée.

- Comme ça, tu pourras avoir exactement la même saveur dans les chocolats que l’on fera là-bas.

Ranger les tablettes dans son sac à dos. Amasser les derniers morceaux de viennoiserie dans le sachet en papier et le ranger également en voyant que la danseuse avait terminé. Assembler les miettes, ramener les gobelets avec les touillettes aux employés qui le remercient pour sa prévenance.
Revenir près de Pansy, offrir à nouveau son bras.

- Allons-y pour de nouvelles aventures.

Bienveillance dans l’éclat de ses prunelles, ce brun langoureux qui semble fondre, cette façon dont les yeux se plissent avec ce léger sourire.
C’était à se demander qui était le plus heureux de cette sortie.



Lulu
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Mar 26 Mar - 17:38

Pansy
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Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Corps soporeux qui s'éveilla, toujours prêt à répondre au chant du loup. Son pouce frôla à peine le coin de ses lèvres sucrées, contact qui lui extirpa une quantité excessive de frissons, comme une faim s'exprimant aussi bien à la surface de sa peau, que sous celle-ci, serpent de désir qui se glissait à travers ses veines, enserrant alors son cœur dans une étreinte aussi brûlante qu'exquise.
La fée espiègle se montra plus expressive que son adversaire aux charmes irrésistibles ; un rire léger jaillit de ses lèvres encore frémissantes de sa caresse. Amusée, comblée même, elle découvrait avec ravissement que lui aussi prenait plaisir à ce jeu subtil, où ils soumettaient leurs corps à cette danse aussi ardente que frustrante. Elle avait trouvé en lui un compagnon de jeu idéal, un être qui ne la dévorait pas de ses pulsions, lui permettant ainsi de renouer avec ses instincts les plus profonds.
Après tout, péri n'était pas moins ni plus qu'une fée parmi d'autres ; créatures avides de s’amuser longuement avec leur partenaire, juste avant de savourer, avec eux, les gains de cette attente. Et l’attente en valait toujours la peine, car les demoiselles ailées étaient également réputées pour leur générosité, ne libérant jamais leur prise sans que celle-ci n'ait été comblée jusqu'à la satiété.

Loup qui lui répondit que ses papilles s'étaient accoutumées aux arômes du café, arrachant aux lèvres de l'ailée une fausse moue boudeuse. Mais celle-ci ne s'éternisa pas, puisque la voix suave et envoûtante du charmeur de sylphides dissipa bien vite sa légère contrariété. Il lui confia, sans pour autant offrir à la belle une assurance complète, que ses sens pourraient se délecter de ces saveurs chocolatées qui viendraient enivrer son sang.
Sous l'effet de cet aveu, la fée se sentit réchauffée, son être bouillonnant à nouveau, et si l'ombre massive du loup semblait se rapprocher dangereusement, celle de la créature dorée s'éloigna lentement, comme pour accorder à son corps une petite trêve, le temps d'absorber ces images et ces sons qui l'assaillaient soudainement.
Un soupir fiévreux se coinça dans sa gorge, faisant frémir légèrement sa poitrine, tandis que ses lèvres s'étirèrent en un sourire complice et taquin. Dans un murmure à peine audible, elle lui accorda la victoire d'une bataille, pas de la guerre.

Alors, les esprits se calmèrent, noyant ces génies sensuels dans les liquides chocolatés ou empreints de caféine. L'oreille attentive de la fée recueillit les explications lupines, annonçant qu'après le déjeuner, ils se rendraient au cinéma. À l'intérieur, une exaltation s'empara d'elle, son désir ardent de découvrir ce monde et ses trésors n'avait jamais déserté son être, tandis que celle qui abritait ce petit ange enjoué se réjouissait de l'avoir retrouvé.
Puis, le temps d'un songe, la fée esquissa un sourire discret, ses prunelles scintillantes. De plus en plus, elle retrouvait sa véritable essence. Comme si elle retrouvait le chemin du foyer après une journée épuisante. Elle savait qu'elle pourrait bientôt se blottir dans son cocon, à l'abri du monde, au cœur du sien. Loin des sorciers, des vipères, des rustres.
Devant elle se tenait celui qui la guidait vers son chez-soi. Allait-il partir une fois qu'ils seraient arrivés ? Elle espérait secrètement que non. Elle désirait lui dévoiler son chez-soi, lui faire découvrir qui elle était réellement, d'éclore en sa présence. Autant qu'elle désirait continuer à briller à ses côtés, ne pas le quitter après la fête. Le désirait-il également ? Cette question demeurait suspendue dans l'inconnu, vacillante sous le regard de celle qui attendrait, le cœur empli d'espoir, jusqu'au dénouement. Toutefois, elle était déjà certaine d'une chose : quel que soit son choix, elle l'accepterait. Car s’il lui avait offert la liberté, ce n’était pas pour qu’il perde la sienne.
En attendant, ils devaient encore avancer sur le chemin du retour. Après le film, le loup lui promit de lui dénicher un téléphone et de l'escorter vers une boutique d'art. Alors, son cœur, pareil à une barque ballottée par les flots tumultueux, se laissa emporter par une marée d'impatience. Une boutique d'art ! Pour elle, ce fut comme l'évocation d'une caverne d'Ali Baba, où se cachaient des trésors inestimables. Ses yeux s'illuminèrent davantage, éclairés par une lueur d'avidité, tandis qu'elle s'empressait de porter à ses lèvres une nouvelle gorgée de sa boisson fumante...
Mais les mots du lycan, et précisément sa fin de phrase énigmatique, suspendirent l'élan de ses pensées, l'arrachant à sa dégustation de chocolat. Une surprise ? Un frisson d'anticipation parcourut son aile, qui s'agita légèrement, mouvement à peine perceptible, étouffé sous le poids du manteau qui engloutissait sa silhouette.

— « Une surprise ? » s'empressa-t-elle de questionner, comme si cela pouvait lui révéler un fragment d'indice. « Et tu comptes me faire languir des heures avant de la dévoiler ? » ajouta-t-elle avec une plainte teintée de théâtralité, agrémentée d'une moue exagérée. « Je ne pourrais pas avoir ne serait-ce qu'un petit indice…? »

Qui ne tente rien n'a rien, se murmura la douce, penchant son minois intrigué vers le loup, ses prunelles mordorées sondant avec avidité ces deux abysses chocolatés, emplis de mystères. Hélas, ces derniers se dérobèrent à son regard inquisiteur, l'interrogé se dirigeant de nouveau vers le comptoir, sous le regard intrigué de la nymphe.
Pressée par l'impatience de poursuivre leurs pérégrinations urbaines, la fée termina rapidement sa boisson. Pourtant, au moment même où elle avalait la dernière gorgée, le loup revint vers elle, ses mains entourant deux nouveaux trésors. Un sourire sincère illumina les lèvres de la douce, tandis que ses yeux ne cessaient de briller.
Dans un geste empreint de tendresse, l'ailée abandonna sa chaise pour se blottir contre ce bras tendu, les siens s'enroulant autour d’eux tels deux serpents affamés de chaleur.
L'illusion qu'ils édifiaient peu à peu un empire de plaisirs simples, qu’ils devenaient les souverains du monde, à l'abri de toute atteinte, baignés dans une invincibilité nourrie par leur bonheur, berçait la sylphide. C'était une mélodie qui emplissait de liesse son  cœur, désormais incapable de danser sur d'autres notes que celles-ci.
Et délicatement, comme lors d'une douce envolée, elle approcha ses lèvres de la joue barbue du loup, avec une timidité inhabituelle. Un baiser, long et tendre, s'épanouit là, tel un murmure de reconnaissance, la sylphide découvrant peu à peu l'art de transmettre ses émotions à travers son corps pour cet être qui, visiblement, préférait le langage sensoriel. Celui-ci commençait à lui convenir, maintenant que ce corps n’était plus seulement synonyme de souffrance, de vide, de saleté.
Ses lèvres se détachèrent de cette peau chaude sous laquelle le soleil semblait perpétuellement briller, ce qui ne déplaisait pas à celle qui avait jadis savouré ses heures les plus belles sous l'astre doré. Puis, dans un élan complice, la péri l'invita à poursuivre leurs petites aventures.

Et les voici, non plus errants mais cheminant ensemble vers un nouvel havre qu'ils illumineraient de leur joie. Ils s'enfoncèrent dans les artères bétonnées de la ville, désertes à ces heures mornes, leur évitant ainsi de dilapider leur énergie en se louvoyant parmi les foules.
Ce silence permit également à la nymphe de s'enivrer de détails qui auraient pu être occultés par les ombres des passants ; les silhouettes furtives de petits animaux, les fleurs élevant leurs pétales vers le soleil, les insectes virevoltant autour d'elles, les citadins paressant sur les bancs, les façades chatoyantes des échoppes artisanales... La péri avait le sentiment que la ville était prête à déployer un spectacle unique pour ceux qui prenaient le temps de l'observer attentivement. Elle n'était, en fin de compte, pas si différente d'une forêt, si ce n'est peut-être que ses enchantements étaient plus discrets, qu'il fallait la sonder pour les révéler. Mais cela n'était pas une condition qui l'ennuyait, elle qui, durant des années, avait rêvé de l'explorer minutieusement.
Malgré son admiration, la fée demeurait agrippée au loup, ancrée à son repaire tel un marin se cramponnant à la coque de son navire, tandis qu'il s'émerveillait de la richesse des abysses. Car elle ne saurait jamais oublier les spectres qui l'avaient jadis tourmentée, consciente qu'en cette ville, à chaque coin de rue, derrière chaque tournant, ces derniers pourraient ressurgir. Tout comme ceux qui avaient tissé l'Ombre et forgé sa renommée, hantaient également ces rues.
Heureusement, aucune tempête ne pointait à l'horizon, le ciel limpide les guidant vers leur prochaine étape. La danseuse se laissa séduire par cet édifice au charme suranné, se dressant tel un vestige dans l'océan de modernité environnant. Sa façade, ornée d'affiches aux teintes variées, présentait les visages d'innombrables inconnus.
Pénétrant à l'intérieur, ils découvrirent un lieu presque désert, aux murs tapissés d'affiches évoquant un monde de pellicule et de projecteurs, un univers que la fée découvrait avec candeur.
Un minuscule vieillard se tenait derrière le guichet, sa mine captivée par ce qui semblait être un journal, tandis que son stylo traçait des arabesques de chiffres et de lettres. À peine eut-il remarqué les ombres du loup et de la fée qu'un sourire chaleureux se dessina sur ses lèvres. Lorsqu'ils furent à sa hauteur, ou du moins à proximité, il s'enquit alors de leurs envies.
Consciente qu'elle était maître de cette décision, la fée s'empressa de scruter les alentours, ses prunelles glissant avec attention sur les affiches ornant les murs. Parmi elles, certaines, parées de couleurs vives, capturaient davantage son attention, tandis qu'une en particulier, aux teintes bleutées, captivait son regard : deux silhouettes virevoltant avec insouciance, surplombant une cité plongée dans le sommeil.

— « Deux billets pour La La Land ? En l'honneur de l'anniversaire de notre cinéma, nous projetons durant un mois certains classiques... et celui-ci en fait partie », déclara-t-il d'une voix légère, son sourire intact, tandis qu'il ajustait ses lunettes sur son nez.

La sylphide, empreinte d'une curiosité ardente, reporta son intérêt vers le petit vieillard. Peut-être était-ce là une opportunité propice pour enrichir ses connaissances en la matière, tout en savourant la compagnie du loup. En effet, elle se remémorait son désir de renouer avec ces instants fugaces de convivialité, à travers le partage de ces écrans lumineux qui racontaient tant d'histoires.

— « Est-ce que vous projetez... » Le titre lui échappa fugacement, et elle jeta un regard furtif au loup, comme pour solliciter son aide. « Fight... »
— « Fight Club, exactement ! Mais ce ne sera que la semaine prochaine. »
— « C'est noté », murmura-t-elle, un sourire impatient ourlant ses lèvres tandis qu'elle s'empressait de saisir son sac à main pour le déposer sur le comptoir. « Alors, deux billets pour La La Land... Et... hmm, prenez ce qu'il faut... »

L'homme en face, empreint d'une bienveillance feutrée, accueillit sans embarras cette demande, malgré la gêne de la concernée. Plongeant sa main dans les replis de son sac, il en extraya les pièces une à une, les disposant avec une gestuelle mesurée devant le duo, offrant ainsi à leurs regards la possibilité de vérifier la justesse de la somme.

— « Vous savez, il existe des bureaux de change qui pourront vous permettre d’avoir des pièces plus modernes… Vous n’êtes pas la première cliente que je croise avec ce genre de butin, beaucoup d'immortels demeurent encore en marge de leur temps », confia-t-il tout en finalisant ses calculs. « Et nombreux sont ceux qui ont été enchantés par les services de ce bureau... » Il glissa alors une carte de visite en direction de la fée. « Avec un peu de chance, peut-être que vous vous découvrirez une petite fortune ! »

L'intéressée, saisissant prestement la carte, feignit de déchiffrer les symboles gravés dessus. Pour elle, la langue latine demeurait une énigme, n'ayant jamais été enseignée par Wraith, qui n'en voyait pas l'utilité hormis peut-être comme voie potentielle vers son émancipation.
Un sourire empreint de reconnaissance ourla les lèvres de la fée, tandis qu'elle glissait avec précaution la carte dans sa poche, rêvant déjà du jour où elle pourrait s'aventurer dans cet endroit pour s'affranchir des contraintes financières, et ainsi ne plus être tributaire de la générosité de son ami.

— « La salle se tient juste là, derrière moi, la première à gauche… » énonça-t-il d'une voix douce, tandis qu'il leur tendait les billets. « Je vous souhaite une excellente séance ! » ajouta-t-il avec un sourire empreint de bienveillance.
— « Merci beaucoup », déclara l'ailée, touchée par la bonhomie de cet inconnu.

La sylphide veilla à récupérer précieusement son sac, leurs billets, tout en préservant l'empreinte rassurante du bras de son gardien. Elle initia pour la première fois le pas, emportée par l'excitation, la satisfaction, portant en elle la fierté discrète propre à ceux qui accomplissent un geste ordinaire pour le monde mais nouveau pour leur propre existence : acheter son propre billet de cinéma. Dans ce geste anodin, résonnait l'écho subtil d'une liberté naissante, caressée du bout des doigts, grâce au loup qui se tenait à ses côtés.


— « J’espère que le film te plaira »lui murmura-t-elle, tandis que ses prunelles s'égaraient vers lui, empreintes d'une légère inquiétude. « De toute façon, tu choisiras le prochain » se rassura-t-elle, en lui adressant un sourire tendre, qui désirait ardemment découvrir davantage les goûts du loup,  bien qu'elle connaissait déjà son film de prédilection.

Enfin, ils s’aventurèrent dans la vaste salle obscure, où chaque siège était vide. Décidément, le moment choisi pour cette escapade était idéal.
Ezvana
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Ezvana
Ven 29 Mar - 20:01

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Ses lèvres qui se déposent sur sa joue, cette surprise qu’il n’arrive pas à cacher. C’était comme si c’était la première fois que la féerique osait le toucher, qu’un aveu sincère qui s’imprègne sur sa peau envahit par la barbe. Un battement de cils pour celui qui tente de faire taire l’émotion qui monte subitement, lui pétrit le cœur de spasme douloureux et le rend toute chose. Un sourire enfantin vient naître sur ses lèvres, celui qui est ému et ravit d’une telle déclaration. Les mots avaient leurs importances, mais les actes eux, étaient toujours une confession plus directe.

Cette grande main qui recouvre celle délicate de son amie, en un remerciement silencieux. Parfois, parler ne servait à rien. Il fallait juste profiter de l'instant, de savourer l'air frais qui tournoi autour d'eux, les odeurs que porte le vent qui joue avec leurs cheveux, les discussions des personnes dans les allées, le bruit de la civilisation qui bourdonne doucement en cette matinée.
Les yeux bruns observent chaque ruelle adjacente, inspectent les visages et les mains de toute personne croisant leurs routes. Nonchalance du prédateur, tout dans cette attitude montre un détachement pour le monde comme si aucun danger ne pouvait exister en ces lieux. Pourtant, les yeux sont incisifs, les poumons toujours gorgés de ses respirations longues qui captent la moindre nuance dans l'air.
Toutefois, parfois, son regard se perd sur le visage de l'ailé, s'attendrit devant les expressions qui naissaient sur les traits fins, l'éclat de ce regard doré qui semblait prendre vie, se gorgeant de la moindre couleur pour s'émerveiller. Ce sourire qui vient étirer cette bouche pulpeuse, ce petit nez qui se fronce devant l'odeur d'une fleur. Cette façon, dont elle s'exclame devant la présence d'un chien en laisse qui bien évidemment ne s'approche pas du Loup qui le regarde d'un œil serein.
Elle découvre les petites choses de la vie et le Lycan apprend, se remémore ses premières fois qui dataient d'il y a trop longtemps. Depuis des lunes, il n'avait pas été ainsi épris par la vie, ébloui par les petites choses qui font tout.

Rien que cette balade, cette promenade matinale lui permet d'ouvrir un peu les yeux, de pouvoir mieux respirer sans se soucier d'un coup de dague entre les côtes. À son bras, il se détend, se permet de profiter de sa présence sans être toujours à fleurs de peau. Oui, le monde n'était pas tout blanc, taché de pétales noirs qui l'ont plongé dans les méandres des abysses, mais il n'y avait pas que cela. Parfois, il fallait aussi apprendre à lâcher prise pour… Vivre. Oui, c'était cela qu'il avait oublié. De vivre. Il n'était que dans l'action, sans une survie pénible qui ne relâche jamais la pression. Une vie de servitude, de dédale sombre aux malfrats endiablés qui le poursuivent pour mieux le faire sombrer.
Alors, il prend le temps. De la laisser observer, découvrir. De s'ouvrir au monde qu'elle ne connaissait pas. Surtout, ne pas entacher son plaisir, elle qui ne connaît que les moiteurs soupirantes d'un établissement daté.

Tendresse qui se lit sur les traits de son visage, adoucit les rides d'expressions tendues pour laisser place à un demi-sourire à peine camoufler. C'était agréable de juste… Profiter. De ne pas dévaler le bitume et de simplement prendre le temps. Moment de bonheur secret, qu'il garde précieusement dans son cœur. Il ne l'aurait pas avoué de toute façon, c'était bien trop intime à ses yeux.

Et déjà le cinéma, avec ses grandes affiches délavées par le soleil, de films plus ou moins datés. Laisser la fée choisir, se mordre l’intérieur d’une lèvre alors qu’elle semble vibrer de vie. On voyait bien le plaisir qu’elle avait à prendre les devants, à pouvoir choisir elle-même ce qu’elle voulait voir. Alors libre la danseuse, de s’emporter et de choisir le chemin qu’elle désirait parcourir. Des yeux bruns la regardaient faire avec affection.

Terminer le mot de ce nom de film qu’elle cherchait, demi-sourire alors qu’il est simplement content qu’elle désire s’approcher un peu plus de lui, de mieux connaître ses goûts via un film. C’était comme si elle l’avait déjà invité à une autre sortie plus tard dans le mois.
Vite, il dégaine sa carte bleue alors que son amie semble déjà sur le point de partir, prendre précipitamment un paquet de popcorn sucrés, en faire tomber sur le sol et s'excuser platement devant le guichetier qui ne fait que sourire et leur souhaiter une bonne séance.

Ils entrent dans la salle, qui est totalement vide. Peu surprenant au vu de l'heure, mais la satisfaction détend les épaules du Loup. Un regard vers son ami, un hochement de tête.

- Ne t'en fais pas, je suis certain de passer un bon moment.

Puisque je suis avec toi.
C’était ce que son expression laisse apercevoir, dans ce regard changeant et se sourire à demi retenue. Mais pas plus de tendresse, il prend la main de son amie et la dirige vers le milieu de la salle, choisis une rangée parfaitement placée pour qu’elle soit bien au milieu de la pièce. Lui tendre le pot de friandise le temps de retirer son long manteau de cuir, la regarder du coin de l’œil picorer deux ou trois morceaux par curiosité. Il savait d’avance qu’elle appréciera, son palais c’était découvert des facilités pour le sucré. Aucun commentaire, pas même un regard appuyé. Il fallait qu’elle découvre que tout ceci lui était permis et était normal.
S’installer dans le siège qui grince sous son poids. Heureusement qu’il n’y avait personne, outre le fait que cela lui permet de ne pas être aux aguets, il ne gênera personne de sa stature.

Il y eut des pubs et l’homme fait des remarques pour faire sourire son amie, faire passer le temps de façon normale sans se soucier de faire du bruit. Puis la lumière s’amenuise et le film commence. Rare était les moments où le Loup pouvait se permettre une telle sortie et il tente vainement de se souvenir de la dernière fois où il a vu un film sur le grand écran. Souvenirs épars qui fluctuent, le rire d’une personne à ses côtés, l’éclat d’un sourire cette façon de tellement piocher dans les popcorns qu’il n’y en avait presque plus en début de film. Douleur passagère, douce amer, d’une époque lointaine et révolue, mais qui garde sa douceur.

Étonnement du Loup devant le film qu’il ne connaissait pas, comédie musicale qui le prend par surprise, mais qui ne le dérange pas. Et bien que l’histoire soit intéressante, c’était surtout la présence de Pansy à ses côtés qui le captivait. Si proche que leurs épaules se touchaient, leurs mains s’effleurent à chercher les friandises perdues au fond du pot, il entendait ses rires ou ses sanglots retenus. L’intimité de la salle aussi, exacerbe ses sens, l’envie de l’interdit tel un adolescent bouillonnant d’hormones lui impose des images douceâtres. Il n’y aurait personne pour troubler leurs échanges.
S’agiter sur le siège, une main qui enserre l’accoudoir jusqu’à le faire trembler sous sa poigne. Un regard de côté pour remarquer le frisson de son amie, la fraîcheur de la pièce remontant le long de sa robe. Attraper son manteau de cuir et le déposer sur les frêles jambes de la danseuse et penser à autre chose qu’à ses fantasmes déraisonnables.
Aucun mot pour troubler le déroulement du film, seulement des yeux qui dévorent l’histoire qui se déroule devant ses yeux. La fin, l’attriste et le touche à la fois. Connaître ce sentiment, que si les chemins, c’était croisé différemment, le destin aurait été tout autre. Parfois, on sait au fond de soi que cela aurait pu être différent. Mieux ? Peut-être pas. Mais laisser partir les gens que l’on aime, c’est le plus difficile.

Un regard qui balaye de haut en bas la fée en se demandant ce qu’il allait advenir de leur lien. L’émotion qui gronde dans sa poitrine le dérange, l’agace et le tiraille. La Bête en lui s’enrage d’imaginer la douce s’envoler au loin, entiché le Loup qui se voile la face pour mieux gérer la situation. Mais il ne pouvait pas empêcher la libellule de déployer ses ailes et de partir, impossible d’être aussi égoïste. Plutôt souffrir en silence que de la rendre à nouveau prisonnière des envies d’un autre.
Juste, apprécier le moment. Prendre une nouvelle bouffée d’air frais qui décrasse les poumons avant de devoir replonger dans les ténèbres de son errance.
Attendre un peu avant de se tourner vers elle, haussant un sourcil sombre.

- Alors, tu as aimé ?

La liberté de pouvoir échanger sans que personne ne vienne les déranger. Par une personne pour troubler la conversation, pas de bruit inutile pour parasiter le moment. Il n’y avait que le générique de fin qui défile devant leurs yeux, une musique en sourdine qui accompagne la douce tristesse de la fin. Prendre le temps de savourer le moment avant de repartir dans la ville, laisser la fée comprendre ce qu'elle pouvait ressentir. Partager un moment suspendu.


Lulu
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Tournesol
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Lulu
Dim 31 Mar - 13:10

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Les premières images déroulèrent leur ballet, et les prunelles de la fée se noyèrent dans cet océan de couleurs, d'images inédites, les oreilles frôlées par des termes qui lui échappaient encore.
Heureusement, elle était accompagnée, comme toujours, par le loup, dont les propos lui arrachaient plus d'un sourire amusé. Même lorsqu'elle ne saisissait pas certaines de ses références, il y avait toujours un sourire ou un rire pour accueillir ses plaisanteries. Il y avait cette légèreté qui la faisait étinceler, lui donnant la sensation de régresser, de redevenir la fillette qu'elle avait été. L'insouciance l'enveloppait, l'alacrité la chatouillait, c'était un sentiment profondément agréable, à la fois doux et impétueux.
Elle brillait à ses côtés, même lorsque l'obscurité la plus profonde engloutit la salle, permettant au film de dévoiler son récit. Par-delà le spectacle éblouissant, merveilleux et sans pareil qui s'étalait devant ses prunelles, elle chérissait toujours une pensée tendre, un regard complice, un geste furtif, parfois involontaire, parfois délibéré, envers le loup à ses côtés. Sans doute, la nature même du film se prêtait à la tendresse, et son cœur, déjà débordant de douceur, adorait la souffler à celui qui l'avait arrachée à des siècles de cauchemars.
Ainsi, toute cette affection, innée chez celle qui trouvait sa raison d'être et de gaieté dans les liens du cœur, se mêla à celle qui se déployait sur l'écran au gré des mélodies. Chaque image, chaque note, semblait ensorceler son cœur, le rendant sensible à chaque scène. L'immersion fut totale, son âme tout entière se fondant dans ce conte tissé de songes, d'amour et de mélodies inédites. Sur le visage de la fée,  dansait les émotions des protagonistes, s’émerveillant avec eux, pleurant avec eux. Pendant ces deux heures, il n’y eut plus qu’eux, un quatuor de sensibilités aux destins variés, dont les chemins s’étaient croisés au détour d’une rue, d’un cinéma.
Et lorsqu'un souffle étranger tenta de soustraire l'ailée de ce ciel de romance en embrasant sa poitrine, elle sut l'ignorer, lui résister avec fermeté. Wraith n'arriverait pas à la déloger de son nuage, tant il semblait, à cet instant, aussi minuscule qu'un insecte, qu'un grain de poussière égaré dans l'immensité de l'univers. Nulle force ne saurait lui dérober ce moment d'extase pure, pas même celui autour duquel s'était tissée son existence durant des siècles. Car elle avait trouvé d'autres horizons, plus doux, plus sublimes, plus sains, depuis qu'elle avait accordé sa confiance à celui qui trônait à ses côtés.
Celui-là même qui, avec une tendre sollicitude, drapa son manteau sur ses jambes glacées pour les réchauffer. En cet instant, son cœur ruisselait de tendresse, et dans un élan doux, ses doigts graciles saisirent la main crispée du loup, la tenant comme un trésor précieux, tandis que son pouce, avec délicatesse, caressait sa peau enflammée. Une fois, deux fois, trois fois, et au frôlement s'adjoignit un regard brillant de gratitude, un énième échange, puis la fée s'envola à nouveau vers la merveilleuse cité d'étoiles... Sans jamais lâcher la main du loup, leurs épaules demeurant collées jusqu'à la fin de la projection. Une autre façon, de ne pas chuter de son précieux nuage.
Même lorsque ses épaules tressautèrent délicatement, chahutées par un sentiment à la fois doux et amer. La fée sanglotait, ses pleurs dévalant en cascade les sillons de ses joues qui, depuis des éons, n'avaient pas connu leurs morsures salées. Car en ces lieux, certains clients les avaient jadis trouvées irritantes, d'autres, irrésistibles. Quels que fussent leurs sentiments, la violence s'était toujours imposée comme la réponse, pour les stopper ou les perpétuer. Ainsi, la péri avait renoncé à ses larmes, à ses émotions, à elle-même.
Il lui fut difficile de contenir l'onde de honte qui l'envahit, de réprimer l'impérieux désir de se dissimuler aux yeux du loup, aux regards du monde. Elle aurait tant souhaité se fondre dans l'oubli, alors qu'elle renouait avec les méandres de ses émotions, avec sa propre essence.
Furtivement, ses mains vinrent essuyer ces perles salées, tandis qu'elle marmonnait des excuses à l'adresse du lycan, un sourire gêné étirant ses lèvres. Obnubilée par ce que pouvait bien ressentir celui-ci, peinant à rompre avec ses vieux réflexes, elle oublia de répondre à sa question. Avait-elle aimé le film ? Ses larmes parlaient pour elle, elle avait adoré. Et alors qu'elle se souvenait de la question posée, elle décida de concentrer toutes ses pensées sur celle-ci, afin d'endiguer ses sanglots intempestifs.

— « C’était magnifique… Et touchant, aussi », souligna-t-elle, laissant transparaître l'évidence à travers ses yeux légèrement gonflés, d'un air amusé. « Je n'aurais jamais pensé pouvoir ressentir ça, avec une telle intensité, pour des personnes que je ne connais même pas... »

L'amour et la tristesse avaient déjà serré son cœur, lors de ces longues heures passées à sa fenêtre, alors qu'elle scrutait les passants d'un regard avide. Mais jamais à ce point. Peut-être qu'elle s'était trouvée en ces deux âmes plus qu'en de simples étrangers ; car les émotions qui les animaient, elle les connaissait toutes, plus ou moins.
Les larmes cessèrent leur course, apaisées par la petite distraction, bien que ses mains demeuraient imprégnées de leur humidité. Sa gorge serrée, elle reprit, le regard tourné vers le loup. Hélas, à sa vue, la douleur assiégea de nouveau son être, brisant son élan. Elle ne désirait pas que leurs chemins se séparent, ni maintenant, ni jamais. Elle désirait sa présence, aussi ardemment qu'elle désirait sa liberté, de retrouver son foyer, de retrouver les siens. Peut-être que tous ses rêves se confondaient là, en face d'elle, dans une seule et même entité.
Alors que son cœur était encore embrasé par les émotions accentuées par le film, celle qui avait coutume de se laisser guider davantage par ses passions que par ses pensées, saisit de nouveau la main du loup, de ses propres paumes encore humides, tandis que ses yeux irrités se fixaient sur les siens.

— « Je ne veux pas que nos chemins se séparent, jamais… », affirma-t-elle, les larmes perlant au coin de ses yeux. « Enfin… Aussi longtemps que… Je ne sais pas… Disons qu’aussi longtemps que ma présence t’est agréable, dès que tu la désireras, je serai là… »

En tant qu'amie, compagne de nuit, complice de balades, ou davantage encore, elle serait là. Toujours présente, afin de ne jamais laisser s'échapper ces instants de douceur qu'ils pourraient savourer ensemble, quelle que soit leur relation. Car en quelques jours, en quelques heures, il avait su insuffler à sa vie plus de joie que nul autre être au cours de sa longue errance.

— « Parce que je veux... Je veux vivre d'autres moments de bonheur à tes côtés, ne pas en manquer un seul », articula-t-elle d'une voix empreinte d'émotion, ponctuant ses paroles d'un léger reniflement tandis que les dernières larmes sillonnaient ses joues, sa mâchoire, son cou. « Je serai toujours là pour toi, quoi qu'il nous arrive. »

Elle n'avait pu contenir cette déferlante de tendresse, emportant avec elle toutes ses peurs.  Elle ne craignait plus de se livrer, de le voir fuir comme tant d'autres l'avaient fait, car elle préférait lui confier toute son affection, plutôt qu'il parte sans qu'il ne sache jamais combien il l'avait touchée, lui qui s'attachait à une existence solitaire, se rendant insaisissable afin d'échapper à la douleur.  
Avec une délicatesse infinie, elle libéra sa main, effleurant une dernière fois son visage du bout des doigts pour sécher ses joues humides. Elle n'attendait aucune déclaration de sa part, aucune forme de réciprocité ; tout ce qu'elle désirait, c'était lui confier son attachement, lui assurer qu'elle serait là pour lui, même si un jour il venait à disparaître sans explication, sans donner de nouvelles. En lui offrant ces précieux instants de bonheur et de tendresse, il s'était taillé une place dans son cœur. Une place éternelle, à l'abri des tempêtes, des absences, où il pourrait toujours trouver refuge lorsque le besoin s'en ferait sentir.
Les flots tumultueux de ses émotions commencèrent à se calmer, bien que jamais ils ne s'éteindraient tout à fait. Son affection était telle un océan, tour à tour agité ou paisible, mais jamais elle ne disparaîtra.

— « Et toi tu as… Tu as aimé le film ? » se dépêcha-t-elle de l'interroger, plus apaisée, offrant au loup la possibilité de ne pas se confier sur le sujet antérieur, consciente de son tempérament réservé en matière de sentiments. « Dans Fight Club, les gens dansent et chantent aussi ? » demanda-t-elle, curiosité piquée.

La fée se demandait si chaque œuvre se drapait nécessairement d'atours musicaux. Si tel était le cas, elle n'en serait pas dérangée, bien au contraire ; elle brûlait d'envie de combler ses lacunes aussi bien cinématographiques que musicales.
Chacune des mélodies du film avait trouvé écho dans son cœur, malgré l'étrangeté de leurs sonorités pour ses oreilles peu accoutumées. Désormais, elle savait quelle musique inclure dans son téléphone, en plus de celles dont le loup lui avait parlé. Peut-être qu'il partagerait d'autres trésors auditifs avec elle, et dans ce cas, elle se réjouirait d'enrichir sa bibliothèque sonore.
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