Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

“La pire décision de toutes est celle que l'on n'a pas prise.” Maioral

Stormy Dream
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Univers fétiche : Fantastique, fantasy, historique (1900 et après), inspiration séries
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Tournesol
Stormy Dream
Lun 10 Avr - 19:52
@maioral


June Morgan
J'ai 29 ans et je vis dans un ranch perdu dans le Montana, Etats-Unis. Dans la vie, je suis éducatrice pour chevaux, surtout ceux qui ont vécu un traumatisme et je m'en sors difficilement, surtout depuis le décès de ma mère il y a peu. Sinon, grâce à ma chance, ou ma malchance je n'en sais rien, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Après tout, je ne pense pas à ce genre de choses pour le moment..

Informations supplémentaires ici.

La vue dégagée sur les montagnes la passionnait. Pourtant, elle était ancrée dans son quotidien : elle n’avait connu que ce paysage depuis sa plus tendre enfance. Vingt-neuf années que June Morgan se réveillait au milieu des plaines verdoyantes, et que son regard se perdait sur la canopée dont les couleurs suivaient les saisons. Bientôt trente ans qu’elle connaissait les saisons rudes du Montana, et notamment les hivers dont elle raffolait tant.  

Ce même hiver prenait fin, pour le grand bonheur du maître des lieux. James Fox, soixante-dix ans bien entamés, avait descendu son café au lait d’une traite et enfilé ses bottes de cuir usées pour s’affairer à ses tâches quotidiennes dans l’écurie. Si son corps n’était plus aussi solide que dans ses jeunes années, il n’en restait pas moins une force de la nature. Personne ne parvenait à lui donner un âge, car James traversait les années avec la même énergie qu’auparavant. Du moins, c’est ce qu’il continuait de faire croire à tous, même depuis la disparition de sa fille Rose, huit mois plus tôt. Quelques cheveux gris supplémentaires le trahissaient, mais la plupart de ses connaissances n’était pas suffisamment observatrice pour l’avoir noté.

June, elle, le remarquait. Si son grand-père continuait à bricoler sous le tracteur en jurant, elle savait que c’était une façon de mettre de côté son immense tristesse. Cela faisait huit mois qu’ils courbaient l’échine en silence. Tous deux mettaient dans le l’ordre dans les papiers du ranch et travaillaient d’arrache pied pour maintenir l’activité économique du ranch.

La jeune femme avait repris la clientèle fidèle de sa mère. En tout cas, la petite partie qui avait bien voulu lui faire confiance malgré son manque d’expérience… Les autres n’avaient pas donné signe de vie après les obsèques de Rose. Sa fille passait ses matinées aux soins, et ses après-midi à l’éducation des chevaux ou des cavaliers. Contrairement à ce qu’elle avait souvent pensé, son métier était la plupart du temps lié aux lacunes de ses clients plus que de leurs chevaux. Pour autant, elle devait se montrer diplomate pour ne pas les fâcher. Ils avaient besoin de la moindre pièce qu’ils pouvaient lui donner, même si pour cela elle devait aller contre ses valeurs.

Son grand-père, lui, mettait les bouchées doubles pour réparer les bâtiments qui tombaient en ruine, gérer les stocks de fourrage et faire fonctionner les engins agricoles. Parfois, les enfants des voisins venaient leur prêter main forte pour ramener les chevaux égarés ou montrer les bottes de foin dans la grange.

Des bras, il en manquait à chaque instant dans le ranch.

La matinée était bien entamée. La douceur du printemps avait eu raison du manteau de June, lancé avec négligence sur une poignée de porte rouillée. Elle avait entrepris de curer le grand abri des poulains de l’année passée pendant qu’ils avaient rejoint leur pâture du printemps. La jeune femme avait négligemment tressé sa longue chevelure rousse en prévision de la sueur qui perlerait - et perlait à cet instant- son son front. S’autorisant une pause lorsqu’elle atteignit le coup de pelle de milieu, elle se dirigea vers la maison pour s’hydrater.

Le soleil était très agréable, et l’avait mise d’une humeur radieuse -ce qui était assez rare pour être souligné. Elle ouvrit la porte semi-vitrée de la vieille bâtisse en bois, et s’arrêta sur le perron lorsque des cris retentirent. James et June ne vivaient que tous les deux à la ferme. Trop occupée avec son tas de fumier, elle n’avait pas remarqué la jeep rouge flambant neuve garée dans l’allée principale.

« Ton aide ? Mais tu sais où tu peux te la carrer ton aide ! » Hurlait son grand-père, pris d’une colère noire. Surprise, la rouquine aux yeux vert d’eau se dirigea ver la cuisine. Les voix se rapprochaient, mais semblaient provenir du bureau de sa défunte mère. « Voyons James, sois raisonnable. A ce rythme, les huissiers se pointeront bientôt à ta porte. Mon aide, tu en as besoin ! » Cette voix… June la connaissait. Elle se servit un grand verre d’eau fraiche, l’avala sans faire de pause, puis se rapprocha de la pièce où son grand-père faisait les cent pas.

Elle ne l’avait jamais vu aussi furieux. Bien que visible dans l’encadrement de la porte, les deux hommes qui se disputaient n’avaient pas encore remarqué sa présence. « Des années ! Des années que nous tenons bon, et tu vas me faire croire que ta charité est la bienvenue ? T’étais où, quand Rose se pliait en quatre pour trouver des clients ? » Dans un ultime élan de colère, le vieil homme envoya valser une montagne de documents qui reposait sur le bureau.

« Grand-père, que sa passe-t’il ? » Intervint finalement la jeune femme qui avait utilisé son ton le plus calme. « Que se passe-t’il ? Demande donc à ton géniteur la formidable idée qu’il a eue ! » Il la contourna, quitta la pièce, puis la maison, non sans oublier de claquer la porte dans un vacarme ahurissant.

« Oh, bonjour ma chérie, comment vas-tu ? » S’exclama Chad Morgan, dont la flamboyante chevelure -bien que rasée de près- et le regard clair ne pouvaient pas laisser la moindre confusion quand au lien du sang qui les unissait. « Que se passe-t’il ? » Répéta June, indifférente au surnom affectueux qu’il avait employé. Après tout, son paternel avait été mis dehors par sa mère quand elle n’avait que huit ans. Depuis, les moments passés avec son père pouvaient se compter sur les doigts d’une main.

L’homme soupira. Il s’était préparé à tenir ce discours devant son ancien beau-père, mais certainement pas de devant sa fille. « La banque m’a appelé pour m’informer qu’ils ont refusé le prêt à ton grand-père. Je ne peux pas me résoudre à vous laisser dans cette situation, alors j’ai pris les décisions qui s’imposaient. N’en déplaisent à ton grand-père. »

Un silence de plomb avait suivi les explications de son père. « Et si nous n’en voulons pas ? » Avait-elle simplement demandé au milieu de la discussion. « Je vends mes parts. Ca fait des mois que ce promoteur cherche à acheter le terrain pour un prix plus que raisonnable. » Et depuis, pas un mot. Seul un regard noir avait remplacé ses prunelles vert clair. Elle avait ensuite tourné les talons, et était partie à la recherche de son grand-père.

Elle avait autant souscris à ce prêt que son grand-père, mais on continuait à l’infantiliser. Comme d’habitude, les décisions se prenaient entre les hommes, et les femmes n’avaient pas leur mot à dire : surtout pas les jeunes femmes. Elle partageait la colère de son grand-père, et s’opposerait tout naturellement à la décision prise par son père.

« Un taulard, non mais et puis quoi encore ? » Ronchonnait le vieil homme en tapant avec son marteau sur un pauvre clou qui n’avait rien demandé. « Hors de question de faire la charité pour un délinquant ! A-t’il seulement pensé à la sécurité de sa fille ? » La concernée en avait eu des frissons lorsqu’il lui avait expliqué qu’un gamin en réinsertion avait été embauché par l’Etat pour prêter main forte à James et June.

« Enfin, James, ce n’est pas un meurtrier… et vous n’avez pas le choix. Le gamin ne devrait pas tarder à arriver, vous devriez voir ça comme une aubaine. Ca se trouve, il te plaira même ! » Le vieillard menaça son interlocuteur avec l'outil qu'il tenait fermement dans les mains. S’en était trop pour June qui quitta la grange pour se réfugier vers les prés.

A ce instant, seuls ses chevaux pouvaient la réconforter. Elle n’avait plus qu’eux dans sa vie : ils l’aidaient chaque jour à remonter la pente, alors qu'elle s'était plongée dans une profonde solitude en repoussant ses amis. Si son père les lui retirait, elle n’aurait plus rien.
maioral
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maioral
Mer 12 Avr - 17:12

Daren Hampton
J'ai 31 ans et je viens de Great Falls dans le Montana, Etats-Unis. Dans la vie, je suis prisonnier et je vais justement passer sous liberté conditionnelle et travailler dans un ranch. Sinon, grâce à ma ma malchance, je suis célibataire et je le vis difficilement.

Informations supplémentaires à venir.

(c) Marlon Teixeira
Dix ans de prison, ça a de quoi vous changer un homme. Mais plus encore,
c'est son parcours pour en arriver là qui le change à tout jamais.



Un jour avant

Mes pieds foulent le vinyl usé de l'aile ouest de la prison. Menotte aux poignets, j'obéis aux brèves indications du gardien qui m'amène jusqu'au bureau de la psychologue. 

Madame Clifford, que j'appelle malicieusement Sarah en aparté, était en charge de mon dossier. Elle suit mon évolution dans ce monde carcéral qui est devenu le mien depuis plusieurs années. Et aujourd'hui, une nouvelle page se tourne. Ce mercredi symbolise un nouveau départ pour moi, j'arrive enfin au bout de ma peine de prison ferme. 

Un avenir s'ouvre devant moi, comme la porte du bureau de Madame Clifford. À son seuil, le surveillant me retire les menottes et je me masse les poignets comme je le fais à chaque fois que je retrouve un semblant de liberté.

— Entrez, et veuillez vous installer, Monsieur Hampton.

Je lève les yeux vers Mme Clifford. Sa voix chantante m'attire autant qu'un serpent est hypnotisé par le psungi de son charmeur. 

Un sourire étire rapidement le coin de mes lèvres et je m'installe dans son fauteuil avec cette même moiteur dans les mains que le premier jour, même si c'est pour des raisons différentes. La porte se ferme derrière nous, nous laissant seuls. Je sors alors une énième boutade pour calmer mon impatience.

— Ça va finir par se savoir, que vous ne savez pas vous passez de moi.

Madame Clifford ne réagit pas, elle conserve un air sérieux et insensible, mais je devine sans peine l'amusement qui l'étreint. À nos premières séances, il lui arrivait facilement de rosir ou de sourire. C'est à force d'entrainement avec tous ses sujets qu'elle est devenue plus sérieuse, plus professionnelle, plus distante. Dommage, je l'aimais beaucoup quand elle évitait soigneusement mon regard après mes petites tentatives de drague enfantine. Mais c'était avant. Avant de prendre de l'expérience, et avant d'avoir cette bague dorée au doigt.

Oh, je ne me faisais pas d'illusion. J'imagine à quel point elle devait être la source de beaucoup de fantasmes, surtout des hommes incarcérés dans le centre. Encore maintenant, les raisons sont évidentes. Sarah est une belle femme avec sa longue chevelure noire, ses tenues toujours sophistiquées et élégantes. Elle sait faire preuve de sévérité, mais aussi de résilience. Elle semble tous nous apprécier à notre juste valeur, en imposant désormais ses limites, mais sans jamais nous dénigrer, toujours avec cette bienveillance dans le fond de ses pupilles noisette.

— C'est un grand jour pour vous, aujourd'hui, Monsieur Hampton.

Je ne m'offusque pas, quand elle change de sujet. Je me contente de suivre de mes yeux chacun de ses gestes, alors qu'elle ouvre les pages d'un classeur. 

— Comment vous sentez-vous ?

Je hausse les épaules, feignant d'être le mec qui n'en à rien à branler. Même si c'était loin d'être le cas.

— Comme un gamin le jour de Noël.

Cette fois-ci, je ne la loupe pas. Un léger sourire creuse ses traits. Je jubile en mon for intérieur. Mes pieds et mes mains ne tiennent pas en place. Mes doigts pianotent sur mon jeans dans un rythme soutenu. La raison pour laquelle je me sens si nerveux, c'est cette excitation de voir une page de ma vie se tourner. Enfin. Retrouver l'air libre.

— Vous venez effectivement de terminer vos dix ans de prison ferme. Comme de bien entendu, j'ai prospecté et discuté de vos conditions de réinsertion sociale.

De son doigt, elle réajuste ses lunettes sur son nez. Ses deux mains se rejoignent au-dessus de ses feuilles, puis elle me fixe à nouveau. Le coeur battant, je lui rends une expression étrangement sérieuse et attentive. Je veux montrer à quel point c'est important pour moi et que je compte faire des efforts pour ne pas louper cette occasion de me racheter.

— J'ai le plaisir de vous annoncez que nous avons trouvé un boulot pour vous, pour votre réinsertion.

J'acquiesce, mon regard pendu à ses lèvres. 

— Le plaisir est pour moi, ne puis-je m'empêcher de dire.

Sarah lève brièvement les yeux au ciel, indifférente à mes flagorneries et reprend :

—Vous m'aviez dit avoir envie d'un boulot en extérieur. Celui-ci ne sera peut-être pas celui que vous attendiez, mais ils sont d'accord de vous... former. Cela vous permettra de faire un peu d'exercice comme vous le vouliez. 

Je me rends compte que j'ai cessé de respirer. Je soupire, comme soulagé, mais la crispation dans mes épaules ne se relâche pas pour autant.

— Super... C'est gentil. 
— Pour les premières semaines, vous continuerez à dormir dans le centre pénitentier, et vous  travaillerez là-bas. Si tout se passe bien, votre employeur pourra vous loger par la suite. À condition bien sûr que tout se passe bien.

Un léger silence plane dans la pièce, pendant qu'elle range une feuille. J'attends, comme j'attends depuis des années entre ces murs. À rêver de sortir, d'être libre.

La psychologue intercepte mon regard songeur, et son air se fait plus sérieux.

— À chaque fois, il y aura des conditions pour aller à l'étape suivante. Étant donné vos antécédents, nous sommes obligés d'être on ne peut plus prudents...

— C'est tout à fait normal, avoué-je.

Je ressens une pincette dans ma poitrine. Ma gorge se noue quelque peu, malgré ces années passées. Ces murs et ces barreaux n'ont cessé de nourrir mon affliction et ma rancoeur. 

— Très bien, nous reparlerons de toutes les conditions demain alors. Vous commencerez votre journée demain en début d'après-midi. Soyez prêts à 11h, il vous faudra ensuite une heure et demie pour y arriver. 
— C'est si loin ? je m'étonne.

Une lueur amusée traverse les prunelles noisette de la psychologue.

— Vous m'envoyez dans un mini bled paumé du Montana ou quoi ?
— Cela s'en rapproche, en tout cas.

Abasourdi par la nouvelle, j'ai mes sourcils qui se haussent.

— C'est quoi ce job ? 
— Vous allez le découvrir demain. 

Sarah se lève, un sourire mutin sur les lèvres.
Je me lève à mon tour, sur le qui-vive. 

— S'il-vous-plaît, Sarah, vous ne pouvez pas me faire ça ! Dites m'en plus !

Ma réaction semble la satisfaire, mais elle se contente de me lancer un regard entendu. Elle traverse la pièce et ouvre la porte, alors que je la conjure de me donner plus d'explications. 

— Dites-moi au moins ce que je vais devoir faire !
— Notre entrevue se termine ici, Daren. Je vous souhaite une bonne fin de journée.

Le gardien dans le couloir entre pour me remettre les menottes. Je continue de supplier Mme Clifford jusqu'au dernier instant, mais en vain. Je la vois prendre un malin plaisir à refermer la porte devant mon nez, une fois que j'ai passé le seuil.

Le jour J

Sacré Sarah. Elle me garde la surprise jusqu'au bout. "Vous déciderez après vos deux jours d'essai, si vous acceptez le poste ou non" m'a-t-elle dit quelques instants plus tôt, avant de monter dans la fourgonnette. Désromais, le paysage défile à travers la fenêtre et je me rends compte que j'avais raison : je pars pour un bled paumé au fin fond du Montana. Ma gorge se serre, ma mâchoire se crispe. Je risque de détester.

Je soupire et bientôt, la fourgonnette s'engouffre sur un chemin de terre. Le véhicule est secoué dans tous les sens à cause des nombreux nids de poule. Cela m'agace déjà. Dans le paysage, on devine une ferme, un ranch avec des prairies et des bestioles, un truc puant quoi.

Je vais puer le canasson en rentrant, pensé-je en m'imaginant revenir dans ma cellule avec mon colloc' pour me chambrer sur mon parfum innovant.

Les pneus crissent sur le sol et la fourgonnette s'immobilise sur un simulacre de parking. Je regarde autour de moi dans l'habitacle, comme pour trouver des autres détenus qui doivent descendre avant moi. Pas de bol, je suis le dernier !

— Allez, on descend Daren, me houspille Dany.

Je me lève et m'avance jusqu'à lui à l'avant du véhicule. Il me retire les menottes, sans planter ses yeux dans les miens.

— Pas de bêtise, hein ? me met-il en garde.

Je hausse les épaules et détourne les yeux. Comme si j'ai le choix. Le bracelet métallique qui reste à mon poignet me le rappelle à chaque instant passé hors de la prison.
Mes baskets blanches descendent les deux marches qui me sépare de la terre rouge et poussiéreuse. Je fronce les sourcils et pose autour de moi un regard froid et antipathique. Mes mains se perdent dans les poches de ce pantalon aux allures de baggy, tant je les prends toujours bien large.

— Putain, je le savais... On m'a envoyé chez Barbie princesse équestre, je lâche dans un soupir blasé.

Dany, côté de moi avec les mains jointes devant lui, se racle la gorge en signe d'avertissement. Pfff. Ça va vraiment être long ! Mais il faut faire bonne figure devant tous ces gens qui m'accueillent avec une mine de déterrés...
Stormy Dream
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Tournesol
Stormy Dream
Jeu 27 Avr - 15:33
@maioral


June Morgan
J'ai 29 ans et je vis dans un ranch perdu dans le Montana, Etats-Unis. Dans la vie, je suis éducatrice pour chevaux, surtout ceux qui ont vécu un traumatisme et je m'en sors difficilement, surtout depuis le décès de ma mère il y a peu. Sinon, grâce à ma chance, ou ma malchance je n'en sais rien, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
Ce n’est pas un meurtrier. Chad Morgan y avait cru dur comme fer, en l’affirmant devant son ancien beau-père grincheux et sa fille réservée. Ils n’étaient pas obligés de tout savoir sur le passé de cet homme… En plus, s’il avait été relâché c’est qu’il s’était bien conduit. Chad y croyait toujours, même après les nombreuses minutes passées depuis qu’il avait prononcé ces mots dans la vieille bâtisse qui leur servait de maison.

Il ne pouvait pas accepter que sa fille vive dans un pareil taudis, laissant James continuer de se voiler éternellement la face. Il avait manqué des moments importants dans la vie de la jeune femme mais comptait bien se rattraper à présent. Il devait bien ça à Rose, même si elle n’était plus là pour le voir. En attendant le nouvel employé du ranch dans son pick-up tout neuf, l’homme laissa divaguer ses pensées vers cette femme qu’il avait autant déçue qu’il l’avait aimée.

Et pendant que son géniteur se rendait utile à sa manière, June s’était remise au travail dans l’abri des poulains. Des kilos de paille souillée et de crottins à soulever. Et avec ça, elle n’aurait pas besoin d’aller courir pour garder la forme. Elle ne savait même plus dater sa dernière course : June passait tellement de temps aux corvées du ranch qu’elle n’avait même pas pris le temps de sortir se balader à cheval depuis de longues semaines. Lorsque l’idée lui traversait l’esprit, son corps était trop épuisé pour avoir le courage de s’exécuter. Le reste du temps, ses pensées étaient trop occupées à gérer la prospection de la clientèle, le bien-être de ses pensionnaires, les stocks de nourritures et de médicaments. La charge mentale de June avec ce travail à temps plein avait atteint son paroxysme.

Elle chargea sa dernière brouette de fumier et la poussa jusqu’à l’extérieur. Mais sa tâche fut interrompue par l’apparition d’un fourgon dans l’allée principale qui se gara juste à côté du gigantesque Range Rover de son père. Elle soupira. Tu aurais mieux fait de rester terrée dans ton fumier, au moins tu aurais évité le comité d’accueil. Elle n’était pas enchantée à l’idée de côtoyer un prisonnier dans son havre de paix… même si ces derniers mois, la paix était un bien grand mot.

Réalisant, en croisant le regard hostile de son grand-père à quelques pas de là, qu’elle n’aurait pas d’autre choix que de s’approcher, June sentit son estomac se nouer. Ils n’avaient pas eu le choix, et son arrivée était tellement soudaine… tellement brutale, que la jeune femme se sentait bafouée dans son espace vital.

Chad sortit du pick-up à la va-vite, se positionnant juste à côté de June -suffisamment loin de James pour ne pas risquer un croche-pattes. Il connaissait le vieillard… il n’avait d’antique que les valeurs. Son cerveau fonctionnait à plein régime, et son corps lui obéissait avec assurance. Le cinquantenaire s’étonnait de sa souplesse et sa force. Comment ce bougre parvenait-il à couper du bois aussi simplement quand lui-même peinait à se baisser pour ramasser une bûche ? La nature n’était pas juste.

June sentit l’anxiété monter. Les secondes passaient, et l’homme qui conduisait le fourgon l’ouvrit pour laisser une personne en sortir. Un grand brun aux yeux foncés, dont le physique imposant n’aida pas la jeune femme à se détendre : il avait tout de l’image du prisonnier qu’elle se faisait, jusqu’à la barbe qui lui donnait encore plus de carrure. Un frisson lui traversa l’échine. Tout d’un prisonnier, ou presque.

Dans son monde idéal, il n’y avait pas de méchants. Impensable donc, qu’on trouve autant de monde dans les prisons. Il devait forcément s’agir de personnes horribles et ce sur tous les plans. Mais partie de ce principe… comment se faisait-il qu’elle trouve une pointe de charme à cet individu qui venait fouler la terre du ranch ? Elle était bien placée pour savoir qu'on entendait tout un tas de faits divers dévoilant des criminels pas toujours faciles à repérer… Avaient-ils devant eux un exemple concret ?

L’ambiance qui régnait dans la cour était plus proche de l’enterrement que de la haie d’honneur, ce que Chad ne manqua pas de faire remarquer à sa fille lorsqu’il lui fit signe de sourire. S’il espérait ne serait-ce qu’une ridule dans le coin de ses lèvres, discret témoin d’une ébauche de sourire, June n’en fit rien. Et à en croire la mine décrépie de James, il avait tout fait pour paraître le contraire d’accueillant.

Chad ne comprenait pas un tel comportement. Si le nouveau venu avait été annoncé comme apprenti, ouvrier dans la galère ou on ne sait quoi… Il aurait été traité comme un membre de la famille. Mais il gardait le cap, car les bras –somme toute musclés !- du jeune homme qui venait d’arriver seraient bientôt irremplaçables pour les deux têtes de mule qui maintenaient le ranch en vie.

L’homme d’affaires tendit la main vers le prisonnier à qui on venait de rendre sa liberté. « Chad Morgan, propriétaire du ranch. Bienvenue jeune homme. » Il marqua une courte pause, mais son visage était détendu et bienveillant. June trouva dommage qu’il n’ait pas été aussi prévenant avec sa propre enfant mais ne partagea pas son impression, comme d’habitude...

« Voici James Fox, gestionnaire et intendant… »
Il ignora royalement le grognement outré du vieillard. « … et June, ma fille, chargée de la clientèle. » Les yeux écarquillés, la jeune femme croyait rêver. Femme de cheval, certainement… Chargée de clientèle ? Pardon ? Lui fallait-il un nom de métier plus savant pour être présentable ? Les deux concernés par la présentation hochèrent simplement la tête, mais ne firent aucun pas en avant pour serrer sa main.

« On m’a dit que vous saviez bricoler. J’espère que c’est vrai, parce que tout tombe en ruines ici. » June posa la main sur l’épaule de son grand-père pour l’empêcher de répliquer quelque chose d'odieux. Celui-ci continua de ronchonner dans l’ombre de son chapeau de cow-boy. « James, c’est le moment de rénover les lices de la carrière pour que June puisse de nouveau y avoir accès, tu ne penses pas ? ».

Les échanges furent cependant assez brefs, et la jeune femme à la chevelure tressée eut bientôt le champ libre pour retourner vaquer à ses occupations. A savoir : faire le tour de tous les chevaux pour vérifier que tout allait bien, puis reprendre le travail avec ses quelques pensionnaires.

Depuis la mort de sa mère, ils avaient eu beaucoup de mal à retrouver des clients. Heureusement, un éleveur de mustangs d’un village voisin, et fidèle ami de sa Rose, avait décidé de laisser sa chance à June pour les prochains mois. Il lui avait confié une pouliche de 3 ans jamais manipulée, une jument de 10 ans qui refusait de mettre un pied dans l’eau et un poulain de 2 ans ayant été coursé par un quad dans son pré, qui craignait tous les bruits de moteur depuis.

Les trois pensionnaires venaient s’ajouter aux trois autres chevaux du ranch : Django, son cheval ; Dawn, la jument de son grand-père ; et Dune, la pouliche de sa mère.

Les pâtures restaient relativement vides par rapport à leur capacité, ce qui inquiétait James et sa petite fille. Cette dernière termina sa ronde par Django, le quarter horse isabelle de 9 ans qui broutait paisiblement aux côtés de Miss, la pensionnaire rétive de l’eau. Le temps lui manquait, mais les rebondissements de la journée lui avaient donné envie de passer du temps avec son cheval.

Elle lui enfila donc un licol qui attendait sur la barrière du pré, et le mena calmement jusqu’au barn. S’attendant à être relativement seule, comme d’habitude, elle sursauta vivement quand elle se retrouva nez à nez avec leur nouvel employé qui sortait de l’écurie avec quelques outils dans les mains.
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