Par moment, Chase sentait des décharges électriques traverser son corps. Il n’arrivait pas à les contrôler. Il suffisait d’un regard, un détail qu’il voyait sur le visage de Rachel… Il regrettait tellement toute cette histoire de rivalité entre leurs groupes. Si elle n’avait pas existé, les choses seraient peut-être différents. Ou alors il ne se serait jamais adressé la parole. Qui pouvait savoir ? « Hum… » Elle avait raison. Ce n’était pas si simple. Ça avait été tellement bien mené qu’il était dur de faire marche arrière. Chase réfléchissait après s’être reculé dans son assise. Après quelques secondes de silence, il avait dit : « On peut commencer par des excuses ? On envoie à chaque groupe un bouquet de fleurs d’excuses avec un petit mot qui dit qu’on cherche à apaiser les tensions. Je te cache pas que ce sera pas si simple de mon côté mais ça les détendra un peu quand même. » Le problème, c’est que la discorde avait dérapé sur ce qui les touchait le plus : leur art. Comment réparer ça maintenant ? Leurs égos de musiciens avaient pris un coup.

Régler les tensions qui existent entre leurs deux groupes ne sera pas facile, ne sera pas une mince affaire. Il faut dire que tout est monté en épingle très rapidement, par la faute des médias, alimentant une haine commune, réciproque. Convaincre tout le monde que tout ça n’avait pas lieu d’être… Cela risquait d’être quelque peu difficile. Forcément tout le monde serait très méfiants, donc ils ne pouvaient pas dire qu’ils avaient parlés ensemble tous les deux, car les autres pourraient les suspecter de laisser leur attirance réciproque s’exprimer à la place de la raison, même s’ils ne sont pas au courant de cette attirance. Pas encore, du moins. C’était un problème compliqué, de fait, qu’ils mettraient un peu de temps à résoudre. Il leur fallait un bon plan d’action pour espérer calmer tout le monde. Pour espérer que les choses se passent au mieux, ce qui n’était pas garanti.

S’offrir un bouquet de fleur de manière réciproque, un petit mot qui indique que l’un comme l’autre veulent apaiser les tensions. Cela ne fera pas tout, c’est certain, mais ce sera sans aucun doute un bon début malgré tout. Ils peuvent toujours tenter le coup, après tout, ça ne leur coûte pas grand chose. Ils n’ont pas besoin que les groupes soient au courant, ils peuvent simplement eux-même s’occuper d’envoyer les bouquets à l’autre groupe. Elle opine de la tête.

"- Je pense que ça ne sera pas plus facile de mon côté, mais cela peut s’essayer." acquiesce-t-elle. "Et il faudrait peut-être ouvrir la porte à la discussion. Que… nous les fassions se rencontrer de manière à… mettre tout ça sur la table. On pourrait venir avec les articles par lesquels tout a commencé, comme ça ils pourraient tous se rendre compte du tissu du mensonge que c’est, puisque chaque groupe saura bien ce qu’il a fait ou pas fait. S’ils constatent que la presse a écrit de la merde sur ce qu’ils auraient fait, ils peuvent entendre que c’est la même chose pour l’autre groupe, peut-être ?” suppose Rachel, toute à ses réflexions.