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LE TEMPS D'UN RP

C'est curieux, cette façon qu'à la vie de se répéter

Stormy Dream
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Univers fétiche : Fantastique, fantasy, historique (1900 et après), inspiration séries
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Tournesol
Stormy Dream
Sam 1 Oct - 12:32
@FoxDream

Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Lucien essayait de garder une contenance, assis dans le fauteuil en cuir brun qu’il réservait habituellement à sa clientèle. Si l’envie de s’y effondrer nonchalamment était plus forte que tout, il préféra garder le dos droit et protéger un peu la dignité… déjà en péril, cela dit. Les mots qu’il prononça pour guider sa camarade d’escalade dans l’arrière boutique, raisonnaient dans sa boîte crânienne à peine sortis de ses cordes vocales.

De l’alcool… peut-être dans la cave, mais il n’en avait pas la certitude. Il grommelait quelque chose pour lui indiquer la potentielle position d’une vieille bouteille. Le jeune français n’en consommait que très rarement, de peur de tomber dans les mêmes travers que son géniteur. Il avait bien trop souvent entendu que l’alcoolisme était héréditaire. Il ne savait quoi en penser… Le fin lecteur qu’il était refusait tout ouvrage en rapport : sa mère et lui avaient bien assez donné. Ils se passionnaient pour les mots. Les maux, eux, ne les intéressaient pas. Pas dans le contexte anxiogène de ces dernières semaines.

Il somnolait presque quand Helene revint vers lui. Elle glissa sa main dans son cuir chevelu pour maintenir sa tête en place et empêcher les mèches brunes de venir la gêner dans ses opérations. Les rayons lumineux orientés vers son visage lui firent fermer les yeux. Simple réflexe. Ou était-ce parce que sa tête était affreusement douloureuse qu’une migraine c’était installée ? « Je ne suis pas en sucre, Helene. » murmura-t’il sans bouger pour lui laisser le champ libre.

Il avait tout intérêt à se laisser faire. Les médecins avaient quelques ressources pour soigner les patients impatients… peut-être se promenait-elle avec des calmants ? Après tout, ils ne se connaissaient pas si bien, tous les deux. Il la savait assez déterminée en tout cas. Assez pour le contraindre à se laisser soigner ? Peut-être bien.

« J’ai la vision brouillée depuis la descente du bâtiment. » finit-il par avouer, comme si elle lui avait mis un couteau sous la gorge. En réalité, elle avait seulement posé un morceau de tissu imbibé d’alcool sur son front, ravivant la douleur par la même occasion. Il serra ses doigts sur les accoudoirs pour rester immobile. « Sans vouloir te contredire, ils m’ont plutôt raté. S’ils avaient réussi, il aurait fallu plus que quelques points… » Il avait pris un ton prétentieux, léger sourire à la commissure des lèvres. Pourtant, la désinvolture de son attitude cachait une triste vérité : que ce serait-il passé si Lucien n’avait pas été en mesure de se défendre ? Quelques côtes cassées et une arcade ouverte, après tout, ce n’était pas si terrible.

« Il y a fort à parier que tu seras plus vite excédée par le libraire éclopé que moi par le médecin inquiet. » Il ouvrit prudemment les yeux alors qu’elle déblayait sa blessure avec attention. Il n’avait pas besoin d’être un génie des relations humaines pour comprendre qu’elle se préoccupait de lui. Les personnes altruistes étaient si rares en temps de guerre… « Je n’avais pas pensé à utiliser mes cicatrices pour trouver l’amour. » ricana-t’il avant de se taire parce qu’elle attaquait les points de suture.

Lucien ne cherchait pas l’amour. Pas plus que l’amitié, d’ailleurs. Il se contentait des petites plaisir de la vie qui ne nécessitaient pas d’autre intervention que la sienne. Le français aimait son indépendance, et sa liberté plus encore. Pourtant, le compliment sur son visage se logea quelque part en lui. Quelque part où tout était si vide. Quelque part où il ne laissait personne essayer de combler l’espace.

L’intervention de la jeune femme aux mains sûres fut beaucoup plus rapide qu’il ne le pensait. La douleur était toujours présente, mais au moins il arrêterait de prendre des gouttes de sang dans le coin de l’œil. « Merci de m’avoir réparé ! Je vais pouvoir passer de vieux torchon troué à juste vieux torchon. Est-ce qu’on peut considérer que c’est une sorte d’ascension sociale ? »

Il voulut se lever pour aller remplir la bouilloire, estimant qu’elle ne pourrait plus rien pour lui… mais elle ne semblait pas de cet avis. Elle déposa sa main sur sa poitrine : juste assez haut pour ne pas toucher ses côtes endommagées… et assez fermement pour qu’il soit contraint de rester assis. Il croisa son regard, cherchant déjà ses mots pour la contrer. Oui, elle voulait inspecter ses côtes, il se souvenait qu’elle l’avait mentionné. « Ce ne sont pas mes premières côtes cassées tu sais… Je n’en suis pas mort les dernières fois ! »

Il n’eut pas besoin d’argumenter très longtemps pour qu’il décide de céder. Il était épuisé, elle savait ce qu’elle faisait. Que risquait-il ? La boutique était fermée à clé, elle avait tiré tous les rideaux. « Très bien ! » soupira t’il en dégageant doucement sa main pour déboutonner fébrilement sa chemise tachée de sang. Probablement pas son sang, en plus. « Je te laisse faire ce que fu as à faire, et ensuite j’ai le droit de me lever. » Il ne savait pas s’il parviendrait à rester debout malgré la migraine qui lui tabassait le crâne à coups de massue, mais il avait envie d’être un peu utile, lui aussi.

Il écarta les pans de son vêtement pour lui laisser la place de glisser ses mains sur sa peau. Il ferma les yeux de nouveau, cherchant à contrer la tension de son corps lorsque ses doigts l’effleurèrent. Tout frisson risquait de contracter ses muscles autour de ses côtes blessées, et accentuer la douleur de plus belle. Comme une quinte de toux ou un éternuement, il redoutait le froid, ou tout autre cause de tremblement.

Il n’avait jamais ôté sa chemise devant personne. Personne d’autre qu’un médecin, bien sûr… Même Louise n’avait pas connaissance des cicatrices qui parsèmeraient son torse : vestige de nombreuses bagarres dans son adolescence. « Tu vois, je ne mentais pas quand je te disais que j’étais un vieux torchon ! » Recousu pour cacher la misère, certes, mais un torchon entier. Pour le moment…

Lorsqu’elle eut terminé, il reboutonna sa chemise à la hâte. Il n’avait jusque là jamais été complexé par ses années de conflits.

Alors qu’il s’agaçait sur le dernier bouton, elle sembla faire un geste pour l’aider -c’est ainsi qu’il l’interpréta, mais il ne sut pas dire si c’était la vérité… Les prunelles bleues de Lucien s’attardèrent sur la main bandée de la britannique. Quelques taches vermeille traversaient le tissu éclatant. Un hématome se dessinait sur les contours de son bras, la jonction du bandage de fortune.

Horrifié, Lucien perdit son sourire. Il laissa tomber le dernier bouton de sa chemise, tenant sa main vers elle, paume vers le ciel, pour crocheter délicatement ses doigts contre les siens. « Quel genre de monstre peut faire ça ? » Il avait parlé en français. Le même monstre qui s’en était pris à lui, simple passant dans cette ruelle. Il avait été au moment endroit au mauvais moment. Certes, sa fierté en avait pris un coup. Mais Helene ?

L’espace d’un instant, la colère et la confusion se mélangèrent dans son esprit devenu vulnérable. L’adrénaline lui donna la force de se remettre sur ses pieds, gardant ses doigts contre les siens. « J’espère sincèrement pour lui que je ne le retrouverai pas. » Son ton était glacial. Il se fit la promesse de retrouver celui qui avait osé lever la main sur elle.

Sur ces quelques paroles, Lucien lâcha ses doigts, et retrouva un visage plus détendu. « Avant ça, je te dois au moins une tasse de thé. Privilège de meilleure cliente, je te laisse même m’accompagner dans l’arrière-boutique. Enfin… si la compagnie du vieux libraire grincheux ne te pèse pas déjà sur la conscience. » dit-il dans un sourire morose.
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Sabrina
FoxDream
Ven 7 Oct - 20:52
@Stormy Dream

Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Alors qu’elle suivait les quelques instructions de Lucien, Helene se plongeait dans ses connaissances scientifiques pour éviter de penser à quoique ce soit d’autres. Elle se sentait sur la brèche, son esprit oscillant entre ses vives émotions, réveillées bien trop fort pour ce soir, et ses responsabilités qui pesaient sur elle. Se plonger dans son travail de médecin l’aidait à se détacher de toutes ces choses. Ne pas se laisse remporter, rester calme et sûre d’elle, dans quelque chose qu’elle maitrisait à la perfection. Certes, recoudre une blessure sans de réels instruments fait pour cela n’était pas la meilleure des choses ni la plus simple, mais elle maitrisait cela. Cela ne lui demandait pas une grande réflexion. Elle pouvait simplement rassembler ses compétences, se concentrer sur ses gestes et sur ses connaissances. Un parfait ensemble pour mettre de côté tout le reste sur lequel elle ne souhaitait guère se pencher. Plus encore, cela n’était pas le moment. Elle avait bien trop penser à John pour ce soir, et Lucien n’avait guère besoin de savoir ou de voir cela.

La médecin revint vers son patient, se penchant sur sa plaie pour s’occuper de cette dernière. Ses gestes étaient d’une certaine douceur, peut-être plus qu’à son habitude. Un faible sourire vint étirer ses lèvres. « Heureusement que tu n’es pas en sucre… Je t’aurais déjà brisé en morceau sinon. Cela ne m’empêche pas de prendre soin de toi. » Lui répliqua-t-elle tout en continuant d’examiner les dégâts occasionnés par les coups. Elle pinça les lèvres. Il n’y avait rien d’impressionnant dans cette blessure. Rien d’irréparable et, si elle menait bien sa tâche, rien qui ne laisse vraiment de trace. Cependant, elle n’aimait pas voire tout ceci. Elle n’aimait pas cette sensation qu’elle ressentait chaque fois qu’elle bougeait le poignet, ni la sensation de percer la peau d’une personne qu’elle appréciait. Elle n’aimait pas ressentir toutes ces choses qu’elle avait enterré il y a si longtemps.

La Docteure se concentra sur ses gestes et les paroles de Lucien. « Je vois… C’est normal après tout ça, même s’il vaut mieux faire attention avec ce genre de blessures. » Elle ne voulait pas provoquer plus d’inquiétudes que nécessaire. A la fois, elle souhaitait que Lucien sache un minimum que cela n’était pas si anodin. Ce qu’il ne savait pas non plus, c’est qu’elle avait bien l’intention de le garder sous surveillance cette nuit… Pour cela, elle préparait déjà ses arguments qu’il aurait bien du mal – si ce n’est impossible – à contrer. « Eh bien… alors soit heureux qu’ils t’aient raté. Je suis bonne chirurgienne, mais je ne fais pas de miracle. Et je n’ai pas envie de te récupérer dans un caniveau. » Lui dit-elle en commençant à s’occuper de sa plaie. Je l’ai déjà trop fait… Cette pensée fusa dans son esprit, qui l’arrêta un instant dans son geste. Elle chassa cette pensée pour se concentrer sur sa tâche.

Un faible sourire vint étirer le coin de ses lèvres. « Tu serais surprise de la patience dont je suis capable… Mais je peux donc en conclure que ma présence t’es plus que supportable. Oserais-je dire jusqu’à désirable ? » Souffla-t-elle en guise de réponses qui se voulait porter par l’humour. Elle put sentir le regard de Lucien sur elle tandis qu’elle continuait sa besogne. Elle choisit de ne pas s’y intéresser, se sentant trop troubler pour pouvoir mettre au clair quoique ce soit. Peut-être que cette soirée l’avait plus retourné qu’elle ne le pensait. Elle qui pensait être devenu un roc depuis tout ce temps… Ce n’était guère le moment de penser à tout ceci de toute façon.

Malgré cela, elle ne put empêcher ses yeux de revenir vers ceux du libraire lorsqu’il s’exprima à nouveau. « Pour trouver l’amour, il faut certainement un peu plus que ça, mais je ne crois pas que tu ais besoin de cicatrices pour plaire aux femmes. Lui dit-elle, puis elle ramena ses yeux sur la plaie, se remettant à la soigner. A croire que Lucien ne remarquait pas les regards langoureux que lui lançaient un certain nombre de femme dans la rue, ou bien même cette serveuse au salon de thé. Mais peut-être faisait-il semblant de ne pas s’en rendre compte ? Faire semblant d’ignorer son charme, était une méthode efficace dans certains cas… Quant à l’amour, elle préférait ne pas y penser, car elle ne savait que trop bien ce que l’on pouvait faire ou devenir par amour.

Helene chassa à la fois ses pensées et sa voix pour se concentrer uniquement sur ses gestes, augmentant à la fois en rapidité et en efficacité. En peu de temps, elle termina de refermer la plaie et redéposa l’aiguille dans un petit récipient qu’elle avait emprunté, dans lequel reposait déjà les cotons utilisés pour nettoyer la blessure. Elle lança un regard à Lucien, avec un faible sourire en coin. « Disons… un retour au statut original. Si tu avais été chez moi, j’aurais transformé ce vieux torchon en quelque chose se rapprochant d’une serviette passable. Voilà ce qu’on pourrait appeler une ascension sociale digne de ce nom. »

Sur cet échange, le libraire fit mine de se lever, semblant croire que tout cela était terminé. Helene fronça les sourcils et n’hésita pas à venir poser une main sur sa poitrine, en haut du sternum, et appuya pour le forcer à se rester assis. « Peut-être et quand bien même ? Cela ne te coûte rien que je vérifie, ça me rassurera et au moins on pourra s’assurer que tu n’as rien de plus grave. » Elle savait pertinemment les dégâts qu’une si « simple » côte cassée pouvait causer. « Et ne crois pas que je céderai. » La Docteure darda son regard dans les pupilles bleues de son patient, qui finit par lui abdiquer la victoire, certainement trop fatigué pour lui opposer plus de résistance.

Elle se redressa en posant une main sur sa hanche, laissant Lucien se débrouiller avec sa chemise, ne souhaitant pas plus le blesser dans son ego. « Si c’est la seule façon pour que tu acceptes… » Finit-elle par abdiquer. Cela ne l’empêcherait pas de le surveiller et de veiller à ce qu’il ne se fasse pas plus mal. Avec des vertiges, le risque de tomber ne faisait qu’augmenter…

Helene eut un bref instant où elle se figea à la découverte de son torse. Des bagarres dans l’adolescence ? Elle crut capter quelques informations provenant de Lucien, ce qui semblait se produire souvent ce soir. En tous les cas, des combats suffisamment sérieux pour le blesser. Suffisamment régulier également. Ce soir, elle découvrait une nouvelle part du libraire.


L’anglaise se pencha vers lui, ses mains se posant sur la poitrine aux muscles bien dessinés au demeurant. Cicatrices ou non, la jeune femme qu’elle était ne pouvait guère ignorer ce détail. Elle qui était toujours si concentrée en temps normal, qui ne laissait pas ce genre de considérations la traversée, la voilà en train de voir plus qu’un patient. Elle chassa cette pensée, et continua sa tâche, repérant les os fêlés ou brisés. « Vieux, poussiéreux et rapiécé de partout, le vieux torchons commencent à accumuler les adjectifs. Tu fais le concours de celui qui en possède le plus ? » Helene termina son inspection, examinant autant la couleur de la peau que les organes sous-jacent, s’assurant du mieux qu’elle pouvait dans ces conditions de l’état de santé de Lucien. Elle finit par se redresser, se détournant quelques instants. « Bien, on dirait que tu as deux côtes fêlées ou cassées, une radio serait plus précise, mais les os n’ont pas bougés, cela est mieux pour la guérison et aucun organe ne semble touché. » Elle cherchait à détourner sa propre attention en utilisant ces termes.

Pourtant, en lui jetant un vague coup d’œil et le voyant s’en sortir difficilement, elle eut un simple réflexe de tendre la main vers lui, mais s’arrêta avant, faisant plutôt un pas en arrière. Avant qu’elle ne ramène son bras, il saisit ses doigts avec douceur. Elle ne put réprimer un frisson en croisant son regard, sans savoir comment l’interpréter. « Ce n’est rien, cela passera. » J’ai connu pire, termina-t-elle gardant, cette fois-ci, cette pensée pour elle-même, Lucien ne l’ayant certainement pas entendu la première fois et elle-même n’ayant pas envie qu’il l’entende.

Elle eut soudain l’impression qu’une vague de pensées et de colère la frappa. Fragilisé par cette soirée, elle ne put empêcher la tension naitre dans son corps, son poing se serrant, envoyant une pulsion douloureuse à partir de la blessure de sa main, fusant le long de son bras. Elle ne répondit rien à ses mots et le laissa la dépasser. Elle croisa les bras, le frisson continuant de courir sur sa colonne, comme si elle avait soudainement froid. Helene secoua la tête et rejeta les épaules en arrière, relevant la tête, comme si sa posture pouvait la faire se sentir plus forte. Elle récupéra le récipient de son opération et rejoignit Lucien dans l’arrière-boutique. « Le statut de meilleure cliente me donne donc tant de privilèges ? Je suis flattée de l’honneur que tu me fais. » Elle fit un faible sourire, puis rejoignit le point d’eau pour y déposer le contenant. Elle saisit les cotons qu’elle mit à la poubelle. « Ce statut me vaut également un thé correct ou dois-je craindre d’être empoisonnée par ton breuvage ? » Elle se rinça les mains, vérifia que son bandage était bien serré, puis se tourna vers lui, posant une main sur sa hanche. « Au fait, ta meilleure cliente comme ça ? Je n’ai encore acheté aucun de tes livres jusqu’ici, est-ce que je mérite ce titre ? » Elle se rapprocha de Lucien, essayant de dissimuler la surveillance du médecin pour son patient, ainsi qu’une autre émotion…

Pour ne pas trop se laisser submerger, son regard balaya l’arrière-boutique, elle-même s’approchant de ce qui attirait son regard, ses doigts se glissant sur quelques livres en réserve. Ses yeux finirent par s’intéresser à la fenêtre. « Mais tu sais, même si ta présence de vieux libraire est très pesante… je crois qu’on va devoir signer une trêve et se supporter jusqu’à la levée du couvre-feu. » Elle se tourna vers lui, s’appuyant sur le mur, ressentant une agitation qui ne lui permettait pas de réellement s’assoir malgré sa fatigue. « Tu crois que tu survivras à une soirée passée en compagnie d’une jeune femme pétillante ? » Helene se rapprocha de Lucien, se déplaçant jusqu’à lui et posant doucement, mais prudemment, une main sur son avant-bras. « Ne te surmène pas, tu ne voudrais pas que je t’examine encore une fois ? » Elle se doutait que son conseil ne serait pas forcément écouté, tout comme les autres qu’elle pourrait lui donner, alors elle s’abstenait.

Helene retira sa main et finit par s’assoir, chose qu’elle n’avait pas faites depuis qu’ils étaient entré. D’un coup, elle sentit la fatigue s’abattre, laissant apparaitre une tension dans sa nuque et sur ses épaules. Elle passa la main sur ses zones douloureuses. « Dommage que cette balade ce soit terminée ainsi… enfin, voyons le côté positif, j’ai eu droit à une vue magnifique et incongrue de Paris grâce à toi. » Elle lui fit un faible sourire, trahissant sa fatigue.
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Stormy Dream
Dim 9 Oct - 18:41
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Quiconque aurait franchi la porte de la boutique de livres aurait pu s’y méprendre, en surprenant Helene qui examinait le torse dénudé de Lucien. Le malentendu aurait été bien compliqué à plaider. Cependant, les visages épuisés, et les touches d’humour piquantes que chacune employait laissait de solides indices. Encore fallait-il savoir décrypter les expressions du visage des deux camarades. Lucien, pour sa part, avait un très mauvais flair… Incapable de reconnaître un compliment qui lui était destiné, et pourtant Helene n’avait pas manqué de lui faire remarquer qu’il était bel homme.

Enfin, n’en déplaise au plus grand nombre, la perspicacité n’était pas une qualité qu’on pouvait lui prêter : il refusait toujours d’admettre que la petite étudiante qui venait tous les après-midi réviser dans sa boutique avait un faible pour lui. Louise l’appelait même son adoratrice. Lucien, lui, considérait le terme particulièrement comme particulièrement dramatisé. Que ferait une jeune femme de vingt ans d’un homme de plus de dix ans son aîné ?

Aucun risque que la scène ne soit révélée au grand jour, néanmoins. Le libraire avait verrouillé la porte soigneusement dès leur entrée, clé laissée dans la serrure pour bloquer toute entrée indésirable. Il s’était ensuite laissé faire le plus docilement du monde, pour qu’elle en arrive au diagnostic le moins surprenant du monde. Deux côtes fêlées ou cassées, qui expliquaient à merveille pourquoi il avait l’impression de se faire transpercer par des lames de couteaux à chaque profonde respiration.

Avant qu’elle ne récupère ses doigts, Lucien les conserva quelques instants serrés dans les siens.  Ce n’était peut-être pas grand-chose d’un point de vue purement scientifique. Un hématome vu des yeux d’un médecin rationnel… mais pour un humain tourmenté par les coups qu’il avait pris quelques minutes plus tôt, cela ressemblait plutôt à une attaque de lâches. Pour l’homme aux yeux clairs, ce n’était pas rien. C’était un acte odieux, rien de moins. Il se tut, la laissant dans ses pensées tandis qu’il l’invitait à le rejoindre dans l’arrière boutique.

La bouilloire fut placée sur le feu par Helene, qui s’affaira de nouveau pour remettre de l’ordre dans les éléments qu’elle avait déplacés. Lucien lui désigna la chaise du bureau placé à côté de la fenêtre. « Ne t’enflamme pas, j’ai un nombre certain de clients préférés… le commerce, tu sais, ça passe beaucoup par la flatterie ! » C’était faux, évidemment… si la flatterie était une technique très employée par ses concurrents, Lucien n’était pas un vendeur dans l’âme. Un passionné le littérature, oui. Il était de très bons conseils sur les livres, et c’est pour cette raison que ses habitués venaient le voir plutôt qu’un autre.

Aussi, et il devrait s’y faire… beaucoup de librairies avaient fermé avec l’arrivée des allemands à Paris.

« Empoisonnée ? » Il se retourna vers elle, interloqué. « Je ne te savais pas si douée en art dramatique… Mais si mon thé, te déplaît, il me reste quelques plantes fraîches à infuser. » Georgette faisait notamment pousser quelques feuilles de menthe dans un pot en terre sur le rebord de la fenêtre. L’ouverture donnait sur la cour intérieure minuscule, laissée à l’abandon par les propriétaires de l’immeuble. Lucien s’y traîna difficilement, exténué. Il attrapa une dizaine de feuilles, les rinça à l’eau claire, puis les déposa au fond de la tasse qu’il recouvrit d’eau chaude. L’odeur de menthe infusée embauma la pièce, rendant instantanément l’atmosphère plus chaleureuse.

« La facture s’alourdit de jour en jour, je fais payer chacun de mes précieux conseils ! » ricana-t’il en déposant la tasse fumante devant son acolyte de promenade. « Je survivrai, autant à mes côtes douloureuses qu’à ses sermons, même s’ils doivent durer toute la nuit ! » grogna t-til alors qu’elle retirait sa main pour se poser enfin.

Lui en profita pour verser une poudre brune, au fond d’une autre tasse,  qui avait tout de l’aspect du café, mais qui n’en était rien. De la chicorée. Il n’aimait pas du tout ce breuvage qui remplaçait le seul et unique qu’il acceptait de boire. A défaut de trouver mieux, le français se sevrait en regoûtant l’ignoble chicorée jour après jour. Peut-être finirait-il par s’y habituer ?

« Tu as aimé ? » Le pétillement dans le regard de l’homme fut si intense qu’il était impossible qu’elle ne l’ait pas saisi. Plus que la lecture, ses escapades nocturnes le rendaient vivant, libre. Pour rien au monde il n’y renoncerait… Savoir qu’une autre personne pouvait avoir apprécié, un tant soit peu, admirer la vue depuis les toits lui donnait du baume au cœur.

La suite des échanges des deux camarades de nuit furent plus vagues. Lucien sombrait peu à peu dans un demi sommeil imposé par la douleur. Ses vertiges se faisant de plus en plus présents, il se décida à dresser un campement. Certes, rien à voir avec le feu de camp et les tentes, mais l’arrière-boutique n’était pas destinée à accueillir des gens pour dormir.

Lucien avait pourtant déjà utilisé un vieux matelas pour se reposer, plus jeune, lorsqu’il voulait fuir les cris de rage de son père alcoolisé. Avec un peu de chance, il serait quelque part dans la cave. L’homme laissa Helene quelques instants. Tout juste une dizaine de minutes, le temps de descendre au sous-sol en se tenant contre le mur pour ne pas vaciller.

Il remonta avec un épais tapis roulé et quelques couvertures. Il déroula le matelas sur le sol, à côté du bureau, et le proposa à la brune aux yeux clairs. Elle avait probablement autant besoin de sommeil que lui, à en croire les battements de ses cils qui s’étaient accentués. Un coup d’œil furtif jeté vers l’horloge lui indiqua que deux heurte étaient passées depuis le début dénué nouvelle journée. Il la recouvrit du tissu le plus épais qu’il avait, conscient que la librairie pouvait être fraîche la nuit, puis s’affaira à dégager un second emplacement, plus proche de l’entrée de la boutique.

Lucien déploya quelque plusieurs couvertures pliées en deux pour en faire une épaisseur supplémentaire, puis s’effondra sur sa couche de fortune. S’il avait voulu compter pour s’endormir, il n’aurait pas réussi à atteindre la dizaine. Les battements de son cœur qui tambourinaient dans sa tête s’estompèrent, lui offrant quelques précieuses heures de répit bien méritées.

* * *
Ses yeux étaient embués lorsqu’elle l’informa de son départ. Son esprit totalement embrumé. Le sommeil le cueillit de nouveau, si bien qu’il ne fut pas capable de savoir s’il avait rêvé.

* * *
Lucien sursauta. Quelqu’un frappait à la porte. Ou plutôt, tabassait la porte à grands coups de poings. Le corps endolori, ses côtes plus meurtries que jamais, il se releva péniblement. L’homme passa ses mains pour lisser sa chemise : il avait dormi tout habillé. Quelle heure était-il ?

Il ouvrit la porte, découvrant le visage mi colère mi inquiétude de sa mère. « Tu es seul ? » Lucien ne savait pas quoi répondre à cette question, il ne se souvenait plus tout à fait de la fin de soirée, mais il n’avait aperçu personne à son réveil. « Qui veux-tu croiser à cette heure-ci ? » Total bluff, il ignorait la temporalité dans laquelle il se trouvait. Georgette le dévisagea, attrapant son menton entre ses doigts. « Ta mine décrépie me laisse penser que j’avais raison de me faire un sang d’encre ! Mais où étais-tu ? » Lucien repoussa doucement sa main, puis haussa les épaules silencieusement. « Peu importe, il est déjà l’heure d’ouvrir la boutique. Vas te débarbouiller et te changer, tu vas faire fuir les clients ! » ronchonna-t’elle en le poussant vers la sortie.

Il était presque dix heures, donc. La tête de Lucien lui faisait mal, mais moins que son flanc blessé. Il s’exécuta portant sans broncher.

* * *
Le libraire avait enfilé une chemise bleu claire, d’un ton similaire à celui de ses iris. Le bouton le plus haut avait été volontairement laissé ouvert, car il ne parvenait pas à lever les bras sans ressentir une vive douleur. Il avait pris le relais de Georgette, la priant de ne plus lui poser de questions et de vaquer à ses occupations. Tout était sous contrôle.

Il mettait la bouilloire à chauffer lorsque la clochette au-dessus de la porte de la boutique retentit. Il soupira, se rappelant que soupirer était une bien mauvaise idée. Main droite appuyée sur son côté, l’homme retourna dans la librairie.

Qu’elle ne fut pas sa surprise de découvrir, pas une mais deux silhouettes connues. Louise posa ses deux mains sur sa taille, stupéfaite par la vision qu’elle avait de son ami. Il était pâle, et son arcade présentait une cicatrice qu’elle n’avait encore jamais vue.

A ses côtés, une jolie brune aux yeux clairs qui le dévisageait tout autant. Sans raison valable, puisqu’elle avait tous les éléments en sa possession, pour comprendre ce qui avait bien pu se passer. « Mesdames. » Il esquissa un sourire plus poli que sincère, partagé entre le soulagement de voir les deux femmes dans sa boutiques plutôt que des clients… et l’aversion de devoir expliquer à Louise ce qu’il s’était passé. A moins qu’Helene ne lui ait toujours tout dit ? Non, ses yeux ahuris la trahissaient.

Il la devança dans son envie pressante de se jeter sur lui pour le questionner. Comme à son habitude lorsqu’il rencontrait Louise, et ce depuis l’adolescence, Lucien se pencha pour déposer une bise sur sa joue. « Lulu… » commença-t’elle. « Louise.  Tout va bien, ce n’est qu’une petite cicatrice. » La rassura-t’il en la repoussant doucement de lui, bien que son ton ait été très ferme.

Son regard se tourna vers Helene. Il ne se souvenait plus de son départ, ni de leurs derniers échanges. « J’ai été pris en charge rapidement. » En revanche, il se souvenait de l’inquiétude dont elle lui avait fait part concernant les vertiges, et avait probablement veillé sur lui pendant la nuit. Il n’en savait rien mais avait, pour une fois, cette intuition.

Hésitant, il finit par s’approcher de la concernée. En France et notamment à Paris, il était coutume de saluer une amie, une proche, d’une bise sur chaque joue. Ou une unique, comme il venait de le faire pour Louise. Les anglais n’étaient pas familiarisés avec ce genre de pratiques et il le savait.

La politesse prenant le dessus sur les traditions partagées ou non… Lucien se pencha et déposa ses lèvres sur l’unes des joues de la britannique puis s’écarta rapidement, avant que l’embarras ne le gagne.

« L’un de vous m’explique ? » Louise avait froncé les sourcils avec perplexité, réalisant la proximité entre le libraire et la somptueuse médecin, qui, semblerait-il, était responsable de la cicatrise propre et nette qui refermait l’arcade sourcilière de Lucien.
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Sabrina
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Dim 16 Oct - 20:03
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Lucien n’était pas aussi réactif à ses piques qu’à son habitude, mais, après tout, cela n’avait rien de surprenant. Il s’était battu avec des hommes, avec couru et grimpé sur les toits avec des côtes et un crâne en sale état, certainement une migraine qui le harcelait, et, en prime de tout cela, il devait la guider sur les toits. Certes, elle avait cherché à être le moins pesante pour lui, mais quand bien même, elle n’avait pas d’expérience dans ce qu’ils avaient fait, cela ne faisait qu’ajouter le poids déjà présent. Si Helene restait suffisamment alerte pour continuer de lui lancer tant de piques malgré l’aspect technique de ce qu’elle faisait, c’est simplement parce qu’elle était consciente de ce qui jouait pour elle et pour lui. Ou était-ce simplement une façon de ne plus penser ?

Alors qu’elle s’afférait dans l’arrière-boutique pour nettoyer ses outils, ses mains et remplir la bouilloire. Elle lança un regard à Lucien, essayant de paraitre offusquer, bien que, au vu de sa fatigue, son expression était loin d’être aussi expressive qu’à l’ordinaire. « Certains clients préférés, mais tu as dit que j’étais ta meilleure cliente. Cela veut donc dire que je suis l’élue parmi tous tes autres clients favoris ? Elle lui fit un petit sourire amusé. Enfin tu sais… la flatterie fonctionne dans les deux sens, Monsieur le Libraire. » Certains vendeurs acceptaient de faire des réductions pour certaines choses, quand ils n’étaient pas trop insistants sur d'autres choses. L’avantage, c’est qu’elle n’avait jamais eu un tel ennuie avec Lucien. Un passionné de littérature, bien plus qu’autre chose.

Helene posa une main au niveau de sa poitrine, prenant une mine particulièrement dramatique et aussi bien jouée que son état le permettait. « Moi ? Dramatique ? Je n’ai pas la moindre idée de ce dont tu parles. Mais il faut croire que tu ignores encore bien de mes talents… Puis son expression et sa voix s’adoucit à nouveau. Ce n’est qu’une pointe d’humour, ton thé me convient, ou tout ce que tu apprécieras me servir. » Elle le suivit du regard, le laissant faire, déjà bien trop usée ce soir pour une éventuelle bagarre. Elle espérait seulement que la faible lueur venant de l’intérieure de la boutique ne se verrait pas et éviterait de leur attirer plus d’ennuis que ce soir. Ils auraient plus de mal à s’en sortir cette fois

Elle sentit un soulagement lorsqu’il revint sans autre chose supplémentaire que des feuilles de menthes. « Hm… J’aurais peut-être droit à un effacement de dette si je ne te fais pas payer mes consultations ? » Elle n’avait, bien sûr, aucune intention de lui faire payer quoique ce soit pour cette soirée, ni même pour les consultations de suivis certainement, s’il les acceptait. Helene faisait peut-être trop dans le bénévolat pour certains, mais en ces temps de guerre, elle faisait en sorte d’être dans l’aide. Un effet secondaire de ce qu’avait fait sa mère il y a bien des années ? « Tu n’aurais pas besoin de sermons si tu étais un patient un peu plus compliant. » Elle osa un sourcil en le regardant, avant de laisser un petit sourire étirer ses lèvres. Puis elle s’installa correctement à table, attendant que Lucien se serve son breuvage – si l’on pouvait appeler ça ainsi – et qu’il s’assoit.

Helene prit sa tasse chaude entre ses mains et en but quelques gorgées du liquide chaud. Elle ferma un instant les yeux, sentant la chaleur agréable du liquide venir réchauffer son corps malmener cette soirée. Elle rouvrit les yeux, posant ses pupilles dans ceux du libraire. Un sourire étira ses lèvres, ses yeux s’allumant du même éclat que lui. « Oui, beaucoup. J’imagine à peine ce que cela doit être lorsque la ville est illuminée, ou au moment du levée de soleil.La vue et la sensation doivent être… incroyable. » Helene ne pouvait faire preuve que d’une certaine admiration pour les compétences tant physiques que mentales que ce type d’activité demandaient, ainsi que la sensation incroyable que cela apportait.

Ils discutèrent encore quelques temps malgré la fatigue que chacun ressentait. Lorsqu’il disparut, elle voulut l’aider, mais resta immobile, sentant qu’il n’aurait pas apprécié. Elle le rejoignit cependant pour l’aider à installer correctement le matelas. La médecin n’insista pas pour qu’il prenne le matelas, trop fatiguée pour argumenter. Elle finit par s’allonger, se glissant sous la couverture. Pourtant, malgré l’heure et la fatigue, elle sentait son esprit bouillir, ne la laissant pas en paix. Elle finit par se redresser, ressentant une forte inquiétude, peut-être une façon de se protéger du reste. Helene se releva, s’approchant discrètement de Lucien, ses pieds nus ne faisant aucun bruit sur le sol de la librairie. Elle s’agenouilla à côté de lui, prenant le temps d’écouter sa respiration. Elle aurait préférée pouvoir faire plus et le maintenir sous une surveillance un peu plus importante, mais elle ne pouvait guère faire plus pour le moment. Elle resta encore un moment à côté de lui, comptant les mouvements, vérifiant leur régularité et leur intensité. Petit à petit, elle sentit ses yeux se fermés, bercés par le rythme. Sa tête bascula, la réveillant d’un coup. Elle se releva, repartant se coucher et réussit à trouver un semblant de sommeil.

~~~~

Helene s’éveilla au bout de quelques heures à peine. Elle lança un coup d’œil à l’horloge. Six heures passées. Elle avait à peine dormit quelques heures… son corps était perclus de courbature, son poignet lui faisait encore mal, sa main la tirait et sa tête lui faisait mal. Malgré la fatigue, elle se releva et fit couler un peu d’eau froide pour arroser son visage et espérer effacer un peu plus la torpeur du sommeil. Elle remit ses chaussures, puis partit dans la salle principale. Elle s’accroupit à côté de Lucien, ayant quelques scrupules à le réveiller. Elle le secoua doucement par l’épaule. Une faible lueur perçait à travers les rideaux. « Je m’en vais, je repasserais plus tard. » Il lui répondit par un semblant de grognement, mais au moins, elle put voir ses pupilles être réactive à la lumière, une source de soulagement pour elle. Helene sortit discrètement et fila jusqu’à chez elle.

Comme elle s’y attendait, si Henry avait réussi à trouver le sommeil tardivement certes, William, son majordome, ancien précepteur et plus vieux proche, lui n’avait pas réussi à fermer l’œil de la nuit. Elle prit le temps de leur expliquer la situation et ce qui avait pu se dire dans sa réunion, mettant de côté toute la part émotionnelle qu’elle avait pu vivre, bien que son état n’échappa pas à William. Il la connaissait trop bien, mais également assez pour savoir qu’elle n’en dirait rien de plus.

Helene s’en fut dans sa chambre, s’occupant tant de ses blessures que de son état et prenant quelques heures de repos mérité.

~~~~

Le sommeil lui fut bénéfique, bien qu’elle ne dormît que quelques heures encore une fois. Elle enfila une robe patineuse à la jupe plissée bleu marine et au haut blanc à pois multicolore. Elle enfila un gilet court à manche longue, assorti à la couleur de la jupe, ainsi qu'un large bracelet pour couvrir son bleu. Elle avait rendu le bandage de sa main un peu plus discret, mais cela restait voyant. Ne désirant pas mettre de gant, elle laissa cela ainsi. Elle mit un peu d’ordre dans sa chevelure, puis sortit à nouveau, trouvant à nouveau le chemin de la librairie.

Tandis qu’elle tournait à l’angle, elle entendit quelqu’un l’appeler. En se retournant, elle fut happée par les cheveux de feu d’une jeune femme qui, à peine s’étant arrêté face à face, lui fit une bise, surprenant Helene qui, bien que connaissant la France, n’était pas habituée à embrasser des inconnus. « Bonjour Louise, contente de te voir. Oui, je vais voir Lucien. » Pour tout dire, elle aurait préférée le voir seul à seul, pour pouvoir l’examiner. Le hasard en avait décidé autrement visiblement…

Les deux femmes entrèrent dans la boutique. Contrairement à Louise, elle ne fut pas surprise de voir Lucien arrivée avec une main sur les côtes et le visage cachant sa douleur. En attendant qu’ils se saluent, la médecin chercha une excuse, un mensonge à vendre à Louise. Mais, alors qu’une excuse germait en elle, elle vit Lucien la regarder et s’approcher d’elle et, avant qu’elle ne comprenne, il se pencha et vint appuyer sa joue contre la sienne, avec ce bruit caractéristique de la bise. Ses paupières se fermèrent quelques fois en le regardant avec surprise et peut-être… une certaine gêne ? Elle embrassait de rares personnes proches d’elle et ne s’attendait pas à ce que cela se déroule ainsi avec Lucien. Helene savait pourtant que c’était dans la culture Française, d’où son absence de réaction face à Louise, mais de la part de Lucien, c’était tout autre.

Helene se reprit rapidement, posant ses yeux sur Louise qui ne saisissait pas la situation, peut-être encore moins le comportement du libraire envers la médecin. Aussitôt, son esprit se mit à nouveau en branle et trouva quelques histoires valables. « J’ai travaillé tard hier soir et en sortant, je me suis égarée. Des hommes m’ont ennuyé. Lucien était là, il m’a aidé, mais n’a pas échappé à des blessures… » L’expression d’Helene se teintait parfaitement des diverses émotions que vivre une telle histoire devait provoquer. Elle fit exprès de remettre nerveusement une de ses mèches avec sa main blessée pour attirer le regard de la jeune femme. Elle lança un regard en biais au libraire, espérant qu’il allait la suivre dans cette histoire, qui n’était pas tout à fait un mensonge. Elle avait appris que le meilleur mensonge comportait toujours une part de vérité. La médecin n’avait aucune envie que Louise se pose des questions sur ses activités nocturnes. Et cela pouvait peut-être éviter que Lucien ne se pose plus de questions également.

Helene ramena son regard sur Louise, en lui offrant un sourire innocent et doux malgré la peur qu’elle faisait mine de faire briller, qu’elle espérait suffisant pour convaincre la femme, qui ne demanderait pas plus de détails. De plus, Helene comptait sur l’empathie qu’elle sentait chez Louise pour qu’elle veuille la rassurer sur les événements. « C’est pour cela que je suis venue aujourd’hui, pour le remercier et m’assurer que mes soins soient suffisant. Termina-t-elle en ramenant ses yeux sur Lucien. Et te proposer de passer au cabinet quand tu auras le temps. » Elle se doutait que Lucien préférerait éviter ce désagrément, mais Helene avait bien dans l’intention d’au moins vérifier que sa tête allait bien dès maintenant.
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Mar 18 Oct - 14:34
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Sans surprise, Lucien lisait la stupéfaction dans le regard de sa meilleure amie. Celle qui le connaissait mieux que quiconque avait quelque peu de mal à comprendre ce qu’elle voyait sous ses yeux. Lucien. Son Lulu… déposant une bise sur la joue de cette femme qui jusque-là était une illustre inconnue. Belle, magnifique même. Mais une énigmatique ancienne cliente qui faisait son retour après des années passées éloignés l’un de l’autre. Avant de l’avoir aperçue dans la cour de son immeuble quelques jours plus tôt, elle aurait juré que son ami n’avait jamais prononcé son prénom. Helene. Elle s’en souviendrait s’il avait parlé d’elle ! Lucien ne parlait pas vraiment de ses autres amis… alors une femme ! Ça aurait marqué son esprit !

L’homme n’avait pas pour habitude de mentir à son amie. Il omettait quelques informations, pour sûr… mais il ne serait pas capable de lui mentir, ça non. Les mèches flamboyantes de Louise encadraient son visage pâle aux joues rosies par le soleil. La myriade de taches de rousseur qui ressortaient sur sa peau ne faisaient qu’accentuer son regard vert-gris. Regard qui se voulait très solliciteur.

Pris de court par Helene, qui ne perdit pas son sang-froid devant leur interlocuteur, Lucien ne put réprimer le léger sourire qui s’installa au coin de ses lèvres. Elle le couvrait. Elle le protégeait, se mettant en position de victime dans la situation où elle avait plutôt tenu le rôle de héros. Si Lucien avait été pris à parti gratuitement, sans rien avoir à se reprocher –pour une fois-, c’est bien elle qui l’avait empêché de vriller en cherchant à les rattraper.

Réflexion faite, il ne savait pas comment elle avait réussi à le trouver. Son regard glissa vers son poignet qu’elle avait habillé d’une élégante manchette, lui décrochant un désagréable frisson. Puis de manière plus globale, il s’attarda sur son apparence soignée. Aussi loin que sa mémoire lui permette de remonter, Lucien avait toujours vu Helene dans des tenues raffinées. Ce jour-là n’échappait pas à la règle, et il dut admettre que le bleu de son jupon mettait particulièrement en avant celui de ses prunelles.

« Tu peux le dire, ils ne m’ont pas raté ! » Compléta Lucien en reprenant mot pour mot ceux qu’elle avait employés quelques heures plus tôt. Il n’avait pas la moindre envie de la contredire en expliquant à Louise qu’il avait mis la raclée de sa vie à l’un des deux hommes qui l’avait attaqué, et qu’il n’aurait pas été surpris de le trouver encore au sol à cette heure-ci. S’il le pensait ? Oui. Tout à fait.

Il serait judicieux de ne pas ajouter trop de détails. Si la promenade sur les toits de Paris avait semblé beaucoup plaire à Helene, Louise n’avait pas la moindre idée de la manière dont il occupait ses nuits. Elle le savait athlétique mais pensait naïvement que porter des cartons de livres lui suffisait. Si elle apprenait sa passion pour l’escalade urbaine, elle risquait de se transformer en mère poule. Il n’avait pas besoin d’une seconde mère : vivre avec la sienne lui suffisait amplement.

Le remercier. Les mots sonnèrent comme une grâce aux oreilles de la française. Elle prenait soin de lui après qu’il l’ait sortie d’une situation délicate. Toutes les histoires romantiques ne démarraient pas avec autant de bravoure, mais elle était à peu près certaine qu’en débutant ainsi, la fin n’en serait que plus heureuse ! « Bien sûr qu’il passera au cabinet ! » Si cela pouvait lui sortir la tête de ses livres en plus…

« Et toi, de quoi avais-tu besoin ? » La questionna l’homme qui la dépassait de plus d’une tête.  Elle scruta son arcade recousue et remarqua le bouton de sa chemise qu’il avait négligé. Fidèle à elle-même, elle le lui rattacha délicatement, mais s’écarta aussi rapidement qu’elle s’était approchée. La situation était une aubaine pour eux. Il n’y avait encore aucun client à la librairie, et peut-être pourrait-elle le soigner. « Je ne faisais que passer pour te rappeler que nous fêtons l’anniversaire de Marcel à 16 heures dans la cour de l’immeuble. J’imagine que bien sûr tu t’en souvenais ! » Dit-elle avec un air mutin.

« Bien sûr ! Je n’oublierais pas mon filleul. » Répondit-il avec sarcasme. Elle ne se serait pas déplacée pour le lui rappeler s’il n’avait pas la fâcheuse tendance à oublier ce genre d’évènement. « Bien sûr, bien sûr… » Elle tourna le regard vers la jolie britannique dans sa robe patineuse à pois. Elle n’avait jamais eu cette silhouette longiligne, ni ce port altier… et Marcel n’avait rien à voir avec tout cela. Non, simplement, la nature n’avait pas été aussi généreuse avec qu’elle qu’avec les courbes somptueuses de la nouvelle amie de Lucien.

Elle avait toujours su qu’il trouverait une femme à sa hauteur. Lucien était bel homme, après tout. Dommage qu’il soit incapable de s’en rendre compte.

« Helene, pardonne-moi mon impolitesse ! Je serais ravie que tu te joignes à nous. Je crois que tu connais déjà l’adresse… » La grimace sur les lèvres de l’homme la contraignit à ne pas en dire plus. Lucien l’imaginait déjà ajouter qu’elle ferait une cavalière incroyable à son bras. Qu’avaient-elles toutes à vouloir le fiancer ?

Sur ces quelques mots, elle glissa une bise sur la joue de chacun puis s’éclipsa pour les laisser seuls. Comme la perspective de savoir que Lucien était entre de bonnes mains la réjouissait !

Passant de l’irritation d’avoir été si facilement jugé par Louise à l’amusement, Lucien finit par briser le silence. « Je vais bien, Docteur. » Son sourire était revenu, et bien que sa posture trahisse la douleur de ses côtes, les vertiges avaient disparu. « Je dois avouer que tu as un réel talent d’actrice… » Plaisanta-t-il en faisant référence à leur discussion nocturne. « Cependant je crois que c’est à moi de te remercier de m’avoir empêché de... » il chercha ses mots pour éviter de sortir celui qu’il avait sur le bout de la langue. « … de m’enliser dans la situation. »

Il s’apprêta à lui proposer une tasse de thé lorsque la cloche de boutique sonna. Un homme de la même corpulence que Lucien pénétra dans la librairie, saluant les deux personnes déjà présentes, puis obligea le libraire à prendre congé auprès de la britannique en lui posant mille et une questions au sujet d’un auteur contemporain dont on venait de lui faire l’éloge.


* * *


Lorsqu’il quitta la boutique, le français à la chevelure de jais ignorait si l’invitation de Louise vers Helene serait acceptée. Elle ne lui avait pas laissé l’occasion de refuser, mais n’avait pas non plus écouté son approbation avant de disparaitre.

Il n’était pas tout à fait à l’heure, et sa démarche d’éclopé ne l’aiderait sûrement pas à se rattraper. Mais au moins, il n’avait pas oublié le cadeau du petit garçon qu’il tenait dans un paquet soigneusement emballé par Georgette. Elle avait eu pitié pour son fils qui partait sans même emballer son présent...

L’immeuble se dessina progressivement devant lui. Il connaissait le chemin comme sa poche, et aurait pu y aller les yeux bandés. Quittant la Seine pour entrer dans la cour privée, l’homme fut surpris de la trouver noire de monde. Il n’avait pas vu si grande foule depuis l’arrivée des allemands à Paris. Cette fois cependant, il n’était pas question d’allemands et Lucien en fut rassuré.

La plupart des visages qui lui souriaient lui étaient connus : des voisins, des amis de plus ou moins longue date de Louise… et Emile, le mari de son amie. Celui-ci se pressa pour venir serer froidement la main de l’homme. Lucien et Emile n’avaient jamais vraiment eu d’estime l’un pour l’autre.

Emile se demandait ce que Louise pouvait bien trouver à un célibataire endurci, beaucoup trop distrait par ses livres alors que des tonnes de femmes pouvaient le divertir. Il avait toujours mis leur amitié sur le compte du « long terme » : il avait toujours été là, comme le tableau hideux de sa grand-mère. Elle savait qu’il était inintéressant, qu’il n’avait aucune valeur, mais il était quand même là depuis toujours.

Lucien de son côté avait toujours détesté le côté méprisant d’Emile pour sa condition sociale. Il ne lui trouvait rien d’intéressant, et n’hésitait pas à dire à Louise qu’il ne la méritait pas. L’amour la rendait si aveugle qu’il s’était promis de ne jamais devenir aussi stupide devant une femme.

Dès que l’occasion se présenta, il s’écarta le plus loin possible du nuisible qu’il représentait aux yeux du français aux yeux clairs. Et alors qu’il s’apprêtait à attraper un verre de jus de pêche, son préféré, Lucien frôla la main de la personne qui tentait de se saisir de la même coupe que lui.
Helene.

« En temps normal la galanterie aurait souhaité que je te laisse cette coupe… mais il semblerait qu’un jus de pêche soit un peu trop tentant pour cela… » Glissa-t-il avec cette pointe de sarcasme qui lui était propre.
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Mer 2 Nov - 12:08
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Helene se remettait de sa propre surprise après la bise de Lucien, qui pouvait s’avérer banale aux yeux de biens des français, mais qui, pour la britannique qu’elle était, n’avait rien d’habituel. De plus, ce qu’elle pouvait distinguer dans l’esprit de Louise ne faisait qu’ajouter à la confusion que ce geste avait créée chez elle. Ce geste n’était-il pas censé être normal entre proche ? Peut-être que Lucien n’avait pas suffisamment de femmes dans son entourage ? Enfin, qu’importe au final, c’était peut-être une forme de gratitude par rapport à ce qui s’était passé la veille. Après tout, Louise le soulignait bien, Lucien n’avait jamais parlé de la britannique avant qu’elles ne se rencontrent il y a peu de temps. Ce n'était qu’un détail sans importance finalement.

Fort heureusement, elle reprit rapidement ses esprits pour inventer un mensonge crédible, avec des expressions et une tonalité de sa voix qui permirent de convaincre Louise de la véracité de ses propos. Et ce n’est pas le regard de la jeune maman qui la ferait vaciller. Ce fut d’ailleurs les yeux de cette dernière qui fléchirent face son discours. La médecin n’eut pas besoin de lire dans les pensées de son interlocutrice pour savoir que cela l’avait convaincu. Prise dans son jeu d’actrice, Helene ne remarqua pas le regard que Lucien posait sur elle. Elle ne distinguait que l’expression de crainte et d’empathie qui remplaça celle suspicieuse que la française avait utilisé jusqu’ici. « Ne vous en faites pas. Tout va bien maintenant, je n’ai rien de grave. C’est malheureusement Lucien qui a le plus subi. » Elle sourit doucement à Louise, avant de basculer son regard vers le concerné lorsqu’il ajouta quelque chose. Elle lui fit un léger regard noir, lui soufflant en anglais, comme un avertissement : « N’en rajoute pas trop non plus. » Les souvenirs de la veille était encore bien trop vif pour qu’il se la joue ainsi, bien que Lucien ignore tout de sa sensibilité sur tout ceci.

Helene dut se retenir d’exprimer d’autres émotions en suivant le cours des pensées de Louise. Une histoire romantique… C’était vraiment un sacré cliché de l’histoire du chevalier qui vient sauver une princesse en détresse. Sauf que Helene n’était pas une princesse et que Lucien pas un chevalier – en plus du fait qu’il n’avait pas de destrier. La violence dont il avait fait preuve hier, cette expression et ce regard qu’elle avait vu, à tel point qu’elle l’avait même confondu avec un autre pendant une seconde… Cette violence si, n’avait rien de celle du chevalier et Helene en avait plus que conscience. En plus de n'avoir aucun attrait pour une quelconque histoire d’amour ces dernières années. Bien trop occupée à faire un million d’autres choses.

Lucien intervint au bon moment pour couper court aux divagations de Louise, la ramenant sur un sujet moins épineux. Helene retint un soupir de soulagement et se mit légèrement en retrait, se sentant comme une intruse, après tout, elle n’avait aucune raison d’être dans cette conversation. Elle fit mine de s’intéresser à autre chose, certaine d’attendre jusqu’à ce que Louise s’éclipse. Peut-être une façon également de se soustraire au flot de pensée un peu trop élogieux de l’amie de Lucien. Elogieux et trop indiscret. Helene était habituée à cela, voir même pire, mais cela ne retirait en rien la gêne. Quoique, cela restait une première que quelqu’un l’imagine si intensément dans le contexte de Louise.

Les yeux clairs d’Helene revinrent sur la française. « Eh bien… Je verrais si je peux. » Dit-elle dans une réponse vague, sans trop comprendre le pourquoi de l’invitation. Elles se connaissaient à peine et, certes, Lucien et elle s’entendait bien, mais la britannique restait une simple cliente.

Elle souffla doucement avec un sourire quelque peu fatigué étirant ses lèvres. « Une vraie tornade ton amie… » Enfin, elle avait elle-même quelques tornades dans ses propres connaissances.

Sur ces mots, elle se tourna vers Lucien, ses yeux se portant immédiatement sur la plaie à la tempe. « Ca ne te fera pas échapper aux examens tu sais ? » Elle s’était déjà bien assez inquiétée cette nuit pour laisser passer tout cela. Puis elle passa une main dans ses cheveux, repoussant ses mèches. « Je t’avais bien dit que tu ne connaissais pas tous mes talents. » Puis elle s’approcha de lui, prête à l’examiner, avant de se figer. Son regard s’assombrit un instant face aux mots qu’il venait de prononcer. « Une chance que j’ai été là dans ce cas. » Lui rétorqua-t-elle, bien que cela n’avait pas été simple pour une raison bien différente qu’il devait penser. Mais, tandis qu’elle se mettait en tête de l’examiner, quelqu’un entra, coupant court à leur discussion. Comprenant que son examen serait remis à plus tard, elle salua Lucien avant de s’éclipser.

~~~~

Helene avait passé le reste de la journée au laboratoire et cabinet du médecin pour lequel elle travaillait, ce qui avait de quoi la faire grincer des dents. Au moins, il avait un lieu suffisamment aisé et développer pour permettre à Helene de continuer ses recherches tout en lui servant « d’assistante ». Elle détestait cette place, avoir été obligé de mettre sa fierté de côté pour trouver un endroit comme celui-ci. A Londres, elle n’avait pas de cabinet de consultations à proprement parlé, s’étant plutôt spécialisé dans la recherche médicale, mais elle restait meilleure que ce vieux médecin grincheux qui n'actualisait pas ses connaissances, sinon il aurait entendu parler de Magnus. Elle qui s’était battue toute sa vie pour un minimum de reconnaissance… cela avait de quoi la faire enrager.

Enfin… qu’importe sa fierté, Helene était capable de mettre tout ça de côté, d’encaisser tout ceci. Ce n’était qu’un temps après tout et elle se servait du médecin pour ses propres activités parallèles. Elle y gagnait finalement. Tout comme les patients, puisqu’elle reprenait les erreurs du médecin.

Cette journée, Helene quitta plus tôt. Au vu de toutes les heures réalisées, il lui devait bien cela. Elle n’était pas encore sûr d’aller chez Louise. Que pourrait-elle trouver chez l’anniversaire d’un enfant ? Que pourrait-elle trouver à se lier à des personnes vivants ici ? C’était dangereux. Elle ne le savait que trop bien. D’un autre côté, cela pourrait avoir des avantages. Louise, ou plus certainement son mari, avait certainement des connaissances importantes au vu de l’endroit où elle vivait. Cela ne serait pas si désavantageux dans ce cas. Mais se servir ainsi de Louise… De Lucien… Lucien qui devait faire partir des gens qu’elle ne devrait pas fréquenter et pourtant…

Elle stoppa sa marche devant un magasin de jouet, mordillant sa lèvre, hésitant encore sur ce qu’elle devait faire. Elle finit par pousser la porte et prit une jolie locomotive en bois peinte de belles couleurs rouge et noire. Elle n’était pas sûr que cela plairait au petit garçon, mais c’est l’intention qui comptait après tout. Ayant, visiblement, fait son choix, Helene se dirigea vers le lieu de vie de Louise, enfin ce qu’elle s’en souvenait, elle n’y était allée qu’une fois… Elle se perdit d’ailleurs un peu, demandant aux passants pour trouver son chemin. Lorsqu’elle arriva devant la cour, elle fut surprise de la trouver pleine, surtout d’adultes. Helene n’avait jamais été timide et se mêlait souvent facilement aux autres, mais cette fois-ci, elle préféra faire profil bas. Elle se faufila jusqu’à la montagne de cadeau et y déposa le sien envelopper par le vendeur. Ensuite, elle se mit à l’écart, observant les invités.

L’anglaise tendit la main pour attraper un verre qui passait par là, sans regarder. Au contact chaud qui la frôla, elle eut un mouvement de recul. Sa tête tourna et ses yeux clairs rencontrèrent ceux d’un homme qu’elle croisait beaucoup depuis quelques temps. Un sourire étira ses lèvres, tandis qu’elle attrapait une autre coupe. « Je savais bien que tu n’étais qu’un goujat, mais je ne savais pas que tu atteignais un tel niveau. Je vais devoir revoir entièrement mon avis sur toi. » Ses lèvres s’étirant en un sourire mutin, avant de se poser contre le verre et de prendre une première gorgée. Ses yeux balayèrent l’endroit. « Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant d’adulte, pour la fête d’un enfant. » Cela ressemblait plus à une après-midi mondaine qu’autre chose. Enfin, pour ce qu’elle en savait. Fêter son anniversaire de cette façon n’avait jamais été la priorité. Ni même fêter son anniversaire après la Guerre de 14-18. « Je ne connais pas très bien Marcel, mais j’ai un doute sur cette organisation… » L’enfant lui avait paru plutôt timide, alors être encerclé par tant de monde…

« En parlant de ça, où est Marcel et Louise ? Je n’ai pas eu le temps de les saluer. Ou au moins sa mère et peut-être rencontrer son père. Je me demande qui a bien pu attirer l’attention de la si solaire Louise. » L’amie du libraire si pétillante, gentille et à l’allure soignée, jolie avec ses tâches de rousseurs et ses cheveux enflammés. « En parlant du loup… » Helene aperçut les cheveux à la couleur si marqués de Louise se diriger vers eux en fendant la foule, un grand sourire sur les lèvres. « Helene ! Je suis si contente que tu sois venue ! Quand es-tu arrivée ? Oh, il faut que je te présente aux invités. Et à mon mari aussi. Il s’appelle Emile. » Helene sourit à Louise, la laissant exprimer son excitation naturelle. C’était amusant de la voir ainsi, bien différent de l’ambiance à Londres. « Oh tient, le voilà ! » Un homme s’approchait justement d’eux. Louise le saisit par le bras pour le ramener prêt d’eux, toute sourire, visiblement très impatiente de présenter la Docteur. « Emile, j’ai quelqu’un à te présenter ! Voici Helene, c’est une amie de Lucien quand il était à Londres. » Helene tendit la main pour serrer celle de l’homme, lui faisant un sourire affable. « Enchantée. Je me demandais quel homme avait attiré l’attention de la charmante Louise. » Un sourire flatté – teinté d’une certaine satisfaction arrogante – étira les lèvres de l’homme. Cela permit à Helene de se créer une première impression sur cet homme. Elle avait appris il y a longtemps : félicitez un homme pour la femme qui l’accompagne et sa réaction en dévoilerait beaucoup sur sa façon d’être et de traiter les autres. Et ce qu’elle percevait d’Emile ne lui plaisait pas – d’autant plus ce qu’elle pouvait entendre de lui. « Helene est fantastique, elle est médecin. » La peau sous l’œil d’Emile tiqua, cette idée lui étant vraisemblablement inconcevable. « Tu dois te méprendre Louise. Infirmière ou secrétaire, sans aucun doute. » Cela acheva la première impression dès plus désagréable sur cet homme.
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Se faire traiter de goujat sur un ton des plus amicaux n’était pas coutume. Tout bien réfléchi, rien de tout ce qui l’entourait à cet instant n’était normal. Une fête mondaine dans la cour d’un grand immeuble parisien en pleine occupation… Un goûter d’anniversaire sans enfants, ayant pris des airs de négociations. Lucien n’était pas le moins du monde surpris, il connaissait bien le mari de Louise : son propre intérêt avant celui de sa femme, et encore plus de son fils. À en croire le nombre de fois où Lucien avait été pris pour le père de l’enfant, Marcel ne devait pas avoir beaucoup de temps de qualité avec son géniteur.

Il ne fallut pas plus de quelques minutes à la britannique pour se rendre compte que quelque chose clochait. « Tu n’aimais pas parler des comptes de la société quand tu avais son âge ? » Ironisa le français en balayant du regard la cour bondée. Trempant les lèvres dans l’épais nectar sucré, Lucien retint une remarque désagréable destinée à Émile, le mari de Louise. « Suis-je bête, tu devais plutôt parler protocoles de médecine. » Sourit-il, plus comme un compliment sur son intelligence qu’une taquinerie.

Et bien tu ne seras pas déçue de voir qu’ils n’ont rien en commun… pensa l’homme avec dépit. Il n’avait jamais compris cette union. Longtemps, il avait pensé à un mariage arrangé par leurs familles… mais Louise semblait réellement éprise de lui. Alors, il s’abstenait de tout commentaire, même si le passe-temps favori de l’infâme personnage était de le critiquer, ou pire… de rabaisser son amie.

Marcel était un enfant plus mûr que son âge, sans aucun doute, mais de là à se passer de la compagnie d’autres enfants… il y avait une grande marche à franchir. Pensif, Lucien ne sortit de sa rêverie que lorsque sa meilleure amie arriva, accompagnée du supposé héros de cette journée. Le visage de Marcel s’illumina : il prenait Lucien comme son modèle, et passer du temps en sa compagnie lui plaisait énormément.

Helene, qui plus tôt avait qualifié Louise de tornade -ce qu’il n’était pas tout à fait faux…- utilisa cette fois le mot solaire. Complètement dans le mille. Son amie était la pointe de lumière au fond de la pièce la plus sombre, capable de le faire sourire quand tout tournait au vinaigre. Le petit garçon tendit les bras à son parrain pour le saluer. « Joyeux anniversaire Marcel » dit-il en prenant l’enfant dans ses bras pour déposer une bise sur son front. Il avait pris tellement de sa mère, autant physiquement que mentalement. Seule sa chevelure brune pouvait porter à confusion concernant le père, et expliquait pourquoi tout le monde s’interrogeait sur le statut de Lucien dans sa vie.

Le vrai père, malheureusement, ne tarda pas à pointer le bout de son nez pour saluer ses invités. Une poignée de main rude pour tenter d’intimider Lucien sans doute, et il porta toute son attention vers la nouvelle venue.

Lucien relâcha le petit garçon, lui donnant discrètement le paquet qu’il avait apporté avec lui. Il connaissait les traditions familiales, mais il aimait bien les transgresser pour faire plaisir à son filleul. Un large sourire aux lèvres, et Marcel disparut pour aller ouvrir le mystérieux emballage. Lucien, trop occupé à comploter avec l’enfant, avait manqué les premiers échanges entre la britannique et le comptable. Si le libraire restait toujours très correct avec Émile, il ne manquait pas de répartie quand il s’agissait de le remettre à sa place. Le concernant, en tout cas.

Cette fois, sa première attaque fut dirigée vers l’illustre inconnue à l’étiquette de Docteure, que sa femme lui avait donnée. Une femme cultivée, c’était déjà rare. Mais une femme Docteure… ces anglais avaient vraiment de drôles de pratiques ! Il ne se retint pas de corriger -par la même désagréable occasion- la jolie rousse. Cette dernière pinça les lèvres, frustrée, alors que ses prunelles croisaient celles de Lucien : mâchoire s’était crispée, mais il demeura étrangement silencieux. Prendre la défense de la Docteure, avec son statut d’homme, n’aurait fait que confirmer les paroles dégrafantes d’Emile. Après toutes ces années, il avait compris son fonctionnement et s’efforçait de ne surtout pas lui donner raison.

« C’est donc cette charmante compagnie qui arrive à te sortir de tes livres, Lucien ! Je comprends, à ta place j’aurais été quelque peu distrait moi aussi. » Les yeux translucides du libraire s’assombrirent. Louise fusilla son mari du regard, excédée qu’il le chahute sur ses fréquentations. Pour une fois qu’il était accompagné, le pouvait-il pas le laisser tranquille ? « Détrompe-toi, Helene me fait remettre le nez dans les livres puisqu’elle en a lu bien plus que nous tous réunis. » Il insista notamment sur le prénom de la britannique qui n’était pas qu’une charmante compagnie comme il l’avait rappelé après avoir descendu son rang professionnel. Émile se renfrogna, bien conscient qu’en parlant de lecture, il serait totalement largué. Sa bibliothèque était purement décorative.

Bien sûr que Lucien n’avait pas en tête les statistiques de lecture de son amie britannique, mais l’affirmation avait eu l’effet escompté : Émile s’était senti piqué dans son estime. « J’aurais aimé discuter plus longtemps de sujets plus intéressants, de chiffres… mais vois-tu… j’avais prévu de passer l’après midi, en charmante compagnie, à questionner Helene sur le roman d’Alexandre Dumas. » Le cynisme du français ne redescendait pas, mais il parvenait à maîtriser ses propos.

Dépassé par la tournure des événements, Émile se contenta d’un sourire figé. « Je vous en prie, profitez du buffet chers amis. Louise, la femme de mon directeur est là, je compte sur toi pour faire forte impression. »

Louise fut entraînée aussi rapidement qu’elle était arrivée. Lucien avait l’habitude, mais il comprenait que cela surprenne Helene. Le regard légèrement attristé -toujours le même lorsqu’il assistait à un échange entre sa meilleure amie et celui qui partageait sa vie-, le français reporta son attention sur Helene.

Il ne commenta pas la situation, préférant porter de nouveau la coupe de jus de pêche à ses lèvres. Le breuvage sucré le réconforta quelque peu.

Si Émile avait été un autre homme -pas celui de son amie- il y a bien longtemps qu’il aurait laissé sa colère s’exprimer contre lui. Mais il refusait de s’abaisser à son niveau, ou de lui donner une raison d’interdire à la jolie rousse de voir son ami. Il la contrôlait dans ses moindres faits et gestes. Souvent, Lucien se demandait si cette inconfortable robe qu’elle portait était là parce que Louise souhaitait la porter… ou parce qu’Emile lui imposait tout jusqu’à son style vestimentaire.

« Je vais aller pendre l’air. » Dit finalement Lucien, brisant un drôle de silence qui venait de s’installer. Triste, dégoûté, mais surtout, beaucoup moins patient à cause de ses côtes qui le lançaient, l’homme n’était pas d’humeur à festoyer. Cela dit, prendre l’air quand on est déjà dehors, ça a quelque chose de lunaire… « Loin de cette agitation, en tout cas » ajoutait-il pour justifier sa drôle d’idée.

Il glissa sa main le long de ses côtes douloureuses plus s’apprêta à prendre la direction de la sortie lorsque son regard accrocha celui d’Helene. Bien trop intelligente pour le laisser s’en sortir comme ça, il fallait qu’il se résigne. « Si ma charmante compagnie veut me suivre… bien sûr, ce sera avec plaisir. » Ironisa-t’il. Elle n’avait pas eu le temps de s’assurer que tout allait bien depuis la nuit passée, et elle serait probablement plus tenace que lui en cet instant.

Lucien n’avait pas envie de se battre, alors il lui ouvrit le bras pour lui proposer de l’accompagner. « J’avais vraiment envie de parler de ce roman avec toi, ça tombe plutôt bien. Tu connais Robin des Bois ? » Pourquoi avec Helene plus qu’avec une autre personne de la libraire ? Aucune idée.
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Dim 27 Nov - 19:04
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Traiter un homme de goujat… beaucoup auraient pris la mouche et bien des femmes n’auraient certainement pas pensées à cette remarque, plus proche de l’insulte dans bien des esprits. Helene y pensait juste après que ces mots aient dépassés ses lèvres. Elle savait agir avec humour et appréciait même, comme une forme de défense, particulièrement le sarcasme qu’elle affectionnait, mais n’était-elle pas aller trop loin avec Lucien en particulier ? Le libraire était peut-être plus ouvert que bien des personnes, mais ils n’étaient pas proche à ce point certainement. Elle qui surveillait d’habitude ces moindres mots, elle se trouvait un peu trop détendue avec le Français.

Façon de mettre de côté, et changer de sujet, Helene le questionna sur la réunion et ce qui les entourait. Il ne manquait plus que la nuit et l’idée du goûter d’anniversaire ne viendrait à l’idée d’absolument personne. Helene ressentait un certain malaise à cette idée, comme l’étrange impression de se retrouver dans les soirées après certaines conférences scientifiques. En somme, une véritable bataille pour la femme qu’elle était. A cause de cela, de ses propres présentations et soirées connectées, elle avait appris à naviguer dans ce type d’environnement, mais un garçon comme Marcel… Helene doutait doucement que Louise est organisée spécifiquement cela pour son fils. Elle semblait trop attentionnée, mais alors, pourquoi ?

Helene ramena ses yeux sur Lucien, portant le verre à ses lèvres. Un petit sourire sarcastique étira ses lèvres. « Dans le mille, un véritable détective à la hauteur de Sherlock Holmes. » Rétorqua-t-elle. Ce n’était pas si loin de la vérité à dire vrai. Elle n’avait jamais été conventionnelle – sûrement un héritage de ses parents – et avait toujours eu du mal à se lier à d’autres enfants. Mais, contrairement à ce qu’elle voyait pour Marcel, ses parents l’avaient toujours accompagné et soutenu. Le petit garçon semblait déjà timide, se lier devait être difficile et cet anniversaire devait l’écarté un peu plus des autres. A moins que cela ne soit courant dans ce type de famille ? Et plus les questions et théories se formaient dans son esprit, plus elle se demandait de quel bois était fait le mari de Louise. Et elle ne tarda pas à le découvrir…

Tandis que Lucien s’occupait du petit garçon – qui semblait soudain bien heureux de quitter le giron de son père pour rejoindre celui du libraire – Helene fit connaissance avec le paternel en question. La première interaction fut déplaisante, la poignée de main tentative claire pour l’intimidée, et son absence de réponse à sa présentation. Puis la première phrase, les premiers sons qu’il exprima envers elle achevèrent la médecin. Le regard d’Helene se durcit, déjà droite, elle se redressa un peu plus – comme pour renforcer son corps face aux attaques –, mais son sourire resta sur ses lèvres : plus dur, plus froid, mais une expression affable, qui ne permettait pas de l’attaquer. Son expérience dans un milieu bien plus ardu l’aidait à garder son calme. « Il est vrai que je n’ai pas amené mes différents doctorats, mais je suis bien Médecin, même si habituellement je fais plus de la recherche que de la clinique. Mais n’hésitez pas à venir au cabinet, je me ferais un plaisir de vous soigner. » Quand bien même elle n’était qu’une « assistante » avec ce médecin, elle faisait en réalité bien plus de travail que lui avec les patients.

Helene aurait bien d’autres répliques à envoyer à cet homme – véritable goujat, contrairement à Lucien – mais elle doutait que lui démontrer que les Français avaient également quelques femmes cultivées, diplômées et reconnues, intéressent en quoique ce soit Emile. Elle connaissait ce type de personnes, des paroles, et même une démonstration, ne pouvait ébranler la certitude qu’elle voyait dans son esprit : les femmes n’avaient pas la capacité d’être plus cultivée qu’un homme.

L’attaque suivante ne surprit pas le moins du monde la Docteure, ce qui lui permit de garder une expression figée. Etre rabaissé à sa simple présence et physique, la dépossédant même de son identité, n’avait rien de nouveau. Autant le charmante qu’elle avait adressée à propos de Louise parlait de cette aura qu’elle dégageait, quand bien même Emile l’avait pris tout autre. Autant le charmante que ce dernier disait d’elle, n’avait aucun rapport avec ses compétences ou sa personnalité. Elle ne prit pas la peine de chercher une réplique, Lucien se débrouillant bien pour eux deux. Mais elle cernait mieux les relations entre les deux hommes.

Helene était habituée au cynisme de Lucien, mais toute trace de second degré ou de cette pointe qui faisait la différence avec elle, avait disparu. Il attaquait, ou se défendait, face à Emile. Elle choisit de saisir la perche au passage, tournant la tête vers lui. « Tu veux parler des Trois Mousquetaires ? Elle lança un bref regard vers Emile, comme pour lui expliquer. Un auteur français intéressant, j’ai lu quelques-unes de ses œuvres dont sa tirlogie la plus connue. Je connais aussi quelques-unes de ses pièces de théâtre. » L’anglaise retint un sourire moqueur. Il était complètement perdu. Amusant, au vu de son soi-disant comportement, il souhaitait se faire passer pour un homme cultivé, et Dumas était des auteurs à connaitre dans ce cas de figures.

Visiblement, leur discussion suffit à faire fuir l’énergumène, par une conclusion qui laissa malgré tout un goût amer à Helene à la façon dont il parla à Louise. Elle ne la connaissait pas depuis longtemps, mais elle l’appréciait et cet irrespect lui déplaisait clairement. Ce n’était pas la première fois qu’elle assistait à ce type de scène. Les femmes n’étaient qu’un objet de décoration, parfait pour faire bonne impression. Elle ne put empêcher son regard de flamboyer une seconde, sa mâchoire et ses poings se serrées, avant de se reprendre. Ce n’était ni l’endroit, ni le moment, de perdre patience ou de mettre en avant ses idées progressistes. Elle se détourna, un peu vivement, et manqua de renverser son verre. Quelques goutes tombèrent sur sa main. Elle saisit une serviette, la passant sur sa peau. Cette interlude, lui permis de sortir à autre chose. Helene releva les yeux vers Lucien, puis les posa sur l’assemblée. Ils étaient en réel décalage tous deux, entre les vive discussions, et eux, qui ressemblaient à une boule de nerf sur le point d’exploser.

Du coin de l’œil, elle aperçut le libraire glisser sa main sur ses côtes douloureuses, la ramenant à la réalité, son esprit de médecin reprenant le dessus sur tout le reste. Leur regard se croisèrent et elle n’eut pas besoin de lire dans ses pensées pour voir qu’il avait saisi. Elle haussa légèrement un sourcil. « Tout dépend, qu’est-ce que tu trouves de si charmant à ma compagnie ? » Emile aurait eu bien des choses à penser et à dire certainement, mais Lucien n'était ni aussi prévisible, ni aussi lisible. Puis elle ne s’attendait à aucune réponse en réalité. « De toute façon, je voulais sortir moi aussi. » Helene lui fit un léger sourire, puis elle marcha à côté de lui. Elle prit un air songeur. « Hm… Tu veux dire ce héros au grand cœur dans la forêt de Sherwood, voleur et autres noms, issus des légendes anglaises et reprit par divers auteurs ? Hm… Non, je ne vois absolument pas de quoi tu parles. » Ses yeux s’illuminèrent d’un éclat malicieux, puis un rire sincère s’échappa de ses lèvres. Puis elle fit le lien avec Dumas. « Par contre, pourquoi me parle-tu d’Alexandre Dumas ? » Elle croisa les mains dans son dos en marchant, essayant de faire le lien entre les deux auteurs, sans comprendre. « C’est Pierce Egan fils qui l’a écrit si je me souviens bien. Je ne l’ai pas lu depuis longtemps, mais c’est une de mes histoires favorites, je ne devrais pas me tromper. » Une histoire contée par sa mère, avant qu’elle ne se lance elle-même dans la lecture.

Helene lança un regard à Lucien, cachant son inquiétude médical, derrière leurs échanges et l’humour. « Je vais finir par croire que ton coup sur la tête était plus grave que ce que je pensais. » Elle retint son réflexe de vouloir dégager les mèches sombres pour mieux voir la plaie et réussit à garder ses mains dans son dos.

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Jeu 1 Déc - 18:59
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J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Le simple fait qu’Emile se soit écarté avait suffi à redonner un peu plus d’air au libraire. Il n’appréciait pas le comportement de l’énergumène à l’égard de son amie, et plus il s’attaquait à sa propre personne, plus il devenait difficile de rester agréable. Chose qu’il s’était pourtant promis. Il devait se calmer pour ne pas risquer un mot plus haut que l’autre : aussi détestable qu’il était, Emile était le mari de sa meilleure amie, le père de son filleul. Lucien prit une longue inspiration par le nez, calmant son palpitant qui menaçait de laisser place à une colère noire.

« Absolument rien. C’était une pure politesse. » Mentit Lucien en réponse à la question de la britannique concernant la compagnie qu’elle lui offrait. Le sarcasme utilisé était à la hauteur de la malice employée par son interlocutrice. Bien que retrouvée depuis peu, Helene le connaissait suffisamment pour savoir qu’il ne savait pas rester sérieux plus de dix minutes. En tout cas, si son apparence restait aussi froide que le marbre, ses paroles pouvaient exprimer tout le contraire.

Les quelques mots qui sortirent des lèvres d’Helene par la suite étaient d’une toute autre nature : le genre de discussion qui faisait qu’ils trouveraient toujours des choses à se dire. La britannique avait une culture littéraire impressionnante, et elle venait de souligner une erreur dans ses propres connaissances. Lucien était libraire, il passait son temps le nez dans les livres, et il avait toujours entendu que Dumas était à l’origine de ce roman. Certes, la légende de Robin des Bois ne lui était pas due, mais l’écriture…

Il l’observa silencieusement pendant quelques secondes, surpris. « Eh bien non, rien à voir avec un coup, cesse donc de t’inquiéter ! » Ricana-t’il. « Je l’ignorais. Comme quoi les légendes urbaines peuvent parfois aller loin ! » Il se renseignerait. Pourtant, pas une seule seconde l’idée lui vint de la contredire, comme n’importe quel homme de la société dans laquelle il vivait aurait pu le faire. Il se contenta de maintenir son regard bleuté dans celui de son interlocutrice.

« Je te savais déjà bien renseignée… mais tu continues à m’impressionner. » Avait-il soufflé avec une sincérité déconcertante. Il n’était pas le roi du compliment, loin de là. Celui-ci, pourtant, lui était venu avec autant de spontanéité que s’il lui avait dit ‘bonjour’. Ne se voulant pas pour autant élogieux, Lucien nuança. « Pure politesse ! Tu connais la suite… » Rajouta l’homme en référence aux paroles qu’il avait tenues quelques instants plus tôt. Il ne valait mieux pas qu’elle s’habitue aux compliments : Lucien préférait les piques de sarcasmes qui rythmaient leurs discussions autour d’un bon roman.

Il s’apprêtait à la questionner sur ce fameux auteur quand un cri retentit à leurs oreilles. Alerte, l’homme fit volte face pour mettre la cour noire de monde dans son champ de vision : la foule s’était rassemblée vers la droite de l’immeuble. Diverses voix s’élevèrent à leur tour, appelant de l’aide ici et là. De l’endroit où ils se trouvaient, Lucien et Helene ne pouvaient pas analyser la situation.

« Aidez-moi ! » Cria une voix féminine que le libraire ne connaissait que trop bien. « Louise. » Souffla-t’il en s’élançant vers le mouvement de foule. Ignorant la douleur dans ses côtes, il accéléra la cadence, jouant des coudes lorsqu’il le fallait pour se frayer un chemin parmi les convives. Il ne sentit même pas la présence d’Helene qui se glissait dans son sillage, bien trop occupé à trouver l’épicentre de cette agitation.

Louise était bien là, agenouillée auprès d’une jeune femme allongée sur les pavés. Deux hommes au regard inquiet étaient penchés, impuissants, au-dessus de sa silhouette. De longues mèches fauve couvraient le regard paniqué de son amie : celle-ci ne lâcha pas la main de l’autre femme alors qu’elle se retournait pour demander de l’aide une nouvelle fois. « Un médecin, s’il vous plait ! » suppliait-elle au bord des larmes.

Lucien s’écarta brusquement lorsqu'il réalisa qu’Helene se trouvait à proximité. « Helene ! Dieu merci. Elle est tombée d'un seul coup... je n'ai rien pu faire... S'il te plait, fais quelque chose ! Elle est enceinte ! ».

Il la laissa le précéder, se glissant juste derrière Louise. Mieux valait ne pas la gêner. Il posa une main douce sur son épaule. « Ecartez-vous » Demanda Lucien d’un ton parfaitement maîtrisé aux deux hommes qui ne bougeaient toujours pas. Parmi eux, Emile fixait avec incrédulité la britannique qui venait de s’agenouiller. Probablement en train de se questionner sur les compétences de la personne qui prenait en charge la femme de son directeur. Finalement, ce n’était pas Louise qui avait fait forte impression…

« Laissez-leur de l’air ! » Gronda-t’il, d’une voix rauque pour se faire entendre. Cette fois, les deux hommes s’exécutèrent. La femme à la chevelure de feu se retourna et vint se blottir dans les bras de son ami, secouée de sanglots. « Elle est enceinte, Lucien. Et.. et si elle le perdait ? Je me le pardonnerai jamais ! » Il glissa une main dans son dos et la serra contre ses côtes endolories. « Elle est entre de bonnes mains, Louise. Ne pense pas au pire. En plus, ce n'est pas de ta faute. » Chuchota l’homme.

Son regard croisa celui d’Emile : il ne parvint pas à définir si l’obscurité de ses prunelles le détestaient de se tenir si proche de sa femme… ou s’il méprisait simplement le fait qu’une femme soit devenue la maîtresse de la situation. Il lui adressa un léger rictus : aucun mot ne pouvait définir la satisfaction qui parcourait le regard de Lucien à cet instant. Il serait bien obligé de remercier Helene pour son intervention, et il imaginait déjà la difficulté que cela représenterait pour lui.

Lucien passa une main réconfortante derrière le crâne de Louise, puis la guida vers le cercle de personnes inquiètes s’étant formé autour d’eux. Une jeune femme attrapa la main de Louise et prit de relai pour laisser au libraire l’occasion de rejoindre celle qui s’activait pour tous les autres.

Doucement, mais sans un mot pour ne pas la déconcentrer, il se rendit disponible à ses côtés. « Elle fait beaucoup de malaises ces derniers jours. Les dernières de semaines de grossesses sont difficiles. » Répondit celui qui semblait être son mari à la question qu’elle avait posée.

Lucien ne sut dire combien de temps s’était écoulé avant qu’Helene ne s’écarte sa patiente. Tirée d’affaire. L’homme avait jeté un dernier coup d’oeil provocateur en direction de l’infâme personnage qui leur servait d’hôte, puis s’était éloigné vers la façade d’un des immeubles.

La douleur de ses côtes lui devenait difficile à supporter mais il ne voulait pas partir sans prendre le temps de saluer ses amis.

Il s’empara d’une nouvelle coupe de jus de fruits, qu’il tendit à Helene lorsqu’elle revint vers lui. « Comment va-t’elle ? » S’enquit-il d’une voix douce alors que son regard se fixait dans le sien. Il ne lui donnait pas plus de trente secondes avant qu’elle ne devine sa douleur… mais il fit tout ce qui était en son pouvoir pour rester digne. Sa main glissée contre le pan de mur le maintenait droit.

Lucien adressa un large sourire à Helene. « Au moins une chose positive… Le karma t’a envoyé un moyen de clouer le mec aux sceptiques de l’assemblée. »
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J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Helene put souffler lorsque Emile partit, malgré une forme de colère. Elle avait beau être régulièrement confronté à ce type d’homme, cela n’atténuait pas le sentiment de révolte et de frustration. Elle avait appris à mettre de côté ses émotions et utiliser plus tard cette énergie en se plongeant dans ses recherches – même si elle savait bien que ses recherches ne feraient pas changer ses vieillards. Mais ici, la situation était différente. Ses recherches étaient au ralenti, sa vie était bouleversée, comme celles de tant d’autres. Bien différente oui… Cela expliquait peut-être sa réceptivité à la présence de Lucien. Il avait longtemps fait parti de sa vie à Londres après tout et désormais à Paris. Une façon de se raccrocher tant bien que mal à quelque chose.

Elle suivit le libraire, levant les yeux au ciel en secouant doucement la tête. Elle glissa une main sous ses cheveux, pour les soulever dans un geste théâtrale. « Ah oui ? Moi qui pensais que mon magnifique port de tête illuminait tes journées. » Rétorqua-t-elle avec ironie, dans cette continuité qu’avait imposé Emile, et dont tous deux jouaient pour faire passer leurs émotions désagréables de cet instant. Et la discussion qui suivit, fut des plus agréables, après tout, elle avait certes été intrigué par Lucien à cause de son incapacité à le lire, mais leur relation était tout autre désormais et c’est finalement cette passion commune de la littérature qui avait fait évoluer leur relation dans ce qu’elle était désormais : passionnante et particulière, ce qui en faisait toute sa richesse.

Helene pouvait sentir le trouble chez son interlocuteur. Elle plongea ses yeux dans les siens, essayant de se remémorer si Dumas avait écrit une autre version de Robin des Bois. Ce n’était pas impossible. Sa culture littéraire n’était pas infaillible, bien qu’elle connaissait bien un certain nombre des œuvres de Dumas. « Je te l’ai dit, je suis un médecin, je m’inquiète pour mes patients jusqu’à leur guérison. Tu dois encore me supporter. » Lança-t-elle. « Enfin, peut-être que c’est une version que je ne connais pas. Robin Des Bois a eu de multiples écritures après tout. » Helene pencha la tête en l’observant, avant de se redresser, un peu surprise des paroles qu’il venait de prononcer. Etait-ce un compliment ? Il n’y avait nul trace de ce sarcasme si habituel dont était ponctué – ou plutôt empli – leurs échanges. Un instant gênée, sans réellement se l’expliquer, elle détourna le regard, venant saisir une longue mèche pour la mettre derrière son oreille. « C’était l’histoire favorite de ma mère. Pour cette fois, le mérite ne me revient pas. » Aussi étrange que cela puisse paraitre, Helene avait toujours eu des difficultés à accepter la plupart des compliments, car elle savait trop bien qu’il y avait souvent quelque chose derrière. Une chose qu’elle pouvait voir. Lucien, lui, n’était pas aussi lisible, et cela la déstabilisait d’autant plus.

La médecin finit par se remettre de sa gêne, aussi vite que celle-ci était apparue. Elle releva les yeux, les plantant dans les siens. « Il ne faudrait pas que je m’habitue à recevoir trop de compliments de ta part, c’est cela ? Elle marqua une pause, avant qu’un sourire malicieux étire ses lèvres, son buste se penchant vers lui. Pour le moment… » Un rire lui échappa en se redressant.

Et s’arrêta aussitôt qu’elle entendit un cri. Aussi vive que Lucien, elle s’élança vers la foule, suivant le sillage que le libraire créait, facilitant son passage. Et enfin elle put avoir un aperçu de la situation. Avant même que Louise ne la voit, Helene s’était déjà précipité vers les deux femmes, s’agenouillant à leurs côtés. Elle posa une main ferme, mais rassurante sur l’épaule de Louise, plongeant ses yeux dans les siens. « Je suis là, je vais m’en occuper. Mais il faut que tu t’éloignes s’il te plait. » Des ordres, doux mais fermes, qui aidaient bien souvent les personnes paniquées à reprendre quelques contrôles, au moins dans un mode automatique.

Lucien aida Louise à s’éloigner, ce qui lui permit de porter toute son attention sur la femme enceinte, oubliant tout le reste, bien qu’elle aurait apprécié un peu moins de spectateurs. Heureusement, elle avait une capacité d’abstraction importante, ce qui expliquait qu’elle pouvait se perdre dans ses expériences. Ici, cela lui servait bien dans ce type de situations. Sans attendre, elle réalisa les premiers gestes de vérifications. En relevant les yeux, elle croisa le regard de l’homme le plus inquiet, et qui ne s’était pas éloigné malgré les paroles de Lucien. « Vous êtes son mari ? Est-ce que cela lui arrive souvent ? » Comme si cela était un signal, il s’approcha enfin de sa femme, venant s’agenouiller en face d’Helene. Elle lui posa d’autres questions avant de remonter la robe jusqu’au haut de ses cuisses, ce qui déclencha moulte murmures dans l’assistance, dont elle ne se formalisa pas. Elle vérifia les signes cliniques, trouvant des signes relativement rassurant. Elle détacha la ceinture, qui venait comprimer le ventre, puis l’allongea sur le côté gauche. « Amène-moi des coussins et un verre d’eau, avec une paille si tu en trouves. » Dit-elle à Lucien qu’elle sentait à côté d’elle. Il ne tarda pas à lui ramener ce qu’elle lui avait demandé. Elle glissa les coussins sous ses jambes pour les surélevés, puis lui fit boire quelques gorgées d’eau. La femme reprit quelques couleurs.

Helene releva enfin les yeux, souriant au père. « Ca va aller, Madame et le bébé ne sont pas en danger. Elle est restée debout trop longtemps et la chaleur a accentué cela. Laissez lui un peu de temps. Vous devriez voir votre médecin pour qu’il puisse vous conseiller. » Elle leur donna quelques conseils de plus, s’assurant une dernière fois que la femme allait mieux, ayant moulte remerciement de la part de l’homme, puis elle se redressa, s’éloignant de tout ceci. Louise la rejoignit rapidement, lui posant des questions. Elle la rassura en quelques paroles, puis sentit la présence désagréable derrière elle. Helene se retourna, sentant l’énervement brûler en lui. « Votre intervention fut utile. » Elle sentait que chaque mot lui coûtait. Et que c’était les seul remerciement qu’elle aurait. « Je n’ai fait que mon devoir, comme n’importe quel médecin. »

Sur cette pique, qui fit trembler Emile, Helene s’éloigna d’eux. Elle n’eut qu’un instant avant que son regard ne trouve Lucien, qui dominait la plupart des gens ici présent. Elle se rapprocha de lui et saisit la coupe qu’il lui tendait. « Ca va aller pour elle. Elle est restée debout trop longtemps alors qu’il faisait trop chaud. » Elle but une gorgée de la coupe de fruit, puis fit rouler sa tête d’un côté à l’autre pour relâcher la tension accumulé dans ses épaules. Elle ramena ses yeux sur lui, un sourire sarcastique, mais froid, étirant ses lèvres. « Le plus incroyable chez les sceptiques, c’est que tu pourrais leur amener un dragon bien réel, qu’ils seraient encore persuadés que ça n’existe pas. » Emile, comme d’autres, restaient convaincus, qu’elle n’avait rien d’un médecin. Juste d’une femme un peu plus savante que la majorité.

Ses yeux se baissèrent, accrochant les différents signes de douleurs qui se dégageaient de Lucien. Ces mêmes signes qu’il essayait de dissimuler tant bien que mal. « Merci pour ton aide tout à l’heure. Une foule paniquée, cela devient vite ingérable. C’est dans ce genre d’occasion qu’être aussi grand devient un avantage. » Elle-même était grande pour une femme, ce qui semblait terrifier certains hommes. Helene prit une expression plus sérieuse. « Comment tu vas toi ? Jouer des coudes n’a pas dû être une partie de plaisirs. » Lui dit-elle avec autant d’inquiétude médical, qu’une inquiétude tirant plus sur l’amitié. Elle attendit, lançant un regard à la foule autour d’elle. « Je crois que la petite fête risque de finir plus vite que prévu. J’espère que ça ira pour Louise et Marcel.é Ajouta-t-elle, terminant sa phrase tandis que ses yeux accrochait la chevelure rousse si remarquable. Un frisson désagréable la parcourut, son regard s’assombrit. Sensation vite apparut, qu’elle chassa aussi vite. Ses yeux revinrent sur le libraire. « Tu m’accompagneras au cabinet ensuite ? Il y a de ce breuvage que tu aimes tant si cela peut te convaincre. Même si ça n’aide pas pour les migraines. » De toute façon, elle comptait bien l’y emmener, de grès ou de têtu. Il l’était aussi, mais elle avait la tête dure également.
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C'est curieux, cette façon qu'à la vie de se répéter
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