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LE TEMPS D'UN RP

C'est curieux, cette façon qu'à la vie de se répéter

Stormy Dream
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Stormy Dream
Lun 27 Juin - 17:46
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Lucien ne releva pas les paroles provoquantes de l’anglaise, qui, dans sa propre boutique, osait évoquer le fait qu’elles étaient bien mieux sans un homme pour discuter. C'était peut-être vrai, ou, mais il n'en restait pas moins là !

Devait-il lui rappeler, tout de même... qu'elle pouvait tellement se passer de sa présence, qu’elle était revenue spécifiquement dans cette librairie, en toute connaissance de cause ! Non. Il n’avait pas besoin de confirmation de sa part pour comprendre qu’elle avait poussé la lourde porte en bois pour espérer avoir de ses conseils. Comprenait-il, ou espérait-il seulement ? Lucien avait en mémoire de longs après-midi pluvieux dans la capitale britannique, à discuter autour d’une tasse d’eau chaude –le thé ? Du goût ? Certainement pas !

« J’espère que Mesdames ne m’en voudront pas trop longtemps d’avoir interrompu leurs commérages. » Souffla-t-il avec une légère touche narquoise, ne croyant pas une seconde que sa génitrice aurait pu parler avec autant de confiance à une illustre inconnue.  

Les joutes verbales qui suivirent ne le décontenancèrent pas. Il dut admettre que le piquant de la brune aux yeux clairs avait quelque chose de revigorant. La fatigue de la nuit lui parut soudain lointaine. Lorsqu’ils repassèrent en français pour intégrer sa mère à la discussion, il écouta attentivement les paroles d’Helene.

Docteure. Plusieurs fois docteure même. Il l’ignorait, de toute évidence… Bien qu’il ne soit pas surpris. Parmi le peu de choses qu’il savait sur elle, c’était son intelligence qui prenait le dessus. Un peu de discernement lui avait suffi à le comprendre : elle s’intéressait à beaucoup de choses –et de personnes ?-, s’exprimait dans plusieurs langues… Quelques fractions de sa connaissance lui suffisaient à dépasser la moitié des femmes de son âge. Et des hommes, n’en parlons pas. Une femme Docteure, il était à mille lieues d’imaginer comme elle avait dû se battre pour quelque chose qui sonnait comme un dû pour un homme lambda.

Tout en restant discret, Lucien prit place à côté d’elles sur un fauteuil du salon aménagé, le regardait distrait. « Eh bien, je suis ravie d’avoir fait la connaissance d’une femme Docteure ! » S’exclama Georgette avec enthousiasme, jetant un regard outré vers son fils de ne pas avoir pensé à la lui présenter plus tôt. Sa mère aimait discuter avec des femmes modernes : d’une certaine façon, elles lui rappelaient la femme qu’elle avait toujours voulu être… aussi restreinte ait elle pu être par les actes malveillants de son défunt mari.

« Vous pouvez revenir quand vous voulez, j’ai bien des ragots qui n’intéresseront pas Lucien ! » Le sarcasme était familial, sans aucun doute. Elle salua leur cliente avec un sourire sincère, puis sortit de la boutique pour regagner leur appartement.

Lucien s’était levé, parcourant l’étagère d’une bibliothèque d’un œil avisé. La discussion courtoise -avec sa mère en médiateur- l’avait quelque peu détendu. Il s’imaginait facilement reprendre une discussion vieille de plusieurs années autour d’un livre choisi au hasard dans une allée… pourtant Helene n’était pas au bout de ses ressources. Exprimer son ressenti demandait beaucoup plus de courage qu'il n'en aurait jamais assez.

De la colère. Evidemment… Il était plus facile de comprendre sa première réaction leur de leurs échanges de la veille. Lucien avait dû quitter toute sa vie, du jour au lendemain. Aucune préparation, avec le strict minimum dans un petit sac en cuir. Certains de ses ouvrages préférés –parmi lesquels se trouvaient des pages dédicacées- et des souvenirs précieux étaient restés à Londres. Repenser à cette nuit-là l’accablait profondément.

L’homme n’avait jamais été un grand communiquant. Avant, il était pourtant possible de lire ses expression dans ses yeux. Quiconque le connaissait un peu pouvait reconnaitre certaines étincelles dans ses prunelles claires. Depuis ce soir-là, il s’était renfermé dans une carapace aussi dure et froide que l’acier. Son regard s’était terni.

Surpris qu’elle aborde le sujet aussi frontalement, l’homme se figea. Il lui fallut quelques secondes pour rassembler des mots dans un ordre cohérent. Des secondes qui pouvaient paraitre des heures. « Je ne suis pas parti... » Répondit-il dans un anglais tranchant. Une courte pause lui permet d’ordonner ses pensées qui se mélangeaient. « J’ai été contraint de rentrer à Paris, c’est différent. »

Il n’avait jamais pensé qu’elle aurait pu ressentir quelque chose de similaire. Inquiète, en colère… Comme Lucien. Inquiet de son retour à Paris, de l’état dans lequel il retrouverait sa mère… En colère contre ce père qui avait ruiné le bonheur de sa famille. En colère contre le monde de lui avoir donné un père. Il n’aurait jamais voulu d’un géniteur, s’il l’avait su !

Les souvenirs étaient douloureux. Il sentait ses doigts trembler sur la couverture du livre, et le mouvement s’accentua lorsqu’elle constata qu’il avait l’air d’aller bien. Il se retourna pour lui faire face, et planta ses iris dans les siens. Impassible, Lucien se fit la réflexion qu’il l’avait connue plus perspicace.

« J’aurais aimé que les choses soient autrement, Helene, mais c’est du passé et l’eau a coulé sous les ponts depuis. » Sa réaction face à la peur était plutôt l’attaque, en temps normal. Cette fois, il choisissait de fuir. Fuir cette discussion qui le mettait mal à l’aise. Fuir ce regard qu’il ne voulait pas soutenir, au risque de trahir la colère qu’il ressentait contre lui, de ne pas avoir su protéger sa mère quand il l’aurait encore pu. Fuir, mentalement, physiquement : c’est ainsi qu’avait commencé son étude du paysage de Paris par les toits.

Cette fois, ses pieds restèrent ancrés dans le sol. S’il n’avait pas fait exprès de la mettre en colère la première fois, il n’avait pas très envie de recommencer -pas volontairement, du moins.

Ses yeux se posèrent sur le dos du livre qu’il tenait entre les doigts. Un sourire se dessina sur ses lèvres : sa diversion était toute trouvée. Le hasard faisait si bien les choses, qu’il avait littéralement la main sur ce dernier ouvrage qu’ils avaient feuilleté ensemble à Londres : l’histoire d’un brigand vivant dans la forêt de Sherwood… Un roman d’Alexandre Dumas qu’il avait relu quelques fois depuis. « Il est toujours possible de reprendre un livre là où on s’est arrêtés. » Souffla-t-il en tournant la couverture vers elle.


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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Helene trouva amusant que le comportement de Lucien n’était pas tout à fait le même en présence de sa mère que lorsqu’ils étaient seuls. Lui qui aurait certainement sauté sur l’occasion pour lui lancer une pique tout aussi marquante que la sienne. Mais après tout, n’était-ce pas des plus normale que d’avoir des menus changements de personnalité en fonction de ceux qui nous entouraient. Elle-même était peut-être plus distante et réservé, bien qu’elle n’ait jamais été quelqu’un de particulièrement proche et ouverte de façon général. Simplement, Lucien avait toujours eu – enfin au fur et à mesure qu’ils se côtoyaient – cette façon spécifique d’influencer son propre comportement, de savoir détourner son attention de sa vie quotidienne. Il avait une présence qui l’avait marqué, ce qui expliquait la raison pour laquelle elle en avait fait son libraire favori durant tout ce temps.

La docteure avait lancé un regard en coin, accompagné de ce petit sourire mutin qui la caractérisait. « Tu sais pourtant à quel point j’adore les commérages et que je déteste être interrompu par quiconque. » Lui dit-elle, accentuant sur le terme adorer pour faire ressortir le sarcasme, mais qui marqua également son accent anglais. En réalité, les commérages ne l’avaient jamais véritablement intéressés, si ce n’est pour en apprendre sur les rumeurs, bien souvent lié à une part de vérité, pour faire pression sur certaines personnalités, pour prouver sa dangerosité et être prise au sérieux. En dehors de cela, les bruits de couloirs l’ennuyaient.

Durant sa discussion avec Georgette, Helene pouvait sentir le regard de Lucien qui s’attardait distraitement sur elles. L’anglaise n’y faisait pas attention, préférant rester concentrée sur la conversation et ne pas se laisser envahir par les pensées de la mère de Lucien. Son pouvoir avait quelque chose de pratique, mais également gênant, s’infiltrant dans la vie privée des autres, mais également elle devait elle-même réfrénée sa propre curiosité en permanence, ce qui était aussi frustrant que complexe. « Nous ne sommes pas nombreuses il faut dire. » Avait répondu Helene en riant doucement, malgré l’amertume de ce constat. « Avec plaisir. De quoi d’autres pourront-nous discuter ? » Rétorqua-t-elle avec ce même sarcasme qui n’avait jamais fait défaut à la jeune femme.

Puis Georgette était partie, les laissant seuls dans cette boutique. Helene aurait pu partir, mais quelque chose l’en empêchait et pas seulement l’envie de répondre à ses questions sur Paris. Elle voulait savoir et exprimer ce qu’elle avait ressenti, ce qu’elle ressentait encore. Expliquer les raisons de son comportement, la distance qu’elle pouvait prendre avec lui. Son comportement ambigu également. Après tout, elle avait beau être en colère, elle continuait de le chercher, dans un aspect sans queue ni tête, ce qui n’était pas dans son habitude. Elle agissait de façon rationnelle normalement et elle ne souhaitait pas manipuler Lucien. Alors oui, elle avait choisi de lui dire finalement.

Mais, au moment où elle évoqua ses sentiments, Helene remarqua une chose, comme percuté par une réalité qu’elle avait peut-être refusée si longtemps. Elle n’avait jamais évoqué ses études et ce qu’elle cherchait à devenir à l’époque. Elle n’avait jamais vraiment parlé de John, de ses proches, ni des difficultés auxquelles elle avait à faire. De ses combats contre le Conseil de l’université, de la douleur vécue tout au long des années, de ses pertes, de ses victoires. Lui-même n’avait jamais vraiment parlé de sa famille, de ses raisons à Londres. Tout restait flou, comme s’ils n’avaient jamais voulu dépasser quoique ce soit… Pouvait-elle vraiment estimer qu’il la connaisse ? Estimer elle-même bien le connaitre après tout ? N’était-ce pas arrogant de sa part de supposer que leur relation avait été suffisamment proche pour qu’elle puisse ressentir tout cela vis-à-vis de lui ? Elle s’était basée sur ses hypothèses, mais finalement, peut-être que ce qu’il y avait à l’époque n’était qu’un bon libraire et une cliente intéressante… Helene n’avait finalement jamais été douée pour interpréter ses émotions ou celles des autres envers elle. Elle s’était laissé aveugler à l’époque. N’était-elle pas aveuglée actuellement ?

La réaction de Lucien lui faisait penser à cela. Elle sentit qu’elle avait dépassé les bornes fixées par leur relation à l’époque. Qu’elle était allée trop loin. Elle pouvait voir les muscles se tendres. Helene se mordit la lèvre, voulant ajouter quelque chose, mais les mots restèrent bloquer. Elle se figea lorsqu’il finit par lui parler, sèchement. Elle voulait des explications, mais elle savait qu’elle n’en aurait pas. Elle le savait pertinemment, alors pourquoi avait-elle abordé le sujet ? Et pourquoi se sentit-elle obligée de rajouter cette phrase, comme quoi il semblait aller bien ? Sa réaction lui faisait penser le contraire. Est-ce qu’il souffrait encore ? Ou bien est-ce qu’elle avait ramené un sujet douloureux qui avait fait remonter de mauvais souvenirs ? Helene voulut lui poser plus de questions, savoir ce qui l’avait fait souffrir. Mais le regard que lui lança Lucien en retour l’en dissuada. Elle n’en saurait rien. Après tout, c’était le propre de leur relation et d’eux-mêmes. Ils n’étaient pas proche et cette réflexion créa une douleur inattendue, qu’elle choisit d’enterrer comme tout le reste. « Tu as raison, c’est du passé. » Dit-elle, presque mécaniquement, alors que tout cela semblait loin d’être le cas.

Les yeux d’Helene se posèrent sur le livre qu’il lui tendit. Aussitôt, les souvenirs remontèrent, plus doux ceux-là. Ils avaient tous deux eu une grande passion pour les histoires de ce brigand. Elle s’approcha de lui, sa main venant caresser la couverture, frôlant par inadvertance la main de Lucien. Elle releva les yeux vers lui. Un sourire apparut sur ses lèvres, sans qu’elle sache elle-même s’il était réel ou semi-forcé. Seulement son regard était plus doux. « C’est l’avantage avec les livres. L’histoire n’attend que nous pour continuer. » Souffla-t-elle en l’observant, les yeux plantés dans les siens.
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Jeu 7 Juil - 15:56
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Les reflets de l’eau semblaient danser devant ses yeux, tandis qu’il se perdait dans ses pensées. C’était devenu plutôt habituel, que le parisien s’égare à la moindre opportunité. Le contexte de l’actualité pouvait le justifier à lui-seul… mais Lucien refusait de mettre toute sa vie, ses émotions, et ses problèmes de concentration sur le dos des allemands. Le manque de sommeil des nuits passées à crapahuter sur les toits pouvaient tout à fait avoir leur part de responsabilité… bien qu’elles soient intimement liées avec l’occupant.

Ce matin-là, à la fraicheur de l’aube, Lucien avait accepté d’accompagner son amie d’enfance pour quelques courses. L’occasion pour eux de discuter, et de fuir les tracas de leurs foyers respectifs. Sans doute. Ils avaient beau garder la tête haute, chacun se retrouvait à passer plus de temps chez lui qu’auparavant. Finies les balades en bord de Seine, les lectures dans les parcs… L’occupant était bien trop présent pour qu’ils se sentent assez à l’aise pour flâner.

A présent, il fallait une réelle excuse pour mettre un pied dehors. Le soleil, la saison… n’étaient pas suffisants.

Lucien observait les reflets des péniches sur la Seine, rêvant secrètement de pouvoir en emprunter une pour quitter sa ville. Paris, qu’il chérissait pourtant comme un membre de sa famille. Paris, dont l’éclat s’était envolé.

A l’aube d’une journée qui s’annonçait brûlante, l’homme prit le temps d’une longue inspiration avant d’être rappelé à la réalité par la petite tête brune qui l’accompagnait. Du haut de ses trois ans, le minuscule être vivant devait presque se mettre sur la pointe des pieds pour tenir le bout de ses doigts. Ses grands yeux bleus, les mêmes que ceux de sa mère, le dévisageaient avec une innocence qu’il se surprit à jalouser. Lucien aurait préféré ne pas comprendre ce qu’il se passait sous ses yeux, et se laisser endormir par les paroles rassurantes de ses parents, plutôt que d'affronter la réalité.

Mais il n’avait plus trois ans. Le petit Marcel secouait la main du géant qui ne lui prêtait plus attention. Il avait quelques traits de ressemblance avec lui : de mémoire, Lucien n’avait jamais croisé un enfant aussi discret. Autre que lui-même, bien sûr. Les deux silhouettes reprirent une marche modérée –suffisamment lente pour que l’enfant puisse suivre les immenses jambes de celui qui le surveillait.

Louise était entrée dans une boutique de linge, et avait préféré ne pas s’encombrer de deux enfants pour faire ses choix. Lucien ne s’en était pas plaint, et profitait du silence de la rue pour se ressourcer. « Lulu. » La tête légèrement tournée vers l’eau, l’homme avançait toujours. Son regard suivait distraitement la canopée des platanes sur la rive opposée. « Lulu… » insista la voix juvénile qui ne s’était jamais donné la peine de prononcer son prénom en entier, vu que sa mère ne l’avait jamais prononcé à la maison.

« Lulu, ‘ttention ! » Marcel lui secoua la main. Il tourna les yeux droits devant lui, réalisant qu’il était sur le point de percuter une personne.

Il s’arrêta net, comme en lévitation, déposant son regard azur dans celui qui le dévisageait.

Il ne sut choisir entre le désarroi ou la surprise. A cet instant, il se demanda même si le hasard était à ce point possible. Peut-être était-elle devenue le visage qu’il croisait le plus ces derniers jours, avec sa mère et Louise.

Son premier réflexe fut de lui sourire, le plus naturellement du monde. Un réflexe, vraiment… inhabituel. Il inspira, retint son souffle inconsciemment, puis la salua dans un souffle. « Bonjour Helene. » Mais le regard de son interlocutrice avait déjà glissé vers l’enfant.

Pendant ce temps, la crinière flamboyante de Louise se libéra brutalement lorsque le ruban qui les retenait céda. Elle tenait sous son bras une parure de lit blanche qui irait parfaitement dans la chambre de Marcel. Les quelques minutes de répit offertes par Lucien en emmenant le petit garçon marcher lui avaient permis de réfléchir pour la première fois depuis bien longtemps. Avoir un enfant était bien plus qu’un travail à temps plein.

Louise passa sa main dans sa chevelure rebelle pour la dégager de son regard, tout en passant la porte de la boutique pour retrouver les deux hommes qu’elle avait abandonnés à la contemplation de la rivière… et d’une inconnue qu’elle avait pourtant déjà aperçue.

La coïncidence était troublante. Observant la scène de loin, elle dévisagea l’étrangère autant que possible, pour mémoriser ses traits dans un temps record : Lucien disait qu’elle avait un talent pour enregistrer les visages. C'était vrai, mais pas que pour les visages...

La brune aux traits fins portait un chemisier clair, soigneusement rentré dans une élégante jupe sépia. Elle ne pouvait pas observer la réaction de son ami, qui lui tournait le dos, mais devina facilement la surprise que son interlocutrice pouvait renssentir... Rencontrer le bellâtre tenant un enfant par la main : il ne fallait pas être un ami de longue date de Lucien pour savoir qu’il n’était pas marié. D’abord, il ne portait pas d’alliance…

Quel lien pourrait-elle bien faire entre ce petit garçon et l’homme ? Un malentendu était vite arrivé, et elle ne comptait pas laisser son ami passer à côté d’une aussi jolie dame pour un service rendu. Prenant donc son plus beau sourire, la parisienne à la chevelure rousse s’approcha du groupe qui se toisait en silence, ou presque.

« Décidemment, je commence à penser que Paris est minuscule. » Finit-il par articuler, attrapant son regard lorsqu’elle eut terminé de dévisager l’enfant. Bien que Marcel ait pris de la génétique de ses deux parents, un inconnu aurait pu lui trouver un air de ressemblance. La situation était insolite, sans aucun doute, et il put difficilement dissimuler son inconfort.

« Lulu ! Je vous ai cherchés partout ! » Il tourna la tête, retrouvant son amie essoufflée, prenant un air paniqué... mais pas le moins du monde apeurée par la situation. Elle se souvenait très certainement de celle qu’elle avait qualifiée de « jolie » en l’ayant aperçue quelques secondes depuis son appartement. Louise se souvenait toujours de tout le monde.

« On a pourtant avancé à pas de lutins… »
dit-il à voix basse, distinguant dans le regard de son amie une étincelle qu’il n’aimait guère. Ce même pétillement qu’elle avait à chaque fois qu’elle croisait la route d’une potentielle prétendante pour lui.

Louise, toujours parée de son sourire le plus accueillant, se tourna vers l’inconnue en lui tendant la main. « Bonjour Madame, je m’appelle Louise. Je suis une vieille amie de Lulu. » Le concerné eut envie de se faire tout petit. L’avait-elle vraiment appelé Lulu ? « Et lui, c’est mon fils. Marcel. » Il la fusilla du regard, furieux qu’elle l’infantilise devant une cliente. « Marcel, tu as dit merci à ton parrain de t’avoir gardé ? » L’enfant hocha la tête, conscient que le concerné ne relèverait pas. « Tu es sûr ? »

Lucien lâcha la main du petit qui monta dans les bras de sa mère. « Laisse, ce n’était rien. » Ses yeux bleutés croisèrent de nouveau ceux d’Helene. « Louise, voici Helene. » Leur dernière discussion lui ayant servi de leçon, il préféra ne pas s’attarder sur la relation qu’ils entraineraient -si on pouvait parler de relation après tout-, mais il compléta tout de même ses propos. « Helene vient de Londres, nous nous y sommes rencontrés. » Louise, toujours aussi solaire, marmonna un « Bonjour Madame » dans un anglais plus que douteux, ce qui eut pour résultat de détendre un peu le grand brun qui se tenait à ses côtés.

Louise, elle, ne put s’empêcher de dévisager encore la fameuse Helene. Elle l’imagina aussi intelligente qu’elle était jolie : et elle savait qu’elle ne se trompait pas.

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Jeu 7 Juil - 21:50

Helene Magnus alias Robin Hood
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Helene s’était assise sur un banc, au bord de la Seine. Elle observait les reflets du rayon du soleil sur la surface de l’eau. Elle laissait dériver ses pensées, les laissant couler au fil de l’eau. Cela faisait un peu plus de deux semaines qu’elle était en France et la moitié de ce temps passé à Paris et elle se sentait déjà épuisée. Il y avait tant de choses qui s’étaient déroulés en si peu de temps. Tant de choses à gérer, de choses qui devait l’inquiéter et lui prendre tout son temps, de personnes à gérer et de souffrances. Bien qu’elle bride ses capacités, Helene ne pouvait entièrement cesser d’entendre les pensées des autres. De tout ces êtres désespérés, tremblant de peur, de colère, de frustration. Toutes ses pensées tourbillonnaient dans les airs et imprégnaient son propre esprit. Si toutes ses pensées n’étaient pas si fortes, elle pourrait les bloquer, c’était une habitude, mais si nombreuses, qui ne la laissaient jamais seules… La nuit seulement, elle pouvait être plus calme. Ou à l’aube, comme actuellement. Difficile de rester seule avec ses pensées, de réfléchir clairement. Si elle mettait la main sur Nikola, peut-être devrait-elle lui demander de fabriquer une pièce qui l’isolerait ? Ou peut-être pas…

Helene revint à elle, échappant à ses pensées, qui avaient dérivés bien trop loin à son goût. Penser à Nikola en était la preuve. Elle secoua la tête et se redressa, époussetant sa jupe. Elle jeta un dernier regard à l’eau de la Seine, appréciant une dernière fois ce moment de tranquillité. Puis elle tourna les talons, retournant à sa tumultueuse vie. Ses talonnettes claquaient sur le pavé, tandis qu’elle laissait l’air encore frais souffler dans ses cheveux. Ses yeux avaient repris une certaine vivacité, observant les rues qui commençaient s’emplir petit à petit de ses visages moroses. Elle prit une profonde inspiration, dressant ses barrières pour se fermer à tout ce monde. Décidément, ils étaient tous branchés sur les mêmes ondes. Elle essaya de se concentrer sur des filons plus intéressants que d’autres, ou bien sur ses propres pensées. Elle avait toujours beaucoup d’occupations, continuant de créer des liens avec le Capitaine Arthuy, instaurant une confiance. C’était plus simple de passer par lui pour créer des liens avec la Résistance, de part les liens qu’il possédait, mais, et ce qui l’énervait, parce qu’il était un homme…

Elle ferma les yeux en soupirant, continuant de marcher. Du bruit sur sa gauche finit par attirer son attention, la sortant encore de ses pensées pour ne pas penser à sa frustration dans ce monde fou. Un incident idiot entre deux hommes qui s’étaient percutés et commençaient à se disputer. Elle secoua la tête et ramena ses yeux sur sa route. Juste au moment où une ombre la surplomba. Elle se figea, juste avant de percuter la poitrine en question. Elle suivit la ligne des vêtements, jusqu’à atteindre le visage et rencontra les yeux bleus. La docteure eut un instant figé, leur conversation lui revenant en tête. Encore une fois. Comment faisait-elle pour tomber encore une fois sur lui ? Paris n’était pas suffisamment grande ? Elle pinça légèrement les lèvres alors qu’il lui souriait. Si naturel, comme si rien ne s’était passé il y a quelques jours. Est-ce elle qui était trop exigeante ou qui se voilait encore la face ? Elle n’arrivait pas à savoir. C’était si déroutant et gênant peut-être.

Mais alors qu’elle se questionnait encore comment réagir, ses yeux glissèrent le long du bras de Lucien, jusqu’au petit humain qui marchait à ses côtés, oubliant de répondre à la salutation du libraire. La surprise se dessina sur son visage tandis qu’elle détaillait le garçon, ne pouvant s’empêcher de faire un lien avec celui qui l’accompagnait. La pensée se frayait petit à petit son chemin, bien qu’elle ne souhaite pas y croire. Mais après tout, Lucien était bel homme et nombreuses femmes lui tournaient autour, serait-ce étonnant qu’après tout ce temps il est rencontré une femme ?

Helene remonta les yeux vers Lucien, la bouche sèche sans qu’elle ne sache exactement pourquoi. « Eh bien… Apparemment. » Répondit-elle, inhabituellement sans répondant. Elle se tut, ne voulant pas le questionner sur cet enfant. La situation était inconfortable au possible… Jusqu’à ce qu’une nouvelle arrivante vienne briser la glace. Helene détacha ses yeux du grand brun, pour voir une jolie rousse aux yeux bleus. La situation était si étrange que la soudaine arrivée changea drastiquement l’ambiance. L’anglaise dût se mordre la lèvre au surnom que venait de lui donner la jeune femme. Lulu… Elle faillit rire. Elle garda son sérieux et sourit, venant saisir la main de Louise. « Enchantée. Je m’appelle Helene. » Elle refusa de définir leur relation à Lucien. Elle ne voulait pas commettre à nouveau une erreur. C’était déjà suffisamment gênant, bien qu’ils tentent de repartir là où il s’était arrêté. « Parrain ? » Ne put s’empêcher de questionner Helene, ses yeux passant d’un visage à l’autre. Il n’était pas le père alors ? Elle ne sut exactement pourquoi, cela leva un peu la gêne, et sûrement plus.

La Docteure sourit à la jeune femme, ainsi qu’au petit garçon, retrouvant une attitude un peu plus habituelle pour elle. « Bonjour. » Lui répondit Helene en anglais, comme pour saluer l’effort, puis elle repassa dans une langue commune à tous. « Vous pouvez m’appeler Helene si vous le souhaitez, Madame. » Elle lança un regard en coin à Lucien, ne sachant toujours pas sur quel pied danser. Mettant de côté ses sensations, elle bascula à nouveau son regard sur celui de Louise, lui souriant amicalement. « J’étais une cliente régulière de Lucien à Londres. » A nouveau je lance un regard à l’homme en question, lui faisant un sourire naturel. Louise semblait particulièrement doué pour détendre l’atmosphère. Un effet solaire ? « Et je suppose que je le serais encore actuellement. Sauf si je trouve un meilleur libraire à Paris. Quelqu’un à me conseiller ? » Elle avait levé un sourcil, avec ce petit sourire en coin malicieux à l’attention du libraire, revenant sur le visage de Louise. Naturellement, elle avait repris son attitude joueuse avec lui. Le naturel revenait rapidement au galop, malgré la gêne qui s’était instauré entre eux depuis leur dernière discussion.

Puis ses yeux se baissèrent sur le petit garçon dans les bras de sa mère. « Et comment dois-je appeler ce jeune homme ? » Questionne-t-elle en souriant doucement en au timide garçon. « Enfin, je ne voudrais pas vous retenir trop longtemps, vous semblez occupé. Puis, à la façon dont je ne cesse de croiser Lucien, je vais croire que Paris est une ville bien petite, nous nous recroiserons sûrement. » Dit-elle en souriant poliment.
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Bien que plutôt maître de ses émotions –du moins, c’est l’impression qu’elle dégageait lorsqu’on l’observait- Lucien parvint à déchiffrer une faible lueur de surprise au fond de ses yeux clairs. De jolis yeux, au demeurant. Il avait oublié beaucoup de choses de son ancienne vie Londonienne : pourtant, les nombreuses piqûres de rappel de la britannique lui faisaient resurgir de plaisant souvenirs. C’était comme si elle redoublait d’efforts pour lui évoquer les moments passés à éplucher ensemble tous types de littérature.

La surprise, lui, ne la partageait pas. Elle devait avoir fait des liens évidents entre le petit être qui s’accrochait à sa main, et lui. Ils ne se connaissaient pas suffisamment pour que ce soit si évident que Lucien n’appréciait les enfants que pour leur apprendre des bêtises. Lorsqu’il fallait se montrer responsable, c’était une autre histoire. Peut-être était-ce difficile à croire en observant l’air morose du parisien… mais il restait un grand enfant. C’est pourquoi les lutins, comme il se plaisait à les surnommer, le portaient autant dans leur cœur.

Il s’apprêtait à réagir à sa question sur le fait qu’il soit le parrain de Marcel –il devait l’avouer, il y avait quelque chose de curieux dans cette responsabilité confiée par Louise- mais la jolie rousse lui ôta les mots de la bouche en continuant sur sa lancée. Il n’avait pas besoin de la regarder pour savoir qu’elle dévisageait Helene en long, en large, et en travers. « Ravie de faire votre connaissance, Helene. Votre français est fantastique. » Le sourire de la française était plus solaire que l’astre de lumière lui-même. Lucien se demandait chaque jour pourquoi leur amitié fonctionnait si bien… avec leurs tempéraments opposés. Pourtant, il trouvait en elle cette joie de vivre qui le poussait à faire toujours un peu plus que le minimum vital.

« Meilleur… Je ne pourrais pas vous donner un avis à ce sujet… ma passion pour les livres s’arrête à ceux de cuisine. » Elle avait totalement raison, au grand désespoir du brun aux yeux bleus qui n’avait réussi à lui parler de littérature qu’en lui lisant quelques passages au détour de conversations moins profondes. « En revanche, je peux vous garantir que c’est le plus beau libraire de tout Paris ! » Déclara-t-elle avec un naturel déconcertant. Lucien, incrédule, haussa les yeux au ciel. Elle avait osé… Elle osait toujours. « Tu m’étonnes, tous les autres sont plus proches de l’enterrement que du mariage… » Grommela-t-il, fidèle à lui-même, mais gardant une répartie plus cinglante pour le moment où ils se retrouveraient seuls. Louise éclata de rire, tandis que l’atmosphère se détendait doucement.

« Marcel. » Répondit timidement le petit garçon qui enfouit sa tête dans la poitrine de sa mère pour s’y lover. « Le hasard gouverne un peu plus de la moitié de nos actions, et nous dirigeons le reste. » Répondit Lucien en citant Machiavel en français, trouvant le contexte bien approprié pour sous-entendre qu’elle provoquait beaucoup le hasard.

L’étincelle qui brilla dans le regard du brun ne passa pas inaperçue. Louise le détaillait avec attention, se demandant ce qu’il avait bien pu se passer à Londres, pour qu’il ne mentionne pas cette femme d’une grande beauté qui s’était présentée comme… cliente ! Elle avait de nombreuses questions à lui poser, mais elle se contentait de sourire.

« Je vous aurais bien laissé philosopher, mais j’ai encore besoin de Lulu aujourd’hui ! C’était un plaisir, Helene, j’espère vous recroiser bientôt. » Elle voulut lui tendre la main pour la saluer mais la parure qu’elle tenait sous son aisselle lui échappa. Lucien la rattrapa au vol, la conservant dans ses bras pour libérer son amie. A son tour, il tendit une main à Helene pour la saluer. « A bientôt, je suppose. A moins qu’un libraire plus poussiéreux ne t’endorme l’esprit avant. » Plaisanta-t-il dans un anglais fluide, comme s’il n’avait jamais arrêté de le parler.

- - -

La journée fut bien remplie. Beaucoup trop, pour un homme habitué à s’enfermer des heures dans son arrière-boutique. Ils sillonnèrent tout le quartier, s’échangeant Marcel à tour de rôle pour permettre à sa mère de faire ses emplettes… Le rationnement ne touchait pas les parisiens avec la même intensité, c’était certain. Lucien ne se plaignait pas, la générosité de son amie lui faisait régulièrement profiter de la richesse de sa famille. Elle avait connu des temps bien plus rudes avant d’épouser un avocat.

Profitant de sa tranquillité retrouvée, Lucien décida de mettre un pied dehors à la tombée de la nuit. Il n’avait aucune mission étrange à réaliser, ou de rencontre à honorer. Simplement, Lucien se plaisait à aller observer les étoiles sur les toits de Paris.

Passant devant Notre Dame, il emprunta une ruelle en impasse qu’il avait l’habitude de prendre les soirs où le ciel était bien dégagé comme celui-ci. Le fond de l’impasse était recouvert de vieux lierre, idéal pour se hisser sur un mur lisse…

Perdu dans ses pensées, il fut interpelé par un sifflement net dans son dos. Lucien se retourna brusquement, découvrant deux soldats de la Wehrmacht en uniforme.

Ils se parlaient en allemand, bien évidemment, mais le français tenta de garder un air neutre, paisible. Beaucoup moins détendus que lui, les deux hommes avancèrent vers lui d’un air menaçant. « Qu’est-ce que vous faites ici ? » demanda l’un d’eux avec un accent allemand terrible. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir du dégoût en les regardant.

« Je rends visite à ma grand-mère. » Improvisa-t-il en restant le plus impassible possible. « A cette heure-ci ? » Demanda le deuxième soldat en sortant une montre à gousset dont le dos en or scintilla à la lueur de la lune. « Il n’y a pas de porte ici. » Remarqua l’autre. Lucien sentit la tension monter dans ses muscles.

Il avait entendu beaucoup de cas de citoyens parisiens passés à tabac sans aucune raison... pour asseoir l’autorité de l’Occupant. Tout semblait aller dans ce sens… et cela signifiait qu’il n’était pas en position de force.

« J’étais dans mes pensées, j’ai tourné trop tôt je crois que je me suis égaré. » Dit-il en prenant un faux-air surpris. Il pouvait tout à fait jouer à l’idiot… Il excellait, même, dans ce domaine.

Le plus grand des deux soldats, celui à la montre en or, s’approcha de Lucien jusqu’à ce qu’il puisse déchiffrer la couleur de ses iris –marron striés de vert- malgré l’obscurité. « Dis-nous plutôt la vérité merdeux. » Le menaça-t-il en l'insultant dans sa propre langue.

Il était beaucoup trop proche. Lucien prit sur lui au maximum, mais l’intrusion était telle qu’il pouvait sentir le souffle de son nez contre son visage.

Sans contrôler du tout la situation, il envoya son poing caresser le dessous du menton de l’officier. L’homme vacilla, et s’écroula presque instantanément : Lucien avait quelques batailles au compteur pour savoir être rapide, mais surtout efficace. Celui-ci ne l'embêterait plus.

Ensuite, tout s’enchaina à une vitesse folle. Un premier coup dans la tempe le heurta, semant la confusion dans ses pensées. Le français ne réfléchissait plus, il tapait le plus fort possible dans tout ce qui tentait de le mettre à terre.

Finalement, après une lourde riposte lorsque le soldat encore valide lui envoya son pied dans le ventre, il se retrouvera seul avec l’autre soldat évanoui. Il avait pris la fuite, sûrement à la recherche de renforts.

Se tenant les côtes pendant qu’il reprenait son souffle, Lucien évacua la colère qui le secouait de spasmes en jetant un violent coup de pied dans la masculinité de l’homme inerte. Il fallait qu’il parte de là tout de suite, avant que la suite de la troupe ne débarque. Il devait reprendre ses esprits, et vite.
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Lun 18 Juil - 21:47
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Helene pouvait sentir le regard sur elle, avec cette impression que Lucien réussissait à lire en elle, plus facilement qu’elle ne lisait en lui. Cette sensation était étrange, dérangeante. Habituellement, c’était elle qui devinait les pensées des autres, avec de la triche certes. De plus, elle était décrite comme mystérieuse et difficile à percer par la plupart des gens, peut-être à cause du flegme bien connu des Britanniques, mais également de son éducation qui accentuait sur la réserve, mais se montrer forte. Elle le devait pour ne pas paraitre trop émotive, après tout, c’était bien le reproche que l’on faisait aux femmes de façon générale. Mais face à Lucien, Helene avait cette impression que tout ceci ne servait plus. Ou bien était-ce parce qu’avec lui, son don ne fonctionnait pas ? Certainement. Il la déroutait, et ce n’était pas souvent que quelqu’un lui faisait dire cela.

Malgré ses pensées, Helene se remit de sa surprise, reprenant une expression plus neutre et plus contrôlée. Elle se montait la tête vraiment pour des broutilles. Ce n’était pas dans ses habitudes et l’ambiance morose, le tourbillon infernal des pensées, ainsi que toutes ses préoccupations étaient certainement la cause de tout cela. Si elle ne se concentrait pas, elle perdrait rapidement pied. Finalement, voir Lucien ne faisait que révéler les symptômes de ce qui la pesait. Ce n’était pas plus mal de le voir, malgré la douloureuse rencontre dans la bibliothèque, qui n’avait fait que dévoiler ses certitudes erronées. Une première façon de se remettre d’aplomb. A elle de réagir désormais et le plus rapidement possible.

Le regard de l’anglaise fut attiré par Louise. Un sourire affable étira ses lèvres. « Merci. C’est une belle langue. » Lui répondit Helene, qui n’avoua pas que c’était une façon de se rapprocher de l’héritage de sa mère après sa mort. « Eh bien, avoir une passion est déjà une bonne chose. » Rétorqua Helene poliment, dont la cuisine n’avait jamais attiré son intérêt. Elle avait eu environ un millier de choses à faire avant de ne serait-ce que penser à la cuisine, ce qui faisait d’elle une hôtesse déplorable. Puis un rire vint dépasser ses lèvres aux paroles qui suivirent. « Je retiens cette avis, même si je doute de votre totale objectivité sur le sujet. » Puis elle lança un coup d’œil à Lucien, le regardant de haut en bas, l’air pensive. « Hm… Peut-être, mais tu n’échappes pas à la poussière… » Souffle-t-elle. La dernière fois, ce type d’humour était passé, alors elle espérait qu’ici, cela ne porte pas préjudice. Mais elle n’avait pas envie de réfléchir à chaque mot prononcer avec lui. Elle voulait retrouver une certaine fluidité…

« Alors, enchanté Marcel. » Helene fit un sourire éclatant à l’enfant, avant de ramener son regard vers Lucien, plongeant ses yeux dans ceux à la lueur étincelante. Elle sembla pensive un instant, avant de lui répondre. « Le hasard sait trouver ceux qui savent s’en servir. » Finit-elle par rétorquer, en citant Romain Rolland, écrivain français que Lucien lui avait fait découvrir à l’époque, comme un sous-entendu sur leur retrouvaille. Peut-être n’était-ce qu’un fruit du hasard, maintenant à eux de s’en saisir et de ne pas laisser passer ce hasard, ou cette chance. Car, après tout, bien des avancées scientifiques étaient dues au hasard, mais seules les bonnes personnes avaient pu s’en saisir et le comprendre.

La Docteure quitta du regard Lucien pour le ramener sur Louise et lui sourit, venant lui saisir la main quand elle fut débarrasser. « Le plaisir était pour moi Louise. Et qui sait, peut-être cela arrivera plus tôt qu’on ne le pense. » Elle relâcha sa main, puis se tourna vers le libraire à qui elle saisit la main. « Heureusement, mon esprit est trop affuté pour se laisser endormir, même par toi. » Dit-elle avec un rire léger.

~~~

Après cette rencontre placée sous une certaine… étrangeté dû à la gêne, mais également agréable, la journée d’Helene fut des plus remplies. Elle passa son temps à courir en tout sens. Des choses qu’elle avait prévu de régler, mais également des mauvaises surprises, qui la forcèrent à changer son emploi du temps, à remodeler ses divers impératifs et essayer que tout tienne avant la nuit, qui s’avérait plutôt tard en période estival. Un défi impossible, qu’elle ne tint pas, dérapant jusqu’à tard dans la nuit pour s’occuper de choses importantes et relativement urgentes. Le problème, c’est que tout lui semblait urgent en ce moment et qu’elle ne réussissait pas à sortir pleinement la tête hors de l’eau. Une véritable boucle infernale qu’elle avait déjà expérimenté plusieurs fois dans le passé.

Lorsqu’elle sortit de sa réunion, Helene remarqua enfin l’heure tardive. Elle sentit l’épuisement s’abattre sur ses épaules et pas seulement physique. Suffisamment alerte pour reconnaitre son état, la britannique choisit de ne pas se presser pour rentrer chez elle. Elle voulait prendre un temps pour se vider l’esprit et la marche nocturne avait toujours eu un effet libérateur chez elle, bien que la tranquillité soit brisée par les patrouilles, qu’elle évitait habilement.

Helene se faufila dans l’ombre de Notre-Dame, s’avançant dans la grande rue. De vagues cris et bruits de coups lui parvinrent aux oreilles. Curieuse, elle s’avança un peu plus, mais n’eut pas le temps de voir ce qui se passait. Un soldat de la Wehrmacht sortit en courant de la ruelle. Elle n’eut pas le temps de se décaler, qu’il la percuta de plein fouet. L’homme s’écroula sur elle, l’entraînant dans sa chute. Par réflexe, elle le frappa dans les côtes et réussit à le retourner. Elle se releva immédiatement, tandis que l’homme tentait de reprendre son souffle. Son visage était ensanglanté et son regard fou furieux. La rencontre avec Helene sembla le détourner de ce qu’il comptait faire. Il se releva brusquement, la fureur et la honte le couvrant. « Je suis désolée, je n’avais pas vu… » Dit-elle, en cherchant une échappatoire.

Elle n’eut pas le temps de reculer que l’homme était déjà sur elle, lui attrapant le bras, serrant avec force. Elle pinça les lèvres, ne laissant échapper aucun son. « Sale garce, qu’est-ce que tu crois faire ? » Dit-il en allemand, qu’elle ne comprit pas tout à fait. Helene ne chercha pas à se libérer de son emprise, tandis qu’il la tirait vers elle, son regard lançant des éclairs fous. Il avait perdu toute lucidité, à cause de son combat perdu et des coups que venaient de lui mettre la jeune femme. Humiliée, blessé dans son ego, il oubliait jusqu’à ce qu’il devait faire. « Je ne vous avais pas vu. S’il vous plait, lâchez-moi. Vous me faites mal. » Elle chercha à attirer sa pitié pour qu’il se reprenne. Elle vit un flot d’image plus que de paroles, défilées dans la tête du soldat. « J’ai entendu du bruit et vous êtes sorti si soudainement de cette rue. J’ai cru… » La plainte dans sa voix et le rappel brutal aux événements de la ruelle semblèrent ramener l’homme sur terre. Son visage se tordit en une expression de frustration, de dégoût et de colère. Il repoussa brutalement Helene, dont le dos s’écrasa contre le mur, tandis qu’il repartit en courant.

La Docteure l’observa partit, reprenant son souffle. Elle frotta son poignet puis se redressa. L’action avait été si rapide, qu’à peine quelques instants s’étaient écoulés. Si elle n’avait pas vu les images dans la tête de l’homme, elle serait partie. Mais le visage entraperçu lui disait quelque chose. Sans attendre, elle se précipita vers la ruelle et manqua de percuter l’homme qui en sortait. Elle recula d’un pas, se figeant alors que le visage se dévoilait. « Lucien ? » A l’ombre des lumières et ce visage ensanglanté… une autre image lui vint soudainement en tête. Elle la chassa vivement, tandis que son comportement de médecin lui venait naturellement. « Bon sang, tu es blessé ! Qu’est-ce qui s’est passé ? » Elle vint saisir son visage pour essayer d’examiner la plaie, baissant le regard pour essayer de voir d’autres blessures. Puis elle secoua la tête. « Non, ce n’est pas le moment. Le soldat est allé chercher des renforts, il faut vite qu’on parte. Et qu’on trouve un endroit où se planquer et où je pourrais te soigner. » Sans plus tarder, et sans écouter de potentielles protestations, Helene tira Lucien pour le presser, tout en cherchant à le soutenir à cause de son état.

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Jeu 21 Juil - 15:12
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Furieux. Le mot n’était pourtant pas à la hauteur de la foudre qui se déchaînait dans son esprit. Lucien ne ressentait pas la douleur de ses côtes meurtries, ni même la goutte de sang couler le long de sa tempe. Être vivant était la seule chose qui comptait lorsqu’il perdait à ce point le contrôle de ses émotions… peu lui importait d’avoir mal, tant qu’il pouvait encore respirer.

Son souffle était saccadé, tandis qu’il utilisait le mur en pierre, tiédi par le soleil de toute une journée, pour se diriger vers la fin de l’impasse.

S’il retrouvait cette ordure, il se jura qu’il ne passerait pas la nuit indemne. Il l’aurait, et il regretterait de l’avoir dérangé dans son escapade nocturne : Lucien n’avait rien fait d’interdit. Il avait simplement été au mauvais endroit au mauvais moment. Que serait-il arrivé s’il n’avait pas été capable de se défendre seul ?

Les pensées qui s’emmêlaient dans son esprit ne cessaient de raviver la flamme. L’homme se dirigea tant bien que mal dans la direction de celui qui venait de s’enfuir. Il espérait secrètement qu’il l’attendrait derrière, qu'il lui tendrait une embuscade pour qu'il n'ait pas à le poursuivre pendant des heures. Il n’aimait pas beaucoup les lâches.

Lucien. Son prénom résonna dans l’étroite ruelle, faisant arrêter net le français avant qu’il ne percute la silhouette reconnaissable d’Helene. Il se mordit l’intérieur de la lèvre pour contrôler les paroles qui auraient pu sortir sur le coup de la colère. Au lieu de cela, il garda sa main contre le mur, bien que l'envie de manque pas de la contourner.

Les deux mains de l'anglaise se glissèrent de part et d’autre de sa mâchoire, le forçant à plonger son regard dans le sien. Il y déchiffra de l’inquiétude, et son sang se figea quelques instants à l’idée qu’elle puisse se trouver aussi proche de lui. Jusqu’à présent, leur contiguïté s’était arrêtée à une poignée de main, ou une accolade amicale sur l’épaule.

« Helene, tu ne devrais pas rester ici. » Arriva-t-il à articuler en anglais après avoir rassemblé le peu de lucidité qu’il lui restait. Les doigts de la britannique tenaient encore son visage fermement, et ses prunelles sondaient les moindres détails de son corps. « C’est juste un mauvais coup, je n’ai pas mal. » Répondit-il, sans mentir, du moins pas encore, puisque la rage le dirigeait.

Comme pour faire écho aux mots qu’elle venait de prononcer, des cris retentirent à quelques mètres de là. Lucien s’écarta précautionneusement de son interlocutrice, se concentrant pour ne pas lui faire de mal. Il lâcha le pan de mur, fit un grand pas en avant pour se diriger vers les cris, mais elle le retint par la main.

Il contracta son ventre en voulant se dégager ce qui déclencha une vive douleur dans ses côtes blessées. Il retint son souffle, poussa sur sa cuisse pour se redresser, là où la douleur commençait à le plier en deux. « Helene s’il te plait, ne reste pas là, ces enflures vont revenir… ».

Elle ne semblait pas décidée à l'écouter protester. Elle le tira par le bras pour l’attirer vers elle, parasitant ses idées assassines de sa simple présence. Il prit une longue inspiration pour contrôler son envie de lui reprendre son bras de force. Elle essaie de t’aider, ne lui fais pas de mal. Se raisonna-t'il alors que son flanc lui faisait l’impression d’être transpercé par des centaines de lames aiguisées.

Le sang battait si fort dans ses tempes qu’il ne parvenait plus à faire la différence entre ce qu’il était capable de faire, et ce qu’il se sentait capable de faire.

Elle le tira une nouvelle fois, et il se retourna, posant son regard lourd d’incompréhension dans le sien. Elle était bien décidée à le faire changer d’avis. La petite voix dans sa tête, celle qu’il parvenait à faire taire la plupart du temps, se fit de plus en plus présente. Elle essaie de t’aider, ne fais pas l’idiot. Ses yeux glissèrent le long de son bras, celui qui le retenait solidement. Seulement à cet instant, il réalisa qu’un hématome apparaissait sur son poignet.

Le sang de Lucien se glaça. S’en prendre à lui, c’était une chose... Il ne lâcha pas son poignet des yeux alors qu’elle tentait encore de le faire bouger. « Il t’a fait du mal, et tu penses que je vais rester les bras croisés et laisser ce.. ce… » Il ne termina pas sa phrase, entendant les cris se rapprocher d’eux.

Es-tu vraiment en capacité de vous défendre tous les deux ? Pars avant qu’ils ne terminent ce qu’ils étaient en train de faire. La voix hurlait presque dans sa tête. Il ferma les yeux pour essayer de la contrer. Non, tu ne voudrais pas qu’ils s’en prennent à elle.

Il grogna de désaccord. Un profond désaccord avec lui-même, et ses valeurs de justice. Le français serra le poing qu’elle tenait entre ses doigts, mais ne lutta plus. Il se laissa attirer vers elle, nauséeux de savoir qu’il était en train de céder. Ses jambes s’actionnèrent toutes seules. Elle essaya de le soutenir, mais la fierté le maintenait droit. « J’en ai vu d’autres. » Chuchota-t’il en reprenant sa langue maternelle. Il délia  ses doigts pour venir s'emparer de sa main.

La survie l’orienta. Son cerveau, lui, n’était pas en capacité de réfléchir. Il en avait vu d’autres oui, mais il savait aussi que la moindre fêlure dans les côtes pouvait devenir un supplice pour respirer.

L’homme connaissait le quartier... Suffisamment pour savoir qu'ils étaient obligés de fuir dans la direction opposée à son appartement. S’ils devaient rentrer se mettre à l’abri, ils seraient obligés de passer devant les officiers.

Au fur et à mesure que la colère s’estompait, l’angoisse prenait le dessus. Ils étaient trop lents, à ce rythme ils seraient vite rattrapés. Il laissa échapper un grognement de douleur, puis releva les yeux. « Helene arrête. » Le son s’échappa de ses dents serrées. « Je connais un endroit sûr. »

Il bifurqua de manière totalement imprévue vers la ruelle sur sa droite, emportant la femme dans son ombre. Le passage était sa deuxième option -pas nécessairement la plus simple, il fallait l'avouer- pour accéder aux toits.

Ils n’auraient jamais l’idée de regarder en l’air. Personne ne regarde jamais en l'air.

Ils se retrouvèrent devant un mur d’environ deux mètres, qui donnait accès à une pente plus douce permettant d'atteindre le sommet du bâtiment.

Lucien croisa l’air perplexe d’Helene mais ne lui laissa pas le choix. Il décida d’ignorer la douleur, se contracta de toute ses forces et sauta pour attraper le haut du mur. De là, il se hissa à la force des bras –chose qu’il avait l’habitude de faire mais pas avec ce degré de souffrance- avant de s’allonger de toute sa longueur sur le bord du mur pour tendre sa main à la Docteure, incrédule. « Qu’est-ce que tu attends ? Ils ne sont pas venus pour boire le thé ! » ronchonna Lucien.


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Sam 30 Juil - 17:58
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Les yeux d’Helene brillaient d’inquiétude alors que ses gestes étaient, eux, détachés, ceux d’une médecin qui observait son patient. Son état était inquiétant, mais il ne semblait pas en danger de façon immédiate. Cela la rassurait, mais elle aurait préféré faire un examen plus approfondi, car sa blessure à la tête et sa respiration lui semblait suffisamment inquiétante de son point de vue. A côté, elle essayait de ne pas penser à la vision qu’elle avait eu, cette image qui l’avait d’abord empêché de reconnaitre Lucien dans un premier temps. Elle ne voulait, ni n’avait le temps et l’énergie, penser à ce passé sombre. Elle devait se concentrer sur l’instant présent.

« Toi non plus. » Rétorqua fermement Helene en venant plonger ses yeux dans ceux de Lucien, sans lâcher son visage. Elle le sentait fébrile, emplis de cette énergie qu’on les êtres prêt à tout. « Il n’y a rien de plus traitre que l’absence de douleur. » Il était soumis à un cocktail d’hormones qui l’empêchaient de ressentir sa douleur, ce qui l’aidait à tenir, mais lui faisait perdre toute bonne réflexion.

Mais alors qu’elle le tenait, des cris retentirent à quelques rues d’ici. La Docteure tenait sa main, le tirant dans la direction opposée. Elle ne céda pas, tandis qu’elle sentait ses muscles se tendre. Elle n’avait pas besoin de ses capacités pour savoir qu’il ne tenait qu’à une chose : en découdre. « Justement. Je pars, et toi avec moi. » Lui rétorqua-t-elle sur un ton inflexible, le tirant à nouveau vers elle, avec plus de réussite cette fois.

Elle le sentait trembler, de rage non de douleur ou de peur. Elle avait l’impression d’essayer de retenir un loup enragé et, si elle n’avait pas été si concentrer, elle en aurait certainement été effrayé. Puis, elle entendit quelque chose. Un murmure qui se glissa dans sa tête, un murmure incomplet, qui s’éclaircit. …t’aider… pas de mal… Un frisson de mauvais augure parcourut son dos, mais elle tint obstinément la main de Lucien, essayant de lui faire faire demi-tour.

« Regarde-moi. » Elle tira à nouveau. Il sembla entendre un semblant de mots cette fois, car il planta ses yeux dans les siens. Malgré les émotions qu’il envoyait, elle resta inflexible, ses yeux ne cillant pas un instant. Elle capta encore une fois des murmures des pensées de Lucien, mais ne s’y attarda pas cette fois. Elle voulut parler, espérant achever de le convaincre, mais vit le regard de Lucien se poser sur son bras. Les yeux bleus, à la lueur vacillante, se mirent à nouveau à luire de fureur. Elle referma un peu plus fort sa main sur celle du libraire – qui n’avait plus rien de tel. « Ce n’est pas important, j’ai connu pire. Maintenant, arrête. Il faut qu’on parte. Maintenant. » Les voix se rapprochaient et seul les nerfs d’acier d’Helene lui permettaient de ne pas paniquer à l’approche des soldats.

Sans se l’expliquer pour cette fois, elle entendait une part du combat intérieure qu’il menait, alors elle insista encore et, enfin, il céda. Elle voulut le soutenir, le sentant mal en point, mais il s’écarta d’elle. « Si tu le dis… » Elle n’insista pas plus et fus surprise de le sentir saisir sa main. Elle serra la main de Lucien, craignant presque qu’il change d’avis, mais n’ajouta rien et le suivit, marchant à sa cadence, plus lente que ce que la fuite leur ordonnait. Il était en plus sale état qu’il ne voulait l’admettre et si elle avait envie d’accélérer la cadence et de courir, elle se forçait à suivre son rythme, maitrisant son impatience.

Helene faillit ne pas s’arrêter lorsqu’il parla. Elle se tourna vers lui, puis manqua de tomber alors qu’il l’entraîna soudainement dans une autre direction. Elle se rattrapa, suivant le rythme. Ses yeux suivirent le mur haut, sans comprendre où Lucien voulait en venir. Son expression sérieuse se teinta d’incrédulité quelques instants en le regardant faire, juste avant qu’elle ne se reprenne. Elle prit un peu d’élan pour sauter et saisir l’avant-bras de Lucien. Lorsqu’elle fut assez haute, elle saisit le rebord du mur et se tracta également avec son aide. Sa jupe remonta sur sa cuisse au moment où elle leva le genou pour s’appuyer sur le mur. Elle sentit sa peau nue s’abimer, mais elle n’y prit pas garde, replaçant seulement sa jupe. Elle se tourna vers Lucien. « Où va-t-on maintenant ? » Ses yeux montent vers le haut de l’immeuble, son inquiétude pour Lucien toujours belle et bien présente, bien plus que pour elle-même. « Tu es sûr que tu peux le faire, dans ton état… » Les cris des officiers la firent taire. « Montre-moi. » La Docteure se releva, plus ou moins stable, essayant de suivre Lucien. Ses chaussures, de légère bottines à talon, si elles ne la gênaient pas pour courir, elles n'étaient pas particulièrement adaptées pour l’exercice auquel ils se livraient, tout comme sa jupe qui la gênait. Helene fit pourtant en sorte de suivre le rythme, conservant une certaine assurance, malgré la situation peu commune qu’elle vivait. A nouveau, elle avait des nerfs d’aciers et c’est bien pour cela qu’elle avait mis de côté sa fierté plutôt que d’assommer le garde Allemand. Peut-être aurait-elle dû au final… Qu’importe, c’était trop tard.

Les voix se firent soudain plus forte, faisant sursauter Helene, qui était concentrée sur un passage plutôt complexe. Elle faillit tomber, mais se rattrapa de justesse et fut soudain en sécurité, allongée sur le toit, à côté de Lucien, à l’abris des regards. Elle prit de profondes inspirations, son cœur s’étant emballé sur ce dernier saut. « Bon sang, c’était… Tu fais souvent ça ? » Questionna-t-elle en tournant la tête vers lui, ne pouvant empêcher un sourire amusé, quelque peu nerveux également, étiré ses lèvres. Puis les blessures de Lucien la rappelèrent à la réalité. Elle se redressa sur un coude pour le regarder. « C’était une bonne idée. Ils vont nous chercher un moment… » Son regard descendit sur la poitrine de Lucien qui se soulevait difficilement. « Il faudra que je regarde tes côtes… Et ta tête aussi. Tu n’as pas de vertiges ou de nausées ? » Elle tendit à nouveau la main, pour venir saisir son visage, mais s’arrêta avant de le toucher. Cela ne servait à rien de l’examiner ici, elle ne pourrait rien faire pour l’instant. Elle se redressa, essayant de voir où ils se situaient. Difficile de se repérer correctement avec cette vue. « Est-ce que ta librairie est loin ? Ou chez toi, je ne sais pas où tu habites… » Elle tourna à nouveau la tête vers lui, plongeant son regard dans le sien. « Et n’essaie même pas de m’en dissuader, je compte bien rester jusqu’à t’examiner et te soigner. Je suis médecin, tu te rappelles ? »

Helene suivit Lucien sur les toits, avec pour seul éclairage la lumière de la lune et les quelques rayons des lampadaires qui pouvaient les atteindre. Elle faisait de son mieux pour avancer et ne pas chuter, ne voulant pas rajouter du poids à Lucien, qui devait déjà gérer ses blessures. Petit à petit, les cris s’éloignaient petit à petit, levant la pression de la poursuite qu’ils avaient ressentis jusqu’ici. Helene s’arrêta et ferma les yeux, se concentrant pour voir si cela suffisait. Les voix s’atténuaient, mais elle put entendre qu’ils finissaient par abandonner la poursuite. Elle laissa échapper un soupir de soulagement. « Ils ont abandonné. » Affirma-t-elle, oubliant d’utiliser ses tournures habituelles détournées. « On devrait redescendre, on irait plus vite. Enfin, s’il existe un endroit pas trop complexe… Je n’ai pas ton habileté. » Bien qu’elle doutait que Lucien puisse lui montrer toutes ses capacités en l’état, mais il était trop à l’aise pour que ce soit un coup de chance.

Stormy Dream
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Tournesol
Stormy Dream
Lun 15 Aoû - 17:25
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Quelques côtes cassées et la respiration coupée ne viendraient pas à bout des manies de Lucien. Grimper sur les toits de Paris faisait partie de sa routine, et continuaient à l’équilibre de sa santé. Peu importait le danger, ou ce que pourraient en dire ses semblables : il se fichait bien de savoir qu’ils trouvaient ses escapades totalement enfantines et irresponsables.

Dans son état… que voulait insinuer par ‘son état’ ? C’était comme rentrer chez lui : même très alcoolisé, il finirait toujours par retrouver le chemin. Son corps avait mémorisé les moindres gestes, ses muscles reproduisaient les mouvements à l’infini. Grimper, pour le français, c’était presque comme respirer. Automatique, et vital.

Vital… le mot prenait tout son sens ce soir-là. Sans cette issue de secours, les deux fugitifs seraient à la merci des officiers.

Allongé sur le bord de la toiture, il attrapa fermement le poignet qu’elle lui tendait, puis, serrant ses muscles abdominaux pour se maintenir, la hissa à ses côtés. Non sans douleur, mais il préféra serrer les dents pour rester digne. Digne de quoi ? Aucune idée… Il attendit quelques instants qu’elle retrouve ses esprits, qu’elle s’habitue à l’altitude, et rompit le silence qu’il avait laissé après sa question. « Oh monter sur les toits pour fuir ces ordures ? Bien sûr, absolument tous les jours ! » Ironisa-t’il.

Il n’avait pas besoin d’acquiescer pour qu’elle comprenne que l’escalade urbaine était son terrain de jeu favori. Des années les avaient séparés, mais elle avait passé suffisamment de temps à l’écouter parler pour reconnaître ses sarcasmes. Il ne grimpait pas tous les jours pour fuir un danger, mais pour laisser son esprit prendre de la hauteur. Littéralement.

La main de la britannique se rapprocha de son visage pour s’en saisir. Bien que la colère se soit fortement estompée, et qu’il semblait être revenu à son état normal… Lucien n’eut aucun mouvement de recul. Pourtant, tout ce qui relevait du contact physique avait tendance à le hérisser. Son visage se ferma, et ses prunelles observèrent ses doigts s’arrêter à quelques centimètres de le toucher.

« Très belle tactique, Sherlock Holmes, mais je ne donne pas mon adresse à n’importe qui ! » La meilleure des défenses restait l’attaque, bien qu’il ne lui ait prêté aucune mauvaise intention dans le fait de le soigner. Si seulement elle pouvait comprendre qu’il n’en était pas à ses premières côtes cassées -nulle doute sur le diagnostic, la douleur ne trompait pas- et qu’il n’en mourrait pas ! « Je vais bien. Eloignons-nous du bord, ce serait dommage qu’ils nous aperçoivent après tout le mal qu’on s’est donné. » Proposa-t’il en se relevant tant bien que mal.

Ils cheminèrent quelques instants avant de trouver un endroit plus confortable, où ils s’installèrent en silence. Les cris des officiers allemands étaient encore trop proches pour qu’ils puissent s’imaginer sortis d’affaire. Ce qu’ils pouvaient être agaçants, à vouloir intimider même ceux qui n’en avaient rien à faire.

Les pensées du français furent de plus en plus nombreuses. Contemplant le ciel dégagé, il repensa aux textes qu’ils devrait traduire, et aux diverses techniques de camouflage qu’il devrait utiliser pour faire face à l’ennemi. Ennemi qui, il devait l’avouer, était bien plus présent qu’il ne l’aurait pensé. Bientôt, ils seraient déployés sur les toits, et il faudrait qu’il soit encore plus malin qu’eux. Oh, même si pour ça, il n’était pas très inquiet.

Les paroles d’Helene le ramenèrent à la réalité. Elle avait continué à surveiller les environs, heureusement. « Nous avons deux options. Une plus courte, pour laquelle tu devras me faire confiance. » Il montra d’un geste de la main l’étendue des toits haussmannien aux nombreuses cheminées. Si les différences de niveaux existaient, les bâtiments étaient suffisamment proches les uns des autres pour qu’ils puissent se déplacer sans danger -ou presque, le risque zéro n’existant pas. « Sinon, nous devons faire demi tour… c’est l’accès le plus proche pour redescendre. »

Le choix… Il ne sembla pas décidé à le lui laisser. Rebrousser chemin était risqué : ils pouvaient très bien leur avoir tendu un piège. Réapparaître dans une ruelle différente était une meilleure option. En tout cas, il en est était convaincu.

Il utilisa sa main gauche pour se relever, luttant pour rester sur ses pieds alors qu’il sentait son coeur battre dans ses tempes. Il n’avait pas voulu l’affoler en lui répondant qu’il avait des nausées… mais il prenait bien soin de prendre de longues inspirations pour le cacher. « Suis-moi. » dit-il, les dents si serrées qu’il se demanda si elle comprendrait son anglais.

La souplesse habituelle dont il faisait preuve en sautant d’un rebord à l’autre était quelque peu rouillée… Ce qui ne l’empêchait pas de se repérer, ni de proposer des chemins alternatifs à celle qui l’accompagnait. S’il l’homme n’était pas dans son meilleur jour, il devait avouer qu’elle avait du mérite dans la course qu’ils menaient, car elle était loin d’être habillée pour sauter d’immeuble en cheminée. Ils marquèrent quelques pauses, pour lui permettre de retrouver un peu de souffle, et de réfléchir à la prochaine étape. La dernière étape. La plus complexe, sans aucun doute.

Lucien se rapprocha du bord pour évaluer la distance. Habituellement, il prenait un toit intermédiaire et utilisait une vieille pierre qui dépassait d’un mur pour rejoindre le premier balcon d’un seul bond. Jusque là, son corps avait tenu… mais il y avait peu de chances qu’il parvienne à sauter et à se relever derrière. Il ne tenait pas particulièrement à aller chercher des secours pour faire descendre Helene ensuite.

Son regard s’attarda un instant sur la gouttière peinte de la couleur des pierres de l’immeuble, qui prenait sa source quelques centimètres sous leurs pieds -sous la première rangée de fenêtres. Cela faisait quelques années qu’il ne passait plus par là, de peur que son poids fasse décrocher la descente d’eau. Helene était bien plus légère que lui, la tâche serait plus aisée pour elle.

Sans la moindre explication, voulant notamment éviter les protestations, Lucien posa ses fesses au bord du vide, se retourna, et se laissa descendre par la force des bras jusqu’à trouver une prise sur le bord inférieur d’une fenêtre. Il pria pour que personne ne le surprenne…

C’était la partie la plus abrupte de la façade, celle recouverte de tuiles jusqu’aux chambres de bonne. Ils iraient par étape. L’homme s’accrocha à la gouttière, tendant son bras vers l’autre fugueuse. « Laisse-toi glisser le long de la gouttière pour me rejoindre. » Chuchota-t’il pour ne pas attirer l’attention. Le temps lui parut tellement long, ainsi accroché, le corps entier collé au pans de mur tiède. Des secondes lui paraissaient des minutes, jusqu’à ce qu’elle se retrouve à ses côtés, entre la gouttière et le creux de son bras.

Toujours sans lâcher la guide métallique, Lucien s’accroupit -en essayant de ne pas toucher sa camarade-, s’aida de sa main libre pour se laisser tomber sur la corniche moulée qui lui donnerait accès à la partie supérieure de la prochaine fenêtre. De nouveau accroupi, l’homme utilisa ses doigts, s’accrocha solidement au rebord de la fenêtre, puis se déplia -non sans mal- pour atteindre le premier balcon.

Avec un peu de chance, Gerogette aurait laissé la fenêtre entrouverte.

Le choc de son retour sur le terre ferme le terrassa. L’homme se retint contre le mur pour ne pas flancher, mais se re-concentra de plus belle. « Helene, c'est à toi ! » Il attendait quelques mètres plus bas pour l’accompagner dans la chute. Une petite lueur dans son cerveau se surpris à imaginer qu’elle n’aurait pas peur de se lancer, mais il préféra ne pas la brusquer.

C’était la première fois qu’il était accompagné dans cette activité. S’il se montrait plutôt serein, son esprit le suppliait de ne surtout pas partir en excès de confiance.

Il attendit qu’elle soit à portée de main pour se saisir fermement de sa taille, et, s’encrant dans le sol pour rester stable, il accompagna sa descente.

Elle était saine et sauve, mais tout n’était pas encore terminé.

Il resta quelques secondes agrippé au mur, la vision troublée par l’adrénaline, la douleur, ou un savant mélange des deux… Il s’autorisa une longue expiration de soulagement, retrouvant son regard pour la première fois depuis le début de la descente. Un regard qu’il ne sut interpréter alors qu’il se rendit compte de la proximité immédiate de leurs corps.

Peut-être aurait-elle envie de le tuer, après tout ça. Il ne lui en voudrait pas, c’était tout de même un poil ambitieux.

Il garda sa main le long de la façade qu’il longea d’un bout à l’autre pour atteindre la dernière fenêtre. Ils avaient beaucoup de chance, à cette heure avancée, toutes les lumières étaient éteintes. Il fallait simplement qu’ils restent discrets.

Lucien utilisa son autre main pour se soutenir sur le garde-corps métallique, puis s’arrêta devant la dernière baie vitrée. Toujours sans donner d’explications, Lucien entrouvrit la porte, ravi qu'elle soit entrouverte comme il l'avait imaginée, et pria pour que le grincement du bois ne les trahisse pas.

Il traversèrent la petit pièce qui ressemblait à un salon -quelques vieux fauteuils, une table et une bibliothèque. Un modeste salon, certes, mais dans un bel immeuble ! Il déverrouilla le loquet de l’intérieur, puis laissa passer Helene pour refermer la porte d'entrée avec ses clés. Les deux fugitifs redevenaient progressivement des êtres humains normaux, sortant d’un immeuble par l’escalier en colimaçon.

Une fois retournés dans la ruelle pavée, ils se dirigèrent vers la rue principale où se trouvait la librairie des Moreau. Ils s’y engouffrèrent et verrouillèrent la porte avant que Lucien ne se laisse lourdement tomber dans le fauteuil de l’entrée, une main sur ses côtes douloureuses. Quelle aventure...
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Sabrina
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Dim 11 Sep - 21:52
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Ses yeux restèrent quelques instants sur le plafond étoilé au-dessus d’eux, la lumière des étoiles venant briller faiblement. Un instant elle se demanda combien de temps cela faisait qu’elle n’avait pas prit un moment pour regarder les étoiles, puis elle revint à la réalité, tandis que son souffle se calmait petit à petit. Helene tourna la tête vers Lucien, inquiète de son état. Peut-être ne le connaissait-elle pas aussi bien qu’elle le pensait, mais elle se doutait qu’il était un homme fier, le genre à ne pas montrer sa douleur quand bien même elle le questionnait dessus. De toute façon, qu’il lui en parle ici ne changerait rien à leur situation, alors elle ne chercha pas plus loin. En tout cas, elle le connaissait assez pour reconnaitre l’ironie dans sa voix. Elle fit un petit sourire. « Je comprends mieux la forme olympique que tu sembles avoir malgré la poussière du libraire. » Lui rétorqua-t-elle sur un ton amusé, espérant que son calme permettrait de faire redescendre la pression.

Malgré une approche plus douce, Helene put sentir la tension dans ses épaules lorsqu’elle tendit la main. Cela provoqua en partie son arrêt. Elle se redressa, pliant une jambe et sentant les piqures dans son genou. Elle n’y fit même pas attention. « Moi qui pensais que ta meilleure cliente aurait droit à ce privilège… Tu as peur que je vienne te harceler jusque chez toi ? » Malgré un ton enjoué, ses yeux, qui cherchaient en direction des allemands, ne souriaient pas.

La Docteure hocha légèrement la tête et le suivit pour s’éloigner tant du bord que des Allemands, veillant toujours à plus ou moins les surveiller avec son esprit. Elle restait moins attentive que si elle avait été dans les rues, la majeure partie de son attention concentrée sur ses pieds et Lucien qui lui montrait la voie. Alors qu’ils s’immobilisaient en attendant, elle réfléchit à sa réunion du soir et sa rencontre avec Lucien. Elle ne put s’empêcher de lui jeter un regard, un instant soupçonneuse. Se pourrait-il que tout ceci soit un piège ? Après tout, cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas vu, il avait pu changer… Puis elle se souvint du regard qu’il avait lorsqu’ils s’étaient croisés dans cette impasse. Le genre de regard qu’on ne pouvait pas inventer. Elle espérait ne pas se tromper.

Helene lança un regard aux toits de Paris et la, sûrement, longue avancée qui les attendait et dangereuse, pour elle en tout cas. Ses yeux se fixèrent dans ceux de Lucien. « Il n’y a qu’une seule option valable de toute façon. » Lui rétorqua-t-elle, parfaitement consciente que redescendre, plus encore par là où ils avaient disparu, n’avait aucun sens. Pour autant, elle ne lui fit pas par de sa méfiance qui apparaissait envers lui. La confiance n’avait jamais été le point fort d’Helene et cette période de guerre, ainsi que cette rencontre, n’aidaient pas.

Elle se redressa, ne disant rien quant à la douleur qui traversait le corps de Lucien. Ils ne pouvaient pas rester là. Alors elle le suivit, suivant ses conseils et ses pas, faisant en sorte de ne pas commettre de folie et de se croire plus adroite que réellement. Certes, Helene était en forme et loin d’être la dernière pour des activités de ce type, mais elle ne relâchait pas son attention tandis qu’elle sautait sur un toit, agrippait des rebords, passer parfois très proche du vide. Elle continuait sans émettre le moindre commentaire ou plainte. Et si la situation n’était pas si dangereuse – être poursuivi par des allemands et de nuit – peut-être aurait-elle-même prit un grand plaisir à tout ceci. Mais, tout comme elle ne se laissait pas dépasser par le stress ou l’angoisse, elle ne laissait pas l’excitation et le plaisir guider son corps et ses pensées.

Helene observa chaque geste que fit Lucien lorsqu’il négocia une partie qui, pour ses yeux de novices, semblait plus complexe que les autres. Elle prit une inspiration, puis fit ce qu’il venait de dire. Elle prit juste un instant pour saisir la gouttière et fit basculer lentement son poids sur celle-ci, veillant à ce qu’elle supporte, puis elle descendit son long, rejoignant le libraire. Collé au pan de mur, le regard tourné vers le bas, elle remarqua à peine la présence si proche de Lucien. Au contraire, elle était concentrée sur ses doigts bien accrochés et garder ses pieds aussi solidement ancrés qui lui étaient permis. A nouveau, elle le suivit du regard et compris que la suite serait plus compliquée. Helene sentait ses bras et ses mains trembler sous la fatigue musculaire d’être accrochés et balader ainsi de toit en toit. A cela s’ajoutait la sueur, ainsi que, elle venait de le remarquer, une estafilade sur sa main qui saignait doucement. Pas assez pour lui faire craindre une coupure profonde, mais suffisante pour rendre sa main plus glissante.

Malgré cela, l’anglaise prit une inspiration, puis imita Lucien sans hésiter. Elle s’accrocha au rebord de la fenêtre et se laissa glisser en essayant de freiner au maximum sa descente. Au moment où elle crut que sa main allait lâcher prise, elle sentit d’autres mains saisir ses hanches et l’attirer doucement pour l’aider à se retrouver en sécurité sur la terre ferme. Helene prit un instant pour se remettre et ne remarqua leur proximité qu’au moment où leur regard se croisèrent. Sa jupe ainsi que sa chemise, avaient remonté durant sa descente. Elle aurait rougi, si son visage n’avait pas déjà été rougit par l’effort.

Sans savoir comment interpréter la réaction du français – ou la sienne – l’anglaise se recula, remettant à une place plus adaptée sa tenue sans s’attarder sur des détails sans importance, puis suivit Lucien. Elle sut immédiatement avec l’aisance avec laquelle Lucien traversait l’appartement qu’elle se trouvait chez lui. Sa curiosité l’emporta un instant malgré les émotions, mais elle ne s’attarda pas et sortit avec lui, le suivant à nouveau jusqu’à sa librairie. Malgré le semblant de sécurité, la Docteure ne se laissa pas souffler pour autant, habituée de toute façon à être sous pression. Elle vérifia que tous les rideaux étaient bien tirés pour ne pas laisser filtrer de lumière, puis elle alluma une lampe dont elle dissimula au maximum les rayons. Immédiatement, elle reprit son rôle de médecin. « Tu as de l’alcool ou quelque chose approchant ? Il faut que je désinfecte ta plaie. Et une aiguille avec du fil quelque part au cas où. Ce ne sera pas l’idéal, mais je pourrais me débrouiller… » La médecin partie dans l’arrière-boutique, se rappelant qu’il y avait de quoi faire chauffer du thé, peut-être il y aurait également ce qu’elle cherchait.

Avec quelques instructions, elle put trouver ce qu’elle cherchait. Loin d’être idéal, elle espérait ne pas à avoir à se servir de l’aiguille… Avant de revenir vers Lucien, elle s’était rapidement entouré la main d’une bande, pour ne pas que sa blessure vienne infectée celle de Lucien. Maintenant qu’elle était plus calme, elle sentait la douleur s’étendre dans ses doigts, heureusement ce n’était pas sa main maitresse. Elle sentait également avec plus de force le bleu sur son poignet, plus encore car il faisait remonter de douloureux souvenirs.

Helene resta debout à côté de lui, ramenant la lampe orientant les rayons vers la plaie. « Bien, ne bouge pas, je vais désinfecter et ensuite… Eh bien, nous verrons bien, mais les blessures à la tête ont la salle tendance à ne pas vouloir s’arrêter de saigner sans intervention. Et j’aimerai examiner tes côtes aussi. » Elle se doutait bien qu’il avait une ou plus de côtes fracturées ou bien cassées, elle ne pourrait pas faire grand-chose, mais repérer d’autres blessures sous-jacentes bien plus dangereuse. Helene se pencha vers l’avant faisant en sorte de capter le regard de Lucien. « Et j’aimerai que tu me réponses sincèrement cette fois, tu as des nausées ou des vertiges ? » Pour les vertiges, avec ce qu’ils avaient fait, elle se doutait que cela devait aller, mais pour les nausées, elle était moins sûr.

La britannique resta ainsi plus longtemps, espérant que son patient ne serait pas trop réfractaire. Elle se redressa finalement, elle glissa ses doigts dans les cheveux bruns pour dégager le visage de Lucien, et prit le coton imbibé d’alcool pour le poser doucement sur la plaie, essuyant le sang, dégageant la plaie avec douceur, mais précision. « Ils ne t’ont pas raté… » Sa main trembla un instant, se figea. Cette violence, ces blessures, cette façon qu’elle avait de prendre soin d’un homme… Elle pinça les lèvres, se détournant rapidement pour reprendre un coton. « J’avais vu juste, il te faudra quelques points… Ca t’évitera sûrement une cicatrice, quoique, certaines femmes aiment bien les hommes avec une cicatrices… Même si tu n’as pas besoin de ça pour avoir un beau visage. » Helene cherchait à faire de l’humour, pour détourner tant l’attention de Lucien sur sa douleur, que de la sienne propre. Enfin, une chose qu’elle pensait réellement, c’est que le libraire était bel homme.  

Helene chassa ses sombres pensées, prenant fils et aiguille, se tournant vers lui. « Puis, avec des points, ça te prendra moins de temps à cicatriser, mais je devrais venir te voir régulièrement pour voir si ça n’a pas lâcher. Ou alors tu trouves un autre médecin, je sais à quel point ma présence t’es insupportable. » Ah nouveau, elle finit avec une pointe d’humour, ce sourire cachant bien des choses douloureuses, lesquelles elle ne souhaitait pas penser.
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