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LE TEMPS D'UN RP

Parce que c'était lui, parce que c'était moi

June
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June
Sam 23 Avr - 12:46
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation

Parce que c'était lui, parce que c'était moi Paysage-5

Émilie-Romagne, 1985.

Deux jeunes étudiants se retrouvent voisins le temps d’un été.
Sur les plages de Ravenne, dans les collines au pied des Apennins, dans la chambre fraîche d’une vieille maison de pierres, peut-être, ils connaîtront cette rencontre qui changera leurs vies.

Contexte inspiré de Call me by your name et provenant de cette recherche
June
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June
Sam 23 Avr - 13:02

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt avec résignation.

issu de parents italiens immigrés au canada, qui travaillent dans la presse · là-bas, vit essentiellement dans la communauté italo-canadienne de toronto · a un grand frère, avec qui il ne s'entend pas, et une petite sœur qu'il adore · est très attaché à ses racines italiennes, les parents ont tenu à donner à leurs enfants des prénoms qui existent dans les deux langues · aime passer l'été en italie dans la maison de ses grands-parents maternels · rédige pour son doctorat une étude de la diversité morphologique du pêcher commun (prunus persica) · a fini par comprendre qu'il n'était pas attiré par les filles, mais enfouit profondément cet aspect de son identité · aime travailler, le dessin, se cultiver, sortir, danser, passer du temps avec sa famille, la glace à la fraise, et surtout que tout soit bien organisé
xavier serrano (c) cosmic light
C’était un bel été. Un été important, aussi – j’en avais conscience, mais j’étais bien loin de m’imaginer les raisons pour lesquelles il le serait finalement. Je n’imaginais pas qu’il y avait déjà sans doute, alors que juillet s’ouvrait dans le soleil doré de l’Émilie-Romagne, dans l’air doux des longues soirées sous les grands frênes du jardin, un parfum d’imprévu. Sans doute, alors que j’arrivais après un long voyage, défaisais ma valise et prenais possession de ma chambre, dans la grande maison familiale aux vieilles pierres, ou alors que j’installais dans la bibliothèque un bureau auquel je travaillerais tout l’été à ma thèse, sans doute existait-il déjà dans l’air, dans les dispositions invisibles de l’existence, l’indice d’un basculement – ou en tout cas les conditions réunies, à mon insu, pour qu’il se produise.

J’étais pour l’heure le plus insouciant et le plus sérieux des hommes. Quelques semaines m’avaient suffi pour établir, comme je savais si bien le faire, la plus minutieuse des routines. À l’heure la plus matinale, j’étais à la fenêtre de ma chambre, appréciant la tiédeur du jour qui commençait ; je m’absorbais dans ce paysage dont je ne me lassais pas, je regardais la façade de la grande villa voisine aux volets clos, percevais la légère brise qui agitait les arbres. Je descendais ensuite et je déjeunais à la cuisine, qui commençait généralement d’être ensoleillée, souvent en compagnie de ma nonna, puis je lisais dans le silence chaleureux de notre complicité.

Venait ensuite le temps du travail. Je le séparais toujours en deux : la matinée dans la bibliothèque, à la grosse machine à écrire, trop imposante pour être déplacée ; l’après-midi au jardin, à côté du bassin où le fil de mes pensées se confondait au bruit de l’eau qui s’y écoulait, où j’emportais mes petites flores des climats méditerranéens, du papier pour écrire et sur lequel il m’arrivait parfois de dessiner. C’étaient toujours des dessins botaniques, toujours d’infinies déclinaisons de Prunus persica, le pêcher commun dont la diversité morphologique faisait l’objet de mes travaux, et parfois d’autres Rosaceae. Je commençais, comme les herbiers, à en posséder une impressionnante collection. Il n’était pas nécessaire pour mes travaux qu’il y en eût autant, cependant j’avais toujours aimé la minutie du dessin scientifique, qui était devenu pour moi un loisir solitaire.

Le soir était généralement le moment où je m’autorisais à être surpris, parfois par une sortie en ville avec des connaissances du voisinage, quand l’un des jeunes que j’y côtoyais d’un été à l’autre passait me chercher ; parfois par une plus longue excursion, pour rendre visite à d’autres membres de la famille Rossi – la famille du côté de ma mère, qui avait toujours vécu dans la région.

Deux fois par semaine, en milieu d’après-midi, je prenais la vieille Fiat 850 rouge et je roulais jusqu’à Ravenne, où je faisais quelques courses et où j’aimais passer du temps sur la plage, parfois accompagné de qui était de passage à la maison, la plupart du temps seul.

C’était ainsi, croyais-je, qu’allait passer tout l’été, et je m’en réjouissais sans effusion apparente, appréciant pourtant profondément chaque moment que l’Italie – que j’avais toujours préférée au Canada – avait à m’offrir.

*

Cependant, un matin que j’ouvrais la fenêtre de ma chambre, je remarquai tout de suite que quelque chose était différent. Les volets de la villa d’en face avaient été rabattus sur la façade, et je repérai une voiture stationnée devant le mur du jardin. Il allait visiblement falloir composer avec un voisinage inattendu. C’est exactement ce à quoi j’étais en train de penser quand mon regard croisa celui d’une personne qui passait derrière l’une des fenêtres de l’étage. Un adolescent, me sembla-t-il. Je me détournai aussitôt et me retirai à l’intérieur, ne souhaitant surtout pas passer pour quelqu’un de curieux ou d’indiscret.

Les jours qui suivirent me confirmèrent que nous aurions bien des voisins jusqu’à la fin de l’été. Mon grand-père avait eu l’occasion de croiser dehors la femme qui avait élu domicile dans la villa d’à côté, visiblement seule avec son mari et son fils. Si par hasard j’avais raté l’information, je n’aurais pas manqué de m’en rendre compte rapidement car, alors même qu’ils venaient d’arriver, il n’était pas rare d’entendre les éclats de disputes violentes, le bruit de quelque porte claquée, ou de quelque fenêtre précipitamment refermée. Je regrettai le calme dont il m’avait semblé pouvoir bénéficier, et m’efforçai de ne pas me laisser déranger, mais je devais désormais composer avec une agitation nouvelle, ainsi que des jeux de regards qui se croisaient sans se l’avouer. Quand je rentrais de courses ou d’une promenade dans les coteaux environnants, ou même quand je travaillais au jardin, j’apercevais à tout moment le couple d’étrangers – d’Anglais, m’avait-il semblé – et, plus fréquemment, leur fils, qui devait finalement avoir dans les dix-huit ans, et qui avait tout de suite pris pour habitude de sortir dans les alentours.

*

Une semaine après l’arrivée de ces voisins inattendus, je pris la vieille Fiat pour me rendre à Ravenne, comme à mon habitude. Je jetai à l’arrière quelques affaires pour le bain, ainsi que mes lectures du moment – une étude sur les espèces fruitières de l’arrière-pays ravennate, et quelques recueils de poésie italienne déjà bien usés.

Il y avait trois quarts d’heure de route à travers des paysages baignés de soleil, que je faisais toujours toutes fenêtres ouvertes, au son de la radio qui diffusait les musiques du moment. Invariablement, je songeais comme j’aimais le climat de l’Émilie-Romagne, en particulier celui du piémont des Apennins où mes grands-parents habitaient, et comme le froid et l’humidité de l’Ontario m’étaient étrangers par comparaison. Alors même que j’avais vu le jour sur le sol canadien, je sentais mes racines profondément ancrées ici, où je croyais pouvoir être moi-même.

J’arrivai sur la côte aux alentours de seize heures, sous la pleine chaleur de l’été. Le ciel était bleu sans un nuage. C’était l’heure à laquelle le soleil s’apprête à descendre mais voudrait s’attarder encore. Je fermai les fenêtres de la voiture, pris mes affaires à l’arrière et claquai la portière. Puis je me dirigeai vers la plage et je passai d’abord, comme à chaque fois, chez le glacier, où je pris un cornet à la fraise avant d’aller m’asseoir sur le sable. Je m’appliquai à le déguster en regardant la mer. Je n’avais pas encore retiré mes chaussures, ni sorti un livre de mon sac, ni tout à fait décidé d’aller me baigner, mais toutes ces potentialités qui m’attendaient me procuraient un grand bonheur. Tout était bien. Le roulis des vagues, les cris d’enfants joyeux, les rumeurs de conversations lointaines. Tout était à sa place. Mes travaux progressaient exactement comme je le voulais, j’avais rendez-vous pour sortir avec les amis du coin le lendemain soir, j’allais rentrer tout à l’heure pour le dîner et passer une soirée tranquille au jardin. J’avais cet agréable sentiment de maîtrise, que les choses allaient comme je le voulais. Je recueillis consciencieusement le goût de la fraise glacée sur le bout de ma langue. Oui, tout était exactement à sa place. Autrement dit, tout était prêt à voler en éclats.

Beloved
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Beloved
Sam 23 Avr - 18:27

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Nick Robinson

"Alors je me disais qu'on pourrait aller passer la journée tous les trois à Bologne demain. On pourrait se lever de bonne heure pour faire la route."

Elle feuilletait son guide d'une main, sirotant son café de l'autre. Elle souriait comme une gamine, surexcitée à l'idée d'aller passer la journée en ville. Elle me listait tous les lieux qu'elle voulait visiter, les monuments historiques, les musées. Elle tentait de prendre un accent italien pour parler nous faisant rire tous les deux. Elle était absolument nulle pour parler italien mais sa bonne humeur était contagieuse. Elle l'était pour moi en tout cas.

- Encore des musées! Tu n'as fait que ça depuis qu'on est arrivé ici. Déjà chez nous tu passes ton temps dans les musées et ici tu recommences!

"Excuse moi d'être passionnée par ce que je fais et qu'il se trouve que comme par hasard on est dans un des pays qui regorge de musées en tout genre. Et moi au moins je profite des vacances et de notre fils au lieu de passer mes journées à travailler!!"

J'avais profité de ce moment là pour m'échapper et fuir la dispute qui redémarrait entre eux. La énième depuis qu'on était arrivé ici. Si on devait être juste, il aurait plutôt fallu dire que depuis notre arrivée ils avaient passé davantage de temps à se disputer que ma mère et moi à visiter les musées.

Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment on avait pu en arriver là, à se retrouver ici en vacances dans cette villa.

Tout avait commencé par un matin pluvieux d'avril alors qu'avec ma mère nous étions dans le salon entrain de finaliser mon dossier d'inscription pour la fac. On discutait avec animation. On se voyait déjà aller à Paris dés que possible pour me chercher un appartement. On allait en profiter pour refaire le tour des musées qu'on appréciait tant. On était lancé dans nos projets quand mon père était entré. La dispute avait rapidement éclaté entre lui et ma mère. Je ne savais même pas de quoi c'était parti au départ. Une remarque qu'il avait lancé, ou peut être ma mère, je ne savais plus trop. Mais ça avait éclaté et ça avait duré des heures. J'étais resté à les écouter depuis la pièce d'à côté. Il avait fini par lui reprocher de faire des projets avec moi sans tenir compte de lui. Elle avait rétorqué qu'il n'était jamais là et que c'était compliqué de faire des projets avec un fantôme.

Quelques jours plus tard, il était venu nous voir avec la réservation pour cette villa en Italie. Pourquoi l'Italie alors qu'il n'en avait rien à foutre des musées, de l'architecture, de l'art en général? Si c'était une façon de se rapprocher de nous, de faire un effort pour s'intéresser à ce qu'il nous passionnait, pourquoi ne faisait il pas l'effort de venir?

Au final nous étions là pour deux longs mois...

Cela faisait à peine une semaine que nous étions arrivés et la villa résonnait déjà des cris de leur dispute. Nous n'avions pas fait le quart de tous ce que nous avions rêvé de faire avec ma mère. Je passais l'essentiel de mes journées seul, à trainer dans le jardin ou dans la campagne alentour, tuant le temps comme je pouvais. Géniales les vacances...

Alors ce jour là j'avais décidé de fuir. Je les avais laissé à leur dispute, quittant la villa. J'avais pris le vélo que j'avais trouvé dans la remise. J'avais fourré dans mon sac mon cahier de croquis, mon walkman et un peu d'argent. Le périple fut long, d'abord du vélo puis un peu de bus et finalement une autre balade en vélo, mais j'avais fini par rejoindre la plage. Même pour l'emplacement de la ville il n'aurait pas pu faire pire. Ce n'était pas le coin d'Italie qui intéressait le plus ma mère. On rêvait de Rome, de Naples, de Pompéi tous les deux. On s'était consolé en voyant les villes proches qu'on pouvait visiter mais la villa était tellement loin de toi, perdue en pleine campagne. Ces deux mois allaient vraiment être long.

J'arrivais à la place, mon walkman sur les oreilles, chantonnant doucement. Je tentais d'oublier la merde qui m'attendait à la maison, les deux mois d'enfer que je m'apprêtais à passer. Ce serait le dernier été que je serais obligé de passer avec mes parents de toute façon. Dés la rentrée je serais un étudiant. Je ne rentrerais chez mes parents que pour les fêtes et le reste du temps je vivrais ma vie. Et encore quand je disais mes parents... je verrais ma mère surtout et mon père redeviendrait l'étranger qu'il avait toujours été toute ma vie. Il oublierait bien vite ce moment de folie passagère qui l'avait conduit à venir ici avec nous.

J'allais m'installer dans un coin de la plage quand je le vis. Ce n'était pas la première fois que mon regard croisait le sien, le voisin d'à côté. Je l'avais déjà remarqué plusieurs fois. Je savais qu'il m'avait déjà vu, difficile de nous oublier en même temps. Mais c'était la première fois que je le croisais dans un endroit neutre, que j'avais la possibilité de lui parler et pas de seulement le dévisager du regard. C'était l'occasion parfaite. Je devais me lancer, lui parler, faire quelque chose merde.

- Salut... euh... je suis Morgan, le voisin d'à côté. Tu sais ceux qui ne font que gueuler toute la journée...

Je lui fis un petit sourire gêné pour ponctuer ma remarque. Oui c'était bien, que je lui rappelle qu'on était la famille de tarés qui passaient leur temps à se hurler dessus, c'était l'idée du siècle ça si je voulais l'impressionner. Non! Pas l'impressionner juste... sympathisé ouais. Passer pour un gars normal qui avait juste envie de se faire des connaissances pendant ces vacances. Voilà, c'était tout.

- Eeeet je me rends compte que tu ne parles peut être pas anglais et que tu ne dois sûrement rien comprendre à ce que je raconte.

Et le sourire gêné le retour. Je me rendais certainement parfaitement ridicule à parler comme ça tout seul en anglais à un mec qui ne comprenait rien de ce que je racontais.

- Je vais te laisser. Scusi...

Je soupirais avant d'aller m'installer un peu plus loin. Je me posais dans le sable, retirant mon tee shirt pour rester en short de bain. Je reposais mon walkman sur mes oreilles avant de sortir mon cahier de croquis.

June
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Sam 23 Avr - 20:07

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt avec résignation.

issu de parents italiens immigrés au canada, qui travaillent dans la presse · là-bas, vit essentiellement dans la communauté italo-canadienne de toronto · a un grand frère, avec qui il ne s'entend pas, et une petite sœur qu'il adore · est très attaché à ses racines italiennes, les parents ont tenu à donner à leurs enfants des prénoms qui existent dans les deux langues · aime passer l'été en italie dans la maison de ses grands-parents maternels · rédige pour son doctorat une étude de la diversité morphologique du pêcher commun (prunus persica) · a fini par comprendre qu'il n'était pas attiré par les filles, mais enfouit profondément cet aspect de son identité · aime travailler, le dessin, se cultiver, sortir, danser, passer du temps avec sa famille, la glace à la fraise, et surtout que tout soit bien organisé
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Vint un moment où mon regard dériva, attiré par une présence plus proche que les autres, quittant la mer pour se poser sur une silhouette qui progressait non loin de moi sur la plage. Le garçon se retourna, cherchant probablement le meilleur endroit pour s’asseoir. Ses yeux tombèrent droit dans les miens, et je le reconnus aussitôt, pour l’avoir déjà croisé à plusieurs reprises depuis son arrivée. Le mystère de la vie avait voulu que nous nous rencontrions ici, sur l’une des plages de la grande Ravenne, où il y avait si peu de chances pour que cela se produise – et en même temps, était-ce tout à fait une coïncidence ?

Loin de se détourner, le jeune brun se dirigea vers moi, souhaitant visiblement engager la conversation que nous n’avions jamais eue qu’en silence. Comme je m’y attendais, il s’adressa à moi en anglais – comme il ne s’y attendait pas, je compris tout ce qu’il me dit, bien que cette langue sonnât étrangement sur cette plage italienne. Il se présenta à moi, me dit qu’il s’appelait Morgan, et n’y alla pas par quatre chemins pour évoquer ce qu’il savait probablement que j’avais déjà compris. Il fit un sourire gêné, que je trouvai doux et engageant ; cependant j’étais déstabilisé, à la fois par sa présence inattendue et par le fait qu’il aborde ce dont j’aurais eu peur de parler avec maladresse. Comme souvent dans ces cas-là, je me contentai de rester figé sans rien dire, essayant de formuler quelque chose dans ma tête, découvrant mon anglais oral un peu rouillé, car si je rédigeais mes travaux en anglais, ici, je ne parlais qu’italien.

Le temps de chercher mes mots, il avait déjà enchaîné et, avant que j’aie pu lui répondre, il avait pris congé de moi, d’un mot d’italien prononcé avec un accent anglais adorable, qui me fit sourire. La situation aurait pu avoir quelque chose d’embarrassant, mais elle avait finalement quelque chose d’agréable au contraire. J’étais content de l’avoir croisé, il avait l’air plutôt sympa, et aussi très seul. Je le regardai s’éloigner, s’asseoir plus loin dans le sable, retirer son t-shirt. Je me rendis compte que j’avais complètement oublié ma glace, en train de fondre au soleil. Je léchai mes doigts en me levant et en ramassant mon sac, me décidant à aller lui parler, puisqu’il avait fait le premier pas.

Je m’approchai alors, le sable rentrait dans mes tennis que je n’avais toujours pas retirées, et reportai mon attention sur le jeune Anglais, qui avait sorti son walkman. Je fis en sorte d’arriver devant lui, pour ne pas le surprendre, et je fis un signe de la main pour l’inviter à retirer son casque. « Je parle anglais », dis-je d’abord simplement, espérant ne pas le gêner. J’avais toujours mon sac sur l’épaule, car j’ignorais encore si nous allions engager une conversation qui justifierait que je m’installe à côté de lui, et je ne souhaitais pas lui imposer ma présence. « En fait c’est presque ma langue maternelle, je suis de Toronto. Mais je reconnais que je n’ai pas l’habitude de la parler ici », ajoutai-je. « Piacere, Morgan, content de te rencontrer. Je m’appelle Simon. » Même si ici, personne ne m’appelait tout à fait comme ça. Ici, j’étais Simone. Je ne serais Simon que pour lui. « Puisqu’on est voisins alors, ça va si je me joins à toi ? » lui demandai-je, ne sachant pas trop si c’était une raison convaincante ; et alors qu’il acquiesçait, je me décidai à m’asseoir, essayant de jauger quelle était la bonne distance, ni trop près ni trop loin. Et me rendant compte, une fois installé, que j’étais finalement plutôt proche de lui.

Comme ma crème glacée continuait de fondre, je me décidai à la finir rapidement, tout en discutant, sans plus vraiment faire attention au parfum de fraise. Mon regard se posa sur le cahier de croquis qu’il tenait ouvert entre les mains. Je l’avais visiblement interrompu. Comme je me voyais mal lui reparler tout de suite de son contexte familial, et que pas mal des questions qui me venaient en tête me semblaient liées à ça de près ou de loin, je désignai le cahier avec un intérêt sincère ainsi que, sans doute, une pointe de surprise et peut-être même d’admiration. « Tu allais dessiner ? »

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Beloved
Dim 24 Avr - 11:22

Morgan Hall
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- I was made for loving you baby, you were for loving me. And i can't get enough of you baby. Can you get enough of me?

J'avais remis mon walkman sur les oreilles, fredonnant doucement la musique pour passer pour tenter de changer mes idées. Je m'étais ridiculisé comme ce n'était pas permis. Ce type était un italien pur souche ça se voyait et moi je venais l'air de rien lui parler dans une langue dont il ne devait pas comprendre un traitre mot. Il avait du me prendre pour un taré.

J'étais entrain de chercher une page vierge dans mon cahier quand je l'avais vu venir vers moi et me faire signe de retirer mon casque. Je le baissais, mettant la musique en pause et me redressant l'air perdu.

Puis ce fut la douche froide, le retour de la honte à la vitesse grand V. Il parlait anglais... c'était encore pire que ce que je pensais. Il avait parfaitement compris ce que je racontais, mon discours absolument ridicule, la remarque sur mes parents... Je voulais mourir, disparaitre loin. Il allait se moquer de moi j'en étais certain. Je continuais de le fixer, ne sachant pas ce qui allait me tomber dessus pour la suite quand il continua de parler. A ma plus grande surprise, il se présenta, engageant la conversation de façon beaucoup plus convaincante que moi. Moi de toute façon je continuais de le regarder d'un air médusé. Je m'étais contenté de hocher la tête quand il avait demandé à s'asseoir à côté de moi. J'avais fait un peu de place pour lui, rangeant rapidement le cahier que j'avais à peine commencé à feuilleter et sur lequel il m'interrogeait.

- Ouais... non... pas grand chose d'important.

Je ne bossais pas vraiment sur un projet en ce moment. J'avais rendu mon dossier complet pour l'entrée à la fac des mois plus tôt et il avait été accepté. Je ne dessinais plus que pour le plaisir, pour passer le temps même en ce moment. Mes journées étaient plutôt longues et monotones ces derniers temps.

- Toronto... tu es vacances alors toi aussi...

Mais j'étais vraiment la perspicacité incarnée... J'étais vraiment nul pour faire la conversation. En temps normal je ne l'étais pas pourtant. Mes amis avaient même du mal à m'arrêter en général quand je partais sur un sujet qui me passionnait. Mais avec ce mec, ce n'était pas pareil. Il y avait quelque chose chez lui qui m'intimidait, qui me faisait perdre tous mes moyens et tout oublier.

- Tu es venu rendre visite à de la famille ou quelque chose comme ça?

C'était l'explication la plus logique. Il m'avait dit qu'il venait ici assez régulièrement et qu'il avait de toute évidence plus l'habitude de parler italien qu'anglais quand il était ici. Je n'étais pas si éloigné que ça de ma première impression quand je l'avais vu. Il était italien, le cliché du beau gosse italien et il m'impressionnait tellement...


June
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June
Dim 24 Avr - 13:03

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt avec résignation.

issu de parents italiens immigrés au canada, qui travaillent dans la presse · là-bas, vit essentiellement dans la communauté italo-canadienne de toronto · a un grand frère, avec qui il ne s'entend pas, et une petite sœur qu'il adore · est très attaché à ses racines italiennes, les parents ont tenu à donner à leurs enfants des prénoms qui existent dans les deux langues · aime passer l'été en italie dans la maison de ses grands-parents maternels · rédige pour son doctorat une étude de la diversité morphologique du pêcher commun (prunus persica) · a fini par comprendre qu'il n'était pas attiré par les filles, mais enfouit profondément cet aspect de son identité · aime travailler, le dessin, se cultiver, sortir, danser, passer du temps avec sa famille, la glace à la fraise, et surtout que tout soit bien organisé
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Visiblement il n’avait pas envie de parler de dessin, car il écourta notre échange. J’aurais été ravi d’avoir une conversation à ce sujet avec lui mais, plutôt loin du compte, j’imaginai que ça ne l’intéressait pas plus que ça de me montrer ses dessins, et que c’était là la raison pour laquelle il avait rangé précipitamment son cahier. Je ne me vexai pas ; après tout, si je n’avais aucun mal à soumettre mes planches botaniques au jugement d’autrui, je pouvais comprendre que le dessin d’art était plus privé. Je le regardai ranger le cahier dans son sac, voyant y disparaître comme une petite part de son intimité, que j’espérai avoir peut-être l’occasion de connaître plus tard. Le dessin n’était pas quelque chose que je partageais avec qui que ce soit dans le coin.

Morgan changea de sujet et vint sur un terrain plus neutre, me posant une parfaite question de circonstance. Je finis mon cornet de glace, tourné vers le large, avant de lui répondre, acquiesçant. « Oui, mes parents sont partis au Canada quand ils étaient jeunes, mais ma famille du côté de ma mère est toujours dans la région, alors j’essaye de venir le plus souvent possible. Je loge chez mes grands-parents. » Je tournai la tête vers lui et le regardai un peu mieux. Je me rendis compte que je ne l’avais pas vraiment fait jusqu’ici, je n’avais pas vraiment pris la peine de prendre connaissance de son visage. Je tâchai de le faire, mémorisant ses traits, la couleur de ses yeux. Sans trop savoir pourquoi, j’avais envie de m’y attarder, mais Morgan me semblait légèrement mal à l’aise, sans que je comprenne pour quelle raison. J’espérai qu’il ne m’avait pas accueilli auprès de lui par simple politesse. Je reportai mon attention sur la mer avant de poursuivre. « J’y suis pour tout l’été au moins, peut-être même jusqu’en septembre. En fait » dis-je, et je m’attelai à défaire enfin mes lacets, « je travaille sur un projet de thèse pour l’université, et je profite de l’été pour commencer la rédaction. » Je déposai mes tennis sur le côté et me reportai vers l’arrière, prenant appui sur mes mains, étendant les jambes devant moi. Je glissai mes pieds dans le sable chaud, profitant de ce contact que j’aimais tant.

Puis je le regardai de nouveau. « Et toi, est-ce que tu es là pour longtemps ? » Je me félicitai d’avoir choisi cette question, parmi toutes les possibilités qu’offre une première conversation entre deux personnes qui seront probablement amenées à se revoir. C’était relativement neutre. Ça le laissait libre de me dire ce qu’il voulait, supposai-je. Tandis qu’il me répondait, j’identifiai les raisons pour lesquelles je n’étais pas pressé de détacher mon regard de lui. Il y avait d’abord le fait qu’il avait un visage agréable, des traits doux. Et puis, aussi, une sensation de proximité qui tenait au fait que sa présence ici, bien qu’inattendue, amenait soudainement sur cette plage l’image de l’arrière-pays, des coteaux baignés de soleil autour de la maison, le calme de la campagne où je l’avais vu pour la première fois. C’était une image que j’aimais entre toutes.


Beloved
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Beloved
Dim 24 Avr - 14:20

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Nick Robinson

Je l'écoutais parler, le regard perdu sur les vagues devant moi. Il y avait quelques personnes, pas au point que la plage soit bondée. Des familles, avec la mère se prélassant tandis que les enfants s'amusaient à construire des châteaux de sable. Des jeunes, s'amusant à courir dans les vagues. Un couple me faisant rapidement détourné le regard alors qu'ils étaient entrain de s'embrasser comme si demain devait voir la fin de leur idylle. Je les regardais sans les voir, mon regard dérivant plus loin se perdant dans les flots que j'avais voulu dessiner avant qu'il n'arrive. Je regardais ce décor pour éviter de le détailler du regard. Pourtant je ne ratais rien du spectacle qu'il m'offrait, la pose lascive qu'il avait pris le corps légèrement tendu alors que ses mains prenaient appui derrière lui. J'aurais aimé rester juste comme ça avec lui, le regardant prendre le soleil ainsi pendant que j'aurais immortaliser cet instant dans mon cahier. Mais je me retenais... je faisais preuve de retenue, contemplant sagement l'horizon et l'écoutant me raconter sa vie.

Je l'avais deviné plus âgé que moi et il me le confirmait en me parlant de sa thèse. Il en était à la fin de ses études quand moi je débutais à peine les miennes. Ca nous faisait combien d'années d'écart? Cinq? Non plus si il préparait sa thèse. Plutôt sept, voir huit. Un véritable gouffre entre lui et moi. Je ne devais être qu'un gamin à ses yeux.

Pourtant il restait là et je sentais son regard dériver sur moi alors qu'il m'interrogeait. Je n'osais toujours pas le regarder, encore plus gêné désormais que je sentais qu'il me détaillait avec attention. J'avais fini par jouer du bout des doigts dans le sable, lui tournant presque le dos pour ne pas avoir à croiser son regard qui me mettait terriblement mal à l'aise. Je n'étais pas le mec sur qui on se retournait. J'étais le bon copain, celui qui était là pour les autres. J'étais celui qui écoutait, qui conseillait, qui faisait rire aussi mais je n'étais pas le mec qu'on regardait. Et le plus souvent j'étais le mec perdu dans ses dessins, à croquer le monde qui l'entourait. Celui qui regardait et pas celui qu'on regardait.

- On est là pour tout l'été. Je rentrerais juste quelques jours à Londres avant de partir à la fac.

Juste le temps de faire mes valises avant de prendre définitivement possession de mon petit studio d'étudiant à Paris. Et là ce serait le début de la liberté, la vraie.

- Tu écris une thèse sur quoi?

Je m'étais enfin décidé à me retourner vers lui en posant ma question. Grossière erreur... il était toujours dans la même position. Il me fixait toujours et ce regard avait le don de remuer des choses auxquels je ne comprenais rien. Je savais que cette image, cet instant où il était là étendu sur la plage, allait me hanter pendant des jours.


June
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June
Dim 24 Avr - 15:04

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt avec résignation.

issu de parents italiens immigrés au canada, qui travaillent dans la presse · là-bas, vit essentiellement dans la communauté italo-canadienne de toronto · a un grand frère, avec qui il ne s'entend pas, et une petite sœur qu'il adore · est très attaché à ses racines italiennes, les parents ont tenu à donner à leurs enfants des prénoms qui existent dans les deux langues · aime passer l'été en italie dans la maison de ses grands-parents maternels · rédige pour son doctorat une étude de la diversité morphologique du pêcher commun (prunus persica) · a fini par comprendre qu'il n'était pas attiré par les filles, mais enfouit profondément cet aspect de son identité · aime travailler, le dessin, se cultiver, sortir, danser, passer du temps avec sa famille, la glace à la fraise, et surtout que tout soit bien organisé
xavier serrano (c) cosmic light
Quelque chose en moi se réjouit lorsqu’il me dit qu’il était là pour tout l’été aussi, alors même que la présence de cette famille dans la maison voisine n’était pas gage de la sérénité dont j’avais rêvé pour me consacrer à mes travaux de thèse. J’étais bien loin de me douter pour quelle raison ces derniers seraient retardés, réellement. Il me parla de Londres, confirmant ce que j’avais deviné au sujet de sa nationalité. Puis il me posa une question au sujet de ma thèse, se tournant vers moi alors qu’il avait semblé préférer, jusqu’ici, contempler la mer. J’en profitai pour demeurer un instant dans son regard, discernant une légère pointe de vert, révélée par la lumière de l’été, dans ses yeux châtains. J’étais enthousiaste, disponible. Il y avait dans notre conversation mille chemins possibles, et j’avais tous envie de les explorer.

« C’est une thèse de botanique sur le pêcher. » Je souris comme pour une concession : ça ne devait pas avoir l’air de grand-chose pour qui ne connaissait pas ce domaine. À vrai dire, je n’avais pas eu l’occasion de tester ça avec d’autres personnes ici, ce n’était pas un truc dont on parlait quand on sortait danser. « En fait, je fais l’inventaire des différentes variétés, j’étudie leur adaptation aux conditions climatiques et l’histoire de leurs modes de culture. J’essaye de voir quels cultivars seraient les plus adaptés à l’Ontario. » Je lui passai les détails techniques, même si l’étudiant sérieux en moi aimait bien employer les termes consacrés. « Je dois les décrire aussi, assez précisément. Et pour ça, je les dessine », ajoutai-je, comme pour qu’il comprenne la raison, bienveillante, pour laquelle je m’étais intéressé à son cahier.

Insensiblement, je me tournai un peu plus vers lui. J’aimais toujours ces moments où la conversation prenait, commençait de s’animer vraiment. « Et toi, qu’est-ce que tu étudies ? » demandai-je, m’installant dans le rôle de celui qui retourne les questions. Je ne songeai pas que lorsqu’il parlait de partir à la fac, il parlait d’y entrer, d’y aller pour la première fois. Il était plus jeune que moi, sans doute nettement plus jeune, même ; mais, étonnamment, ce n’était pas quelque chose qui me frappait. Il y avait toujours cette sensation de proximité. Et, en même temps, la conversation se maintenait sur un fil, dans un équilibre que nous trouvions peu à peu entre les questions que nous nous posions et les informations que nous nous délivrions. Chacun revenait vers l’autre, comme pour progresser équitablement.


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Dim 24 Avr - 16:36

Morgan Hall
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Nick Robinson

Une thèse de botanique sur le pêcher... j'aurais pu croire facilement à une blague tellement le sujet de sa thèse sortait de l'ordinaire, ou plutôt de mon ordinaire. A la maison quand on parlait études, thèse et tout le reste, on finissait toujours par parler d'art. Soit on discutait de grands écrivains, d'oeuvres qui avaient traversés des générations. Soit on parlait peinture, sculpture, architecture... c'était plus souvent de peinture dont on venait à parler tous les deux. Le jour où j'écrirais une thèse je savais qu'elle parlerait de peinture et pas de pêcher. Mais il parlait avec un tel sérieux de sa thèse. Je reconnaissais un sentiment bien connu, celui du passionné essayant de parler de sa passion, se retenant pour ne pas se perdre dans des heures de discussion. Je percevais la retenue de celui qui essayait de ne pas perdre son auditoire en se perdant dans des détails trop techniques.

Je lui souris légèrement en lui montrant mon carnet pour répondre à sa question.

- L'art... l'histoire de l'art, le dessin, la peinture... je vais aux Beaux Arts à Paris à la rentrée.

La partie histoire de l'art il y avait de grandes chances pour que je m'ennuie. J'étudiais ça aux côtés de ma mère depuis que j'avais huit ans. Je me glissais en douce dans son amphi pour écouter les cours de ses étudiants. Avec les années j'avais fini par poser des questions, plus pointues que celles de ses élèves. C'était pour ça aussi que je ne restais pas en Angleterre pour étudier. J'avais besoin d'apprendre plus que ce qu'on pouvait m'offrir là bas. Paris était la ville idéale pour moi pour progresser et surtout pour m'améliorer en peinture. J'étais perfectionniste, un peu trop même. Je voulais toujours faire mieux. Je ne comptais plus le nombre de dessins que j'avais déchiré, peu satisfait du résultat.

Je me levais, chassant d'un geste de la main les grains de sable qui s'étaient collés à mes fesses.

- Je vais aller me baigner, tu viens avec moi? Je crois que ça fait une semaine que je suis là et je n'ai pas encore mis un orteil dans l'eau.

Ce n'était pas le loisir préféré de ma mère, que d'aller faire la baignade. Elle aimait m'attirer dans les musées, visiter des monuments, mais lézarder au soleil ce n'était pas son truc et mon père... n'en parlons pas. Je n'avais passé que peu de temps avec elle avant d'aller me balader autour de la maison ou dans le jardin, profitant du soleil et de la vue. Mais je m'étais enfin décidé à aller à la plage et il était temps que j'en profite pour réellement me baigner plutôt que de continuer de dessiner sur le sable.

J'allais me faire engueuler le soir venu, j'en étais certain. J'étais parti sans leur en parler, fuguant presque. Quand ils auraient fini leur dispute ils se retourneraient et se rendraient compte que j'avais disparu. Vu le temps qu'il m'avait fallu pour arriver ici il me faudrait un moment pour en revenir.

Mais pour le moment je m'en foutais. J'étais parti dans l'eau en riant avant de pousser un cri en entrant dans l'eau.

- Putain elle est froide!!!



June
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Dim 24 Avr - 18:27

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt avec résignation.

issu de parents italiens immigrés au canada, qui travaillent dans la presse · là-bas, vit essentiellement dans la communauté italo-canadienne de toronto · a un grand frère, avec qui il ne s'entend pas, et une petite sœur qu'il adore · est très attaché à ses racines italiennes, les parents ont tenu à donner à leurs enfants des prénoms qui existent dans les deux langues · aime passer l'été en italie dans la maison de ses grands-parents maternels · rédige pour son doctorat une étude de la diversité morphologique du pêcher commun (prunus persica) · a fini par comprendre qu'il n'était pas attiré par les filles, mais enfouit profondément cet aspect de son identité · aime travailler, le dessin, se cultiver, sortir, danser, passer du temps avec sa famille, la glace à la fraise, et surtout que tout soit bien organisé
xavier serrano (c) cosmic light
Je hochai la tête en signe d’admiration quand il me parla de ses études. Il disait ça l’air de rien, mais ça avait de quoi faire rêver, en tout cas à mes yeux. « Che bello ! Ça doit être passionnant aussi », dis-je avec sincérité, même si je n’étais pas très sûr que j’aurais été bon pour la partie créative, ayant l’esprit peut-être un peu trop cartésien pour ça. Quoi qu’il en soit l’art, la peinture faisaient partie de mes intérêts, c’étaient des domaines que je valorisais beaucoup, et j’étais content d’avoir trouvé quelqu’un avec qui je pourrais avoir de vraies conversations à ce sujet – si nous étions amenés à nous reparler, bien sûr. Mais quelque chose me disait que ce serait le cas.

J’aurais voulu lui demander s’il connaissait déjà Paris – moi qui n’avais jamais mis les pieds en France. Mais il se leva alors, annonçant son intention de se baigner et m’invitant à le suivre. « Absolument. J’étais venu pour ça aussi », dis-je en me redressant, frottant mes mains l’une contre l’autre pour en enlever le sable. Je regardai Morgan s’éloigner vers la mer toute proche, puis je retirai mon t-shirt blanc, le pliai grossièrement en quatre et le déposai sur mes chaussures. J’enlevai également ma montre, oubliant de regarder l’heure au passage. Vêtu de mon seul short de bain rouge, je me levai et me dirigeai vers le jeune Anglais, qui poussait un cri au moment de rentrer dans l’eau. Je ris de bon cœur tout en m’avançant pour le rejoindre. « Excuse-moi, j’aurais dû te prévenir, c’est pas exactement comme la Méditerranée ici. » J’avais déjà eu l’occasion de me baigner une fois dans le sud de l’Italie, dans la région natale de mon père, où la mer faisait facilement dix à quinze degrés de plus à cette époque de l’année. « L’avantage de vivre à Toronto, c’est qu’au moins j’ai l’habitude des bains à température moyenne », plaisantai-je, c’était évidemment un euphémisme.

J’avançai encore, accueillant la sensation de la fraîche Adriatique sur ma peau préalablement chauffée par le soleil. Celle-ci se rétractait au contact de l’eau, de plus en plus à mesure que je marchai, donnant à tout mon corps la chair de poule. Puis je me laissai enfin glisser sur la surface, encaissant le choc thermique, je plongeai la tête sous l’eau et dégageai mes cheveux de mon visage d’un geste de la main. Puis je commençai à nager à proximité de Morgan, qui s’était élancé aussi.

Nous nageâmes en silence sous le grand ciel bleu, côte à côte, appréciant la sensation de flottement et d’immensité que seule la mer procure. Dans ces moments-là, je me sentais invariablement libre, comme si l’avenir s’ouvrait devant moi aussi loin que l’horizon. Tout me paraissait possible. Je me sentais capable de nager pendant des heures. Il n’y avait qu’ici que je ressentais ça, que j’étais si bien, au cœur de la vie, plongé dans l’essence même de l’été. Je m’arrêtai et me mis en planche sur le dos, battant des mains pour me maintenir à la surface, me laissant dériver face au ciel où le soleil avait continué de descendre légèrement. « Peut-être qu’un jour, je viendrai vivre ici définitivement », dis-je, sans trop savoir d’où me venait cette pensée, ni pourquoi je l’avais formulée à voix haute plus ou moins à l’intention de Morgan. Un invisible courant avait dû me rapprocher de lui, car à ce moment-là un geste plus ample que les autres me fit rencontrer très brièvement sa main sous l’eau. Je pris conscience de la proximité de nos deux corps. Depuis combien de temps étions-nous là ? « Je commence à avoir un peu froid, je crois que je vais sortir », dis-je, et quelque part c’était comme si ce contact inattendu avait, étrangement, précipité ma décision de regagner la plage.

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