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LE TEMPS D'UN RP

North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo]

Nemo
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Univers fétiche : Réel - fantastique - futuriste
Préférence de jeu : Les deux
NEMO
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Nemo
Dim 15 Mai - 13:08
crêve-coeur
fiche de nate parsons
Jamais je n'aurais pensé ressentir un attachement si rapide et puissant à l'encontre d'une gamine, dans un endroit comme celui-là. C'est arrivé si soudainement, si brutalement. Bien que je hais cet état d'âme et que je préférerai qu'elle ne soit jamais arrivée à North Rivers, ça me fait chaud au cœur dès que je la vois. Et ça fait un bien fou dans cet Enfer. Ma gorge se serre quand j'apprends qu'elle doit partir et, par conséquent, que c'est la dernière fois que je la vois. Mon cœur s'affole et je déglutit difficilement. C'est très compliqué de ne rien laisser paraître. D'un autre côté, c'est selon moi la meilleure chose : qu'elle soit venue ici a sans doute été la pire idée de sa vie.
J'ai du mal à écouter ses mots car tout mon être est concentré sur son visage, ses grands yeux, ses lèvres fines. Je ne comprends pas vraiment pourquoi, mais je sens qu'il faut que je m'imprègne d'elle. Je ne la reverrai jamais.

Lorsqu'elle prononce mon nom, mes oreilles redeviennent attentives. Ce qui va m'arriver à moi ? Ça me fait plaisir qu'elle s'en préoccupe, même si j'ai du mal à saisir la raison de son attachement pour moi.

« Bah, je survivrai, comme d'hab, t'en fais pas pour moi. »

Il s'agit plus d'un ordre que de mots réconfortants. Je ne veux pas qu'elle se fasse du mouron pour mon avenir, je veux qu'elle m'oublie, qu'elle vive sa vie. Qu'elle parte, loin d'ici, loin de tous ces tarés. Loin de moi.
Je ne dis pas qu'elle va elle aussi me manquer, je ne le montre pas, même si c'est la triste vérité.
J'écoute ses plaintes les yeux amusés, un peu las. Ce que les gens peuvent être chagrinés facilement ! Elle est libre, au moins. Elle peut être proche de sa famille, des gens qu'elle aime. Mais ce n'est jamais assez. Tout le monde veut toujours plus. Personne ne se contente de ce qu'il a la chance d'avoir.

« Se sentir inutile est plus plaisant que se sentir en danger constant, crois-moi. »

Je sens que la fin approche, je la vois se reculer, baisser les yeux. Je profite des dernières secondes de sa présence, toujours malgré moi. Puis, quand elle se tourne vers la sortie, je pose mon regard dur sur le directeur. D'un geste de la tête, je le salue en espérant qu'il puisse traduire tout ce qui se trouve dans mes yeux : il a prit une bonne décision. La meilleure qui soit.

*

L'écho des bruits de pas me fait redescendre sur Terre. Ça fait dix jours que je suis dans ce trou à rat à penser à ma vie de merde, à regretter les choses que je n'ai jamais faites, à repenser aux moments honteux, à oublier les moments heureux. Je ne croise personne à l'exception des gardes qui m'amènent à la douche et en promenade une fois par jour. J'ai la chance d'avoir une petite cour rien qu'à moi. Encadré par les murs de la prison sur trois de ses côtés, le carré d'herbe n'est en rien le coin sympathique et reposant qu'est la cour principale. Les plateaux repas sont insipides, comme si le cuisinier donnait les restes de nourriture aux punis. Comme avant mon arrivée à North Rivers, je me mure dans un mutisme périodique. Je ne parle pas aux gardes, refoulant mes pensées macabres encore et encore. Si Maman me voyait ainsi… De toute façon, je ne suis pas certain qu'elle puisse être encore plus déçue qu'elle ne l'est déjà. Ça fait si longtemps que je l'ai vue.

Le garde arrive pour l'heure de la douche. Il était temps : étant donné qu'il n'y a littéralement rien à faire en cellule disciplinaire, se muscler fait passer le temps. Une douche n'est donc clairement pas de refus après un effort tel que celui que je viens de faire.
Je me lève et me tourne dos à la porte, attendant qu'il me menotte pour ensuite pouvoir ouvrir la porte de la cellule. Je connais la chanson sur le bout des doigts.
Sur le chemin, je soupire plus que de raison, l'attente commence vraiment à me taper sur les nerfs. Je sens à mes côtés le garde nerveux. Quand je le regarde de plus près, je remarque ne l'avoir encore jamais vu. Un nouveau ? Peut-être que je pourrais lui tirer des informations.

« Combien de temps encore, au trou ? »

Ma voix est si rauque que je dois me racler la gorge à la fin de ma question. Le garde me regarde de travers, surpris de me voir prendre la parole. Les autres ont dû lui dire qu'il n'allait pas avoir à faire la conversation avec moi. Pas de chance. J'ai particulièrement envie de discuter aujourd'hui.

« T'as écopé de la peine maximale mon vieux, vingt jours. »

Il semblerait qu'attaquer brutalement un garde, voler son pistolet et manquer de tirer sans sommation sur le directeur n'est pas bien apprécié dans la maison. C'est pas demain la veille que je sortirai d'ici pour bonne conduite. Vingt jours… au moins j'en suis à la moitié.

« - Il va comment le gars que j'ai attaqué ?
- Tu veux savoir si tu vas devoir finir le boulot ? »


Je soupire d'indignation. Néanmoins, je ne peux pas lui en vouloir de penser ça, je ne suis qu'un criminel après tout.

« Il s'est remis, mais il a le bras en mauvais état, tu lui as déboité l'épaule. »

Je hoche la tête, soulagé de ne pas avoir causé pire dommage.

*

Les jours passent et se ressemblent lourdement. J'enchaîne les pompes, les tractions, les siestes, les promenades solitaires et les repas dégueulasses. En un mot : je m'emmerde.
Si j'ai bien compté, il s'agit aujourd'hui de mon vingtième jour en détention disciplinaire. Encore quelques heures et je sortirai enfin vers une liberté déjà plus présente.
Des pas finissent par résonner dans le couloir sombre. J’attends, assis en tailleur contre le mur devant la porte. Des coups viennent taper brutalement contre cette dernière. Depuis quand prennent-ils la peine de toquer ?

« Nate Parsons, approchez-vous, dos à la porte. Votre détention ici s’est achevée. »

Merveilleux.
J'exécute les ordres qui m’ont été donnés sans rechigner. Nous marchons dans l’allée jusqu’à arriver dans la cour principale, vide. Nous la traversons pour ensuite rejoindre le couloir des cellules. Ils me font entrer dans la mienne, où Sam m’attend tout sourire. Je lui rends volontiers. Ce petit con m’a manqué, c’était beaucoup trop silencieux.
Après que les gardes soient partis, je m’approche de mon camarade et lui fous une belle claque sur l’épaule. Il me prend dans ses bras et, même si je déteste ça, je fais de même en lui ébouriffant les cheveux. Il me rappelle tellement Will.

« - Comment tu vas mon vieux ?
- Si je prends pas en compte que mon pote m’a foutu une chaise dans la tronche, ça va. »


Il baisse la tête, en signe d’excuse. Je ne lui en veux pas, mais ça m’a fait un mal de chien, alors qu’il montre un soupçon de remords me convient très bien.

« - Ouais… Désolé. Mais je referai la même chose. T’as déconné grave Nate.
- J’sais pas c’qui m’a pris. Je l’aurais tué tu sais.
- J’ai vu.
- T’as pas une clope ?
- On a pas le droit de fumer à l’intérieur.
- M’en branle.
- Nate…
- Lâche-moi un peu, là j’ai qu’une envie c’est fumer. Je suis déjà pas en bons termes avec le dirlo, un peu plus un peu moins, j’en ai rien à carrer. Passe-moi une clope Sam. »


Je prends le paquet qu’il me lance en soupirant et l’allume avec une allumette. J’inspire une bouffée de tabac en m’enfonçant un peu plus dans la chaise. Je revis. C’est si bon.

« Il s’est passé quoi durant mon absence ? »

Sam me raconte que Wiz s’en est sorti de justesse mais qu’il est bien vivant. Il en veut à mort à Drake, qui lui est toujours en cellule d’isolement pour sa sécurité. Apparemment, le clan de Wiz maniganceraient quelque chose de pas clair depuis quelques jours. Ils m’attendent. Je soupire de lassitude. Je viens de sortir du trou, je n’ai vraiment pas envie d’y retourner de ce pas. Alors je vais devoir me plier aux exigences de ce connard pour un certain temps encore. Si seulement je n’avais pas eu ce coup de sang envers le directeur, j’aurais pu passer à l’action.

« Minnie va bien, au fait. Enfin, elle a l’air d’aller bien. Elle s’inquiète pour toi. »

Mon sang ne fait qu’un tour et j’arrête tout mouvement, posant mes yeux froncés dans ceux de Sam. Qu’est-ce qu’il est en train de me raconter ?

« Oh. Tu veux pas parler d’elle ? »

Je me redresse sur ma chaise et pose mes coudes sur mes genoux en riant nerveusement. Je crois que j’ai mal compris.

« - Qu’est-ce que tu me racontes, elle est partie, le dirlo l’a virée y’a vingt jours.
- Ah.
- Quoi, ah ? Sam me dit pas qu’elle est de nouveau dans c’t’enfer ??
- Commence pas à m’gueuler dessus fréro, c’est pas d’ma responsabilité.
- Putain. Mais quel enculé.
- S’il l’a virée, ça a pas duré longtemps. J’peux t’assurer qu’elle est là, je l’ai vue hier encore. »


Je suis atterré. Je l’avais pensé intelligent pour qu’il ne la laisse pas revenir. Je l’ai tellement surestimé, quel con. Et elle, pourquoi est-elle revenue ? Elle a vraiment un grain, cette nana.
Je me lève brutalement, faisant tomber la chaise.

« Bordel Nate, tu vas pas recommencer, t’as quoi avec elle ? C’est quoi ton problème ? Laisse-la vivre comme elle veut merde. Arrête de t’mettre dans la merde pour une nana que tu connais à peine ! Elle est canon, okay, elle est sympa, okay. Elle est douce aussi. J’aime bien quand elle est là. Mais elle est complètement tarée, ça crève les yeux. Pourquoi tu te crées des problèmes alors que ça a pas lieu d’être ? »

Mon front est posé sur les barreaux de la cellule. Chaque mot de Sam me transperce le cœur. Il touche les points sensibles, il pose les questions que je me pose depuis vingt jours. Il frappe là où ça fait mal, là où mes peurs sont les plus fortes. Je termine la clope en une dernière inspiration qui me calme un peu. Je me retourne sans un mot et repositionne la chaise qui s’en ai pris plein la gueule. Je m’assois à nouveau. Plus le temps passe, plus Sam et Will se ressemblent. C’est comme si le destin m’avait mis sur le chemin du seul type de personne qui puisse me faire revenir à la raison.

« - J’ai tendance à… m’emporter trop facilement.
- Putain j’avais pas remarqué.
- J’aurais aimé plus avoir à faire à elle, pour ça. Pour tout c’bordel.
- Pourquoi t’es comme ça ?
- Qu’est-ce que j’en sais moi. Tu l’as dis toi-même, elle est canon et sympa.
- Donc tu ferais ça à toutes les nanas que tu trouves canon ?
- Je suis juste attachée à elle, c’est tout.
- C’est pas compliqué merde. Faut être aveugle pour pas le comprendre.
- Sam… Tu vas trop loin.
- Nan nan nan, c’est pas de l’attachement ça. Tu sais ce que c’est ? C’est-
- Tu finis cette phrase, j’te bute. »


Il répond à mon regard noir en levant les mains en signe de soumission. Petit con. Je lui foutrai bien mon poing dans sa face d’ange.

« - Toute façon y’a plus de place pour elle.
- Comment ça ?
- Mon… coeur est déjà pris.
- Oooh. Voilà les potins intéressants. Est-ce qu’elle serait pas grande, blonde, bien habillée ? »


Je tourne un regard surpris à Sam. Comment sait-il tout ça ?

« - Elle t’a demandé à l’accueil y’a quelques jours. C’était pendant l’heure du repas, je l’ai entendu. Elle est vraiment canon. T’en as de la chance d’attirer tant de gonzesses. Alors, c’est qui ?
- C’est Lucy.
- C’est qui Lucy ?
- Ma femme. Enfin… Mon ex-femme. »


C’est si étrange de le dire à haute voix. Je ne comprends pas pourquoi elle a voulu me voir, on s’est quitté en si mauvais termes que je pensais qu’elle aurait souhaité ne plus jamais me revoir. Mon coeur se serre.

« - Putain frérooo !! T’es fou d’avoir laissé partir une aussi belle femme !
- Jamais j’l’aurai laissée partir. C’est elle. T’es sympa mais j’ai pas vraiment envie d’en parler, Sam.
- Je comprends. N’empêche, t’as de gros soucis avec les femmes. Tu devrais pas pourtant, t’as vraiment tout ce qu'il faut.
- Tu veux me baiser ou quoi ? »


Nous partons dans un fou rire comme je n'en ai plus eu depuis belle lurette. J’avais oublié à quel point le rire était une source de guérison hors du commun.

*

Le lendemain, l’on vint me chercher pour m'emmener au parloir.
Après la conversation passée avec Sam, je n’ai plus de doute à avoir sur la personne qui vient me voir. Ceci étant dit, je ne comprends toujours pas les raisons pour lesquelles elle se fait chier à venir me parler. En entrant dans la salle, je vois des femmes tenir la main de détenus en pleurant, je vois des enfants sur les genoux de leur père menotté. Cette vision me donne la nausée. Pourquoi ces gens ne font-ils rien pour s’évader et retrouver leur famille ? Le garde qui m’accompagne me fait asseoir sur un banc face à une table, où il accroche mes menottes. Il me dit d’attendre quelques instants. J'aperçois à ma droite au fond de la salle, Jin, le yakuza du gang de Wiz. Il parle avec un homme barbu. Leur conversation a l’air extrêmement sérieuse. De quoi peuvent-ils parler ?

« Nate ? »

Je lève les yeux sur la personne venant de prononcer mon nom avec cette voix douce que je reconnaitrais entre toutes. Elle n’a pas changé. Ses cheveux blonds tombent sur ses épaules, elle est en tailleur très classe. Son visage n’est pas dur, contrairement à la dernière fois que je l’ai vu : elle sourit légèrement, tristement. Elle est si belle.

« Lucy. »

Elle s’assoit sur la chaise, face à moi. Elle a l’air gênée, ne sachant pas par où commencer, cherchant ses mots. Je l’aide.

« - On m’a dit que tu es venu il y a quelques jours. J’étais… J’ai pas pu venir, je suis désolé de t’avoir fait faire de la route pour rien.
- Ce n’est rien. L’un des gardiens m’a dit que je pourrais revenir aujourd’hui. Est-ce que tu vas bien ?
- Je m’en sors. Et toi ? Ça fait longtemps qu’on s’est vu, depuis le…
- Le divorce.
- Oui. »


Je baisse les yeux sur le bois de la table. Lucy est la seule personne à me faire cet effet-là. À ces côtés, je me sens ridicule, honteux, comme un enfant. Je n’ai jamais connu de femme plus forte qu’elle, après ma mère. Toutes deux ont vécu tellement d’horreur qu’elles auraient pu ne jamais se relever.

« - Je m’en sors bien. La société tourne mieux qu’il y a quelques années. Mes parents vont bien.
- Et comment va Athéna ? »


Athéna, la chienne que nous avions adoptée au début de notre relation. Un berger allemand adorable et aimant, qui me manque énormément. Lucy rit légèrement.

« Elle va très bien. Tu lui manques, ça se sent. Les voisins ont adopté un chien récemment, je crois qu’elle s’en est amourachée ! »

Nous rions pendant quelques secondes, comme au bon vieux temps. Je la contemple rire, un sourire tendre aux lèvres. Comment ai-je pu la laisser filer… Sans doute l’une des pires erreurs de ma vie.
Le sérieux revient après quelques instants. Elle ne m’a toujours pas dit la raison de sa visite, nous n’avons déjà plus beaucoup de temps.

« - Nate… J’ai… J’ai quelque chose à te dire. Il y a deux ans, je n’ai plus souhaité te voir, je n’ai plus donné de nouvelles, jusqu’à aujourd’hui.
- Je me suis toujours dit que tu voulais passer à autre chose.
- C’est vrai, mais pas seulement. J’avais une autre raison. »


Sans avoir aucune idée de là où elle veut en venir, je l’observe, les sourcils froncés d’incompréhension. Elle rumine, se racle la gorge. Elle a décidément peur de ma réaction, cela va sans dire.

« Qu’est-ce qui peut te faire si peur que ça ? Je suis menotté, je vais rien te faire Lucy. »

Cet argument semble l’aider -ce qui explique énormément de choses et ne me réjouit pas du tout. Elle hoche la tête comme pour se donner du courage et sort une photo de son sac à main. Elle la regarde en souriant, et je reconnais dans ses yeux une lueur que je voyais dans les yeux de ma mère quand elle regardait mes frères. J’attends, mais l’attente commence à être extrêmement douloureuse. Car, malgré moi, je comprends ce qu’elle va me dire. Et ça me fait un mal de chien.
Elle me tend la photo et quand je la prends, mes mains tremblent. Je la regarde du coin de l'œil, comme si je ne voulais pas la regarder entièrement. Lucy a les larmes aux yeux.

« Je te présente Judy. Ta fille. Notre fille. »

Ma tête vient se lover dans mes avants bras tendus par l’accroche des menottes. Je refoule mes larmes : faire preuve de faiblesse devant d’autres prisonniers est vraiment la dernière chose que je souhaite en ce moment.
Mon monde s’écroule. Un frère que je n’ai pas su protéger, un autre que je ne peux plus protéger, une mère endeuillée depuis des années que je ne fais que décevoir, une incroyable épouse que je n’ai pas su aimer, et maintenant ? Une fille ? Que je vais abandonner et détruire, une fois de plus ? Non…
Non.

« Nate… Je suis désolée, je ne voulais pas, je n’osais pas te l’annoncer plus tôt, je… »

Elle pose sa main délicatement sur la mienne. Sensation qui a pour effet de me faire lâcher une larme. Je la regarde, les yeux humides et renifle légèrement.

« Putain Lucy… T’aurais dû me le dire avant. »

Elle baisse les yeux, semble avoir honte d’avoir pensé que je réagirai violemment. C’est ma fille, je veux tout connaître d’elle, je veux la voir, je veux être là pour elle. Je veux réparer les erreurs que j’ai pu causer durant toute ma vie. Je partirai d’ici pour vivre à ses côtés.

« Dis-moi tout, parle-moi d’elle. »

Pendant le temps qu’il nous reste, elle me conte les exploits de ma petite fille dont je ne soupçonnais, jusque-là, pas du tout l’existence. Elle a l’air incroyable, si douce et légèrement rebelle. Elle a les cheveux blonds, comme sa mère. Je suis heureux qu’elle lui ressemble. Elle lui a parlé de moi, quelques fois, lui disant que j’étais en voyage. Mes larmes sont extrêmement difficiles à refouler pendant ces quelques minutes. Lucy, elle, ne se retient pas. Elle garde ça en elle depuis tellement longtemps.
Et le fait de savoir que la raison pour laquelle elle refusait de m’en parler me crève le cœur.
Je fais si peur que ça ?


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Cheval de Troie
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Lun 16 Mai - 21:47

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


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Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

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Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

Je hoche la tête docilement quand Nate me dit de ne pas m'inquiéter pour lui. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement… Comment ne pas m'inquiéter quand je sais qu'il va passer je ne sais combien de jours dans cette cellule… Puis quand il va en sortir, qu'est-ce qu'il va lui arriver ? Est-ce que le directeur va faire en sorte qu'il y ait des poursuites ? Ça pourrait alourdir la peine de Nate… Je soupire en me disant que tout cela est de ma faute. Je ne lui ai causé que du tort depuis mon arrivée...

Quand Nate me dit que se sentir inutile vaut toujours mieux que de devoir se sentir en danger en permanence, je réalise à quel point sa vie doit être horrible dans cet enfer… J'en avais déjà un peu conscience en l'épiant depuis la fenêtre de ce qui était mon bureau, mais je ne réalisais pas qu'à tout moment sa vie pouvait être mise en danger.
Notre échange se termine, car on arrive au bout du temps qui nous était imparti. Un dernier regard vers Nate avant de me détourner de lui pour partir, la suite, vous la connaissez.


***


"C'est pour lui que tu m'as fait venir ?!"
"Ouais, j'avais pas le choix, la loi dit qu'on doit laisser personne mourir."
"Eh, je vous signale que je vous entends !"
"J'espère bien, espèce de raclure. Faut croire que même la Mort ne veut pas de toi."

Le docteur Kenneth rigole franchement face à la haine et au mépris déversé par son ami envers le détenu qui s'en est pris à l'infirmière.
Wiz n'ajoute rien, sachant très bien que le directeur allait personnellement s'occuper de son cas. Des matons conduisent Wiz à l'infirmerie à l'aide d'un brancard, ils l'installent sur un lit puis lui menottent les poignets et les chevilles pour être sûr qu'il ne recommence pas ses frasques. Le docteur se penche au-dessus de lui pour examiner ses blessures, puis il regarde son ami avec un regard grave.

"Il va falloir le recoudre Charly, ça va être extrêmement douloureux. Je n'ai pas apporté des médicaments assez forts pour l'anesthésie..."
"J'imagine que c'est son destin."

Le directeur ne bronche pas, dans son regard ne figure que de la haine et un profond dégout pour le black musclé qui se trouve allongé de tout son poids sur un lit qui parait minuscule en comparaison. Pour Charles Wright, Wiz n'est qu'un parasite qui peuple la Terre et qui devrait redevenir poussière.

"Tu feras sans anesthésie, j'estime que ce n'est pas cher payé pour toutes les souffrances et les douleurs qu'il a dû causer tout au long de sa vie et qu'il a encore commun à l'égard de notre jeune infirmière."
"Oh ça va, vous allez me lâcher avec cette pute, je l'ai même pas baisé ! J'ai eu droit qu'à un tatage de boobs alors ça va !"

Le doc regarde le directeur en se demandant si son ami allait lui sauter à la gorge ou non. Et non. Il y a quelques années, sans doute, quand il était encore un jeune garçon intrépide qui croyait en la justice, mais aussi en la rédemption. Maintenant, il n'est qu'un vieil homme déçu qui ne croit pas que les hommes comme Wiz mérite une seconde chance. Une était déjà de trop visiblement.

"Ouais, je vois le genre..... T'as raison Charly, faire sans, c'est peut-être pas une si mauvaise idée."
"Eh, vous avez pas le droit ! Vous êtes obligé de me donner quelque chose !"
"Bouhou, t'as peur d'avoir bobo ? Pourtant, tu posais pas cette question quand tu t'es jeté sur Minnie !"
"Oh, faut se calmer ! Cette salope est arrivée y'a même pas un mois ! Elle vous a tous ensorcelé ma parole !"
"Laisse tomber, Charly, y'a rien à en tirer."

Le directeur fronce les sourcils, en regrettant sa jeunesse passée, il ne se serait pas gêné de lui envoyer une droite bien placée ! Mais aujourd'hui, il n'impressionne plus personne. Déjà que jeune, il n'aurait jamais pu faire le poids physiquement en face de quelqu'un comme Wiz, mais il aurait eu le cran de ne pas se dégonfler. Aujourd'hui, il est le genre de personne qui entoure au feutre rouge des rendez-vous pour des coloscopies… Le cran n'est donc plus au rendez-vous depuis un bail.
Le docteur Kenneth s'occupe du blessé, il l'opère lentement en essayant de bien faire son travail, mais également pour faire souffrir Wiz qui commence hurler de douleur à chaque poing de suture. Comment peut être si grand et si costaud tout en étant si douillet.

Une fois soigné, il restera en isolement à l'infirmerie jusqu'à ce que l'infirmière soit remplacée, puis il sera ramené dans sa cellule et une fois que Nate sera sorti du trou, c'est lui qui ira prendre sa place. Charly compte bien tout faire pour dégager ce type de sa prison ! Et s'il a un peu de chance et que Dieu est avec lui, Il fera en sorte que quelqu'un avec des couilles aussi grosses que Drake s'en prenne à lui, mais que cette fois, il ne le rate pas.

Charly finit par retourner dans son bureau et allume un cigare en regardant par la fenêtre. Quelques minutes plus tard, c'est Jim qui le rejoint.

"Je pense qu'il est sorti d'affaire. Il faudra quand même vérifier sa cicatrisation. S'il a de la fièvre ou des douleurs, préviens-moi, faut éviter l'infection."

Charly tire une longue taffe de son cigare avant de répondre avec amertume.

"Il pourrait bien crever la bouche ouverte, que je m'en carre le cul."

Jim soupire avant de s'asseoir sur le canapé.

"Charly, ce type a pas totalement tort." Devant le regard noir de son ami, il lève ses mains en guise de soumission et s'explique rapidement. "Attends, avant que tu ne me tues, je veux juste dire que cette fille est arrivée dans votre vie depuis pas assez longtemps que vous voliez tous à son secours comme des super héros que vous n'êtes pas. Un détenu aurait pu voir sa peine se transformer en peine de mort et toi t'es à deux doigts de tuer un homme de tes propres mains ou de le laisser mourir. Ça va trop loin. T'as pensé à Sara ? Qu'est-ce qu'elle deviendra si t'es arrêté pour non-assistance à personne en danger ?!"
"Sérieusement, Jim, tu crois que quelqu'un se préoccupera de la mort d'un tueur ?!"
"Il ne s'agit pas seulement de ça Charly, c'est contre tes principes. Une vie reste une vie, en tant que médecin, il est de mon devoir de ne faire aucune différence entre mes patients."
"Je ne suis pas médecin."
"Non, mais tu es une bonne personne et un croyant qui plus est. Je me trompe ?"
"Il y a bien longtemps que je ne crois plus en rien."
"A d'autres, c'est plus fort que toi, tu es le genre de personne à croire en la magie de l'amour, au pouvoir de l'amitié et des sourires, à croire qu'un criminel peut être réhabilité et espérer qu'un jour le monde sera meilleur. C'est chiant parfois ce côté que tu as de toujours essayer de voir le verre à moitié plein, mais c'est ce qui t'as toujours permis de tenir toutes ces années." Jim se lève pour signaler qu'il compte s'en aller. "Tu sais, je me souviens de tes vœux de mariage, tu avais juré à Sara que rien ne t'empêcherait de l'aimer comme au premier jour et que tu serais toujours le garçon dont elle est tombée amoureuse. Bhein tu sais quoi Charly, je crois que ce garçon-là, tu l'as perdu dans un des couloirs de ta prison…"

Charly pose son cigare dans le cendrier en écoutant son ami, il tente de ne pas le montrer, mais chacune de ses paroles lui va droit au cœur.... Jim est son meilleur et son plus vieil ami, pour la simple et unique raison qu'il sait toujours quoi dire. Il a toujours les mots qu'il faut pour tout type de situation, c'est une chance de l'avoir et Charly en a conscience.

"Alors quoi, je devrais changer de boulot ?!"
"Non, simplement essayer de te souvenir pourquoi tu voulais tant entrer dans le milieu carcéral. C'était pour être maillon de la justice, aider ceux qui le peuvent à trouver une place dans la société. Tu voulais simplement te rendre utile, que ta vie ait un sens. Est-ce que tu t'es senti utile aujourd'hui ?"
"Jim...."
"Tu sais que j'ai raison, tu as abandonné le bon vieux Charly depuis un moment déjà et c'est bien triste."

Sur ces dernières paroles, Jim tape l'épaule de son ami en guise de réconfort puis s'en va.

"Donne-moi des nouvelles de ton détenu demain, s'il te plait."
"Ça marche."

Signe de tête entendu puis le voila parti. Charly continue de regarder par la fenêtre et se remémore le jour où il a appris qu'il serait le directeur d'une prison. Il était tellement heureux… Il avait déjà des tas d'idée pour rendre la vie dans cette prison bien plus agréable pour ceux qui le méritent. Sa ténacité lui a permis d'avoir un club de lecture, de théâtre et de musique dans la prison. Un jour par semaine, des intervenants viennent pour divertir les détenus, mais aussi pour trouver une passion à des hommes pas totalement foutus dans la vie et socialement. Il y a même des cours d'alphabétisation ou de littérature. Pour les plus jeunes détenus, on les aide même à passer leur diplôme de fin d'étude. Mais d'années en années la prison s'est dégradée et de moins en moins d'intervenant supportaient de bosser à North Rivers.

Soupire désespéré. Oui, c'était mieux avant. Je suppose que c'est une mentalité du Sud, tout le monde vous dira que c'était mieux avant alors que c'est faux. C'était pire avant mais c'est sans doute dans la nature de l'homme de regretter le passé. Charly n'arrive même pas à finir son cigare. Il se demande quand est-ce que sa joie de vivre s'est barrée en claquant la porte ?! Mais après avoir secoué la tête et être retourné s'asseoir à son bureau, il se réalise qu'il a toujours su quand est-ce qu'il a arrêté de croire en tout ce qui l'animait, c'est le jour où il a appris qu'il n'aurait jamais d'enfants.

Sur son bureau, on trouve des photos de sa femme ou des photos de couple. Une de sa mère qui est sans doute un ange aux côtés de Dieu maintenant, son frère, sa femme et leur trois beaux enfants. Ses neveux sont évidemment la prunelle de ses yeux, pas en tant qu'oncle, mais en tant qu'homme qui aurait voulu avoir des enfants aussi géniaux. L'envie est un péché capital auquel il peut être facile de ne pas céder, mais quand on est confronté à ce genre d'envie..... comment la réfréner ? Comment ne pas envier tous ces parents qui se dispute le choix de la couleur des bodys dans les magasins ? Ou comment ne pas envier ses familles joyeuses dans les parcs, ces pères qui apprennent à leur gamin comment frapper dans une balle ou faire du vélo sans les petites roues ? Nouveau soupire. Oui, Charly et Sara ont réussi à réfréner leur envie le plus possible et à vivre le moment présent, mais.... ce manque est toujours profondément ancré dans leur cœur. En tout cas, dans le cas de Charles Wright, c'est toujours le cas. Et cette douleur est revenue comme une gifle au visage quand la jeune et douce Minerva Bolen est entrée dans sa vie.

Les mains croisées sur son bureau, Charly repense à Minnie, à ses grands yeux pleins de vie, à son visage si expressive. C'est une brave petite qui tente de survivre férocement dans ce monde de brute. Elle est très courageuse à défaut d'être forte. Charly sent, sait, qu'elle est trop fragile pour ce genre de milieu. C'est une sentimentale, ça se voit. Le genre qui tendra toujours la main à son prochain ou qui tendra toujours l'autre joue. Une petite bien élevée avec des rêves pleins la tête. Des rêves simples et joyeux, être une femme accomplie, une épouse aimante et une bonne mère qui sait.
Charly sourit en imaginant Minnie être maman. Oui, il doit bien l'admettre, il s'est attaché à cette petite qui malgré ses allures de petite fée a tout de même du répondant. La pauvre petite lui a raconté brièvement des anecdotes de sa vie et elle a l'air d'en avoir bavé dans sa ville natale. En même temps, une personne aussi gentille n'a rien à faire dans un trou perdu de l'Arizona.

Soupire. Charly regarde sa montre et se dit que la pause est finie. Inutile de penser à tout ça, ça ne changera pas, ça ne le rendra pas moins stérile, ça ne fera pas de Minnie sa fille et ça ne la fera pas revenir non plus. Il vaut mieux se concentrer sur des pensées utiles et reprendre le travail. D'ailleurs, subitement, Charly se met à penser à Nate Parsons.

"Petit con."

Se surprend-il à dire à voix haute. C'est vrai qu'il a tout d'un petit con, il a dû en faire voir de toutes les couleurs à sa pauvre mère. Mais dans le fond, Charly sent qu'il n'est pas mauvais. C'est pas le genre de gars à tuer de sans froid un enfant sans défense ou ce genre de chose comme la plupart des détenus qui sont ici. Non, Nate a beau avoir sa part de noirceur, elle reste quand même soft par rapport aux cas que l'on peut trouver dans certaines cellules. Soupire. Malgré tout, il a fallu qu'il réussisse à lui faire tourner la tête.

"Idiote."

Cette fois, Charly passe une main découragée sur son visage en se levant de son bureau. Il soupire de nouveau avant de se demander ce que pourrait bien gagner Parsons à tourner autour de l'infirmière… Je ne pense pas qu'il ait réussi à lui mettre la main dessus, Minnie n'a pas l'air d'une Marie couche-toi là et elle n'est pas restée assez longtemps pour qu'il puisse arriver à la séduire. Alors s'il ne cherchait pas du sexe, qu'est-ce qu'il lui voulait. Ce pourrait-il qu'il soit vraiment attaché à elle ? Peut-être. Après tout, il était prêt à tuer un gardien juste pour la voir. Si c'était calculé, alors sa mise en scène était parfaite.

"Tu te prends encore la tête pour rien."

Se sermonna Charly avant de fermer la porte de son bureau derrière lui. Quoi que puisse manigancer Parsons avec la jeune Bolen, c'est finit, ils ne sont pas près de se revoir.


***


Le premier jour de mon renvoi, Bobby n'était pas là à mon réveil. Il devait déjà sans doute être parti travailler. Tant mieux. Au réveil, mon visage me fait atrocement mal, ce qui me déclenche une forte migraine. Je me lève pour prendre une aspirine et croise mon reflet dans le miroir. Des larmes me montent instantanément aux yeux. Je suis hideuse. Encore pire qu'hier ! Maintenant, les bleus ont commencé à sortir ainsi que les rougeurs ! Bobby va péter les plombs s'il me voit dans cet état ! Mais je ne peux pas lui cacher mon état, c'est beaucoup trop flagrant. J'ai tout le côté droit gonflé et soit rouge, soit bleu.

Après avoir pleuré pendant au moins dix minutes, je décide de prendre une douche pour me calmer. Je reste un moment sous l'eau à repenser à ma vie, à Nate, surtout à Nate. Puis quand je repense trop à lui, je me mets à pleurer, assise dans ma douche comme une victime. C'est pathétique et j'en ai totalement conscience, pourtant, je me sens affreusement malheureuse, c'est incompréhensible.
Après avoir bien pleuré toutes les larmes de mon corps, je sors de la douche, me sèche et enfile un pyjama. Je n'ai aucune envie de sortir pour le moment. Je pense que je vais nettoyer ma maison de fond en comble et préparer un bon diner pour Bobby, histoire d'adoucir la pilule à son retour, car je risque d'avoir les oreilles qui chauffent tant il va se mettre à hurler.

La journée passe tranquillement, en fait, je ne l'ai pas vu passer ! J'ai fait un nettoyage de printemps qui m'a pris toute la journée ! Mes placards sont niquel, j'ai fait le tri des vieux vêtements, j'ai changé les rideaux, j'ai secoué les tapis, la poussière, les vitres ! Ma maison sent tellement bon que j'ai l'impression que ce n'est pas la mienne !
Alors que je sors ma première fournée de cookies au beurre de cacahuète et pépite de chocolat, j'entends taper à la porte. J'ignore et décide de faire comme s'il n'y avait personne puisque c'est censé être le cas. Je n'ai pas envie de voir du monde ni qu'on me voit dans cet état.

Toc. Toc. Toc.

"Minnie ? Minnie, je sais que tu es là, y'a ta voiture dans l'allée !"

Et merde. C'est Candice. Candice est la voisine d'à côté. C'est une jeune femme qui est l'exact opposé de moi ! Elle est pétillante, pleine de vie, intrépide, débrouillarde, bagarreuse, elle n'a pas froid aux yeux, c'est une femme fatale, elle est volage, sexy, enfin bref, tant d'adjectif qu'on ne m'attribuera jamais. Pourtant, je l'aime bien, elle est très gentille même si elle parait trop directe à la limite d'être vulgaire. Quoi que non, elle l'est.

"Minnie ! T'arrête tes conneries ou je te jure devant Dieu que je défonce la porte !"

Et elle le ferait. Soupire. Je file ouvrir à Candice qui écarquille les yeux en me voyant.

"Mon Dieu, Minnie, qui t'a fait ça ?! Me dit pas que c'est ce gros porc parce que je vais lui arracher les yeux !"

Elle entre chez moi et se met à chercher dans toutes les pièces.

"Il est où ? Il est où ?"

Je la vois prendre un vase et cette fois, c'est moi qui écarquille les yeux et qui tente de la raisonner.

"Doucement Candice ! Ce n'est pas Bobby qui m'a fait ça !"

Elle se stoppe instantanément et me regarde, surprise.

"Mais alors c'est qui ?!"

Je rougis de honte avant de baisser la tête et d'avoir les larmes aux yeux.

"C'....C'est au travail que c'est arrivé."

Elle me prend tout de suite dans ses bras sans savoir si j'en ai envie ou non. Mais je dois admettre que son impulsivité me fait du bien mine de rie.

"Ma pauvre chérie, je t'avais dit que t'avais rien à faire là-bas."
"Oui, tout le monde n'arrête pas de me dire ça et t'inquiète pas que Bobby ne se gêne pas pour me le rappeler…"
"On l'emmerde ce gros porc !"

J'ignore sa remarque et continue.

"...C'est juste qu'au moins là-bas, je me sentais utile. J'avais un but dans la vie. Et....je sais pas, j'avais l'impression que j'aidais certains d'entre eux qui n'étaient pas profondément monstrueux à garder un contact avec le monde extérieur. J'avais l'impression de les aider à gouter de nouveau à de la tendresse, de la douceur, de la bienveillance..."

Candice allume une de ses cigarettes à la menthe.

"Chérie, si ces gars se retrouvent dans ce trou à rat, c'est parce qu'ils ont perdu le droit à ce que quelqu'un leur donne la moindre once de douceur. Ce ne sont pas des enfants punis, Minnie, ce sont des tueurs, des violeurs, des pédophiles…!"

Je fronce les sourcils et m'offusque en pensant au fait que Nate n'est pas du tout ce genre de personne !

"Ils ne sont pas tous comme ça, Candice ! Il y a aussi des arnaqueurs, des braqueurs, des bagarreurs. Tous ces gens ont commis des crimes et ont fait des mauvais choix, voire des bêtises, mais ils ne méritent pas pour autant d'oublier que de l'autre côté de ces murs il y a des gens qui les considèrent encore comme des êtres humains..."

Elle crache sa fumée au-dessus de ma tête.

"Moi je crois que tu te donnes beaucoup de mal pour rien. Regarde dans quel état ça t'a mis. C'est le remerciement pour ta bonté et ta douceur ?!"
"C.... Ca n'a rien à voir.... Le gars qui m'a fait ça....I...Il est dangereux..."
"Oui, comme les trois quarts des gars de cette prison, Minnie. Tu veux te sentir utile en prison ? Va dans le genre d'établissement où on enferme les hommes politiques et les célébrités. Mais non, toi tu as choisi North Rivers, Minnie.... North Rivers !" Elle inspire une nouvelle taffe avant d'expirer. "C'est pas là-bas qu'avait été enfermé le Boucher de Tucson dans les années 80 ?!"
"Oui, mais il est mort."
"Heureusement, parce que je peux t'assurer qu'une petite biche comme toi aurait pas fait long feu avec lui dans les parages. Tu te rends compte que ce fou est mort vieux avant d'être exécuté. Ça veut dire que même vieux, ses codétenus le craignaient trop pour le tuer avant l'heure. Brrrrr j'en ai des frissons rien que d'y penser."

Candice me regarde intensément en jetant la cendre sa cigarette dans mon pot de fleur.

"Et pourtant, je vois dans ton regard perdu que malgré tout ce que je suis en train de te dire, tu ne penses qu'à y retourner."

Je rougis en papillonnant des cils, me concentrant sur ce qu'elle me dit. Je baisse la tête, honteuse.

"Oui."

Ma voisine sourit d'une oreille à l'autre avant de se pencher au-dessus de moi.

"Ouuuuuuuuuh ça ça veut dire qu'il y a un homme qui se cache là-dessous ou je ne m'y connais pas ! Alors, dis-moi tout ! C'est un détenu ou un gardien ?"

Je rougis comme une tomate avant de faire mine de prendre une boisson dans le frigo.

"Q...Quoi ? Y'a pas d'homme dans l'histoire, qu...qu'est-ce que tu racontes !"

Mais Candice est un requin qui ne lâchera jamais sa proie.

"Oh à d'autres ! Je te connais Minnie, je te rappelle que je suis déjà sortie dans un bar avec toi et que je t'ai déjà vu bourrée. Quand un garçon te plait, tu deviens toute rouge et tu te comportes comme une ado amoureuse, voire une enfant si le mec te fait vraiment mouiller ta culotte !"
"Candice !"
"Bah quoi, c'est vrai ! Rooh quoi Minnie, on est encore jeune, t'as le droit d'avoir envie de te taper autre chose que Homer Simpson...."
"Quoi, tu te la joues Patty et Selma ?!"
"Si ça peut le chasser de ta vie, oui ! Bon alors, ne change pas de sujet, qui est ce mystérieux inconnu qui rend ma Minnie si humide ?"

Je rougis comme une tomate.

"Arrête de dire ça !"

Je me sens gênée dès qu'elle aborde des sujets sexuels. Je n'ai pas honte de ressentir ce genre de choses…C'est juste que je préfère en parler avec la personne concernée.

"C'est la vérité, tu peux être aussi pudique que tu veux, moi je suis sûre que ton amoureux secret a dû te faire mouiller bien plus de fois en un regard que toutes les fois où Bobby t'a fait voir sa vieille saucisse mollassonne."
"Beurk, pourquoi tu parles de ça... comme ça..."
"Parce que quand je vois le personnage, je me dis qu'il peut pas avoir autre chose qu'une vieille saucisse mollassonne."
"Chuck n'est pas un mannequin non plus. Il est de la même gamme que Bobby !"
"Wow ! Chuck est quand même la gamme au-dessus !"

Je la regarde l'air de dire "Candice. Sérieusement." et ce à quoi elle se met à sourire avant de me dire :

"Bon ok, j'avoue qu'ils se valent. C'est pour ça que je vais voir ailleurs ! Et regarde, mon mariage s'en porte à merveille !"
"Sauf quand Chuck apprend que tu l'as trompé, là ça gueule dans tous les sens et la plupart du temps, tu finis avec une côte cassée..."
"Les aléas de la liberté."
"Pourquoi tu ne le quittes pas, tout simplement ?"
"Parce que ce barjo ne me laissera jamais partir, parce que je l'aime un minimum même si j'en suis la première surprise et puis y'a la petite. Je peux pas la laisser qu'avec son père, il serait pas capable de s'occuper d'elle plus de deux jours d'affilés et puis tu me connais..... moi non plus. Nous sommes des parents horribles, mais ce qu'il y a de bien, c'est qu'on en a conscience et qu'on essaye de tout faire pour ne pas qu'elle ressente à quel point on est minable."
"Je te rassure, vous vous en sortez plutôt bien, Birdy est une petite fille épanouie qui n'a pas l'air traumatisée par votre mariage violent et toxique."

Candice lève son verre à sa fille.

"Ouaip. À Birdy, qu'elle devienne une femme indépendante et accomplie qui mènera les hommes par le bout du nez. J'espère qu'elle trouvera un pigeon qui lui fera quitter cette ville de merde pour lui faire vivre son rêve américain !"
"Ou elle pourrait le faire elle-même ?! Sans l'aide d'un homme ?!"
"Pourquoi se fatiguer à bosser quand elle pourrait mener une vie de rêve faite de shopping et de massages !"
"C'est un peu superficiel..."
"C'est vrai t'as raison, je vais lui dire de faire des études pour avoir au final un boulot ingrat dans lequel elle sera probablement harcelée sexuellement en plus d'être moins bien payée que les connards qui lui toucheront les fesses. Pour qu'au final, elle passe la fin de sa vie comme concierge ou nounou pour pouvoir financer sa misérable retraite. T'as raison, je pense qu'on est grave dans un pays qui permet aux femmes du petit peuple de s'en sortir seule dans la vie."

Bizarrement, alors que je croyais que Candice voulait que sa fille mène la vie d'une poupée Barbie, je me suis rendue compte qu'elle veut ce que toutes les mères veulent pour leur enfant, une vie facile et heureuse dans laquelle ils ne manqueront de rien. Elle voudrait que Birdy puisse avoir les moyens de faire tout ce qu'elle a envie, voyager, sortir, s'amuser, profiter de sa vie. Et c'est vrai qu'au prix des études dans notre pays, c'est pas donné à tout le monde de devenir avocat pour pouvoir mener ce genre de vie.....

"T'as raison Candice, vaut mieux miser sur le bon mariage... À Birdy, en espérant qu'elle trouve son prince charmant qui la soutiendra à devenir une femme accomplie et indépendante !"
"Amen !"

Dit-elle en rigolant avant de boire une gorgée de sa bière. J'en bois une aussi en pensant à ma propre vie. J'aurais peut-être du faire un bon mariage. Me marier avec un industriel ou un entrepreneur… Je serais peut-être en train de m'acheter des chaussures de luxe avant d'aller me faire masser ? Je ne serais pas infirmière, je n'aurais pas à me salir les mains. Je me lèverai quand je veux et je ferais exactement tout ce que je veux.... Oui mais.... je ne me sentirais pas utile.... Quel serait le but de ma vie ?
Je n'ai peut-être pas eu les moyens de faire des études de médecine parce que j'avais à peine de quoi payer mes cours d'infirmière même en ayant deux emplois d'étudiants, mais au moins je ne regrette pas de devoir travailler dur pour gagner mon pain. Je ne juge pas ceux qui ont une vie facile et parfois même je les envie, mais dans le fond, je n'échangerais pas ma place. Cependant, je préfère garder cette pensée pour moi, sachant très bien que Candice ne serait pas du tout de cet avis. Pour elle, si l'occasion se présente de vivre une vie farniente au soleil, elle bondira sur l'occasion sans se demander si sa nouvelle vie aura du sens ou pas. Ma foi, c'est un état d'esprit, je ne l'envie pas, mais je suis fascinée par elle plutôt.

"Minnie, je ne vais pas te lâcher. Alors qui est cet Apollon ? Parce qu'il doit surement être hyper sexy pour que tu décides de le garder pour toi toute seule !"

Je soupire avant de boire une gorgée de bière puis finalement je souris et décide de lui parler de Nate. De toute façon, Candice est ma seule amie dans cette ville et ça me manque ce genre de journée entre filles à parler de garçons et de maquillage.

"Bon d'accord...Il....Il s'appelle Nate Parsons..."

Je n'arrive même pas à parler de lui sans rougir, sans avoir chaud, sans avoir son image en tête... C'est tellement perturbant...

"Et ?"
"Bhein...C'est un détenu et il est vraiment....vraiment...."

Je rougis tellement qu'on dirait que je vais exploser.

"Sexy ? Tu sais, c'est pas un gros mot, Minnie."
"Oui je sais, mais je....je suis juste gênée de parler comme ça d'un autre homme alors que je suis avec Bobby."
"Non, tu devrais être gênée d'avoir pensé un jour que Bobby était sexy et d'avoir accepté de coucher avec lui."
"Candice, ça suffit..."
"T'as raison, parle-moi plutôt du sexy Nate !"

Je souris en coin tout en triturant mes doigts.

"Et bien, il est grand, ténébreux et très viril !"
"Ouuuuuuuuuuuh ça doit te changer de tes ex !"
"Oui, j'avoue ! Je suis sortie qu'avec des garçons.... tendre..."
"Des chochottes."
"Non ! Ils étaient juste doux, enfin à part Bobby."
"Non, Minnie, tous tes ex sont des chochottes, y'en a même un qui est gay ! Bobby aussi est une chochotte qui aime te hurler dessus parce que t'es une fille, mais j'ai entendu qu'un soir au bar il s'est pris une sacrée rouste par un inconnu qui l'avait bousculé ! Bobby lui aurait dit de faire attention et le gars se serait jeté sur lui et ton gars n'aurait rien fait !"
"Ah oui ?"
"Et oui ! Mais par contre, si t'as le malheur d'oublier d'acheter ses cornichons, il balance les assiettes en l'air !"

Et là, je me dis, pauvre con !

"Enfin bref, tout ça pour dire, qu'un gars qui sait se défendre et qui pourrait être en mesure de te protéger si besoin est, ça peut pas te faire de mal."
"Hum... Mais il n'est pas qu'une brute épaisse, il a l'air aussi intelligent, intéressant et terriblement torturé..."
"Bhein tiens, le contraire m'aurait étonné. Les bonnes âmes comme toi sont forcément attirées par les âmes torturées. J'imagine que c'est ce qui fait mouiller ta culotte !"

Jeu de sourcils de la part de ma voisine.

"Candice ! Arrête !"
"He he, cochonne ! Minnie veut se faire bouffer le minou par le sexy Nate !"

Je suis offusquée, je me lève et du haut de mon mètre soixante-deux, je lui tape le bras pour qu'elle arrête de dire ça à voix haute comme si quelqu'un pouvait nous entendre.

"Rooh ça va, aller j'arrête. Bon ok, mais tu m'as dit que tu étais virée. Du coup, tu peux plus le revoir ? À moins que tu ailles le voir au parloir ?!"

Jeu de sourcils.

"Qu...Qu...Quoi ?! Non ! Ça va pas ! Il me prendrait pour une psychopathe ! Ou une fille désespérée !"
"Bhaaaa c'est un peu vrai !"
"Je ne suis pas une psychopathe !"
"Ah non non, t'es désespérée ! Franchement…Bobby !"
"Candice, tu fais une obsession sur Bobby...."
"Je te jure que sa simple présence dans mon champ de vision me donne la nausée, encore plus quand je sais comment il te traite toi qui est une si gentille petite fée."
"C'est mon couple, tu n'as pas à t'en mêler."
"Ok, alors on en reparlera quand tu viendras pleurer chez moi."
"Excuse-moi, je ne voulais pas te vexer…Seulement, t'oublie que je fais pas tourner les têtes autant que toi, désolée si je n'ai pas autant de prétendant qui viennent frapper à ma porte. Alors oui, Bobby est très loin d'être parfait, mais en attendant, il est le seul à m'avoir remarqué dans cette ville !"
"Ah oui ? Et ton sexy Nate, tu crois qu'il ne t'as pas remarqué ?"

Jeu de sourcils.

"Je...heu..."
"Ha ha ! Coupable votre honneur !"
"Arrête tes bêtises ! Il n'est pas du genre à s'intéressée à une pauvre bouseuse comme moi."
"Et bien il aurait tort ! Tu es la fille la plus géniale que je connaisse !"
"Ouais, mais être géniale ça suffit pas quand on est comme lui, je le vois avec une femme avec du caractère, soit super classe, soit super badasse. Le genre qui n'aurait peur de rien, tu vois ! Moi j'ai encore peur du noir, alors de quoi tu me parles... Il ne s'intéressera jamais à moi." Je baisse la voix en me penchant près de Candice comme si on nous épiait alors que nous sommes seules chez moi. "Même sexuellement....Qu'est-ce que je pourrais apporter à un homme comme lui ?! T'imagine, il a surement dû se taper toutes les meufs de son lycée... Sexuellement, j'ai eu Josh et Bobby.... Je.....Je ne suis pas à la hauteur."
"Alors déjà, arrête de chuchoter, personne peut nous entendre. Et ensuite, merde Minnie, ais un peu plus confiance en toi ! T'es jolie, tu sais être sexy ! T'es une femme incroyable qui sait tout faire, tu as un cœur en or et t'es toujours droite dans tes bottes ! Enfin sauf quand sexy Nate te fait tourner la tête. Beaucoup d'hommes auraient de la chance de t'avoir et ton inexpérience sexuelle, beaucoup d'hommes trouvent ça charmant. Ils n'aiment pas tous les grosses salopes, tu sais."

Non, je ne savais pas, mais je me retiens de lui dire pour ne pas qu'elle me prenne pour une débile.

"Dans tous les cas, je ne peux pas avoir une double vie."
"Donc on en revient au vrai problème et à la solution toute trouvée : Vire Bobby !"

Je rigole malgré moi.

"Ça ne serait pas aussi facile ! Et pour quoi ? Pour vivre une vie par correspondance avec un homme en prison ! Tu veux que mes parents me tuent !"
"Ces deux ploucs n'ont aucun droit de vote sur ta vie, pas après avoir eux même vécu leur histoire en correspondance, seulement parce que ta mère était dans une prison et ton père dans une autre !"
"Ouais, j'avoue que j'ai pas passé un noël de ouf cette année-là..."
"Tu vois, alors franchement, l'avis de tes parents, on s'en cogne ! Vis ta vie à fond ma belle !"

Candice regarde l'heure sur sa montre.

"Merde, je dois aller chercher Birdy, je suis en retard ! Bah ! On s'en fiche, je suis une mère à chier de toute façon, sa maitresse le sait déjà !"

Elle m'affiche un grand sourire avant de se diriger vers la sortie.

"Je reviens te voir demain, fais attention à toi et si Bobby t'emmerde tu m'appelles et j'arrive avec ma batte !"
"Haha, merci Candice ! Et tu n'es pas une mère de merde ! T'es une mère qui fait de son mieux et rien que ça, c'est fabuleux."
"Merci Minnie, bisou ma biche !"
"Bisou !"

Puis la voilà partie. Sa visite m'a fait du bien. En débarrassant, je constate que cette malade a embarqué sa bière pour aller chercher sa fille. Elle est vraiment dérangée ! Candice se fout royalement qu'on parle d'elle ou non. Si les autres mamans la jugent ouvertement ou lui lancent des regards pleins de reproches, elle n'a pas l'air de s'en soucier. Nombril à l'air et bière à la main, elle récupère sa fille de quatre ans avant de l'emmener prendre une glace et faire du toboggan avant de rentrer. J'aimerais avoir son assurance et sa façon de faire glisser les critiques sur sa peau. Moi j'ai toujours été une bonne fille, une bonne élève et une enfant sage et disciplinée, alors forcément je n'aime pas décevoir, je n'aime pas que l'on me juge ou autre, ça me fait remettre en question toute ma personne et ce que je suis. Candice n'a jamais ce problème ! Elle sait qui elle et n'a pas besoin du regard des autres pour ça. Quelle chance.


A suivre


Cheval de Troie
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Cheval de Troie
Lun 16 Mai - 21:49

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo] - Page 2 Fc2bb01434de65210e4d899632f80a077fc95803
Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo] - Page 2 056238a4a376647bdb98135aa10f6d3ae62f56e2


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Une fois Candice partie, je continue ce que je faisais, mes cookies puis je commence le repas du soir. Une fois fait, je m'installe devant la télé et attends le retour de Bobby qui, pour une fois, rentre directement à la maison après le travail.

"Minnie ? Ça sent bon, t'as fait quoi à bouffer ?"

Me demande-t-il en enlevant son sac et ses chaussures pour les poser dans l'entrée.

"J'ai fait un rôti de bœuf avec des pommes de terres au four."
"Super, j'espère que c'est pas la recette de ta mère !"

Il finit par me rejoindre dans le salon pour m'embrasser et c'est là qu'il voit l'état de mon visage. Il fronce les sourcils.

"Qu'est-ce qui s'est passé ?!!!"
"Je...C...c'est à la prison, hier.... un détenu s'est..."
"Tu vois, je te l'avais dit ! Je t'avais dit que t'étais pas en sécurité là-bas ! Tu n'y retourneras plus jamais tu m'entends !"
"Écoute c'est juste un fou, ils ne sont pas tous comme ça..."
"Si ils le sont, Minnie ! Ils sont tous tarés, c'est pour ça qu'ils sont en prison ! Je ne sais pas ce que tu espérais ni quel rêve farfelu de gonzesse tu cherchais à réaliser, mais maintenant c'est fini ! T'imagine un peu si t'étais morte ?! Qu'est-ce que j'aurais fait sans toi ! Qu'est-ce que j'aurais dit à tes parents ?!"

Je recommence à pleurer comme un bébé.

"Je suis désolée, désolée..."

Je cache mon visage dans mes mains en imaginant mes parents apprenant l'annonce de ma mort.... Je pleure de plus bel.

"Être désolée ne changera rien ! Regarde dans quel état tu es ! Tu es hideuse ! Tout ça pour aller soigner des tueurs ! Dorénavant, tu feras ce que je te dirais ! Ça suffit les conneries, j'ai pas envie de devoir aller t'identifier à la morgue, putain !"

Je pleure encore plus à gros sanglots et lui je l'entends se prendre une bière dans le frigo.

"Arrête de pleurer putain, ça me casse les oreilles !"

Il boit sa bière avant de s'asseoir sur le canapé.

"Regarde, t'as passé la journée ici et pour une fois, je peux dire que je rentre dans une maison propre où ma femme m'attends avec un bon plat chaud. T'as pas envie que ça soit tous les jours comme ça ? En sécurité à la maison ? Parce que moi j'en ai envie."

Glou, glou, glou.

"Ou...Oui, mais j'...j'ai envie de...de travailler....d....de me rendre utile.."
"Quand tu travailles, t'es pas fichu de te rendre utile à la maison. Quand on sera mariés tu feras comment ? Ton devoir conjugal devra passer avant ton travail, ton principal job, c'est d'être une bonne femme, Minnie et si tu veux mon avis, t'es plutôt nulle à chier à ce poste."

Je pleure encore plus avant de courir m'enfermer dans la chambre pour pleurer.

"Voilà, dès qu'on lui dit la vérité, elle part chialer dans la chambre." Il se mit à hurler pour que je puisse l'entendre. "Il serait temps que tu grandisses Minnie, tu vas bientôt être une femme et une mère, alors m'oblige pas à devoir te remettre sur le droit chemin !"

Me hurla-t-il avant de lâcher un rot et de mettre du sport à la télé. De mon côté, j'ai passé toute la nuit à pleurer, lovée contre un oreiller en pensant à Nate qui devait être dans sa cellule froide et lugubre, tout seul. Je pleure comme une madeleine jusqu'à m'endormir d'épuisement.


***


Les jours qui ont suivis ont été plutôt monotone pour moi. J'ai passé beaucoup de journée à pleurer, des fois, je ne faisais pas le ménage ce qui m'a valu des réflexions, des cris, des pleures...
Un soir, alors qu'on arrivait au bout de la première semaine, mon visage commençait à reprendre sa forme et sa couleur normale, mais mon moral était toujours au plus bas. Je crois que je n'avais plus écrit aussi souvent dans mon journal intime depuis que j'ai fini mes études ! Chaque jour, je racontais à mon journal à quel point Nate me manque. Et je me suis même surprise à penser à Sam, à monsieur Wright, à Will ou à d'autres détenus ou gardiens sympathique, gentils et respectueux. Bobby avait fini par rentrer complètement bourré et bien après minuit. Je n'avais absolument rien fait de la journée à part me rouler en boule dans le lit et pleurer, mais j'en avais besoin. Je ne peux pas être une fée du logis tous les jours après ce que j'ai vécu et ce que je suis en train de vivre. J'ai le droit d'être malheureuse quelques jours avant de me remettre en selle, mais visiblement, Bobby a estimé que mon temps de lamentations était écoulé.
Après ne pas avoir trouvé son assiette dans le micro onde, il arrive dans la chambre en hurlant.

"Putain, mais t'es vraiment qu'une merde inutile ! T'es là toute la journée et t'es même pas fichu de faire à bouffer ! Qu'est-ce que je vais manger moi maintenant, connasse ? Hein ? T'es vraiment qu'une conne !"

Puis, il est redescendu et s'est mis à tout cassé dans la cuisine ! Alors effrayée, je suis vite descendue pour lui préparer quelque chose rapidement en pleurant et en tremblant. Mais malheureusement, une assiette m'échappe des mains et se fracasse au sol. Bobby se jette sur moi sans plus attendre et m'assène une gifle monumentale.

"Tu sers à rien putain ! Comment on peut être aussi inutile ! T'es vraiment qu'une grosse merde ! Aller fous le camp !"

Il m'attrape par les cheveux et m'envoie valser sur le sol me causant des coupures sur les morceaux de verres brisés. Je remonte dans la chambre comme un animal blessé et humilié. Je pleure de douleur et de tristesse tout en me rinçant dans la douche pour faire partir les bouts de verre puis je me confie à mon journal. J'ai peur d'appeler Candice, car je ne sais pas de quoi elle serait capable. Si ça se trouve elle viendrait pour le tuer et je ne veux pas assister à la mort de qui que ce soit. Ni voir ma seule amie partir en prison. Pire, ça pourrait être Bobby qui prend le dessus et blesse Candice ! Hors de question d'appeler qui que ce soit, je ne veux mêler personne à cette histoire sordide et au fait que je manque cruellement de courage pour me défendre contre cette brute.

Le lendemain, Bobby n'est pas rentré à la maison et j'ai passé la nuit à m'inquiéter et à l'appeler. C'est bizarre, ça ne lui ressemble pas.

"Allo ?"
"Candice ? Dis, tu sais pas si Bobby est avec Chuck par hasard ?"
"Non, Chuck a emmené Birdy manger dehors parce que je lui ai dit que s'il continuait à être un père de merde, je dirais à Birdy que son père est un Kennedy."
"Candice, pourquoi est-ce que t'es complètement tarée ?!"
"J'en sais rien, je crois que ma mère prenait du crack quand elle était enceinte alors bon, l'Amérique bébé !"
"Ouais....comme tu dis. Bref. Bobby !"
"Minnie.... tu sais très bien ce que j'en pense, j'espère que ce porc se vide de ses fluides dans un caniveau."
"Super merci du réconfort Candice !"
"Bhein quoi. T'as appelé le Percy's ?"
"Bien sûr, qu'est-ce que tu crois ! Bob m'a dit qu'il n'avait pas vu Bobby..."
"Ouuuh alors ça, c'est bizarre !"
"Tu crois qu'il a disparu ?!"
"Minnie, est-ce que t'es sérieusement en train de me demander si on a enlevé ton loser de 90kg ?!"
"Bon ok, pas enlevé mais... il s'est peut-être perdu...."
"Où ça ? Entre les quatre feux rouges, le seul rond-point et les six carrefours qui plombent notre ville ?!"
"Candice, tu m'aides pas beaucoup."
"Je pense que ton gros doigt être en cellule de dégrisement ou à l'hôpital avec un peu de chance."
"Bon, je vais appeler le commissariat, merci Candice."
"De rien, pense aussi aux morgues, qui sait, peut-être que Dieu a entendu mes prières !"

Je soupire avant de raccrocher. J'appelle le commissariat et finalement Candice avait raison. Il a été arrêté à un feu rouge en état d'ébriété et a été emmené en cellule. Je remercie l'agent puis raccroche. Je suis rassurée, puis je retourne me coucher.
Ma vie est nulle. Inutile de me le dire ou de me juger, mais à ma place, vous verrez qu'il n'y a pas vraiment trop de choix pour avoir une meilleure vie ! Y'a pas de secret, dans ce pays vaut mieux savoir vendre son cul si on veut arriver à quelque chose et.... la seule chose dont je peux être fière, c'est encore d'avoir le contrôle sur mon corps. Je ne maitrise peut-être pas ma vie, mes finances ou mes gouts en matière d'hommes, mais en tout cas je sais que quand je donne mon corps, c'est par amour et certainement pas pour de l'argent ! Soupire, pourquoi je pense à ça, je déraille complètement. Bon, il est temps d'aller me coucher.


***


Aujourd'hui c'est mardi et ça fait huit jours que j'ai été virée. Je commence doucement à reprendre un rythme de vie normal. Après la scène de l'autre soir, je ne me laisse plus aller toute la journée, je veille à faire le ménage et à manger pour que Bobby ne se mette plus en colère comme l'autre fois. Je ne sais pas de quoi il serait capable cette fois. Dans le milieu de la matinée, je vais vérifier la boite aux lettres ou la porteuse de mauvaises nouvelles comme on dit chez moi. Dans la boite, je trouve des dizaines et des dizaines de lettres ! J'écarquille les yeux en voyant qu'elles débordent de la boite ! J'ai dû faire un aller-retour pour toutes les récupérer ! Assise sur la table de la cuisine, je commence par vérifier de qui elles viennent et je commence à pleurer en remarquant qu'elles viennent toutes du centre pénitencier de North Rivers....

"Madame Minnie, vous nous manquez !"
"Minnie jolie, la vie est triste sans vous !"
"Chère madame Minnie, j'espère que vous allez bien et que vous reviendrez !"


Et il y en a encore des dizaines, pleins de mots de bon rétablissement ou pour me dire que je leur manque. Certains me racontent leur journée et me disent que beaucoup de détenus ont décidé de faire grève pour manifester contre mon départ. J'en pleure de joie. Même Sam y est allé de son petit mot : "Mamzelle Minnie, vos douces mains me manquent ! J'espère que vous allez mieux ! Et non, je n'ai pas de nouvelles du trou ;)"
Ce qui veut dire que Nate y est encore.... Après huit jours.... est-ce qu'il tient le coup ? Est-ce qu'il va bien ? Est-ce qu'on s'occupe bien de lui ? Je soupire de désespoir, mais en même temps, toutes ces lettres me donne chaud au cœur. Je ne m'étais pas sentie aussi aimée depuis longtemps ! Malheureusement, après avoir épluché les lettres des centaines de fois, j'ai eu une pointe au cœur en ne voyant toujours pas celle que j'attends. N'a-t-il donc pas le droit d'écrire de lettre au trou ? Ou peut être.... n'a-t-il tout simplement pas envie de m'écrire...

Après ça, chaque jour je continuais à recevoir de plus en plus de lettres ! De tout types de personnes ! Heureusement, le courrier des prisonniers est toujours lu avant d'être envoyé, je suppose donc que j'ai échappé à toutes les lettres un peu perturbantes ou malsaines ! Je n'ai reçu que des lettres de bienveillance, de soutien et d'amour. Ça me fait tellement plaisir ! Je savais que je n'étais pas totalement inutile là-bas ! Que j'y étais même appréciée ! Mes journées sont devenues bien plus belles après ça.
Et faut croire que même Bobby avait l'air de meilleure humeur. Un jour, il a séché le travail et m'a dit :

"Écoute, pourquoi ne pas profiter de ce temps magnifique pour se faire une escapade en amoureux ? Avec toutes ces tensions de ces dernières semaines, on n'a pas eu l'occasion de se montrer à quel point on s'aime."

Sauf que je n'ai aucune idée d'à quel point on s'aime. Mais.... Je n'ai pas voulu anéantir ses efforts alors j'ai joué le jeu et c'était même agréable. Il m'a invité à déjeuner, ensuite, c'était promenade romantique dans un parc magnifique à l'extérieur de la ville. Puis, on a admiré le coucher de soleil sur les hauteurs de la ville. On a fait l'amour et pour une fois, c'était vraiment bien. On s'est mutuellement fait plaisir, on a écouté les besoins de l'autre jusqu'à l'extase et je n'avais rien à y redire. Puis comme un gentleman, il m'a aidé à me rhabiller puis on est allés diner. Cette journée était parfaite !

En rentrant, il m'embrasse amoureusement, tendrement, en passant sa main dans mes cheveux.

"Bobby, qu'est-ce que tu fais, t'en as pas eu assez ?"

Dis-je en riant alors qu'il m'embrasse partout en tentant de fermer la porte de chez nous avec sa main ou son pied.

"Jamais assez de toi mon amour, t'as pas envie d'un gros câlin sur le canapé ?"

Me dit-il avec son regard de dragueur. Je rougis et cède en souriant. Cette journée a été si magique que je lui dois bien ça. J'accepte et le laisse me porter jusqu'au canapé où notre ébat a été bien plus torride que tout à l'heure. On a fini nus sur le tapis dans les bras l'un de l'autre.

"Tu sais, on pourra faire ça plus souvent maintenant que tu ne bosses pas. Je pourrais vraiment avoir le temps de me consacrer à toi et pas qu'à la bouteille..."

Je lève les yeux pleins d'espoir vers lui.

"C'est vrai ?"

Il embrasse le bout de mon nez en souriant.

"Bhein on peut déjà essayer, qu'est-ce que t'en dis ?"

Je hoche la tête, persuadée que toute façon, je n'avais pas de meilleurs choix pour l'instant.


***


Deux jours plus tard, cela faisait maintenant une quinzaine de jours depuis mon départ, j'ai reçu un appel dès mon réveil.

"Allo ?"

Dis-je d'une voix endormie.

"Mademoiselle Bolen ?!"

J'ai tout de suite reconnu la voix de monsieur Wright et je me suis tout de suite redressée dans mon lit.

"Oui ! Monsieur Wright, bonjour !"
"Bonjour Minerva, je suppose que vous attendiez mon appel."
"Du tout, monsieur, j'en suis surprise !"
"Ah oui ? Vous n'avez pas reçu les lettres ?"
"Si, si ! D'ailleurs j'ai été heureuse ! J'ai commencé à répondre à chacune d'elles !"
"Inutile, vous aurez prochainement l'occasion de faire part aux détenus de vos remerciements."
"Comment ça ?"

Il soupire, agacé.

"Et bien... Je dois dire que vous remplacer au pied levé n'a pas été chose aisée et je peine à trouver quelqu'un qui se fasse accepter par les détenus. Ils s'entêtent à chasser tous ceux que j'embauche dans l'espoir de vous voir revenir..."

J'écarquille les yeux en laissant mon cerveau assimiler l'information.

"Ah oui ?"
"Oui. Du coup.... Sachez que mon avis n'a toujours pas changé, je vous pense toujours incapable de tenir le coup à North Rivers, malheureusement, je suis dans l'obligation de devoir vous proposer un poste fixe, sans période d'essai, le plus rapidement possible sinon je risque de devoir être bientôt sponsorisé par une famille de croque-mort."
"A...Attendez.... vous voulez que je revienne ?!"
"Non. Ils veulent que vous reveniez."
"Oh... je vois... Monsieur Wright, puisque je vous tiens, est-ce que je peux vous demander si...."
"Non vous ne pouvez pas. Comprenez bien que cet appel n'a pour seul et unique but de vous proposer un emploi, pas pour conforter votre béguin d'adolescente. Je serais dur avec vous, mademoiselle Bolen car North Rivers sera dur envers vous." Il soupire et tente de prendre un ton plus paternaliste puisqu'il voit que la dureté me paralyse plus qu'autre chose. "Écoutez, la dernière chose que je veux voir de mon vivant, c'est de vous voir partir entre quatre planches… donc si pour cela je dois vous pousser à la démission, je n'hésiterais pas. J'espère que vous avez les épaules bien solides."
"Ne vous en faites pas pour moi, je tiendrai le coup !"
"Je craignais de vous entendre dire ça... Bien, je vous attends dans mon bureau dès demain pour qu'on signe votre contrat."
"Demain, déjà !"
"Il y a un souci ?"
"C'est juste que.... il faut que j'en parle à mon petit ami... il... il n'est pas trop d'accord pour que je travaille à North Rivers."
"Bien, il n'est pas si stupide que je le pensais."

Je ne relève pas.

"Il faut donc que j'en parle avec lui d'abord."
"Parfait, si je ne vous vois pas demain, j'en conclurai que vous refusez mon offre.
"Heu...je....d'accord..."
"Vous savez.... je vous apprécie suffisamment pour regretter de ne pas avoir une fille aussi adorable que vous alors.... ne me faites pas vivre la douleur d'un père qui voit sa fille souffrir. Prenez la meilleure décision pour vous."

Sur ce, il a raccroché sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit. Je suppose qu'il ne voulait pas que j'entende l'émotion dans sa voix. C'est fou ce que les hommes du sud peinent à montrer leurs sentiments ! C'est ce qui les rendent incroyablement sexys comme dirait Candice, mais tout de même… Y'a pas de mal à parler à cœur ouvert de temps à autre. Enfin moi ce que j'en dis.

Le soir même, j'attends le retour de Bobby avec impatience. Vu que nos tensions se sont nettement arrangées ces derniers temps, je me suis dit que je pourrais lui demander de but en blanc sans que ça parte en catastrophe.

Je prépare son plat préféré et j'ouvre même sa bière avant qu'il arrive histoire qu'il soit de bonne humeur.

"Wouah, gratin de macaroni et bière fraiche ?! C'est mon anniversaire ou quoi ?!"

Je souris d'une oreille à l'autre avant de le saluer en l'embrassant.

"Non, non, je voulais juste te faire plaisir et j'ai une grande nouvelle !"
"Ah oui ? Qu'est-ce que c'est ?"

Dit-il en retirant son sac. J'inspire un grand coup puis je lui balance :

"Monsieur Wright m'a appelé, il voudrait que je retourne à North Rivers car apparemment je manquerais énormément à certains détenus ! C'est pas formidable ! Il m'a dit que certains détenus avaient même..."
"Stop, inutile d'en parler, tu n'iras pas."

Mon visage se décompose.

"Q...Quoi ?! Mais....Mais tu sais que j'ai envie de travailler...."
"Je croyais qu'on était d'accord, si tu restais ici à la maison, je pourrais plus m'occuper de toi ?!"
"Oui mais... les journées sont longues sans toi, il faut bien que je m'occupe."
"T'as qu'à faire le ménage."
"Oui et après ?"
"J'en sais rien, mais Minnie, commence pas à m'énerver, tu ne retourneras pas là-bas. Tu te rappelles dans quel état tu es partie ?!"
"Oui, mais là, ça sera différent !"

Il se lève et s'approche de moi d'un air menaçant.

"J'en ai rien à foutre, Minnie, tu ne vas pas y aller, c'est tout, je te l'interdis ! Hors de question que tu risques encore ta vie ! À croire que tu cherches qu'à te faire violer ou tuer ! T'es vraiment qu'une belle salope en fait !"
"Bobby, arrête..."

Dis-je en commençant à pleurer tout en reculant.

"Quoi, c'est pas vrai peut-être ?! Tu crois que j'ai pas vu toutes les lettres que tu as reçues ?! Tu vas pas me dire que t'as fait que coller des pansements sur ces gars ! t'as du bien aussi leur coller ton cul au visage, pas vrai ?"

Dit-il en me prenant par le cou alors que je me débats.

"Bobby, lâche-moi tu me fais mal !"

Je commence à devenir toute rouge et il me lâche enfin. Je tousse pour reprendre mon souffle puis je le regarde intensément en fronçant les sourcils.

"S....Soit, je retourne bosser, s....soit je m'en vais !"

Dis-je la tête haute avec tout le courage dont je dispose. Il menace de se jeter sur moi et je me cache le visage de mes bras, à la dernière minute, face à la peur qu'il m'inspire, il se rétracte et prend son manteau.

"Pauvre conne."

Et s'en va. De nouveau, il n'est pas revenu de la nuit, mais cette fois, je ne me suis pas du tout inquiétée.

Le lendemain, je me réveille tôt et me prépare. J'opte pour une jolie robe jaune avec des marguerites blanches dessus. Elle n'est pas décolletée ni trop courte histoire de ne pas être provocante. Pas de talons bien sûr, une simple paire de converse blanche suffit ! J'attache mes cheveux en queue de cheval et me parfume avant de monter en voiture. Dans le miroir au-dessus du volant, j'ai l'air d'avoir dix-huit ans.... Candice, qui a le même âge que moi, est toujours pleins de jean ultra moulant et de t-shirt court sans soutient gorge.... je... je ne me vois pas porter ce genre de chose, j'aurais l'impression d'être une grosse vache boudinée ! Mes robes à la Laura Ingalls me conviennent pour le moment. Je monte dans ma voiture et file vers North Rivers en saluant Candice au passage.

"Wouah ! Je vois que tu as sorti la robe de paysanne du dimanche ! Tu vas où jolie comme ça ?"
"North Rivers !"
"Ouuuuuuuuh tu t'es enfin décidé pour le parloir !"

Je rougis comme une tomate !"

"Q...Quoi ?! Non ! Je vais pour signer mon contrat d'infirmière !"
"Jure ! Wouah ! Trop cool ! Ce soir, on sort et on fait la fête !"
"Candice je..."
"La ferme, j'ai dit, on sort !"

Je hoche la tête docilement, décidément, les gens d'ici adorent me donner des ordres et je suis bien trop gentille et trop polie pour dire quoi que ce soit. Ma bonté me perdra.

Arrivée devant la prison, j'annonce mon arrivée au portail de l'entrée pour qu'on me laisse me garer sur les places du personnel. À l'intérieur, quelques me saluent et me disent que ça leur fait plaisir de me revoir. Un m'escorte jusqu'au bureau du directeur et accepte même ma requête quand je lui demande si on peut passer par le couloir de Sam. Je me suis bien gardée de faire allusion à Nate, j'ai le sentiment qu'il va falloir que je fasse profil bas le concernant pendant un moment.

"Sam !"
"Oh la vache ! Mamzelle Minnie ! Je pensais pas vous revoir ! Si vous cherchez Don Juan il est encore au trou..."
"Mais ça fait quinze jours !"
"Bah, c'est le risque à prendre quand on veut jouer les héros intrépides pour une jolie demoiselle."

Il me fait un clin d'oeil suivit de son sourire contagieux. Je lui rends en rougissant puis je baisse les yeux.

"C'était stupide... il n'aurait jamais dû s'inquiéter pour une fille qu'il connait à peine."
"Bah j'envisage de lui dire exactement la même chose à son retour !" Mon visage s'attriste en réalisant que Sam a raison de lui dire ça. "Mais vous savez quoi, je suis prêt à parier qu'il me dira que si c'était à refaire, il le referait."

Suivit d'un nouveau clin d'oeil.

"Merci Sam. Et toi alors ?"
"Moi ça va, mon avocat est super et il pense que si je fais appel il y a de grandes chances que je gagne et que je sois un homme libre avant la fin de l'année !"
"Et bien, c'est tout ce que je te souhaite ! Je dois y aller maintenant, à plus tard Sam !"
"Bye, mam'zelle !"

Je poursuis ma route jusqu'à toquer à la porte de monsieur Wright.

"Entrez."
"Bonjour monsieur."

Soupire de déception.

"Vous êtes donc revenue..."
"Oui..."

Dis-je en baissant la tête.

"Ma foi... je mentirais si je disais que je n'étais pas content de vous revoir, même si j'aurais sincèrement préféré vous revoir au tournant d'une allée au supermarché."
"J'imagine... mais cette fois j'essayerais de faire plus attention."
"Il vaut mieux, car malheureusement il n'y a toujours pas de traitement de faveur. Je ne pourrais toujours pas garantir votre sécurité en permanence ni même vous assurer qu'il ne vous arrivera rien. Tout peut vous arriver entre ces murs, je dis bien tout."
"Je sais. Et je sais aussi que vous cherchez à me faire peur, mais c'est inutile, je resterai jusqu'à ce que je décide partir."

Nouveau soupire.

"Bien, puisque je n'ai pas réussi à vous convaincre... Asseyez-vous, je vais sortir les documents."

Nous avons fini par signer mon contrat et j'ai même réussi à négocier une petite hausse de salaire pour le dédommagement passé et sans doute à venir.

"Bon, aparemment tout est en règle, je vous propose de vous mettre au travail sur le champ."

Ce que j'ai fait sans me faire prier.


***


Le lendemain, c'est toujours avec une immense joie que je reviens travailler. Bobby n'est toujours pas rentré à la maison et c'est vrai que je commence à m'inquiéter même si au fond de moi je me dis que c'est un connard qui ne mérite pas que je m'inquiète pour lui. Cette fois, j'ai opté pour un jean boy friends et une chemise blanche nouée chastement sur mon ventre avec une paire de Vans. J'ai laissé mes cheveux lâchés pour ne pas ressembler à une ado, mais bon, je pense que je suis toujours loin de la femme fatale.

En arrivant au boulot, je bois mon café dans la salle de repos quand deux gardiens arrivent en parlant et en riant.

"Hey t'as vu la nana qui est venue rendre visite à Parsons la dernière fois ? Un missile !"
"Jure ?! Et elle l'attend tu crois ?"
"Avec le cul qu'elle a ça serait dommage d'attendre aussi longtemps !"
"Eh, fais gaffe !"

Dis l'un en me voyant.

"Salut Minnie."
"Salut."
"Bonjour."

Dis-je avec un sourire poli avant de quitter la salle lentement. Je me concentre sur mes pas pour ne pas donner l'impression de fuir, car c'est clairement ce que j'ai envie de faire ! J'ai envie de courir, de vomir, de pleurer et de me rouler en boule comme un bébé. Merde. Voilà, c'est exactement ce que le missile de Nate ne ferait surement pas ! Mon Dieu ce que j'ai mal au cœur, j'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps ! Je cours me cacher aux toilettes jusqu'à ce que la crise de larmes cessent. J'ai été stupide de croire un seul instant qu'il aurait pu être attiré par la pauvre tache que je suis ! Je me sens si stupide ! Mon Dieu, j'ai envie de mourir sous la honte qui m'accable, mais aussi de tristesse...

Je finis par sortir de ma cachette en ayant pris une grande décision, dorénavant il faut que j'oublie Nate Parsons.


***


Aujourd'hui j'ai entendu dire que Nate sortirait du trou, on va me l'envoyer pour visite de routine après sa visite au parloir. Quand on m'a dit ça, j'ai dû me mordre la langue au sang pour garder un visage neutre et ne pas pleurer devant le garde. Mon cœur est tombé dans ma poitrine et j'avais littéralement envie de m'effondrer… mais je me répète comme un mantra que ça va finir par passer, personne ne reste malheureux toute sa vie ! Monsieur Wright a raison, c'était juste un béguin d'adolescente, il faut que je le chasse de mon esprit. Nate est un adulte avec une vie avant la prison, c'est normal qu'il ait une petite amie sublime. Et puis je ne sais rien de lui, si ça se trouve ils ont un enfant… Et dire que je convoitais un homme qui est peut-être marié ! Je suis un monstre ! Il faut que j'arrête de vivre dans le p éché et dans mon utopie. Nate et moi n'avons absolument rien en commun, il a l'air de tenir et d'avoir plus de choses en commun avec son missile plutôt qu'avec moi. Je suppose que ce que moi je mérite, c'est Bobby. Et soudainement, je commence à me demander si je n'aurais peut-être pas dû refuser l'offre d'emplois et tenter de construire quelque chose de solide avec l'homme que je mérite.
Nemo
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Nemo
Jeu 19 Mai - 16:09
résistance
fiche de nate parsons
Lorsque je quitte le parloir, je me sens léger comme jamais je ne l'ai été.
J'ai une fille.
Je ne pensais pas que cette nouvelle me ferait cet effet-là. Ce n'est clairement pas les meilleures conditions, mais je suis vraiment heureux. Je sais que je ne la verrai pas beaucoup, je sais que notre relation sera ambiguë. Je sais que ça ne va pas être facile, pas du tout. Mais je suis heureux de laisser une partie de moi à ce monde. Judy sera extraordinaire.

« C'est quoi ce sourire béat, tombeur ? »

Je ris légèrement à l'attention de Sam, étalé de tout son long sur son matelas. Je l'imite en soupirant.

« - Je suis papa.
- Déconne !! »


Il se redresse brutalement en manquant de se prendre l'étagère en bois dans le crâne. Je lui tends la photo que Lucy m'a laissé, sans pouvoir supprimer mon sourire de mes lèvres.

« - Elle est trop choupiiii ! Et ça va être une belle nana, c'est sûr, quand on voit les parents !
- Sam ! Parle pas comme ça de ma fille.
Je marque un temps. Oh ça sonne bien.
- Ouais. Dommage que tu sois enfermé ici. T'es là pour combien de temps au fait ?
- Officiellement ? Jusqu'à ce que je crève.
- Et officieusement ?
- Je me barre d'ici quand je veux, Sam. Et je vais me barrer, crois-moi.
- Bah, si tu te barres pour au final retomber derrière les barreaux, ça vaut pas la peine. Fait appel, comme moi.
- Le tribunal c'est pas mon truc mon gars. J'veux plus jamais avoir affaire à ces enjuponnés. Des promesses, des jolis mots, mais y a rien qui suit derrière. On vole de trahison en trahison, et tout ça pour quoi ? Nan, je vais me casser par mes propres moyens j'te dis. »


Si Sam me prend au sérieux, il ne le montre pas, se contentant de pouffer dans son coin en me regardant. Comme si je vivais un rêve éveillé.

« - Tu te crois vraiment dans un film. Mais ok, admettons que tu te casses de cet enfer. Tu fais quoi après ?
- Je fuis le continent avec Judy. Y a des beaux coins pas trop regardés, un peu reclus de la société, tu sais. C'est pas si compliqué de disparaître.
- Et ta femme ?
- Mon ex-femme.
- Quelle différence ? C'est la mère de ta fille. Jamais elle te la laissera indéfiniment.
- M'en branle.
- Et tu veux plus d'elle ?
- Bien sûr que si, mais tu crois vraiment qu'elle est seule ? Tu l'as vue ?
- Ok un point. Bon, admettons. Mais il reste un souci.
- Oh, dis-moi s'il te plaît, j'en crève de pas savoir.
Dis-je, las.
- Et Minnie ? »

Quoi Minnie ? Qu'est-ce qu'elle vient faire là dedans ?

« - Quoi Minnie ?
- Tu vas la laisser toute seule ? Dans ce trou ?
- C'est pas mon problème.
- Quelque chose me dit que c'est un gros problème pour toi. Quelque chose me dit que tu penses vachement à elle, je pense même qu'elle t'a tenu compagnie à pas mal de reprises pendant tes vingt jours d'isolement.
Dit-il en me faisant un clin d'œil narquois.
- T'es obsédé par elle, ma parole.
- Avoue-le et je me tairais. Peut-être. »


Ce petit con. Il sait qu'il a raison et ça me donne tellement envie de lui foutre mon poing dans sa petite gueule souriante !
Je le regarde en fronçant les sourcils, puis laisse échapper un soupir.

« - Ok. Je la kidnapperai aussi, on s'enfuira tous les trois, on vivra heureux et on aura beaucoup d'enfants.
- Je le savais. Je lui dirais. J'aime tellement la voir rougir. »


Tiens, voilà enfin quelque chose que l'on a en commun.

« - Un jour tu vas tellement avoir mon poing dans les couilles que tu les recracheras par le gosier.
- Oh oui, j'ai hâte de sentir tes grandes mains.
- Taré. »


Je ne peux m'empêcher de rire, il me suit de plus belle.
Plus ça va, plus il obtient mon attachement. Peut-être que je le traînerais dans ma connerie.

*

L’heure de la promenade arrive bien rapidement, et je me retrouve devant un carré d’herbe beaucoup plus grand que ma cour privative de vingt jours. J’ai l’impression d’être de retour à mon premier jour, alors que ça fait déjà deux mois. Je crois. Beaucoup de têtes pivotent à mon arrivée, à croire que le geste qui m’a valu le trou n’a pas été caché. Le clan de Wiz me reluque de la tête aux pieds. Le connard se prétendant chef est légèrement courbé, et bleu d’un côté de son visage. Il doit avoir mal, il a prit cher. Merci Drake. En parlant de lui, il n’est pas là, évidemment. Il ne sera plus là avant longtemps. Je me questionne sur les raisons de ses agissements : ça crevait les yeux qu'il haïssait au plus profond Wiz. Mais pourquoi ? Et pourquoi l'avoir attaqué maintenant alors qu'il aurait potentiellement un ennemi en plus dans le clan ?

Je m'approche d'eux, en soupirant intérieurement. J'ai vraiment pas envie d'avoir affaire à lui, mais je suis pas con au point de me dire que tout ira bien pour moi si jamais je renonce à leur clan de merde. Alors je m'accroche, je prends sur moi, et j'avance.
Quand j'arrive, Wiz me fout une claque monumentale sur l'épaule, que mes muscles répercutent tant bien que mal. Il est mal en point, mais a toujours une force de mammouth. Quel enculé, il a dû faire si peur à cette pauvre Minnie. Enfin… pas assez pour qu'elle ne revienne pas, apparemment.

« Nate, mon frère ! Bon retour parmi nous. J'ai entendu dire que t'as failli buter un garde et le boss de la taule. T'es sacrément couillu. Ils t'ont fait quoi pour qu'tu t'énerves comme ça ? »

Je le regarde en camouflant mon envie de lui mettre la tête dans le sable puis de lui couper les parties à la tronçonneuse par un sourire mystérieux.

« Rien de bien méchant. J'avais envie de me défouler, c'est tout. »

L'homme intelligent aurait compris que c'est un sujet dont je ne souhaite pas parler. Mais Wiz n'est pas un homme intelligent.

« - À d'autres ! Aller crache le morceau Parsons.
- J'ai dit ce que j'avais à dire, Wiz.
Je réponds sur le même ton, la mâchoire un peu plus serrée.
- Boss faut pas l'faire chier, t'as vu ce qu'il peut t'arriver maintenant ! »

Taz' rit de bon cœur dans des éclats de rire semblant être au ralenti. Sans doute tente-t-il de détendre l'atmosphère. Ça ne fonctionne pas. Désormais je regarde Wiz avec une noirceur dans les yeux qu'il m'est impossible de cacher. C'est un homme immonde. Ce n'est même plus un homme. L'humanité est capable de bien de choses, mais elle cède sa place à la monstruosité dès que ce genre d'événement entre en jeu. C'est un connard fini, rien de plus.
Lui me regarde avec un sourire qui cache quelque chose. Je ne sais pas s'il remarque ma haine pour lui. Je ne crois pas, Drake lui est tombé dessus si facilement qu'il devait ne se douter de rien.
Je tente un lancer de perche.

« On parle de moi, mais t'as bien failli crever aussi. Qu'est-ce que t'as fait au muet pour qu'il se déchaîne sur toi ? »

Il claque sa langue contre son palais en signe de mécontentement.

« - J'en sais rien, il s'est jeté sur moi sans prévenir. Une mouche l'a piqué, et elle avait sans doute la rage. Tout ce que je sais c'est que j'ai pris cher, et que si je le revois, il prendra plus cher. Je lui latterai les couilles.
- En attendant, c'est toi qu'il a latté.
- Me cherche pas mon frère. J'ai encore de la force.
- Il pouvait pas te saquer. Depuis le premier jour je me suis demandé quand il allait passer à l'action. T'as bien dû lui faire quelque chose ?
- T'es en train de me dire que tu savais ce qui allait m'arriver mais t'as fermé ta gueule ?
- Je pensais que tu savais, je pensais que t'étais assez grand pour te démerder. T'as assez de gardes du corps comme ça, non ? Ils t'ont dit quelque chose eux ? Ou alors tu veux un conseiller en plus ? »


Il grogne comme un ours enragé. Il est vraiment très stupide.

« Je pense qu'il a quelque chose à voir avec votre passé, patron. Nate est dans le vrai, Drake n'a jamais éprouvé pour vous que de la haine et l'envie de vous descendre. Je pensais également que vous en étiez conscient. »

Je n'avais jusqu'alors jamais vraiment entendu le yakuza parler. Son intonation articulée et détachée, comme la tournure de ses phrases me surprennent : personne ne parle comme ça. Il vient des années 80 ou quoi ?
Je prends toutefois en note la remarque de Jin.

« Vous servez vraiment à rien putain. Quelle bande de débiles. Vous faites chier putain, j'ai besoin de vos neurones pour la grande sortie. »

Je hausse un sourcil, alors que tous les autres ont l'air de comprendre ce qu'il raconte.

« - La grande sortie ? On me met au courant ?
- Je t'aimais bien mon frère, mais là tu commences à me courir sur le haricot. Mon poing va rapidement arriver dans ta gueule.
- T'emmerdes pas avec moi, la solitude me réussit pas. Je vais me tenir à carreau maintenant. »


Mes propos sont tellement en désaccord total avec mes pensées que je dois contenir mon rire. Enfin si, pour la solitude je dis vrai : ça me réussit pas.
Je l'entends grogner une nouvelle fois, puis il opine du chef, comme pour dire que c'est oublié.

« Ok on verra ça plus tard. La grande sortie, c'est notre évasion. Dit-il en murmurant. On la prévoit dans quelques jours. »

Ah tiens ? J’ai bien hâte de connaître le plan étudié d’un cerveau aussi lent que le sien. Surtout qu’il compte emmener les autres avec lui.

« - Une évasion… Et tu vas t’y prendre comment ?
- Tu crois vraiment que je vais le dire comme ça à voix haute ?
- Mon gars, si quelqu’un nous écoute, ça n’a pas d’importance qu’il connaisse le plan de ton évasion, s’il sait que tu comptes t’évader. »


Je l’observe me regarder avec des yeux vides. Mon dieu, il a vraiment rien dans le crâne. Quand il finit de réfléchir à mes propos, il crache un gros molard au sol, proche de mes chaussures. Un plaisir.

« - “Ton” évasion ? Tu comptes pas venir Parsons ? Me demande Taz’.
- Non merci. J’ai pas fini ce que j’ai à faire ici. L’évasion sera pour plus tard pour moi.
- Ah ouais ? Et qu’est-ce tu peux avoir de plus important à faire ici plutôt qu’t’évader ?
Me lance Mike en me regardant l’air mauvais.
- Il veut goûter de l’infirmière, crache le gros porc. »

Entre autres. Préparer tranquillement la mienne, d’évasion, surtout.
Je hausse les épaules.

« Rien qui vous concerne en tout cas. J’parlerai pas de votre plan, tant que vous me laissez faire mes affaires tranquillement. »

La discussion intéressante s’arrête là. Wiz parle de son vécu avec la gent féminine qu’il appelle bien évidemment “femelle”. Taz’ fume clope sur clope et n’a pas l’air de prendre en considération tout ce qui est en train de se dire. Jin et Mike restent de marbre, laissant la baleine parler de sa vie de connard.
Je me perds dans mes pensées, me pose sans aucune délicatesse sur un banc en bois et plante mes coudes sur le dossier du banc. Il fait beau, j’en profite et ferme les paupières. Je pense à Judy, ma fille, et mon sourire s’élargit. Je pense à Lucy, qui me manque beaucoup. Et finalement, je pense à Minnie. Je ne comprends toujours pas ce que je ressens pour elle. C’est très loin d’être aussi franc que ce que je ressens pour Lucy, mais… c’est tout de même là. Je déteste ça. Ça me rendra faible, un jour ou l’autre.
J’ouvre les paupières doucement en sentant un regard posé sur moi et parcourt les fenêtres des yeux. Je souris quand je la vois, m’épiant sans aucune gêne depuis son bureau. Je lui fais un signe discret de la main, coude toujours posé sur le dossier du banc.
J’espère qu’elle rougit.
J’ai hâte de passer à la visite médicale, qu’elle rougisse encore plus. Je compte bien m’amuser, laisser de côté tous mes sentiments contradictoires.

*

« Je voudrais voir Drake. »

Me voilà devant un garde, quémandant ses faveurs.

« - Bien sûr, Parsons. Et avec ceci, une coupe de champagne ?
- Il faut que je lui parle.
- Il est en cellule de protection. Personne ne peut aller le visiter.
- Sauf s'il accepte. Relisez les droits des détenus, sergent. Ça va plus là. »


Il soupire, sachant que j'ai tout-à-fait raison. La cellule de protection est totalement différente de la cellule disciplinaire, où j'ai passé du bon temps. On demande à être protégé, mais sûrement pas à être discipliné.
Je l'observe rebrousser chemin, sans doute pour aller quérir l'avis du directeur. C'est mal barré.

Le même maton revient environ une heure plus tard, en me demandant de le suivre. Une fois mes mains à nouveau attachées entre elles, il me guide dans des couloirs encore inexplorés. Apparemment, Drake a accepté de me voir. Curieux, je ne sais pas si à sa place je l'aurais accepté. Je pourrais être un émissaire de Wiz venu pour en finir avec lui. Mais bon, de toute façon, menotté et avec un garde collé au cul, je pourrais pas faire grand chose à part lui gueuler dessus.
Nous arrivons devant une cellule comme les cellules ordinaires, mais avec une caméra de surveillance fixée à l'intérieur et plusieurs portes verrouillées. La totale.
Le garde me fait entrer dans la cellule du détenu et se recule, en feignant de plonger dans des pensées plus intéressantes qu'une conversation entre deux prisonniers du clan de Wiz.

« Vous avez dix minutes. »

Drake est assis sur son lit, contemplant le sol en béton. Je prends la seule chaise de la cellule et m'y assois à l'envers, posant les bras sur le dossier.

« Tu l'as pas buté mais c'est pas passé loin. Je comprends très bien : si tu savais le nombre de scénarios que j'ai imaginé… Ils avaient tous la même conclusion : ce gros con sortant de prison dans un sac mortuaire. »

Il ne bronche pas, comme à son habitude. J'enchaîne.

« Mais la question que je me pose c'est : pourquoi seulement maintenant ? J'te connais pas, mais j'ai jamais vu un gars porter une haine aussi grande et limpide sur un seul mec. Et pourtant j'en ai rencontré des gens en colère. »

Je soupire, car je sais exactement pourquoi. Quand on assemble certains événements, ce n'est pas compliqué à comprendre ou à deviner.

« Le mec du clan adverse sur lequel il s'est vengé, c'est toi, pas vrai ? La femme et son enfant qu'il a tué sans aucun remord… C'était ta famille ? »

Drake se lève brusquement et me prend violemment le col de mon t-shirt. Il n'est pas très costaud, mais il est étonnamment puissant pour sa carrure. Il pourrait me faire vraiment mal s'il le souhaitait.
Je lève comme je peux mes mains menottées en signe de paix et fixe ses pupilles. Il irradie la haine et la tristesse.
Le garde a sorti sa matraque et gueule de nous détendre. Ni Drake ni moi ne faisons attention à lui.

« Drake, je suis pas un ennemi, je suis dans ton camp. Je veux qu'on s'allie. Wiz me fait confiance à sa manière, ce qui fait que les trois autres aussi. Je peux jouer double jeu. On veut la même chose : le couler. »

Après une vingtaine de secondes de réflexion, il me lâche sans me lâcher des yeux.
Maintenant, ça va être plus délicat, avec le garde au cul. Il faut que je fasse preuve de subtilité.

« D'ailleurs rien à voir, le chinois m'a parlé d'un bouquin pas mal. Ça pourrait te faire passer le temps, si tu aimes lire. Il s'appelle la Grande Sortie. Dis-je en appuyant mon regard sur ces deux derniers mots. Il l'a bientôt terminé. Dès qu'il sera prêt, je peux te l'amener si tu veux. »

J'espère qu'il est aussi intelligent qu'il en a l'air et qu'il comprendra le sous entendu. À mon avis, le plan d'évasion de Wiz circule dans sa bouche depuis pas mal de temps. Drake est sans doute au courant. Son regard me le confirme : il a compris. Il me fait un signe de la tête, l'air toujours naturellement froid. Il me tend la main, que je prends tant bien que mal dans la mienne. Je souris. Mission accomplie.
Me voilà reparti avec un allié de taille.

*

« Tu devrais lui écrire une lettre. »

Alors que je suis au sol en train de faire mes séries de pompes, Sam me reluque et sors cette phrase sans aucun contexte.

« Hein ? »

Il choisit vraiment les pires moments pour discuter. Je suis à bout de souffle, dégoulinant de partout. Je ne mange pas assez pour faire autant de musculation.

« Tu devrais lui écrire une lettre. À Judy. »

Je cesse mes pompes en grognant de soulagement et m'assoie convenablement au sol. Après avoir bu une demi bouteille d'eau, je soupire à l'encontre de mon colocataire.

« - Elle a même pas deux ans, qu'est-ce que tu veux que ça lui foute ?
- Plus tard elle saura qu'elle comptait pour toi, et que tu l'as vu grandir même si t'étais pas là.
- Je suis à chier pour ça. Tu me vois écrire une lettre à ma fille que j'ai jamais vu ? Et tu crois que Lucy lui donnerait ?
- Ouais. T'es son père. Et vu ce que tu me racontes d'elle, ça a pas l'air d'être une connasse. Elle aurait pas d'intérêt de lui cacher tes lettres. Peut-être même qu'elle les lui lirait.
Dit-il en haussant les épaules. »

Il a tellement raison que je me sens vraiment con. Je le regarde, les sourcils froncés en finissant ma bouteille d'eau.

« Ça te coûte pas grand chose et ça lui fera plaisir. »

Il sourit et s'allonge sur son matelas, silencieux.
Je l'observe tristement. Ce pauvre gamin a l'air d'avoir vécu des choses vraiment pas sympa. Il est si jeune, je me demande ce qu'il fiche ici, comme de nombreuses fois.
C'est décidé, je vais lui écrire une lettre. Demain. Peut-être.
Je sais pas ce que je vais pouvoir lui dire, je suis si nul à ça. Je ne sais pas comment je suis sensé réagir, je ne sais pas ce que c'est, d'être un père. Surtout un père en prison...

*

Je me demandais à quel moment j'allais pouvoir la revoir. Normalement, à la sortie de cellule disciplinaire, une visite médicale est obligatoire. Ça va bientôt faire deux jours et toujours pas de signe de mon infirmière. Est-elle à ce point surbookée ?

« Visite médicale, Parsons. Tiens-toi bien. »

Quand on parle du loup… S'il savait à quel point je vais pas me retenir aujourd'hui. Je n'en peux plus. C'est moche à dire mais c'est comme ça. J'ai envie de jouer et je vais me faire plaisir.
Je me laisse guider par le maton, même si je sais très bien où aller.

Arrivé devant la porte de l'infirmerie, il toque et j'entre.

« M'zelle Minnie, je vous amène Parsons. »

Il sort de la pièce, ferme la porte et se colle à celle-ci, de l'extérieur. Je lève les sourcils, très surpris. Est-ce que le destin est avec moi ? Non, on pensera à ça plus tard. Est-ce que ce garde est complètement con ? Et si j'étais un second Wiz ? Sérieusement, ces mecs sont pas formés.
Je secoue la tête, totalement dépassé par les évènements. Peu importe pour cette fois, je sais que je ne suis pas Wiz, et elle le sait aussi. Nous voilà presque seuls, ce qui me réjouit tout-à-fait.

« Bonjour Minnie. »

Je lui souris de toutes mes dents. Je n'aime pas qu'elle soit là, mais ça me fait plaisir de la voir à nouveau. Moi qui pensais ne plus jamais la revoir.

« T'es sacrément timbrée pour revenir ici. Et dire que t'aurais pu partir loin, commencer une nouvelle vie. »

Je m'approche d'elle, un sourire en coin. Je la regarde de haut en bas : elle est vraiment canon aujourd'hui, comme si elle s'était mise en beauté pour moi.

« Je sais pourquoi t'es revenue. »

Je continue à la faire reculer doucement jusqu'à ce que son dos se colle au mur. Je m'arrête tout près d'elle et approche mes lèvres de son oreille.

« Parce que je suis constamment présent dans tes pensées les plus intimes. »

Je me fonds dans ses grands yeux tout plein de pureté et d'innocence. J'aimerais tellement y voir une autre lueur. Une lueur beaucoup plus… sauvage et désinhibée. Oh oui, surtout désinhibée.
J'ai envie de lui sauter dessus, j'ai du mal à croire que j'arrive à résister à mes pulsions. Mes mains sont toujours menottées, mais je les lève lentement jusqu'à ses lèvres, tout en effleurant de mes doigts son corps fin.

« T'en fais pas, c'est réciproque. »

Ma voix n'est qu'un murmure grave, mes yeux sont toujours ancrés dans les siens : je veux savoir tout ce qu'elle ressent, toutes ses envies, tous ses fantasmes. Arrivées à ses lèvres, mes mains se stoppent. J'enroule ma paume sous son menton et pose mon pouce délicatement sur sa lèvre inférieure. Maintenant, mes yeux y sont fixés.
C'est si dur de ne rien faire de plus.

« Si tu savais à quel point je me retiens… »

Je suis resté seul beaucoup trop longtemps. Et ça commence à devenir compliqué. Je ne suis qu'un homme après tout.

« Ça va là dedans ? »

La voix pressante du garde au travers de la porte me donne des frissons, il m'a fait sursauter ce con. Je me sépare de Minnie et me recule pour la laisser répondre.
Je m'assoie finalement sur la chaise, mes mains menottées posées négligemment sur le haut de mes cuisses, cachant comme je peux le tissu légèrement tendu de mon pantalon. Ce moment commençait à devenir vraiment, vraiment très sérieux.

« Alors ? Tu m'auscultes pas ? »

Dis-je en souriant, provocateur.


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Cheval de Troie
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Cheval de Troie
Sam 21 Mai - 19:59

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo] - Page 2 Fc2bb01434de65210e4d899632f80a077fc95803
Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

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Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

La matinée se passe tranquillement, enfin, en termes de travail. J'en ai profité pour remettre de l'ordre dans mes affaires, car les infirmiers qui ont tenté de me remplacer ont tout déplacé et je ne supporte pas que tout ne soit pas rangé à sa place. Rangé m'a aussi permis de ne pas penser à Nate et à sa sublime femme dont tout le monde n'arrête visiblement pas de parler. J'ai fait quelques pauses pour pleurer un peu sur mon sort à l'abri des regards. Seule dans mon infirmerie, je peux me laisser aller à mon chagrin de cœur brisé. Mine de rien, ça m'a fait du bien, c'est toujours après avoir pleuré tout son soul qu'on prend de grandes décisions. La mienne a été de ne plus me laisser avoir par Nate, il faut… il faut que j'arrive à l'éloigner de mon cœur, que je mette de la distance. Non, il faut que je mette un mur énorme et épais entre Nate et mon cœur, car je risque d'être déçue et de souffrir. Sans compter que je ne peux pas partager le lit d'un homme et en aimer un autre. Ça serait trop bizarre… Psychologiquement, je ne serais pas assez forte pour assumer ce genre de vie. Mon cœur voudrait être entièrement à Nate, corps et âme. Je devrais ainsi quitter Bobby, mais pour vivre quoi ? Une histoire d'amour à sens unique avec un homme marié et sans doute père de famille ? Décidément, je commence à devenir de plus en plus bête. Soupire.

Je sèche mes dernières larmes et inspire un grand coup. Ça risque d'être dur, mais je peux le faire. Malheureusement pour moi, la sonnerie de la promenade retentit et ma faiblesse me pousse à me recroqueviller en boule sur ma chaise pour pouvoir épier les détenus qui sortent dans la cour. L'ordre d'arrivée ne change jamais et Nate n'est pas dans le couloir des premiers arrivants, il arrive en troisième généralement. Une fois que les deux premiers couloirs sont arrivés, le sien arrive et je le vois marcher aux côtés de Sam avant de se séparer. Il rejoint rapidement le groupe de Wiz et un pincement au cœur suivit d'une violente nausée me gagnent en le voyant parler à ce monstre. J'en frisonne et j'ai subitement envie de pleurer, mais je me contrôle, la main sur ma bouche, je réprime mon haut le cœur avant d'entamer des exercices de respiration. Je parviens à me calmer et continue d'épier Nate qui a l'air d'être dans une conversation assez importante. Je fronce les sourcils malgré moi, car j'ai l'impression que ça n'annonce rien de bon. Je le sens. Toute fois, j'ignore ce sentiment instinctif pour tenter de ne pas me mêler de ce genre d'affaire. Je ne sais pas de quoi ils sont en train de parler et j'imagine que ça ne me regarde pas. Tenter d'en savoir plus pourrait causer du tort à Nate et ça je ne le supporterai pas. Soupire. Je suis vraiment qu'une idiote.

Le visage triste, je m'accoude à la fenêtre comme une âme en peine en soupirant. J'épie cet homme qui m'est inaccessible et mon cœur en pleure. Soupire. Je ne suis faite que ça depuis ce matin, de soupirs. Je regarde Nate s'asseoir et je me demande ce que ça doit être de s'asseoir à ses côtés, de poser ma tête sur son épaule et de sentir son odeur. Non Minnie, il ne faut pas ! Regarde, tu commences déjà à avoir les larmes aux yeux ! Arrête de penser à ce genre de choses !
Au moment où je tente de me reprendre, le visage de Nate se tourne dans ma direction et je rougis comme une tomate quand nos regards se croise. Il me salue de la main et pour seule réaction, je me cache rapidement sous la fenêtre en retenant mon souffle ! Mon cœur bat la chamade et je ne trouve pas le courage de remonter avant la fin de la promenade ! Mon Dieu.... Il doit me prendre pour une psychopathe à l'espionner de la sorte… Merde… Je dois faire pitié !


***


Toc. Toc. Toc.

"Entrez."

Je relève la tête de mes fiches de soin pour accueillir le directeur qui entre dans mon bureau. Je me lève rapidement pour lui serrer la main puis me rassois.

"Bonjour, monsieur le directeur, que me vaut le plaisir de votre venu."

Il a l'air de bonne humeur, je me demande pourquoi.

"Je voulais voir si tout se passait bien et si vous aviez rencontré des soucis ?"

Je baisse les yeux pour qu'il n'y lise pas mon chagrin.

"Oui, oui, tout s'est bien passé. Non, je n'ai pas rencontré le moindre souci, au contraire, beaucoup de détenus ont été heureux de me revoir !"
"Je n'en doute pas."

Un silence s'installe avant qu'il ne poursuive.

"Vos successeurs n'étaient pas aussi... bienveillant que vous l'êtes et même si certains avaient le défaut, comme vous, de ne pas être taillé pour ce travail, ils n'avaient pas la détermination dont vous faites preuves. Tous ont eu la réaction logique et naturelle de s'en aller le plus loin possible de cet endroit après avoir été seulement bousculé dans les couloirs. Vous....Vous avez pu voir une des facettes les plus sombres de cet endroit et malgré tout, vous êtes revenue… Bien que j'y sois totalement contre, je dois cependant reconnaitre que vous forcez l'admiration. Je vous tire mon chapeau, Minerva."

Je rougis comme une tomate en souriant d'une oreille à l'autre malgré moi.

"Merci monsieur, ça...ça me touche sincèrement."

Il hoche la tête avant de se lever rapidement.

"Bien, j'étais aussi venu vous proposer de déjeuner avec moi si le cœur vous en dit ? Je me suis dit que voir autre chose que des matons et des taulards vous ferez le plus grand bien ? Laissez-moi vous inviter, je connais un restaurant où l'on fait les meilleurs burgers de la ville !"

Je me demande rapidement si je devrais accepter cette invitation. Mais....au fond de moi, je sens qu'elle est sincère et bienveillante. Je ne le vois pas comme un prédateur sexuel qui tenterait d'abuser de son pouvoir en me faisant des avances. Bien au contraire, il a l'air tellement gentil et aimant qu'il me fait penser à l'idéal du père que je m'étais faite enfant. Aussi, je me dis que je n'ai aucune raison de m'inquiéter ou de refuser cette proposition.

"Ma foi, pourquoi pas, laissez-moi le temps de prendre mon sac et je vous rejoins."
"Parfait, je vous attendrai à la sortie de la prison."

Il incline légèrement la tête pour me saluer rapidement puis s'en va. Je finis de m'occuper de mes fiches puis je range le tout dans un tiroir. Je sors mon téléphone portable et appelle tout de suite Candice, la seule personne à qui j'ai envie de parler quand je ne suis pas bien. Je ne me tourne plus vers ma mère..... C'est inutile…

Mais elle ne me répond pas... Du coup je laisse un message sur son répondeur.

"Candice.....Je dois oublier Nate....C...C'est toujours bon pour sortir ce soir ?" J'allais pour raccrocher puis j'ajoute en rougissant. "E...Est-ce que tu penses que Chuck pourrait distraire Bobby ? Je n'ai pas envie de devoir lui demander la permission de sortir....Je sais qu'il ne voudra pas.... On s'est disputés récemment et c'est assez froid entre nous... Enfin bref, je n'ai pas envie de devoir batailler alors si Chuck pouvait le sortir quelque part, ça serait cool. À toute, bisous. Oh et je vais déjeuner avec le directeur de la prison… je te raconterai tout ça ce soir ! Bisous !"

Je raccroche, enfile mon sac sur mon épaule et prend ma veste. Je ferme la porte de l'infirmerie à clef pour que personne ne puisse entrer durant mon absence. Déjà parce que c'est une façon pour moi de préserver le seul endroit où je me sens un peu en sécurité, mais également pour empêcher qui que ce soit de se servir librement dans la pharmacie. Heureusement, je ne suis pas encore totalement à la masse et je me doute bien que certains matons ne se priveraient pas de voler des médocs pour tenter de les revendre aux détenus. Ou pire, d'avoir des services en échange.

Je me dirige vers la sortie de prison et en passant par les couloirs des détenus, je vois au loin qu'un maton s'arrête devant la cellule de Nate. J'arque un sourcil en me demandant ce qu'il se passe, mais je ne m'attarde pas. Le mur, Minnie, le mur !
J'inspire un grand coup et marche tout droit vers la sortie sans me retourner. C'est bien ma fille ! J'expire une fois dehors, mes oreilles bourdonnent et mon cœur bat la chamade ! Je me dirige vers la voiture du directeur qui me sourit et m'ouvre la portière une fois arrivée à sa hauteur.

Il nous conduit jusqu'au resto dont il m'avait parlé et on s'installe rapidement à une table. Je prends la carte pour regarder ce que je vais manger de bon.

"Prenez ce que vous voulez, Minerva, ne vous gênez pas."

Je hoche la tête comme une enfant.

"Merci, monsieur."
"Vous pouvez m'appeler Charly, vous savez."

Je lui souris timidement, mais sincèrement.

"Et vous pouvez m'appeler Minnie, vous savez."

Il rit franchement.

"Touché." Puis il reprend son sérieux. "Écoutez, je pense que vous devez sans doute déjà le savoir, car personne n'a de secrets à North Rivers, mais je n'ai jamais eu d'enfants..." Oui, j'en ai entendu parler, mais j'essaie de ne pas me fier aux bruits de couloirs, même si visiblement, ils ne sont pas tous faux. "....et.... je dois avouer que vous êtes le genre de jeune femme que j'aurais aimé avoir comme fille. Vous êtes une brave petite et l'affection que je vous porte me pousse à vous conduire loin d'ici pour que vous ne reveniez plus jamais !" Il soupire, un peu honteux, c'est la première fois que je le vois comme ça. "Je sais que c'est ridicule, je vous connais à peine et vous avez déjà des parents. Je.... Je pense qu'avec l'âge, mes défenses faiblissent et j'ai de plus en plus de mal à me retenir de m'attacher aux jeunes gens." Il rigole franchement. "Dis comme ça, j'ai l'air d'un papi prédateur !"

Je ris aussi avant de lui répondre.

"Non, ne vous en fait pas, je ne vous ai jamais vu comme un prédateur !"

Il hoche la tête en souriant, rassuré.

"Tant mieux, car je ne le suis pas. La dernière infirmière, Tanya, était une jeune femme formidable aussi." Il pince ses lèvres avant de me dire la suite. "Elle est morte à North Rivers.... Je...Je me sens toujours coupable de sa mort... Elle était si jeune et si pleine de vie...." Je vois ses yeux s'humidifier. "J'ai eu la lourde responsabilité de d'annoncer sa mort à ses parents et je crois bien que ça a été la chose la plus difficile à faire dans ma vie...." Il soulève la tête en arrière en respirant profondément avant de se racler la gorge. "Quoi qu'il en soit, je me suis juré de ne plus jamais revivre ça." Il plante son regard si intensément dans le mien que j'ai l'impression d'en avoir mal au crâne. "Je ne pourrais pas le supporter."

Nous marquons tous les deux une minute de silence en hommage à Tanya puis la serveuse arrive et nous commandons nos plats. L'ambiance est pesante et je me demande pourquoi le directeur m'a amené ici pour me parler de ça... Surtout aujourd'hui que j'ai déjà le moral dans les chaussettes. Après que la serveuse nous a apporté nos boissons, je soupire avant de dire :

"Vous savez, je viens d'une petite ville où tout le monde se connait. C'est à la fois super et horrible !"

Il se mit à rire avant de boire une gorgée de sa bière.

"Oui, ça je peux vous le confirmer, je viens aussi d'une petite ville."

Je hoche la tête avant de reprendre.

"Le problème, c'est que mes parents ne sont pas vraiment ce qu'on pourrait appeler de bons parents. Loin de là. Ils ne m'ont jamais maltraité physiquement, sur ça, ils sont adorables, mais... ils n'ont jamais vraiment été présents." Je soupire encore avant de devoir admettre la triste réalité. "Je pense que je n'étais pas vraiment désirée. Ils ne me l'ont jamais dit, mais connaissant mes parents, je me doute bien que je dois clairement être le fruit d'une capote défaillante. Ça ne me dérange pas, car je sais qu'ils m'aiment et que je suis leur plus grande fierté. Seulement, vu qu'ils n'étaient pas préparés à être parents, mon enfance a été tout simplement horrible." Je fronce les sourcils malgré moi alors qu'en parlant je me remémore des souvenirs. "Enfant ma mère me laissait seule à la maison pour aller acheter du lait pour mes biberons. Il aurait pu m'arriver n'importe quoi, mais pour elle ce n'était pas grave, elle n'en avait que pour dix minutes ! C'est ma tante qui venait me récupérer à l'école parce que mes parents étaient partis s'amuser et qu'ils m'avaient oublié ! J'ai dû passer des nuits toute seule à la maison parce que mes parents étaient en cellule de dégrisement. Le pire, c'était les disputes à longueur de journée qu'ils avaient entre eux pour tout et n'importe quoi ! Mon père qui se tape tout ce qui bouge, ma mère qui est alcoolique… Je crois qu'ils vivent dans un autre univers que le nôtre. Leur couple est un mélange bizarre de rock and roll et de bouseux texans !" Je soupire longuement avant de poser mon front sur ma main. "Quand j'ai eu mes règles pour la première fois, elle m'a dit de ne pas utiliser ses tampons parce qu'elle les avait comptés ! Mais qui fait ça ?! Et puis qui utiliserait des tampons à douze ans pour la première fois ?! Mon père m'a toujours dit que si je couchais avant le mariage j'aurais 90% de chance d'avoir le cancer !"

Le directeur explosa de lui et devint tout rouge.

"Excusez-moi, je...je ne voulais pas."

Mais son fou rire le repris et il s'étouffa même. Il tapa sur sa poitrine en toussant avant de s'essuyer la bouche avec une serviette.

"Et bhein, ce sont de sacré phénomène !"
"À qui le dites-vous..." Soupire avec un petit sourire triste. "C'est pour ça que votre sympathie envers moi me touche. Vous auriez été un père merveilleux, je n'en doute pas."

Il serra la mâchoire en hochant la tête.

"Merci."

Articula-t-il en tentant de cacher le chagrin au fond de sa voix. Maintenant que je réalise que nous sommes deux personnes malheureuses assises à la table d'un resto, j'ai encore plus d'affection pour lui. Je pose ma main sur la sienne de façon compatissante et il m'offre un petit sourire.

"Bien, je pense qu'il est temps d'arrêter de nous lamenter sur notre sort. Vous vous en êtes très bien sortie malgré votre enfance et ma femme et moi sommes encore très heureux et très amoureux l'un de l'autre. C'est déjà pas mal."
"Oui, il faut savoir se contenter de ce que l'on a."

Je fronce légèrement les sourcils en me demandant si ça voulait dire que je devais me contenter de Bobby dans ma vie ?
Quand je relève les yeux, je vois que le directeur me regarde avec son regard perçant. Je rougis instantanément. Face à mon embarras, il sourit et me demande.

"Je suppose que vous avez eu des nouvelles de Nate Parsons."

Bhein tiens, je me demandais quand est-ce qu'on allait aborder le sujet qui fâche.

"Heu....je....je sais qu'il est sorti du trou, oui. Je suis supposée le voir pour une visite médicale aujourd'hui."

Il hoche la tête.

"Oui, il a eu la sentence maximale, c'était plus que mérité. Je n'ai pas engagé de poursuite, car j'estime que son coup de folie ne méritait pas qu'il risque la mort puisqu'au final personne n'a été gravement blessé. Mon garde a eu le bras cassé et l'épaule déboitée, mais il respire encore."

Je ne dis rien alors il continue.

"J'ai cru entendre qu'il avait reçu la visite de sa femme aujourd'hui."

Me dit-il comme si son geste n'était pas du tout calculé. S'il voulait me faire mal au cœur, il a réussit  J'ai l'impression qu'il est en train de sombrer dans ma poitrine…

"Ah ? Heu....je....je ne suis pas au courant..."

Menteuse. C'est donc bien sa femme. Quelle gourde j'ai été ! Je suis vraiment trop stupide.

"Ah oui ? Ma foi, je crois savoir que c'est la deuxième fois qu'elle vient le voir depuis qu'il est arrivé à North Rivers, elle avait fait une demande de visite urgente, sous prétexte d'un souci familial majeur."
"Pourquoi vous me dites ça ?"
"Pour que vous sachiez que quoi qu'il vous fasse miroiter, il a une vie qui l'attend à l'extérieur."

Mes larmes coulent sur ma joue même si je me mords la langue jusqu'au sang pour les retenir.

"Je sais déjà tout ça ! Et sachez pour votre gouverne que moi aussi j'ai une vie qui m'attend à l'extérieur !"

Le directeur n'ajouta rien, la serveuse apporta nos plats et nous avons commencé à manger en silence. C'est Charly qui le rompit au moment du dessert.

"Vous savez, je ne pense pas que Nate soit un mauvais bougre, je pense juste que vous risquez d'y laisser des plumes à trop fricoter avec lui. Encore une fois, c'est peut-être l'âge qui me rend sentimental, mais.... je n'ai pas plus envie de vous voir partir entre quatre planches que je n'ai envie de vous voir partir avec le cœur détruit."

Il hausse les épaules avant de commencer à manger sa gaufre.

"Ne vous inquiétez pas pour mon cœur, je fais tout ce qu'il faut pour le protéger."
"Je suis ravi de l'entendre, encore une fois, vous êtes une brave petite, vous ne méritez pas de souffrir inutilement."

Le repas se termine, Charly insiste pour régler l'addition puis nous retournons en silence vers la prison. Je pense à tout ce qu'il m'a dit en regardant par la fenêtre. Je sens que par moment, il me regarde et il doit sans doute un peu regretter de m'avoir dit tout ça même s'il se rassure en me disant que c'est pour mon bien. En soi, il n'a pas totalement tort, peut être avais-je besoin d'être replongée brutalement dans la réalité pour enfin ouvrir les yeux ?...

Soupire. J'ai le sentiment que je ne serai plus jamais heureuse, que je ne sourirai plus jamais. C'est juste horrible comme sensation, comme si on avait plus gout à rien.


***


Je quitte le directeur et retourne dans mon bureau, l'après midi est bien avancé et quand j'arrive un maton m'attend devant la porte de l'infirmerie.

"Mam'zelle Minnie, y'a le détenu 645812 qui se plaint encore..."

Je hoche la tête. Il s'agit de Théodore Munford, c'est un vieil homme qui a passé la majeure partie de sa vie en prison. Je ne sais pas pour quoi, mais en tout cas, en face de moi, ce n'est qu'un gentil papi qui attend la mort.

"Est-ce que vous pouvez me l'amener, je vais l'ausculter."
"Il doit surement faire semblant."
"C'est vieil homme à l'article de la mort, s'il fait semblant, qui pourrait lui en vouloir ?"

Je fronce les sourcils en dévisageant le gardien qui se contente de hausser les épaules avant de s'en aller chercher le détenu. Décidément, le manque d'humanité de certains individus me dépassera toujours ! Comment peut-on être aussi sans cœur ?!

Le vieux Ted arrive à l'infirmerie et je l'ausculte.

"Dites-moi, Ted, avez-vous vraiment mal quelque part ?"

Il hausse les épaules et me sourit avec les dents qu'il lui reste encore.

"Disons qu'j'avais envie d'voir votre beau sourire ma p'tite dame."

Je souris d'une oreille à l'autre, attendri par cet homme qui a dû payer sa dette à la société plus que nécessaire.

"Est-ce que vous seriez en train de me draguer ? Parce qu'attention, si je cède, vous ne vous débarrasserez plus de moi !"

Il éclate de rire.

"J'pense pas être à la hauteur du petit Parsons, mais j'ferais de mon mieux pour vous montrer mon légendaire coup de hanche !"

Clin d'œil coquin et sourire amusé, je rougis comme une tomate.

"Oh Ted, ça ne va pas !"

Nous rigolons ensemble puis je lui propose de se reposer un peu sur le lit de l'infirmerie, ça lui fera du bien. Je lui prépare même une tasse de thé et lui offre des gâteaux.

"Vous êtes un ange mam'zelle. Je remercie Dieu tous les jours de vous nous avoir envoyé parmi nous."
"Vous êtes adorable."
"Soyez bénie, mam'zelle Minnie."

J'offre une longue étreinte au détenu avant qu'il ne soit reconduit dans sa cellule.
Je regagne mon bureau et quelques minutes après, on toque à la porte.

"Oui ?"
"C'était pour vous prévenir que Parsons arrive pour sa visite médicale."

Mon visage devient tout blanc et je manque subitement d'oxygène.

"Heu...je....Ok. Merci."

Il arque un sourcil en me dévisageant puis s'en va sans ajouter quoi que ce soit.

Inspire. Expire. Je commence déjà à avoir les mains moites...

On recommence à taper à la porte et cette fois, c'est Nate qui finit par entrer. Mon Dieu, Donnez-moi la force de ne pas faiblir...

Nate entre et me dit bonjour... Mon cœur résonne dans mes oreilles et de nouveau, j'ai l'impression de manquer d'oxygène.

"Bonjour."

Lui dis-je simplement en essayant de garder mon calme. Je respire calmement même si en réalité j'ai envie de prendre de grandes bouffées d'air pour me sortir de ce cauchemar ! Il me sourit… Seigneur, pourquoi est-ce qu'il me sourit !!!!
Je tente de faire mine d'être concentrée sur mes fiches de soins pour ne pas être obligée de le regarder trop longtemps sinon toutes mes défenses vont sombrer, je le sais !

"Oui et pourtant comme tu le vois, je suis encore ici."

J'enfile mes gants et me lève pour commencer à l'ausculter, mais Nate n'avait visiblement pas dit son dernier mot. Soudain, les paroles de Charly me reviennent en mémoire et je fronce les sourcils. C'est vrai, peut-être que je ne suis qu'une distraction pour lui pendant qu'il est en prison puis ensuite il ira rejoindre sa femme et leur problème familial ! Je me mords la langue pour ne pas pleurer, hors de question de pleurer devant lui !

Il me regarde de haut en bas et je tente de ne pas me laisser impressionner par son regard qui me déshabille clairement. Je mets ça sur le compte du fait qu'il doit être en manque de sexe depuis un moment. Ce qui est encore pire.... Comment est-ce que j'ai pu croire un seul instant que tout ça était réel et sincère ! Je ne suis qu'une distraction !

"Ah oui ?"

Dis-je en tentant de soutenir son regard, mais je n'y arrive pas plus de trois secondes avant de regarder le sol tout en reculant pour tenter de garder de la distance entre nous. Distance que Nate dévore un peu plus à chacun de ses pas.
Puis quand il est si près de moi qu'il me murmure des mots à l'oreille, mon corps se crispe et bouillonne instantanément. Je rougis de la tête aux pieds en me mordant la langue jusqu'au sang. Dans ma tête, je prie parce que sinon je risque de me jeter sur lui !

"Rien que ça ? C'est un peu présomptueux de ta part."

Ok, c'est bien, bravo Minnie, reste forte !
Nate remonte ses mains le long de mon corps en me lançant toujours son regard de prédateur. Mon Dieu que je suis faible… Mes jambes commencent à vaciller, mon cœur tape si fort contre ma poitrine que j'ai l'impression de n'entendre plus que lui !
Soit pas bête Minnie !

"Tiens donc ? Pourtant, je pensais que toutes tes pensées seraient tournées vers ta femme qui doit t'attendre désespérément. Une femme… magnifique.... si j'en crois les rumeurs."

Je baisse les yeux, incapable de le regarder. Si je vois au fond de ses yeux que tout ce qu'on raconte est vrai alors je vais m'écrouler tout de suite… Et je ne peux pas, je dois rester professionnelle ! Même si en présence de Nate.... j'ai envie d'être tout sauf professionnelle… Putain de merde ! Que c'est dur !

Nate caresse ma lèvre avec son pouce et mon regard est obligé de chavirer vers le sien. Je me noie dans ses yeux quelques secondes puis je détourne le regard pour tenter de rester forte. Je ne dois pas céder. Si....Si je cède, alors je ne pourrais plus me regarder dans la glace. Etre le divertissement de Nate....Non ce n'est pas ce que je veux. Candice aurait pu s'en contenter, mais moi je ne mange pas de ce pain-là. Je suis quelqu'un de respectable, j'ai toujours eu la fierté de dire que je ne suis une fille facile, je ne cède que par amour. Et un amour que je juge un tant soit peu réciproque. Là.... J'ai juste peur d'être la victime d'un Don Juan. Je....Je n'ai pas envie d'être si faible que ça.

Aussi, quand Nate me dit qu'il se retient, je fronce les sourcils et pose mes mains sur son torse pour l'éloigner légèrement, ma façon à moi de lui montrer que je veux prendre de la distance.

"Te retenir de quoi ? De te jeter sur moi ? Pour quoi ? Pour faire de moi un divertissement en attendant tes visites conjugales ?"

Mords-toi la langue Minnie, je sens que les chutes du Niagara arrivent !

"Je...Je ne suis pas un jouet que l'on manipule à sa guise ! Je suis une personne avec un cœur et des sentiments alors..." je fais de grands gestes, car l'émotion me gagne. ".....si tout ce cinéma que tu fais depuis que je suis arrivée, ta façon de me provoquer et de me charmer, si ça fait partie d'un jeu de drague bizarre pour te faire passer le temps, je te prierais d'arrêter !" Je passe machinalement une main dans mes cheveux. "Je me sens tellement stupide.....Et...je voudrais ne plus ressentir ça."

Dis-je en détournant mon regard. Le silence s'installe puis le garde me demande si tout va bien. Je soupire avant de parler à travers la porte.

"Oui, c'est bientôt finit."

Je regarde Nate puis lui montre la chaise.

"Assieds-toi, je vais t'ausculter."

En silence, j'examine son corps, ses oreilles, ses articulations, sa température. Mes mains sont toujours aussi douces et délicates, mais elles tremblent un peu sous l'effet de la vague d'émotions qui m'assaille. Je tente de réprimer mes tremblements, mais c'est dur.
Je finis l'auscultation en tentant toujours d'éviter son regard.

"Je ne vois rien d'anormal. Est-ce que tu te sens bien ?"

Dis-je en m'asseyant sur mon bureau en face de lui, mes pieds ne touchent plus le sol et le bureau parait immense avec moi dessus. J'ai tellement envie de me jeter dans ses bras, de sentir son corps contre le mien.... Non non non, Minnie arrête ! Plus j'y pense et plus je sens des papillons danser jusqu'au tréfonds de mon âme. Personne ne m'a jamais fait cet effet et certainement pas Bobby.

Je range une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de le regarder tristement en silence. Pourquoi le regarder me fait-il si mal au cœur ?

Nemo
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Nemo
Dim 22 Mai - 11:33
colère silencieuse
fiche de nate parsons
Oh.
Donc elle sait pour Lucy. Et ça a l’air de la rendre extrêmement jalouse. Est-elle à ce point attirée par moi ? Merde alors.
Assis sur la chaise, je me tais et attends qu’elle m’examine. En termes d’envie, là, je suis passé du tout au tout. J’aimerais juste comprendre pourquoi elle est comme ça. Je trouve ça un peu triste. Une fois qu’elle prend place derrière son bureau, je soupire et m’adosse sur la chaise en acier, je lâche un rire jaune en répondant à sa dernière question après un moment de réflexion.

[b]« Est-ce que je m’sens bien ? Minnie… Je suis incarcéré à perpète dans c’putain de trou à rat après m’être fait juger sans aucune justice, alors que j’devrais être chez moi à faire… ma vie. »

La frimousse de Judy apparaît dans mon esprit et une grande vague de tristesse s’empare de moi. Je passe mes mains sur mon visage assez violemment en soupirant à nouveau. Qu’est-ce que ça peut lui foutre de toute façon, elle pose des questions d’infirmière, c’est la procédure.

« Physiquement ça va. Enfin, ça pourrait aller mieux, mais apparemment tu veux pas m’aider. »

Je repense à ses mots quand j’étais proche d’elle, avant qu’elle ne m’écarte. Je la regarde un moment en fronçant les sourcils. Je ne pensais pas qu’elle allait réagir comme ça et je suis un peu refroidi. Triste aussi, je crois. Je ne comprends pas ce que je ressens en ce moment, de toute façon. Trop de choses arrivent en même temps et je finis par me dire que j’étais peut-être mieux dans mon cagibi, seul.

« Si tu crois que c’est du cinéma, tu te trompes. C’est toi qui fais du cinéma, on lit en toi comme dans un livre ouvert ma pauvre, t’aurait vu tes yeux, et je sentais ton cœur battre à travers tes vêtements, rien qu’en t’effleurant. C’est toi qui es revenue. De ton plein gré. Tu crois que c’était juste pour toi que je voulais te voir partir ? Tu m’as vu ? Tu crois p’t’être que je suis un mec sympa ? J’aurais bousillé deux mecs pour toi, putain. Comment tu peux dire que c’est du cinéma, ça ? »

Je me force de ne pas élever la voix pour que le garde dehors ne nous interrompe pas. Je veux finir cette conversation, me libérer d’au moins un des poids qui m’alourdissent depuis trop longtemps. Je ne crie pas, mais la colère, le dépit et la tristesse sont là. Tout s’écoule en moi et je ne laisse plus aucune barrière.

« Tu te sens stupide ? Tu peux. Tu réagis comme une gamine jalouse parce que je me suis marié et que j’ai pu être heureux un jour ? Laisse mon passé en dehors de ça. Je l’ai aimé et je l’aime toujours, mais on sait tous les deux que plus jamais on ne pourra être ensemble. Et pourquoi ? Tu veux que je te rappelle où on est ? Est-ce que tu as bien compris que je vais finir ma vie ici ? La question que tu dois te poser, ma grande, c’est pourquoi t’es autant attiré par moi. Je suis un homme mort, dangereux, orgueilleux, aux portes de la dépression, qu’est-ce que t’aimes chez moi, sérieux ? »

Je vais le dire ?
Je vais le dire. Vois les choses en face, Parsons.

« La seule raison pour laquelle je me lève depuis deux mois c’est parce que je sais que t’es là, et que je sais que j’compte pour toi. Alors, s’il te plait. Permets-moi de te prendre pour mon passe-temps, j’ai que toi. Accepte ou pars d’ici. Tu peux pas m’rendre la tâche plus compliquée qu’elle l’est déjà. »

Merde.
Putain de merde.
Je me buterai si jamais quelqu’un entendait ça. Fierté de merde.

« Et Minnie, putain, lâche-toi, merde. T’es canon, t’es adorable, t’as tout ce qu’il te faut, fait ce dont t’as envie, fait ce qui t’rend heureuse ! Ça t’sert à quoi de te tourmenter comme ça ? T’as envie, fais-le. T’as pas envie, te force pas. Y’a rien de plus simple que ça. T’es libre comme l’air. Vis ta vie, pour de bon. Je marque un temps de pause et souris légèrement. Et surtout si t’as envie de m’sauter dessus, saute-moi dessus. Tu sais très bien que… j’te lâcherai pas. »

La gêne s’empare de moi et je détourne le regard vers la porte de l’infirmerie. Il est temps d’y aller. Je me suis mis dans de beaux draps.
Je me lève et tape sur la porte avec mon poing.

« On a fini, ramène-moi dans mon palace. »

Le garde ouvre la porte à la volée et me regarde comme un chien enragé face à mon impolitesse débordante. Je lui souris de toutes mes dents et il m’amène à l’extérieur. Voilà ce qu’est ma vie et ce qu’elle sera pour toujours. Je sors de l’infirmerie sans un regard de plus vers Minnie. J’en ai assez fait pour aujourd’hui.
Quelle visite médicale de merde.


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Cheval de Troie
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Cheval de Troie
Dim 22 Mai - 20:20

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo] - Page 2 Fc2bb01434de65210e4d899632f80a077fc95803
Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

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Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

Bon et bien je pense que c'est le moment des grandes vérités. Cette fois, pas question de faire semblant ou de se défiler. Inspire. Expire. Je vais devoir lui dire ce que je pense et ce que je ressens, si ça peut me permettre d'avancer alors c'est ce que je dois faire.
Je balance un flot de paroles, puis quand arrive son tour, il réfléchit avant de me répondre. Il me dit à demi-mot qu'il regrette d'être enfermé, il avait une vie qu'il aimait dehors, en tant qu'homme libre.

"Tu as quand même commis un crime et quelqu'un en est mort… Tu ne peux pas trouver injuste d'avoir été puni."

Je croise les bras sous ma poitrine. C'est trop facile de crier à la justice corrompue quand on a commis l'irréparable. Je sais que ce n'est pas Nate qui a tiré sur ce flic, mais il est quand même mort dans cette histoire dans l'exercice de ses fonctions. Autrement dit, ce gars est mort et hantera à jamais les souvenirs de sa famille, alors qu'il ne faisait que son travail. Et à côté de ça, Nate regrette de ne pas roucouler avec sa femme ?! Je fronce les sourcils, mais préfère ne rien ajouter. Je pense que la colère et la déception mutuelle nous poussent dans des pensées et des raisonnements étranges. Je dois rester calme et ne pas dire des choses que je pourrais regretter.

Je rougis de la tête aux pieds quand il sous-entend que j'aurais pu le soulager… Je fronce encore plus les sourcils.

"Alors c'est vraiment tout ce qui t'intéresse chez moi ?!" Dis-je avec colère tout en ayant un fond de tristesse dans la voix. "Tu m'as bien regardé ?! Tu crois que je suis le genre de fille avec qui tu aurais pu t'envoyer en l'air facilement, sans attache et sans scrupules ?"

Ma lèvre inférieure commence à trembler, signe que je vais bientôt sangloter, je la mords fort entre mes dents pour essayer de calmer tout ça. Mais les prochaines paroles de Nate sont brutales et franches. Elles me mettent une gifle dont je ne m'attendais pas ! Je le regarde en écarquillant les yeux, surprise.
Je rougis encore plus en détournant le regard quand il parle des battements de mon cœur qui visiblement n'étaient pas du tout discrets… Mais quand il finit sa tirade, je le regarde intensément, en fronçant les sourcils. Je suis très clairement en train de sonder son âme. Je veux voir dans ses yeux s'il est en train de me mentir de façon éhontée ou s'il est sincère. Je le sonde profondément alors qu'il continue.

J'ai l'impression qu'il m'ouvre son cœur et nous sommes tous les deux dans une situation plus que gênante. Lui doit se sentir vulnérable de me déballer tout ce qu'il ressent et moi j'ai l'impression que chacune de ses paroles me transpercent un peu plus le cœur. J'ai l'impression que Nate est toujours fou amoureux de sa femme et que tout ce qui l'empêche d'être avec elle c'est le fait qu'il soit ici. Je ne peux pas lutter face à ça... On se connait à peine alors que elle, il l'aime, il a une histoire, un vécu avec elle... Je baisse la tête en acceptant ma défaite. Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas pleurer, mais ça ne marche pas vraiment. Enfin si, je ne pars pas en sanglot, mais quelques larmes glissent quand même sur mes joues et je les essuie rapidement du bout des doigts. Je ne veux pas que Nate se sente coupable de me dire la vérité, aussi dure soit elle à entendre.

Quand Nate me dit que je suis la seule raison qui le pousse à se réveiller chaque jour, une braise de mon cœur calciné se remettre à vivre faiblement. Mais la suite de ses paroles me fait de nouveau atrocement souffrir. Je me contente de me mordre la lèvre sans rien ajouter de plus même si je voudrais lui dire que je n'ai pas envie d'être qu'une simple distraction. Je veux.... je veux lui appartenir toute entière, corps et âme.... je voudrais avoir le temps et le loisir de le connaitre par cœur, je voudrais savoir quel genre de regard il a quand il est heureux, ou en colère. Qu'est ce qui le rassure ou l'effraie. Je veux sentir son cœur battre quand il est ému et je veux voir ses mains trembler de frustration. Je veux le connaitre jusqu'au bout des doigts, pouvoir dessiner son corps les yeux fermés...
Arrête Minnie, tu vas t'effondrer…
Oui, mais j'ai tellement envie...
Non ! Non ! Arrête d'y penser ! Maintenant !

Je papillonne des cils pour me reconnecter à la réalité au moment où Nate me dit de me lâcher. Je rougis légèrement avant de baisser la tête. Je sais que j'ai tendance à être trop coincée, mais je n'y suis pour rien… je suis comme ça. Je voudrais pouvoir réussir à me lâcher parfois, faire tout ce dont j'ai envie quand j'en ai envie, mais je n'y arrive pas… Il y a toujours quelque chose au fond de moi qui me bloque… qui me dit que je ne devrais pas, que ce n'est pas une bonne idée, que je risque d'être ridicule ou rejetée… Alors, je ne fais rien, j'attends que ça passe…
J'ai l'impression que c'est facile pour Nate de me dire ça, ça se voit qu'il n'est pas du genre à hésiter quand il veut quelque chose. Je l'admire pour ça, c'est une des choses qui m'attire chez lui. Il a l'air tellement sûr de ses capacités… Moi, je doute toujours de tout, tout le temps.

Je regarde Nate intensément puis quand il m'offre un petit sourire, je lui rends tristement aussi. Mon regard est profondément plongé dans le sien au moment où il me dit que si j'ai envie de me jeter sur lui, je peux, car il sera toujours là pour me rattraper. Mon sourire s'élargit un peu plus. J'ai envie de le rattraper... de me jeter sur lui... mais je ne le fais pas… parce que j'ai encore cette putain de voix dans ma tête qui me dit que ce n'est pas une bonne idée. Il a l'air en colère, si ça se trouve, il a envie de tout sauf de me parler encore… Je pense qu'il a besoin d'être seul pour réfléchir. Oui, ça, c'est ce que me dit mon esprit… mais mon cœur me dit de me jeter sur lui de façon théâtrale et romantique, de l'embrasser langoureusement en me collant contre lui, de passer mes bras autour de sa nuque et de lui murmurer que je serais toujours à lui. Qu'il m'a marqué d'une façon si profonde que même à des milliers de kilomètres, je penserais encore à lui… Mais je n'en fais rien, bien sûr, je me contente de garder ça au fond de mes grands yeux qui doivent, malgré moi, briller d'amour au moment où il tape la porte de l'infirmerie. Je voudrais tellement que la vie soit plus facile.... non, que je sois plus courageuse.

Le garde récupère mon détenu préféré et ils s'en vont. Je laisse tomber ma tête contre mon bureau et pleure comme une imbécile que je suis. C'est ce moment que choisit Candice pour me rappeler, j'ignore l'appel et continue de pleurer pendant au moins cinq bonnes minutes. Puis je me redresse, sanglote toujours avant de me prendre un verre d'eau puis je tente de me calmer pour reprendre mon travail.
Je tente de me convaincre que c'était la meilleure chose à faire, que ça ne pourra qu'aller mieux maintenant. Ma vie va reprendre son court, je vais me concentrer sur mon travail, sur mon petit ami et sur notre maison. Mais en ce moment, je me sens si… à fleur de peau... J'ai l'impression de me laisser guider que par mes émotions, c'est pour cela que je pleure sans cesse, quel enfer. Déjà que j'ai l'impression d'avoir envie de mourir, mais en plus, j'ai l'impression que mes règles ne vont pas tarder à arriver ce qui va encore plus me rendre sensible… Ces prochains jour risquent d'être super… Bobby ne va rien arranger, il ne se gênera pas pour me faire pleurer ou pour m'énerver. La seule chose qu'il aime durant mon cycle, c'est que ma libido est au max. Soupire la tête posée sur le bureau… À quoi bon, le seul qui me fasse vraiment frissonner m'en veut à mort parce que je veux pas être sa poupée gonflable.
De nouveau je pense au fait que Nate m'apprécie, mais ce n'est pas moi qu'il aime et je me remets à pleurer. Finalement, je décide de quitter le travail plus tôt, inutile de rester dans mon bureau à pleurer comme une merde..... Si quelqu'un était arrivé, il m'aurait retrouvé avec les yeux bouffis, comme si j'avais fait une allergie à mes propres larmes.


***


En rentrant chez moi, je ne fais que soupirer et pleurer parfois, en traversant le quartier des écoles, je tombe sur Candice qui était allée chercher Birdy. Je récupère les filles pour les ramener chez elle et j'en profite pour raconter à Candice mon déjeuner avec le directeur puis ma visite médicale avec Nate.

"Mais quelle bande de connards !"

Je soupire et hoche la tête, je suis tellement dépitée que je suis prête à acquiescer sur tout ce qu'elle dira.

"Faut que ton vieux arrête de te traiter comme si tu étais sa fille. Si t'as envie de t'envoyer en l'air avec un meurtrier, tu fais ce que tu veux !"
"C'est pas un meurtrier !"

Je m'offusque ! Et je pense que je sortirai toujours les griffes à chaque fois qu'on parlera en mal de Nate.

"Peu importe. Lui, il a carrément le culot de te dire qu'il aime sa pouffiasse, mais qu'il a quand même envie de te soulever quand il veut !"
"Candice !"

Je rougis comme une tomate puis regarde Birdy dans le rétro, la petite nous écoute comme si nous étions les potins les plus croustillants qu'elle ait entendu dernièrement !

"Tiens mon chat, amuse-toi !"

Lui dit mon amie en lui tendant son téléphone. La petite abandonna notre conversation pour jouer sur le téléphone de sa mère. Tant mieux, je préfère qu'elle s'intéresse aux aventures de Peppa plutôt qu'elle écoute mes misérables déboires amoureux...

"Je ne sais pas quoi faire.... D'un côté, on dirait qu'il me considère comme un passe-temps. Comme une façon d'oublier qu'il ne peut pas être avec celle qu'il aime… C'est horriblement blessant…" Dis-je avec un sanglot dans la voix. "Mais d'un autre côté, il a l'air de tenir vraiment à moi... Il a quand même faillit tuer quelqu'un, Candice, ce n'est pas rien !"

Elle hausse les épaules.

"Mouais, en attendant, il continue de voir sa pouffe."
"C'est sa femme. Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse, il a eu une vie avant la prison…"
"Est-ce que t'es en train de le défendre ?!"
"Non.... Je dis juste que quoi ? Je dois lui demander d'oublier sa femme et tout ce qu'ils ont vécu pour n'avoir d'yeux que pour moi ?!"
"Exactement !"
"Candice.... sois sérieuse, tu sais bien que c'est impossible. Je préfère pleurer tous les jours que de lui demander quelque chose d'aussi horrible."
"Alors quoi ? Je te connais Minnie, tu vas finir par mourir de chagrin si tu continues de le voir tous les jours...."
"Je sais...."
"Tu vas forcément finir par partir parce que tu trouveras ça trop dur… Surtout si Madame Pouffe Parsons continue de lui rendre visite…"
"Je sais...."
"Et tu vas forcément devoir rendre des comptes à l'autre abruti...."
"Je sais...."
"Qu'est-ce que tu comptes faire alors ?"

Je gare la voiture devant chez Candice qui me regarde sérieusement, mais avec beaucoup de compassion au fond des yeux.

"J'en sais rien. Tu crois que la meilleure chose à faire c'est de l'oublier ?"

Elle parut déçue de ma décision, mais en bonne amie, elle me soutient.

"J'en sais rien, mais si tu penses que c'est la meilleure chose à faire pour toi, alors ouais. Puis si tu sens que c'est trop dur, démissionne, tu trouveras du boulot ailleurs, Minnie. Ne te rends pas malheureuse."
"Hum.... Il a dit que je devrais me lâcher et faire plus de choses dont j'ai envie quand j'en ai envie..."
"Connard, tout ça pour t'avoir au bout de sa queue plus facilement !"

Je rougis comme une tomate.

"Tu crois ?"
"Bhein on dirait qu'il t'a dit "C'est bon Minnie, laisse sortir la chienne qui est en toi et suce ma queue !" "

Je me tourne immédiatement vers Birdy qui n'a toujours pas l'air de nous écouter, puis je regarde Candice en rougissant tellement que j'en ai les mains moites !

"Je...tu...tu crois ? Non....Nate me parlerait pas comme ça...."
"Allo Minnie, tu le connais pas ! Arrête de l'idéaliser, car tu seras de plus en plus déçue ! Si ça se trouve, il veut juste te mettre un coup puis basta, il te donnera plus jamais l'heure de ta vie !"

Je commence à pleurer en la regardant choquée.

"N....Non il ne ferait jamais ça..."

Dis-je dans un murmure.

"C'est clair, parce qu'on lui laissera pas l'occasion ! Ce soir, on sort, on va s'habiller comme des putes et on va séduire à donf ma cocotte ! Je peux t'assurer qu'on payera aucun verres de la soirée !" Elle me fit un clin d'oeil avant de sortir de la voiture et de sortir Birdy. "Passe me prendre à 20h30 on ira dans la ville d'à côté comme ça on pourra se lâcher vraiment ! Et Minnie, arrête de t'angoisser pour Nate, il te l'a dit, t'es jeune, jolie et libre ! S'il ne se rend pas compte de la chance qu'il a que tu t'intéresses à lui, alors c'est qu'il n'en vaut pas la peine ! On va te trouver un bon petit mâle bien comme il faut qui te fera oublier Nate ET Bobby !"

Je souris, amusée, elle arrive toujours à me faire sourire. Puis je la salue.

"Dis au revoir à tante Minnie, mon chat !"
"Auvoir tatie !"
"Au revoir mon amour de princesse, je t'aime fort !"

Je regarde la petite m'envoyer un baiser avec sa sucette puis je les regarde partir avant de faire marche arrière pour garer ma voiture dans l'allée.


***


Chez moi, j'ai eu le temps de faire un peu de rangement et de cuisiner quelque chose pour Bobby si jamais il rentrait avant moi. Au moins, il ne serait pas en colère. Dieu merci, je n'allais pas le croiser du tout, ce qui fait qu'il ne me verrait pas sortir dans ma tenue sinon il en aurait fait une syncope ! Candice m'a prêté une de ses robes, alors forcément ça me change radicalement ! D'habitude je porte des robes longues jusqu'aux genoux, celle-là s'arrête à peine en dessous de mes fesses ! J'ai beau tirer dessus, elle remonte sans arrêt !
Elle insiste pour que je mette un soutif qui me comprime les seins pour les faire ressortir dans le superbe décolleté de cette robe écarlate. D'un rouge sang magnifique. Escarpin noir, pas de collant, elle voulait que je ne porte pas de culotte, mais je lui ai dit qu'elle allait trop loin ! Alors, on s'est entendues pour un string.

"Voilà, avec tes cheveux lâchés, tu fais amazone en soif de sexe !"

Je rougis comme une tomate.

"Non non ! Ne rougis pas ! T'es pas la pauvre petite Minnie fragile ce soir, t'es la badasse Minnie qui a pas besoin de pleurer pour un mec, car elle peut en avoir autant qu'elle veut !"

Je rougis encore plus en souriant d'une oreille à l'autre, tentant de me convaincre.

"Tu crois ?"
"Bien sûr ! Regarde Minnie la badasse dans le miroir ! Regarde-moi ce cul ! Et cette taille ! Ok t'es pas Kim K. Mais t'es un peu petit paquet aussi !"
"Merci Candice..."
"Je t'en prie, chérie."

Elle me câline avant d'aller se préparer. Candice n'a pas le temps, elle opte pour une robe en cuir à fermeture éclaire sur le devant, sans sous vêtements.

"Ah ouais, t'as sorti le grand jeu."
"Ouaip, je veux de la queue, j'ai pas le temps pour le blabla, je veux qu'on me soulève si haut dans le ciel, que ma voix atteigne des notes que je ne connaissais pas !"

J'explose de rire avant de me cacher le visage, tout rouge en imaginant la scène. Mon Dieu, cette fille est folle, Pardonnez lui.

"Candice, je t'adore, mais je crois sincèrement que t'es un suppôt de Satan !"

Elle rigole franchement avant de me montrer son corps de rêve en tournant sur elle-même.

"Tu m'as bien regardé, chérie, moi, un suppôt ? Je suis sa putain de chienne en chaleur oui !"

Puis, elle se met à remuer les fesses de façon plus que vulgaire et provocante.

"J'espère que tu ne vas pas m'obliger à faire ça !"
"Même si je voudrais, tu n'y arriverais pas ! On va commencer doucement, t'as déjà fait ça en plein air ?"
"Heu....je....non."
"Bhein voilà, ce soir, on s'enverra en l'air dans un champ ! Tu verras, ça sera cool !"

Je n'en suis pas convaincue, mais je ne veux pas décevoir mon amie, même si je ne pense pas coucher avec qui que ce soit ce soir.

Nous finissons de nous préparer puis nous montons en voiture direction la sortie de la ville pour se trouver un bar bien fréquenté. Nous arrivons rapidement à destination et très vite, Candice se sent rapidement à l'aise, alors que moi, j'aime pas vraiment la façon dont les gens me regardent...

"Candice, t'es sûre que j'ai pas l'air ridicule, vais... tout le monde me regarde."

Elle pose ses mains sur mes épaules et me regarde dans les yeux.

"Minnie, ils te regardent parce que t'es bonne, ok ?! Alors détends-toi et profite du regard de tous ces hommes. C'est toi qui a le pouvoir, c'est toi qui va décider duquel va te payer à boire, duquel aura la permission de te toucher les fesses, duquel va nous amener dans ce fameux champ !" Elle joue des sourcils pour me détendre. "Ok ? Il me semble que monsieur Sexy te l'a dit, tu as tout ce qu'il faut, s'il ne veut pas en profiter, donne le à monsieur Fossette parfaite ! Ou regarde monsieur Muscle ! Non, je sais, toi t'aime les romantiques, regarde monsieur Je lis de la poésie ! Fonce ma fille !"

Candice me jette en direction d'un homme charmant qui lisait un recueil de poèmes, mais à peine ai-je eu le temps d'arriver à sa hauteur, qu'une femme s'approche et l'embrasse. Il la salue, pose un billet sur le comptoir et tous deux s'en vont. Mon Dieu, la honte que j'ai bien failli avoir ! Je me détourne de la scène affreusement gênante qui a bien faillit avoir lieux pour regarder mon amie, mais quand je me tourne vers l'endroit où elle était il y a encore quelques secondes..... elle n'y est plus....

"Candice ?!"

Je la cherche du regard, mais je l'ai perdu dans la foule ! La musique, les gens qui dansent et se frottent… Je commence déjà à angoisser… Je respire calmement puis décide de me poser au bar, au moins là-bas, Candice pourra me retrouver si jamais.

Je reste un moment toute seule... Je crois que j'en suis à mon quatrième Sex on the Beach.... Et je crois que je suis bourrée. Comment je le sais ?! Parce que j'ai dis au barman :

"Je voudrais un autre Sex on bitch ! S'vous plait !" Hoquet de bourrée. "La bitch c'est cette blondasse et le sex c'est ce que je veux faire avec Nate, mais il m'aime pas !"

Dis-je avant de laisser ma tête s'écrouler mollement sur le comptoir pour pleurer.

"Wow ! Minnie, qu'est-ce que tu fais ?!"

Me dit Candice en me soulevant pour m'amener à une table.

"Candice, je sais pas pourquoi il m'obsède autant tu sais, c'est toi qui a raison. Hip. Je le connais pas. Hip. Et il aime telleeeeeeeeeement sa femme. Je fais quoi moi ? Je fais rien du tout."

Et de nouveau je laisse tomber ma tête sur la table. Candice la redresse.

"Wow. Déjà, tu m'arrêtes ça tout de suite avant d'avoir une bosse ! Et ensuite, arrête de te morfondre pour ce connard, Minnie, tu mérites tellement mieux ! Amuse-toi et profite de ta vie !"

Je bois mon verre cul sec avant de froncer les sourcils.

"Mais ça veut dire quoi, profiter de sa vie, merde ! Pourquoi vous me dites tous ça ? Je veux profiter de ma vie dans les bras de Nate ! C'est pas si compliqué !"

Dis-je en me levant pour paraitre plus crédible, mais je tangue et Candice m'oblige à m'asseoir.

"Arrête de te faire remarquer, on va m'accuser de souler une mineure !" Elle soupire. "Je comprends que tu sois amoureuse, mais faut bien que tu te fasses une raison, s'il ne t'aime pas, tu ne peux pas lui en vouloir. Et la meilleure chose à faire pour l'oublier, c'est de te rappeler qu'il y a pleins d'autres poissons dans la mare !"
"Ouiiiiiii mais je suis pas comme toi Candice, j'arrive pas à me l'enlever de la tête....."

Candice soupire et roule des yeux puis elle voit un mec entrer dans le bar et sourit d'une oreille à l'autre.

"Attends-moi, je reviens !"

Elle part vers le mec en veste en cuir.

"Et salut ! Dis-moi, tu serais pas le genre biker, sombre, mystérieux, avec pleins de problèmes dont tu veux pas parler ?!"

Il se contenta de froncer les sourcils en la poussant légèrement pour passer, mais elle insiste.

"Attends, attends ! T'as vu mon amie, là-bas, elle a le cœur brisé et je me suis dit que si elle se rendait compte qu'il y a pleins d'autres hommes sur terre, elle s'en remettrait."
"Fous le camp, gamine."
"Parfait ! C'est exactement ce qu'il me faut ! Aller quoi, je te donne cent dollars, tu parles avec elle, tu la flattes et si elle te dit oui, tu pourras même la sauter. C'est plutôt bénef !"
"T'es complètement tarée...."
"Ouais je sais. Alors, ça marche ou pas ?"

Il me regarde de nouveau et a l'air de me trouver à son gout.

"Ok, t'as de la chance qu'elle soit plutôt mignonne et que ça soit pas un laideron."
"Non tu verras, quand elle arrête de pleurer, elle est grave choupi !"
"Et au lit, elle est plutôt comment ?"
"Ah ça.... si tu abats bien tes cartes, tu le sauras peut-être !"

Elle lui fait un clin d'oeil avant de retourner s'asseoir à notre table. Elle continue de me consoler jusqu'à ce que subitement une voix masculine et grave se fait entendre.

"Z'avez l'air triste mademoiselle. Un vendredi soir, c'est inacceptable. Tenez, buvez. Ça vous réchauffera le coeur."

Dit-il sévèrement en posant une pinte de bière devant moi. Je lève la tête pour le regarder. Le gars devait bien faire une tête de plus que Nate, tout en barbe et en muscle et en bandana. Je rougis comme une tomate. Lui, il a clairement pas le temps.

"Heu....je...."
"Si vous en voulez pas, je la reprends et je vais voir ailleurs."
"Aller quoi, Minnie, une bière gratuite."
"Heu....je....d....d'accord."

Et le voilà qu'il s'assoit à côté de moi, passant directement son bras au-dessus de ma tête pour me faire comprendre que proximité, il y aura, c'est juste à moi de savoir jusqu'où....


***


J'ai passé la soirée à boire et à me plaindre de Nate et de ma souffrance, à un moment, le gars se lève et parle avec Candice.

"He, cent dollars ça suffit pas pour écouter ta pote me raconter ses histoires. J'en ai rien à foutre de son Nate, c'est qui ça ?! C'est son ex ?!"
"C'est compliqué.... C'est juste le mec qu'elle meurt d'envie de se faire, mais il est marié."
"Oh ! C'est une cochonne en fait, on dirait pas !"
"Hey ! Parle mieux de ma pote avec ta bouche ! C'est pas une cochonne, c'est une meuf triste qui a besoin de penser à autre chose. Alors, est-ce que tu pourras la faire penser à autre chose ou pas ?!"
"Écoute, je me sens d'humeur altruiste. Je veux bien me sacrifier pour lui redonner le sourire à ta copine, mais par contre faudra pas m'en vouloir si elle redemande de ma queue."

Candice roule des yeux.

"La connaissant, t'ira même pas, jusque là."
"On parie ? Écoute, si j'arrive à me la faire, tu me devras deux cents dollars et si je n'y arrive pas, tu ne me devras rien. Ça te va ?"
"Ça marche."

Puis, ils reviennent vers moi. Candice part danser avec un inconnu et le biker s'assoit de nouveau à mes côtés.

"Bon alors, tu comptes me souler encore avec ton taulard ou tu préfères que je t'embrasse pour te donner un aperçu du paradis ?"

Je manque de m'étouffer avec mon verre et tousse pour reprendre mon souffle en devenant toute rouge.

"Je....Je..."

Ma tête commence à tourner et j'ai l'impression que chacun de ses mouvements est au ralenti. Je le vois qui s'approche de moi, caresse son mon visage de ses doigts râpeux puis se penche au-dessus de mes lèvres pour m'embrasser. Son baiser me fait tourner la tête et chatouille le fond de ma culotte. Il remonte sa main dans mes cheveux pour en agripper les racines, m'obligeant à approfondir notre baiser qui devient brulant.

Quand il me laisse enfin respirer, il me porte comme une plume pour me mettre sur lui. Je sens, sous ma robe, qu'il y a clairement une bosse qui s'est formée dans son pantalon. Je rougis comme une tomate, en me demandant ce qu'il se passe, ce que je suis en train de faire. L'homme doit voir tout cela sur mon visage et s'attaque à mon cou avant que j'ai le temps de lui répondre quoi que ce soit. Il m'embrasse la peau, la mordille, il descend le long de mon épaule tout en posant une main sur mes fesses.

"Hum, un petit cul bien moelleux."

Me chuchote-t-il à l'oreille avant de me coller à lui. Je passe mes bras autour de son cou avant de l'embrasser à pleine bouche. Je dois profiter de la vie, non ?
Je décide de ne plus me poser de question et me dandine doucement sur l'homme qui sourit malicieusement.

"Tu te lâches enfin, bravo ma belle. Ça te dit qu'on continue ça ailleurs ?"

Je le regarde, surprise, c'est déjà une première pour moi de me comporter ainsi, alors suivre un inconnu ? Non merci.

"Candice..."
"T'inquiète pas, ta copine vient avec nous et à en croire la façon dont elle se colle à son gars, elle ne viendra pas toute seule."

Je regarde dans la direction de Candice et c'est vrai qu'elle a l'air de s'être trouvée un partenaire pour la nuit. Je regarde l'inconnu et hoche la tête. Si Candice est là alors ça me va.


***


Une fois arrivés dans le champ, les gars passent devant pour trouver un spot tranquille et j'en profite pour parler avec Candice qui boit de la vodka au goulot.

"Tu crois que c'est une bonne idée ?"
"De prendre du bon temps ?"
"J...J'ai l'impression de tromper Nate...."
"Et pourtant c'est Loserboy ton mec."
"Candice....T'es en train de me juger."

Ma copine qui a dû me supporter toute la soirée et qui est suffisamment bourrée pour me dire mes quatre vérités, s'arrête et se tourne vers moi.

"Oui, je te juge, Minnie ! Je te juge parce que t'es une fille formidable, bourrée de charme et de gentillesse ! Tu pourrais être sexy et avoir tous les mecs que tu veux, mais tu passes ton temps à te plaindre comme une gamine capricieuse quand tu n'as pas ce que tu veux ! Merde quoi, ton Nate est peut-être sexy, mais il n'a rien de plus que monsieur Grosse moto ! Alors arrête un peu ! Éclate toi, envoie-toi en l'air, prend ton pied ! Ou alors, retourne dans cette putain de prison et suce-lui la queue une bonne fois pour toutes ! Mais tu ne peux pas ne rien faire et continuer de te plaindre !"

Je la regarde choquée avant que les larmes ne jaillissent de mes yeux.

"Merde.... Minnie... Pleure pas.... je suis désolée...."
"Non ! Tu as raison.... Je ne sais pas pourquoi je suis autant attachée à lui, c'est inexplicable..."
"Bah, t'as eu un coup de foudre, rien de nouveau sous le soleil, tu sais."
"Oui mais.... il est si fort.... et j'ai l'impression d'être la pire des connasses parce que j'ai envie qu'un homme marié me baise sauvagement !"

Candice écarquille les yeux en sautant comme une folle sur place, se renversant de la vodka dessus, mais elle s'en fiche.

"Ohhhhh tu l'as dit, tu l'as dit ! Tu veux tâter du gros zizi de monsieur Sexy ! Je le savais !"

J'ai envie de m'enterrer sous la terre, mais je ne peux m'empêcher de sourire.

"Chuuuuuut Candice, pas si fort !"
"Oh arrête, tu crois que quoi, qu'il va nous entendre ?! Et puis t'inquiète pas Minnie, il doit le savoir !"

Mon Dieu, pas ça ! L'horreur ! Il doit me prendre pour une pauvre gamine pitoyable, attirée par un bad boy comme un moustique à une lumière....
Candice me tend la bouteille et sans réfléchir je bois une longue rasade qui finit par me bruler la gorge, la trachée et tout l'estomac. Je grimace en lui rendant la bouteille.

"Quoi qu'il en soit, sa femme il la reverra pas, qu'est-ce que tu t'en fous ?!"
"Et si elle revenait, si elle décidait de l'attendre ?! S'ils mettaient en place les visites conjugales ?! Je serais quoi moi alors ?!"
"La fille qui aura pris du bon temps !"
"Ouais et qui aura le coeur brisé...."

Elle me prend par l'épaule et nous marchons vers les hommes qui nous attendent.

"Alors tu comptes faire quoi pour Nate ?"
"J'en sais rien, tu aurais fais quoi à ma place ? Si tu étais Minnie Bolen..."

Elle rigole gentiment avant de réfléchir et de me répondre sincèrement.

"Je resterai moi-même. C'est vrai que t'es grave coincée, mais on t'aime pour ça. T'es une fille droite qui tente de toujours prendre les meilleures décisions. Tu fais tout par amour et en suivant ce que te dis ton cœur. On dirait que tu sors tout droit de chez Disney, c'est magnifique. Si Nate ne sait pas apprécier tout ça, c'est qu'il ne te mérite pas. Contente-toi d'être toi-même avec lui et tu verras bien. Ce que je te conseille, c'est de ne jamais lui céder du sexe si tu penses que ça te ferait trop de mal..."
"Nate serait que le troisième gars avec lequel j'ai couché...."
"Ouaip parce que t'es une coincée qui croit en la magie de l'amour et de l'amitié ! Mais c'est magnifique ma chérie, je te jure !"

Soupire.

"Mouais...."
"Et puis Loserboy ne compte pas, ça doit faire quoi un an que vous êtes ensemble ?! Il a dû te sauter quoi, aller quarante fois ? T'as dû vraiment prendre ton pied, six fois..... Bon..... Josh était peut-être un connard, mais il savait te titiller pour te faire jaillir comme une fontaine ! Hein petite coquine !"
"Candice ! Ça va pas de dire ça !"
"Aller avance ! Va voir si monsieur Grosse moto sera te titiller tout pareil !"

Jeu de sourcils quand on arrive à hauteur des hommes, Candice se jette rapidement sur son homme et moi, c'est avec des papillons dans la culotte que je m'approche du mien. Il m'embrasse comme au bar, de façon viril et intense sans me faire mal pour autant. Cette fois, ses deux mains sont sur mes fesses et quand on reprend notre souffle, il me dit :

"Allonge-toi."

Je rougis comme une tomate en me disant que maintenant je ne pourrais plus me défiler. Est-ce que j'ai vraiment envie de faire ça.... Est-ce que j'ai envie que la troisième personne avec qui je couche soit un strict inconnu ?

"Je....Je crois que j'ai encore besoin de boire..."
"Ok, mais bouge, parce que j'ai pas toute la nuit non plus."

Je bois une longue gorgée de vodka avant de regarder les étoiles. Je me demande si Nate aime regarder les étoiles, en règle générale, pas à North Rivers. Je n'arrive pas à l'oublier.... où que j'aille et quoi que je fasse... je pense tout le temps à lui....

Je cours en direction de Candice qui était à deux doigts de se faire tringler.

"Candice !"
"Minnie ?! Barre-toi s't'plait !"
"Candice je veux rentrer !"
"Quoi ?! Maintenant ?!"
"Oui, s'il te plait ! J'y arriverais pas ! Je veux être avec Nate..."

Candice allait encore me passer un savon, mais devant ma détresse et mes yeux pleins de larmes, elle se contente de soupirer et de remettre sa robe en place.

"Ok, on y va. Désolée, les mecs, on se tire."
"Vous êtes pas sérieuses ! Vous allez pas nous laissez comme ça !"
"Wow, m'obligez pas à vous gazer les yeux ! J'ai dit on se tire, alors soyez pas relous !"
"Bah tirez-vous bandes de connasses ! "
"Ouais, si tu veux, aller viens Minnie, on rentre."

Candice appela un taxi avec son téléphone qui nous ramena chez nous. Elle est venue dormir à la maison, car Birdy est chez la mère de Chuck et que lui n'est pas encore rentré. Elle a passé tout le reste de la nuit à me consoler, à me dire que tout aller finit par s'arranger. Elle m'a conseillé de ne pas le voir pendant quelques jours pour voir comment je me sens, comment lui il se sent et elle m'a encore une fois conseillé de l'oublier, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.


***


Le lendemain, j'ai une migraine monumentale ! J'ai dû me taper le trajet en taxi pour aller récupérer la voiture avant d'aller bosser. J'ai opté pour un jean large et un t-shirt à Bobby tant j'avais la flemme de m'habiller. Je dois ressembler à un zombie, la lumière me fait mal aux yeux et ma migraine menace de me faire exploser le crane j'ai l'impression.

En arrivant au taf, je prends un médicament et commence ma journée de travail. J'ai été prise de nausée toute la journée, mais après tout ce que j'ai bu hier soir, ce n'est pas surprenant. À l'heure de la promenade, je regarde Nate sortir, il a l'air plus renfrogné que d'habitude et je me demande si c'est à cause de moi. Cette idée me rend triste, je n'aime pas le savoir mal, encore moins par ma faute. Je me mords la lèvre pour ne pas pleurer. Puis la promenade du matin se termine et je le regarde rentrer.

Toc. Toc. Toc.

"Oui ?"
"Mam'zelle Minnie, le détenu 791420 se sent pas bien. Il arrête pas de se tenir la tête et de basculer d'avant en arrière."

Inutile de leur demander pourquoi il ne leur a pas dit ce qu'il a. Ce détenu, c'est celui qui s'en est pris à Wiz... Le fameux Drake.....

"J'arrive tout de suite !"

Je me lève et empoigne ma trousse à pharmacie avant de suivre le gardien jusqu'à la cellule des détenus sous protection.

"Lève-toi et tourne-toi. Tu fais un geste brusque et je t'en mets une."

Je fronce les sourcils, mais ne dis rien, une fois que le détenu est prêt, j'entre et le salue de ma jolie voix.

"Bonjour."

J'essaye de paraître la plus douce et rassurante possible. Je veux qu'il comprenne que je suis là pour m'occuper de lui, pour parler, pour le soigner. Tout ce qui pourra le soulager.
Mon Dieu, comme cette phrase aurait pu être tendancieuse sortant de la bouche de Candice !

"Vous vous sentez mal ?"

Aucune réponse.

"Est-ce que vous avez mal à la tête ?"

Il hoche la tête, c'est un bon début.

"Vous êtes sujet aux migraines ?"

De nouveau, il opine du chef.

"Je vois. Vous avez mal autre part ?"

Il me montre sa mâchoire puis je me tourne vers le gardien.

"Je crois qu'il a mal aux dents, ce qui lui provoque de violentes migraines !"
"C'est pas mon problème."

Bien sûr que ce n'est pas son problème, pourquoi est-ce que je lui parle de toute façon ! Je soupire avant de le regarder dans les yeux, lui, évite mon regard comme s'il se sentait coupable. Je réfléchis puis je pose une main compatissant sur la sienne.

"Ce n'est pas de votre faute, vous savez."

Et comme si c'était les mots qu'il avait toujours voulu entendre, il se met à pleurer en silence en cachant son visage contre ses genoux. Accroupie en face de lui, j'allais lui offrir un câlin réconfortant, mais on me l'a interdit.

"Mam'zelle Minnie, pas de contact physique."

Bande de brutes ! Je me contente de caresser sa main.

"Je vais vous laisser trois comprimés pour soulager la douleur et je vais de ce pas prévenir le directeur de votre état. Tenez bon, je reviendrai dans une heure pour vous en donner encore si vraiment vous souffrez encore le martyre."

En sortant d'ici, je suis directement allée dans le bureau du directeur pour lui dire que Drake avait besoin d'un dentiste, ou à défaut, de vrais médicaments ! Devant mon indignation à l'idée de laisser cet homme souffrir, Charly accepta de faire venir un dentiste. J'ai donc passé toute la journée à m'occuper de lui en attendant que le dentiste arrive. J'en ai même oublié Nate ! Me concentrer sur le travail m'aura été plus bénéfique pour l'oublier que de me jeter dans les bras d'un inconnu ! Brrrrr, je ne veux plus penser à cette soirée !

La journée se termine rapidement, heureusement, en partant je décide de ne pas passer par le couloir de Nate pour ne pas être tentée..... J'ai envie de voir Sam aussi, mais c'est trop tôt.... Et puis après la tromperie que j'ai failli commettre hier.... je ne serais pas capable de regarder Nate dans les yeux.... Ni Sam d'ailleurs, alors je préfère éviter. Candice a raison, il vaut mieux que je reste moi-même. Mes robes à fleurs, c'est ce que je suis.


***


Lundi matin, ça fait maintenant trois jours que je n'ai pas vu Nate. Personnellement, je n'y pense pas trop, car ma santé me préoccupe. Cela fait trois jours que je me sens pas bien, au début je mettais ça sur le compte de l'alcool, mais maintenant.... J'ai toujours des nausées et je me sens patraque et à chaque fois que j'y pense, ça me fait pleurer...

"Allo ?"
"Minnie ? Salut ! Je passe pas loin de ta prison, je me suis dit qu'on pourrait déjeuner ensemble !"
"Ah Candice, je....je ne sais pas... je me sens pas très....BREUUUUUUUUUHHH.... bien aujourd'hui."

Dis-je avant de vomir dans ma poubelle.

"Ola ma pauvre, t'as choppé un truc ?!"
"J'en sais rien, je me sens patraque, je fais que pleurer, vomir, je me sens grosse et j'ai tout le temps faim."
"Minnie, t'es infirmière, je te rappelle."
".... ... ...."
"Et oui. Bingo. J'arrive avec ce qu'il te faut et on sera fixées."

L'attente de l'arrivée de Candice fut interminable. Je l'ai rejoint devant la prison pour l'escorter jusqu'à l'infirmerie, bien sûr, sur son passage Candice a eu droit aux meilleurs sifflements de toute la prison. Des blagues salaces, des remarques déplacées, bref, tout ce que Candice adore quand elle passe quelque part, savoir qu'elle est la plus jolie. Je roule des yeux, me moquant éperdument de son petit show.

Une fois à l'infirmerie, je ferme la porte à clef.

"Alors, tu l'as ?"
"Ouaip ! Je t'ai pris le meilleur ! Avec ça, tu sauras exactement quand est-ce que c'était !"
"J'avais pas besoin d'autant de précision...."
"Moi si !"

Je roule des yeux avant de m'enfermer aux toilettes pendant quinze minutes…

"Minnie ?! Je veux bien croire que tu saches pas comment ça marche, mais là je commence sérieusement à m'inquiéter...."

Je finis par sortir des toilettes, blanche comme un linge…

"Oh merde...."

Je la regarde en silence, les larmes aux yeux.... Je ne sais même pas si je dois être dégoutée ou me réjouir…

"Qu'est-ce que tu vas faire ?..."
"Il...Il faut que j'en parle à Bobby...."
"Putain, mais les décérébrés, sont pas censés être stériles ?! Comment ils peuvent avoir l'audace de procréer !"
".... ... ..."
"Oh ma bichette, courage. Quoi que tu décides, je suis là, ok."


***


J'ai passé toute la journée le regard dans le vague à me demander ce que j'allais bien pouvoir faire… Pour la première fois, je n'ai même pas entendu la sonnerie annonçant la promenade de l'aprèm. Elle est passée sans même que je ne m'en rende compte... Une fois ma journée finie, je me suis dit qu'il fallait que j'en parle à Bobby....

En quittant la prison, je décide de passer par le couloir de Nate, j'ai besoin de le voir.... Juste de le voir.... Mais quand j'arrive devant sa cellule, il n'y a que Sam. Il y lit rapidement la déception dans mon regard.

"Wouah, j'adore voir que je fais cet effet aux femmes !"

Je souris tristement.

"Quelque chose ne va pas mam'zelle Minnie ?"
"Si....Si....Je venais juste aux nouvelles..."

Sam n'a pas l'air convaincu, il voit bien que je cache quelque chose, mais n'insiste pas.

"Nate est au parloir."
"Oh."
"Mais je ne sais pas avec qui."

Mes yeux pétillent d'espoir et il me fait un clin d'œil.

"Inutile de lui dire que je suis passée dans ce cas...Je... crois qu'il n'a pas très envie de me voir en ce moment."
"Alors pourquoi vous êtes là ?!"

Je rougis comme une tomate.

"Je...heu..."
"Parce que vous, par contre, vous mourrez d'envie de le voir !"

Nouveau clin d'œil qui me fait rougir encore plus.

"Prends soin de vous, d'accord ?"
"Z'inquiétez pas ! Dès qu'il s'éloignera du droit chemin, je lui remettrais les idées en place à coup d chaise !"

Je rigole sincèrement.

"Bien, je compte sur toi !"

Je caresse sa main à travers les barreaux puis je m'en vais pour affronter la chose la plus dure que j'ai jamais eu à faire. Normalement, une femme devrait se réjouir de ce genre d'événement.... alors pourquoi moi, je ne le suis pas.....


***


Pendant ce temps au parloir.

"Alors c'est toi, Nate Parsons ? C'est vrai que t'es sexy !"

Candice prend sa meilleure position qui cambre son corps et offre des sourires charmeurs à Nate.

"Mais sexy ou pas, t'avises pas de prendre ma copine pour une conne, compris ?! Je comprends qu'elle soit la seule nana dans les environs mais Minnie et une fille hyper sensible, tu piges ?! Donc ton petit jeu de charme, évite, parce que c'est moi qui vais devoir me taper des soirées à la consoler à grands coups de pots de crème glacé !"

Nate allait parler, mais Candice ne se laisse pas faire.

"J'ai pas fini ! À moi, tu ne me l'as fait pas. Je veux savoir si tu veux juste la baiser ou si elle t'intéresse vraiment. Que tu la sautes, c'est pas mon problème, au contraire, saute là et fait lui prendre son pied comme son connard de mec ne lui a jamais fait prendre ! Mais en revanche, je t'interdis de la faire souffrir ok ! Parce que si jamais elle a le cœur brisé à cause de toi, je peux te jurer sur ce que j'ai de plus cher, autrement dit pas grand-chose, que je deviendrais ton pire cauchemar à l'extérieur et que tu prieras le ciel pour ne plus jamais sortir d'ici ! Parce que je te retrouverai !"

Cette tarée mit un coup de poing spontané sur la paroi en plexi ce qui eu pour effet de faire sursauter les sourcils de Nate et d'interpeler le gardien.

"Du calme la furie."
"Oh ça va, lâche-moi !" Dit elle au garde avant de se tourner de nouveau vers Nate. "Alors c'est clair ? C'est vrai quoi, elle ne t'a rien fait et c'est une fille adorable... faut vraiment être le dernier des enculés pour vouloir la faire souffrir gratuitement."

Elle scruta Nate tout au fond de ses yeux pour voir s'il pouvait être le dernier des enculés, mais elle n'en avait pas l'impression. Après cet échange, Candice se leva comme une star et dis à Nate :

"Ça m'a fait plaisir d'enfin rencontrer ce Nate dont elle n'arrête pas de parler." Clin d'œil complice. "Je dois y aller, je t'autorise à mater mon cul si tu veux, mais après, tu devras te consacrer uniquement à Minnie, ok ? Ou si tu ne le veux pas, dis lui clairement et ne t'avises plus d'essayer de la séduire ou tu risques de me la bousiller ! Elle va devenir folle ! Et si elle devient folle, je deviens folle et je pense pas que tu as envie de me voir plus folle que ça !"

Elle lui envoie un baiser à travers le plexi avant de s'éloigner dans un gracieux mouvement de hanche et de cheveux. Elle passe devant le gardien à qui elle embrasse la joue pour sa patience (et sans doute pour le remercier d'avoir eu un droit de visite sans prévenir).

Candice finit par sortir de la prison et par prendre le bus qui la ramènerait chez elle. Elle savait que quelques heures sa meilleure amie allait soit l'appeler folle de joie, soit en pleine crise de larmes. À sa place, Candice n'aurait rien dit à Bobby et serait partie se faire enlever cette erreur de la nature le plus rapidement possible, mais connaissant Minnie.... y'a de grande chance pour qu'elle le garde, qu'elle épouse cet abruti, lui fasse plein de gosse et bousille définitivement sa vie.....

Candice n'est pas croyante, pourtant, en ouvrant la porte de chez elle, elle regarde le ciel rapidement en se disant : Aller quoi, Tu vas pas laisser faire ça.... pas vrai ?
Puis, elle soupire et entre chez elle ou sa petite princesse lui saute dans les bras.
Nemo
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Nemo
Mer 1 Juin - 21:32
engrenages
fiche de nate parsons
Cette infirmière me fait halluciner parfois. Non mais de quoi elle se mêle ?

« Encore vénère, Nate ? »

Je grogne, le visage profondément enfoui dans l’oreiller. J’en ai ras le cul. J’aimerais bien redevenir un enfant et bouder comme pas permis.

« - Elle a pas voulu de toi, hein ? Bah ouais mais si t’étais un poil moins rentre-dedans, peut-être qu’elle aurait bien voulu justement, que tu lui rentres dedans.
- T’es immonde.
- Pas moins que toi. J’suis pas dans ta tête mais je sais très bien à quoi tu penses quand tu la vois et permet moi de te dire que t’es immonde bien comme il faut.
- J’y peux rien, à un moment faut y aller. Bordel, pourquoi ils font pas rentrer des putes dans les taules ! Elles se feraient des ovaires en or !
- Du coup tu considères Minnie tout pareil qu’une pute ? »


Je me redresse, dévoilant enfin mon visage fatigué. Je soupire, n’ayant plus la force ni l’envie de cacher quoique ce soit.

« - Tu sais bien que non.
- Pourtant c’est c’que tu lui fais croire. Bordel Nate, c’est toi qu’es censé être intelligent dans cette cellule, tu fous quoi ?
- Ferme ta grande gueule, Sam. Ou j’te la boucle à ma manière.
- Eh voilà, la violence : ta seule amie quand j’ai raison ! »


Un jour, je le jure, je lui ferai avaler ses dents de devant.
Je plaque à nouveau l’oreiller contre mon nez. Je vais encore péter un câble sans pouvoir me contrôler derrière et ça commence à bien me casser les couilles. Et pourquoi ? Qui en est la cause à chaque fois ? Faut vraiment que j’arrête avec elle. Faut que je sorte d’ici, que j’aille retrouver ma fille, au moins une fois. Et tout ceci sera un lointain souvenir.
Je me lève brutalement, lance l’oreiller dans la tronche de Sam et m’allonge au sol en faisant des pompes. Une centaine de répétitions devrait m’aider à penser à autre chose. Et si c’est pas suffisant, ce sera le double.

« Tu veux pas des glaçons aussi, pour te refroidir le sang ? T’as vraiment un problème mon gars. »

Ok. Ce sera le triple.

*

Me voilà en terre inconnue, devant une feuille blanche, stylo en main. Ma main moite passe pour la cinquième fois dans mes cheveux, puis sur mon front, puis l’arrête de mon nez.
Je soupire et finit par poser la mine sur le papier, pour tracer quelques lettres.
« Judy »
Bon, je pouvais clairement pas faire mieux, là.
Je ne vois vraiment pas quoi lui dire, c’est fou.

« Ecris-lui ce que tu caches dans ton cœur, combien tu aimerais la voir, parle lui, c’est tout. Ouvre-toi. »

Il a beau être infiniment chiant, il est loin d’être con, ce gamin. Il s’entendrait bien avec Will, j’en suis persuadé.
La confiance légèrement remise à neuf par le souvenir des mots de Sam, je me lâche et écris ce qui me passe par la tête. J’oublie que j’écris à une fillette de deux ans, j’écris simplement à ma fille, quelque soit l’âge qu’elle aura en la lisant. Je veux simplement qu’elle sache que j’existe.

Après de longues minutes, je relis ma lettre avec un petit sourire gêné mais soulagé.

Citation :
Judy, je t’écris alors que je ne t’ai encore jamais vue. Ta mère m’a simplement montré une photo de toi et ça m’a suffi. Tu es déjà si mignonne, je n’imagine même pas ce que ce doit être en vrai. J’espère te rencontrer un jour, mais il nous faudra de la patience. En attendant, je sais que ta mère s’occupera de toi à merveille. Vis ta vie, Judy, fais ce qu’il te plaît. Je ne te demande qu’une chose : sois heureuse. Tu vivras des moments durs où tu ne trouveras aucun espoir, mais détrompe-toi, l’espoir est toujours là, quelque part. Trouve-le, et tout ira mieux. La vie est peuplée de merveilles, tu verras. Les mauvaises choses sont simplement là pour combler.
Deviens la personne que tu rêves de devenir, tu seras forcément extraordinaire. Et belle : t’as vu ta mère ? Ne te dis jamais l’inverse.
Je ne sais pas si j’aurais le bonheur de te voir enfin, mais même si ce n’est pas le cas, sache que je suis là et que je te soutiendrai quoique tu fasses.
Je suis désolé de ne pas pouvoir être auprès de toi.
Je t’aime,
Papa

« Papa ». Qu’est-ce que c’est étrange. Je n’y crois toujours pas, et pourtant c’est bien la vérité.
C’est maladroit et naïf à souhait, mais je pense sincèrement tout ce que j’ai écrit.
J’espère que Lucy la gardera précieusement.

*

En arrivant dans la cour à l’heure de la promenade, je lève les yeux vers la troisième fenêtre en partant de la droite, comme à mon habitude depuis le jour où je l’ai pris en flagrant délit d’espionnage. Encore une fois, sans exception, elle est là. Je ne lui fais pas de signe, j’observe simplement sa silhouette, les sourcils froncés. Je ne sais pas ce qu’elle attend, je ne sais pas ce qu’elle cherche. On ne se comprend pas, mais je pense qu’on ne se donne pas la peine de se comprendre. Ça fait deux jours maintenant que nous nous sommes vus dans son infirmerie. Deux jours et toujours pas d’avancée de mon côté sur ce terrain-là.
J’ai d’autres choses plus prenantes en tête.

Je me dirige vers le groupe des salauds, toujours avec mon sourire de façade. Je porte également celui de Drake, maintenant que je connais son histoire. Et le sien est beaucoup plus compliqué à camoufler.
Taz’ me tend une clope, Mike me regarde d’un air mauvais, Jin acquiesce à tous les dires de Wiz, et ce dernier parle. Une sortie comme les autres, en somme.
Pourtant, dès que je me stoppe, soupirant près d’eux, j’observe le chef nous demander de nous taire. J’ai bien envie de lui faire remarquer qu’il est le seul à ouvrir la bouche, mais je me tais. Plus je lui adresserai la parole, plus l’envie de lui foutre une beigne grandira. Il commence à nous mettre en cercle et à chuchoter. Y’a pas plus indiscret comme conversation sensée être discrète.

« Maintenant qu’on est tous là, j’aimerais vous parler de notre organisation pour la Grande Sortie. »

Putain il en parle vraiment là ce con…
Je ne dis rien et le laisse continuer, imitant les trois autres.

« Y’a une grille de ventilation dans un vieux placard à balai, dans un recoin de la cantine. Elle mène ici, vers l’extérieur. On va la démonter, défoncer le mur autour pour agrandir le trou. On se retrouve ici, dans la cour, mais seuls. Et là… Je suis en train de voir pour qu’on nous récupère. »

Je suis sidéré. Il y a tant d’imperfections dans son « plan » que c’est à en crever de rire. Comment expliquer aux gardes le fait qu’on se retrouve tous dans un placard ? Ou simplement comment disparaître tranquillement de la cantine sous leurs yeux ? Avec quoi veut-il casser le mur ? Et le bruit, ça va alerter personne ? Il a aussi oublié qu’ils seront menottés une fois à l’extérieur. Ce n’est pas un si grand problème, mais ça empêche quand même de nombreuses choses. Et… il est en train de voir pour qu’on nous récupère ? Il va pas me faire le coup de l’hélico, quand même…

« Parfait. »

Je suis d’autant plus sidéré. Comment ça, parfait ? C’est l’inverse de la perfection !

« Eh, j’suis pas l’boss pour rien, l’asiat’ ! »

Merde, je le pensais moins con que ça, le Jin. À croire que parler comme en dix-huit cent ne suffit pas.
De mon côté, je garde le silence. Cette fois si j’ouvre la bouche, ce serait pour rire, pas pour le tarter.

« Alors si ça va à tout le monde, je vais répartir les missions. Jin, Mike, Taz, vous allez me chercher des outils. Vous vous démerdez, faut qu’on arrive à péter le mur. Nate, toi qui te considères comme le plus intelligent d’entre nous, trouve un moyen pour qu’on se fasse pas couler. Et moi je me charge du complice qui nous récupèrera. »

Je rêve. Cette fois je ne peux m’empêcher de rire. L’autre me regarde avec l’envie de m’en retourner une.

« - Pourquoi j’vous aiderais à décoller d’ici alors que j’viens pas avec vous ? Tu m’as pris pour un bon samaritain ? Tu crois que j’suis ici pour quoi mon gros ?
- Parce que j’t’ai bien gentiment accepté ici alors que t’aurais très bien pu terminer entre mes griffes.
- Nan nan. Ça n’a aucun rapport. Tu veux partir, très bien, je ferai rien contre ton plan, j’en parlerai pas. J’t’en donne ma parole. Par contre, tu m’oublies dans ton histoire. Tu crois qu’il va m’arriver quoi si le dirlo comprend que j’ai été complice ?
- Il a pas tord boss, il est bien sympa de pas l’avoir répété, déjà. Il accepte qu’on se fasse la malle sans lui.
- Moi j’trouve qu’il a aucune valeur. »


Alors que Taz’ prend mon parti et que Mike me descend au plus bas, je lève les bras en signe de ras-le-bol tout en reculant. S’il veut jouer la carte de la menace, très bien.

« Tu fais ta vie, j’en ai rien à saquer. Tes affaires et les miennes n’ont rien à voir. Que ça t’plaise ou non, j’en ai rien à branler. Frappe-moi, découpe-moi, pose un doigt sur moi et je dévoile tout. C’est à ça qu’tu veux jouer ? »

Je hausse la voix volontairement, pour que les gardes se concentrent sur nous. Les yeux de Wiz s’écarquillent et il me fait signe de me taire.

« Je regrette de t’avoir fait intégrer le groupe, sale connard. J’compte sur toi pour garder ta grande gueule fermée, et c’est terminé. Maintenant c’est toi dans ton coin et nous dans le nôtre. »

J’ouvre les bras en grand devant moi en souriant, signe que j’ai gagné cette partie. Je recule et leur tourne le dos. Mon sourire s’efface en laissant place à un visage haineux dès que je ne suis plus à sa vue. Quel tas de merde.

Prochaine destination : Drake.

*

« Bordel mais qu’est-ce que t’as à lui dire d’urgent à ce point, Parsons, déjà la dernière fois tu m’as bien fais chier. »

Je soupire et plaque le front sur le barreau de ma cellule. Sam n’est pas là, j’en profite pour délier ma langue.

« On prévoit une évasion, tu comprendras qu’il faut qu’on se voie et qu’on communique assez souvent. »

Il m’observe, interloqué, puis rit nerveusement. Je le suis quelques secondes plus tard, entrant dans son jeu.

« - Mais bien sûr ! Allez, crache le morceau !
- J’vois que t’écoute pas nos conversations, c’est bien. J’lui ai dit que je lui ramènerai un livre dès que j’l’aurai fini. J’aimerais lui amener moi-même. Ça entretient les relations. »


Je lui secoue le bouquin devant les yeux. Il soupire et accepte en me menottant.

Une fois arrivé devant la cellule de protection, je trouve Drake assis en tailleur, droit comme un I, les paupières fermées. Il médite.
Le garde me pousse dans la cellule en hurlant que nous avons simplement quelques minutes. On ne change pas les bonnes habitudes.

« Salut Drake. J’t’ai amené le bouquin dont je t’ai parlé, tu sais, la Grande Sortie. »

Il ouvre les paupières brusquement et me fixe, le regard perçant. Je m’accroupis, restant à sa hauteur.

« Pour résumer l’histoire, c’est un groupe de connards qui préparent un départ en voyage. Ils sont très mal organisés et les engrenages ne s’imbriquent pas. Il leur manque beaucoup d’informations et de matériel. En parallèle, leurs gonzesses préparent en secret un moyen de les empêcher de partir. »

Je continue ainsi durant quelques minutes, dans mon analogie. Je sais, à la lueur dans ses yeux, qu’il comprend chaque métaphore que je fais.
À la fin, il me remercie de la tête et je souffle en me relevant. Je lui laisse le bouquin et lui serre la main comme je peux.

« Je reviendrais te voir, pour savoir c’que t’en as pensé. »

*

Le lendemain, un garde vient m’annoncer une visite au parloir. Lucy ? Will ? Me dites pas que c’est Will.
Quand j’y arrive, je ne comprends pas. Je veux me retourner vers le garde en lui disant qu’il s’est gourré de numéro de détenu, mais il me pousse brutalement vers la chaise et m’y fait asseoir. Je ne connais ni d’Eve ni d’Adam la jeune femme qui souhaite me parler. Par contre, elle, a l’air de me connaitre. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour comprendre les raisons de sa présence, d’où elle me connait et pourquoi elle agit comme ça.
Je suis mitigé entre l’envie d’exploser de rire et celle de lui fourrer mon poing dans sa tronche pour la faire taire. De quoi elle se mêle ? De quoi ils se mêlent tous, putain ? Elle ne s’arrête pas de parler, et quand je souhaite lui répondre, elle ne m’en laisse pas le temps. Je soupire et passe mes mains menottées sur mon visage. Je l’observe se contorsionner de colère, se ridiculiser devant les autres, le regard las. Puis enfin, quand je sens qu’elle a fini son cinéma, je croise les doigts et lui parle froidement.

« Premièrement, il me semble que ta copine est assez grande et débrouillarde pour se démerder toute seule. Si elle a quelque chose à me dire, qu’elle vienne me le dire. J’ai pas que ça à foutre d’écouter une cinglée me gueuler dessus. Deuxièmement, je crois pas avoir la tronche d’un mec ayant envie de faire souffrir gratuitement et volontairement qui que ce soit. Surtout pas Minnie. »

Je m’approche au plus proche de la plaque de plexiglass, dans un regard que je ne peux m’empêcher de noircir. Elle me fait chier, cette nana.

« Et enfin, je pense que t’as rien à me dire. Qu’elle se casse d’ici si elle est pas heureuse, j’arrête pas de lui dire. Mais je m’arrêterais en aucun cas de la séduire, parce qu’un jour ou l’autre elle tombera dans mes bras. Si tu la connais, tu le sais autant que moi. Je comble son esprit, jour et nuit. Alors tu me lâches, et tu arrêtes de me casser les couilles, j’ai passé une TRÈS mauvaise journée. »

Je me lève et sors du parloir, qu’elle continue à me hurler dessus ou non.
Une visite de Lucy m’aurait arrangé. Même voir Will ici m’aurait moins énervé.

*

En rentrant dans ma cellule, Sam m’accoste tout de suite.

« - Je sais que t’es allé voir Drake hier, c’est la deuxième fois. Qu’est-ce qui s’passe ? Vous mijotez quoi ? Et pourquoi t’es toujours avec ce connard de gros black ?
- Pas aujourd’hui, Sam. J’suis pas certain de pouvoir retenir mes excès de violence, j’te préviens.
- Comme si ça changeait de d’habitude ! Je m’demande bien pourquoi t’es tout le temps énervé comme ça. Ta mère était sous coke quand elle était enceinte de toi ou quoi ?
- Parle pas d’ma mère.
- Nan mais sérieux, on te dit un truc et tu démarres au quart de tour ! Regarde : parle-moi de c’que tu ressens pour Minnie. »


Je me jette sur lui et le plaque contre le mur, le tenant par le col de son uniforme.

« - Je plaisante pas. Tu veux vraiment finir à l’infirmerie ?
- Wow, wow… J’suis désolé camarade. Tu peux m’lâcher maintenant ? »


Il lève les bras de chaque côté en signe de paix et je le lâche, le faisant tomber au sol. Je me retourne dans la cellule, et m’assois sur le matelas. Je l’entends reprendre sa respiration et prendre place sur la chaise en plastique.

« Alors, tu m’racontes ce qui te mets en rogne cette fois, ou pas ? »

Ma langue claque contre mon palais. Y’a tellement de choses qui se sont passé ces derniers temps qui me foutent en rogne, que je sais même pas par quoi commencer. Mais je pense que j’ai besoin de vider mon sac. Ça pourra peut-être me permettre de me dessaisir de certains poids.

« - Y’avait une meuf complètement déjantée qui m’attendait au parloir. Elle a passé son temps à me hurler dessus, à se mêler de choses qui la concerne pas, à me faire perdre mon temps, à me scier les nerfs, à-
- Ok, ok, j’ai l’idée. C’était qui ?
- J’en sais rien. Une pote de Minnie.
- Ah oui ? Et elle te voulait quoi ?
- M’emmerder. Savoir ce que j’avais derrière la tête, où je voulais en venir avec Minnie, des conneries comme ça.
- Bah elle s’en fait pour elle, j’vois pas où est le problème.
- Si tu t’en fais pour quelqu’un, tu lui en parles directement. Tu vas pas foutre ton nez directement dans ses affaires à emmerder la Terre entière. J’la connais pas, cette nana, et elle donne pas envie. J’ai rien à lui dire, j’ai aucun compte à lui rendre.
- En tout cas elle t’a bien énervé. »


Je me lève à nouveau et fait les cent pas devant la porte de la cellule. Mon colocataire m’observe, un sourire en coin. Je sais pas ce qu’il a en tête mais je crois qu’il a pas bien compris mon état d’esprit actuel.

« - Elle t’a bien énervé, et je sais pourquoi. On revient toujours au même point, frérot. Qu’est-ce que tu veux faire à Minnie ?
- Quoi ? C’est quoi cette question ? Tu sais très bien c’que je veux lui faire.
- Rah, pas ça ! Bon imagine t’y arrives par je-sais-pas-quel-moyen, tu fais quoi après ?
- Qu’est-ce que j’en sais moi, je vis ma vie. J’ai pas envie d’en parler, tu sais très bien que ça m’irrite.
- Et réfléchis un peu, pourquoi ça t’irrite autant ?
- Putain, Sam… Arrête ça. Arrête de jouer les psy à deux balles.
- Si j’étais ton psy, je me mettrais une balle. T’es infernal comme client. Pose-toi et réfléchis. Tu dis que c’est pas le moment mais moi j’te dis que si. T’es à fleur de peau là, et ça c’est bon pour l’honnêteté. J’vais te poser des questions simples. »


Je me frotte les tempes avec mes paumes, sans cesser de tourner dans la cellule. J’ai besoin d’air, j’ai besoin qu’il ferme sa gueule, j’ai besoin d’une clope, de tranquillité, de calme, de silence. J’veux qu’il se taise à jamais.

« - Est-ce que tu penses à elle ?
- Oui.
- Autre que pour le cul, Nate ?
- Oui !
- Est-ce que tu buterais quelqu’un pour elle ? Ah bah oui j’suis con, t’as failli le faire. Si elle pleure, tu ressens quoi ?
- Je bute celui qui la fera pleurer.
- Et si un jour tu croises son copain ?
- Je l’casse en deux.
- Wow, Nate… Y’a trop d’violence en toi, calme-toi. »


Je m’avance vers lui, les yeux ne reflétant rien d’autre que de la colère, colère qui s’est éclairée au fur et à mesure que ses questions et mes réponses tombaient. Il pose ses mains sur mes épaules, sans doute pour essayer de me faire redescendre sur Terre.

« - Et Lucy ?
- Quoi Lucy ?
- Tu l’aimes ?
- Bien sûr.
- Et Minnie ?
- Tais-toi. »


Il rit en me suppliant presque de répondre à sa question. Je ne veux pas, la réponse me fait trop peur. Pas ici, pas en prison, je ne peux pas. Ça foutrait en l’air tous mes plans. Je m’en fous d’elle. C’est juste de l’affection, rien de plus. Juste de l’affection. Je l’aime bien, je l’apprécie. Rien de plus. Alors pourquoi elle me met dans cet état ? Pourquoi elle me rend incontrôlable ? Pourquoi je suis si furieux quand vient cette question ? Pourquoi est-ce que j’ai tout le temps envie de la prendre dans mes bras et de l’emmener loin d’ici ? Pourquoi je me sens si mal depuis la dernière fois que je lui ai parlé ? Pourquoi j’ai si mal…

« Tu l’aimes, Nate. »

Non. C’est trop.
Sans plus de contrôle, j’envoie mon poing dans la mâchoire de Sam. Il se redresse et me regarde, hébété. Un deuxième le suit, puis un troisième, puis un quatrième. Il referme sa main sur mon poignet et j’entends un reniflement suivi d’un sanglot.
La lucidité me rattrape au galop et je bondis en arrière en contemplant mon œuvre.

« Putain non ! Bordel, Sam… Putain, mais t’es con j’t’avais prévenu ! Quel enfer… »

Je l’aide à se relever, il est un peu amoché : son œil commence à noircir et son arcade sourcilière pisse le sang. C’aurait pu être pire mais j’y suis pas allé de main morte. Bordel…

« J’suis désolé mon vieux, putain quel con. Tu sais comment je suis, pourquoi tu m’pousses toujours à bout, merde ! GARDE ! »

Je hurle autant que je peux en couvrant avec un bout de drap son sourcil pour arrêter au maximum son saignement.

« Bah, tu sais, j’suis maso faut croire. »

J’entends deux matons arriver à vive allure, entrer dans la cellule et prendre Sam en charge. Ils me regardent tout deux d’un air plus que mauvais.

« Au moins t’as compris, enfin. T’as mis le temps mais t’as compris. Hein Nate ? »

Je le regarde marcher, la tête recouverte de tissus et de ses mains. Même comme ça il fait le malin, c’t’enculé.
Je me laisse tomber sur le matelas et souffle tout mon malheur d’une seule expiration. Je ne veux pas y penser, plus jamais.
Et qu’est-ce qu’elle va penser, Minnie, en voyant ce que j’ai fait à Sam ?
Putain…

Demain je demanderai de changer de prison.


Vous pouvez retrouver mes personnages ici, n'hésitez pas à m'envoyer un petit message si jamais l'un d'eux vous attire ~
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Cheval de Troie
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Cheval de Troie
Dim 17 Juil - 16:19

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo] - Page 2 Fc2bb01434de65210e4d899632f80a077fc95803
Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo] - Page 2 056238a4a376647bdb98135aa10f6d3ae62f56e2


Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

Candice scrute intensément Nate pour y lire de la sincérité dans ses yeux. Des hommes, elle en a fréquenté à la pelle. Elle sait tout de suite voir si l'en d'entre eux lui mentent ou pas. Et quand il dit ne pas vouloir faire de mal à Minnie, il est plus que sincère. Candice sourit d'une oreille à l'autre, se moquant bien de se faire insulter de tarée ou non. Ça glisse comme de l'eau sur son corps de rêve.

"Te rends pas plus con que tu ne l'es, si Minnie était capable de se défendre toute seule, je ne serais pas ici. Je m'inquiète juste pour mon amie. Je ne veux pas qu'elle se fasse utiliser… Je veux pas la voir souffrir... Ce...Ce serait trop horrible."

Et pour une fois, Candice parut, elle aussi, extrêmement sincère. Voire vulnérable. C'est vrai qu'elle aime sa voisine comme une sœur. C'est plus que sa meilleure amie, elle sait qu'elle pourra toujours compter sur elle et Candice voudrait pouvoir lui rendre la pareille. Elle voudrait pouvoir la protéger des dangers de ce monde de brutes et de pervers.

"En tout cas, je te crois quand tu dis que tu ne veux pas lui faire du mal." Candice lui offre un sourire sincère avant de reprendre son attitude de garce, jouant avec ses cheveux soyeux. "Ça m'évitera d'engager quelqu'un pour te faire la peau."

Nate s'approche du plexi, il avait l'air vraiment énervé... Je dirais même fou de rage. Mais Candice ne se laissa pas impressionner.

"Tu peux te fatiguer autant que tu veux, mais c'est mal la connaitre, si tu crois qu'elle va accepter d'être ta maitresse. Ton bouche-trou. Appelle ça comme tu veux. Minnie préfèrerait se laisser mourir de chagrin que de ne pas lire d'amour dans tes yeux." Elle hausse les épaules. "Ouais, c'est des conneries de meufs romantiques, mais elle est comme ça. Elle croit en l'amour, la bonté et le pardon. Et oui, s'il le faut, je ferais tout pour la faire partir d'ici et l'éloigner de toi."

Lui balance-t-elle alors qu'il se dirige vers la sortie. Candice hausse les épaules quand il s'en va puis elle quitte, elle aussi, le parloir après avoir roulé une pelle au maton en guise de remerciement.

C'est le sourire aux lèvres qu'elle prend son temps pour sortir de la prison, appréciant les regards et les sifflements à son encontre.

"Merci les garçons !"

Envoie-t-elle à la foule avant de quitter la prison par le couloir principal.


***


En rentrant à la maison, je suis heureuse de voir que Bobby n'y est pas. Je me pose sur le canapé en pleurant. Je n'arrive pas à croire que je sois enceinte… depuis un peu plus d'un mois… Ce qui veut dire qu'il a été conçu pendant mon renvoi.... Quelle horreur… Je suis prise de haut le cœur et je me précipite vers les toilettes pour vomir dans la cuvette. Je reste assise sur le sol et je continue de pleurer. C'est pas possible, c'est un cauchemar… Je vais vraiment donner naissance à l'enfant de Bobby ? Je....Je sais que je pourrais avorter mais... je me demande si c'est une bonne idée... je... je suis un minimum croyante et j'aurais l'impression de tuer un être innocent… Mes parents bondiront de joie et se mettront à programmer mon mariage avec Bobby.... Seigneur.... Préservez-moi de ça...

Quand les nausées finissent par passer, je me lève et décide d'aller me servir un verre d'eau pour me rincer la bouche. Je passe une main fatiguée sur mon visage avant de me rincer la bouche. Je place ensuite le verre dans le lave-vaisselle et monte à la salle de bain pour prendre une bonne et longue douche. Je pleure un peu, mais je mets ça sur le compte des hormones alors que je sais bien que c'est faux...

La douche m'a permise de prendre une grande décision. Je....Je ne suis pas prête pour avoir un bébé. Encore moins avec Bobby. Notre couple n'est pas vraiment stable, nous n'avons pas les moyens financiers de subvenir parfaitement à ses besoins... Je ne peux pas me permettre de me mettre en congé maternité ! Et je n'ai aucune envie de reprendre le travail et de laisser Bobby seul avec le bébé ! Seigneur.... Plus je me répète que ce sera l'enfant de Bobby et plus j'ai envie de vomir. Non. Que Dieu me pardonne, mais je pense que je vais sûrement stopper la grossesse tant qu'il est temps…

Oui... Tandis que je me sèche les cheveux et le corps, je suis de plus en plus persuadée que je prends la meilleure décision.

C'est au même moment que Candice décide de faire une entrée fracassante dans mon domicile.

"Minnie ? Est-ce que ton herpès ambulant est ici ?!"

Hurle-t-elle à travers la maison.

"Non, Candice, il n'est pas là. Mais je t'en prie... entre... fais comme chez toi."

Je roule des yeux, agacée que Candice me dérange dans un moment aussi important pour moi. Est-ce que c'est dû aux hormones ? Je ne suis pas du genre à me fâcher facilement contre qui que ce soit... Enfin bref, je décide d'expirer un bon coup pour me détendre puis je descends les escaliers après avoir enfilé une chemise de nuit pour pouvoir la rejoindre.

"Ah ! Minnie ! Je reviens de la prison ! J'ai enfin vu ton Nate ! Je lui ai parlé et..."

Je la coupe immédiatement en fronçant les sourcils.

"Attends...Quoi ?! T'es allé voir Nate ?!..."

Candice, ne se rendant pas compte à quel point je lui en veux avant même qu'elle me raconte la nature de leur conversation.

"Oui ! Et d'ailleurs, je comprends mieux pourquoi t'es aussi accro ! C'est vrai que c'est un beau petit paquet ! Miam ! Bref ! Je lui ai dit..."
"Candice ! Comment t'as pu faire ça !"

Elle me regarde, surprise de ma réaction.

"Wow, je voulais juste savoir ce qu'il compte faire de toi ! C'était pour ton bien !"

Maintenant, c'est elle qui fronce les sourcils en mettant ses poings sur ses hanches, prenant la pose d'une victime qui se fait injustement attaquer. Moi, je ne suis qu'une boule de rage hystérique, qui oscille entre l'envie de hurler et de m'effondrer.

"Comment t'as pu me faire ça ! T'avais pas le droit d'aller le voir sans m'en parler ! Putain Candice ! T'abuse ! Je pourrais jamais te le pardonner !"
"Wow ! On se calme, quoi c'est les gênes de consanguins de Bobby qui commencent déjà à se mélanger aux tiens ?! Calme-toi Minnie et reconnecte un peu tes neurones ! J'y suis allée parce que j'en ai ras le cul de te voir pleurer pour un taulard qui veut surement que ton cul. Et je parle au sens littéral de la chose, ok ! Oui, oui, je parle bien de ton anus, Minnie. Il va sûrement vouloir te la mettre bien profonde et ensuite chez qui tu vas venir pleurer ?! Chez Bibi ! Alors, je voulais me passer de toute cette scène, tu m'excuseras ! Je pensais avoir fait tout ça pour ton bien ! Pour qu'on sache une fois pour toute s'il t'aime ou pas !"

Je la regarde avec des yeux écarquillés, jamais encore, elle ne m'avait parlé comme ça.... Nous sommes deux folles qui hurlent et pleurent chez moi comme deux BFF de seize ans qui viennent de connaitre leur première dispute de meilleures amies. Face à mon silence, Candice se calme. (Je suppose que c'est la maternité qui la rend si mature.)

"Écoute.... je n'ai absolument pas envie qu'on se dispute à cause de lui. Minnie...Si je t'ai fait de la peine, ou si j'ai dépassé les bornes, j'en suis désolée. T'es ma meilleure amie... je voulais seulement te protéger."

Elle m'ouvre les bras et c'est en pleurant que je marche lentement vers elle pour la prendre dans mes bras.

"Candice..."

Candice avait envie de me dire que Nate m'apprécie bien plus qu'il ne veut me le faire croire, mais qu'il doit sûrement tenter de se convaincre du contraire. Mais elle savait très bien que si elle me disait ça, je continuerais de l'attendre éperdument... Aussi, mon amie aussi pris une grande décision aujourd'hui, celle de me protéger coute que coute.

"Il....Il m'a dit qu'il continuerait de séduire jusqu'à ce que tu cèdes, car de toute façon, il sait très bien qu'il te sautera à l'usure. C'est ce qu'il m'a dit."

Mon cœur se brise en mille morceaux et je pleure toutes les larmes de mon corps. Mes jambes flageolent et Candice m'aide à m'asseoir sur le canapé. Elle pleure en me serrant fort dans ses bras.

"Je...Je suis désolée Minnie....J'aurais voulu que ça se passe autrement…"

Mon amie dûe se mordre l'intérieur de la lèvre pour ne pas craquer tout de suite sous le poids de son mensonge, ou du moins, de sa semi vérité. Mais elle se rassura en se disant que ça me ferait mal au début, mais que c'était la meilleure chose à faire.


***


Après cette longue, longue séquence émotion, Candice m'aida à me coucher et veilla sur moi jusqu'à ce que Bobby m'envoie un message pour me dire qu'il est en chemin.

"Bon, je vais pas tarder à y aller, je veux pas voir l'autre cloporte."

Elle roule des yeux avant de me caresser la main.

"T'es sûre que ça va aller ? Qu'est-ce que tu comptes faire pour le bébé ?"

Je la regarde, non... en fait... je tourne mon visage vers elle, mais je ne la regarde pas vraiment. Mon regard est dans le vague, mon esprit aussi. J'ai envie de mourir... C'est horrible de dire cela alors que je porte la vie en moi mais… je me sens si vide et seule que j'ai le sentiment de n'avoir vraiment plus aucune raison de vivre..... C'est horrible comme sensation.

"J'en sais rien. Je voulais... avorter... mais..."

Je n'arrive pas à parler, ma voix et rauque et chaque fois que j'essaye de dire plus de trois mots, je fonds en larmes.

"Écoute Minnie, tu as encore quelques jours pour prendre ta décision. Peut-être qu'avoir un bébé te permettra de l'oublier plus facilement. Bon ok, l'avoir avec Face de Prépuce c'est pas la joie, mais y'aura aussi un peu de toi. Et puis si c'est une fille et qu'elle te ressemble, on dira juste que Bobby est son oncle bizarre."

Elle hausse les épaules, l'air totalement sérieuse. D'ordinaire, j'aurais ris avant de m'offusquer, mais là, je ne réagis pas du tout. Tellement pas, que Candice me regarde avec inquiétude.

"En tout cas, prends le temps de la réflexion… Et si tu dois prendre un congé maternité, ça te fera du bien de ne plus le voir.... puis quand ton bébé sera là, je t'assure que tu n'auras dieux que pour lui ! Je te jure ! Quand Birdy est né, j'ai carrément rayé Chuck de mon cœur ! Tout l'espace que je lui consacrais, je l'ai supprimé pour le donner à Birdy ! Elle est mon seul véritable amour, même si j'ai dû avoir eu besoin de ce loser pour avoir une merveille comme elle."

Je hoche la tête, montrant ainsi qu'au moins, je l'ai entendu.

"Bon, je te laisse ma chérie." Elle se penche vers moi et m'embrasse le front. "Je repasserai demain ? D'accord ?"

Je secoue la tête.

"Bobby."

C'est tout ce que j'arrive à articuler.

"Putain de connard inutile…" Soupire. "... Bon bhein je viendrai après-demain, en tout cas, si tu as besoin de moi, n'hésite pas !"

Elle me caresse encore la main avant de s'en aller, tout en s'étant assurée que je ne manquais de rien. Pour ma part, je suis restée allongée sur le lit comme un fantôme. Je n'ai pas parlé, je n'ai rien mangé et rien bu. Je n'ai absolument pas bougé d'un poil jusqu'à ce que Bobby rentre.


***


"Minnie ? Je suis rentré. Qu'est-ce que tu as préparé à bouffer ?!"

À moitié allongée sur le lit, je regarde le couloir de ma maison en me disant que Bobby allait bientôt faire son entrée dans la chambre. Quand il aura fini de faire le tour du rez-de-chaussée, il va bien finir par monter.

"Minnie ?"

Je vois son corps apparaitre dans l'entrebâillement de la porte. Il fronce les sourcils en me voyant dans le lit.

"Putain, tu pourrais répondre quand je te parle, espèce de conne ! Tu m'as fais monter pour rien !"

Il allait pour redescendre au salon, sans doute pour se servir sa bière, quand il finit par se retourner vers moi.

"Alors, on mange quoi ?"

Je remonte mes yeux dans ceux de Bobby, ils sont inondés de larmes. Je prends une grande inspiration, je ne sais pas comment le dire alors, je suppose que le mieux c'est de la dire franchement. Candice a sans doute raison..... Si je me focalise sur ce petit être, j'oublierai surement Nate....Et c'est la meilleure chose à faire. Je....Je ne suis plus une enfant, je suis une femme de toute évidence.... Et très bientôt une mère.... Je ne peux plus courir après l'amour illusoire d'un criminel qui purge une peine de plusieurs dizaines d'années.

"Je suis enceinte."

Bobby stoppe net sa descente des escaliers et remonte un peu pour croiser mon regard.

"Quoi ?!"

On se regarde tous les deux hébétés avant que je ne répète :

"Je suis enceinte."

Pitié, ne me force plus à le redire..... Je pose une main sur ma bouche et me lève en trombe pour aller aux toilettes.

"Ma chérie, c'est fantastique !"

Pas du tout, pensais-je en vomissant mes tripes.

"Tu as prévenu tes parents ?"

Je secoue la tête en retenant mes cheveux. Bobby sourit d'une oreille à l'autre puis quand je tire la chasse et me redresse, il me prend dans ses bras et me fait voler dans les airs.

"On va être parents !"

Je lui offre un sourire hypocrite avant de laisser couler mes larmes. Des larmes qu'il prend pour des larmes de bonheur. Il me laisse redescendre sur le sol et m'embrasse amoureusement en me prenant dans ses bras. Il m'embrasse sur les lèvres, les joues, le front. Il a l'air véritablement heureux de cette nouvelle. Je le regarde, intriguée. Je n'ai jamais soupçonné un aussi grand souhait de paternité chez Bobby. Je savais qu'il voulait des enfants, comme tous les ploucs. Mais je ne pensais pas que ça le mettrait aussi en joie.

"C'est merveilleux ! Tu me fais le plus beau des cadeaux ! Je t'aime tellement !"

De nouveau, je me contente de sourire.

"Tu dois être fatiguée, ma chérie. Allonge-toi, je vais m'occuper du diner."

Cette fois, je le regarde choquée ! Il me caresse la joue et me porte jusqu'au lit. Bobby.... me porte.... genre.... il m'a soulevé sur plusieurs pas.... Je ne pensais même pas qu'il était capable de soulever plus qu'une pinte de bière ! Il me pose délicatement et m'embrasse encore. Ok. Alors qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de mon petit ami ?!

Je fronce les sourcils alors qu'il s'en va. Je prends mon téléphone et appelle Candice.

"Minnie, tout va bien ?"
"Oui, oui...C...C'est juste que c'est bizarre. Je viens d'annoncer la nouvelle à Bobby et..."
"Me dit pas que ce fils de pute t'as demandé d'avorter !"
"Non ! Non, non... au contraire.... si tu le voyais, Candice, il est aux anges...."
"Hein ?!"
"Je te jure ! Il m'a porté jusqu'au lit, là, il va faire le diner et il arrête pas d'arborer une expression de bonheur intense."
"J'ai envie de vomir..."
"Et moi donc.... Je...J'ai l'impression de ne plus être en présence de la même personne. J...J'ai peur..."
"Tu veux que je vienne ?"
"Non...Il risquerait de se mettre en colère que je t'ai appelé… Je ne veux pas qu'on se dispute encore, je....je vais profiter de sa bonne humeur."

Je repense à nos dernières disputes, il avait bien failli me battre copieusement… je ne veux pas reprendre ce risque. Même si je sais que le Bobby sobre n'a rien à voir avec le Bobby bourré.... je préfère profiter de son bon jour.

"Minnie, si tu as le moindre problème, tu m'envoies un point d'exclamation et je débarque avec ma batte, ok ?"
"Ok."

Je sais que Candice est plus que sérieuse alors je préfère entrer dans son jeu et la rassurer.

"Bon, parfait. Je dois te laisser, j'étais en train de prendre le bain avec Birdy."
"Tatiiiiiiiiiiiiiiiiie !"

Je souris en entendant la gamine. Je l'imagine avec sa chevelure blonde de princesse, mouillée et son grand sourire d'enfant.

"Embrasse ma petite princesse pour moi !"
"Ce sera fait." Candice se tourne vers Birdy. "Tatie a dit que si t'es pas sage, elle ne reviendra plus jamais te voir !"
"Quoi ?! Candice ! Non !"

Mais elle a raccroché la garce ! Elle se sert de moi pour effrayer sa fille ! C'est horrible ! Je soupire avant de regarder le plafond de ma chambre. Je pense à Nate.... Je me demande ce qu'il fait.... Est-ce qu'il pense à moi ? Ça m'étonnerait... Puis Candice a dit qu'il cherche juste à me séduire, car il sait que ce sera facile.... Qu'il pourra m'avoir à l'usure...
De nouveau j'ai envie de vomir et me précipite dans les toilettes, je vomis et pleure toutes les larmes de mon corps. Comment ai-je pu être aussi naïve ?! Croire qu'un mec comme lui pourrait s'intéresser à une bouseuse comme moi pour autre chose que du sexe ?! Je suis vraiment une cruche ! Le genre de cruche qui se retrouve enceinte au lycée du capitaine de l'équipe après que celui-ci l'ai quitté pour se remettre avec la capitaine des cheers ! Je me sens tellement minable… Je pleure en boule dans mes toilettes, en me sentant honteuse et en ayant l'impression que de toute façon, c'est tout ce que je mérite.


***


Plus tard dans la soirée, Bobby est venu m'aider à descendre pour me mettre à table. Il avait simplement décongelé un plat du congélo. Mais il a mis la table, il a rangé le salon et la cuisine et il a même mis une lumière tamisée alors, je suis forcée de reconnaitre ses efforts.
Une fois à table tous les deux, nous discutons de ma grossesse et de ce que sera notre avenir… J'en ai déjà les mains moites, mais je ferais mieux de l'accepter le plus tôt possible. Ma vie est avec Bobby. Je n'aurais pas la plus heureuse des vies, mais je n'aurais pas la pire non plus. Notre enfant aura ses deux parents et vivra dans une maison avec un petit bout de jardin, c'est pas non plus la pire des choses. Alors que si je continue à rêver de Nate, quelle vie pourrait-il m'offrir ? Je soupire avant de tenter timidement de prendre la main de Bobby pour me convaincre que c'est la meilleure chose à faire.

"Alors, depuis quand es-tu enceinte ?"
"D'après le test, depuis un mois."
"Oh, alors ça c'est fait quand..."
"Oui."
"C'est cool ! Tu vois, je t'avais dit que ton renvoi serait la meilleure chose qui puisse nous arriver !"
"Hum."
"Alors, quand est-ce que tu comptes te mettre en congé ?"
"C...Ce n'est pas si facile. Tu sais bien que c'est difficile d'obtenir un congé maternité dans ce pays ! Je vais surement devoir travailler jusqu'à sept mois de grossesse... et même après, ce n'est pas dit que la prison me payera une indemnité conséquente..."
"Alors quoi, tu comptes bosser jusqu'à ce que tu accouches sur le carrelage crasseux de ta prison de merde ?!"
"Et qu'est-ce que tu me proposes d'autre ? Tu comptes payer les factures comment ?! Tu sais combien ça coute d'accoucher dans un hôpital ? La chambre, les soins... Et si notre enfant doit être mis en couveuse pendant plusieurs jours ? S'il a besoin de médicaments ?!"
"Putain Minnie, ferme-la, tu vas nous porter la poisse !"
"Mais tu vis sur une autre planète ou quoi ?! Ce n'est pas une question de poisse, mais de probabilité ! Il y a des chances pour que ça arrive ! Et si ça nous arrive, qu'est-ce qu'on fera ?! Tu comptes ouvrir une franchise de supérette à travers le pays peut-être ?!"
"On va s'en sortir...."
"Ah oui ?! Et comment ?!"

Je commence à pleurer de nerfs, de tristesse, de dégout, de frustration et de pleins d'autres choses encore. Mais bizarrement, au lieu de devenir encore plus fou de rage, car Bobby a horreur que je me mette à pleurer durant une dispute, ça l'énerve encore plus, il s'est contenté de soupirer et de prendre ma main.

"Écoute, tu devrais peut-être continuer à bosser un mois ou deux histoires qu'on mette un peu d'argent de côté, puis ensuite, tu resteras à la maison pour te reposer et moi j'irais voir Bob pour qu'il me propose un poste de barman de nuit, ça te va ?"
"Est-ce que t'es en train de me demander si je dois laisser Homer Simpson allait bosser chez Moe ?!"

Il me regarde comme s'il venait de tomber des nues.

"Q...Quoi ?! C'est moi Homer Simpson ?!"

Je roule des yeux avant de soupirer. Il fronce les sourcils, mais décide de se contenir.

"Peu importe. Ouais, c'est pas forcément l'idée du siècle, mais au moins, je sais que Bob pourra me prendre sans me poser trop de questions. Avoir deux salaires, ça ne nous fera pas de mal."

Je hoche la tête. Il fait tellement d'effort pour se montrer mature et rationnel que je n'ai pas le courage de lui dire que tout cela est un plan totalement fou dont je n'ai aucune envie de faire partie ! Mais qu'est-ce que je devrais faire d'autre ? J'ai l'impression d'être prise au piège dans un engrenage infernal.

Le diner se passe tranquillement, Bobby est de plus en plus enjoué à l'idée d'accueillir un petit être parmi nous. Pour ma part, je cache ma joie… Je soupire et tente de camoufler ma tristesse par de l'inquiétude vis-à-vis de nos soucis financiers.
Bobby a débarrassé la table et a même mis la vaisselle dans le lave-vaisselle. Vraiment, je n'ai pas l'impression d'être en face de la même personne qu'hier.... Il me reconduit dans la chambre et m'aide à me coucher, il me borde et m'embrasse le front avant de me caresser le ventre.

"Dormez bien, je descends dans le salon pour regarder le match puis je monte me coucher tout de suite après, d'accord ?"

Je hoche la tête silencieusement. Il sourit et me caresse la joue.

"Je t'aime. Je suis si fier de toi."

Ses mots me vont droit au cœur et pour la première fois depuis que j'ai appris la nouvelle, je lui offre un sourire sincère.

"C'est vrai ?"
"Oui, tu es tellement forte, plus forte que je ne le pensais. Et t'es en train de me le prouver, tu vas donner la vie. Ça va être une épreuve aussi gratifiante que douloureuse. Je serais avec toi pour t'accompagner, mais c'est toi qui feras tout le travail, je suis fier de ta force."

Je pleure de nouveau puis il me prend dans ses bras. Au diable le match, il décide de passer la soirée avec moi, devant Netflix. On s'enlace, s'embrasse. On a jamais passé une aussi agréable soirée. On a même ris. C'est incroyable, j'ai l'impression de découvrir une nouvelle personne !
Je m'endors dans ses bras en me disant que s'il fallait que je tombe enceinte pour que Bobby devienne enfin un petit copain acceptable, j'aurais peut-être dû y réfléchir plus tôt...


***


Le lendemain matin, je me réveille de meilleure humeur que la veille. Cette nouvelle vie qui se présente à moi n'est pas si terrible finalement. Si hier soir était un aperçu, alors je pense que je pourrais me satisfaire de cette vie. Bobby dort encore, je l'embrasse tendrement sur la joue avant de me préparer pour le travail.

Je me prépare un chocolat au lait que je mets dans un thermos avant de partir en voiture direction North Rivers. Une fois à l'intérieur de la prison, les gardiens me saluent. Certains me demandent si je vais bien et qu'est-ce que j'ai de neuf à raconter. Je.... Je sais que j'aurais dû prévenir le directeur de mon état mais.... je me suis rendue compte, au plus profond de moi, que je n'avais pas envie que qui que ce soit ici connaisse mon état...

Je renforce ma poigne autour de mon thermos en me dirigeant vers l'infirmerie. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Jusqu'à tout à l'heure, j'étais sûre de ma décision… Pourquoi maintenant, je suis prise de doute ? Est-ce que c'est parce que je pense à Nate ?!
Je fronce les sourcils en enfonçant la clef dans la serrure avant d'entrer dans mon bureau. Je ne devrais plus penser à lui. Grâce à Candice, je sais que ce n'est qu'un baratineur qui s'ennuie et qui me voit comme la nouvelle proie de son tableau de chasse. Il aime et n'aimera que son ex-femme, c'est comme ça. Peut-être que pour lui, jamais personne ne lui arrivera à la cheville et qu'il n'a nullement envie de la remplacer dans son cœur. Alors à quoi bon continuer à penser à lui ? Est-ce que j'ai vraiment envie d'être qu'une fille de plus pour lui ? Pas vraiment... Il pourrait avoir qui il veut, quand il veut. Je veux bien lui laisser Candice s'il veut. Si c'est ce qu'il recherche. Au moins, avec elle, il ne s'ennuiera pas.


***


Toc. Toc. Toc.

"Oui ?"
"Désolée de vous déranger mam'zelle Minnie, je vous emmène le détenu 231366."

Je fronce les sourcils.

"Sam ?!"
"Ch'ai pas." Le maton se tourne vers le détenu. "C'est Sam ton nom ?!"

Le pauvre, opine du chef avant d'entrer. Le maton l'attache à la chaise puis attend derrière la porte de l'infirmerie.
Je me lève en trombe pour l'examiner, le pauvre avait des hématomes sur le visage. La mâchoire enflé et le nez qui a tellement triplé de volume que je ne sais pas s'il est cassé ou non.

"Doux Jésus, Sam ! Qu'est-ce qui t'es arrivé ?!"

Je sors tout de suite de quoi nettoyer ses petites plaies ouvertes, on voit très clairement qu'il a été battu à main nue... Je le désinfecte, je lui colle des pansements. J'essaye d'être douce et prévenante. À la fin, je lui prends les mains et les serre dans les miennes. Je le regarde droit dans les yeux, tristement.

"Qui est-ce qui t'a fait ça ? C....C'est le clan de Wiz ?..."

Je tremble légèrement en prononçant ce mot. Je ne veux plus jamais le revoir... cet homme est trop dangereux... il pourrait faire du mal à mon bébé...
Je tente de penser rapidement à autre chose pour ne pas vomir devant Sam sinon c'est lui qui s'inquiètera pour moi et vu son état, je pense qu'il a plus besoin d'être chouchouté que moi !
Je lui donne aussi un antidouleur avant de lui proposer un café ou une tasse de thé. Je lui offre aussi des biscuits que je cache dans le tiroir de mon bureau.

"Tu...Tu as envie de manger quelque chose ? Je veux dire... de l'extérieur ? Je pourrais te ramener ce que tu veux la prochaine fois ! Ça me ferait plaisir !"

Je lui offre mon plus joli sourire en m'asseyant sur mon bureau.
Nemo
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Nemo
Sam 6 Aoû - 13:59
un homme dangereux
fiche de nate parsons
Le nez gonflé et la tête encore un peu sonnée, Sam suit les gardes qui le tiennent par les épaules, direction l’infirmerie. Il a passé la nuit dans une cellule d’isolement, la tête dans le guidon. L’infirmière n’étant pas présente, les gardes lui ont donné des calmants, de l’eau et des mouchoirs pour s’éponger. Son nez lui fait un mal de chien et il peine à respirer sans ouvrir la bouche. Cet enculé de Nate ne l’a pas loupé.
Quand il arrive finalement devant l’infirmerie, il sourit tant qu’il le peut à son infirmière préférée.

« Salut Minnie ! »

Qu’il soit blessé, mourant, triste ou en colère, peu importe : il lui offrira toujours son plus grand sourire. Elle est la lumière qui comble sa vie, la petite joie qui éclaire ses jours gris.

« T’en fais pas, ça va. Soulage-moi un peu, tu veux ? Je te raconterai après. »

Ses mains douces et délicates sont si apaisantes pour les blessés, personne ne pourrait plus s’en passer. Elle est devenue indispensable dans cette prison. Indispensable.
Les soins qu’elle procure à Sam sont un soulagement intense. Après quelques minutes, il se sent déjà bien mieux.
Son sourire se détache légèrement quand elle prononce le nom de Wiz et qu’elle flanche, perdue dans ses souvenirs. Il est heureux que Nate n’ait pas vu ça, le sang lui serait monté au cerveau beaucoup trop rapidement, court-circuitant toute notion de calme et de réflexion.
Sam reprend son air jovial, comme à son habitude.
Il accepte avec joie un café et des biscuits en la remerciant de sa bonté légendaire.

« Si tu considères que ton chéri fait parti du clan de Wiz, alors oui, c’est son clan qui m’a fait ça. »

Il sait qu’elle va se prendre une douche froide en apprenant la triste réalité. Mais il faut qu’elle sache de quoi il est capable.

« Tu sais… C’est un mec bien, droit dans ses bottes. Mais il a aucun contrôle sur ses pulsions. Et ça lui apportera que des merdes. »

Il prend l’antidouleur avec une gorgée d’eau et termine avec une bouchée de biscuit. Il prend son temps pour mâcher, sa mâchoire lui faisant un peu mal.

« Quel enculé, il m’a vraiment pas raté. Tu sais, on parlait de toi. Je dirais pas de quoi, mais ça te ferait plaisir, j’en suis sûr. Il voulait pas se mettre cette satané vérité dans l’crâne, alors je l’ai poussé à bout. Je l’ai cherché, finalement. Mais maintenant il s’est rendu à l’évidence. »

Il marque une pause et en profite pour boire son café.

« Tu sais, il a vraiment flippé quand il est revenu à lui. Il… J’ai peur qu’un jour il fasse quelque chose d’irréparable et qu’il s’en remette jamais. Même si tu penses qu’il a tout ce qu’il faut, fait attention. C’est un mec dangereux, Minnie. »

Sam la regarde l’œil perçant. Sa relation avec Nate est assez ambigüe, il l’apprécie énormément mais préfèrerait le voir crouler à vie dans cette prison, à l’écart de la population. Il sait que s’il jamais il sort, rien d’autre que des malheurs arriveront autour de lui.

« J’commence à bien le connaître, donc attends toi à ce qu’il t’évite. Il a honte. Et il va sans doute vouloir se barrer, pour plus faire de mal ni à toi, ni à moi. »

Un garde toque et ouvre la porte. La petite pause de douceur et de bienêtre est terminée. Sam se lève en s’étirant puis se fait raccompagner vers les couloirs. Avant de passer la porte de sortie, il jette un dernier sourire à Minnie.

« Au fait, félicitations. Les rumeurs courent, dans ce bled. Tu feras une mère remarquable. Minnie, surtout dis rien à Nate. Il serait capable de tuer quelqu’un je crois. »

*

« Hey frérot. »

Je me redresse brusquement sur mon matelas, manquant de me cogner sur la planche servant d’étagère au-dessus de ma tête. Sam entre dans notre cellule, le nez et la mâchoire enflés. Je baisse la tête, serrant les dents plus que nécessaire.

« Oh t’en fais pas, va, si tu crois que c’est la première fois qu’on me prend pour un punching ball, tu te fourres le doigt dans l’œil. Par contre si tu pouvais éviter de m’approcher à l’avenir, ça m’arrangerait. »

Ses mots me font l’effet de coups de couteaux dans le cœur. Depuis le départ, je fais le parallèle entre Will et lui. Si Will me disait ça, je crois que je ne m’en remettrais pas.

« - Je suis désolé Sam.
- Je sais. Mais c’est pas pour ça que tu vas changer quoique ce soit. Si on se refait la même conversation qu’hier soir, tu crois que tu réagirais autrement ?
- Oui. Je… J’espère.
- Moi je crois pas. Faut que t’apprenne à contrôler ta colère, merde. Va voir un psy, fais-toi soigner, bordel. Prends ta vie en main. »


Je ne trouve rien à répondre, alors je m’allonge en soupirant. Il a sans doute raison. Mais c’est comme ça que je suis. Comme ça que j’ai toujours été, on ne peut pas me demander de changer, pas après trente ans de violence. Mais je ne peux pas non plus continuer à faire souffrir les gens que j’apprécie.

« - Je vais demander mon transfert.
- C’est sans doute pour le mieux. Et puis comme ça tu restes comme tu es en fuyant les personnes que t’aimes et qui t’aiment. En bon gros lâche.
- J’ai compris que tu m’en voulais, pas besoin de me rabaisser.
- Je te rabaisse pas, je ne fais qu’énoncer des faits. C’est ce que j’ai toujours fait, et c’est à cause de ça que je me fais tabasser depuis que je suis en âge de parler. C’est parce que je suis comme ça que je suis ici aujourd’hui. Mais comme toi, je ne veux pas changer. Alors on restera seuls toute notre vie. Parce qu’on est des putains de lâches. Sauf que dans cette pièce, il y a un connard qui ne s’en rend pas compte. »


*

Citation :
Monsieur Wright,

Vous n’êtes pas sans connaître mes facilités à tomber dans la violence incontrôlée : j’ai blessé assez gravement un codétenu à mon premier transfert pour un simple regard de travers. J’ai à nouveau blessé assez gravement l’un de vos gardes tandis que je braquais son arme sur vous. Je vous aurais tué si Sam ne s’était pas interposé. Ma dernière preuve de violence remonte à hier soir, quand j’ai levé la main sur celui qui m’avait alors sauvé d’une peine de mort. Je suis incontrôlable.
Si je ne vous ai toujours pas convaincu, permettez-moi de vous rappeler que vos soupçons sur mes sentiments pour l’une de vos salariés ne sont pas infondés. Je ferai tout pour qu’elle m’appartienne, et qu’elle soit à jamais à mes côtés.
Alors si elle ne veut pas partir, c’est moi qui partirais, si vous me le permettez.

Par ce courrier, je vous demande mon transfert dans un autre établissement que celui-ci.

Mes salutations les plus sincères,
Nate Parsons

Relisant cette lettre qui me fait froid dans le dos, je la clos et la transmets à un garde qui aura pour mission de la poser sur le bureau du directeur de la prison.
Si je n’ai toujours pas réussi à le convaincre, je ne sais pas ce que je pourrais faire de plus.

*

Durant la pause repas, je m’installe seul avec mes pensées, évitant l’ignorance de Sam ainsi que les regards de haine du clan des connards. À ce stade, seul Drake accepte ma présence. Et je compte bien lui offrir de quoi exulter avant de quitter cet endroit.

Alors que je m’apprêtais à rentrer dans ma cellule après la déjeuner, un garde m’interpelle pour me dire qu’on me réclame au parloir.  
Si c’est encore cette timbrée, je jure que je casse la vitre et lui enfonce un bout dans la trachée.
M’approchant de la vitre, je ne le reconnais pas tout de suite. Il a des lunettes de soleil beaucoup trop grandes qui lui cache la moitié du visage. Mais dès qu’il se met à sourire en me voyant, mon sang se glace.

« Will ?? »

Je m’assois sur la chaise, éberlué et surtout attristé de le voir ici. Il ôte ses lunettes, dévoilant son visage encore juvénile. Il m’a tellement manqué.

« - Salut frangin. Ça fait un bail.
- Qu’est-ce que tu fiches ici ?
- On dit qu’il y a un prisonnier incontrôlable qui sème le chaos à North Rivers, je voulais vérifier mes soupçons.
- Me dis pas que t’as fait tous ces kilomètres pour juste me voir ?
- Mais t’en vaut la chandelle, Nate, je te jure. Si tu savais comme tu m’as manqué. J’ai pris une chambre dans un motel à dix bornes, je suis là pour quelques jours. »


J’aurais voulu le prendre dans mes bras, lui ébouriffer les cheveux comme je le faisais lorsque nous étions petits. Il me raconte les dernières années écoulées, la rencontre avec sa future femme, ses projets, son travail, et je m’enivre de toutes ces bonnes nouvelles. Je souris à n’en plus finir, je suis si heureux pour lui.

« Comment va maman ? »

Son regard s’assombrit lourdement.

« - Nate, elle… Maman est…
- Non non non. Tu peux pas me dire ça, dis-moi qu’elle va bien.
- Elle va bien ! »


Tout en retenant mon souffle, je sens qu’il me cache quelque chose. Il a un regard malade, malade de ce qu’il est en train de me dire.

« - Elle va bien. C’est juste que… depuis son accident, elle est très affaiblie.
- Tu n’aurais pas dû la laisser seule dans son état. Elle n’a plus que toi, il faut que tu prennes soin d’elle.
- Oui. »


Je fronce les sourcils tout en me reculant sur ma chaise. Il me ment.

« - Will ? Qu’est-ce que tu me caches ?
- Rien, je veux juste faire quelque chose pour toi. Dis-moi, tout ce que tu voudras.
- Je te l’ai dit. Je veux ta sécurité, et celle de maman. Je veux ton bonheur. C’est tout ce que tu peux me donner.
- J’te connais. Je sais que tu prépares un truc. Est-ce que tu veux que je l’appelle ? Que je fasse passer un message ?
- Moins fort. »


Je réfléchis un moment. Il est vrai que faire appel à lui n’est pas dangereux pour Will. Je sais qu’il fera en sorte de ne créer aucun problème.

« - Ok. Dis-lui de se renseigner sur un possible départ en hélico jusqu’ici dans les prochains jours. Il ne faut pas qu’il y arrive. Qu’il fasse le nécessaire.
- Il ne faut pas ?
- Pose pas de questions Will. Si cet hélico vient, un connard sera en liberté.
- Oh, alors tu joues les supermans maintenant ?
- Will, tu veux m’aider ou pas ? Passe-lui le message et revient me voir dans une semaine, j’aurais un autre message à lui transmettre. Tu sais comment le contacter ?
- Moi non, mais lui toujours.
- Très bien. »


Nous continuons notre conversation, Will m’apprend tout ce qu’il entreprend dans sa vie actuelle, et ça me déride le visage de l’entendre autant s’épanouir. C’est ce que j’ai toujours voulu pour lui.
C’est ce que je n’aurais jamais.
Tout ce que je voulais, il l’a, et rien ne pourra me rendre plus heureux.

*

À la fin de la visite, Will remet ses grosses lunettes de soleil et sort de la prison, les mains dans les poches et la respiration effrénée. Non loin de l’établissement, une voiture noire l’attend, au volant de laquelle se trouve un homme assez âgé, chemise à fleurs et sandales. Will ouvre la porte côté passager et entre, soufflant un bon coup.

« - Alors ?
- T’avais raison, il a besoin de toi.
- Evidemment. Tu lui as dit pour ta mère ?
- Non.
- Bien. Il ne s’en remettrait pas. »


La voiture démarre, laissant la prison de North Rivers loin derrière elle. Will ne la quitte des yeux que quand elle a totalement disparu de l’horizon. Il vient de faire ce qu’il hait plus que tout : mentir à son grand frère.


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