Tessa elle ne sait pas trop comment ça marche ici en France, à Paris. Elle ne connait que les choses qu’elle a pu entendre, lire et tout. Il n’y avait donc que Gabriel pour lui indiquer certaines choses et lui faire comprendre. Elle a l’impression que les français ne sont pas toujours heureux ou content. « I see but.. it’s not enough for everybody. » Elle ne comprenait pas trop mais bon. Il fallait sinon qu’ils s’accordent davantage de jours de repos durant l’année. Elle prend note de ce que lui dit Gabriel, de toute manière elle lui demanderait avant. « I will see with them, maybe on monday and I’ll tell you. »

Elle finit par se retrouver embarquée dans un marché. Elle n’y avait jamais été enfin, à Paris. Elle n’en avait pas eu l’occasion il faut dire donc pourquoi pas. Il pourrait lui montrer certaines choses et puis l’aider à choisir quelques produits. Son frigo n’était pas très rempli pour le moment et il fallait bien qu’elle se nourrisse. Elle n’allait tout de même pas venir tout le temps au restaurant de Gabriel, même si pour le coup elle se doutait bien que ça l’arrangerait. « Yes it is. You know.. where I live I eat quick or simple things so. » Elle ne prenait pas vraiment le temps et elle ne pensait pas avoir vu ce genre de marchés non plus. « You have a lot of client in your restaurant ? » Elle lui demande mais s’il tient debout c’était que cela fonctionnait. Elle l’espérait pour lui en tout cas. « I would like to eat that cheese.. camem..bert is it that ? » Elle avait remarqué cela dans les guides et sites qu’elle avait pu fouiner avant de partir. « And there is that thing with beef and carrots and its sauce ? » Elle ne sait pas s’il voit de quoi elle veut parler. « But I believe in you. »

Il hoche la tête, Gabriel, en guise d’acquiescement. Ils s’arrangeraient peu importe la date, la plupart des réservations se faisant de toute façon au dernier moment.

« Quel gâchis ! » prononce-t-il en français dans un réflexe plus que spontané avant de se mettre à rire. La vérité, c’est que lui aussi mange plutôt sur le pouce lorsqu’il est chez lui, seul. La fainéantise ou la praticité de la chose, allez savoir. « In France, we think that American people don’t cook and always take delevery service. Is that right ? » demande-t-il. Il n’a pas pour habitude de laisser sa culture générale se faire seulement au travers du cinéma mais pour certaines choses, il n’a que ça pour référence.

« Don’t have to complain. It’s quite small so… it’s fills up fast. » L’avantage des petits locaux, bien qu’il rêverait parfois de plus grands. Il n’est que chef, pas propriétaire donc bien qu’on lui laisse certaines libertés, il ne fait pas toujours ce qu’il veut. « I would like to develop a take-away service but… the business manager does not agree. »

Ils font rapidement le tour des étals alors que Tessa énumère les choses qu’elle a envie de gouter. Il n’y a pas à dire ce sont des mets bien traditionnels qu’elle lui cite. « We should find this easily. » Il hoche une nouveau fois la tête en se dirigeant vers un fromager. « Bœuf Bourguignon. » prononce-t-il en référence au nom du plat dont elle semble parler. Il demande au fromager, une fois devant lui, un bout de camembert pour faire gouter à la brune. « What do you think ? » demande-t-il après lui avoir tendu le morceau pour qu’elle goute. Il rirait sans doute si elle venait à grimacer. Elle ne serait pas la première à qui cela arrive. Les étrangers et leurs papilles pas adaptées à la culture française…

Tessa se rendait compte qu’il y avait autant de préjugés dans un sens que dans un autre. Les français s’imaginaient certaines choses sur les américains et vice versa également. Bon c’était probablement le cas pour tous les pays ceci dit. Ils avaient tous plus ou moins des idées sur les gens. Les idées qu’on se faisaient n’étaient pas forcément la vérité. « Well.. I think it’s right. People don’t really have time and prefer to take delevery service and have more time for them. » Mais elle ne connaisait pas tous les américains. Ils n’étaient pas forcément tous comme cela. « I don’t cook very well so sometimes I win a lot of time doing this. » Du temps qu’elle ne perdait pas en essayant de cuisiner et de tout faire cramer. Cela n’arrivait pas car elle arrivait à sortir quelques trucs mais bon à côté du chef, elle serait forcément ridicule pour le coup.

Elle fronce les sourcils à ses mots. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne voulait pas surtout que Gabriel avait l’air d’avoir pas mal d’idées. « It’s sad.. why he don’t want ? » Elle suppose qu’il devait se conformer à ses règles mais elle trouvait cela dommage. Le monde manquait parfois de personnel motivé avec des envies. Elle trouvait triste qu’il ne puisse pas faire ce dont il avait envie tout de même. Elle avait bien envie de goûter à sa cuisine parce qu’autant dire qu’elle ne cuisinerait pas ce genre de choses. Elle n’avait pas envie de le décevoir en le faisant et puis elle était à Paris, autant profiter pour goûter quelque chose de bon, de français. « Yes I think it’s this. You can do this ? » Elle ne doutait pas de ses capacités mais il avait peut-être déjà prévu un menu. Elle prend le morceau de fromage pour goûter. Au départ, le goût ne lui plait pas énormément mais par la suite, son palais semble s’habituer. « Well.. it’s not bad. You can take one then. » Ce n’était pas ce qu’elle mangerait le plus mais en cas de petite faim ou quoi pourquoi pas. « Do you like it ? » Ce n’était pas parce que cela venait de Paris qu’il devait forcément apprécier.

Il n’avait donc pas complétement tort, Gabriel, dans sa vision des choses. Il faut dire que même si son savoir s’appuie sur la filmographie américaine, le petit comme le grand écran s’appuient généralement sur des faits relativement avérés. Il lâche un petit rire, le cuisto. « I’m not surprise. » qu’elle gagne du temps, bien sûr, pas qu’elle ne sache pas cuisiner.

Il aborde bientôt son projet de repas à emporter qui n’a pas un grand succès auprès du propriétaire du restaurant, à son grand désarroi. Un soupir s’échappe. « I don’t really know… Nothing to lose for him… More profits… I really don’t understand what scare him. » Il en est désolé, Gabriel, désolé pour lui-même qu’on ne lui laisse pas sa chance de briller davantage. Certes, il n’a pas à se plaindre de son sort mais il aimerait tellement faire plus, parfois.

« Yes, of course. It’s quite simple actually. » Non pas qu’il se vante de son savoir-faire. Ils goutent bientôt du camembert et il observe la jeune femme de son regard malin qu’il adore arborer. Il guette sa moindre réaction, comme s’il était réellement envouté par la jeune femme. Il fait un signe au fromager de lui en mettre un et il ajoute à cela quelques fromages supplémentaires dont il a besoin pour son menu au restaurant. « Yeah. I’m from Normandy, the region where are make camemberts. Not all of them obviously but… we have a lot of cows, which make a lot of milk… Et HOP… Camembert. » Il a cette fâcheuse habitude de faire référence à la pub des chocapics depuis qu’il est tout petit car cela l’a toujours fait rire. « When I was a child, my parents always have one in the fridge. My dad even eat it for breakfast… Erk. » Il rit tout en grimaçant, lui qui n’a jamais trop apprécié mangé salé au déjeuner.

Les gens qui vivaient dans un autre pays avaient toujours des préjugés sur les autres. Tessa en avait quelques-uns sur les français et eux en avaient sur les américains. Il ne tenait qu’à eux de voir si c’était la réalité ou non mais elle le verrait bien en restant plusieurs mois dans ce pays. Ils évoquent le fait de cuisiner et la brunette lui apprends qu’elle ne le fait pas énormément. Elle préférait gagner du temps et puis elle n’était pas douée de toute façon. Elle lui adresse alors un sourire. Elle fronce les sourcils parce qu’elle ne comprend pas vraiment non plus pourquoi son patron ne l’autorise pas à faire cela. Certes cela leur coûtait un peu d’argent mais peut-être que ça pouvait leur en rapporter davantage. « Have you ask him why ? » Il n’y avait que lui qui pourrait lui répondre là-dessus mais bon malheureusement il ne pouvait pas forcer les choses. « And have you ask him if you try one time ? » Au moins cela leur permettrait de se faire un avis et de voir si cela valait le coup de continuer ou non. Il n’y avait qu’en essayant qu’ils le verraient.

La jeune femme lui demande alors s’il aimait aussi le camembert. Ce n’était pas parce que cela venait d’ici qu’il devait forcément aimer cela. Tout le monde n’avait pas les mêmes goûts et heureusement sinon il n’y aurait pas de tas d’aliments si tout le monde mangeait la même chose. « Huh.. for breakfast maybe not. Or it’s just because I only take a coffee and bread sometimes. » Elle ne prenait pas toujours le temps de déjeuner et parfois elle le faisait au boulot ou sur ses déplacements. « You have everything you need ? » Elle lui demande savoir s’ils avaient besoin d’autres choses au marché. Pour l’instant il n’y avait pas énormément de monde encore. « Well.. maybe you can take me to visit the city one day. » A vrai dire, elle pouvait le faire toute seule mais elle ne se voyait pas le faire seule ou avec des personnes qu’elle ne connaissait pas.

« Yeah but… » Il fait un signe de la tête qui signifie que le refus n’a pas été expliqué plus que cela, et surtout pas assez argumenté pour qu’il puisse en comprendre la raison et s’en imprégner. Tant pis, c’était dommage mais ainsi, il ne pourrait rien y faire. Il avait songé à faire un test sans rien dire à son employeur, pour lui prouver les choses, mais la peur d’un retour négatif l’a toujours empêché de franchir le pas. Il finit par hausser les épaules dans un soupir. Il y a pire dans la vie et il doit déjà s’estimer chanceux pour tout ce qu’il a et peut faire au quotidien.

Il parle de sa Normandie, Gabriel, sa Terre natale, sa Terre chérie. La réponse de son interlocutrice le fait rire. Elle si si fine que ça ne l’étonne pas qu’elle ne mange pas des masses. Bien sûr, il s’abstient de tout commentaire. Un hochement de tête pour confirmer qu’il a tout ce qu’il faut et qu’ils peuvent donc y aller. « Yup ! Whenever you want to ! » s’exclame-t-il. Il y a plein de coins sympas qu’il pourrait lui faire découvrir. « I can also introduce you to my friends if you want to meet cool french people. » Il se met à rire de bon cœur alors qu’ils marchent déjà pour retourner vers leur immeuble. Il ne va pas tarder à devoir aller en cuisine alors il presse un peu le pas. « D’ailleurs… » se lance-t-il bientôt. « One of them has an art expo Friday night… If you want to come, you can be my +1. » Enfin, techniquement, sa +1 est justement celle qui organise l’expo mais elle serait ravie qu’il amène du monde.

Tessa trouve cela dommage que Gabriel ne puisse pas faire ce qu’il veut. Ce n’était pas le patron c’est vrai mais c’était tout de même le chef. Il savait ce qui était mieux pour lui, son boulot, et pour le restaurant. Il devait être pris en considération quand même. Elle comprenait bien à ses paroles qu’il n’avait pas son mot à dire et que cela ne servait à rien d’insister. Elle voulait bien lui dire qu’il devait se battre pour ce qu’il désirait vraiment. « He don’t know what he loose. » Elle lance pour conclure la conversation.

Elle ne s’attendait pas à venir faire les marchés avec Gabriel aujourd’hui mais bon ça ne la dérangeait pas au contraire. Elle aimait bien ça et puis cela lui permettait de découvrir la culture et la nourriture française. Bon si elle allait aimer c’était une autre question mais elle faisait confiance aux talents culinaires de son voisin pour cela. « Let’s go then. » Elle lui lance, réajustant son sac sur son épaule. « Oh you want me to find love in Paris too ? » Elle lui dit en rigolant parce qu’elle sait bien que ce n’était pas son objectif. Il lui proposait de rencontrer des amis, des personnes avec qui elle pourrait peut-être sortir ou sur qui compter. Il faut dire qu’elle ne connaissait personne ici, à part ses collègues. « Really ? I don’t know nothing about art but.. yes i twill be a pleasure. » Elle avait le choix entre rester chez elle à ne pas faire grand-chose et sortir profiter de Paris. Le choix était vite fait. « I have to wear something special ? Or bring something ? » Elle lui demande car elle ne voudrait pas arriver comme un cheveu dans la soupe non plus. Les tenues, ce n’était pas ce qui manquait car elle en avait.

Ses mots touchent le brun, naturellement. Il a appris à développer une certaine confiance en sa cuisine au fil des années et des retours client mais dans le fond, il y a toujours cette part de lui qui hésite, qui n’est pas sûr de bien faire ou ne se croit pas à la hauteur. L’américaine ne le connait que trop peu pour réellement être en mesure de juger mais une telle gentillesse est toujours bonne à accueillir.

Ils quittent bientôt le marché pour reprendre la direction de leur immeuble. C’est là que Gabriel propose à Tessa de l’accompagner à l’exposition d’art organisée par sa petite amie le samedi même. Il manque de s’étouffer quand elle lui parle de rencontrer l’amour. Ce n’est pas réellement ce qu’il avait voulu insinuer en premier lieu, voulant lui présenter à la fois ses amis hommes et femmes. « Hum… I was meaning for friendship but… » Il finit par se mettre à rire. « If you find love with one of them, so be it. » Ce ne serait qu’un plus après tout. Il lui adresse alors un large sourire. « You don’t have to know anything. Art is all about the feelings it gives you. At least that’s what artists say… » Combien de fois Camille avait pu lui dire cette même phrase. « Just… be yourself, it will be perfect. » Du moment qu’elle ne vient pas en jogging, ça ne dérangerait personne et ça n’a pas l’air d’être son style de toute façon. Lui n’aurait pas le choix que de bien s’habiller et sortir la chemise, sans quoi sa petite-amie lui ferait sans doute une scène en rentrant, mais ça, c’est son problème à lui. Une histoire de ne pas lui faire honte et d’être à la hauteur, quelque chose comme ça.

Tessa elle ne le connaissait pas vraiment enfin, ça ne faisait que cinq minutes, façon de parler, qu’ils se connaissaient. Elle voyait pourtant qu’il semblait très investi dans ce qu’il faisait et surtout il aimait son boulot. C’était déjà génial car on ne trouvait plus énormément de personnes autant investies. Elle trouvait cela dommage aussi qu’il ne puisse pas vraiment faire ce dont il avait envie. Peut-être que cela changerait dans un futur proche enfin, elle espérait vraiment pour lui.

Elle se met à rougir à ses paroles. Oh. Elle n’avait pas compris cela mais bon des amis ça lui allait aussi car il faut dire qu’elle n’en avait pas énormément pour l’instant. « Friendship is really important too I think. » Même le plus important car lorsqu’une histoire se finissait avec une personne que l’on aime il ne restait rien alors que les amitiés. Elle avait un peu peur d’être ridicule car elle n’y connaissait pas grand-chose en art. Elle ne venait pas d’ici en plus de cela donc son français n’était pas génial mais il fallait bien sortir pour que les choses aillent mieux. « Okay so I’m okay to come. At what time should I come ? » Elle lui demande alors. Cela ne pourrait pas lui faire de mal qu’y aller et puis si elle voyait que ça se passait mal ou qu’elle ne se sentait pas à sa place rien ne l’empêchait de partir. « Where will it take place? » Bon elle suppose que puisqu’ils sont voisins ils pourront toujours y aller ensemble au moins cela permettrait que la jeune femme ne se perde pas dans les rues de Paris ou qu’elle arrive en retard. Il l’invitait à sortir pour la première fois donc elle n’avait pas envie que ça se passe mal, bien que ça ne soit pas vraiment un rencard, si ?