Pour le moment, même si la situation était compliquée et même si elle savait que rien n’était sûr, Regina tenait à éviter les débordements. Il était évidemment que cette jeune femme n’était pas en harmonie avec sa mère sur ce qu’il convenait de faire et la façon de traiter les gens. Simplement, elle suivait le mouvement. Elle était calme et nullement menaçante, et elle n’avait jamais laissé supposer qu’elle était d’accord. Parce qu’elle en était passé par là et qu’on était parfois plus faible que capable de se rebeller contre ceux qui étaient vos seules repères depuis toujours. Elle connaissait cela.

Bien entendu, la requête de la jeune femme fit à nouveau bondir ses sujets et elle le comprenait. Elle avait été la Méchante Reine, et elle avait tué des gens pour moins d’insolence que cela, mais comme elle avait déjà le bras levé, elle coupa un instant le contact de regard avec la jeune femme pour se tourner vers celui qui avait réagi à la fois imprudemment et trop spontanément à la demande innocente, formulée en toute simplicité. Elle ne lui en voulait pas mais elle savait que la colère n’était jamais bonne conseillère, et certainement pas la meilleure. Elle connaissait ce défaut et elle s’y refusait.

« S’il-vous-plaît, laissez-moi m’occuper de cela. Ne vous en faites pas{/b] », dit-elle avant de se tourner vers la jeune femme. « [b]Je ne vois pas pourquoi je vous en empêcherai. Cela dit, mon bureau sera plus confortable et plus calme de toute façon. Je vous en prie. »

Elle entraîna la jeune femme en espérant qu’elle la suivrait. Si elle ne le faisait pas, de toute façon, elle s’exposait à la colère du peuple. Regina pouvait l’en préserver un minimum, mais lire tranquillement devant une foule en colère demeurait imprudent, il suffisait de voir la réaction de l’individu. Si tout le monde se jetait sur elle, il y aurait du dégât, soit de son côté, soit du leur. Dans tous les cas, ce ne serait pas une bonne chose pour l’avancée des négociations et il était probable que ça nuirait à tout le monde.