Miroir, mon beau miroir, dis-moi... (Oskar ft Valrona)
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Oskar
Mar 22 Nov - 9:51
Le contexte du RP
Mise en situation
La situation
Une vieille demeure, chargée d'histoire, bien entretenue, spacieuse, vient d'être achetée... La nouvelle propriétaire a-t-elle on n'a-t-elle pas été prévenue qu'Edwina Blackrock à la fin du XIXe siècle a mis fin à ses jours, se tailladant les veines des poignets avec des éclats de miroir ? C'est de l'histoire ancienne, mais c'est ce qui fait que cette magnifique maison, depuis, passe de mains en mains, cédée parfois pour un prix dérisoire. Avertie ou pas, elle arrive, emménage, prend possession des lieux. Si elle sait, elle doit se dire que ce tragique fait divers appartient désormais à une époque révolue.
Contexte inventé
Grayson Wallace ft Hozier
J'ai 33 ans et je vis à Dreamsville , Listenbourg. Dans la vie, je suis propriétaire terrien et je m'en sors bien. Je suis Célibataire et je le vis plutôt bien. J'ai dit "Je suis", je devrais dire "J'étais", il y a plus de deux cent ans, j'ai joué aux jeux de l'amour, et perdu... Non seulement la douce et belle personne que je voulais séduire m'a résisté, mais elle m'a jeté un sort ! Je suis désormais le prisonnier du miroir, pour avoir menti a-t-elle dit, abusé du pouvoir de mes yeux languissants, de mes paroles flatteuses, envoutantes mais mensongères, de mes promesses illusoires... En un mot, pour m'être dit amoureux, alors qu'elle doutait fort que je le sois, me targuant de n'être qu'un prédateur en quête de beauté candide ! Je lui dois d'être enfermé, spectateur éternel, incapable de rejoindre celles qui éprouvent pour moi un véritable amour... Comme Edwina, Edwina la rousse et jeune amante que j'ai perdue à tout jamais, un soir funeste de 1896... Je vois depuis se succéder les propriétaires, cette antique demeure, celle de ma famille, privée de ce qui faisait son âme, une dynastie qui se la transmettrait de père en fils comme mon père me l'a remise, pour que j'y fasse ma vie, m'y marie, et ai une descendance. Malgré moi je guette, à l'affût de celle qui peut-être pourra me ramener à une vie... réelle. Je vois le temps passer, et j'attends, j'attends sans fin le mot, la phrase qui me permettra de me matérialiser, intégrant une époque, le temps d'une romance...
C'est étrange, je devrais être depuis longtemps passé « de l'autre côté » mais cette prison me maintient en vie, comme si la Deborah qui m'y a jeté avait savouré à l'avance l'idée que je verrais le temps s'écouler, à tout jamais, sans pouvoir participer à cette avancée inexorable ! J'ai vu les voitures à cheval céder leur place à d'étranges engins bruyants et non tractés, l'aspect de ces derniers changer, leur nombre augmenter, tout cela, à travers ce miroir, dans d'autres étrangetés, des cubes capables de transmettre des images, comme dupliquant le monde réel et la vie.
De multiples fois, j'ai vu la maison se remplir, puis se vider, elle est désormais un bien de consommation comme un autre, et j'en souffre car elle est le berceau de ma famille. Cela aussi fait peut-être partie de ma punition pour avoir dit aimer alors que paraît-il je ne faisais que désirer ?
Il y a quelques semaines, à nouveau les portes et les volets se sont ouverts, des meubles sont entrés, de curieux meubles comme je n'en ai jamais vu, mais à chaque emménagement leur style change et ils perdent en poids -et en bois- me semble-t-il. La nouvelle propriétaire est une femme, si elle a une famille, celle-ci n'est pas arrivée, mais je n'ai pas le sentiment que c'est le cas ?
Un femme seule, jeune encore, dans ma grande demeure ? Quelle étrange situation. Elle parcourt les pièces, s'imprègne de l'ambiance, admire les décors mis en place à la construction de la maison par l'architecte mandé par mon père tout exprès, il offrait cette demeure à sa jeune épousée et la voulait parfaite... Ici, je suis né, ici... je pourrais dire je suis mort.
Ma famille a donné des bals, conviés tous les jeunes gens et jeunes filles de la bonne société. Moi, je ne voyais que Deborah, et Déborah ne pouvait être mienne, mésalliance aurait crié mes ancêtres ! C'est vrai que je la désirais, elle était belle d'une beauté sulfureuse, mais je croyais sincèrement l'aimer. Mal m'en a pris, furieuse de n'être que maîtresse, outragée de ma réaction quand me demandant de l'épouser, de faire d'elle une honnête femme, j'ai eu un mouvement de recul « Je ne peux ! ». « Regarde-toi dans le miroir Grayson Wallace ! Vois comme tu es méprisable et abject ! », j'ai regardé, ne voyant dans mon reflet qu'un homme en quête de réponse ? Et le miroir m'a happé, aspiré, emprisonné !
La nouvelle occupante de Wallace House sourit, elle fouine un peu partout, elle est dans la cave où depuis la mort d'Edwina on a relégué mon miroir... Elle déclame de la poésie, j'écoute de toutes mes oreilles... J'aime sa voix calme, son port altier, jusqu'à ces vêtements improbables que son époque lui fait porter ? Elle tient en main un petit cahier ? Un mince recueil dont la vision éveille en moi tant de souvenirs ! Elle lit à haute voix, le journal d'Edwina ! Ce précieux carnet où elle écrivait de son écriture minuscule et soignée tout ce qui nous concernait ! L'a-t-elle lu en entier, sait-elle notre amour ? Comment l'a-t-elle trouvé ? Où était-il toutes ces années ? Lui aussi enfoui sous la poussière et les toiles d'araignées dans quelques greniers ? Elle lit, la belle femme dont j'ignore le nom, et elle prononce...
Ma phrase !
Désormais créature de rêve, ton univers m'est ouvert, quelque part sur la surface argentée de ce miroir, mon visage doit apparaître, si tu ne me vois pas, ne me parles pas, je serais quand même prisonnier, et ma douleur sera pire, de savoir que je peux t'avoir, converser, être vu, mais que tu m'ignores !
J'ai 36 ans et je vis à Dreamsville, Listenbourg. Dans la vie, je suis avocate et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Il ne m'a fallu qu'une seule visite pour tomber sous le charme de cette grande maison de caractère. J'avais besoin de retrouver un endroit chargé d'histoire, aux pièces spacieuses et entourées d'un grand jardin pour le moment en friche mais je ne tarderai pas à le remettre sur pied. L'agent immobilier ne parlait qu'à demi-mot de le raison de sa mise en vente, il restait flou mais qu'importe, je me voyais déjà y vivre et pourquoi pas me poser un peu, me mettre à peindre, le décor était idéal.
Leighton Meester
Un mal de dos me réveille, mes yeux s'ouvrent difficilement malgré la clarté de l'aube qui pénètre doucement à travers les voilages. Je regarde la pendule chinée dans une brocante que j'ai installé dans le salon la semaine dernière: six heures du matin. Je me suis endormie sur le canapé, ce n'est pourtant pas mon habitude, le journal d'Edwina m'a tenu en haleine toute la nuit et je n'ai pas encore fini de percer tous les secrets. Je le dépose délicatement sur la table basse en verre comme une relique inestimable.
Je penche mon cou en arrière, puis de droite à gauche pour essayer de me dénouer un peu, mes mains sur mes hanches tournée vers le dos, je m'étire comme un chat avant de me redresser.
Une tasse de café achèvera de me réveiller. Un long week end de trois jours se profile à l'horizon. Enfin un peu de temps pour remettre en ordre cette maison, déballer mes cartons et investir un peu plus les lieux. Un très bon ami passera m'aider demain, c'est un procureur mais au travail nous évitons de le faire savoir et nos conversations nous font toujours rires intérieurement lorsque nous nous échangeons un "Bonjour Madame Mulen" et que je lui répond "Bonjour Monsieur Fost". Je crois que personne n'a encore démasqué la tromperie et heureusement.
J'ouvre la fenêtre et laisse rentrer l'air frais malgré cette heure matinale, cette vieille bâtisse sent encore le renfermé mais je vais y faire mon petit chez moi et dans quelques mois, une fois relooké elle gardera son cachet de maison de caractère avec un cœur moderne !
C'est la meilleure période pour emménager, il flotte dans l'air ce petit parfum de printemps, la nature reprend vie après un rude hiver, bien plus froid que le précédent. Ca me donne envie d'écrire... de peindre... Mais avant tout ça me rend curieuse.
Je monte deux à deux les marches en bois qui mène au grenier sous un bruit de grincement qui ne m'arrête pas. J'y ai découvert derrière une poutre en chêne, coincé dans une des fentes du bois, ce petit calpin, ce souvenir d'un autre temps, le journal d'une femme amoureuse dont ses écrits et ses poèmes m'ont transporté dans son époque. Elle évoque un miroir. J'ai bien observé tous ceux qui résistent au temps et trône sur les murs de différentes pièces de la maison comme autant de reliques inestimables, mais aucune ne correspond à ce qu'elle décrit : "Un miroir, de la taille d'un demi homme, dont le cadre de bois gravé de mille fleurs sauvages entremêlées de lierre est recouvert de feuilles d'or. Il est un reflet que je ne peux décrire, le cœur de ma vie qui m'ensorcelle et me plonge dans l'infini et même au-delà."
Rien au grenier, si ce n'est pas là c'est forcément à la cave où dans une pièce secrète dont je n'ai pas connaissance. Trois étages plus bas, enfuit dans le sous-sol, je repère une planche qui n'a pas vraiment sa place, je la décale et je vois... le fameux miroir couvert de poussière et de toiles d'araignées. Il a surement été remisé ici car il est brisé, pourtant il m'intrigue alors je le monte avec moi et à la lumière du jour, je le nettoie doucement pour ne pas me couper et ne pas l'abimer. Un petit chiffon à peine imbibé d'eau, le rend méconnaissable. Il n'a plus sa jolie couleur or que je peux facilement imaginer, mais les gravures sont intactes. J'envisage de remettre un miroir sur le cadre et lui refaire une beauté, peut être le revendre ou l'échanger contre d'autres objets anciens dont je suis friande. Pour le moment je le pose non loin de la cheminée en attendant de me décider et je retourne me plonger dans mes lectures d'autres fois.
" De ma vie je n'ai jamais connu pareil éclat Que tes douces paroles qui m'emmènent hors du temps Ton visage en reflet ne me quitte pas Même quand je ferme les yeux je sais que tu m'attends.
..."
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Oskar
Ven 25 Nov - 10:37
Grayson Wallace ft Hozier
J'ai 33 ans et je vis à Dreamsville , Listenbourg. Dans la vie, je suis propriétaire terrien et je m'en sors bien. Je suis Célibataire et je le vis plutôt bien. J'ai dit "Je suis", je devrais dire "J'étais", il y a plus de deux cent ans, j'ai joué aux jeux de l'amour, et perdu... Non seulement la douce et belle personne que je voulais séduire m'a résisté, mais elle m'a jeté un sort ! Je suis désormais le prisonnier du miroir, pour avoir menti a-t-elle dit, abusé du pouvoir de mes yeux languissants, de mes paroles flatteuses, envoûtantes mais mensongères, de mes promesses illusoires... En un mot, pour m'être dit amoureux, alors qu'elle doutait fort que je le sois, me targuant de n'être qu'un prédateur en quête de beauté candide ! Je lui dois d'être enfermé, spectateur éternel, incapable de rejoindre celles qui éprouvent pour moi un véritable amour... Comme Edwina, Edwina la rousse et jeune amante que j'ai perdue à tout jamais, un soir funeste de 1896... Je vois depuis se succéder les propriétaires, cette antique demeure, celle de ma famille, privée de ce qui faisait son âme, une dynastie qui se la transmettrait de père en fils comme mon père me l'a remise, pour que j'y fasse ma vie, m'y marie, et ai une descendance. Malgré moi je guette, à l'affût de celle qui peut-être pourra me ramener à une vie... réelle. Je vois le temps passer, et j'attends, j'attends sans fin le mot, la phrase qui me permettra de me matérialiser, intégrant une époque, le temps d'une romance...
Ma phrase !
Je prends conscience que le miroir n'est plus à demi-renversé vers le sol au fond d'une cave, il a été remonté dans les salles de réception, le petit salon si je ne me trompe ? Je ne vois plus les toiles d'araignées, mais... Il est brisé ? J'ai cette impression ? En un flash douloureux, je revois Edwina, en pleurs qui fracasse un chandelier contre mon habitat forcé !
- Jamais ! Jamais nous n'arriverons à nous aimer Grayson ! Je préfère mourir que vivre séparée de toi ! Mourir !
Elle avait pris ce lourd chandelier, et en avait frappé le miroir, ses larmes m'avaient retourné, puis, elle avait ramassé quelque chose au sol et s'était enfuie, répétant en pleurant que jamais nous ne nous rejoindrions et qu'elle n'en pouvait plus...
Je ferme les yeux, je n'ai jamais revu Edwina, mais j'ai assisté au ballet des domestiques tirant les rideaux pour installer la pénombre dans les salles, cachant d'étoffes noires tableaux et miroirs. J'ai suivi une nuée de corbeaux vêtus d'atours funestes marchant d'un pas feutré en chuchotant, un prêtre qu'on essayait de convaincre de je ne sais quoi... « Coupée, elle s'est coupée avec ces morceaux de miroir et n'a pas mesuré la gravité des blessures, jamais elle ne se serait suicidée Père Austin, jamais, Edwina était une croyante fervente, sa foi était sincère et pure vous le savez ! »
Edwina... Ma mie, ma douce, mon aimée... Morte d'amour, pour moi, à cause de moi ! Mon cœur s'est brisé, si j'avais pu sortir, lui tenir les mains, l'embrasser, qui sait ? demander la sienne comme tout homme amoureux ! Maudite soit la sorcière qui m'a emprisonné ! Puisse-t-elle brûler en enfer pour toute l'éternité ! Edwina est morte... Petit à petit, ma vision du monde s'est ternie...
Le miroir m'a saisi à nouveau, tandis qu'une brute musclée le descendait à la cave, face contre mur, pour que plus jamais aucune jeune et jolie femme ne s'y mire, et ne m'y trouve !
Je suis le mouvement doux du chiffon imprégné qui caresse le cadre de ma prison, je vois la nouvelle propriétaire de la maison reculer pour admirer son œuvre... Elle est jolie, calme, elle a posé le journal d'Edwina qu'elle lisait, ne se rendant sans doute pas compte qu'elle a déclamé à haute voix...
La mienne de voix doit résonner dans sa tête... Un très faible « Help me », presque un soupir...
Aidez-moi ! Regardez-moi ! S'il vous plaît ! Combien de temps encore vais-je devoir mourir jour après jour dans ce cercueil doré !
Je prononce à nouveau, toujours aussi bas car elle ne m'a pas vu et que je suis comme muselé « Help me please » ? Peut-être vais-je devoir changer de langue ? J'ignore tout d'elle, j'étais dans la cave, perdu, là je revois la lumière du jour ! Mais ce jour ne m'acceptera que si elle ... me voit !
Elle recule, et tourne le dos, pensive, tout à sa vie... Par pitié ! Regardez ! Voyez !
Aimez ?
Deborah n'a pas donné de mode d'emploi... Je ne sais même pas si ma punition peut avoir une fin ? Combien de temps ? Combien de femmes aimées qui vont m'échapper, me déchirant le cœur et l'espoir !
Elle quitte la pièce, fermant la porte aussi de mon espérance folle...
J'ai 36 ans et je vis à Dreamsville, Listenbourg. Dans la vie, je suis avocate et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Il ne m'a fallu qu'une seule visite pour tomber sous le charme de cette grande maison de caractère. J'avais besoin de retrouver un endroit chargé d'histoire, aux pièces spacieuses et entourées d'un grand jardin pour le moment en friche mais je ne tarderai pas à le remettre sur pied. L'agent immobilier ne parlait qu'à demi-mot de le raison de sa mise en vente, il restait flou mais qu'importe, je me voyais déjà y vivre et pourquoi pas me poser un peu, me mettre à peindre, le décor était idéal.
Leighton Meester
La matinée est déjà bien avancée et je m'en veux de n'avoir rien fait que lire ce journal qui de plus en plus m'ensorcelle. Je me sens un peu comme dans "le Horla" de Maupassant, j'ai l'impression qu'il me happe. C'est si bien écrit que je me suis surprise à sourire mais plus j'avance dans le récit, plus la tristesse m'envahit. J'entends comme des appels, que je ne comprends pas vraiment. Je ferme presque brutalement le journal, je n'aime pas cette sensation de vivre par procuration, et de me sentir triste alors que je n'ai aucune raison de l'être. Ma curiosité me pousse à poursuivre cette histoire au-delà des lignes, je décide donc de faire le tour du propriétaire, à la recherche de ses fameux miroirs "relié à l'être aimé".
Je retourne voir ce miroir que j'ai remonté de la cave et tout en le regardant je me demande ce qui l'a brisé, est ce qu'il est tombé ? A t'il reçut un projectile ? Je passe à nouveau un chiffon dessus, il est comme un vitrail et projette mon image en version raturée. Est-ce que la personne qui se regardait ne supportait plus de s'y voir ?
Je quitte le salon, me laissant dans mes pensées et alors que je déambule dans les autres pièces de ma maison, je scrute tour à tour les autres miroirs posés dans ce décor depuis des années : un dans l'entrée, un dans le couloir, dans les deux chambres d'amis également. Je monte alors dans ma chambre. C'est la plus grande des trois et elle a l'avantage d'avoir sa salle de bain privée. Pour le moment l'installation est sommaire : un grand lit, une chaise et un bureau sur lequel une petite lampe de chevet éclaire quelques dossiers que j'ai rapporté du travail et sur la droite une grande armoire vide. Je n'ai pas encore eut le temps de vider mes cartons, ils sont entreposés devant mais je me promets de mettre tout en ordre avant lundi. Au-dessus du lit : un grand miroir, un peu dans le même style que celui qui est cassé.
Pour moi, ils n'ont pas de liens particuliers, je ne comprends pas les écrits d'Edwina.
En entrant dans la salle de bain, je ferme le verrou presque mécaniquement alors que je suis seule dans la maison. Une vieille habitude que j'ai depuis que j'ai fait de la collocation avec deux de mes amis. Un peu frilleuse, je laisse couler l'eau froide alors que je me déshabille. Lorsque je regarde mon image dans le miroir, je ne vois que mes cernes surement dût aux mauvaises conditions de mon sommeil.
Une fois sous la douche, je m'accorde une pause et je profite de ce moment pour me détendre un peu en fermant les yeux. Alors que le doux son de l'eau chaude ruissèle sur mon visage, j'entends à nouveau comme une plainte, un très faible son dont je ne suis pas sûr moi même si je ne l'ai pas rêvé. La surcharge de travail de ses derniers jours doit surement y être pour quelque chose. La buée remplit l'espace, le miroir revêt un rideau de brume à sa surface.
C'est sans doute le meilleur moment de la journée, je profite.
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Lun 28 Nov - 22:56
Grayson Wallace ft Hozier
J'ai 33 ans et je vis à Dreamsville , Listenbourg. Dans la vie, je suis propriétaire terrien et je m'en sors bien. Je suis Célibataire et je le vis plutôt bien. J'ai dit "Je suis", je devrais dire "J'étais", il y a plus de deux cent ans, j'ai joué aux jeux de l'amour, et perdu... Non seulement la douce et belle personne que je voulais séduire m'a résisté, mais elle m'a jeté un sort ! Je suis désormais le prisonnier du miroir, pour avoir menti a-t-elle dit, abusé du pouvoir de mes yeux languissants, de mes paroles flatteuses, envoûtantes mais mensongères, de mes promesses illusoires... En un mot, pour m'être dit amoureux, alors qu'elle doutait fort que je le sois, me targuant de n'être qu'un prédateur en quête de beauté candide ! Je lui dois d'être enfermé, spectateur éternel, incapable de rejoindre celles qui éprouvent pour moi un véritable amour... Comme Edwina, Edwina la rousse et jeune amante que j'ai perdue à tout jamais, un soir funeste de 1896... Je vois depuis se succéder les propriétaires, cette antique demeure, celle de ma famille, privée de ce qui faisait son âme, une dynastie qui se la transmettrait de père en fils comme mon père me l'a remise, pour que j'y fasse ma vie, m'y marie, et ai une descendance. Malgré moi je guette, à l'affût de celle qui peut-être pourra me ramener à une vie... réelle. Je vois le temps passer, et j'attends, j'attends sans fin le mot, la phrase qui me permettra de me matérialiser, intégrant une époque, le temps d'une romance...
Elle ne m'a pas vu, mais elle a prononcé les mots ! C'est à moi de faire des efforts pour qu'elle entende, et m'aperçoive enfin !
Si cela fonctionne comme avec Edwina, avoir dit la phrase devrait m'avoir ouvert les portes de chacun des miroirs ! Quand j'appelle, ils devraient relayer comme autant de bornes, un peu comme ce télégraphe sans fil nouvellement inventé pour propager les messages sur de longues distances ?
Je veux attirer son attention ! Mon Dieu, j'ai certes été un libertin, je l'avoue devant vous, je l'ai déjà avoué à vrai dire mais vous devez approuver ma punition puisque rien ne me permet de me libérer de cet objet diabolique ! J'ai des torts je l'admets, je le reconnais, mais permettez-moi de la joindre !
Avez-vous vu comme elle est gracieuse ? Comme son port est altier ? Comme son rire est sonore ? Je sens à nouveau la caresse voluptueuse de ce chiffon passé sur le bois du miroir par une main si douce ?
Je deviens fou, tant et tant d'années passées à attendre, pleurant une belle et rousse jeune personne, si jeune, si belle... si... morte. J'ai sincèrement pleuré Edwina, autant qu'il m'était possible de pleurer... Privé de l'aimée, je me fige, comme un portrait dans un cadre peint par un peintre peu doué... Les premières heures, on peut m'apercevoir, me deviner, comme un étrange reflet... Puis, ma couleur se fane, ma substance se perd, je ne suis plus une image dans un cadre, mais une vague tâche, un contour à peine marqué, un tracé, une esquisse, et enfin, plus rien... Sans celle qui pouvait me voir, sans celle qui m'aimait, je n'existe plus... Je ne suis qu'un fantôme, sans substance ni épaisseur, un souvenir, une âme qui erre...
Je veux vivre à nouveau !
Sans la femme de mes rêves, le seul miroir qui m'est ouvert est celui de la cave, du petit salon désormais ! Il me faut d'abord la phrase, ensuite ses yeux, pour me redonner vie.
Alors j'appelle ! J'appelle, j'entends les miroirs appeler eux aussi, mais elle est enfermée dans cette salle de bain d'où je ne la vois pas. J'ai suivi sa silhouette lorsqu'elle y est entrée, mais elle n'a pas posé son si magnifique regard sur moi, aussi suis-je présent mais incapable de me mouvoir et de suivre ses mouvements !
Elle est passée, indifférente, je dirais fatiguée et préoccupée ? Puis a disparu de mon angle de vision, j'ai entendu l'eau couler, vu la buée prendre possession de l'espace...
Help me ! Please ! Help me !
Comment diable pourrait-elle me voir et m'entendre dans ce brouillard tropicale aux senteurs si fleuries !
Je désespère, mon calvaire est éternel et a encore gagné en intensité depuis que je sais qu'elle pourrait en se mirant en signifier la fin ! Mais elle ne prête en rien attention à mes cris, mes suppliques !
Regardez-moi ! S'il vous plaît ! Aidez-moi !
Je ne demande qu'à vous aimer ! A vrai dire je vous aime déjà !
De désespoir, je souffle, je soupire... Toute cette buée ! Je pourrais être un train dans le brouillard, fonçant dans sa direction, qu'elle n'entendrait rien !
J'ai 36 ans et je vis à Dreamsville, Listenbourg. Dans la vie, je suis avocate et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Il ne m'a fallu qu'une seule visite pour tomber sous le charme de cette grande maison de caractère. J'avais besoin de retrouver un endroit chargé d'histoire, aux pièces spacieuses et entourées d'un grand jardin pour le moment en friche mais je ne tarderai pas à le remettre sur pied. L'agent immobilier ne parlait qu'à demi-mot de le raison de sa mise en vente, il restait flou mais qu'importe, je me voyais déjà y vivre et pourquoi pas me poser un peu, me mettre à peindre, le décor était idéal.
Leighton Meester
La journée se poursuit, je sors un peu sur la terrasse profiter de ce soleil de printemps, j'en profite pour jardiner un peu, j'ai réussi a trouvé une tondeuse d'occasion qui fait bien l'affaire et n'est pas trop grosse, juste la bonne taille pour faire le tour des futurs massifs de fleurs que je m'imagine déjà.
15h sonne sur ma vieille horloge comtoise dont j'aime le son régulier du balancier. Je mange sur le pouce un bout de pain, quelques pommes de terre rissolées à la hâte et un fruit. Ca me tiendra bien jusqu'au souper.
Les jours de repos passent toujours à vitesse grand V et j'ai l'impression de n'avoir rien fait. La soirée s'annonce, j'allume un feu dans la cheminée, pas vraiment parce qu'il fait froid mais parce que j'aime voir les flammes danser, c'est un spectacle que je préfère de loin à la télévision.
Je m'installe dans la canapé et je replonge dans le petit journal d'Edwina. J'y ai appris que c'était une femme amoureuse mais je ne comprends pas vraiment où elle a rencontré son amant. Elle parle du miroir que j'ai déniché à la cave et de tous les miroirs de la maison. Ces phrases sont magnifiques et on sent tous les sentiments qu'elle véhicule, son histoire m'intrigue même s'il reste encore tant de questions que j'aimerai lui poser.
Puis vient cette page où pour la première fois je sens qu'elle souffre, je lis à haute voix, son histoire me transperce.
" Grayson Wallace, que soit maudit cette femme qui t'a enfermé, qui transforme notre amour en une histoire platonique alors que je ne rêve que de me serrer dans tes bras, juste de t'embrasser et sentir ta peau contre la mienne. Il m'a été permis de te trouver car depuis longtemps je te cherchais, sentant ta présence dans chacune des pièces de la maison, mais aujourd'hui je sais ce qui te mène à moi. Il me suffit juste de prononcer "Les reflets de ton être font le tour de mon cœur", alors enfin je te sais à mes côtés même si tu restes prisonnier de ce miroir. Ne t'en fait pas mon amour, je trouverai le moyen de te faire sortir et la vie prendra tout son sens car nous serons deux. "
Je lève alors les yeux et repère le miroir, je prononce alors à nouveau les paroles dictées par le journal. Il me semble alors voir un reflet particulier, je me tourne et regarde le feu, imaginant que ça vient des ondulations des flammes, je prends le miroir et le déplace dos à la cheminée mais il reste présent comme s'il avait une profondeur. Je passe mon doigt dessus sur les morceaux qui ne sont pas brisés. Un visage apparait alors, le surprise me fait lâcher le miroir qui manque de s'écraser sur mon pied en tombant à plat sur le sol. Quelques éclats s'en détache retirant petit à petit le seul lien possible avec cette ombre.
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Oskar
Ven 2 Déc - 9:09
Grayson Wallace ft Hozier
J'ai 33 ans et je vis à Dreamsville , Listenbourg. Dans la vie, je suis propriétaire terrien et je m'en sors bien. Je suis Célibataire et je le vis plutôt bien. J'ai dit "Je suis", je devrais dire "J'étais", il y a plus de deux cent ans, j'ai joué aux jeux de l'amour, et perdu... Non seulement la douce et belle Deborah que je voulais séduire m'a résisté, mais elle m'a jeté un sort ! Je suis désormais le prisonnier du miroir, pour avoir menti a-t-elle dit, abusé du pouvoir de mes yeux languissants, de mes paroles flatteuses, envoûtantes mais mensongères, de mes promesses illusoires... En un mot, pour m'être dit amoureux, alors qu'elle doutait fort que je le sois, me targuant de n'être qu'un prédateur en quête de beauté candide ! Je lui dois d'être enfermé, spectateur éternel, incapable de rejoindre celles qui éprouvent pour moi un véritable amour... Comme Edwina, Edwina la rousse et jeune amante que j'ai perdue à tout jamais, un soir funeste de 1896... Je vois depuis se succéder les propriétaires, cette antique demeure, celle de ma famille, privée de ce qui faisait son âme, une dynastie qui se la transmettrait de père en fils comme mon père me l'a remise, pour que j'y fasse ma vie, m'y marie, et ai une descendance. Malgré moi je guette, à l'affût de celle qui peut-être pourra me ramener à une vie... réelle. Je vois le temps passer, et j'attends, j'attends sans fin le mot, la phrase qui me permettra de me matérialiser, intégrant une époque, le temps d'une romance...
C'est une torture que de la voir jour après jour ce maudit journal en mains... Maudit ? Non, pourquoi maudit ? Si Edwina ne m'avait aimé, et n'avait noté toute notre si triste et si funeste histoire, que resterait-il d'elle et de moi ? Mais ce journal, là, qui ne sait me redonner cette vie que j'appelle de tous mes vœux ! Comme s'il ne me suffisait pas d'être emprisonné, depuis tant de temps ! Il me faut de plus être nié, ignoré...
J'étais fait pour aimer, Deborah l'a senti, et en a usé avant de se venger ! Posé sur le tablier de la cheminée, un très joli calendrier orné de ces « photos » que j'ai appris à connaître annonce un millésime qui me donne le vertige : 2022 ! Je me suis endormi à l'aube de 1897, et me voici, à nouveau propulsé dans un futur dont je ne sais rien, enjambant à pas de géant le temps dont l'écoulement est pour moi plus que pour les autres encore : incontrôlable...
Deborah. Ai-je parlé de Deborah ? J'étais jeune officier, imbu de ma mâlitude et de ma belle gueule, elle était... catin ! Mais pas catin d'un bas bordeau, à l'écouter... mais toutes le disent non ? « Que croyez-vous donc Monsieur Wallace ? Que sans l'adversité où vos compatriotes m'ont jetée je ne serais pas ailleurs, à vendre tout autre chose que mon corps ? Ils ne m'ont rien laissé, hormis ma beauté ! » Au début j'en riais, et puis... il est vrai qu'elle était instruite, plus que toute autre, qu'elle parlait bien, jouait de la musique, dansait à merveille... Au grand déplaisir de ma mère, je l'ai sortie de son tripot, et en ai fait ma maîtresse... Ma maîtresse, qui bien vite s'est vue mon épousée, mais là ma famille veillait...
« Maudit tu seras Grayson ! Maudit ! Si je ne t'ai jamais aucune ne t'aura ! C'est une femme qui te tire loin de moi ? Par les femmes tu devras expier ! Tu désireras, aimeras, te consumeras d'un amour vain et si immérité ! Et les verras, l'une après l'autre t'échapper ! Amoureux tu te veux ? Pour l'éternité, que l'amour soit ta punition ! »
Deborah se mua en une créature immonde, à mi-chemin entre la femme et la diablesse, et ce miroir, ce foutre de miroir m'attira et se referma ! À tout jamais si j'en crois sa sentence ? Elle ne l'emporta pas au paradis puisqu'en l'an 1649 elle fut brûlée sur la place du village. Ma mère l'avait poursuivie de sa haine, perdre son fils aîné, l'unique fils qui porterait son nom ! Sorcière est morte, et avec elle j'en ai peur la clé de ma prison.
J'entends avec délice ma phrase, celle qui me rend, pour un temps éphémère l'existence... « Les reflets de ton être font le tour de mon cœur »
Elle regarde, elle me voit ! De grâce Madame dont j'ignore encore le nom, ne brisez pas ce qu'il reste de cette geôle, j'aurais trop peur que sans un seul morceau me permettant de capter votre reflet, il ne me soit plus loisible de vous apparaître ! Regardez-moi ! S'il vous plaît ! Aimez-moi !
Elle m'a vu ? J'en jurerais ?
J'essaie de m'incarner dans un minuscule éclat, si ses yeux me détaillent, le réseau entier me sera ouvert, en toute liberté... dans chaque pièce, je pourrais apparaître, rêver, aimer, et comme l'a dit celle qui me condamna jadis, me consumer d'amour, pour l'éternité, ou du moins la durée de l'existence de l'aimée...
J'ai 36 ans et je vis à Dreamsville, Listenbourg. Dans la vie, je suis avocate et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Il ne m'a fallu qu'une seule visite pour tomber sous le charme de cette grande maison de caractère. J'avais besoin de retrouver un endroit chargé d'histoire, aux pièces spacieuses et entourées d'un grand jardin pour le moment en friche mais je ne tarderai pas à le remettre sur pied. L'agent immobilier ne parlait qu'à demi-mot de le raison de sa mise en vente, il restait flou mais qu'importe, je me voyais déjà y vivre et pourquoi pas me poser un peu, me mettre à peindre, le décor était idéal.
Leighton Meester
Une étrange sensation m'a parcouru lorsque j'ai eu l'impression qu'une image me revenait depuis le miroir. Les écrits d'Edwina avait pourtant décrit le phénomène mais mon esprit cartésien ne pouvait imaginer pareil récit. Je croyais qu'elle écrivait un livre sous la forme d'un journal. Peut-être pensait-elle en faire la parution par la suite, organiser des visites, créer une légende et vivre de la curiosité des visiteurs Ce n'aurait pas été la dernière, tout le monde connait les histoires du monstre du Loch Ness, Dracula, la forêt de Broceliande ou encore la bête de Gevaudan.
Un homme enfermé dans un miroir, deux être éperdument amoureux mais que deux mondes séparent. Sa vision n'est plus du tout la même si cette histoire est vraie.
Je redresse doucement le miroir brisé, délicatement je le place au centre du salon adossé à la table basse en verre et le cale pour qu'il ne glisse pas. Je me place à quelques centimètres devant, assise en tailleur.
Le reflet a t'il disparut ? Non, il est là, et plus je le fixe, plus j'ai l'impression qu'il devient visible à mes yeux comme si ma présence lui donnait vie dans un des éclats. Je suis partagée entre l'envie de me replonger dans la notice d'utilisation si on peut l'appeler ainsi et d'avoir les réponses à chaque de mes questions concernant ce phénomène et l'envie de découvrir moi-même ce qu'on veut bien me montrer. Faut-il se montrer, faut-il parler, écrire peut être ? Y a-t-il un moyen d'entrée en relation avec cet autre monde ? Edwina le décrit à plusieurs reprises alors je décide de me lancer, à l'instinct. Un miroir ne peut pas me faire grand mal, je ne risque pas grand-chose. Saut peut être d'être happé ? Est-ce le reflet d'une autre époque ou un portail qui y mènerait ?
L'image devient de plus en plus nette, c'est le reflet d'un homme. je sonde alors son regard qui ne m'apparait pas correctement, il est pourtant pour moi indispensable car à ce stade nous n'avons que ça.
Je tente alors d'ouvrir le dialogue. Heureusement que je suis seule dans la maison car on me prendrait surement pour une folle. Mais ce soir j'ai ce grain de folie qui m'anime.
Es-tu bien réel ?
J'en oublie de faire les présentations qui me semble inutile si la communication ne se fait pas.
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Oskar
Sam 3 Déc - 9:05
Grayson Wallace ft Hozier
J'ai 33 ans et je vis à Dreamsville , Listenbourg. Dans la vie, je suis propriétaire terrien et je m'en sors bien. Je suis Célibataire et je le vis plutôt bien. J'ai dit "Je suis", je devrais dire "J'étais", il y a plus de deux cent ans, j'ai joué aux jeux de l'amour, et perdu... Non seulement la douce et belle Deborah que je voulais séduire m'a résisté, mais elle m'a jeté un sort ! Je suis désormais le prisonnier du miroir, pour avoir menti a-t-elle dit, abusé du pouvoir de mes yeux languissants, de mes paroles flatteuses, envoûtantes mais mensongères, de mes promesses illusoires... En un mot, pour m'être dit amoureux, alors qu'elle doutait fort que je le sois, me targuant de n'être qu'un prédateur en quête de beauté candide ! Je lui dois d'être enfermé, spectateur éternel, incapable de rejoindre celles qui éprouvent pour moi un véritable amour... Comme Edwina, Edwina la rousse et jeune amante que j'ai perdue à tout jamais, un soir funeste de 1896... Je vois depuis se succéder les propriétaires, cette antique demeure, celle de ma famille, privée de ce qui faisait son âme, une dynastie qui se la transmettrait de père en fils comme mon père me l'a remise, pour que j'y fasse ma vie, m'y marie, et ai une descendance. Malgré moi je guette, à l'affût de celle qui peut-être pourra me ramener à une vie... réelle. Je vois le temps passer, et j'attends, j'attends sans fin le mot, la phrase qui me permettra de me matérialiser, intégrant une époque, le temps d'une romance...
j'articule bien distinctement « oui » mais je sais qu'elle ne m'entendra pas directement, par contre, tous les miroirs résonnent d'un étrange bruit de cristal frôlé « ouuuuiuiiuii » qui ébranle la demeure entière !
- help me !
Elle m'a vu ! Tous les espoirs sont permis, nous apprendrons à nous connaître ! L'avenir est à nous... Je prononce à nouveau « Grayson » et je jurerais que de pâles lettres de buée sont apparues à la surface du miroir... Les verra-t-elle ? Les voit-elle ? Je suis encore si faible.
Je voudrais...
Jaillir de cette gangue infâme et la remercier en la prenant dans mes bras ! Me jeter sur elle -en tout bien tout honneur- et la faire virevolter à travers la pièce l'entraînant dans une farandole, une valse, une gigue qui sait ! Danser en tout cas à son bras, toucher ses cheveux qu'elle porte lâchés et qui nimbent son visage d'une aura de blondeur ! Je me laisse aller à détailler cet étonnant alliage de corsage féminin et de veste courte qui cache les épaules qu'elle a fort belles j'en suis sûr ! Mon regard déjà énamouré épouse ses formes, suit ses courbes ! La sorcière avait raison, je ne sais être raisonnable, je suis là, à déshabiller de mon adoration cette femme O combien honorable ! Je l'ai vue vivre, pas de conduite licencieuse, pas d'amant caché, pas de regards provocateurs... C'est à n'en pas douter une femme du monde, de celui auquel, il y a ... pardieu ! si longtemps... 2022 dit cet impudent calendrier ? Plus de quatre cents ans que j'ai vu le jour ? Dans cette demeure ?
Quatre cents ans ! Le vertige me prend !
- Quel est votre nom ?
Elle doit voir mes lèvres bouger ? Comprend-elle ? J'articule de manière exagérée, me souvenant Edwina qui me regardait effarée ne saisissant pas le sens de mes paroles, je tends mes mains qui se cognent à la vitre comme si un mur transparent nous séparait !
C'est le cas... hélas.
Plus tard, si elle persiste dans sa curiosité, un murmure lui parviendra, et des effleurements, comme le toucher du vent sur sa peau ! Oh ! Délicieuse amie, ne te détourne pas ! S'il te plaît ! J'ai tant besoin de toi, je suis certain qu'au fond de toi tu as aussi besoin de moi ? Je suis... l'amour... Déborah le disait, l'Amour, mais à cause de sa funeste emprise, à tout jamais privé d'aimer... dans ta réalité ?
Entends-tu les miroirs pleurer dans toute la maison ? Un long et prégnant sanglot ? Celui de l'impossible passion qui va nous dévorer ?
A nouveau, mes doigts s'étalent posés sur l'envers des fragments de miroir, comme démultipliés par les brisures... Et j'ai à nouveau peur, que se passerait-il si les derniers débris tombaient ? Serais-je libéré ? ou voué à un éternel oubli ?
J'ai 36 ans et je vis à Dreamsville, Listenbourg. Dans la vie, je suis avocate et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Il ne m'a fallu qu'une seule visite pour tomber sous le charme de cette grande maison de caractère. J'avais besoin de retrouver un endroit chargé d'histoire, aux pièces spacieuses et entourées d'un grand jardin pour le moment en friche mais je ne tarderai pas à le remettre sur pied. L'agent immobilier ne parlait qu'à demi-mot de le raison de sa mise en vente, il restait flou mais qu'importe, je me voyais déjà y vivre et pourquoi pas me poser un peu, me mettre à peindre, le décor était idéal.
Leighton Meester
L'image de cet homme me plonge dans un dialogue de sourd où je le vois prisonnier de la parole. Mais il m'a entendu, ça n'en fait aucun doute puisqu'il réagit à ma présence.
Je sursaute en sentant comme une vie qui vient de s'animer dans la maison, comme une liaison invisible entre tous les miroirs.
J'examine alors le miroir principal. A cet instant je me pose encore la question si c'est une coïncidence ou non même si je n'ai jamais entendu un son de la sorte.
C'est toi qui a fait ça ?
De la buée apparait sur la surface, il y a forcément une explication rationnelle à tout cela. Des lettres se forment.
Gray... Grays... Grayson Grayson c'est ton nom ?
Je parle à un miroir... à un homme, cheveux long, quel âge peut-il bien avoir ? La trentaine je dirai peut être plus. Je ne distingue pas la façon dont il est habillé, l'éclat dans lequel je le regarde est trop petit, je ne vois toujours pas son regard mais je sens qu'il ne me quitte pas. On dirait presque qu'il m'appelle. Est-ce que je fais semblant de m'en éloigner pour voir si une réaction se produit ? Je suis tellement impatiente d'entrer véritablement en contact avec ce Garyson que cette idée est vite chassée de mon esprit.
Lorsqu'il me tend sa main, j'effleure avec le bout de mon index le miroir, espérant qu'il m'ouvre un portail. Le contact ne se fait pas alors que je caresse la surface lisse et froide. Je n'ai pas accès à cette vie de l'au-delà.
Je ne sais pas s'il parle ma langue, s'il me comprend, alors je me comporte comme le ferait deux étrangers avec des mots les plus simples possibles. Je mets un main sur ma poitrine et je prononce mon nom.
Lilas ! Lilas Mulen !
M'a t'il compris, peut-être pas, alors je le pointe du doigt et je prononce son nom.
Je me souviens alors que dans le journal d'Edwina, elle écrivait que les miroirs étaient liés. Je me lève alors en regardant cet homme que je ne connais pas, je ne veux pas qu'il s'inquiète de mon absence, je veux juste qu'il comprenne, je veux juste le voir autrement que dans mille éclats d'un verre brisé. Je veux savoir qui est ce mystérieux personnage qui semble vouloir entrer en contact avec moi. Je marche à reculons en pointant du doigt le miroir de l'entrée, je ne sais pas s'il peut me comprendre, mais moi je veux savoir alors je pars en direction de cet espace de liaison et je l'appelle.
Fixée devant, je renouvelle ma demande.
Grayson, je sais que tu es là, montre toi !
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