J'ai 22 ans et je vis désormais dans les environs de La Nouvelle Orléans en Louisiane, aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis … que suis-je ? C'est déjà une question à laquelle je peine à répondre. Je m'en sors plutôt bien, depuis peu.. Sinon, je suis célibataire et je le vis parfaitement. Informations supplémentaires ici.
Je suis né à Moscou, dans un quartier pourri de Moscou, l'aîné, des trois enfants d'Oksana et d'Ivan Zorkin. Rapidement j'ai compris que mon père avait à mon égard une sorte de rancune dont je ne savais pas l'origine. Je pensais que ma mère s'était fait épouser à cause de sa grossesse, je suis né si tôt après leur mariage. Puis, j'ai su qu'il n'était même pas mon père et s'était marié pour le petit pécule qu'elle ramenait de l'étranger... Elle s'était prostituée, et avait reçu de mon géniteur de quoi rentrer au pays. En soi, ça faisait de lui un type presque bien ? Il aurait pu ne rien faire ?
Dans une scène digne du plus mauvais drama d'un cinéma décadent, j'ai appris que j'étais un descendant direct de Marie Laveau, la reine du Vaudou au XIXe siècle. Mon père, Louis-Marie Laveau, mon employeur aussi, me l'a jeté à la figure avec des résultats d'analyse de notre ADN. Notre ADN ! A part que moi, je n'ai jamais donné mon accord pour être « analysé » ? J'ai avec le Dr Laveau des rapports complexes, faits de crainte, d'envie, de rage... et je crois bien d'amour. Comment je suis arrivé là ? C'est une longue histoire. Mais cette parenté explique bien des choses.
Mon enfance a été ponctuée de crises plus ou moins graves. Ivan Zorkin me haïssait, et plus je grandissais, plus cette haine se montrait au grand jour. Ma mère... laissait faire. Je sentais en elle à la fois de la pitié et de la peur, comme si elle avait su des choses sur moi que j'ignorais. J'en faisais les frais, les coups s'abattaient, elle ne s'interposait jamais, mais venait me soigner.
Il faut dire que j'étais un étrange enfant, je suis parait-il un étrange adulte. Tout jeune, j'ai découvert que j'entendais et voyais des choses que d'autres ne percevaient pas, que j'avais sur les corps et les esprits des pouvoirs effrayants. Un camarade qui m'insultait venait tout à coup manquer de souffle, le sang n'arrivant plus au cœur... Je pouvais d'un trait de pensée valoir une journée noire à un autre qui s'était moqué, appelant sur sa tête tous les tourments du monde, il se blessait, brisait un objet cher, faisait une gaffe impossible à rattraper, dévoilait un secret bien gardé et lourd de conséquences... malgré lui, juste parce que j'avais murmuré « Je te maudis ! Puisse ta vie devenir un enfer ! ». ça ne durait pas, mais ça faisait peur. Personne ne voulait nommer la chose, mais plus les années passaient et plus on m'évitait.
Ma mère a fini par me confier à Luba... Luba, son nom ramène le sourire sur mes lèvres... Elle était vieille et d'une telle laideur qu'elle en semblait belle. Des traits grossiers, coupés au couteau, des lèvres drues et sombres, une peau ridée comme de l'écorce. Elle avait de rares cheveux blancs, fins et bouclés, des yeux d'un bleu si pâle qu'on les trouvait éteints. Elle a été ma maîtresse, mon initiatrice, et ma destinée. C'est elle à sa mort qui m'a envoyé en Louisiane... « Va, là-bas, on t'attend. » Qui, quoi ? Je ne l'ai pas su. J'ai traversé la moitié de mon pays, passé la frontière en Norvège, et me suis caché sur un bateau qui partait au Canada... J'ai mis deux ans, en me cachant, en offrant de moi la seule chose vendable, mon innocence et ma rousseur... Et je suis arrivé. Chez moi.
American dreams Cresus , Dara, Ben, Louis-Marie, Kyril, Jakob...
Je ne sais pas exactement où nous sommes, je ne sais plus trop ce qui s'est passé, je me souviens vaguement d'une puissance, immense, loin, qui s'est connectée à moi, je me souviens, de Cresus !
Cresus !
J'ai déjà participé à des rituels communs, j'ai uni mes forces à celles de Louis, et de Jakob Tarock, rarement, ce sont deux solitaires qui s’entre-déchirent. Mais jamais je n'ai senti à ce point un partage avec une entité qui dépasse tout ce que je connais... C'est ça un chamane ? Un être qui accueille en lui le monde entier ? Une multitude d'êtres et de choses que je n'arrivais pas à définir ? Comme s'il n'avait été qu'un atome flottant et multiple ?
Nous avons de notre mieux stoppé la progression de la chose qui s'est emparée de Cresus, stoppé, pas annihilé ! Il faudrait, il faudra. Et puis... Le sorcier de l'éther m'a renvoyé une douleur effroyable, je l'ai senti se fermer pour ne pas me la communiquer davantage, et je suis resté seul, avant de céder à mon tour à une incommensurable fatigue...
Cresus dort toujours, il respire un peu mieux, les petits points tatoués sur son bras ont l'air d'avoir voyagé plus haut vers l'épaule et de s'être multipliés... Je le sens « lui » là-bas en eux... Je ne connais pas cette magie, il y a tant de choses que je ne connais pas... encore. Et probablement que je ne saurais jamais...
Je réentends Luba « Tu es élu Kyril, tu es un élu » que sont que les élus ?
J'essaie de rétablir une « liaison » de pensée avec l'homme qui n'a pas de nom sans succès, il n'est plus là ? Je sens autre chose, une présence sauvage, de la souffrance... un métamorphe ! Il est lui aussi un sorcier métamorphe ! Ce qui paraît-il n'existe pas ? Mais il y a autre chose, plus qu'un animal ? Plus D'UN animal ? Est-ce que Cresus sait ? Est-ce que la chose mi-humaine mi-chien ? Ours ? Qu'il devient découle de cette sorcellerie-là ? Je me fais l'impression d'un apprenti qui entre par effraction dans le domaine du maître.
Autre chose aussi, cela, c'est une certitude, il a avec Cresus un lien, un lien si important qu'il absorbe la malédiction ! Et qu'elle le détruit !
Cresus !
Réveille-toi ! Ton ami là-bas, ou ton maître, ou je ne sais pas ce qu'il est pour toi ! Il meurt à ta place !
Comme si mes pensées avaient pompé mon énergie, j'ai les yeux qui se ferment à nouveau... Ma tête dodeline encore quelques secondes, puis, je m'effondre, tout contre le cœur de mon homme chien...
Avant de sombrer dans un sommeil agité et sombre, me barricadant contre toute intrusion, je murmure...
« Je n'ai pas de force, pas assez ! »
Je me blottis contre l'homme chien, en lui, même malade, même blessé, il y a la force qui me manque !
Univers fétiche : euuuh aventure, fantastique, city, histo, steampunk...
Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Mer 1 Fév - 0:30
Jakob Tarock
J'ai 60 ans et je vis à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis nécromancien auteur et je m'en sors magnifiquement bien, merci. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je suis séparé et je le vis plutôt bien. Quand on a baigné dans la magie noire depuis sa plus tendre enfance, on ne se demande plus où est le bien ou le mal ; on cherche comment augmenter sa puissance, en jonglant avec des forces plus puissantes encore. On repousse les limites du ciel, plutôt qu'on ne s'y taille un empire. C'est grisant, c'est étourdissant, mais il faut bien garder la raison ; l'exercice est, par nature, cérébral. Les imbéciles n'y ont pas leur place, c'est le premier enseignement que j'ai reçu.
J'ai été formé aux arts nocturnes par Marjo Paavolainen, occultiste, et ce n'est pas un sous-entendu scabreux. Je suis l'un de ses plus brillants associés et, sous couvert de me passionner pour le vaudou en romancier gothique féru d'ésotérisme, j'ai ajouté bien des rayons à sa prestigieuse bibliothèque. Lors de ces voyages, je suis fréquemment accompagné d'un bon à rien qu'elle m'adjoint pour mon service, ce qui flatte ma fierté d'aristocrate manqué. Pas la conversation la plus éveillée qui soit, ce pauvre diable, pas même un sorcier, mais au moins il est obéissant.
~QUELQUES TEMPS PLUS TARD~
Depuis qu'il était possédé, Tarock avait le sentiment d'être sous l'effet d'un sérum de vérité. Il bavardait à toute vitesse, d'une voix déliée, chantante, qu'il reconnaissait à peine, et qui semblait avoir quelques difficultés avec son accent du Nord de l'Europe. C'étaient ses pensées pourtant, ses connaissances, sa voix, mais ce n'était pas lui. La personnalité au-delà se trahissait par ses intonations, à travers tout ce voile d'immédiateté physique et circonstantielle.
Une voix, surtout, qui trahissait ses pensées les plus profondes comme s'il passait son temps à penser à voix haute. Il en était extraordinairement embarrassé. Cette démonstration de pouvoir lui faisait voir l'envers de la médaille ; au début, il avait été flatté et fasciné par la présence ensorcelante de l'ancêtre mystérieuse, mais à présent qu'il avait une Laveau domiciliée dans un coin de son crâne, il réalisait qu'ils étaient tous pareils dans la famille. Insupportables. Des egos plus grands que nature. Des grandes gueules qu'il était impossible de faire taire. Des charismes sombres qui vous entraînaient irrémédiablement vers la folie. Et de très mauvais colocataires, pour quelqu'un qui n'avait que l'apparence d'être plus équilibré.
Aujourd'hui, la partie de son cerveau qui était mise à nu avait trait à une certaine partie des activités de sa famille : l'élevage.
Sa voix parlait du peuple Ezo, semi-légendaire, mystérieux, réputé pour tirer ses origines des premiers habitants du Nord de l'Eurasie. Et des survivances sporadiques de leurs traditions : le culte de l'ours, les saunas purificateurs, de l'Europe préhistorique à la Sibérie et jusqu'à l'Amérique du Nord... la croyance en un chien guérisseur. Elle avait l'air de divaguer et d'étaler sa culture (ou peut-être était-ce sa manière de se l'approprier ? À son époque, ces découvertes n'avaient pas encore été faites) mais elle allait dans une direction très claire, et il était impossible de la freiner.
Les parents de Tarock avaient vécu très activement la guerre froide, et il leur était soudain reconnaissant de l'avoir poussé, un peu brutalement, à acquérir quelques techniques de parano. Juste au cas où. De toute sa longue vie, il n'en avait jamais eu besoin. Maintenant, il devait admettre qu'il était relativement soulagé de pouvoir écrire en même temps qu'il parlait ; tandis que sa voix était concentrée sur un sujet, sa main pouvait en évoquer un autre.
"On trouvait encore cela en Europe, à l'état de superstition préhistorique, dans les plus anciens textes grecs et latin ; et on le trouvait dans l'Amérique précolombienne, où le chien occupait la niche de tous les animaux domestiques... héhé, la niche." Son propre rire lui était insupportable. Il n'aurait pas fait cette plaisanterie, personnellement. Il était possédé par un esprit plus primesautier que le sien, à moins que ce soit le fait de revivre, ou de pouvoir le tourmenter, qui déclenchait cette humeur légère et quelque peu taquine. Il s'entendit insister : "L'idée que les petits chiots placés dans le lit d'un malade dévoreraient sa maladie, et la feraient disparaître. Et du grand chien qui conduit les morts vers leur nouveau monde. Le gardien de l'au-delà. C'est très ancien, cette dualité, très universel, recourir au petit chien pour maîtriser le grand. Les chasseurs transportaient cette histoire avec eux depuis la sortie d'Afrique, où ils avaient observé les plus efficaces de tous les tueurs : pas le lion, pas le crocodile... le chien, diurne, sociable, bavard, couvert de peintures de guerre."
Tout en bavardant, Tarock s'était emparé d'un morceau de papier et écrivait sans regarder sa main, en pattes de mouches nerveuses : Veuillez ne pas prête attention à ces élucubrations, merci. Je suis à peu près sûr qu'elle est juste en train de vider mes bibliothèques mentales pour s'amuser à mes dépens, et peut-être aux vôtres.. Rien qui vous intéresse, dans tout ça.
Il aurait voulu pouvoir compter Laveau comme son allié face à cette importune, mais sa rancune risquait d'y faire obstacle ; à son tour de railler, désormais. Tarock n'aurait pas été surpris de le voir se présenter devant lui en arborant un t-shirt marqué du slogan : careful what you wish.
"Les Aïnous vivaient entre les îles sibériennes et le Japon. Ils sont parmi les derniers héritiers de cette tradition. On les appelle aussi Utari : les compagnons. Dans ces îles vivaient jusqu'à récemment une race de loups différente du loup gris japonais, une grande race puissante et farouche, qui a été exterminée, et qu'on appelait justement le loup Ezo."
Non, elle cherchait à lui faire sentir sa domination, voilà tout. Elle lui montrait qu'elle faisait ce qu'elle voulait, quel que soit le sujet, quelles que soient les circonstances. Qu'il avait eu tort de s'imaginer qu'il pourrait la contrôler, se servir d'elle, canaliser sa puissance. Elle le remettait à sa place. Tarock avait reçu l'éducation nécessaire pour reconnaître immédiatement cette attitude, et baisser instinctivement la tête.
"On y élevait aussi, à l'état quasi sauvage, en les laissant se mêler aux loups, une race de chiens qui a aussi disparu, après son heure de gloire lors de la conquête du Pôle Sud. Mais quelques heureux collectionneurs prétendent encore en posséder..." A nouveau ce rire cristallin. Dieu que les femmes se contrôlaient peu, et qu'il était embarrassant d'en abriter une dans sa tête. "A quoi un tel élevage pourrait-il être utile, dites-moi ? Pour qui saurait puiser dans sa magie ancestrale... quel pouvoir cette personne pourrait-elle acquérir ?"
Là, elle allait trop loin. Puisqu'il était encore maître de ses mains, il les porta vivement à sa bouche, le poing serré devant ses lèvres pour se faire taire, l'autre adressant à son interlocuteur ce geste vague qui aurait pu vouloir dire "c'est bon, tout va bien, fichez-moi la paix" s'il avait été occupé à s'étouffer en mangeant, mais qui en ce moment ne voulait rien dire de précis ; juste trahir son agacement. Oh, elle finirait par se lasser et le laisser en paix ; et quand c'était le cas, il se sentait vidé de ses forces. Décidément, médium, c'était tout un métier. Un métier qui n'était pas le sien.
I wish that I could say I'm proud ||I'm sorry that I let you down||
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