Christopher sourit à la jeune femme encore. Un nouveau sourire tranquille. La jeune femme voulait faire parti de la meute pour essayer … C’était clairement possible. Elle pouvait le faire, et ça ne serait pas la première fois. La meute de Londres l’avait aussi fait plusieurs fois, mais son père choisissait toujours des loups qui resteront forcément pour prouver que leur meute était la meilleure. Personne ne connaissait les vraies pensées de l’alpha de Londres. Sauf Christopher qui s’en serait bien passé.

Bref.

La jeune femme pouvait donc venir et faire un essai, dans cette petite ville, la plupart des loups sont autorisés à faire un essai, et si cela ne fonctionne pas l’alpha les envoie dans un autre groupe. Il savait par exemple qu’il y avait, à Chicago, une meute fan d’une équipe de football, si tu aimes le foot tu serais envoyé là-bas.

- Les loups de cette meute sont souvent gentils. L’alpha a connu les meutes plus … puissantes on va dire, et il n’en ai pas devenu mauvais.

Strict, peut être. Dur, un peu. Mauvais, jamais. Leur alpha n’était pas le genre … et il avait pris Christopher sous son aile en sachant très bien que l’alpha de Londres attendait de son fils qui lui vole la place. Ce qu’il ne fera jamais … mais la guerre entre alpha n’était pas que de surface. Il sourit encore à la jeune femme quand elle le remercie.

- tu as lu deux livres pour moi, c’est moi qui te remercie.

Il était assez heureux en effet d’avoir pu passer un peu de temps avec la jeune femme sans qu’il se mets en colère … il n’arrivait pas à se mettre en colère avec elle. C’était quelque chose qu’il ne comprenait pas mais qui lui faisait un bien fou. Alors qu’elle part, et que lui aussi devrait, elle lui lâcha une phrase et s’en va. Il se changea aussi et lui dit un « a très vite » en passant le pas de la porte.

Il avait déjà son téléphone à l’oreille pour demander une audience avec l’alpha l’aprés-midi même. Il n’aimait pas particulièrement demander de l’aide, ou un service … mais bon pour une fois qu’une personne l’apprécie, il pouvait faire un effort. Il sourit. Il l’appréciait aussi, et il remarqua que son calme perduré même après lui avoir parler. Il sourit en finissant d’expliquer le Cas Nathalie à son alpha.

- Tu seras en charge de sa protection et de la protection de la meute contre elle, compris ?

Christopher allait devoir être la babysitter de la jeune femme ? Il sourit un instant, puis il s’imaginait avec elle toute la journée, et son odeur qui l’enivre malgré lui.

- et si …
- Non, Chris, tu t’en occupes, tu l’emmènes voir qui elle veut, quand elle veut, mais tu restes avec. La réputation de la meute est en jeu, et je sais que certains mâles aimeraient l’avoir.

Christopher faillit sursauter mais n’en laissa rien paraître.

- Vous le saviez ? Pour les jeunes qui lui pourrisse la vie ?
- Oui.
- et vous n’avez rien fait.
- elle ne fait pas parti de la meute, elle n’a pas demandé d’aide, je n’avais aucune raison de me mêler. Elle est différente. Elle calme les loups, c’est pour ça qu’ils y retournent.

Christopher voyait rouge en comprenant que l’homme avait laissé ses loups faire, alors qu’il savait. Il lui lança un sale regard alors qu’il se releva, tendu. Il ne pouvait pas tuer l’alpha par colère, sans se retrouver avec une meute à gérer. Dommage.

- Si quelqu’un essaie de l’agresser pendant son essai ou après, je le tue.

L’alpha ne dit rien et renvoya Christopher chez lui. Bouillonnant de tout son être. Il finit par aller à la salle de sport de la meute et à taper dans un sac sans s’arrêter. Une louve de la meute vient se coller à lui en lui disant qu’il y avait un autre sport pratique pour se défouler. Il se serait bien laissé tenter pour ne rien cacher … mais l’image de Nathalie s’imposa à lui. Qu’est ce que ça signifier, pour elle, de lui dire qu’elle l’apprécie ? Est-ce que c’était juste la base de tout le monde, une formule de politesse ou bien … elle voulait dire qu’elle le voulait en tant qu’homme ? Il repoussa Kendra.

Etrangement, si c’était la seconde option, Christopher n’avait pas envie de risquer de perdre son affection pour ce que pourrait lui apporter Kendra pour quelques minutes.

Il partit, rentra chez lui, pris une douche froide parce que la colère le tenait toujours en feu et qu’il ne ressentait de toute façon pas la morsure glacé de l’eau. Il prit le temps de regarder le livre qu’il avait ramené. Il soupira. Il détestait lire.

Le lendemain, il sortit sa moto du garage et alla directement devant la librairie de la jeune femme. Si elle voulait à nouveau faire une sortie à deux, il ne dirait pas non … mais en tout cas, elle ne pourrait pas ouvrir sa boutique aujourd’hui. Il lui proposera peut être de l’ouvrir pour elle un autre jour.

Le lendemain matin, ce n'est ni les rayons du soleil, ni mon réveil qui me sors de mon sommeil profond. Pour une fois, je n'ai pas enclenché l'alarme qui me réveille tous les jours, car, maintenant que les évènements vont avancer - pour le meilleur ou pour le pire, je le découvrirais tôt ou tard - j'ai décidé de ne plus ouvrir ma librairie durant les prochains jours.

De toute façon, ma boutique n'était qu'une excuse pour pouvoir être là et espérer rendre service dans la ville, mais les lecteurs assidus se font bien trop rares... Alors ce n'est pas important.

Bref, ce qui me réveille ce matin-là, c'est le bruit d'une moto qui semble s'être garée devant chez moi. Qui ça peut bien être ? Même si je me pose la question, je pense que ça ne peut être que Chris, et je l'espère.

Je ne suis pas d'humeur à devoir encore supporter de jeunes loups en manque. Oui mais pourtant, j'ai l'intention de me jeter droit dans la gueule du loup, c'est le cas de le dire.

Je m'étire sur mon lit, je le quitte à regret et descend pieds nus l'escalier qui mène au rez-de-chaussée. Je suis simplement vêtue d'une longue chemise blanche, avec un autre long t-shirt blanc lui aussi, en dessous, pour cacher la transparence, quand même, il ne faut pas exagérer !

Encore embrumée de sommeil, je tourne la clé dans la serrure et ouvre la porte. Un sourire rassurée - je dois bien l'admettre - apparaît sur mes lèvres quand j'ai la confirmation qu'il s'agit bien là de Chris.

" Tiens, bonjour, monsieur le second de la meute ! "

Je le taquine en n'utilisant pas son prénom volontairement. Mon regard se pose la moto. Je m'approche, j'ai envie de passer ma main dessus, de l'admirer. Je n'y connais pas grand chose en moto, mais quand même, c'est tentant.

" C'est une bien belle moto, que tu as là. Je peux ? "

Sa moto était belle et en très bonne état… s’il ne prenait pas soin de lui, parce qu’il se fichait pas mal de son corps, sa moto, elle, avait tout de la beauté de l’objet que l’on bichonne et pour qui « rien n’est trop beau ». D’ailleurs, c’était une des rares choses qu’il avait ramené de Londres. Changer de meute, il voulait bien.. Changer de meute sans sa moto, ça ne serait tout simplement pas possible.

Il mit la béquille, et s’approcha de la porte quand la jeune femme viens lui ouvrir…. Elle ne pouvait clairement pas apparaître dans la meute avec cet accoutrement, bien que lui au moins pouvait se régaler du spectacle. Elle avait de longues jambes et il trouvait cela délicieusement interdit. Il sourit en gardant son regard focalisé sur une mèche de cheveux qui était indompté encore… mais son regard trouva le reflet d’une vitre pour voir à nouveaux ses jambes.

Elle aurait pu penser à faire autrement non ? Par exemple, mettre un gros pantalon ? Il lui sourit. Essayant, avec succès, de cacher les pensées qui venaient de l’assaillir malgré lui.

- Bonjour, Madame la libraire.

Il finit par remonter son nez vers elle, pour lui spécifier qu’il avait bien compris qu’elle se moquait de lui. Il n’aimait pas être un Monsieur, et il n’aimait encore moins être un monsieur pour elle… surtout qu’elle avait dit bien l’aimer, bien qu’il ne sache toujours pas ce que cela pouvait vouloir dire dans sa bouche.

- Tu peux ? Tu veux la conduire ?

Il observa la jeune femme, si elle voulait se mettre à califourchon dessus, il ne dirait rien … mais il était hors de question qu’elle conduise si elle n’avait pas le minimum de sécurité. Lui même avait un gros pantalon noir, des chaussure, tout aussi noir, et un veste en cuir. Il avait aussi un casque, posait à coté d’un autre retourner sur la selle. Il sourit.

- je t’apprendrais à conduire si tu veux, mais pas habillé ainsi. Si tu as un accident, tes habits seront ton seul rempart contre le frottement, et crois-moi, tu en auras besoin.

C’était peut être stupide à dire … mais les inconscients qui prenaient des motos, ou des mobylettes, en short parce que c’était officiellement accepté, mériterait de finir la tête dans le pot d’échappement de la voiture la plus polluante. Voir si l’absence de cellule grise pouvait faire une quelconque réaction chimique.

- Tu préfères que je t’attends à l’extérieur pour que tu puisses te changer ?

Aussitôt, je secoue les mains devant moi.

" Oulàlà, non, certainement pas ! Je n'y connais rien aux motos, je ne pourrais jamais piloter un engin pareil ! Non non, je me demandais juste si j'avais le droit de poser ma main dessus ou ne serait-ce que de la regarder. Quand j'habitais en ville, si j'avais le malheur de m'intéresser à une moto, je me faisais engueuler, alors... Maintenant, je demande toujours la permission ! "

Soudainement, aux mots de Chris, je rougis. Prenant conscience de la tenue dans laquelle je lui suis apparue.

" Oh euh... Non, tu peux entrer, ça ne me dérange pas, ma chambre est à l'étage, de toute façon... Je... Je vais aller me changer... "

Rouge de honte, de gêne, je fais vite demi-tour pour rentrer dans ma boutique et grimper l'escalier vite-vite. Non mais sérieux, à quoi est-ce que j'ai pensé ??? Je suis maintenant dans ma chambre. Plantée devant mon armoire, j'hésite. Le jeune homme risque de m'attendre longtemps, je ne sais pas quoi mettre.

Je sais que je vais devoir rencontrer la meute aujourd'hui même, c'est pour ça qu'il est venu me chercher, mais toutes les tenues qui s'offrent à mes yeux me paraissent trop... légères pour être portées en compagnie de tant de loups.

Délaissant les tenues jugées inconvenables éparpillées sur mon lit, pour la première fois depuis longtemps, je ressors une tenue très discrète, qui cache les formes, et que j'ai très rarement mise.

Vu que j'aime bien faire ma coquette, cette tenue, d'ordinaire, me semble être une aberration mais pour cette circonstance, elle me semble, au contraire, absolument parfaite ! Je me fais également une tresse, de mes cheveux à nouveau bien brossés.

Je prends ensuite le temps de soigneusement plier et ranger les vêtements sortit puis, une fois prête, je redescends l'escalier pour retrouver Chris en bas.

" Voilà voilà ! Je suis prête ! Désolée d'avoir mis autant de temps ! "

Christopher l’observa. Il se demanda bien quelle ville elle avait habitué pour avoir une pareille réaction de la part des gens… Il ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elle la regarde, ou qu’elle effleure les flans de la bécane. Il n’était pas jaloux, elle pouvait bien s’intéresser plus à sa moto qu’à lui … Il sourit.

- Je t’apprendrais à conduire, si tu le veux. Je t’apprendrais tout ce que tu auras besoin, et ensuite, tu n’auras plus à regarder les motos des autres, tu auras la tienne. Mais tu peux regarder et toucher cette belle bête autant que tu le veux.

Cette phrase sorti de son contexte pourrait donner une tout autre porté à ses paroles. Il sourit en pensant à cela … on ne pouvait pas lui en vouloir de remarquer les sous entendus, alors mème qu’il ne les pensait même pas… surtout avec l’accoutrement de la jeune femme. Il ne lui ferait rien, mais voir une jolie femme était toujours agréable. Il la laissa partir, avant de s’autoriser à faire un petit rire.

Malgré sa force de caractère, et ceux que lui font subir les jeunes dans la vie, elle semblait si adorable quand elle rougissait … Christopher se fit que ça lui donnait envie de la faire rougir et de la voir bégayer encore un peu. Le loup avait après tout un caractère charmeur non ? Oh.. si ce n’était pas le cas, Christopher décida que c’était alors une particularité qu’il possédait.

Le temps qu’il se change, il avait figé dans son esprit la jeune femme courant, dos à lui, en petite culotte … s’il n’était pas qu’un loup a qui on a trop appris, il aurait pris ça pour un signal d’aller la rejoindre et de l’aider à se changer … Mais il préféra se concentrer sur une pile de livre sur une table qu’il mit bien droit les uns sur les autres.

Il sourit en la voyait revenir. Son odeur n’avait pas changé mais son apparence oui, heureusement. Il fit un signe de tête vers la voiture.

- Ne t’en fais pas, on a le temps, puis il fallait prendre le temps, ta tenue juste avant … dirions nous qu’elle aurait empêcher la stabilité de plus d’une personne.

Dont lui… Clairement. Elle avait dit bien l’aimer alors il ne pouvait s’empêcher de faire quelques plans sur la comète. Il sourit. C’était, en effet, bien plus discrète que la chemise utilisé en pyjama

- Tu veux être devant ou derrière ?

Dans tous les cas, son odeur allait le rentre un peu bizarre, et il la sentirait contre lui … donc c’était à sa convenance … Et peut être même pourrait il lui passer le volant ou les pédales selon son choix.

" Oulàlà, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée ! Je ne voudrais pas risquer d'abîmer ta précieuse moto ! Je préfère encore la regarder de loin ! "

En redescendant les escaliers, écoutant sa remarque, j'affiche un sourire moqueur en croisant les bras sur ma poitrine et plongeant mon regard dans le sien.

" Dis donc, Chris. Tu ne ferais un peu trop la fixette sur ma tenue vestimentaire précédente ? Hmm ? Ok, je reconnais que ce n'était pas une bonne idée de venir te voir dans cette tenue, mais reconnais quand même que tu n'étais pas obligé de me reluquer ! Et ne nie pas, je t'ai vu faire ! Et puis franchement, tu crois que j'allais être aussi idiote pour me présenter habillée comme ça face à ta meute ? Si je l'ai fais en ta présence, c'est parce que... j'ai confiance en toi. J'ai eu tord ? "

J'écarquille ensuite les yeux à sa question. Non mais sérieusement, il me voyait vraiment me mettre devant sur sa moto ? Il était fou, ou quoi ???

" Moi ? Monter à l'avant de ta moto ? C'est une blague ? Eh bien elle est pas drôle, car c'est clair que je vais m'asseoir derrière et pas devant ! Je n'ai pas envie qu'on ai un accident par faute ! "

Ensuite, je l'invite à sortir avec moi de la librairie, fermant bien celle-ci à clés au passage et rangeant les clés dans la poche de mon sweat-shirt.

" Bon, alors ? On y va ? "

Au fond, je suis stressée. Très stressée. Mais j'essaye de ne pas le montrer en faisant la jeune femme confiante et pleine d'énergie que j'ai toujours été. Bon, ok, je ne peux empêcher mon inquiétude d'apparaître sur mon visage.

" Et si je ne faisais pas le bon choix... Peut-être que c'est bien trop risqué d'aller directement dans la meute... Je ne devrais peut-être pas... "

Je sais que je vais être avec Chris, mais... Et si la situation dégénérait par ma simple présence ?

" Je sais que j'attire ces loups, et je ne sais pas pourquoi, mais... Même habillée ainsi, qui me dit qu'ils ne vont pas vouloir se jeter sur moi...? Je ne veux pas créer d'ennuis... "

Chris se mit à rire doucement … il ne voyait pas comment elle pourrait abimer sa moto, s’il était là avec elle pour l’empêcher de la détruire justement. Il fit un signe négatif de la tête en souriant.

- Je ferais en sorte que ça n’arrive pas. Ne t’en fais pas.

Il observa la jeune femme, et fit un sourire que l’on pourrait qualifier de carrément charmant, charmeur, et autre chose qui avait un rapport avec tout ça.

- Tu es une belle femme, tu as de belles jambes, ce n’est pas ma faute si je m’attendais pas à te voir si belle ce matin. Donc … sans dire une fixette, je peux dire que je risque d’en rêver. Quand on a une femme aussi belle, devant soi, on n’a pas le choix de regarder.

Dit-il en lui tirant la langue. Il était pourtant tout à fait honnête dans ses paroles, et ça pourrait se sentir autant que s’entendre. Si la jeune femme avait fait cela avec d’autres loups, elle aurait pu avoir des problèmes.

- Si tu veux, je me montre à toi pareillement. Tu n’as pas eu tort, je ne dis pas ça. Je dis juste que tu peux pas m’empêcher de te regarder… tu es sexy. Et je suis ravi que tu me fasse confiance en tout cas.

Il se doutait qu’elle ne viendrait pas comme ça. C’était de l’humour… Mais il n’avait tellement pas l’habitude d’en faire, que même lui ça le surpris. Il regarda la jeune femme, presque outré de sa proposition.

- Ok Ok, derrière.

Dit-il en lui tendant le casque et en se mettant sur sa moto. Il mit son casque aussi. Il pouvait cependant très bien l’entendre … vive l’ouïe des loups. Il enleva son casque et le posa pour revenir à ses cotés. Il remonta le menton de la jeune femme vers lui. Il planta son regard dans le sien.

- Tu as besoin de voir la meute, tu me l’as dit. Et je te le promet, sur mon âme, que je te protègerais, même contre plus fort que moi. Tu attires les loups parce que … ton odeur … ou ta présence … ou ton âme … je ne sais pas exactement quoi chez toi fait qu’on se sent … plus calme. Moins en colère. On a tous envie de t’embrasser, pour que tu nous aimes. Certains sont juste plus … violent que d’autres pour essayer d’avoir ce qu’ils désirent… surtout les jeunes.

Réalisait-il qu’il venait de lui dire avoir envie de l’embrasser ? Pas vraiment. Réaliserait-elle qu’il faisait parti de ce « tous » dont il parlait ? On le sera à la prochaine réponse.

" Du calme sur les flatteries, je suis sûre que tu exagères, en plus. Il doit y avoir des femmes bien plus belles que moi, dans la meute. Et vu comment tu es beau aussi, tu ne vas pas me faire croire que tu n'as personne dans ta vie, hmm ? "

Au fond, Nathalie ne savait pas pourquoi elle parlait de ça, alors qu'elle n'avait pas envie de connaître la réponse à cette question. Elle commençait à éprouver des sentiments pour Chris et... Si elle apprenait qu'en fait, il avait vraiment quelqu'un dans sa vie, ça lui ferait mal.

Peut-être même qu'elle n'hésiterait pas à quitter définitivement la ville, juste pour s'assurer de ne plus avoir à croiser le jeune homme. Et ce serait tant pis pour son père, qu'elle essayait de retrouver.

Bon, d'accord, elle allait sans doute bien trop loin dans ses spéculations, elle devait se calmer. Si il avouait qu'il la trouvait belle et qu'il risquerait de rêver de ce qu'il avait vu avant qu'elle ne se change, c'était probablement qu'il était célibataire. Enfin, elle l'espérait, parce que sinon, ça voudrait dire que c'était un bel enfoiré !

La jeune femme prit le casque entre ses mains et s'apprêtait à l'enfiler, lorsque Chris revint aussitôt vers elle, pour relever son menton. Leur regard se croisèrent. Les joues de Nathalie, prirent une légère couleur rouge, tant au magnifique regard - et visage - qu'elle avait sous les yeux, que par les mots du jeune homme. En sa présence, elle perdait pied totalement et son cœur s'affolait.

" O-Oui, eh bien... Pour pouvoir m'embrasser, il... Il faut mon autorisation...! "

En cet instant, elle ne se dégagea pas de l'emprise de Chris sur sa menton. Avait-elle envie que, là, maintenant, il l'embrasse ? Oh que oui ! Mais elle n'oserait pas simplement lui dire de le faire, aussi, elle resta son regard - un regard qui disait clairement, " embrasse-moi, idiot ! " - plongé dans le sien, le cœur battant et les joues rouges, à s'imaginer leurs lèvres se joindre. Oh oui, c'était sûr que maintenant, elle aussi, elle ferait certains rêves.

Mais, soudainement, des mots incontrôlés lui échappaient.

" ... J'ai envie de t'embrasser... "

Sursautant, son visage devenant aussi rouge qu'une tomate, Nathalie se déroba soudainement de la main qui tenait son menton, et se cacha le visage dans ses mains, profondément embarrassée.

" Mais non, mais non, pourquoi j'ai dis ça ! Quelle idiote ! "

Chris l’avait regardé. Réellement regardé. Comme le ferait un homme pour une femme qui l’intéresse. Il fit un nouveau sourire quand elle lui fit un compliment. Il savait ne pas être moche, mais son compliment toucher surtout son égo. Il se sentait bien heureux d’avoir un compliment de Nathalie, elle qui avait passé son temps à lui dire que les loups n’étaient pas pour elle.

- J’exagère rarement. Je n’ai personne dans ma vie. Et tu es unique. D’autres questions ?

Elle n’avait pas réellement posé les autres questions … mais ça valait le coup d’émettre une petite remarque dessus. Il la sentait mal à l’aise … et il espérait que ce n’était pas à cause de lui mais de ce qu’ils allaient faire. C’était aussi pour ça qu’il avait fait en sorte de croiser son regard. Pour voir à l’intérieur même de ses yeux les émotions qui l’animaient. Il aimait bien la voir rougir. Il la trouvait encore plus mignonne que d’habitude.

- Je peux attendre.

Dit il a demi-mot. Tellement bas qu’il eu l’impression de ne pas l’avoir dit. Il sourit de sa tête de nais qu’il pouvait faire parfois. Il pouvait passer pour un idiot mais il savait ce qu’il disait. Il savait qu’il pourrait attendre. Il s’était prit assez la tête hier sur ce qu’elle lui avait dit pour l’avouer pleinement. Refuser Kendra dans son lit avait été la preuve de plus. Il lâcha son visage, et il avait déjà l’impression que ses doigts avaient froids.

Puis, elle le regarda. Et il eu envie de l’embrasser avec toute la force que pouvait renvoyer un regard pareil. C’était un regard ardent, qui lui fit oublier jusqu’au froid de son âme. Et puis, elle parla. Il eu un temps d’analyse. Il n’avait pas eu le temps de lui répondre à sa demande qu’elle se cacha dans ses mains. Il l’observa et fit un nouveau sourire.

- C’est bien la première fois qu’on me dit ça.

On voulait de lui des choses … Une nuit de passion, oui. Du sexe pendant les périodes de reproductions, oui… Qu’on demande simplement un baiser, de but en blanc, c’était véritablement une première. De plus, Nath ne sentait pas l’excitation et le sexe, aussi savait-il qu’elle parlait de l’acte mignon, et non de ce que ça amène parfois.

- Tu l’as dit parce que tu le pensais, certainement. Moi, ça ne me dérangerait pas que tu m’embrasses. J’aimerais goûter tes lèvres depuis la première fois où je t’ai vu, mais comme tu l’as dit je ne peux rien faire sans une autorisation.

Il prit sa main avec laquelle elle se cachait et lui enleva de son visage. Doucement il toucha sa joue dans un petit poke gentil et lui sourit. Il attendait qu’elle se remette. Elle pouvait l’embrasser, ou pas, mais en tout cas il fallait qu’elle se sente mieux. Ses sentiments donnaient à Chris l’envie d’hurler de frustration, et de la kidnapper pour la protéger même de cela. Mauvaise idée, mais la jeune femme ne semblait pas réalisé l’effet qu’elle avait sur lui. Puis … il aurait préféré qu’elle écoute son envie, qu’elle l’embrasse … Il ne voulait pas lui faire peur avec ses propres envies.

" Tout le monde, est unique. Je n'ai personne non plus dans ma vie, mais ça, tu dois t'en douter. Si j'avais eu quelqu'un dans ma vie, soit il serait venu avec moi, soit on aurait rompu à cause de la distance. "

Nathalie fronça les sourcils. Vraiment ? Genre, personne ne lui avait demandé de l'embrasser ? Non, c'était impossible !

" De te demander de t'embrasser ? Tu veux vraiment me faire croire que personne ne te l'avait demandé ? Ne te moque pas de moi ! Tu ne vas quand même pas me dire que aucune autres femmes n'est tombées amoureuses avant moi ! "

Une hésitation. Précédant une envie. Qu'est-ce qui avait fait que son cœur avait choisi Chris ? Était-ce depuis leur rencontre ? Ou depuis qu'ils avaient partagé ensembles, cette balade en forêt ? Nathalie ne savait pas.

Mais toujours est-il, que quand le jeune homme retira sa main en douceur, de devant son visage, et qu'elle osa le regarder à nouveau, les yeux dans les yeux... Son cœur se mit à battre pour lui, c'était certain.

Il était différent des autres. Il avait avoué être attiré par elle, comme tout les autres, c'est vrai, mais... Comparé à eux, lui n'avait pas cherché à profiter de la situation, à la forcer à quoi que ce soit. Il était patient, et c'était ça, qui la rassurait.

Alors, en se rapprochant de lui tout doucement, sa main restant dans la sienne... Elle le regarda un dernier instant. Puis, se hissant légèrement sur la pointe des pieds - il était un peu plus grand qu'elle -, fermant les yeux, ses lèvres vinrent se poser sur les siennes, avec douceur.

Elle avait eu envie d'essayer, elle aussi, de sentir les lèvres de Chris contre les siennes. Répondre avec des mots, en cet instant, aurait été inutile. Parfois, les gestes répondaient mieux. Pendant cet instant, leurs corps étaient presque collés l'un à l'autre et sa main n'avait toujours pas quitté la sienne.