Bip bip bip...

C'est la sonnerie de mon réveil, affichant six heures du matin, qui me sors des bras de Morphée. J'ouvre lentement les yeux pour ne pas être éblouie par le soleil matinal et lève la main pour éteindre l'alarme incessante de mon réveil.

Je repousse ensuite ma couverture pour descendre de mon lit et prendre le temps de remettre soigneusement les draps en place, en secouant mon oreiller au passage. Je m'étire pour chasser le reste du sommeil de mon corps puis je me rend dans ma salle de bain.

Mon chez moi, c'est juste un logement de quelques mètres carrés, avec une pièce centrale accueillant ma chambre et ma salle à manger ainsi qu'une autre pièce destinée aux sanitaires. Le mobilier est simple, comme pour tout logement modeste et je n'ai qu'un lit tout juste suffisamment grand pour deux.

Ce n'est pas comme si ce détail me posait problème, mon cœur est libre. Et je ne cherche pas spécialement à le rendre prit, vu qu'il me semble avoir déjà fait le tour de cette petite ville pittoresque.

Bref donc, dans ma salle de bain, je retire mes vêtements de nuit pour enfiler ceux prévus par ma séance sportive et matinale habituelle. J'attache mes cheveux en arrière à l'aide d'un élastique puis je me dirige vers l'escalier menant de mon logement à ma librairie située juste en-dessous, pour mettre mes chaussures de sport.

Je descends ensuite l'escalier pour me diriger vers la porte de ma librairie. Je la déverrouille puis je sors enfin à l'air libre en refermant bien soigneusement la porté à clés derrière moi.

La clé rangée dans la poche de mon pantalon, un petit étirement par-ci, un petit étirement par-là et c'est parti pour mon jogging matinal ! En gardant mon rythme soutenu, je suis un parcours que j'ai soigneusement choisi. Effectivement, je fais en sorte de choisir en fonction du peu de risque de rencontrer un loup dans les parages.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu besoin d'une activité sportive pour canaliser mon énergie et depuis que je suis parfaitement autonome, je m'octroie une heure complète de dépense pour calmer cette hyperactivité que j'ai depuis l'enfance.

Dès que mon parcours me reconduit à ma librairie, je retourne à l'intérieur en déverrouillant la porte à nouveau, mais cette fois, en la refermant, inutile de réutiliser la clé. Je remonte directement à l'étage, retire mes chaussures puis reprends le chemin de la salle de bain.

Là, je retire mes vêtements de sport, me détache les cheveux et entre dans la douche pour faire disparaître toute trace d'activité sportive de sur ma peau. Je prends le temps de bien me savonner et le corps et les cheveux avec respectivement mon savon et mon shampooing, tout deux au parfum fruité et agréable. Après m'être soigneusement rincée et essuyée, j'enfile des vêtements propres pour ma tenue de tous les jours.

Elle est composée, cette fois, d'un short en jean, d'une chemise rose pâle et légère adaptée au printemps et d'une paire de basket multicolore style aquarelle, avec des touches de bleu, jaune et rose. Oui, j'adore la couleur et le fait de sortir du lot !

Pour finir, je décide de laisser mes cheveux détachés après leur avoir donné un bon coup de brosse. Et je me rajoute une légère touche de maquillage plutôt discrète, juste histoire d'égayer un peu mon visage. Et voilà, je suis prête !

Maintenant, un bon petit déjeuner ! Je fais en sorte de le rendre bien équilibré, avec un bol de chocolat chaud, deux tartines parfaitement grillées recouvertes de beurre, un verre de jus d'orange sans pulpes - j'ai horreur de la pulpe ! - et une pomme bien juteuse !

Une fois que j'ai bien mangé, je fais ma vaisselle puis retourne en bas. Il est maintenant temps d'ouvrir ma librairie ! Je me fraye un chemin à travers les étagères pleines à craquer de livres que j'essaye de renouveler régulièrement, pour aller tourner le panneau de la porte du côté " Ouvert ".

Une fois que c'est fait, je vais vérifier que tous les livres sont bien en place, profitant de de donner un petit coup de dépoussiérage si nécessaire. Alors que la matinée avance tranquillement, j'ai quelques sons de clochette qui annoncent l'entrée de clients, mais comme habituellement, il n'y a pas beaucoup de gens qui se bousculent pour entrer, mes journées sont toujours plutôt calmes.

C'est pour cette raison que je suis maintenant assise à ma petite table d'accueil, sur laquelle se trouve aussi la caisse de ma modeste boutique, avec un livre entre les mains.
Ma tête posée sur une main, je me plonge dans l'univers fait de lettres qui se déroule à perte de vue devant mes yeux tel un patchwork brodé à l'infini.

J'aime beaucoup lire, c'est normal pour une libraire, me direz-vous, mais les livres me permettent de m'évader, de m'imaginer vivre des aventures, loin, bien loin de cette petite ville pittoresque où j'ai grandi. La vie ici est si ennuyeuse...

Christopher se réveilla en écrasant son poing contre son réveil … comme tous les jours, le petit objet métallique se ratatina et ne devient qu’une crêpe… Dans un dessin anime en tout cas, le réveil aurait était plat… Il n’utilisait jamais son téléphone pour mettre le réveil, sachant par avance que, s’il avait passé une mauvaise nuit, le réveil finirait en bouilli. Il regarda l’objet et soupira alors qu’il releva sa main de la preuve de son manque de contrôle.

Il était arrivé ici il y a un peu plus d’un an… un an où il avait eu le déplaisir de rencontrer la meute, de devoir en faire parti, de se battre contre un peu trop de membre à son goût et d’avoir finit second lieutenant … Grâce à la miséricorde, ni son alpha, ni le premier lieutenant ne semblait lui en vouloir, ou vouloir le défier … il ne le voulait pas plus. Tout comme il n’avait jamais voulu être ici.

Son alpha avait laissé un message sur son répondeur… Son téléphone était toujours en silencieux la nuit, pour la même raison qu’il ne l’utilisait pas comme réveil … ça évitait les accidents malheureux. Le message faisait état d’une nouvelle victime au sud de la ville…  La meute de la région, bien qu’étant assez éparpillé pour être rarement vue comme une meute, avait en ce moment un problème de taille … Quelqu’un, ou quelque chose, tuer des personnes… et bien sur c’était la meute qui devait enquêter et régler le problème … et bien sur le plus indiquer était … lui… pour enquêter. Il n’en avait aucune envie mais il n’avait pas vraiment le choix.

Il se leva de son lit, le laissa avec le drap à moitié sur le sol. Il trouva un t-shirt noir qui était propre sur un coin de la chambre et le passa… la même chose fut faite pour son jean. Il arriva dans la cuisine pour y trouver le café de la veille qui avait refroidit. Il s’en prit une tasse qu’il bu ainsi, froide, horrible, mais de quoi donner le coup de fouet voulu… après tout, il n’avait pas assez dormi, avec sa nuit emplit de cauchemar, pour se permettre un réveil en douceur. Il laissa le temps passé alors qu’il avait toujours sa tête dans sa tasse.

Pour Christopher, que tout le monde appelait Chris avant dans son autre vie, la vie était bien trop compliqué … toujours à vouloir qu’il fasse quelque chose …. Entre ses démons qui le tenaient éveiller, son alpha qui voulait l’occuper, et le monde qui ne s’arrêtait jamais, il voudrait bien tout mettre sur pause pour ne juste rien faire du tout. Se préparant, il sortit dans sa nouvelle ville.

S’il n’était là que depuis un an et plus, il s’était fait discret pour ceux qui n’étaient pas proches de l’alpha… il était le nouveau venu qui grimpait trop vite les échelons, et il n’avait pas envie d’un coup dans le dos pour le « mettre à sa place ». Alors qu’il était en train d’intérroger quelqu’un, il sentit au loin une odeur qu’il n’avait jamais senti avant. Quelque chose de fruité, étrange. Rien que l’odeur lui fait se calmer et réussir à parler, sans cogner à mort, la personne en face de lui qui racontait que des mensonges.

Un loup pouvait entendre, sentir, voir bien plus de choses qu’un être humain normal … et si un mentaliste existaient en humain, un loup qui sait observer pouvait être encore plus dangereux. Alors que l’homme parla d’une histoire de « fantôme », Chris fronça les sourcils. L’homme qu’il interrogeait appelé le tueur « Wendigo »… C’était quoi ça ? Il savait que l’on pouvait confondre les loups, à une époque loiiiiintain, par ce terme, mais il n’avait jamais eu envie de faire des recherches dessus. Il soupira en laissant l’homme partir sur ses occupations. Il prit son téléphone et chercha une librairie pour se renseigner.

Internet, c’était bien, mais beaucoup de personne y mettait un peu n’importe quoi … ainsi si tout le monde avait vu un film juste avant, un monstre pouvait en devenir un autre et tout le monde serait d’accord. Les livres étaient, le plus souvent, une source d’information stable. Il trouva la librairie et s’y rendit.

Il rentra d’ailleurs dans la librairie sans attendre une fois qu’il l’avait vu. Il n’attendait pas de toquer, après tout, c’était écrit « ouvert ». Sauf qu’à peine avait il mit un pied dans la librairie que l’odeur fruité lui prit le nez … et surtout derrière l’odeur de fruit se trouvait celle, bien plus significative, d’un loup… ; ou d’une louve ? Ou d’une sorte de louve ?

Il posa les yeux sur la jeune femme alors qu’il fronça un instant les sourcils pour essayer de remettre son visage dans la meute, ou dans les amis de la meute. Il finit par faire un sourire, avec aucune envie de paraître menaçant…

- Bonjour, je chercherais un livre, pourrais tu me renseigner ? Tu fais pas parti de la meute n’est ce pas ?

Oui, il lui demandait de l’aide (donc un cadre professionnel) pour ensuite lui demander quelque chose de personnelle… mais il fallait bien qu’il le sache pour pouvoir le dire ensuite à son alpha non ? Bien qu’il ne sache pas comment son alpha pourrait ignorer une femme avec une aussi forte odeur dans les environs, mais c’était une autre histoire.

L'avantage a être à moitié canidé, c'est que l'on peut se fier à notre odorat sans problème. Par conséquent, je n'ai jamais mis de clochette à la porte de ma librairie, la seule odeur des clients qui y entrent suffit à me tenir au courant de quand on entre et de qui entre.

Ainsi, plongé dans mon livre, m'imaginant voguant sur des vagues tantôt déchaînées tantôt calmes comme l'héroïne embarquée sur un bateau de pirates, c'est une odeur plutôt marquée qui m'annonce l'identité partielle de celui qui est entré. Un loup.

Evidemment, je suis aussitôt sur le qui-vive quand je lève les yeux de cet océan de lettres qui berce mon quotidien pour enfin l'apercevoir. J'ai déjà mentionné que je ne supportais pas les loups, non ? Bien sûr, j'ai moi aussi, en partie, du sang de loup dans les veines, mais j'ai été exclusivement élevée par ma mère.

Je n'ai jamais connu mon père, je ne sais pas qui il était ni comment il était. Et c'est pour cette raison que, tel que je vois les loups aujourd'hui, j'ai du mal à croire que ma mère a pu être séduite par l'un d'eux. Moi, en tout cas, je n'ai pas envie de me laisser berner !

J'ai peut-être déjà croisé celui-là, je ne sais plus trop. J'écoute ce qu'il a dire. La première partie de sa phrase me confirme qu'il est bien venu en tant que client et non pas pour me venir m'embêter. Enfin, j'espère. Je n'ai pas que ça à faire de mes journées que de devoir tenir tout ces loups à distance !

S'il n'avait pas été un client, j'aurais probablement répondu, à sa question personnelle, en disant quelque chose du genre " Oh non, je n'en fais pas partie, dieu merci ! " Mais c'est un client, et la politesse d'une vendeuse me dit que je ne dois pas répondre ça. Tout comme d'y répondre. Qui plus est, il vient me sortir de cette matinée beaucoup trop calme, alors c'est bien, déjà !

Je referme mon livre en prenant bien soin d'y placer un marque-page pour ne pas en perdre ma progression puis je me lève de ma chaise. Je passe une main dans mes cheveux pour les repousser un peu en arrière, de nombreuses mèches étant tombées devant mes yeux pendant que je me levais.

" Bonjour, monsieur. Effectivement, je ne fais pas partie de la meute. Cela pose-t-il problème ? "

D'accord, je l'admets, je n'ai pas tout à faire gardé mon sang froid en répondant sur la défensive. C'est plus fort que moi, un loup est un loup, même si celui-ci ne semble pas menaçant. Et qu'il n'a encore rien tenté.

Combien de fois de jeunes loups sont entrés ici pour ensuite me porter préjudice en posant leurs sales pattes sur moi ? Beaucoup de fois ! Beaucoup trop ! Tellement que j'ai arrêté de compter au bout d'un moment. Oh, bien sûr, je leur ai appris les bonnes manières, je n'allais pas me laisser faire sans broncher ! Mais même en y repensant aujourd'hui, ça me répugne !

Certains n'abandonnent pas et reviennent régulièrement me voir. Certes, ça apporte un peu de piquant dans ma vie ennuyeuse, mais c'est le genre de piquant dont je préférerais pouvoir me passer. Et pourquoi ? Parce que je suis la seule à leur résister ? Alors ça les attire vers moi comme des aimants ? Quelle plaie... Bref, je me force à reprendre ma place de vendeuse.

" Bien sûr, si je peux vous renseigner, ce sera avec plaisir ! Qu'est-ce qu'il vous fallait ? "

Je suis loin de me douter qu'il vient pour une affaire de meurtres dans la ville. Une ville si pittoresque et ennuyeuse, qui l'aurait cru, hein ?

Christopher posa les yeux sur la … louve ? Il n’arrivait toujours pas à dire ce qui le dérangeait dans son odeur … bien que cela ne le dérangeait pas en tant que tel… c’était plus qu’il n’en avait pas l’habitude… Quand quelque chose sortait de l’ordinaire, il avait prit le pli d’y faire attention… Ce qui était inconnu pouvait être dangereux, comme non … mais pour le savoir, il fallait que cette inconnue devienne un peu plus « connue ».

Oui, il pensait à tout cela alors qu’il humait l’air avec un sourcil fronçait. Il n’aimait pas ne pas connaître … L’inconnue pourrait très bien être une ennemie. Il posa réellement le regard sur elle et changea d’avis… elle n’était pas une ennemie.

- Monsieur c’est mon père. Je suis Christopher. Ou si c’est trop familier « hé toi » est mieux.

Monsieur était son père. Son père était de Londres, et il avait dû le supporter tellement longtemps que cela en devenait indécent. Il aurait dû partir de chez lui avant ses quinze ans. Il reprit le fil de la discussion en haussant les épaules.

- Non. Je m’en fiche. Je ne devrais pas, mais je suis presque sur que l’alpha connait déjà votre existence, et votre odeur…

Malgré lui, il huma encore l’air. Quelque chose dans l’air le calmer … il se sentait plus posé, plus … calme … oui il se répétait un peu. Il était sûr, et certains, que s’il avait été jeune loup avec une odeur pareille, il serait venu tous les jours pour essayer de la courtiser… Peut être était ce cette pensée qui le fit faire un pas en arrière ? Certainement.

- Wendigo. Un homme est sûr que ce sont eux les meurtriers… et il ne semblait pas mentir… donc je voudrais voir ce que les livres disent dessus. De préférence, un livre qui vienne de l’époque d’avant la télévision pour que cela ne soit pas totalement n’importe quoi, si vous avez.

Oui, il préférait une époque lointain ou la radio était déjà un must plus ultra, et que ça suffisait à tout le monde … maintenant, trop de distraction était sur le marché et ça l’énerver.

- Et n'hésitez pas pour le prix, c'est la meute qui paiera.

Je fronce les sourcils et croise les bras sur ma poitrine. L'appeler par son prénom ? Certainement pas ! Déjà parce que je suis la vendeuse et lui le client. Et ensuite, parce qu'on ne se connaît pas ! Sérieux, ne me dites pas que c'est une tentative minable de drague, comme j'en ai déjà eu !

" Eh bien pour moi, c'est ainsi que j'appelle tous mes clients masculins, alors vous devrez vous y faire. "

Sur un ton sans appel, je lui fais comprendre de ne pas insister. Je ne suis pas du genre à me lier à quelqu'un si facilement, et encore moins face à un loup. Voilà qu'il remet l'alpha de la meute dans la conversation. Mais qu'est-ce qu'il a, à insister à son propos !? Il veut que je m'énerve, c'est ça !?

" Je m'en fiche pas mal, de votre alpha ! Si vous êtes venus que pour parler de lui, alors je vous prierais de sortir de ma librairie ! "

Je suis généralement polie avec mes possibles clients mais il y a tout de même des limites ! Finalement, ma colère est contenue quand il passe enfin commande de ce qu'il veut. Attendez, j'ai bien entendu !? Des meurtriers ? Le Wendigo ? C'est quoi, cette histoire, un début de roman fantastique, ou quoi !?

" Des meurtriers ? Quoi, ici ? Alors là, je n'y croirais que si je le vois de mes propres yeux ! Il ne se passe jamais rien dans cette ville si ridicule, c'est à mourir d'ennui ! "

Bien évidemment, comme je suis friande de tout ce qui touche à la mythologie, aux légendes et aux folklores, je sais déjà que j'ai bien un livre sur le Wendigo. Mais c'est justement une créature surnaturelle qui n'existe que dans les histoires, comment il pourrait être la cause des supposés meurtres ?

Je hausse les épaules, après tout, ce ne sont pas mes affaires, et me dirige vers l'étagère des livres de légende pour récupérer celui que je cherche. Il est usé par le temps, ses pages légèrement jaunies, preuve qu'il n'a pas beaucoup servi. Les gens d'ici sont très souvent superstitieux, alors lire des livres semblables, ils n'oseraient jamais. Je reviens vers lui avec l'ouvrage dans les mains et le lui tend.

" Tenez, c'est le seul que j'ai à propos du Wendigo, mais c'est un ouvrage plutôt complet. Par contre, sachez qu'il s'agit d'une créature tout droit sortie de l'imaginaire, je doute qu'elle soit la réponse à vos problèmes. "

J'ai l'esprit ouvert, mais une créature semblable, cela me semble malgré tout difficile à accepter. A peine lui ai-je remis le livre que je sens que les ennuis approchent, au moment même où la clochette de ma boutique retentie et qu'un groupe de trois jeunes loups, un peu plus jeunes que Christopher, s'approchent. Oh non, pas encore eux ! Ils n'ont pas compris la leçon, la dernière fois, c'est ça !? Mon regard brun s'assombrit aussitôt.

" Hello, ma belle louve ! ~ Es-tu de meilleure humeur, aujourd'hui ? La dernière fois, tu n'as pas été très coopérative avec ton futur mâle ! ~ "

Il ne perd pas un instant et se rapproche de moi aussitôt, ignorant royalement la présence de Christopher dans la pièce et aussitôt, ses mains attrapent mes hanches pour me serrer contre lui. Ma réaction est immédiate, ma colère envahit chacune des parties de mon corps et je le repousse avec violence.

Sa propre réaction furieuse le fait se transformer en loup. S'il ne peut pas m'avoir avec la douceur - même si je n'appelle pas ça de la douceur, bien au contraire ! - alors il m'aura par la force ! Sauf que je l'ai devancé et me voici moi aussi sous ma forme canine. Mi-husky mi-louve, j'apparais plutôt comme étant exclusivement chien, avec ma fourrure majoritaire brun/roux avec du blanc sur la face et se prolongeant sur le torse, le ventre, le creux des pattes et sous la queue. Seul mon caractère témoigne de mon lignage de loup.

" Grrrr ! "

Je les repousse aussitôt en dehors de ma librairie en un combat direct au corps à corps. Un entremêlement de fourrure, de pattes et de crocs, auxquels les comparses de l'abruti finissent par se joindre. Même si je suis téméraire et plutôt forte, avec quelques carrures en moins par rapport à eux, à trois loups contre une mi-louve, le combat est très inégal et je me retrouve rapidement maîtrisée par les deux autres qui me maintienne au sol sans ménagement. Le " chef " de la petite troupe se rapproche, le torse bombé avec fierté, les oreilles et la queue bien dressées, de la même façon qu'agirait un alpha pour prouver sa supériorité.

" Dire que tu aurais tout simplement pu te laisser faire bien gentiment. Que tu le veuilles ou non, tu seras ma louve ! "

Je ricane aussitôt, même en position écrasée. On apprend bien vite de moi que je ne garde jamais ma langue dans ma poche.

" Je ne suis pas une louve, crétin ! Et tu appelles ça un combat loyal, toi !? Ce sont tes acolytes qui ont fait tout le boulot ! Espèce de lâche ! "

Je connais la bonne façon de provoquer un loup sans cervelle et cette méthode-ci fonctionne plutôt bien sur lui. Furieux de se faire traiter de lâche, il ordonne aux deux autres de me lâcher. Je me relève et me secoue pour chasser de ma fourrure la poussière qui a pu s'y attacher dans la mêlée. Maintenant l'un en face de l'autre, les membres tendus, nous sommes prêts à se jeter l'un sur l'autre. Me laisser faire ? Me soumettre ? Jamais !

Christopher n’aimait clairement pas qu’on l’appelle Monsieur… et le fait que la jeune femme ne voulait pas lui rendre ce service l’agacer … Personne n’osait lui dire non ailleurs … et il ne donnait pas vraiment le choix. Pour dire la vérité, il préfère qu’on l’appelle « le connard » que « Monsieur »… comment lui faire comprendre sans qu’elle pose de questions ?

- Faudrait que je change de sexe…

Fut sa réponse murmurait alors qu’il regardait le dos des livres. Il n’en connaissait aucun. C’était simple. Aucuns des titres ne lui disaient quelque chose … son père, toujours lui, lui avait pourtant appris à lire sur des ouvrages de références … peut être que les références n’étaient pas les mêmes pour tout le monde. Il ne répondit que d’un haussement d’épaule quand elle prit la mouche à l’évocation de l’alpha.

- Malheureusement, je n’ai pas le loisir de m’en « fiche ».

S’il le pouvait, il serait un solitaire depuis très longtemps … cependant son manque de contrôle sur sa colère ne le permettait pas… il devait être entouré, encadré, mis en laisse… Il était devenu le second lieutenant pendant des combats qu’il n’avait pas voulu … il aurait préféré se laisser faire, les laisser gagner … mais voilà quand il commençait à s’énerver, il ne se contrôlait plus vraiment … et ça donnait … ce que ça donnait …

- J’ai des photos si vous ne me croyez pas. Même si je n’ai pas le droit de les montrer. Mon alpha que vous semblez adoré étouffe l’affaire pour ne pas créer de panique. Il se passe toujours plus de choses que ce que j’aimerais.

Ce qui était mieux pour tout le monde. Christopher ne sait pas comment il réagirait à un mouvement de haine, de peur et de panique, avec lui à proximité … il finirait certainement par tuer quelqu’un sans le vouloir. Mauvaise idée. Elle parlait de mourir d’ennuie ? Elle était donc autant mis à l’écart du monde des loups ? Christopher, lui, avait l’impression qu’il y avait toujours quelque chose d’autres, de plus, de plus grand, et ça le gonflait. Christopher attendit le livre, il lui prit avant de lui hausser les sourcils.

- Si on demande, avant, les loups-garous étaient aussi une créature tout droit sortie de l’imaginaire. Les vampires aussi. Qui peut savoir la part de vérité dans chaque histoire tant qu’on ne l’a pas découvert ?

Il ne savait pas si c’était la bonne piste… mais il n’en avait pas d’autres pour le moment, alors il prenait ce qu’il venait. Cependant, il n’aimait pas mettre une possibilité de côté … il était clairement le genre à vérifier toutes les possibilités avant de dire « je ne sais pas » … C’était peut être aussi pour ça qu’il n’arrivait pas à se poser… S’il apprenait à lâcher prise, peut être pourrait il dormir une nuit complète ? Il se recula dans la librairie pour trouver un trou de lumière. Il ouvrit le livre. Il avait senti les loups et la tension de la jeune femme … mais il avait assez compris que ce n’était pas ses affaires.

Après tout, elle veut l’appeler comme son père… Christopher savait qu’elle le prendrait mal s’il venait à se mêler, alors il se mêla pas et laissa la scène se faire. Il lisait en restant attentive à chaque bruit… de plus sa position le mettait dans l’ombre des nouveaux venus. Il sourit et haussa un sourcil entendant le jeune loup parler de « futur mâle »… Christopher savait qu’à sa voix si on appuyait sur le nez, du lait en sortirait.

Il les laissa se transformer. Il les laissa se battre. C’était assez incroyable mais on avait oublié sa présence. Il se déplaça pour voir comment ça allait finir. Elle pourrait lui demander de l’aide, elle savait qu’il était là, mais elle ne le faisait pas… C’était intéressant. Il sourit. Il avait toujours le livre dans les mains et se mit contre l’embrasure de la porte.

- Ouais. Wendigo c’était peut être pas le terme qu’il voulait me dire, vous n’auriez pas un autre livre ?

Il jeta un qu’un regard pour la louve qui n’en était pas une. Il la trouvait jolie. Elle avait une jolie couleur … étrangement, il ne faisait pas part de son opinion … elle semblait s’en ficher comme d’une guigne. Il fit semblant de voir les trois loups par la suite. C’était des jeunes loups, en effet… des loups qu’on ne mettait pas en contact avec Christopher … Ils pourraient l’énerver un peu trop rapidement.

Il ne savait pas ce qui le poussait à être calme… C’était bien la première fois qu’il n’était pas en train de vouloir se jeter dans la mêlée… il devrait avoir envie de tuer, d’arracher des visages … mais non. Il était tout simplement contre la porte et il regardait. Cela pourrait même choquer l’alpha, il n’en doutait pas.

- Faudrait que je vérifie mais je suis presque sûr que l’alpha n’autorise pas les mariages forcés. Selon les règles de la meute, si un loup vient à faire quelque chose qui risque de mettre la meute en danger, j’ai toute autorité à lui rompre le cou.

Oui…il venait de rajouter qu’il pourrait très bien les tuer dans la seconde s’il en prenait l’envie. La réputation d’une meute, établie dans une zone, se devait d’être irréprochable pour les autres espèces … Si un loup était accusé de viol, comme lui l’avait été, alors la réputation serait mis à mal. Normalement, cela signifie des soucis administratifs pour la meute, et surtout la mort, ou l’exil dans le cadre de fausses accusations, pour le loup.

Il reposa ses yeux devenu marron pour montrer la puissance de son loup vers les jeunes. Il ne rigolait pas. Et il avait besoin de livre, pas de se retrouver au milieu d’un combat.

- Dégagez d’ici, et ne revenez qu’avec des excuses pour la dame.

HRP – Je te laisse dire s’il parte, ou juste deux sur trois, et si tu veux faire un combat avec … ou si tu veux que Christopher s’en mêle n’hésite pas à le dire.

" Ok ok, ça va, on s'en va ! Pas la peine de s'énerver, Christopher ! "

Pff, voilà que les trois enquiquineurs s'en vont la queue entre les pattes ! Ils ne font plus les fanfarons, maintenant ! Mine de rien, je repère leurs regards haineux lancés au second de la meute. Ils n'ont clairement pas appréciés son intervention. Moi non plus, à bien y penser, mais pas pour les même raisons.

Avec un soupir, je tourne les talons en reprenant forme humaine au passage pour me rapprocher de la porte de ma librairie. Je m'arrête un moment sur le seuil, juste à côté du dénommé Christopher et lui lance un regard du coin de l'œil. Je commençais enfin à m'amuser, pourquoi a-t-il fallu qu'il intervienne !? Enfin, si ma mère était là, je me ferais réprimander si je ne le remerciais pas.

" Merci de m'avoir aider... Mais quand même, je maîtrisais la situation ! Encore un peu, et c'est moi qui l'aurait renvoyé chez lui la queue entre les pattes ! Je sais me défendre ! "

Je retourne ensuite à l'intérieur, me souvenant de sa remarque précédente à propos du Wendigo. En quelques minutes, je redeviens la libraire attentionnée, comme si rien ne s'était passé.

" Dans ce cas... Peut-être que cet homme parlait des loups-garous. Il y a longtemps, il me semble qu'on les appelaient effectivement les Wendigo. Mais avec l'évolution de notre monde, cette appellation a été oubliée et remplacée par les loups-garous. Attendez, je dois avoir plusieurs volumes à leur sujet ! "

Je récupère le premier livre puis retourne auprès de l'étagère des folklores en tout genre. Je remet à sa place celui que je tiens dans les mains puis je parcours les livres du doigt pour trouver les bons. Au total, ce ne sont pas un, pas deux, mais trois livres qui se retrouvent empilés dans mes bras. Je retourne vers mon client et pose les trois volumes sur la table.

" Vous allez avoir de quoi lire, c'est sûr ! Il paraît que c'est un ancien chasseur de loups-garous qui a écrit ces volumes. C'est vrai qu'ils ont l'air anciens, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Si on admet que les loups-garous peuvent réapparaître, je ne pense pas qu'ils seraient différents de ceux qui existaient il y a bien longtemps. "

Pendant qu'il porte son intérêt sur les livres que je lui ai amené, je tente de participer à son enquête. Je ne sais pas si je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais c'est un défaut d'une vendeuse, de vouloir aider ses clients du mieux possible. Et puis, je dois avouer que cette série de meurtres m'intriguent. Si ils ressemblaient à des attaques d'animaux, ma théorie suivante pourrait se retrouver avérée, non ?

" J'ai toujours pensé que les loups-garous pouvaient être nos ancêtres. Aujourd'hui, nous avons évolué - enfin, certains plus que d'autres quand on voit les trois idiots de tout à l'heure - mais et si nous pouvions retourner à notre état primaire ? Nous n'en savons rien, nous n'en avons aucune preuve. Mais, et si c'était le cas pour votre enquête ? "

Dans ma soif de curiosité, je n'ai pas remarqué avoir dis " nos ancêtres ", alors que j'ai clairement mentionné tout à l'heure que je n'étais pas une louve. Moi, je sais que c'est un demi-mensonge. Quoiqu'il en soit, pourquoi ce jeune homme se retrouve affublé de cette enquête ? Il ne m'a pas l'air d'être un policier, ce n'est pas son travail, si ?

" Excusez-moi, je vais sans doute être indiscrète, mais... Pourquoi est-ce que c'est vous qui vous chargez de ça ? Ce n'est pas à la police de s'occuper de cette histoire de meurtres ? "

Il releva les sourcils vers le jeune… pour être plus proche de la vérité … il en releva un seul alors qu’il partir en courant… Pas la peine de s’énerver ? Mais il avait été très calme …. Même plus que ce que la situation aurait dû le laisser … D’ordinaire, il aurait trouvé un moyen de détruire les jeunes, de les mordre, et le sang aurait été répandu sur le sol … Pas parce qu’il le voulait bien sûr, mais bien parce qu’il ne pouvait pas se contrôler. Quand la louve, pas si louve, reviens sur le pas de la porte, il lui sourit. Il baissa la tête pour répondre à son merci … et un franc sourire apparu pour la suite.

- Malheureusement en tant que second, si je laisse ce genre de chose se faire devant moi, sans rien faire, je ne mériterais pas le poste.

Il ne méritait pas le poste… C’était en tout cas ce qu’il pensait … il ne pensait pas qu’un défi, et un meurtre, devait décider de la place d’un loup dans une meute … on ne devenait pas un second en tuant un autre second … il fallait devenir un second en le méritant, en ayant des qualités, morales, éthiques et tout le reste … Il se pensait démunie de tout cela … alors il essayait de faire le minime pour le mériter … même de manière survolait … comme en empêchant des loups d’embêter une femme… Qu’elle sache se défendre ou non.

- Mais je ne doute pas un instant que tu aurais su te défendre.

Oui, naturellement il passait au tutoiement … ce n’était pas que parce qu’il avait l’habitude mais que la jeune femme le mettait en confiance … si elle voulait continuer à dire vous et à l’appeler Monsieur, qu’elle le fasse… il n’a jamais signé pour faire pareil.

- J’espère que vous avez tort … du plus profond du cœur. Si vous avez raison, et que l’homme pense que les loups on un rapport, alors on risque d’avoir de gros souci …. Et j’en ai aucune envie ! Pourquoi faut il qu’il est toujours quelque chose …

Il soupira … il voulait s’ennuyer … entre les guerres de dominances, les guerres entre clan, les guerres entre autres espèces, les guerres juridiques, les guerres de tout … il n’en pouvait plus …. Il observait la jeune femme et la suivit du regard. Il faisait une petite prière à un Dieu, en qui il ne croit pas, pour que la solution ne soit pas celle-ci … pitié … non. Quand il la revit avec ses trois gros ouvrages, il eu un peu mal à la tête … Rien que le fait de devoir lire tout ça lui donnait la migraine …

- J’imagine qu’il n’existe pas un condensé avec tout dedans ? Merci pour ton aide…

Elle tenait dans ses bras son pire cauchemar … des recherches … des recherches longues avec de longs nuits à lire … il allait s’endormir, c’était sur … Il allait avoir besoin de café … de beaucoup de café. Christopher l’écoutait attentivement même s’il feuilletait les livres.

- J’ai déjà pensé à cette possibilité … mais cela signifie qu’il doit y avoir un facteur qui fait rétrograder l’évolution d’un cran en arrière. Il n’y a eu aucun changement depuis des années, sauf peut être le réchauffement climatique … Qu’est ce qui ferait que les loups reviennent à leur instinct plus primaire ?

Sauf le manque de contrôle peut être ? La folie ? Était-il possible que les attaques soient réellement des loups qui ont décidés de faire des meurtres ? Il n’imaginait aucun loup de la meute … mais si cela n’était pas fait conscience ment ? Il se souvenait d’un jour où, sous forme de loup, il avait oublié une partie de sa promenade dans une forêt … il ne savait pas ce qu’il avait fait, son odorat lui avait dit qu’il avait chassé deux ou trois lapins … mais est ce que cela pouvait se faire à grande échelle ? Faire perdre la partie humaine d’un loup ?

Pour la réponse suivante, il releva les yeux vers elle. Il l’observait un instant avant de réfléchir à comment répondre. Puis, il eu une idée.

- Je vais répondre, mais il n’y aura plus de Monsieur alors, juste Christopher, marché conclus ?

Parce que la curiosité était un vilain défaut, il proposa sa main pour faire le deal. Il y avait bien plus d’une histoire de meute derrière chaque grand homme du monde … la police ne pouvait pas faire ce que lui pouvait faire … et puis … il était le second lieutenant non ?

Ah ça, c'est la meilleure ! Il n'aime pas lire ? Alors pourquoi est-il venu dans ma librairie pour chercher des informations sur ces meurtres ? On a beau être dans un village isolé, nous possédons malgré tout ce super outil qui s'appelle Internet. Même si, selon moi, ce serait plus long encore de passer par ce biais que par un bon bouquin ! Là au moins, tout est dedans. Enfin, normalement.

" Vous savez... Si vous voulez, je pourrais en lire une partie. Pour vous aider. Si on se partage le travail, ce sera sans doute moins long. De toute façon, je n'ai jamais beaucoup de clients, alors je peux bien vous consacrer du temps pour votre enquête. "

Ma bonté finira un jour par me perdre. Mais après tout, il m'a aidé contre les trois idiots, même si je ne lui ai pas demandé son aide, alors c'est la moindre des choses que je puisse faire pour le remercier, non ?

" Je dirais... La colère ? Nous en avons tous en nous, c'est génétique. Même moi qui suis seulement à moitié louve, j'en ressens de temps en temps. Quand j'étais enfant, cette colère était bien pire, d'autant plus que je ne la maîtrisais pas. "

Je me souviens que quand j'étais enfant, je m'attirais souvent des ennuis, à cause de cette colère non contenue. Je me battais très souvent avec mes camarades. Il faut dire qu'avec mon sang hybride, je n'étais pas vraiment acceptée et ça m'énervait de me faire moquer à longueur de journée. Mon seul moyen de défense, c'était mes crocs. Enfin, je dois avouer que ça n'a pas vraiment changer, comme le prouve l'évènement de tout à l'heure, j'ai toujours les crocs faciles, si je puis dire !

Ah, super. Il utilise ma curiosité afin que je me montre un peu plus " familière " et que j'oublie le " monsieur ". Je vais devoir me méfier de lui, encore plus ! Il n'a pas intérêt à tenter de profiter de son statut de second de la meute sur moi, s'il ne veut pas que je le morde aussi ! ... Bon, allez, du calme, ce n'est pas le moment de s'énerver.

" Très bien, si vous voulez, Christopher. Mais ne criez pas victoire pour autant, c'est uniquement pour mon devoir de vendeuse envers vous que je le fais, rien d'autre ! "

C'est vrai quoi, il ne manquerait plus que je m'attache à un loup ! Certainement pas ! Il va devoir comprendre que je ne suis pas aussi facile que les autres louves qui doivent certainement lui tourner autour comme des abeilles autour d'une fleur ! Non mais !

Eh oui, je n'hésite pas un seul instant à mettre directement les choses au clair ! J'ai de mauvais souvenirs de cohabitation avec mes semblables, tant dans ma vie d'adulte que d'enfant. Alors faire confiance aveuglément ? Certainement pas. Jusqu'au bout, je me méfierais de Christopher et sont petit jeu de me faire du chantage pour que je l'appelle par son nom me donne pas mal raison. C'est absolument traître !