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Bishop hausse doucement les épaules, c’est vrai qu’elle peut lui poser ses questions au fur et à mesure, mais il trouvait cela juste plus pratique si elle en avait plusieurs à lui soumettre d’un coup. Parce que des fois, le sorcier il n’a juste pas toujours envie de causer et certains jours il n’est pas forcément hyper sociable, comme toutes personnes il lui arrive en effet parfois de se lever du mauvais pied comme on dit et dans ces cas là, il est parfois irritable. De sorte que si la demoiselle l'abonde de tout un tas de questions un jour où il est de mauvaise humeur, bah, il risque de la froisser non en lui disant qu’il n’a pas envie de parler, d'où le fait de les poser sur papier. Il ne sait pas en vérité quelle serait la réaction de la sirène face à la mauvaise humeur du sorcier, peut-être qu’elle arriverait à l’apaiser qui sait. Après avoir donné quelques conseils à son invité au sujet de la ville, il est pour l’heure plus que temps qu’ils se mettent en route, cependant Nerina semble soudainement moins sereine à l’idée de déambuler dans une si grande ville.

— Plus que là ou tu habites en effet et je ne crois pas que te donner un chiffre pourra t’aider, bien au contraire. Ça risque de plus de donner le vertige qu’autre chose.

Et encore, ce n’est rien comparé à la capitale qu’est Londres ou il y a plus d’un millions d’habitants qui y vivent, là, ça risque très certainement de donner des sueurs froides à la sirène. Il voit bien son geste avec le collier et comprend qu’elle a peur que ce dernier ne fonctionne pas s’il y a trop de monde.

— Ne t’en fais pas, si ton collier marche avec moi il marchera avec n’importe qui d’autres, il fonctionne un peu comme un bouclier, un genre d’enveloppe magique qui te recouvre et repousse le désir des autres à ton encontre. Et si vraiment il devait y avoir un problème, ce qui n’arrivera pas, je serais pour corriger le tir.

Un p’tit coup de magie pour effacer la mémoire des gens de plusieurs minutes pour qu’ils oublient ce qui a eu lieu, téléportation pour rentrer à la maison en sécurité. Mais ça n’arrivera pas, Bishop est extrêmement doué avec sa magie et surtout sûr de lui en ce qui la concerne, son sort ne faillira pas. Hochant doucement la tête, ils sortent enfin de la maison et après avoir ouvert la portière du côté passager, il invite la demoiselle à entrer.

— C’est normal d’avoir peur, tu vas avoir à faire avec beaucoup de monde dans une grande ville avec pleins de choses à voir et à sentir, mais ça va aller une fois que tu y sera ce sera beaucoup plus simple. C’est souvent l'avant qui est le plus à cause de l’appréhension que tu ressens.

Une fois qu’elle est montée dans le véhicule, Bishop lui passe sa ceinture et la clips dans le bloqueur avant de prendre place derrière le volant.

— Je suis sûr que tu vas vite oublier ta peur en découvrant la ville et toutes les choses que tu pourras voir et peut-être toucher..

Il hausse un sourcil, sourire en coin avant de démarrer, direction Bristol.

Bishop esquisse un sourire en la voyant bouger ses doigts de pieds si vigoureusement, il n’en dis mais ça lui rappelle cette scène dans la petite sirène ou Ariel vient juste de devenir une humaine et se retrouve à faire la même chose.  Le sourire du sorcier s'agrandit d’autant plus quand la seconde suivante, il l’a voit grimacer après lui avoir expliqué que oui, elle doit mettre des chaussures. Visiblement, elle a très certainement déjà dû tester et ça n’a pas dû être une grande réussite.

— Certaines chaussures sont plus confortables que d’autres si ça peut te rassurer, celles que je t’ai prêter devrait d’ailleurs faire partie de cette catégorie.

Même s’il se doutait qu’elle préférait traîner pieds nus plutôt qu’avec des chaussures, surtout en été quand il fait chaud, mais comme le sorcier l’avait si bien précisé elle risque de souffrir sur le bitume en plein caniar, même en Angleterre la canicule existe bel et bien. La visite de la maison commence et dès que la brunette peut toucher à quelque chose, elle le fait, c’est toujours surprenant pour Bishop qui va devoir vraiment s'habituer à cette manie, d’ailleurs, il devra lui préciser que les autres personnes non plus il ne faut pas les toucher. Socialement parlant ça risque de ne pas passer, peut-être à part auprès de certains mecs ou certaines nanas, mais le blond compte bien veiller au grain. Arriver dans la serre et en bonne questionneuse que la jeune femme est, Nerina lui pose pas moins de trois questions en un temps record.

— J’y lis souvent, non je n’ai pas peur d’abimer les livres parce que j’y fais très attention, même les livres que je n’aime pas trop au final. Pour les plantes, je les arrose uniquement quand c’est nécessaire, certaines ont un dispositif d’arrosage automatique pour les autres, je les arrose moi-même. Et je me disais que je pourrais te prêter des feuilles et un stylo pour y noter toutes les questions que tu veux me poser, je suis sûr que tu dois en avoir des tonnes.

Il hausse un sourcil l’air de dire, je le sais très bien je commence à cerner l’animal.

— Tu pourras y venir après la balade, ça ne me dérange pas si tu veux passer du temps dans la serre, en revanche fais-y bien attention, certaines plantes sont fragiles et même parfois vieilles et fragiles.

Bishop avait quelques spécimens rares là-dedans qu’il ne voulait pas voir réduite en petits morceaux à cause d’une mauvaise manipulation, Nerina avait l’air très précautionneuse, il espérait qu’il en serait de même avec ses plantes. La demoiselle finit d’ailleurs pas quitter la serre pour rejoindre sa chambre, de sorte que le sorcier n’a pas pu lui montrer la pièce réservée aux lapins, tant pis il fera ça à leur retour. Il profite d’ailleurs de l’absence de la sirène pour jeter un coup d'œil à ses petits bébés qui pour la plupart dort encore. Enfin, il rejoint le salon au moment où Nerina revient.

— Bon, Bristol est une très belle ville mais aussi très grande, il y a pleins de choses à voir et je sais que ta curiosité va être piqué au vif par tout un tas de trucs. Je te demanderais juste de ne pas t’éloigner et si tu veux aller voir une chose ou une autre, tu me demandes.

Manquerait plus qu’il ne la perde tiens, ce serait le pompom. Une fois cette petite consigne donnée, il n’y a donc plus qu’à se mettre en route.

— Bah, je ne dirais pas que je suis fort pour faire voler des pancakes, c’est juste que je commence à avoir l’habitude est un peu de chance, explique le sorcier en souriant. Mais toi aussi en t’entrainant tu vas y arriver et ça marche pour beaucoup d’autres disciplines.

Enfin, retourner des pancakes ou des crêpes en les faisant voler dans les airs, il ne peut pas vraiment appeler ça une discipline, mais il se comprend. Disons juste que pour maîtriser quelque chose, il faut prendre le temps d’apprendre et à force, ça devient beaucoup plus facile de mettre en pratique ceci ou cela. Cependant, si elle veut apprendre, elle pourra toujours prendre une poêle froide avec un pancakes déjà cuit et qui ne sera pas mangé au cas où il tomberait au sol. Toujours est-il que le sorcier termine de préparer de faire le petit-déjeuner, avant de dresser la table en compagnie de la sirène qui a la gentillesse de lui servir un verre d’eau. Ils passent ensuite à table et autant dire que pour la jeune femme tout est une véritable découverte, que ce soit avec la boureille de sirop d’érable ou de la tête qu’elle fait quand elle goute au pancakes dans son assiette. En tout cas, il espère qu’elle apprécie ce petit déjeuner plus américain qu’anglais, parce que dans le petit déjeuner à l’anglaise il n’y a pas de pancakes. D’ailleurs, il ne sait pas si elle est prête à la saucisse et aux haricots blanc à la sauce tomate dés le matin, il faut couple à ça les oeufs brouillés, le bacon et le pain de mie toasté. Autant dire que tu ressors de table le ventre bien plein et encore, il y a des personnes qui ajoutent d’autres ingrédients à cette assiette déjà bien chargée. Nerina en vient ensuite à lui parler de ses découvertes nocturnes, il semble qu’elle ait joué à l'aventurière la nuit dernière et il se demande comment elle fait pour être en pleine forme, un truc de sirène sans doute. Bishop l’écoute et répond aussi à ses questions, certaines plus surprenantes que d’autres. Non il n’aime pas spécialement toucher l’intérieur des coquilles d'œufs, et son endroit préféré de la maison reste incontestablement son grand bureau qu’il lui montrera peut-être brièvement.  La jeune femme continue de parler et lui, il continue d’écouter, ça ne la jamais dérangé d’écouter les autres, enfin, tout dépen aussi de ce qu’on lui dis et de la façon dont on lui dis. Petit-déjeuner achevée, il est temps de passer à la suite.

— Comme promis, je vais te faire visiter la maison, après je pense que ça pourrait être sympa de te montrer les alentours de la ville et peut-être de manger un bout quelque part. Puis on passera à ma librairie pour prendre des livres pour toi, je pense que ça sera plus simple d’avoir toutes les infos que tu veux sur les sujets qui t'intéressent via des bouquins. En revanche….

Il pointe ses pieds nus.

— Il va falloir mettre des chaussures pour aller dehors, tu vas te bousiller les pieds sur le bitume sinon, je te montrerais comment on met des chaussures si jamais tu ne sais pas faire. Ce n’est pas bien compliqué, pour l’heure on va faire la visite.

Comme elle a déjà vu la cuisine, le blond retourne plutôt à l’entrée de son chez lui et commence par le grand salon, il n’y a pas grand-chose à dire sur cette pièce, ni sur la suivante qui est la salle à manger qu’il utilise uniquement pour les réunions de famille, quand ses amis viennent ils utilisent plutôt le salon. Ils empruntent ensuite un couloir ou Bishop lui montre sa bibliothèque qui est en bordel pour ne pas changer, il y aussi son bureau mais il ne le montre pas pour l’instant, il montre plutôt brièvement la réserve ou est stocké certaines conserves ainsi que la buanderie, là ou il fait ses lessives. Ils font encore quelques pas et arrivent à la véranda de laquelle on peut voir l'extérieur et juste à côté de cette dernière, il y a la serre ou le jeune homme fait pousser toutes ses plantes.

— C’est mon autre endroit préféré de la maison après mon bureau, c’est un lieu que je trouve calme et apaisant, j’aime y passer du temps après une longue journée à la librairie.

Bishop secoue vivement la tête, non pas qu’il ait peur d’être empoisonné, quoique, ah, ah ! Mais il ne va surement pas la faire cuisiner, ensemble oui, mais toute seule non il n’est pas un pacha qui a besoin d’être nourri.

— Non, non ça va aller, c’est moi qui vais cuisiner j’ai l’habitude et en plus de ça tu es mon invité, je ne vais pas te faire travailler. On pourra toujours cuisiner à nouveau ensemble sinon, c’est plus sympa.

Retrouver le vampire qui ne boit que du sang des animaux ? Ce n’est pas comme s’il l’avait cherché, d’autant plus que ça remonte à quelques années maintenant, le sorcier n’est même pas sûr qu’il soit encore dans la région. Et même si c’est le cas, rien ne garantit qu’il pourra aider la jeune sirène, certes, ils sont atypiques vis à vis de leur pairs, mais contrairement à Nerina, le vampire a toujours vécu seul. Il est très vite devenu un paria parmi les siens et il s’en est toujours accommodé, de ce que le blond savait, il n’a jamais cherché à retourner parmi les siens.

— Je pourrais toujours me renseigner, ça ne coûte rien, mais sans garantie que cela puisse t’aider, le vampire et toi vous avez des histoires différentes, même si vous vous rejoignez sur un point, celui d’avoir été mis de côté par votre communauté.

Mieux vaut être franc avec elle d’entrée de jeu, il n’aime pas causer des faux espoirs aux gens. Retournant à sa préparation, le sorcier la termine sous les yeux observateur de la jeune femme et une fois terminée, il lui propose de faire le premier pancakes. Le passage avec la louche va comme sur des roulettes, puis, elle tente de faire sauter le pancake sans y parvenir et abandonne rapidement pour lui redonner la poêle. Peut-être que la cuisine ce n’est pas fait pour la brunette, pas grave, il leur fera à manger pour deux.

— Non pas tout le temps, tu as des plats déjà tout prêts, des recettes plus faciles et rapides que les pancakes, tu peux te faire livrer aussi ou aller au restaurant. Tout dépend de ton humeur et surtout de ta flemme à préparer à manger. C’est juste un coup de main à prendre.

Et hop, d’un mouvement du poignet il faut sauter le pancake et lui jette un coup d’oeil l’air de dire, tout est une question d’apprentissage. Tout en poursuivant la cuisine, Nerina finit par lui demander s’il à chaud, un peu à cause de la gazinière mais ça va.

— Non ça va encore, tu dois avoir chaud à cause de la poêle, attends...

Bishop fait quelques pas et ramène le ventilateur qui trainait dans un coin de la cuisine, il le place près de la chaise de Nerina, avant de le mettre en route. Il hoche la tête quand elle va pour se servir de l’eau et il reprend sa place devant le fourneau. Efficace, le blond termine les pancakes, puis il s’occupe des œufs et du bacon, avant de lancer le presse agrumes pour avoir du jus d’oranges frais.

— C’est une question de point de vue, dit-il en riant.

Finalement, tout est prêt, la table est dressée, il n’y a plus qu’à !

hrp:

— Parfait, on pourrait se faire ça demain midi, comme ça je n’aurais pas besoin de cuisiner, juste mettre les pieds sous la table et se faire servir ça fait du bien de temps en temps. Oui, il s’agit du poisson fugu, son corps contient une toxine très puissante et qui peut tuer s’il est mal préparé, il y a des chefs cuisiniers qui sont entraînés à la préparation de ce poisson.

Ce n’est pas lui qui irait manger un truc pareil, même si le poisson en question était préparé par le meilleur des cuisiniers du Japon, Bishop ne se risquera jamais à tenter ça. Il ne veut pas finir à l’hôpital ou pire crever parce qu’il a voulu jouer au casse-cou culinaire, ouais, il va s’en tenir à du classique en terme de plat Japonais comme les sushis ou encore les ramen, beaucoup moins de risque de passer l’arme à gauche.

— Ouais, j’imagine qu’il en faut pour tous les goûts et qu’on est pas tous logé à la même enseigne en termes d’éducation. J’ai rien contre les enfants, mais de là à dire que je les aime bien, il y a un sacré gouffre..

Clairement, les envies de paternité c’est pas pour aujourd’hui, il dirait même qu’il n’est pas sûr que ça puisse arriver un jour, sauf si quelqu’un arrivait à lui donner envie. Qui sait de quoi l’avenir sera fait pour lui. Récupérant les oeufs, car en effet il ne pense pas que la jeune femme arrivera à les casser comme il faut, Bishop s’occupe donc de cette tâche. Il mets le blanc et les jaunes avant de faire fondre le beurre qu’il ajoutera à la préparation, tout en écoutant Nerina lui parler, il poursuit la recette, hochant la tête de temps à autre pour montrer qu’il a son attention. Pour autant et même si le sorcier l’écoute avec sérieux, il ne sait pas quoi répondre, comment rebondir à ce récit, bien sûr il est heureux qu’elle n’ait pas tué ces enfants ou même toutes les autres personnes qu’elle était censé liquidé pour ramener à manger à ses sœurs. Ce n’est pas comme si elle était partie au supermarché pour faire ses petites courses, non, elle aurait dû tuer des gens innocents. Bon tous les humains ne sont pas innocents mais, méritent-ils de mourir sous les mains des créatures de la nuit ? Voilà une bien grande question.

— Je suis content que tu ne sois pas passé à l’acte, parce que tu ne serais surement pas celle que tu es aujourd’hui, tuer des humains et dans la nature des sirènes, mais pas dans la tienne. Et je pense comme toi qu’il doit sûrement exister d’autres créatures, sirénes ou non a part des autres parce qu’elles ne font pas ce que leur nature de créatures surnaturelles leur dicte de faire. J’ai connu un vampire par exemple qui ne se nourrissait que du sang des animaux et encore, même ça il préférait s’en passer, parce qu’il avait un grand amour des animaux. Je ne sais pas ce qu’il est devenu aujourd’hui, mais j'espère qu’il va bien et qu’il continue de respecter sa nature profonde en dépit du regard de ses pairs. D’autant plus que le monde est vaste et qu’il y a plus d’eau que de terre donc, il doit sûrement exister des sirènes comme toi qui ne souhaite pas tuer.

Parfois, il n’y a pas à chercher trop loin, les choses sont comme elles sont et on est comme est, ce n’est pas parce qu’on est différent des autres que c’est forcément quelque chose de mal. Terminant la pâte, Bishop fait signe à Nerina de revenir près du plan de travail.

— Voici une louche, dit-il en montrant l’ustensile. Tu en prends un peu et tu verses dans la poêle que je viens de mettre sur le gaz, tu vas voir c’est très facile.

Il se demande bien ce qui la fait rire, mais ce n’est pas pour autant qu’il va le lui demander, des fois, il lui arrive aussi de rire ou de sourire en pensant à des choses drôles ou idiotes et qu’il n’a pas forcément envie de partager. Si Nerina veut lui en parler, il l’écoutera avec joie, mais il ne compte pas l'interroger pour tout et n'importe quoi, chacun a le droit a son petit jardin privé. La jeune femme finit par lui parle de son régime alimentaire, qui n’est pas banal mais pas étrange non plus, après tout en Asie aussi ils mangent du poisson cru, même si ce dernier est préparé. Bishop doute que la sirène puisse en faire autant, non, elle mange ce qu’elle trouve et basta, l'instinct de survie primant sur la préparation ou l’aspect visuel de l’aliment. En revanche, il grimace un peu quand elle lui dit qu’elle a mangé un gâteau un peu machouiller donné par une enfant. Ouais, l’idée de manger un truc venant de la bouche de quelqu’un d’autre ça le révulse un peu, encore plus si ça a été machouillé.

— Je t'emmènerais manger dans un restaurant Japonais alors, ils font pas mal de plats à base de poisson cru, si tu aimes ça en théorie ça devrait te plaire. Et pour ton gâteau, on pourra toujours en trouver à l’épicerie du coin et non machouillé cette fois.

Tiens, maintenant qu’il y pense, après la visite de son chez lui, il ira un peu lui montrer les alentours de la ville, il en profitera pour prendre quelques livres à la librairie pour la brunette. Elle pourra même se prendre quelques bouquins en plus pour elle, si jamais certains sujets peuvent l’intriguer. Puis peut-être qu’après cette balade et s’ils ne sont pas trop crevés, ils iront se baigner dans le l’étang, ou la piscine naturelle du sorcier pour éviter la vase, à voir. Mais pour l’heure il se concentre sur leur activité cuisine et la préparation des pancakes.

— Non la farine ça ne fait pas partie des choses bonnes à manger si ce n’est pas cuisiner, enfin, après chacun ses goûts, mais vu la tête que tu as tiré je doute que tu ais apprécié, dit-il en riant doucement.

Elle s’occupe donc de verser la farine dans le pot et applique une petite technique visiblement apprise sur la plage et via des gosses jouant à faire des châteaux très certainement.  

— Certains le sont en effet plus que d’autres.

Bon, il est sans doute un peu dur parce qu’il ne s’agit que d’enfants, mais force est de constater qu’il y a des enfants qui ne sont pas toujours hypers malins. Voyant qu’elle en a terminé avec la farine et qu’elle s’apprête à s’occuper du sucre, Bishop hoche la tête pour lui dire d’y aller.

— Tu te débrouilles, tu n’auras peut-être même pas besoin de mon aide pour faire cette recette !

Le sorcier esquisse un sourire avant de rire discrètement, elle a une sacrée imagination cette sirène et c’est rafraichissant.

— Désolé ça n’existe pas, il s’agira d’un baiser sur le front ou sur la joue, mais c’est bien tenté, il va falloir te contenter de quelques baisemains ici et là et à mon vouloir, répond le blond en haussant un sourcil.

En tout cas, il est plutôt soulagé que cette conversation n’aille pas plus loin que ça, ce n’est déjà pas évident de lui expliquer des choses qui vont de sens pour lui, car il a été élevé avec des coutumes de terriens. Alors s’il avait fallu rentrer dans les détails, pas sûr qu’il aurait réussi à se dépatouiller, parler de nourriture est un sujet bien moins dangereux et bien moins gênant pour le coup. Le romantisme viendrait en temps voulu et tout ce qui irait avec si le feeling va de mieux en mieux pour lui. Ça semble être déjà le cas pour Nerina, mais Bishop a le sentiment qu’elle le voit de façon un peu trop parfaite, ce qu’il est très loin d’être et il espère qu’elle finira par s’en rendre compte. Il ne veut pas d’une relation ou l’un des amants voit l’autre avec des œillères ou d’une façon plus brillante qu’il ne l’est en réalité.

— Hum tout n’est pas toujours bon avec le sucre, je pense que tu en fera peut-être l’expérience au cours de ton séjour ici, par exemple certains gâteaux peuvent être très bien cuisinés et sucrés mais le mélange des différents ingrédients ne te plait pas. Hum, vu que tu viens de la mer et que tu dis aimer le sucré, il faudra que tu essayes certains plats sucrés/salés c’est vraiment très bon tu verras.

Après avoir tendu le tablier à la jeune femme, il l’observe du coin de l’oeil tenter de l’enfiler pendant qu’il prépare les ingrédients, ce qu’elle finit par réussir à faire, c’est qu’elle apprends vite cette demoiselle. Une très bonne chose, il faut savoir s'adapter vite dans ce monde.

— Le sucre et le sel se ressemblent beaucoup mais pour la farine, en dehors de la couleur la ressemblance n’est pas vraiment frappante.

Pour appuyer son propos Bishop ouvre le paquet de farine plus largement et lui montre ainsi que la farine est encore plus fine que le sel et le sucre, pas de risque de se tromper. Ce qui n’est pas toujours le cas avec les deux autres ingrédients, si on n’y prend pas garde on se retrouve avec un gâteau au sel.

— D'une certaine façon oui la cuisine et la préparation de potions ça revient plus ou moins à la même chose, assembler des ingrédients, les mélanger, les faire chauffer pour atteindre le résultat escompté.

Prenant la recette, il la dépose ensuite devant Nerina pour qu’elle puisse y jeter un œil. La première chose à faire va être de mesurer la farine et pour cela elle va avoir besoin d’un verre mesureur et bien sûr de la farine, il dépose le tout devant elle également.

— Tu vois les chiffres sur le verre ? Tu dois le remplir jusqu’à atteindre les 250 grammes, s’il y en a de trop on pourra en retirer pas de panique .

Bishop doute qu’elle en fasse exprès, mais la portée de ses mots pourrait presque le mettre dans l’embarras, il sait que c’est dit innocemment, mais enfin difficile de ne pas être un peu gêné quand même. Le sorcier s’éclaircit donc la gorge avant de répondre, affichant un air sérieux parce qu’il aimerait qu’elle comprenne qu’elle n’est pas juste une chose à sa disposition.

— Un baisemain à vocation d’être fait uniquement sur la main, alors non, je te ferais pas de baises ailleurs, ce serait totalement déplacé et je ne suis pas un profiteur.

Il souhaite prendre son temps avec Nerina, apprendre à la découvrir et le sexe viendra en temps voulu, même si a son humble avis et vu le tempérament de la brune il va très certainement devoir lui expliquer des choses. Puis, elle aura sûrement tout un tas de questions, d’un autre côté, il peut lui offrir un livre qui parle des choses du corps, pas uniquement sur les rapports charnels, mais l’intimité en général. Oui, ça lui enlèverait très certainement une épine du pied et Nerina pourrait comprendre mieux les choses que ses explications pas toujours très claires. Il faudra qu’il fasse un petit tour sur le nez pour commander tout ça. Quant à ce problème avec son patron, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que de l'accepter. Mais peut-être que grâce au collier offert à la jeune femme, l’homme ne sera plus envouté et cessera ses gestes déplacés. Le blond l'espère de tout cœur en tout cas.

— Ça viendra avec le temps, c’est encore une notion nouvelle pour toi et je pense que si quelqu’un à un geste envers toi que tu n’apprécie pas, tu le sentiras immédiatement. Quand je nous trouverais assez intime, je te demanderais toujours, la notion de consentement c’est quelque chose que je refuse de négliger. Mais je ferais en sorte de d’expliquer les choses bien sûr.

Le sorcier observe ensuite la sirène tester le café et ça ne semble pas être une franche réussite quand il voit sa grimace avant qu’elle ne tousse, visiblement ce n’est pas une boisson pour elle. Enfin en tout cas le café corsé et sans sucre.

— C’est ça, c’est amer, confirme le blond. Mais sache qu’il y a de multiples manières de boire le café, tu peux ajouter du sucre, de la crème et d’autres choses pour le rendre plus savoureux. Je t'emmènerais dans un café pour que tu puisses essayer quelque chose de plus doux et oui, la glace au café et bien plus douce et sucrée que ce que tu viens de goûter.

Se décollant du comptoir où il s'était calé, Bishop hausse doucement les épaules, ce n’est pas bien grave si elle n’aime pas le café, chacun ses goûts après tout. Maintenant il est plus que temps de préparer à manger, il commence sérieusement à avoir la dalle.

— Bon, on va préparer des pancakes pour notre petit déjeuner, ce n’est pas bien difficile, je vais tout t’expliquer !

Il lui tend un tablier, comme ça elle évitera de trop se salir durant la fonction des pancakes, mais en théorie ça devrait aller, il compte lui donner des choses simples à faire.

— Tu es prête ?

Il veut bien le croire, après tout et d'après ce qu’il en sait le peuple des sirènes vit uniquement en mer et n’ont donc pas cette notion d’argent, de pouvoir ou de désir quelconque. Elles vivent entre elles et avec des codes sociaux beaucoup moins complexes que ceux des humains, mentir ne doit donc pas leur être nécessaire. D’un autre côté, le mensonge n’est pas forcément quelque chose de toujours foncièrement négatif, il y a des mensonges qui peuvent parfois être bénéfique, tout n’est pas toujours bon à dire. Mais il ne va pas entrer dans les détails, il y a tellement de subtilité avec le monde terrien que la brunette risque plus de s’y perdre qu’autre chose.

— Tu ne risques pas d’en voir beaucoup, voire même pas du tout, les robes restent quand même un vêtement plus destiné aux femmes dans l’esprit collectif.

Malgré ses explications, il voit bien que ça continue de carburer dans l’esprit de la jeune femme, il va falloir lui dire qu’elle ne se prenne pas autant la tête. C’est bête à dire, mais il y a des choses dans la vie qui sont ainsi faites et qu’il vaut parfois mieux faire avec au risque de s’en arracher les cheveux. Ouais, la vie est parfois assez complexe comme ça, pas besoin de s’ajouter des prises de tête sur le pourquoi du comment, mais il fera tout de même en sorte de continuer à répondre à ses questions aussi bien que possible. Comme avec le café par exemple, même si pour le coup, la discussion se tourne vers un geste que Bishop aurait eu hier, rien de grave cependant.

— C’était un baisemain, un geste de courtoisie, de politesse, de respect une façon bien polie de te dire bonne nuit en sommes.

Le sorcier hausse un sourcil, comment ça il lui touche les fesses.

— Que ton patron te touche les fesses ça en revanche ce n’est pas normal, je dirais même que ça fais partie du harcèlement sexuel, c’est un geste complétement déplacé et tu serais en droit de te plaindre.

Mais au vu de son statut de sirène, ça va être compliqué de porter cela devant un tribunal, d’autant plus que si son patron et sous l’influence de sa magie innée, il n’a peut-être même pas conscience de ce qu’il fait. Même si ça ne plait pas franchement au blond que cet homme ait un tel comportement avec elle.  

— Les gens ne sont pas toujours logiques dans leur façon de faire les choses ou de dire les choses, parfois il n’y a juste pas à chercher plus loin.

Puis c’est à son tour de poser une question, attentivement, il écoute la réponse de Nerina tout en terminant sa tasse de café. Il comprend un peu mieux pourquoi elle désire tant de contact physique, c’est d’une certaine façon un compliment pour lui, même si…

— Non, non, je ne me permettrais jamais de te toucher comme ton patron le fait, enfin, c’est possible mais pas en l’état actuel de notre relation. On apprend encore à se connaître, à s'apprécier et je suis quelqu’un qui a besoin qu’il y ait une intimité, de la tendresse avec l’autre avant de pouvoir initier ce genre de geste là ou que l’autre puisse initier ce genre de geste avec moi.

Enfin, après il y a les filles avec qu’il a uniquement couché pour le sexe, mais ça, il n’a pas vraiment envie de rentrer dans les détails, ce n’est déjà pas évident de lui expliquer.

— Sur terre, il ne fait pas froid comme en mer, donc nous n’avons pas cette notion de devoir nous blottir les uns avec les autres pour se tenir chaud, on a les vêtements pour ça, un radiateur, ou même la cheminée. Bien sûr en famille il y a toujours des câlins et des bisous, les enfants peuvent dormir avec leurs parents, mais ça reste bien sûr du domaine familial.

Bref, il est juste hors de question qu’il se permette de la tripoter sous prétexte qu’elle le trouve mieux que les autres, elle n’est pas une poupée et Bishop pas le genre à en profiter.

Bishop hoche doucement la tête, même si d’une certaine façon ce n’est pas vraiment ce qui le dérange, mais disons plutôt que tout est question de circonstances, de contextes. Et là au vu de la situation et des rapports actuels qu’il entretient pour l’heure avec Nerina, il ne peut décemment pas lui dire de se promener en petite tenue ou en tenue d’Eve. De toute façon il ne sait même pas pourquoi il pense à ça, ça n’a juste pas lieu d’être tout le monde habillé et Dieu pour tous. Le sorcier rend son sourire à la sirène, les choses iront de façon plus simple lorsque la jeune femme aura compris certaines spécificités du monde des terriens. Jamais il ne lui demandera de les adopter définitivement, mais si elle peut s’en saisir ne serait-ce que le temps de son séjour, ce sera déjà très bien. La confiance, en voilà un bien grand mot. Les sœurs de Nerina ont autant raison que tort, certains humains sont indignes de confiance, alors que pour d’autres il n’y a même pas à sourciller, jamais ils ne trahiront. Cependant, il en va de même du côté des créatures de la nuit, il n’y a pas que les humains qui peuvent être indigne de confiance.

— Je ne vais pas te mentir, il y a des humains à qui il ne faut pas faire confiance, parce qu’ils aiment truander par appât du gain, du pouvoir, par envie ou juste parce qu’ils sont dans une situation qui les obligent à trahir la confiance. Tout est une question de nuance, d’angle de vue, qui plus est, nous aussi nous pouvons être indigne de confiance, il n’y a pas que les humains. Et hum… certains hommes portent des robes, c’est rare, mais pas impossible, même si les robes sont en général quelque chose de plus féminin que masculin dans l’esprit collectif.

Il hausse les épaules, là aussi tout est question de nuance et de point de vue, lui il s’en fiche qu’un homme porte une robe, tant qu’il est bien dans sa tête et dans sa peau. La jeune femme approche ensuite son nez de la tasse pour sentir l’odeur du café, elle pose ensuite sa main contre la sienne pour approcher un peu plus la tasse de son nez. Ça fait sourire le sorcier, vraiment, elle est curieuse de tout.

— J’aime autant l’odeur que le goût personnellement.

Il n’avait rien dit quand elle avait repoussé la tasse tout en gardant sa main contre la sienne, en revanche difficile de faire abstraction de la caresse, douce caresse il ne pourrait dire le contraire. Heureusement qu’il tenait sa tasse, sinon elle se serait fracassé au sol. Elle s’excuse et il secoue la tête pour lui signifier que ce n’est pas grave, après tout, elle n’en a pas fait exprès et ce n’était pas quelque chose de trop intime. Puis tel un raz de marée, elle l’abonde de questions qui n’ont pas forcément de liens entre elles. D’accord, une interrogation à la fois. Pour le café il lui sert un fond dans une autre tasse et la glisse sur la table près d’elle, une invitation silencieuse à goûter.

— Il va falloir me rafraîchir la mémoire, parce que je ne me souviens pas t’avoir touché hier….

Bishop à beau creuser dans son esprit, impossible de se rappeler le moment où il aurait fait ça.

— Les femmes peuvent autant être touchées que les hommes, mais disons qu’il y a des contextes pour cela, différente façon de toucher. Tu peux serrer la main de ton patron dans un cadre professionnel, mais tu ne vas pas lui caresser les fesses, parce qu’il n’y a pas de lien intime entre eux. Tout est question de consentement mutuel. Ensuite les gens ramassent les crottes de leur chien pour garder un lieu propre, parce que ça peut sentir mauvais, que tu peux marcher dedans et une plage envahie de crottes ça ne donne pas envie. Pour les chapeaux de paille ça sert le plus souvent à te protéger du soleil, mais ça peut aussi être simplement parce que tu aimes les chapeaux.

Voilà, il s’en est plutôt bien tiré. A son tour de lui poser une question.

— Pourquoi tu tiens tellement à vouloir me toucher ?