En arrivant à l'université ce matin la, April est au top de sa forme. C'est enfin la première étape de sa vie d'adulte qui commence!

Si elle a bien sûr une certaine appréhension face à l'inconnu, elle est très heureuse de ses choix. Elle le sent: ça va bien se passer.

Depuis qu'elle est petite elle rêve de voyages, de voir le monde, de rencontrer des gens passionnants. Elle adore parler et débattre de sujets controversés pendant des heures avec des amis. Elle rêve de refaire le monde. Devenir une reporter de renom est un projet qui lui donne des ailes.

Et enfin, elle va commencer à s'atteler à la tâche ardue de mettre les chances de son côté.
Bon, elle n'est pas vraiment une grande bachoteuse, elle a trop d'énergie pour supporter de rester des heures face à ses cours et à ses livres, mais elle a pris des options qui la passionnent suffisamment pour lui donner envie de travailler.

Depuis plusieurs jours, elle a visité Londres avec son père, ils ont fait du shopping, et des centaines de photos. La veille, il l'a installée dans un petit studio où elle a aménagé avec deux bonnes amies.

Elle n'est pas seule pour ce nouveau départ, c'est déjà ça. Son père va lui manquer, mais ils pourront se retrouver relativement assez souvent. Elle a sa guitare, sa musique, son scooter, et quelques amis qui débutent avec elle.

Elle est parée. Ça va le faire.

C'est un sacré bouleversement que j'ai vécu en peu de temps. Quitter la campagne pour m'installer à Londres. C'est passer d'un monde à tout un autre, rien en commun entre la ville et la campagne. J'avais pour habitude de dormir la fenêtre grand ouverte, j'ai du oublier. Vu le bruit dehors, si j'ouvre ne serait ce que d'un centimètre la fenêtre, le bruit était tout de suite insupportable, sans parler des ambulances et des voitures de police qui défilent sans arrêt. Il avait aussi fallut apprendre à se repérer entre le métro, les bus et les trains pour pouvoir me déplacer. La fac n'était pas si loin de chez moi, mais j'avais tant de chose à voir à Londres que je traversait la ville dans tout les sens. J'avais découvert des tas d'endroits sympa, des musées magnifiques, des parcs où se poser tranquillement. J'avais également repérer les endroits où je pouvais acheter de quoi manger, là où je pouvais nager et bien sûr les endroits pour m'amuser. Car je comptais bien profiter de ma vie à Londres pour faire ce que le petit village isolé dans lequel j'avais grandit m'avait toujours empêché de faire, sortir et faire la fête. Je savais bien que ma mère avait peur de ça. Mais je lui avait juré de faire attention, je tenterais d'être raisonnable. Au moins pendant le premier mois, on verrait par la suite. Pour le moment, le plus important, c'était la rentrée. Et c'était le grand jour. La réunion de rentrée m'avait un peu assommée, mais j'était pressé d'assister à mon premier cour. Evidemment, j'entrais dans l'amphi en bonne dernière, moi et mon sens de l'organisation. Je me glisse au dernier rang et adresse un petit sourire à la fille à côté de moi. Celle ci me regarde et puis me lance « Oh rebonjour » Je plisse le front, n'ayant pas souvenir de l'avoir déjà croisé, mais j'ai vu tant de visage dans la journée, que c'est possible. Alors je me contente de lui répondre sans chercher plus loin. Le premier cour n'est pas très compliqué. Mais deux heures, c'est long et je suis bien heureuse de sortir de la salle. Surtout qu'il est l'heure de manger et que comme souvent, j'ai faim. Alors je me précipite vers l'un des cafétéria du campus. Comme on pouvait s'y attendre, c'est blindé et trouver une place vas être compliqué. C'est là que je remarque quelqu'un qui me fait un signe, criant un prénom qui n'est pas le mien. Instinctivement je me retourne, pour trouver la personne a qui ces signes sont adressés. Mais il n'y a personne. Et la fille assisse insiste. Etrange. Je finis par trouver une autre place. Et puis j'oublie l'incident. Déjà il est temps de reprendre et je me dirige vers mon premier cour optionnel espérant que ce soit moins long que la matinée.

S'habituer à une nouvelle routine n'est pas évident. Les cours sont intéressants mais le campus est énorme, et comme April a la mauvaise habitude de tout faire à la dernière minute - comme par exemple trouver ses salles de cours - la première journée n'a pas été de tout repos.

Il va vraiment falloir qu'elle apprenne à s'organiser mieux. Surtout que maintenant son père n'est pas là pour lui donner un coup de main et lui préparer son sac et un en-cas pendant qu'elle s'habille en vitesse quand elle se lève trop tard.

Ok, elle sait bien qu'elle est responsable de sa vie a présent et tout ca. Mais elle a aussi envie de profiter un peu de cette nouvelle liberté, de sortir avec des amis, de découvrir la ville et tout. Pas tout de suite, bien sûr. Elle va prendre le temps de s'habituer à son nouvel emploi du temps d'abord, bien évidemment. 

D'ailleurs, elle ferait bien de se dépêcher si elle ne veut pas être en retard à son premier cours. Bon, pour ce matin , elle n'a pas le temps de prendre un petit déjeuner, mais demain elle y arrivera. Le temps de prendre le rythme. Ses deux amies sont deja parties, des bols de céréales traînant sur la table de la cuisine. Les veinardes! Elles ne se sont pas faites avoir par le temps, elles!

En arrivant à la fac, son sac pesant lourdement sur son épaule, April court dans les couloirs, essayant de se souvenir de la configuration du lieu pour retrouver sa salle au plus vite. 

Dans son dos, elle entend quelqu'un l'appeler, elle se retourne, et fronce les sourcils comme si elle essayait de se rappeler si elle a déjà vu le gars qui essaye de la rattraper. Quand il arrive à sa hauteur, il bafouille vaguement une excuse, il s'est trompé de personne. Pourtant, il se retourne trois fois, comme pour s'assurer qu'elle ne le reconnaît pas de son côté. Il semble perplexe.

April hausse les épaules et reprend sa course dans les longs couloirs. 
Elle a encore une chance d'arriver à l'heure.