C’était assez rare qu’Elijah prenne ses jours off chez lui, en général, même en repos, il rodait aux abords de la caserne. Surtout depuis ces six derniers mois, qu’il avait rompu avec Anastasia. Sa flic l’avait rendu encore plus accro au travail qu’il ne l’était, puisqu’il ne lui restait que ça, à Elijah. Bosser pour l’oublier, enchaîner les gardes jusqu’à ce que son lieutenant lui intime d’aller se coucher quand il enchaine la cinquième garde consécutive. Conséquence de 120 heures de travail à la chaine avec des nuits courtes entre chaque shifts. Mais là, il n’avait pas le choix.

Quand il revient, le surlendemain de cette pause imposée, il constate que la bleue sensée arrivée était déjà arrivée, qu’elle commençait ce jour-là. Chance pour le capitaine d’être bien souvent en avance. Il rejoint les autres à la cuisine de la caserne ; ça discute, ça s’amuse, ça prend son petit déjeuner et lui-même se serre un café pendant que Mars, sa dalmatienne, fait la tournée des calins auprès des habitués de la petite caserne de Pineland.

– Bon les gars, nouvelle recrue aujourd’hui. Je compte sur vous pour garder cet endroit à peu près clean et lui faire un accueil digne de c’nom, qu’il lance à tous.

Les conversations reprennent de plus belle, on s’interroge. Ceux dont la garde s’achève traînent encore un peu dans le but de découvrir leur nouvelle recrue, et l’excitation gagne peu à peu le capitaine, lui qui est d’habitude si froid et calme se surprend à avoir le genou qui tressaute. Il sait que cette jeune recrue, tout nouvelle dans la petite caserne de leur petite ville, va devoir réussir à s’intégrer dans cette caserne qui est une petite tribu à part entière. Adossé au plan de travail de la cuisine, Elijah boit son café, l’œil rivé sur la porte de la salle de repos.  

Elle avait attrapé le dernier carton que lui tendait le déménageur. Elle le remercia de son éternel sourire, plissant les yeux de bonheur. Elle avait déjà habitée seule. Mais toujours proche de ses parents. Là, c'était l'inconnu complet ! Et elle était déjà tout excitée à l'idée de commencer la semaine prochaine ! En plus, elle se présentait en tant que nouvelle recrue.

Elle posa le carton dans son salon et observa l'espace de vie de sa nouvelle maison. Il y avait du boulot, des travaux, mais ça, c'était un truc qui lui plaisait. Elle a toujours été celle qui mettait la main à la tache et elle ne refusait jamais un boulot. Son chat passa dans ses jambes et elle l'attrapa dans ses bras.

« C'est une nouvelle vie Oliver ! »

Le regard déterminée, elle le relâcha et ouvrit le premier carton.

La semaine passa trop vite à son gout. Le soleil de Floride la narguait tous les jours, lui disant de sortir le casque et la moto de son garage. Mais elle tenait bon dans les derniers travaux. Et puis, elle commençait demain dans la nouvelle caserne. En vérité, elle était triste de quitter sa caserne à Monroe. Elle avait été un an en tant que pompier bénévole avant de réussir le concours sous les encouragements des autres pompiers.

C'est comme ça qu'elle a atterrit ici. Les effectifs était apparemment pas assez nombreux. Alors on l'avait posté là. Elle n'avait d'ailleurs pas dormie de la nuit. Elle était partagée entre l'angoisse et l'excitation. Et finalement, quand son réveil sonna ce matin, elle était encore éveillée.

Elle sauta de son lit, incapable de tenir plus longtemps et se prépara un bon petit déjeuner pour tenir. Un café avalé en express, elle regarda son chat bailler. C'était décidément trop tôt pour lui. Elle lui caressa la tête alors que le félin se mit à ronronner. Et après plusieurs caresses, elle prépara son sac pour la caserne. Elle avait déjà ses tenues préparées.

Elle s'était habillée de façon décontractée. Pour aujourd'hui, elle ne faisait que se présenter, pas besoin de venir avec le pantalon de travail. Elle avait juste mis son blouson de cuir pour se protéger en cas d'accident, son casque et déjà elle avait enfoncé la clef dans le contact.

Le vrombissement du moteur lui arracha un sourire. Elle n'avait pas une grosse puissance mais cela suffisait à la conduire partout où elle le voulait. Son sac sur le dos, la bandoulière en travers, elle se dirigea doucement vers l'adresse qu'on lui avait transmis pour son officialisation.

Elle arriva plusieurs minutes après dans la caserne. Il était encore tôt, vu qu'elle s'était, elle, levée très en avance. Elle observa les lieux en attachant ses cheveux roux en queue de cheval. La caserne était plus petite que celle de Monroe mais elle semblait très bien organisée. Cela la rassura. En général, plus c'était petit, plus c'était laissé à l'abandon. Hors là, cela ne semblait pas le cas. Tant mieux.

Elle gara sa moto près des autres véhicules civiles et traversa la cour pour aller directement vers les salles. L'avantage, c'est qu'elle connaissait le milieu des casernes et savait où se présenter.

Le papier de sa mutation dans la poche, son sac sur son épaule, elle frappa à une porte où l'écriteau indiquait « salle de pause ». Elle n'attendit pas qu'on lui dise d'entrer et poussa la porte de la salle et lança un magnifique sourire à tout ceux présent dans la pièce.

« Salut tout le monde ! »