Je ne suis pas un beau parleur. Ce n'est pas ce que l'on nous demande à nous les Bleus , après tout. Faire de grands discours vides de sens , mais poétique dans la diction , c'est l'oeuvre des grands Ors , certainement pas du nôtre. C'est pour cette raison que l'envie d'Anthéa me paraît étrange. Non pas absurde...

Ceci dit , j'ai peur de ne pas savoir exprimer mes sentiments aussi bien qu'elle le fait. Je ne suis jamais allé très loin dans mes déclarations d'amour , ce qui ne voulait pas dire que je ne l'aime pas comme un fou , elle le sait.

"Si tu y tiens." , je souffle tendrement , la main de ma désormais chère femme dans la mienne. Mon regard se perd dans le sien , mon esprit tourne à mille à l'heure pour à la fois l'écouter, et savoir quoi dire à mon tour. Je ne veux pas la décevoir.

"Ma magnifique femme...Anthéa. Etre lié à toi pour l'éternité me comble de bonheur. Peu importe de quoi l'avenir sera fait , peu importe si nous sommes à des milliers de kilomètres...Tu seras toujours la seule et unique femme à faire battre mon coeur dans ce vaste univers."

Elle ne peut pas me promettre la fidelité de la chair , mais moi rien ne m'en empêche. Je viens sceller nos voeux avec un doux baiser sur ses lèvres dont je rêve chaque fois que mes yeux se ferment.

***

La surprise est étrange. Déguisé en orange , je suis Anthéa bien qu'en restant encore un peu sur ma réserve. Je n'ai pas l'habitude d'être entouré d'autant de monde qui ne sont pas des bleus ou des ors , et l'angoisse d'être repéré reste présente , malgré le magnifique maquillage qui nous a été fait.
L'endroit est bruyant , mais je ressens cette joie , ce plaisir de juste s'amuser sans se soucier de se faire tuer dans l'instant pour ne pas avoir su respecter sa place.

"Je ne sais pas danser..." , je souffle gêné , en prenant sa main dans la mienne. J'ai envie de la sentir tout contre moi , de respirer son odeur. Néanmoins , je me sens un peu tremblé. "Je ne sais même pas comment je suis censé te tenir. Ou même bouger. Et si je regarde tes pieds , je me priverai de ton beau visage..." , je laisse échapper avec un petit sourire en coin , tracant des petits sillons avec mon doigts sur la paume de sa main. "Essaie donc de m'apprendre en un temps record. Ce sera ton nouveau défi..."

Il le fait, il me dit qu'il m'aime en choisissant ses mots. Les bleus ne sont pas des parleurs, la plupart du temps, ils communiquent en pensées par l'étrange combinaison de leur esprit avec ses pairs. Bien sûr, il doit parler aux maîtres Ors, mais ce ne sont que des réponses pré-faites et réfléchies, apprises et calculées. Avec moi, il parle. Il dit ce qu'il ressent, même si c'est maladroit et bancal parfois, mais je l'aime pour ça aussi : parce qu'il ose.

Alors le fait qu'il me réponde, qu'il me suive, qu'il essaie me remplit d'amour. Je n'aurai jamais pu trouver mieux, je sais combien il fournit d'efforts pour me suivre et, vu combien nous, roses, devons fournir des efforts pour survivre, je comprends son sacrifice.


Il ne sait pas danser, évidemment. Je me sens un peu égoïste sur le coup, j'ai tout organisé en fonction de ce que j'aimais. Mais m'aurait-il dit ce qu'il aurait voulu partager avec moi ? Je ne dis rien, parce que je le sens soudain relâcher la pression. Il essaie. Il va essayer. "Essaie donc de m'apprendre en un temps record. Ce sera ton nouveau défi..." Je souris de toutes mes dents et pose mes lèvres sur les siennes. « Je ne sais pas si tu te rends compte, mais jamais personne ne m'a autant prouver son amour que toi. Jamais personne n'a eu autant d'attention envers moi que toi. Je ne mérite pas les trois quart de ce que tu fais, mais tu continues à le faire. Et ça me rend folle d'amour. » Je rougis. Moi qui me croyais habituée à ça, je comprends que je n'ai jamais côtoyé l'amour de ma vie. On vend les roses comme l'amour à l'état pur, c'est faux. On vend les roses pour du sexe. Ici, entourée des bras de Blade je connais l'amour, le vrai.

« Ferme les yeux, juste un instant et essaie de ressentir la musique. Vois-le comme une interprétation. La mélodie revient, comme un calcul. Tu as juste besoin de te laisser porter. Ton corps peut bouger en rythme et suivre mes mouvements, ok ? » Je le tiens dans mes bras, je suis habituée à faire tous les rôles, je suis formée à ça, alors c'est moi qui le guide, qui l'attire d'un côté, ou de l'autre. « Bouge tes pieds, un peu au pif, je te suivrai. » Si ça le rassure, je peux m'adapter. « Et regarde mes yeux, regarde mon visage, oublie tout le reste. Ici, il n'y a que toi et moi. » Ses yeux et ses cheveux orange le déguisent si bien que c'en est troublant. Finalement, ce n'était peut être pas ma meilleure idée. Mais je vois au travers. Je le vois, lui, vraiment. « On arrête quand tu veux, j'avais pensé qu'à moi sur ce coup-là. » Je souffle ces mots à son oreille, y décrochant un baiser au passage. Je sais combien les oranges sont peu démonstratifs, mais c'est ma nature d'être exubérante.

« Tu sais, je te suivrai partout, si tu veux qu'on fasse un tour sur ton vaisseau. » J'étais prête à me transformer en bleue s'il le fallait. J'étais prête à tout pour lui, j'espère qu'il l'a bien compris.

J'aime l'endroit où nous sommes. Je sais que je n'aurai probablement jamais d'autres occasions de profiter d'un tel cadre , d'une telle ambiance. C'est un plaisir auquel ma race n'a pas le droit.
Je ne devrais même pas aimer ce que je fais , je ne devrais rien ressentir envers Anthéa ni envers quiconque , selon nos chers Ors. Eux qui nous enferment dans des cases , nous conditionne , nous disent ce qu'on a le droit de faire ou non...J'aime cette liberté. J'en rêve , même. . « Je ne sais pas si tu te rends compte, mais jamais personne ne m'a autant prouver son amour que toi. Jamais personne n'a eu autant d'attention envers moi que toi. Je ne mérite pas les trois quart de ce que tu fais, mais tu continues à le faire. Et ça me rend folle d'amour. »

Je parviens à faire rougir Anthéa , si cela n'est pas mon plus grand exploit , je ne sais pas ce que c'est !
Ses paroles m'arrachent un sourire sincère , bien entendu , ma gorge se noue même un brin.

"Personne n'a eu la chance , ou l'honneur , de découvrir qui tu es réellement. Je suis honoré d'avoir été celui qui a pu avoir accès à ton coeur. Je veux être digne de ce privilège , prendre soin de toi comme je le peux. Mais, ne dis pas que tu ne le mérites pas, s'il te plaît. Tu mérites tout , et bien plus encore." , je lui souffle avec tendresse , répondant à son baiser. Notre amour est bien au-dessus d'un plaisir physique , plaisir dans lequel est enfermé la caste des roses. En réalité , j'ai bien saisi que les Ors leur offre rarement ce qu'elles méritent.

J'essaie de suivre ses conseils en ce qui concerne la danse. La regarder elle uniquement , ressentir la musique pour bouger en rythme. Au début , c'est une vraie catastrophe , mais au bout de quelques minutes , je crois que je commence à comprendre l'idée. Je ne lui écrase plus les pieds , profite de la musique , d'être collé à son corps , de pouvoir contempler son magnifique visage indéfiniment.

"T'sais , ce n'est pas parce que je ne connaissais pas que ça ne me plaît pas. J'aime découvrir de nouvelles choses." , je l'a rassure d'un ton doux , déposant un nouveau baiser sur ses lèvres. "C'est parfait , je t'assure. Ne crois pas que je n'apprécie pas le moment , ou que tu fais de mauvais choix." , je me rembrunis un peu à la mention de mon vaisseau , secouant la tête. "Non. Il est trop surveillé. Et , je n'ai pas entièrement confiance dans l'équipage s'ils venaient à nous surprendre. Je me sens plus en sécurité ici , quand bien même j'ai maltraité tes pieds pendant quelques temps. Mais , j'ai appris , tu vois ? T'as réussi le défi !" , je soupire. "Ce que je regrette , c'est que nos moments volés me font de plus en plus espérer une liberté à laquelle nous n'aurons jamais accès."

Très tôt, j'ai appris que mes propres désirs n'avaient pas la moindre importance, que je passerais toujours après, voire jamais. Que je n'étais qu'une fleur parmi les autres et que je devais tout donner de moi-même et ne jamais rien recevoir. J'avais intégré et accepté tous leurs discours. Même les autres couleurs me jugeaient et me haïssaient. Je n'avais droit à rien pour moi-même et... Blade est arrivé.

Au début, j'ai pensé que nous étions dysfonctionnels. Que ni lui, ni moi, n'avons réussi à nous intégrer correctement et qu'on allait nous tuer. Puis, j'ai découvert le monde souterrain, j'ai découvert qu'on était nombreux et que certains étaient juste plus doués que d'autres pour faire semblant. Je ne connais aucun.e rose qui ne souffre pas, je ne connais aucun.e violet.te heureuxse de son sort, je ne connais aucun.e rouge qui n'a pas envie de se rebeller. Et la révolte va bientôt gronder.

Mais pour l'instant, je savoure l'instant, dans les bras puissants de Blade. Qui aurait pu croire qu'il serait même musclé ? Lui, le cerveau incapable d'émotions. Oh, Blade est prêt pour conquérir le monde, mais le monde est-il pour Blade ? Moi, je le suis. Et moi, je l'aime.

Quand je l'embrasse rapidement, parce que je suis incapable de ne pas le faire, je sens qu'il cherche à nouveau mes lèvres. Lui, si peu démonstratif et pourtant, si amoureux. Je sais que je mérite le bonheur, je l'entends dans ses mots et.. à force, je vais finir par y croire. Il va me changer Blade, c'est certain. « Merci, d'être toi, d'être avec moi, merci de m'élever. » J'ai envie de lui dire que je le suivrais au bout du monde, mais c'est faux, ma place sera toujours ici. Dans l'ombre s'il le faut, mais je l'attendrai, autant de temps qu'il le faudra. Mon coeur est sien, pour toujours.

Il danse de mieux en mieux et je suis bluffée par sa capacité d'adaptation, à force je devrais être habituée pourtant. Et puis ses mots m'attaquent en plein coeur. J'ai beau sourire, essayer de voir le bon côté des choses, savourer chaque seconde, je sais combien il a raison. « Ce n'est pas sûr Blade, » je m'approche de son oreille pour chuchoter, je ne veux pas que quelqu'un puisse entendre notre conversation, même un Or avec implants auditifs. Mes cheveux cachent ma bouche et mes lèvres murmurent juste pour lui. « On peut rêver de plus, ils existent, la résistance est réelle et le système peut être renversé. J'ai foi et je ferais tout pour qu'un meilleur lendemain nous accueille. » Mes mots sont de la haute trahison, si quelqu'un me surveille, je risque de mourir en passant la porte. Mais qui me surveille ? Je suis encore libre, je suis une orange ce soir, je ne suis pas suspecte. Je regarde Blade dans les yeux et nos continuent de bouger sur un rythme plus lent. J'ai foi en nous et je veux qu'il l'ait aussi. Je souris. Et dans ce sourire je transmets tout ce que je veux lui dire. « Aie foi ». Il peut lire sur mes lèvres, j'en suis certaine.

Maintenant, il ne nous reste qu'à nous engager, s'il le veut bien, parce que la guerre nous attend, mais pour ça, il faut des combattants. Et si, nous rejoignions la résistance, elle gagnera deux très beaux membres, ça c'est certain.

Le bonheur réside dans les choses les plus simples. On ne le trouve pas dans la richesse , la plus belle villa sur Mars , ou dans l'accumulation de conquêtes diverses et variées. Le bonheur on peut le trouver sous un toit très basique , avec le nécéssaire. Le bonheur , on le trouve dans les bras d'une seule et même personne. Anthéa représente mon bonheur , sa simple présence révèle ce qu'il y a de meilleur en moi , ce qu'il y a d'authentique.
Ensembles , nous brisons nos chaînes , même si ce n'est qu'illusion. Avec elle chaque seconde est plus intense et passionante que la précédente , et , au travers de ces pas de danse échangés après notre mariage , je me rends compte d'une pensée , quelques peu effrayante : que ferais-je sans elle à présent ? Je ne serai plus qu'une coquille vide , encore une fois.

Je ne veux pas la perdre.
Sous aucun prétexte.
C'est un sentiment que je n'ai jamais eu. Cette terreur qui découle de l'amour sincère , la peur panique d'être séparée de l'autre. Je ne suis pas dupe , pourtant. Je sais que nous ne pourrons pas braver les interdits en secret bien longtemps. Tout le monde finit par être démasqués. Reste à savoir combien de temps nous serons capables de passer entre les mailles du filet.

Anthéa se met à murmurer des choses étranges à mon oreille. Je plisse les yeux , la gorge qui se serre. Mon coeur aime l'entendre parler ici , mais mon esprit rationnel le déteste.

"Tu ne devrais pas dire ce genre de choses." , je lui réponds sur le même ton , de la façon la plus discrète possible. "Pour renverser les Ors...il faudrait des Ors eux-mêmes."

On continue de danser. Je ne suis pas fermé à l'idée d'une résistance. Ca fait rêver...Néanmoins , je ne suis plus un gamin. Je connais les conséquences. Je sais ce qu'un Rasoir peut infliger , je sais ce que des guerres spatiales donnent. Les Ors nous sont supérieurs dans tous les domaines , et les AuLune sont bien trop protégés , cajolés...Rien ne pourra les atteindre.

"Je veux que les choses changent." , je la rassure d'un ton moins cassant. "Mais , je ne ferai pas un saut dans le vide , entraîné par de simples belles promesses." , j'ai besoin de garanties. Que ça puisse fonctionner. Que c'est organisés. Pas juste une bande de terroriste dissiminés dans l'espace....

merde j'ai perdu mon rp précédent en faisant éditer au lieu de  citer   Je remets juste ce dont je me souviens.

Dans ses bras, quand mon souffle frôle son corps et que mes lèvres murmurent des mots destiné à son oreille seule, je souris. Parce que j'y crois, je sais bien que ce ne sera pas facile, je sais bien que des millions d'embûches nous bloquent la route, mais je serais là, pour lui. Invisible, nous n'auront pas le droit d'échanger même des regards, mais il me verra et je le verrai. Et c'est tout ce qui compte. « On sera ensemble. » murmurai-je à son oreille.

La danse, le bruit, le monde, tout ça ne compte pas vraiment à mes yeux. Seul lui compte et je serais heureuse de le savoir en vie à mes côtés, cela me suffit.

Si seulement tu avais su.

On sera ensemble.

Cette phrase, on y croyait tous les deux.
Anthéa quand elle l'a prononcé, elle en pensait chaque mot, je le sais. Et moi, j'ai répondu quelque chose comme, oui évidémment. Je serai toujours à tes côtés.
Parce que juste après notre mariage, je ne pouvais envisager l'idée de perdre ce que nous avions, cette connexion, cette chaleur, cet amour tout simplement. Ma femme est mon tout, peu importe nos couleurs.

Mais aujourd'hui, je vais devoir briser notre promesse.

Nos couleurs vont finir par nous séparer en bonne et due forme. Il semble que mon maître se doute de quelque chose, non il sait véritablement certains aspects, notamment une aide que j'ai fourni à la rébellion récemment. Quant à savoir s'il sait pour Anthéa...Et bien, je lui souhaite tout simplement que non. Sinon, je ne donne pas cher de la peau de ma très tendre femme.

Je n'ai même pas le temps de lui dire au-revoir. C'est ça le plus dur. Me dire qu'on s'est murmurés des mots d'amour la veille, et que ce sera les derniers. La mort dans l'âme, la gorge qui se serre à en vomir. Je laisse un mot près de l'arbre auquel nous avions l'habitude de nous retrouver en secret, non loin de mon vaisseau. Un simple croquis de mon tatouage. Je n'ai guère le temps de plus, à peine puis-je le cacher, avant que nos poursuivants ne se montrent. Dans mon malheur, j'ai la chance que mon équipage me soutienne, me suive.

Une fois dans mon vaisseau, dans l'espace, je sens mes larmes coulées. Je les ai retenu jusqu'à maintenant, mais à présent que Anthéa est à des années lumières mon coeur se brise. Je me mets à sangloter comme un enfant. Sarshya, mon second me pose une main sur l'épaule, mais je le repousse, j'ai besoin d'être seul. Seul avec mon chagrin, ma solitude.

Adieu ma belle Anthéa. Sois en sécurité. Je ne t'oublierai pas. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, tu seras dans mes pensées. Mon amour ne se ternira pas.

Je sais que je ne l'a reverrais jamais. Cmment avancer avec cette pensée ?

Au pied de l'arbre, à genoux dans la terre, Anthéa se massacrait les ongles. Elle fouillait, grattait, elle respirait fort, mais il n'y avait rien à trouver d'autre que ce qu'elle avait déjà découvert. Il était partit.

L'amour de sa vie s'était envolé pour d'autres horizon, emportant son coeur et sa raison d'être.

Anthéa pleurait depuis des heures, depuis des jours, depuis des années. Elle ne savait plus depuis quand les larmes avaient commencé à couler, mais elle savait que jamais elles ne s'arrêteraient. Pourtant, ses yeux étaient secs, car elle pleurait de l'intérieur.

Tout son corps était douloureux, toutes ses pensées étaient noires, toutes ses actions étaient venimeuses. Mais elle restait Anthéa, la Rose de la famille, la Fleur tant attendue. Elle restait fidèle à tous les enseignements qu'elle avait connu, elle offrait son corps et ses plaisirs, elle souriait, elle caressait, elle cajolait, son visage était toujours aussi magnifique et avenant, ses paroles aussi douce que du miel, ses gestes aussi précis et tendre, mais au fond d'elle-même, Anthéa était morte.

Chaque jour, à la même heure, elle embrassait son tatouage et pensait à l'amour de sa vie. Chaque jour elle lui envoyait du courage et de l'énergie. Anthéa n'était pas bête, elle savait très bien ce qu'il s'était passé, elle avait compris le premier jour, mais elle avait d'abord refusé d'y croire, puis la vérité s'était imposée à ses yeux. Ils avaient su une partie de la vérité, ils avaient eu peur de Blade, ce bleu non conformiste qui avait osé éprouver des émotions.

Alors, peu à peu, le plan de la Rose s'était établi dans son esprit. Ensemble, ils ne pouvaient plus l'être, mais un jour il reviendrait, un jour le monde des Ors serait en feu et à sang, un jour, les basses couleurs remporteront la victoire et Anthéa ferait partie des membres les plus actifs. Chaque jour, elle risquait sa vie, chaque jour, elle pouvait connaître un sort pire que la mort, mais, dans l'espoir de retrouver Blade - dans ce monde, ou dans un autre - elle continuait d'avancer, pas après pas.

Elle avait rencontré Arès, cet homme si incroyable et décalé dans ce monde de fou furieux, elle s'était alliée à lui, elle s'était vendue pour lui, elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir. Elle avait pris les armes, elle avait appris à offrir la mort en plus de son corps. Elle maîtrisait les poisons comme personne, elle savait quand délier les langues, elle savait quand rester silencieuse.

Mais pas un jour ne se passait sans qu'elle ne pense à Blade, car c'était pour un futur avec lui qu'elle avait fait tout ça.