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LE TEMPS D'UN RP

Mieux vaut régner en enfer que de servir au ciel

maioral
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maioral
Ven 26 Aoû - 23:57
Mon mari, ce démon




Mise en situation

La situation

Les sanglots des martyrs et des suppliciés
Sont une symphonie enivrante sans doute,
Puisque, malgré le sang que leur volupté coûte,
Les cieux ne s’en sont point encore rassasiés !


(Les fleurs du Mal, Baudelaire)

Belzébuth a dû quitter les Enfers, et avec lui de grandes légions démoniaques ont afflué sur la Terre. Démons dont il est devenu roi,  construisant leur royaume à côté de celui des hommes. La peur hante ces derniers, qui voient d'un mauvais oeil leur arrivée. Ils sont sur le qui-vive, partagé entre l'envie de leur faire la guerre pour les éloigner et la peur de perdre tout ce qu'ils ont.

Qui plus est, depuis que les démons sont à la frontière de leur royaume, rien ne va plus. Les récoltes sont mauvaises, entre les énormes sécheresses, les inondations qui détruisent leurs maisons ou même la famine et la maladie qui les accable.

Les démons, par acte de charité, décident d'amener un porte-parole et une garnison dans leur royaume pour leur prêter main-forte et montrer leur bienveillance. Sauf que cette garnison a été décimée en chemin par des humains anti-démons. Par conséquence, les deux peuples entrèrent en guerre durant de longues années, jusqu'à ce que le roi du royaume des hommes ne décède et lègue son trône à son frère, seul héritier encore vivant. Celui-ci désire restaurer la paix, les hommes ont beaucoup trop souffert. Pour cela, il offre sa fille en mariage pour arrêter ces tueries... Et espérer, un jour, ne plus craindre le courroux des démons.

maioral
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Jeu 1 Sep - 23:15

Belzébuth
J'ai 1256 ans, même si je n'en parais que 32.  Je viens des Enfers, mais j'ai élu domicile à Stronghold, cette ville que nous, démons, avons bâti à la première porte des enfers, sur le territoire des humains. J'y suis d'ailleurs le roi, qui règne sur quelques légions de vampires, incubes et goules. Et nous comptons bien faire la loi sur nos nouvelles terres, quitte à réduire les hommes en poussière.

Belzébuth se redressa sur son siège. Son buste se pencha légèrement au-dessus de la table alors que son regard dardait sur le nouveau roi une expression malaisante et pleine d'avertissement.

— Me prenez-vous donc pour un idiot ? s'offusqua le démon dont la proposition ne plaisait guère.

Devant lui, à l'autre bout de la table, l'homme s'empourpra. Ce dernier était le frère du roi, qui venait de trépasser quelques jours plus tôt dans la guerre qui les avait si longtemps opposés, hommes et démons. La mort du monarque avait fait tressaillir chaque homme du royaume, redoutant dès lors les conséquences d'une telle défaite face aux abominations que représentaient ces créatures qui étaient sorties tout droit des Enfers.
Son frère avait alors pris le pouvoir, mais probablement la boule au ventre. Il fut cependant plus sage, car il pensa immédiatement à conclure un traité de paix avec les démons. Raison pour laquelle Belzébuth était venu à sa table, pour négocier les termes du traité.

— Non, pas du tout ! se rattrapa le nouveau monarque avec le feu aux joues. Je ne voulais pas vous offenser, dit-il encore en levant les mains au ciel.

Belzébuth posa les coudes sur la table et joignit ses deux mains ensemble devant son visage. Ses yeux qui prenaient une teinte rougeoyante sous l'effet de la menace fixaient toujours le quadragénaire.

— Pensez-vous que je ne sois pas renseigné ? Me proposer une cousine lointaine en mariage alors que je sais que vous avez bien mieux...

Le roi déglutit, le regard fuyant.

— Vous n'êtes donc pas contre... le mariage alors ? demanda ce dernier.
— Hum... Si vous offrez une épouse à la hauteur de mon rang, cela peut s'envisager, admit le démon.

Un sourire carnassier habilla dès lors ses lèvres. Il lui sembla que l'humain en face de lui frémit sur son séant.

— Si vous ne voulez pas, cela n'est pas une oblig...
— Maintenant que vous me l'avez proposé, j'y tiens, le coupa-t-il. Il me semblait que c'était important pour vous, les hommes. N'était-ce d'ailleurs pas ainsi que vos prédécesseurs confirmaient leurs alliances et amitiés avec les royaumes voisins ? Offrir leurs filles en mariage en gage de paix ?

Le démon se cala contre le dossier de sa chaise. Son sadisme égayait son plaisir. Voir le roi perdre ses moyens et devenir blanc comme un linge n'avait pas de prix. Belzébuth savait qu'il avait une fille, une unique fille. Il avait cru suffisant, de lui proposer la fille d'un lointain cousin. Mais Bel' voulait un gage plus important, qui avait bien plus de valeur aux yeux du roi. Il avait espéré détourner la conversation, ou du moins, essayer d'épargner cela à sa propre fille. Mais il s'y était fort mal pris, s'embourbant dans ses propres tentatives qui s'avéraient bien vaines.

— Oui... Effectivement, dut admettre l'homme qui s'humecta les lèvres.
— Est-elle aussi belle que vos soldats le prétendent ? demanda le démon.

Les yeux du roi s'écarquillèrent.

— Qui donc ?
— Votre fille, pardi ! ricana Belzébuth.

Le souverain resta un moment interdit, puis baissa la tête.

— Elle est la plus belle du royaume, soupira-t-il.

Le démon se leva de sa chaise, faisant grincer celle-ci au sol par la même occasion. Le bruit occasionné fit sursauter le roi, qui finit par l'imiter.

— Veuillez donc me la montrer... Que je puisse en juger de mes propres yeux !

Le roi avait encore les mains posées sur la table. Ses sourcils se fronçaient d'inquiète. Il balbutia, puis céda finalement.

— Je... Bien sûr, Monseigneur...

Ils quittèrent ainsi la salle de la réunion. Le souverain suivi par Belzébuth qui, lui-même, avait ses deux gardes sur les talons.
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Lun 12 Sep - 14:00

Elizabeth de Vallombret
J'ai 20 ans et je vis au Château Royal Dans la vie, je suis princesse héritière et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée à un démon et je le vis avec douleur et angoisse.




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S’il y avait bien quelque chose qui bouleversait Elizabeth, c’était la guerre. Elle avait toujours cru qu’elle n’y serait jamais mêlée, que son père saurait l’en préserver, mais elle ne pouvait ignorer, au plus profond de son cœur, les cris de douleur de son peuple et la folie que les démons faisaient déferler sur le royaume. Elle aurait donné tout ce qu’elle pouvait pour arrêter la guerre, mais elle n’avait pas de pouvoir. Elle était cultivée, diplomate et pleine de bonté, mais elle n’était ni guerrière ni politicienne. Elle ne pouvait même s’empêcher de se demander si elle ferait une bonne reine si le moment venait pour elle de s’asseoir sur le trône.

Elle était en train de se préparer devant sa coiffeuse. Ses parents s’évertuaient à maintenir les habitudes. Des repas en famille, en tenue distinguée, des échanges de politesse et de bonne forme, elle n’en voyait pas l’intérêt alors que son pays était dévasté, mais elle obtempérait. La jeune femme n’avait jamais eu la force de s’opposer à ses parents. Elle préférait coopérer que de chercher les ennuis. Mais cela ne l’empêchait pas de trouver la situation risible. Elle reposa la brosse sur sa coiffeuse et mis sa tête entre ses mains en soupirant, lorsqu’on frappa à la porte. Elle se redressa aussitôt.

« Oui, entrez ? »

A la mine de son père, elle sut aussitôt qu’il y avait un problème. L’individu qui se trouvait à-côté de lui lui provoqua une drôle de sensation. Cet homme n’était pas quelqu’un d’ordinaire. Il lui faisait froid dans le dos et il ne lui plaisait pas. Et en même temps, quand elle croisa son regard, elle eut l’impression de lui appartenir toute entière. Elle ne savait pas trop comment exprimer ce qu’elle ressentait mais elle était tourneboulée et cela ne lui faisait pas de bien. Elle décida de prendre sur elle, se leva et se tint droite avant de faire la révérence  devant son père et leur invité, comme se devait de le faire une jeune fille bien élevée.

« Père, puis-je vous demander qui se trouve être notre invité ? »


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Mar 13 Sep - 14:33

Belzébuth
J'ai 1256 ans, même si je n'en parais que 32.  Je viens des Enfers, mais j'ai élu domicile à Stronghold, cette ville que nous, démons, avons bâti à la première porte des enfers, sur le territoire des humains. J'y suis d'ailleurs le roi, qui règne sur quelques légions de vampires, incubes et goules. Et nous comptons bien faire la loi sur nos nouvelles terres, quitte à réduire les hommes en poussière.

Durant le court trajet de la salle de réunion à la chambre de la jeune femme, le roi ne put s'empêcher de prendre la parole. Peut-être était-ce le silence pesant qui l'inquiétait, ou bien parce qu'il avait besoin d'extérioriser une certaine angoisse.

— Ma fille est destinée à se marier avec un grand homme, un homme de pouvoir, tenta-t-il. Comme vous l'êtes, précisa-t-il ensuite en balbutiant un peu. Je... ne pouvais espérer mieux.

Belzébuth se contenta de souffler du nez en jetant un regard à ses deux gardes qui eurent chacun un sourire amusé de voir l'état du roi.

— Et quelle noble cause vous soutiendrez en acceptant ce mariage, lui fit remarquer le seigneur des démons.
— Oui... Oui, effectivement, essaya de se rassurer Léopold, dont le visage blêmissait au fil des pas.

Le roi tourna dans une allée, son regard planté dans le sol.

— C'est une fille... extraordinaire. Très brillante, polie... Elle connait plusieurs langues et...

Il leva les yeux en arrivant devant une porte, ses pieds s'immobilisant devant elle.

— Et voici sa chambre, termina-t-il en laissant mourir sa voix dans le fond de sa gorge.

En voyant que le monarque resta un instant sans bouger, comme en plein litige avec sa conscience, Bel se racla la gorge. Léopold frémit puis acquiesça, comprenant que son invité ne désirait pas rester là des heures. Il toqua alors à la porte et attendit l'aval de sa fille avant d'ouvrir.

La jeune femme s'était levée et avancée vers eux. Belzébuth la fixait déjà, avec une expression froide et sévère. Ses yeux dardaient sur elle la même attention qu'un marchand qui détaille les défauts d'un cheval en vente. Un cheval dont on voudrait rabaisser le prix. Bien que ce que Belzébuth voyait là, lui plaisait. Les renseignements de ses espions étaient vrais, la fille du roi valait le coup d'oeil. Son air ingénu, chaste et innocent avait un côté presque irrésistible. Irrésistiblement fragile. Qu'il était si facilement possible de briser... Qu'il adorerait briser.

— Ma poupée... Euh, Elizabeth, se reprit alors le roi alors qu'il avait levé une main pour caresser le visage de sa fille avant de se reprendre. Je te présente...
— Le roi des démons, reprit Belzébuth avec sa voix bien plus basse et rauque que celle de l'humain. Je suis Belzébuth.

Le démon s'avança vers elle, ses yeux sombres fixant les siens, sans détour. Il plaça les mains dans son dos, pencha la tête sur le côté pour la détailler puis marcha autour d'elle d'un pas terriblement lent.

— Chef suprême de l'empire infernal, je ne suis pas seulement un démon... Mais un véritable prince des enfers... Voire même... un Dieu pour certains, dit-il avec un goût prononcé pour le blasphème. Le Dieu du désordre, des tempêtes...Le plus colérique et cruel...

Il continuait de marcher autour d'elle, évaluant la marchandise qu'elle représentait. Avait-elle peur de lui, après lui avoir fait ce sombre et réaliste tableau de lui ? N'avait-elle déjà pas une petite idée de ce qui l'attendait alors que son père regardait la scène en perdant toute couleur sur son visage ?

— Ce nom vous dit quelque chose, maintenant ? M'imaginiez-vous comme cela ? demanda-t-il.

Alors qu'il passait une deuxième fois derrière elle, la main du démon vint s'égarer sur le corps de la jeune femme, ses doigts glissaient par-dessus sa robe, dans le creux de ses reins, puis descendirent un instant sur la courbe de ses fesses, pour palper plus bas le tissu de sa robe comme pour en apprécier la texture.

— Elle est un peu trop frêle... Ses hanches ne sont pas très larges et elle manque un peu de formes, mais pourquoi pas... dit-il désormais à l'égard de son père.

Belzébuth tourna la tête vers ce dernier, qui était resté interdit et figé sur place. Il s'arrêta alors à nouveau à côté du roi, reposant son attention sur son « trophée ».

— Avez-vous une idée de ce qui vous attend ? demanda-t-il à la belle blonde.

Belzébuth était curieux de voir l'expression de la princesse se décomposer à cette idée... Elle devait forcément bien savoir au fond d'elle-même ce qu'elle allait devoir vivre, et subir.
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Sam 15 Oct - 15:22

Elizabeth de Vallombret
J'ai 20 ans et je vis au Château Royal Dans la vie, je suis princesse héritière et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée à un démon et je le vis avec douleur et angoisse.




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Qui que puisse être l'invité de son père, il donnait froid dans le dos à Elizabeth. Elle avait toujours été douce et bienveillante, se refusant à juger qui que ce soit sur son apparence et de prêter à quelqu'un des intentions dont elle n'était pas sûre. Mais la façon qu'il avait de tourner autour d'elle à l'évaluer comme si elle était un bien à acheter lui faisait poser la question à de savoir ce qu'il voulait exactement. Il était évident que son père ne lui présentait pas toutes les personnes qui passaient par son bureau et qu'il fallait que celui-là en particulier ait quelque à chose de spécial qui avait un rapport avec elle pour qu'on le lui présente.

Sa voix sombre lorsqu'il se présenta fit frémir la jeune princesse jusqu'au bout des ongles et il était évident que c'était là l'effet qu'il recherchait en lui tournant autour tout en se présentant et décrivant les différentes manières dont on pouvait le présenter. Il se prenait pour un prince, un Dieu maudit, et il était évident que l'importance qu'il se donnait devait être partagé par ceux qui ne voulaient pas que son courroux s'abatte sur leurs pauvres têtes. Quelque chose disait à Elizabeth que c'était tout à fait le cas de son père. Elle comprenait pourquoi. Mais lorsqu'il s'arrêta près d'elle en lui demandant si elle avait compris qui il était, elle utilisa toute sa noblesse pour faire fi de la peur et du malaise qu'il lui inspirait et pour lui répondre en toute franchise.

« Il m'est arrivé d'entendre parler de vous et je dois dire qu'il est difficile d'imaginer qu’un être aussi tourné vers le mal et la désolation puisse avoir un visage aussi harmonieux que le vôtre. À moins bien sûr qu'il ne s'agisse qu'un costume que vous revêtiriez afin de ne point trop effrayer la princesse innocente que je suis. Si tel est le cas, je pense que je devrais vous en être reconnaissante car il est évident qu’une simple évocation de ce que vous êtes ne peut qu'engendrer de la crainte. Dites-moi Messire Belzébuth, seriez-vous donc capable malgré tout de compassion ou de bienveillance ? »

Il voulait des réponses, alors elle allait lui montrer que sa peur de lui ne l'empêchait pas de rester avant tout une princesse. S’il n'était pas capable d'entendre les quelques choses qu'elle venait de dire, alors il était évident qu'il n'aurait pas dû poser la question. Il semblait beaucoup s'amuser mais ils pouvaient parfaitement s'amuser à deux, si c'était ainsi, elle n'avait pas l'intention de s'en laisser compter. Il commença à critiquer son apparence et plus cela allait, plus elle avait l'impression d'être une marchandise. Voilà qui lui posait question. Les raisons pour lesquelles son père était si mal à l'aise se mirent soudain à devenir évidente dans l'esprit de la jeune fille. Elle crut deviner ce que le roi des démons était venu chercher en cet endroit.

Dans ses yeux, l'instant de compréhension dut se voir, ainsi que ce qu’elle ressentait à l'idée de passer le reste de sa vie aux enfers auprès d’un être aussi sombre et machiavélique. Elle était une princesse promise un mariage pour le bien du royaume et c'était ainsi que cela fonctionnait depuis toujours. Comme toutes les jeunes filles, elle avait rêvé que ce moment serait spécial et que peut-être, elle tomberait amoureuse de l'homme fascinant qu'on aurait choisi pour elle. C'était un rêve que chérissaient beaucoup de jeunes filles dont le mariage devait être arrangé et s'il y avait une certitude, c'était que ces espoirs étaient vains la majorité du temps. Mais il y avait une différence entre simplement épouser quelqu'un qu'on n'aimait pas et épouser le Dieu de la mort et de la destruction.

« Eh bien, j'en ai une idée… oui », dit-elle en se forçant de rester noble mais sans pouvoir empêcher sa voix de trembler légèrement.



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Ven 21 Oct - 22:42

Belzébuth
J'ai 1256 ans, même si je n'en parais que 32.  Je viens des Enfers, mais j'ai élu domicile à Stronghold, cette ville que nous, démons, avons bâti à la première porte des enfers, sur le territoire des humains. J'y suis d'ailleurs le roi, qui règne sur quelques légions de vampires, incubes et goules. Et nous comptons bien faire la loi sur nos nouvelles terres, quitte à réduire les hommes en poussière.

Elle était restée stoïque. Anormalement stoïque. Ou devait-il plutôt dire qu'elle était pétrifiée ? Son père en tout cas l'était, au vu de son expression en regardant la scène.

Mais au vu de la réponse de la jeune femme, il dut avouer qu'elle était plus vive d'esprit qu'il ne l'aurait pensé au départ. Plus téméraire aussi. Sa petite pique ne le laissa pas de marbre. Bel' baissa la tête avec un sourire entendu, il hocha un peu la tête, comme pour s'avouer vaincu.

— N'ayez crainte, si vous continuez comme cela, nulle doute que vous verrez mon véritable visage d'ici peu, la prévint-il. Ma compassion, ou ma bienveillance, a des limites... Qu'il est très aisé de franchir lorsqu'on a la langue bien pendue.

Le seigneur des ténèbres replaça les mains dans son dos et arbora à nouveau un regard plus froid et une attitude condescendante pour appuyer ses avertissements. Le roi Léopold se racla la gorge comme pour tenter d'apaiser la tension naissante, et surtout calmer la verve taquine de sa fille.

— Excusez-la, cette situation la dépasse quelque peu, avoua le monarque pour éviter le courroux du démon et continuer à bénéficier de sa clémence.

Belzébuth n'en crut pas un mot. Ses yeux sombres fixaient la jeune femme. Il lui demanda si elle avait une idée de ce qui l'attendait, après avoir longuement tourné autour d'elle pour soupeser sa valeur.

À mesure qu'elle comprenait, l'expression de la jeune femme changea. Sa voix, malgré le peu de mots prononcés, trahit son apeurement et un sourire naquit sur les lèvres du démon quant à l'effet qu'il semblait provoquer chez la princesse.

— Espérez donc que ma compassion soit suffisante pour vous épargnez bien plus qu'un visage effrayant...

Une lueur d'amusement traversa les pupilles du démon, puis il se tourna vers le roi.

— Nous avons un accord, alors.

Le dieu des enfers sortit de la pièce en premier, s'arrêtant néanmoins à l'embrasure de la porte pour un dernier regard vers la princesse, et annoncer le compte à rebours.

— Je vous attends dans trois jours à mon palais, Princesse.
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Lun 21 Nov - 0:11

Elizabeth de Vallombret
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Même si elle tenait à se montrer forte pour être à la hauteur de ce que ses parents lui avaient appris, Elizabeth ne s'attendait pas à ce que cet être inquiétant et sombre le prenne comme un défi. Il ne s'agissait fondamentalement que de l'expression d'un espoir et non d'une provocation. Mais pouvait-on espérer du Seigneur des Ténèbres qu'il comprenne la subtilité des sentiments humains ? C'était peut-être trop en demander à un être qui ne comprenait que la peur et le pouvoir. La peur était ce qu'il infligeait aux autres et le pouvoir ce qu'il recherchait par-dessus tout. D’ici peu, c'était sur elle qu'il aurait ce pouvoir et maintenant qu'elle en était consciente, elle ne tenait pas à partir du mauvais pied.

« Je ne vous provoquais pas, Messire, j'exprimais juste un certain espoir. Croyez que j'aurai à cœur de vouloir vous satisfaire. »

Était-ce la peur qui dictait ses mots ? Très certainement. La jeune princesse ne se serait pas soumise aussi facilement si elle n'avait pas eu la certitude que l'être en face d'elle avait la possibilité de changer sa vie en enfer. Mais tel était le cas et si elle ne voulait pas que son avenir devienne un cauchemar quotidien, il fallait bien qu'elle trouve une solution pour rendre ce risque moins grand. Vivre éternellement sous le joug d'un démon ne pouvait augurer d'un mariage heureux et paisible, mais il fallait bien qu’elle essaie d’en limiter les risques. La mention de l'accord et de la visite trois jours plus tard la laissa tellement sans voix qu'elle se contenta d'un bref hochement de tête pour lui signifier qu'elle ne ferait pas de difficulté.

Il s'agissait même de fournir des efforts. Son père s'était excusé mille fois, lui avait expliqué la situation dans les moindres détails, et s'était justifié comme il n'avait jamais pensé à se justifier auprès de sa fille. Mais le fait était qu'il craignait pour elle. Elle avait peur aussi et tous deux savaient bien que le seul comportement qui lui éviterait un maximum de tourments était de coopérer. Elle ne pourrait peut-être pas tout accepter, mais il était évident qu’elle éviterais de contrarier son époux autant que faire se pouvait. La peur était grande mais la volonté de protéger son peuple et son Royaume l’était plus encore.

Afin de démarrer sous les meilleurs auspices, elle prit soin d'elle et se para de ses plus beaux atours. Le démon l'avait choisi pour sa beauté et peut-être également pour le sacrifice que cela imposait à son père, mais elle était certaine que si elle avait été dénuée du moindre charme, la victoire n'aurait pas été aussi grande pour ce seigneur de l'ombre. Si elle voulait commencer du bon pied en évitant de le contrarier, elle se devait de prendre soin de sa parure. Elle emmènerait avec elle sa plus fidèle servante, mais pas d'autres domestiques. Le roi avait estimé que le chef suprême des démons n'apprécierait probablement pas que l'on mette trop d'habitants du Royaume à sa proximité. Et il ne fallait pas qu'il se sente menacé.

Lorsqu’ils arrivèrent, il ne fallut pas attendre très longtemps pour qu'ils soient reçus par l'homme qui avait décidé que la main de cette jeune fille était le seul présent qui pouvait arrêter la guerre. Elizabeth lui offrit une gracieuse révérence à son arrivée, mais ne parvint pas à prononcer un seul mot, la gorge nouée face à cette réalité. Elle allait devenir reine du Royaume des démons et elle ne savait pas exactement ce que cela impliquait. Elle attendait donc de la part de son futur époux ses premières injonctions afin de savoir dans quelle direction elle devait aller.



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Jeu 1 Déc - 12:58

Belzébuth
J'ai 1256 ans, même si je n'en parais que 32.  Je viens des Enfers, mais j'ai élu domicile à Stronghold, cette ville que nous, démons, avons bâti à la première porte des enfers, sur le territoire des humains. J'y suis d'ailleurs le roi, qui règne sur quelques légions de vampires, incubes et goules. Et nous comptons bien faire la loi sur nos nouvelles terres, quitte à réduire les hommes en poussière.

La jeune femme se rattrapait de justesse avec son explication, même si Belzebuth darda sur elle un regard circonspect. Qu'elle reste sur ses gardes, car il ne comptait pas laisser impuni un quelconque manque de respect à son égard. Il serait bien bête que leur traité de paix ne leur file sous le nez à cause d'une phrase mal interprétée. Et de surcroît, d'une jeune pucelle qui n'avait pas su rester à sa place. Mais le seigneur des ténèbres, contrairement à eux, se plaisait à les tourmenter plus que de raison. Il en venait même à espérer que cela les empêche de dormir dans les jours à venir. Seulement trois nuits les séparaient encore de ce mariage, avant que leur vies ne soient scellées, probablement à jamais. Une union que Belzébuth n'aurait probablement jamais accepté, si ce n'était pour rire de l'aspect ridicule des coutumes qu'il empruntait aux humains. Une coutume qu'il respecta cependant jusqu'au moindre détail.

Le seigneur des ténèbres avait ainsi ordonné à ses quelques prisonniers humains de bien vouloir s'occuper de cette cérémonie. Probablement qu'en étant proche de leurs habitudes, cette démarche et cette union paraîtrait plus sérieuse et réelle pour la famille royale à laquelle Bel allait se lier. Dantalion, le bras droit de Bel, avait veillé au bon déroulement des préparatifs, qui avaient été de bon train.

— Mon Seigneur, votre promise est bientôt là. On a signalé l'arrivée de son carrosse il y a quelques instants.

Bel tourna la tête vers son fidèle serviteur tout en réajustant son veston noir aux détails brodés or.

Ayons l'air civilisés, pensa Belzebuth pour complaire à ses invités.

Dantalon acquiesça. Son pouvoir de mentaliste lui permettait souvent de communiquer avec son roi par la pensée, quand ce dernier lui en laissait l'accès, comme en ce moment.

Les deux démons se postèrent alors à l'entrée du palais, devant lequel s'immobilisa les quatre chevaux de l'attelage. Dantalion fut le premier à s'avancer, ouvrant ainsi la porte à la princesse. Il proposa sa main pour l'aider à sortir du carrosse. Le port altier, le roi démon l'attendait sur le perron, les mains dans le dos. Son attitude froide et solennelle lui conférait un masque presque impénétrable, mais ses prunelles sombres fixaient la princesse de manière appuyée. Ce qu'il voyait lui plaisait, même s'il n'en laissait rien paraître.

Vous avez bon goût, Messire, s'autorisa à penser Dantalion dans sa tête.

Le monarque cligna simplement des yeux pour marquer son approbation, mais son attention restait focalisée sur la princesse qui avançait à pas feutré vers lui. Son père la suivait avec la mort dans l'âme, comme un homme qui monte sur le bûcher.

Belzebuth courba légèrement la nuque quand la jeune femme effectua sa révérence. Il fit ensuite de même pour le roi humain.

— Bienvenue à Éorzéa, la première cité démoniaque dans le monde des humains, les accueillit le seigneur des ténèbres.

Léopold hocha fortement la tête trahissant son émoi. Son visage se décomposait à l'idée d'entrer dans l'antre des démons. Belzebuth, lui, se tourna légèrement en montrant la porte dans son dos qui s'ouvrit. Hauts d'au moins trois mètres et demi, les battants luisaient sous les quelques rayons timides du soleil. Sur le bois d'ébène, les gravures serpentaient en quelques signes et arabesques, propres aux sceaux d'incantations sataniques sensés protégé le palais.

Bel proposa son bras à la jeune femme. Son regard l'enjoignait à le suivre sans faire d'histoire. Et sans dire un mot de plus, il les conduisit à l'intérieur, arpentant quelques immenses couloirs dont les voûtes en ogive planait si haut qu'un géant aurait pu y passer. Ils passèrent une nouvelle grande porte pour atterrir dans un jardin et, devant eux, une chapelle aux vitraux colorés se dressait. Il s'agissait d'un vestige humain, que le monarque avait accepté de garder comme souvenir du village qui fut anciennement établi sur place, avant de devenir Éorzéa. Un lieu dans lequel certains anciens citoyens appréciaient s'attarder à la recherche de paix et du réconfort de leur dieu.

Ces quelques humains, désignés comme serviteurs, étaient d'anciens prisonniers de guerre. Si le roi Léopold devait leur demander la raison de leur présence à Éorzéa, ils répondraient qu'ils y étaient de leur plein gré. Mais il s'agissait là des talents de persuasion du grand Dantalion, qui savait si bien charmer et manipuler les hommes pour leur faire croire ce qu'il voulait. Dans leur traité de paix, aucun humain ne devait plus être retenu contre son gré dans le royaume démoniaque, mais dans les faits, il s'avérait qu'ils en resteraient prisonniers et qu'ils ne seraient jamais plus que des esclaves ou de la chair à pâté pour le Seigneur. Comme ce prêtre qui attendait devant l'autel quand ils pénétrèrent dans la bâtisse.

La princesse toujours à son bras, Belzebuth s'avança jusqu'au choeur de la chapelle. Le prêtre attendit que les quelques invités puissent s'assoir avant d'entamer la cérémonie. Ses mains tremblaient quelques peu, quand il tournait l'une ou l'autre page de son ouvrage. Son discours fut péniblement long aux yeux du démon, mais il patienta en restant à une distance respectable de la future mariée.

— Devant tous ceux qui sont ici réunis,
et en présence de Dieu et de l’Eglise,
Puisque vous êtes décidés à vous engager
dans les liens du mariage,
donnez-vous la main
et échangez vos consentements.

Jusqu'alors le regard baissé, Belzebuth releva les yeux vers la princesse.

C'est pas trop tôt !, entendit le monarque dans son esprit, devinant sans peine qu'il s'agissait de son bras droit qui s'impatientait sur un banc non loin de lui.

Bel jeta un rapide coup d'oeil glaçant vers son sous-fifre, qui lui-même s'éclaircit discrètement la gorge avec le regard fuyant.

— Belzébuth, Seigneur des Ténèbres et Roi d'Eorzéa, voulez-vous prendre Elizabeth de Vallombret comme épouse et promettez-vous de lui rester fidèle, dans le bonheur ou dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour la chérir tous les jours de votre vie ?

— Oui, répondit-il de sa voix rauque avec une légère monotonie.

Le prêtre se tourna ensuite vers la jeune femme. Il était aisé de voir son expression presque désolée pour la princesse, pour laquelle il compatissait.

— Elizabeth de Vallombret, voulez-vous prendre Belzébuth, Seigneur des Ténèbres et Roi d'Eorzéa, comme époux et promettez-vous de lui rester fidèle, dans le bonheur ou dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour le chérir tous les jours de votre vie ?

Le démon trouvait cela bien futile. À quoi bon demander son consentement dans une telle situation ? Elle n'avait finalement guère le choix, mais il attendit la réponse.

Le prêtre amena les bagues de fiançaille sur un coussin, qu'ils purent partager, avant de retourner derrière l'autel.

— Ce consentement que vous venez d’exprimer, continua ensuite le prêtre, en présence de l’Eglise, que le Seigneur le confirme,
et qu’il vous comble de sa bénédiction.
Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. Je vous déclare maintenant mari et femme.
Kathleen
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Sabrina
Kathleen
Ven 23 Déc - 12:19

Elizabeth de Vallombret
J'ai 20 ans et je vis au Château Royal Dans la vie, je suis princesse héritière et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée à un démon et je le vis avec douleur et angoisse.




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Tout le long du chemin, Elizabeth resta silencieuse, songeant douloureusement au destin qui l’attendait. Elle n’avait jamais imaginé vivre sa vie aux côtés d’un être tel que le roi des démons. Elle n’avait jamais réellement cru à ces histoires de prince charmant que l’on vous conte le soir pour vous endormir. Elle n’était pas naïve à ce point, elle était un instrument de négociation et rien de plus. Mais elle n’aurait pas pensé que cette négociation se fasse avec un être aussi dangereux et sombre que celui auquel elle était promise. Elle avait le cœur lourd et envie de pleurer, mais la noblesse de son éducation parvenait à la préserver.

Quand le carrosse arriva à proximité du palais du seigneur des ténèbres, elle frémit mais ne laissa rien paraître. Son père tenta de lui parler avec douceur et pour lui changer les idées, mais elle ne répondit pas, serrant dans sa main gantée son petit mouchoir brodé. D’ici quelques heures, elle serait mariée, elle appartiendrait à l’être le plus vil et le plus dangereux de tous les mondes. Elle frissonna une nouvelle fois avant de respirer profondément et de profiter de la main tendue du loyal serviteur de son fiancé pour l’aider à descendre. Elle s’efforça de le faire avec grâce et sans trébucher, ce qui ne fut pas évident. Elle s’approcha et fit la révérence.

« Monseigneur, je vous prie d’accepter mes plus respectueuses salutations. Je vous remercie pour vos souhaits de bienvenue. »

Elle se devait de se montrer docile et bien élevée, soumise finalement. Du moins, pour l’instant. Avec le temps, elle pourrait peut-être prendre une certaine place dans le royaume, mais pour le moment, elle ne voulait pas lui donner envie de rendre sa vie désastreuse. Et il en aurait eu le pouvoir. La mort lui paraitrait bien douce en comparaison de ce qu’il pouvait lui faire subir, elle en était certaine. Elle avait peur, et elle ne le niait pas, juste s’efforçait-elle de faire bonne figure face à ce qui était en train de se passer. Elle croisa son regard et baissa rapidement les yeux. Elle s’ajusta à son bras dès qu’il le lui proposa. Ne pas faire d’histoires.

Pendant toute la cérémonie, elle échangea des regards avec le prêtre qui semblait officier en étant désolée pour elle. Elle appréciait sa compassion à son égard mais il était déjà trop tard. La paix dépendait de ce mariage et elle ne pouvait pas refuser. Quand le prêtre posa la question fatale, elle posa ses yeux sur Belzébuth qui put la voir trembler dans son regard, la voir ciller soudainement. Mais elle n’hésita pas au moment de répondre. Elle était une princesse de sang et elle tenait à faire preuve de noblesse. Elle allait bientôt être reine, de plus, reine du Royaume des Enfers.

« Oui », parvint-elle seulement à dire, mais d’une voix ferme.

Le mariage prononcé, le démon l’entraîna dans son palais pour les festivités. Voir s’amuser les habitants du palais était assez curieux mais le banquet était à la hauteur des invités humains. Elizabeth avait la gorge serrée, mais avec un peu de boissons, elle parvint à manger un peu de ce banquet prévu pour son mariage. Le début d’une longue vie de noirceur dont elle ne savait pas bien comment elle allait se dérouler.

« Ce repas est à la hauteur de l’évènement, Monseigneur. Je vous remercie pour ces festivités. »




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maioral
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maioral
Jeu 2 Fév - 0:24

Belzébuth
J'ai 1256 ans, même si je n'en parais que 32.  Je viens des Enfers, mais j'ai élu domicile à Stronghold, cette ville que nous, démons, avons bâti à la première porte des enfers, sur le territoire des humains. J'y suis d'ailleurs le roi, qui règne sur quelques légions de vampires, incubes et goules. Et nous comptons bien faire la loi sur nos nouvelles terres, quitte à réduire les hommes en poussière.

Quelle adorable poupée faisait Elizabeth. Toujours prudente, toujours parfaite, elle ne fit aucun faux pas depuis son arrivée, sauf peut-être celui de ne pas en faire, ce qui était presque frustrant pour Belzébuth qui n'aspirait qu'à voir son pantin s'écrouler de peur. Mais jamais elle ne flancha. Son regard était peut-être terrorisé et Bel devinait sans peine son affliction. Eut-elle été née dans une autre famille moins noble, son destin n'aurait-il pas été si funeste.

Elizabeth savait où allait son devoir, c'était ce qui lui permettait de tenir bon. Sa voix et sa détermination purent clore l'échange des consentements. La jeune femme reçut une bague en rhodiage noir, très raffinée, qui seyait tant à sa beauté tout en correspondant au nouveau monde dans lequel elle allait évoluer.

La suite des festivités les attendit dans le palais. Toujours respectueux des coutumes humaines, des saltimbanques amusaient la galerie en se présentant devant les nouveaux époux et leurs convives à l'intérieur des tables disposées en U. Quelques musiciens jouaient également de leur instrument pour égayer l'ambiance alors que les plats se succédaient. Certains démons se rajoutaient à la fête, accompagnant les serveurs humains qui faisaient déjà de leur mieux pour rendre le dîner en tout point semblable à la coutume humaine. Mais le clou du spectacle attendrait. Intérieurement, Belzébuth en trépignait d'impatience. Le mariage avec Elizabeth avait déjà porté un coup fatal au roi Léopold, mais il lui réservait le bouquet final... pour le coucher.

Le roi se trouvait d'ailleurs à côté de Bel, et de l'autre côté du démon, sa nouvelle épouse qui avait maigre appétit. Elle s'était faite bien discrète depuis le début, contrairement à son père qui tentait régulièrement le début d'une conversation, auxquelles le seigneur des ténèbres ne répondait que rarement. Qu'Elizabeth finisse par prendre la parole fut donc un peu étonnant. Malheureusement, ses paroles redondantes n'avaient que peu d'impact pour le dieu des enfers. Il hésita d'ailleurs à répondre, le remerciement de la jeune femme n'en nécessitait guère, mais il s'autorisa finalement à réagir. Ce qui était peut-être pire pour elle.

— À la hauteur des festivités ? Épargnez-moi votre salive, je trouve tout cela particulièrement ennuyeux, la contredit-il. Cela manque d'un peu... d'animation. Et de sang.

Quelques chaises plus loin, Belzébuth vit son bras droit sourire discrètement.

La pauvre ne saura plus où se mettre, Monseigneur, dit-il mentalement en gloussant.

Le seigneur des ténèbres soupira. Non qu'il se sentait mal d'avoir remis son épouse à sa place, cela lui faisait même plaisir, mais c'était plutôt tous ces faux-semblants et les petites réactions de Dantalion qui l'agaçaient.

— Vous aurez bientôt l'occasion de goûter à nos propres festivités, rajouta-t-il pour sa dame. Nous verrons s'ils vous amuseront un peu plus que ceux-ci...

Je ne suis pas sûr que ça la rassure, fit remarquer le bras-droit.
Il suffit ! Ou c'est à toi que je trancherai la gorge pour animer les festivités !

Dantalion baissa poliment la tête et resta silencieux pour la suite. Enfin seul dans son esprit, Belzébuth se contenta de fixer les troubadours en face de lui. Le seigneur se pencha finalement au-dessus de son épouse, le regard toujours au loin.

— J'ai fait au mieux pour respecter les us et coutumes de vos pairs. Mais qu'elle n'a pas été ma surprise de savoir qu'il en existait un pour le coucher... C'est bien le seul pour lequel il me tarde d'y être, souffla-t-il à son attention, quelque peu malsaine.

Sa main, passée sous la table depuis un moment, se posa sur la jambe d'Elizabeth avec le désir de glisser entre ses douces cuisses. Si sa robe n'avait été si longue, il s'y serait aventuré, alors il se contenta d'en caresser le tissu.

Son visage s'était tourné vers elle, désirant voir sa réaction et surtout son effroi.
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