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LE TEMPS D'UN RP

Parce que c'était lui, parce que c'était moi

Beloved
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Beloved
Sam 2 Juil - 15:49

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Nick Robinson

Je l'écoutais, essayant de faire taire ce que je ressentais, de me concentrer simplement sur la conversation, jouant le rôle d'un ami entrain d'en conseiller un autre. C'était tout ce que je devais faire. Malgré toute ma bonne volonté je n'y arrivais. Je méditais sur ses paroles, les comparant à ce que je ressentais moi même. Est ce que j'étais amoureux? Je ne savais pas. Je n'étais jamais tombé amoureux non plus. Je n'avais même jamais été attiré par personne. J'étais attiré par lui ça c'était certain. J'avais tenté de le nier pendant un moment mais j'étais bien obligé de me rendre à l'évidence désormais. Il me plaisait beaucoup. Mais étais ce de l'amour? N'étais je pas entrain de ressentir ce qui arrive quand on a un coup de coeur pour quelqu'un la première fois? Ou mes sentiments étaient ils plus profonds que ça?

J'espérais ne pas être amoureux. C'était déjà assez douloureux comme ça que de vivre cette attirance à sens unique, ce serait bien pire à endurer si cela devenait de l'amour. Je ne pensais pas que ça en valait la peine, pas quand on était coincé dans une relation sans aucun espoir. Ca valait sûrement le coup quand on était amoureux d'une femme, qu'elle partageait nos sentiments et qu'on pouvait se retrouver dans la quiétude de cette clairière pour échanger des promesses d'amour... Mais il fallait que je sois réaliste, ça ne m'arriverait pas, pas avec Simon en tout cas.

J'étais soulagé d'apprendre que ce n'était pas une des filles de la boite. C'était parfaitement ridicule. Si ce n'était pas elles ça devait en être une autre. Il y avait une fille de toute façon et ça faisait quand même mal. Et ce fut même encore plus douloureux quand il me demanda comment il devait s'y prendre pour lui dévoiler ses sentiments. Génial... j'allais donner des conseils au mec sur qui je craquais pour qu'il aille séduire une autre fille...

Je lâchais un petit rire. Je n'étais clairement pas la meilleure personne à qui demander des conseils et ça pour tout un tas de raisons.

- Tu ne devrais pas me demander ça à moi. Je n'ai jamais été en couple. Je n'ai jamais eu à avouer mes sentiments à quelqu'un ou plutôt... disons que...

Je me mordis la lèvre, mal à l'aise. Devais je parler? Devais je lui dire? Parler ou se taire?

- Il y a... quelqu'un qui me plait. Mais je n'ose pas me confier. J'aurais trop peur de... de perdre l'amitié de cette personne, que ça change quelque chose entre nous et la perdre définitivement. Je crois que je ne le supporterais pas. Le rejet serait déjà horrible à supporter, mais la perdre à tout jamais... ça serait comme... comme si je perdais une partie de moi. Alors je me tais...

Je lui fis un petit sourire triste.

- Alors tu vois je ne suis pas vraiment de bon conseil quand il s'agit d'histoires de coeur.



June
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June
Sam 2 Juil - 16:43

Simone Perri
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Je l’écoutai battre en retraite d’abord, me faisant la réflexion que nous avions un autre point commun. Ou plutôt, pas tout à fait, car j’avais déjà été en couple avec des filles. Peut-être même à son âge, l’âge auquel c’est une des choses qu’il faut faire pour évoluer sereinement, pour se sentir inclus, pour se sentir normal. J’avais voulu faire comme mes amis, j’avais senti la pression du groupe et j’y avais obéi, simplement, mais je n’avais jamais été à l’aise avec les filles. Malgré tous mes efforts, je n’étais parvenu à développer aucun sentiment, aucune spontanéité. Ces relations m’avaient renvoyé l’idée d’une altérité infranchissable, et je m’étais senti si seul alors… Rien de tout cela n’avait fonctionné. Je n’en gardais qu’un souvenir inconfortable.

Je regardais Morgan alors qu’il me parlait à son tour d’une personne qui lui plaisait. Je trouvais qu’il avait l’air triste soudainement. Il me semblait reconnaître en lui le même défaitisme que j’avais éprouvé. Dans le même temps, je réfléchissais, je me prenais à imaginer qu’il parlait de moi. Je pesais dans mon cœur chacun des mots qu’il employait et je me demandais si ça pouvait coller. C’était pure folie…

Quand il parla du rejet, je sentis de nouveau la part de moi qui en avait peur aussi. Je ne savais que trop bien ce que j’avais à perdre. Ce n’était pas seulement lui, c’était aussi ce qu’il représentait et que je venais de m’avouer à moi-même en le lui disant à voix haute : j’avais vraiment envie de connaître une relation. Et s’il me repoussait, je le perdrais et je perdrais ça aussi. Je perdrais tout, je perdrais pour toujours la possibilité de vivre pleinement un amour que j’aurais choisi. Car à cet instant, j’étais persuadé que je n’aurais de courage dans ma vie qu’une seule fois, pour avouer mon désir contre nature à la personne qui me le faisait ressentir.

Je décidai de revenir m’asseoir à côté de Morgan, tout près de lui. Il me fit un petit sourire triste, auquel je répondis de la même façon. « Je comprends. » Je ne sais pas ce qui me prit alors : mes mains passèrent dans son dos et l’attirèrent contre moi. Je le serrai doucement dans mes bras, laissant ma propre tristesse m’envahir un instant. « Je comprends tellement… » murmurai-je, fermant brièvement les yeux. J’ignorais ce qu’il penserait de cette étreinte. Je n’avais aucune arrière-pensée, à ce moment-là. J’avais simplement eu envie de ce contact, comme d’un réconfort pour soigner la peine que nous partagions.

Ça ne dura qu’un instant. Bientôt, nous nous séparions de nouveau et je tentai un nouveau sourire, plus franc. « On dirait que ni l’un ni l’autre on n’est très doués pour avouer nos sentiments, alors. Moi aussi, j’ai peur de la réaction de… cette personne. Mais je me dis : après tout, tant que je n’ai rien dit, je ne peux être sûr de rien, pas vrai ? Comment je peux savoir à l’avance que l’autre va me rejeter ? Et surtout : comment je pourrai vivre si, au fond de moi, j’ai toujours le doute que peut-être cette personne aurait voulu être avec moi aussi ? » Je fouillais dans ses yeux à la recherche d’une réponse, du moindre signe favorable, plein d’un espoir auquel il ne pouvait pas répondre. Ce moment avait pris un tour tellement inattendu, mais c’était peut-être une occasion d’en savoir plus. « Bon et toi alors, cette personne qui te plaît, c’est… quelqu’un de chez toi ? Quelqu’un que tu as rencontré à Cambridge ? »

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Sam 2 Juil - 17:48

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Nick Robinson

Je le fixais alors qu'il venait tout prêt de moi. Il me comprenait et en cet instant je me sentais un peu moins seul. Pourtant je savais qu'il ne me comprenait pas vraiment. Il ne savait pas de quoi je parlais. Il était loin de s'imaginer ce que j'étais entrain de ressentir en cet instant. Et s'il avait su, il ne m'aurait certainement pas pris dans ses bras. Je me raidis dans ses bras, mal à l'aise de ce brusque contact auquel je ne m'étais pas attendu. C'était... étrange. J'aurais du me réjouir de ce contact, me laisser aller dans ses bras pour cette brève étreinte que je n'aurais certainement plus l'occasion de vivre. Pourtant je n'arrivais pas à m'empêcher de me sentir mal. Ce calin ne voulait clairement pas dire la même chose pour lui que pour moi. Pour lui ce n'était qu'une façon de me consoler après mon aveux, de m'aider à me sentir moins seul. Alors je ne pouvais pas profiter. Je me contentais de me reculer le plus rapidement possible. Plus tard je me maudirais de ne pas avoir profité davantage, de ne pas avoir retenu l'odeur de sa peau, la chaleur de ses bras, de ne pas avoir gravé la moindre sensation dans ma mémoire. Mais pour le moment je ne pensais qu'à la douleur et à la frustration que ce bref instant avait fait naitre en moi.

Je me reculais, m'éloignant le plus possible de lui. Je remontais mes jambes contre ma poitrine, comme pour me protéger en mettant une barrière de plus entre lui et moi. Je me concentrais sur ce qu'il disait, essayant de reprendre le fil de notre conversation comme si de rien n'était, comme si il ne m'avait pas complètement retourné le cerveau.

- Si elle n'est pas complètement stupide, elle ne devrait pas te rejeter j'en suis certain.

Je ne voyais pas comment on pourrait lui dire non. Moi j'en étais incapable.

Je baissais les yeux alors qu'il me demandait où se trouvait cette personne à qui je tenais. Je pouvais lui dire la vérité, lui dire qu'elle était ici en Italie. Il aurait sûrement vite fait de comprendre qu'il s'agissait de lui. A part lui je n'avais fréquenté quasiment personne ici. Ce n'était pas avec le peu de temps que j'avais passé avec les filles lors de notre sortie que j'aurais pu m'attacher à elles. Et je lui avais déjà dit qu'elles ne m'intéressaient pas. Lui dire que la personne était ici, ça revenait à dévoiler mes sentiments, à faire le grand saut au risque de le perdre.

Alors je fis la seule chose raisonnable à faire pour le moment. Je lui mentis.

- Non c'est quelqu'un de Cambridge. Et de toute façon ça ne sert à rien que je me déclare. A la fin de l'été j'irais à Paris et je ne la reverrais plus. Ca serait complètement ridicule de prendre le risque de détruire notre amitié pour seulement quelques jours ensemble.

Ca serait fou oui, de détruire ce qu'on avait là pour une histoire qui de toute façon était destiné à ne pas marcher. A la fin de l'été je serais à Paris et lui au Canada, nous étions condamné avant même que quelque chose ait eu la possibilité de naitre.



June
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Sam 2 Juil - 19:30

Simone Perri
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D’une certaine façon, avec mon discours sur le rejet, j’avais essayé de le convaincre. J’avais essayé de lui dire : parle, dis-moi, dis-moi que c’est moi, cette personne qui te plaît. Quand sa réponse s’abattit sur moi, quelque chose se brisa à l’intérieur. Je l’avais cherché. Je l’avais redouté aussi, sans vouloir croire que la vie serait si dure, m’étant montré tellement plus idéaliste que ce que je pensais de moi. Je baissai la tête, imitant sans m’en rendre compte la posture qu’il avait prise, me refermant sur moi, un faux sourire vide de sens collé aux lèvres, parce que je ne pouvais pas m’effondrer devant lui.

Je me repassai en boucle ce qu’il avait dit, essayant de comprendre. « Et ça ne m’intéresse pas, d’être avec une fille. » Il avait dû vouloir dire : une de ces filles-là. Soudain je repensai à Maria et je compris. Mon sourire s’agrandit, atrocement amer. C’était pour ça qu’il était parti, qu’il l’avait laissée seule sur la piste de danse au moment où il allait se passer quelque chose entre eux. Parce qu’il avait pensé à cette autre fille, la fille de Cambridge, celle à qui il voulait avouer ses sentiments. Il avait seulement résisté pour ne pas tout gâcher, et parce qu’il l’aimait, sans doute. Il avait tant parlé d’amour.

Je m’en voulais tellement. J’aurais dû le savoir. J’avais bien eu un doute quand il avait parlé de perdre une amitié, parce que… pouvions-nous vraiment dire que nous étions amis ? Sans doute pas. Sans doute n’étions-nous rien. Sans doute n’était-il que l’étranger de la lampe allumée à l’étage derrière la fenêtre, à jamais invisible, inconnaissable. Et moi, je n’étais que cendre dispersée par le vent, dans un monde qui ne voulait pas de moi, où je n’existerais jamais tel que j’étais.

Je n’avais plus rien à perdre. J’avais déjà tout perdu. Et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.

« Ce n’est pas… une fille. » Je déglutis péniblement, la voix tendue, prête à se rompre. « Ce n’est pas une fille, qui me plaît. » Je regardai Morgan, l’espace d’un instant. Avec un sourire triste, j’ajoutai : « Voilà… tu connais mon secret. » C’était la première personne à qui je le disais. La dernière aussi, probablement. Je me sentais tellement vide, tellement défait. On pouvait donc parler et mourir à la fois.

Je baissai le regard et rencontrai le cadran de la montre à mon poignet. Je me sentais incapable de rester là plus longtemps. Un sentiment de honte se mêlait à mon abattement, et je voulais partir. Nerveusement, je dis : « Bon… je crois que je vais rentrer. » Je me levai, le corps tremblant, sans le regarder. « Je vais te laisser dessiner. On se voit plus tard. » Je m’éloignai lâchement. Je sentais que ce n’était pas ça que j’aurais dû faire, que mon comportement était désagréable, pitoyable même. Que j’aurais dû affronter son regard, ce qu’il avait à dire. Mais qu’y avait-il à dire à cela ? Peut-être avais-je voulu lui éviter l’embarras de devoir répondre à cet aveu terrible. Quoi qu’il en soit… nous reverrions-nous vraiment ? Même s’il l’avait voulu, je ne savais pas si j’en serais capable. Pour l’heure je voulais seulement disparaître, disparaître définitivement.

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Dim 3 Juil - 10:10

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


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J'étais sous le choc. Je le fixais, mon cerveau peinant à assimiler la révélation qu'il venait de me faire. Et avant même que j'ai eu le temps de réagir il était déjà parti, m'empêchant de lui répondre d'une quelconque manière. Qu'est ce que j'aurais dit de toute manière? Je ne le savais pas moi même. Lui avouer mon secret était absolument inconcevable. Je ne m'en sentais pas capable encore. Je n'avais pas son courage. J'avais du mal à l'admettre alors le dire à haute voix, c'était encore trop dur. Et que se passerait il si je le faisais? Il me poserait sûrement des questions. Comment je l'avais su? Est ce que j'avais déjà fréquenté un garçon? Qu'est ce que je pourrais répondre à ça? Non je n'avais jamais été attiré par personne. J'avais compris mon attirance malsaine que lorsque je l'avais rencontré. Quand j'avais réalisé qu'il occupait chaque recoin de mon esprit, que je ne pouvais m'empêcher de le dessiner sans cesse. Non... je ne pouvais pas... parce que je doutais d'être le garçon qui habitait ses pensées. Il devait certainement s'agir d'un ami qu'il avait au Canada. Ou peut être d'un bel italien qu'il voyait tous les étés, qu'il aimait en secret, qu'il se languissait de retrouver pendant ses vacances sans jamais réussir à lui avouer ses sentiments. Non je n'aurais rien dit... j'aurais fui avant qu'il ne le fasse.

Je restais un petit moment assis là, à me remettre de la nouvelle qu'il venait de me sortir. Je me levais finalement et aperçu son livre. Je décidais de le ranger aux côtés de mon carnet de dessin. Je le lui rendrais certainement. Quand je ne savais pas encore.

J'étais rentré chez moi dans un état second, la tête rempli d'encore plus de pensées qu'en venant. J'avais salué ma mère, installée sur la terrasse entrain de lire. Mon père semblait être parti dans son coin, s'enfermant dans son bureau. Elle avait besoin de réconfort, je le sentais. Elle ressortait toujours épuisée de leurs disputes. Je passais le reste de la soirée à discuter avec elle, à prévoir de nouvelles excursions à deux. Ca me faisait du bien aussi, ça détournait mon esprit de ce qui s'était passé avec Simon.

Et ma mère m'occupa suffisamment les jours suivants pour que j'évite d'y penser, du moins dans la journée. Elle voulait fuir le plus possible la maison et mon père. J'étais son excuse parfaite pour ça. Moi je voulais fuir Simon, éviter de le croiser et je profitais de nos sorties pour le faire. Mais le soir venu, seul dans mon lit je m'interrogeais. Je ne savais pas ce que je devais faire. Il était clair que je n'allais pas lui en vouloir de ne pas aimer les filles. J'étais dans le même cas que lui. Une part de moi se disait que je pourrais avoir quelqu'un à qui confier mes doutes là dessus. Il était plus âgé que moi. Peut être ne venait il pas de le découvrir comme moi? Il avait peut être déjà fréquenté des hommes. Il pourrait m'aider à y voir plus clair. Mais il faudrait bien entendu que je ne lui dise rien sur mon attirance, que je lui mente. Je savais que je n'étais pas l'homme pour qui il avait des sentiments. Je n'étais certainement qu'un gamin à ses yeux, un gamin avec qui il aimait trainer de temps en temps. Je serais celui que j'avais toujours été, le confident, l'ami, la personne sur qui on pouvait se reposer, mais pas le mec dont on tombait amoureux. Je ne savais pas si j'étais prêt à faire tout ça. Est ce que j'oserais le dire tout haut, le révéler à quelqu'un? Est ce que j'aurais la force de l'entendre me parler d'un autre homme? Me dire que les choses auraient pu être possible entre nous mais que je ne lui plaisais pas... C'était presque pire qu'avant. Avant de savoir, je me disais que le problème était que j'étais tout simplement un homme. L'attirance ça ne pouvait pas se commander. Je le savais. J'en avais fait l'expérience plus d'une fois. Je n'arrivais pas à me forcer à aimer une femme. Mais là ce n'était pas ça. Là c'était tout simplement moi qui bloquait...

Je passais des jours à me torturer ainsi. Ne sachant pas si je devais le voir ou non. Puis l'occasion me fut donner de me lancer à sa recherche. Mon père était sorti de sa tanière. Il avait préparé une sortie pour ma mère, une excursion en amoureux en bateau. La voir si heureuse comme ça de profiter de cette sortie... ça m'avait fait du bien. Je les avais poussé vers la sortie, les assurant que je pourrais me débrouiller seul. J'allais bientôt vivre seul alors je pouvais bien rester une journée entière seul. Qu'ils prennent leur temps, j'irais bien.

A peine parti que j'étais parti chercher mes affaires. J'avais fourré mon walkman, mon carnet et son livre dans mon sac. J'avais pris un peu d'argent au cas où j'irais en ville et où j'aurais besoin de faire des courses. Puis j'enfournais mon vélo pour me lancer à sa recherche.

Il n'était pas chez ses grands parents. Il me fallut un moment pour comprendre qu'il était sorti mais impossible de comprendre où il s'était rendu. Je commençais par les villes, vérifiant si il n'était pas parti faire des courses ou trainer à la plage. Mais je rentrais bredouille. J'avais avalé rapidement un sandwich le midi avant de retourner à mes recherches. J'étais passé au lac, me doutant avant même d'y pénétrer qu'il ne devait pas être là. Il avait fui l'endroit, je le voyais mal y retourner pour l'instant. Il ne me restait plus qu'un endroit. Si il n'était pas là, je n'aurais aucun moyen de le retrouver. Il devait connaitre des endroits qui m'étaient inconnus. Si il me fuyait comme je le pensais, il devait être dans un endroit que je ne connaissais pas.

Parce que j'étais certain qu'il évitait de me voir. Il n'était jamais venu frapper à la maison. J'avais contemplé plus d'une fois la lumière allumée dans son bureau, l'imaginant assis là au milieu des livres travaillant à sa thèse. Il me fuyait... il devait penser que j'allais le juger, me détourner de lui à cause de ce qu'il était. Si il savait... je le fuyais parce que je tenais beaucoup trop à lui, sa révélation n'avait rien à voir là dedans.

Je pédalais vers le sommet de la colline, me demandant ce que je pourrais bien lui raconter une fois à ses côtés, si je le trouvais. Même après une semaine de réflexion je ne savais toujours pas ce que je comptais faire. Une chose était sur, je voulais qu'il comprenne que je me fichais qu'il préfère les hommes. Est ce que je lui dirais que c'était la même chose pour moi? L'écouterais je me parler de cet autre homme? Ca je n'en savais rien. Je savais juste que j'avais besoin de le voir.

J'arrivais au sommet, le coeur battant. C'était ma dernière chance de le trouver. Si je ne le trouvais pas là, je le perdrais définitivement. Je posais mon vélo et partit à sa recherche. Et je le trouvais... je le fixais un instant. Il était installé dans l'herbe, concentré sur ce qu'il faisait. Je n'arrivais pas à voir d'ici si il était entrain de lire ou de dessiner. Mais il était là... et je sentis mon coeur s'emballer à cette simple vision. Je m'approchais timidement de lui, le peu de courage que j'avais pu rassemblé disparaissant à toute allure. Puis quand je fus assez près de lui je me décidais à parler.

- Salut...

Je lui fis un petit sourire timide alors qu'il tournait brusquement le visage vers moi. Je fouillais rapidement dans mon sac pour lui tendre son livre. J'étais heureux qu'il l'ait oublié près du lac, ça me donnait l'excuse parfaite pour justifier ma présence ici, en attendant de savoir ce que j'allais faire.

- Tu... tu l'as oublié...


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Dim 3 Juil - 12:42

Simone Perri
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Comment en étions-nous arrivés là ? Étendu sur mon lit, le regard fixé sur le plafond pendant qu’un même disque tournait inlassablement, je me repassai le film de notre conversation de l’après-midi. Les derniers fragments de lumière dorée entraient dans ma chambre par le ciel qui s’éteignait. J’avais été incapable de quoi que ce soit depuis mon retour. Ma tête était pleine et vide en même temps. Je peinais à réfléchir véritablement, à identifier quelles étaient mes pensées, le sentiment qui me dominait parmi tous ceux que j’éprouvais. Je me sentais mal, ça c’était sûr, mais sans éclat. Une sorte de coquille vide échouée au bord des vagues, c’était l’image charmante que m’évoquait mon absence totale de vigueur.

When we were dancing
I saw the look in your eyes
Now we are strangers
Lost in a sea full of sighs


Comment en étions-nous arrivés là ? me disais-je pour la énième fois, les bras croisés derrière la tête, le regard vague. Je me demandais si Morgan se referait le film de notre après-midi aussi, ou peut-être même de tous les moments que nous avions passés ensemble. S’il repenserait à tout ce que j’avais dit sous ce jour nouveau. S’il finirait par comprendre, alors, que c’était lui – que c’était de lui que j’avais parlé. J’ignorais si je le souhaitais, maintenant que tout était clair et sans espoir.

Il n’y avait plus rien à ressasser. J’étais parvenu à un dénouement, à une conclusion qui devait refermer définitivement cette partie du livre de ma mémoire, qui n’aurait certes rien du commencement d’une vie nouvelle. Et pourtant… j’étais encore dans une forme d’expectative. Alors c’était comme ça que ça devait se finir, vraiment ? Ça me paraissait si triste, si intenable. J’ignorais comment retourner à cet état de renoncement, à cette sérénité sombre et sage qui avait été la mienne des années durant. Jamais je n’avais songé à l’éventualité que je pourrais dévoiler à Morgan le secret de toute ma vie sans lui dire ce que je ressentais pour lui. Toujours j’avais projeté que les choses se passeraient dans l’autre sens. L’issue réelle, et par définition immuable, était la pire de toutes. Je m’étais dévoilé, livré à son jugement, à son dégoût peut-être, dans le même temps que je m’étais privé de toute chance de m’inventer ce qui aurait pu arriver. J’aurais préféré ça, finalement. Ne jamais savoir, et qu’il ne sache jamais, et pouvoir le voir encore et fantasmer un désir réciproque. Vivre dans un rêve, le temps d’un été.

Je ne pouvais pas revenir en arrière. Ma relation avec Morgan avait réveillé mon désir profond d’amour. Elle avait fait exploser ma posture de résignation, qui n’avait été qu’une carapace, et me laissait comme nu, à vif, infiniment fragile, livré à un monde où ce désir ne pourrait jamais se réaliser. Je me retournai d’un coup sec sur mon lit, enfouissant rageusement mon visage dans mon oreiller. C’était insoutenable. J’avais envie de crier.


*

Ayant toujours vécu anesthésié, dans la maîtrise calculée de mes émotions, je n’avais pas l’habitude de ressentir des choses si fortes et si dures. Je ne parvenais pas très bien à me cacher, et il était inévitable que mes grands-parents se rendent compte de quelque chose. J’avais laissé entendre qu’il s’agissait d’une peine de cœur, les laissant imaginer ce qu’ils voulaient, sachant qu’ils ne se douteraient de rien.

À Grazia, qui téléphona dans les jours d’après, ce fut plus difficile de mentir. Je n’avouai rien de manière explicite – j’avais retenu la leçon –, et elle qui comprit bien sûr, à peu près, de quoi il retournait, respecta mon silence et s’appliqua plutôt à me changer les idées. Ça me fit du bien d’entendre sa voix familière, son rire limpide et communicatif. Elle me manquait. C’était la seule personne que j’aurais voulu voir alors. Sa venue en Italie approchait, et j’avais hâte de la retrouver. D’ici là, la vie m’apparaissait comme un long tunnel qu’il faudrait se contenter de traverser du mieux possible.

Les jours s’enchaînèrent. Je maintins mes activités, faisant appel à la force de l’habitude pour exécuter l’une après l’autre les tâches du quotidien. Je n’y mettais pas de cœur, je procédais simplement de manière automatique. Honnêtement, je ne sais pas trop ce que je faisais alors, je n’en garde qu’un souvenir indistinct, et quelques pages de thèse sans qualité.

Pensai-je à Morgan, pendant cette semaine qui s’écoula lentement ? Probablement. Il était toujours dans un coin de ma tête, omniprésent bien que je m’efforce de ne pas penser à lui. Quant à le revoir, je ne l’envisageais même pas. Fini les scénarios improbables qui devaient toujours tourner en ma faveur. Je ne serais plus aussi inconscient. Autant tout couper dès maintenant : c’était ce qu’il y avait de moins douloureux, n’est-ce pas ? Je ne voulais même pas spéculer sur ce qu’il avait dû penser de mon aveu. J’avais disparu pour lui au moment même où je lui avais révélé la nature de mon attirance. Je n’existais plus, pour lui.

Le samedi soir, je sortis en boîte à Ravenne avec la bande du voisinage et je profitai de me laisser conduire, cette fois, pour me noyer dans l’alcool. Je dansai comme si c’était la dernière fois, en laissant tout aller. Je dansai avec tout ce qui m’accablait et que je tentais d’expier. Je crois même que je me laissai danser avec une fille, que je plantai là après qu’elle eut essayé de m’embrasser. J’étais tellement malheureux. Au milieu de ce trou noir, la seule chose qui me revint fut cette brève étreinte que j’avais volée à Morgan, et qui était tout ce que j’aurais pour le reste de ma vie.

*

Le lendemain, je me réveillai sur mon lit sans aucun souvenir d’être rentré. J’avalai un comprimé pour combattre le mal de tête et je me traînai sous la douche. Je descendis ensuite à la cuisine et je déjeunai, sans penser que tout se passait exactement comme la dernière fois que j’étais tombé, par hasard, sur un certain Morgan. Incapable de travailler, je collectai dans la bibliothèque un recueil de fragments d’un auteur portugais, le Livre de l’intranquillité, pris mon vélo et partis dans la campagne ravennate.

À Olmatello, je m’installai seul sous les grands pins, mon vélo abandonné contre un arbre derrière moi. Il faisait beau et chaud, mais le ciel était plus couvert et l’atmosphère plus lourde que d’habitude. Je laissai aller mon regard dans le paysage pendant un long moment. Puis j’ouvris le livre que j’avais apporté et je plongeai dans ma lecture.

J’ai assisté, incognito, à la déroute progressive de ma vie, au lent naufrage de tout ce que j’aurais voulu être. Je peux dire, et c’est une de ces vérités dont on sait bien qu’elles sont mortes sans qu’il soit besoin de fleurs pour le dire, qu’il n’est pas une seule chose que j’aie voulue – ou en laquelle j’aie placé, même un instant, ne fût-ce que le rêve de ce seul instant – qui ne se soit réduite en miettes sous mes fenêtres comme la poussière, semblable à de la pierre, tombant d’un pot de fleurs du dernier étage. On dirait même que le Destin s’est toujours plu à me faire aimer ou vouloir tout d’abord ce qu’il disposait lui-même pour que je visse, dès le lendemain, que je ne le possédais pas et ne le posséderais jamais.*

Ce n’était certes pas la lecture la plus réconfortante que j’aurais pu choisir, mais elle avait le mérite de débloquer dans ma tête les bribes de réflexion qui y tournaient depuis une semaine sans s’y incarner. Je calai ma main dans mon front, sentant mon cœur, ma gorge se serrer. Toujours cette idée stupide qu’il ne fallait pas pleurer, qu’un homme ne pleure pas, qu’un homme ne doit jamais se laisser souffrir.

Ironique spectateur de moi-même, je n’ai jamais, malgré tout, renoncé par découragement au spectacle de la vie. Et puisque je sais aujourd’hui, par anticipation, de chaque vague espoir qu’il sera de toute façon déçu, je souffre du plaisir spécial de savourer la déception en même temps que l’espoir, tel un mets amer et sucré tout à la fois, qui rend la saveur sucrée plus sucrée par contraste avec l’amer. Je suis un sombre stratège qui, ayant déjà perdu toutes les batailles, trace à l’avance, sur le papier de ses plans, et en en savourant chaque détail, le schéma précis de sa retraite finale, à la veille de chaque nouvelle bataille. J’ai été poursuivi…

Je sursautai quand une voix vint interrompre ma lecture, tournant vivement la tête. C’était Morgan. Je refermai brusquement le livre, esquissai un mouvement pour me redresser, chassant de mon visage toute trace d’émotion. J’aurais voulu disparaître, me soustraire à son regard et à son jugement. Ou bien qu’il ne soit qu’une apparition, l’incarnation de ce qui me hantait, venue me dire au revoir définitivement.

Incrédule, mal à l’aise, je le regardai fouiller dans son sac et me tendre le recueil de Montale que j’avais oublié au bord du lac. Je n’arrivais pas à comprendre ce que Morgan faisait là, ce qu’il faisait avec mon livre, ni pourquoi il m’adressait encore la parole. Il avait dû ramasser le recueil et le laisser dans son sac depuis lors. Et vouloir revenir à cet endroit que je lui avais montré, parce que c’était calme et que la vue était belle, tout simplement.

Je me vis tendre la main pour saisir le petit volume du bout des doigts. Nous le tînmes ensemble l’espace d’un instant. Ce petit recueil qui m’était cher, et que pourtant j’avais cru perdu à tout jamais, abandonné avec le reste de cette après-midi horrible au bord du lac. « Oh, merci… » dis-je, d’une voix lointaine. Je calai le recueil contre mon autre livre, les serrant dans mes mains pour me donner une contenance. Je m’attendais à ce que Morgan fasse demi-tour et s’en aille, mais il restait planté là sans rien dire. Il fallait rompre ce silence, alors je dis, les yeux baissés : « Tu as… tu as lu la fin du poème, alors ? »



*Il s’agit du fragment 67 du Livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa (1982), traduit par Françoise Laye pour Christian Bourgois éditeur en 1988.
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Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Nick Robinson

Il y avait tellement de choses que j'avais envie de lui demander en cet instant. Pourquoi est ce qu'il était parti ce jour là? Pourquoi m'avait il fui pendant des jours? Pourquoi... pourquoi ne voulait il plus me voir? Alors que je me languissais sans lui, que je rêvais de ses sourires, des moindres traits de son visage, que je ne cessais de dessiner encore et encore. Il était présent dans mon esprit et je n'arrivais pas à l'en chasser. Je ne me sentais apaisé que lorsque j'étais face à lui. C'était alors un autre type de tourment qui venait me torturer. Ce n'était plus le manque qui venait me serrer le coeur. C'était l'envie, une envie irrépressible d'être avec lui, de pouvoir goûter à la douceur de ses lèvres. J'en avais envie et j'étais effrayé en même temps par cette perspective. Et je savais que je me torturais pour rien, parce que jamais mes sentiments ne seraient réciproques.

Alors pendant que je m'interrogeais ainsi, que je restais planté comme un imbécile à le regarder, lui il continua de parler. Je lâchais un petit rire en entendant sa remarque sur la fin du poeme.

- Non. Je ne parle pas italien je te le rappelle. Je n'aurais rien compris à ton poeme. J'ai besoin de toi pour me faire la traduction.

J'avais besoin de lui tout court. J'avais besoin de lui dans ma vie. Pour le peu de temps que ça durerait. J'avais besoin de sa présence. Parce que bien trop vite arriverait le moment de la séparation et je savais que mon père peinerait à s'en remettre.

J'hésitais un instant avant d'aller m'asseoir à côté de lui. Je le dérangeais peut être. Après tout il m'avait fui pendant des jours. Mais il ne m'avait pas encore repoussé. Je voulais profiter de cette chance tant qu'il me l'offrait. Si je partais maintenant, je risquais de ne plus jamais le revoir. Je voulais mettre les choses à plat, trouver le courage de lui parler, de lui dire que je ne le détestais pas pour ce qu'il m'avait dit. Je ne pourrais jamais le détester, quoi qu'il fasse.

- Pourquoi est ce que tu es parti l'autre jour? Quand tu m'as dit... ton secret. Pourquoi tu m'as laissé?

Voilà... je venais de me jeter à l'eau. J'étais là, suspendu à ses lèvres, attendant anxieusement sa réponse. Non... ce n'était pas ses réponses que je redoutais. Je pensais comprendre ses motifs. J'aurais sûrement réagi pareil si je m'étais lancé en premier. Non, ce que je redoutais, c'était ses questions. Celles auxquelles je n'étais pas prêt à répondre, ces sentiments que je n'osais pas lui dévoiler de peur du rejet. C'était cela que je craignais réellement...



June
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Je secouai la tête en entendant sa réponse, évidente ; bien sûr, le recueil était en italien, comment avais-je pu ne pas y penser ? Je me sentais maladroit, gauche, beaucoup trop exposé. « Ah oui bien sûr, excuse-moi… Je ne sais pas où j’avais la tête. » Ou plutôt, je ne le savais que trop bien.

Morgan vint s’asseoir à mes côtés. Je me décalai légèrement, toujours un peu agité qu’il soit arrivé au beau milieu de mes réflexions. C’était douloureux, de le voir si près de moi, plus inaccessible que jamais. J’aurais dû me réjouir qu’il ne cherche pas à me fuir, visiblement. Qu’il ne montre pas d’aversion, de jugement, d’effroi, après ce que je lui avais dit. J’imaginais la réaction qu’aurait pu avoir mon frère – violente, sans aucun doute –, ou même certains de mes amis à Toronto. Celle de Morgan n’avait rien à voir, pour le moment, mais je ne parvenais pas pour autant à me détendre ou à me rassurer. J’étais incapable de le regarder dans les yeux.

De toute façon, même s’il m’acceptait comme j’étais, je ne savais pas si je pourrais passer encore des moments avec lui. Je ne pourrais pas développer une amitié, pas avec celui qui m’avait amené à dire tout haut ce que j’avais toujours caché. Je ne pourrais pas me contenter d’avoir des conversations banales, d’avoir des activités communes et innocentes avec lui, ni supporter de voir dans son regard qu’il savait que je n’étais pas normal. S’il ne me fuyait pas, si je ne le dégoûtais pas, à la place j’imaginais sans peine qu’il éprouve une forme de pitié pour moi. Il devait comprendre, maintenant, se réjouir peut-être d’avoir trouvé quelqu’un que le rejet terrifiait bien plus que lui sans doute – quel que soit son secret à lui. Bien sûr, penser une telle chose, c’était bien mal le connaître, mais ma perception de la réalité était instable, déformée.

Je ne parvenais à rien dire. Je regardais le paysage et j’avais la sensation d’être enfermé dans une bulle, derrière une vitre que j’étais incapable de briser. Je fus soulagé d’entendre la voix de Morgan, même s’il revint sur le sujet et que je sentis mon ventre se nouer devant ses questions. Que savait-il, qu’avait-il compris, rétrospectivement ? J’étais perdu. Je m’étais révélé et soudain j’avais l’impression d’avoir tout dit, qu’il pouvait lire très clairement en moi. Je ne pensais pas que j’avais encore un secret pour lui, finalement. Un ultime secret.

« Je ne sais pas… Je suis désolé. C’était la première fois que j’en parlais. Tu es la seule personne à qui je l’ai dit, alors je… » Je déliai mes jambes et les étendis devant moi, prenant appui sur mes mains, dans une tentative de me détendre. Mon regard courait dans le ciel, retraçant compulsivement la forme d’un même nuage. J’expirai longuement, prenant courage, puis je tournai la tête et, pour la première fois depuis qu’il était apparu derrière moi, j’osai regarder Morgan dans les yeux. « J’avais peur de ta réaction. » Ce contact visuel ne dura pas. De nouveau, je fuyais son regard. « Je suppose que j’ai anticipé ce que j’ai toujours cru que les autres feraient, s’ils apprenaient que j’avais ce… genre de désir. Me quitter, dans le meilleur des cas. Je me suis dit que ça serait moins gênant pour toi aussi, je ne voulais pas te mettre dans l’embarras. Je ne voulais pas voir que je t’avais… déçu aussi, peut-être ? » J’eus un petit rire triste, comme pour me dévaloriser moi-même, avant qu’il ait à le faire. « Je ne regrette pas de te l’avoir dit… Mais je regrette tellement que tout doive changer entre nous, maintenant. » Pourquoi est-ce que je disais ça ? Pourquoi est-ce que je me brisais encore plus le cœur, comme ça ?

Je dis avec un regret à peine dissimulé, presque pour moi-même, à voix plus basse : « Enfin, ce n’est pas comme si… comme s’il s’était passé quelque chose, vraiment. » Je me passai une main sur le visage, comme si ce geste pouvait absorber ma tristesse infinie. Ces quelques mots étaient de trop, sans doute. Mais j’ignorais qu’il n’avait pas tout compris. Je croyais au contraire qu’il ne pourrait qu’acquiescer et se réjouir, quelque part, de ne pas avoir eu à repousser une tentative de séduction plus claire de ma part.

J’avais tellement peur de l’interroger à mon tour. J’avais peur d’entendre ce qu’il avait à me dire, même si j’avais déjà tout compris. Je me voyais mal lui demander ce qu’il pensait de tout ça, je n’étais pas prêt à recevoir la réponse honnête qu’il me ferait. J’optai donc pour une question détournée : « Et toi… pourquoi… tu es venu ici ? »

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Lun 4 Juil - 10:28

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Je comprenais sa réaction. C'était ce que j'avais supposé. A sa place, si j'avais fait une telle révélation, j'aurais eu tout aussi peur. Et j'avais peur moi aussi de ce que mon propre aveu pourrait provoquer. Si je lui avouais mes sentiments, tout se passerait exactement comme il l'avait décrit. Il allait me fuir au pire des cas. Mais de toute façon, même si il restait à mes côtés, plus rien ne serait jamais pareil. Il ne pourrait pas me fréquenter sereinement en sachant ce que je ressentais, en étant conscient de mes sentiments qu'il ne partageait pas. Et moi non plus, je ne pourrais pas rester à ses côtés, en étant conscient qu'il savait tout et que rien n'était possible. C'était pour ça que je ne disais rien, pour ne pas le perdre. Je n'avais pas ce courage. Je n'étais pas prêt à tout risquer en lui avouant la vérité.

- Tu me manquais...

Les mots étaient sorti rapidement sans que je ne puisse les retenir. J'avais parlé sans réfléchir, laissant la vérité s'écouler hors de mes lèvres. Il m'avait manqué, terriblement manqué. J'avais terriblement besoin de ces moments à deux qu'on passait ensemble.

- J'avais peur que... que tu me détestes ou je ne sais quoi...

J'avais baissé les yeux sur mes mains, n'osant pas croiser son regard tandis que je laissais parler mon coeur. Je jouais nerveusement avec mes doigts. Je tentais de parler, de me laisser aller, d'être aussi honnête que lui. Mais c'était trop difficile. Alors je me concentrais à nouveau sur lui, sur ce qu'il m'avait confié. Je ne pouvais pas lui dire que l'idée qu'il ne veuille plus de moi avait été comme un déchirement.

- Tu ne me déçois pas. Je t'admire au contraire. Parce que tu as eu le courage de parler. Tu as pris le risque de tout perdre en parlant. Ca ne peut pas me décevoir...

Je n'ai pas cette force moi. J'étais incapable de parler, de tout lui dire. Je n'avais pas la force de le perdre...

- Et... je ne vois pas pourquoi tout devrait changer entre nous.

Je relevais finalement le visage pour le regarder, un léger sourire aux lèvres. Je ne voulais pas que ça change. Qu'il aime une autre femme ou un autre homme, ça ne devait rien changer. Il restait inaccessible dans tous les cas.

- J'aime passer du temps avec toi, t'écouter me parler de plantes ou de poésie, découvrir la région à tes côtés... je n'ai pas envie que ça s'arrête.

Je ne voulais pas... je ne pouvais pas le supporter.



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Lun 4 Juil - 12:01

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.

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Je tressaillis à l’entendre me dire que je lui manquais. Aurait-il pris ma main dans la sienne que l’effet n’aurait pas été différent. Et néanmoins la vague de réconfort qui me submergeait n’effaçait nullement la tristesse qui demeurait au fond de moi. J’osai le regarder à nouveau, le cœur serré, l’écoutant, hésitant entre le bonheur de n’être pas rejeté, ni même plaint, et la peine que demeure entre nous un obstacle plus infranchissable encore que le secret désormais éventé. Pourquoi disait-il qu’il avait peur que je le déteste ? C’était moi qui aurais dû dire ça. C’était ce que je pensais moi, pas lui.

Pourquoi tu m’as laissé ? avait-il dit, pourtant.
Je ne voulais pas… je ne voudrais jamais te laisser.

Je perçus sa tristesse, sans en comprendre la nature. Je voulus tendre la main, cueillir dans ma paume ce visage et le redresser lentement vers moi.

À la place, j’accueillis dans le mien son regard quand il le releva de lui-même. Je perçus son sourire, qui me fit tant de bien – et tant de mal. J’étais déchiré entre toutes ces émotions contraires, tellement perdu, déboussolé par tout ce qu’il me disait et que je n’aurais jamais pu imaginer. Où en étions-nous, au juste ? Je ne le savais plus, je ne savais plus rien. Je ne sus que répondre instantanément, à ses dernières paroles : « Moi non plus… » Et je me demandai : pourquoi alors, si ni l’un ni l’autre ne souhaitions que ça s’arrête, avions-nous l’air si tristes ? Et quoi que j’en dise, voulais-je vraiment que tout cela continue, si je ne pouvais pas l’avoir, lui ?

Peut-être n’était-il pas trop tard, finalement, pour effacer la douleur et continuer de rêver, puisqu’il voulait encore me voir… Je me savais naïf de croire que je serais capable de ne pas en souffrir.

« Merci… de me dire tout ça. Ça me rassure. Si tu es encore là, si tu veux encore de moi – j’eus un sourire ironique, qui voulait dire malgré le peu de chose que je suis, malgré l’absence de réciprocité, alors je n’ai pas tout perdu. J’ai encore… ce qui compte le plus », dis-je, baissant la voix, baissant la tête à mon tour, défait de révéler à demi-mot l’ampleur de mes sentiments. Désolé d’admettre ce à quoi il ne pourrait pas répondre.

Une minuscule part de moi voulait pourtant demander : Alors est-ce que tu ressens… la même chose que moi ?
Mais il ne le pouvait pas, c’était impossible. Il avait bien parlé d’une fille, n’est-ce pas ? La fille de Cambridge…

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