Encore une fois de trop. Tu enfiles ton long manteau en coton et quittes la maison familiale, passant par l’arrière de la demeure. Tu n’as plus besoin de regarder attentivement le chemin que prennent tes pieds pour savoir qu’ils suivent la bonne direction : tu as emprunter cette même route tant de fois ces dernières semaines que cela en deviendrait risible si tu ne devais pas sauver les fesses de ton petit frère ô combien agaçant. Malgré tout ce que les autres peuvent penser, tu ne peux pas dire que tu le détestes. Les liens du sang sont d’une importance capitale pour toi. Surtout les liens qui t’unissent à Sherlock. Ce gamin est une mine de problème mais ton quotidien serait bien moins amusant s’il n’en faisait pas partie. Sauf aujourd’hui. Tu te serais bien passé d’un aller-retour à Scotland Yard. Faire les yeux doux à un officier n’est pas la première de tes occupations favorites. C’est avec un long soupir que tu passes les deux portes battantes du bâtiment, esquivant habilement une patrouille commençant sa ronde dans le quartier le plus proche.

Tu t’approches du premier guichet que tu trouves. Ce même guichet qui te conduit à un autre, puis à un autre, et enfin à un bureau dont les murs ne sont que des plaques de plexiglas. Assis sur un fauteuil inconfortable, tu croises les jambes et tes mains se posent convenablement sur tes genoux. Te montrer sous ton meilleur jour, tu sais le faire depuis ton plus jeune âge. Une leçon que tu n’as bien évidemment pas appris des chaînes de télévisions pour enfants ou des soaps opéras qui semblent tant plaire à Maman.

Ton nom résonne dans la bouche d’un autre. Il te demande si tu viens pour un membre de la famille. Pour qui d’autre ? L’agent dans son bleu de travail te répond que tu auras à faire avec un autre agent en stage. Bien. Tu lèves les yeux au ciel, avec un sourire sarcastique. Ta mission sera bien plus simple que tu n’aurais pu l’imaginer. Parfait. D’ici deux minutes, toi et ton idiot de frère seraient sortis de là.