Althea, elle est du genre à prendre soin des autres. Elle l'a toujours été. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle a toujours été là pour soigner les petits bobos des gens autour d'elle. C'est donc tout naturellement qu'elle s'est tournée vers un métier qui vient en aide aux autres. Elle est bonne pour ça et y a pas de raisons de s'arrêter. Infirmière à Poudlard. Un moyen comme un autre de passer un peu plus de temps entre les murs protecteur de l'école de sorcellerie. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Poudlard a toujours été un sanctuaire. Un endroit où sorciers et créatures se sentaient en sécurité. Jusqu'à ce que la tranquillité des lieux s'envole en éclat. Qu'est-ce qui peut pousser quelqu'un à faire d'une école la pierre angulaire d'une guerre ?

Poudlard a été mis à feu et à sang. Althea n'aurait jamais pensé assister à ça. Cette crainte née dans le creux de son estomac à l'idée que des élèves puissent être blesser, devenir de simples victimes collatérales de cette querelle ridicule. Cette boule ne l'a pas quitté depuis. Elle a même tendance à s'alourdir de secondes en secondes. Chaque blessure ajoute un poids dans son estomac. Chaque corps lui sert un peu plus la gorge. Difficile de se réjouir quand tant de personnes ont péri. Malgré tout, elle n'a pas le temps de s'apitoyer sur son sort, Althea. Elle a du pain sur la planche. Elle doit aider, penser les blessures, essuyer les larmes. C'est comme ça qu'elle se rend utile. La brune prend une grande inspiration, dégage une mèche de cheveux qui lui gène la vue et part à la rencontre de ceux qui ont besoin d'elle. Son regard s'arrête sur une silhouette qui s'effondre couverte de sang. Son cœur rate un battement alors qu'elle s'approche. Il reprend sa course quand elle le sent respirer.

- Vous êtes blessé ?

La question passe ses lèvres par automatisme. Elle ne compte plus le nombre de fois où elle l'a posé. Sans attendre une réponse, elle commence déjà à examiner l'homme qui lui fait face.

Une baguette tendue. Vaine défense. Elle écarte la "menace" d'un léger geste de main. Aucune résistance. Les yeux se ferment, la respiration se calme. L'épuisement est monnaie courante. Les poches sombres sous ses yeux en sont la preuve. Elle ne se souvient pas de la dernière nuit sereine qu'elle a passé. Quelque chose lui dit qu'elle n'est pas prête de dormir sur ses deux oreilles. Les guerres laissent des marques difficiles à effacer. Des cicatrices à l'âme qu'on ne peut soigner. L'inconnu a les stigmates du guerrier. La jeune femme fait son travail. Les plaies sont nettoyées et panser. Sa baguette, continuité d'elle-même, l'assiste à merveille. Les sorts de soins sont sa spécialité. Des bandages viennent enserrer le genoux abimé. Sa vie n'est plus en danger. Elle se redresse, souffle sur la mèche qui revient la gêner. Un pas en arrière et elle fait léviter le corps inerte. Ce n'est pas un endroit où se reposer. La grande salle a été aménagé pour accueillir les blessées et les âmes perdues. Sa main tremble. Le corps dans les airs perd de la hauteur. La brune a juste le temps de l'empêcher le charme de totalement se briser. Elle est épuisée. Elle ne devrait pas utiliser la magie pour transporter un blessé, mais toutes les personnes en état sont déjà bien trop occupées pour l'aider à le déplacer. Elle n'allait tout de même pas le laisser au milieu des gravas. Heureusement pour elle, un lit de camps vide l'attend. L'atterrissage est un peu rude. Elle se mord la lèvre inférieure. Une fois installée, elle pose sa main sur le front du bel endormi. Pas de fièvre. Quelqu'un l'appel. Elle relève la tête et accourt auprès de l'un de ses collègues retrouvés à l'instant, laissant l'inconnu dans les bras de Morphé.