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Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptyMar 9 Oct - 17:04

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je suis récemment mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
Couleur de dialogue #82628E
Mildred : #996284
Amalrich : #434D78
Ulrich : #8A6343




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
« Tu ne pleures pas... j’espère ? » Un sourire doux se dessine sur le visage de poupée. Il y’a toute cette affection dans ses yeux à elle, quand il replace la mèche blonde derrière son oreille. Elle ne pleure pas, elle n’a pas le temps de pleurer, elle est trop occupée à prendre soin de lui, à tenter de le maintenir en vie. Elle n’aime pas, d’ailleurs, confier la santé d’Ebenezer au domestique, aussi fidèle soit-il - ça n’est pas le moment mais elle lui en parlera, quand la demeure retrouvera son calme habituel. « Non.. mais j’ai un problème idiot.. » souffle-t-elle doucement, sans décrocher son regard du sien. « Tu vas devoir te remettre. » Une sorte de malice vient changer la douceur du sourire, vient allumer le regard, peut-être donner quelques légères couleurs aux joues pâles. « La robe est ensorcelée. Personne d’autre que toi ne peut me la retirer. » Alors Elbert n’aurait rien pu faire d’autre que la tuer pour en arracher les jolies dentelles, les fibres délicates de ces tissus hors de prix qui auraient sans aucun doute riposté contre un assaut plus poussé mais c’était une surprise, elle n’a pas pu le préciser avant.. avant que tout s’effondre. S’il avait su, est-ce que sa colère aurait été contenue ? Un rire un peu nerveux s’envole. « Je n’ai jamais eu stratagème si complexe à mettre en place, dans ton dos qui plus est. » Elle se mord un peu la lèvre inférieure mais le bleu de ses prunelles n’a pas lâché celles d’Ebenezer. « Tu m’as fait peur. J’ai cru que je n’arriverais pas à te sauver. » Elle n’évoque pas la peur de ce qu’elle a vu, la terreur face à la rage qui s’était emparée de lui ou les tortures qu’elle le suppose capable d’infliger après avoir vu le laboratoire, non, tout ce dont elle a peur, c’est d’exister sans lui, de vivre sans lui, d’être privée de son ombre.

Elle se penche, doucement, capture ses lèvres mais ça n’a plus le goût du sang. Ca n’a pas cette saveur là. Ca lui revient à l’esprit, l’électricité, l’incendie. Ca remonte à sa conscience, ce plaisir un peu malsain de goûter sur sa langue l’hémoglobine, le danger. Elle n’aurait pas dû s’abandonner ainsi, pas à cet homme là, celui qu’il a soufflé être parfois, celui qui aurait pu la dévorer, lui faire du mal, la blesser. La pression retombe, lentement, à la tendresse du baiser qu’elle donne, sans le brusquer, en le préservant d’un quelconque effort à fournir, car c’est elle qui, penchée vers lui, dépose les papillons délicats jusque dans son cou, offre la chaleur lumineuse, parce qu’elle sait que souvent il a froid.

Et puis ça lui fait mal. C’est plus fort que sa volonté, que son pauvre coeur ne peut supporter et elle fuit vers la salle de bains, comme ça lui était arrivé la première fois qu’elle avait dû lui venir en aide. Le repas mangé par politesse est recraché, difficilement, les larmes roulent dans un réflexe difficile ; elle tremble un peu, d’un choc contenu, muselé, qu’elle est obligée d’exprimer. Est-ce qu’elle est aussi un peu monstrueuse, d’avoir aimé ? De l’aimer tel qu’il est ? Une quinzaine de minutes s’écoulent ainsi alors qu’elle est parvenue à se traîner vers le lavabo. Elle s’oblige à se remettre debout, à tenir sur ses jambes, histoire de se laver les dents, de se passer de l’eau froide sur le visage. Elle refuse de croiser son reflet et si elle est un peu décoiffée, ça n’est pas grave, si la cascade blonde n’est plus si bien retenue, ça lui est égal. Elle inspire et expire, lentement, se redresse, s’accroche à cet air digne abîmé par la fatigue. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû accepter le verre d’Annika - ce sera plus facile lui avait-elle dit en riant pendant que Demelza jouait la comédie de la bonne figure, de la mariée détendue.

« Je ne sais visiblement pas apprécier le buffet. Encore moins l’alcool. » lâche-t-elle en revenant vers le lit, sur lequel elle vient s’allonger, se glissant tout contre Ebenezer, la paume chaude venant trouver son coeur. « Si tu as pitié de moi, tu consentiras à ce qu’on ne fête pas nos un an de mariage à l’avenir. » Elle ferme les yeux, et parce qu’il n’y’a qu’une vaste pénombre dans la pièce, la robe retrouve sa teinte sombre seulement contrastée par quelques nuances de gris. Elle ne peut pas la quitter alors elle la garde, installée sur les draps, les escarpins abandonnés sur le chemin. De son allure du début de journée, il ne lui reste plus que le parfum fruité qu’elle a remis. « Tu ne veux pas devenir ermite plutôt qu’homme haut placé dans la société, mh ? »


Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptyMar 9 Oct - 12:57

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je suis récemment mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
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S’il meurt, elle sait qu’elle n’y survivra pas. Elle sent bien, Demelza, que c’est sa faute, que si elle avait reculé, si elle avait dit ‘non’, il serait encore en état de se sauver, il ne serait pas dévoré par cette chose. Ne pouvait-elle pas mourir à sa place ? Mourir pour avoir provoqué sa rage. Elle s’effondrerait bien contre lui mais elle ne le peut pas. « La bleue... dans... dans le plexus… » Et elle n’a pas besoin de se le faire répéter deux fois, elle termine d’ouvrir la chemise et récupère la fiole bleue, prépare le liquide à l’odeur qui lui semble désormais caractéristique. Elle n’a jamais fait cela, elle n’a pas été préparée à devoir agir seule et ça lui fait peur. La peur ne surpasse cependant pas sa tornade émotionnelle et la précision de ses doigts qui, étrangement, ne tremblent pas. Une seconde d’hésitation s’éprend de son regard avant que le geste frappe et qu’elle ne lui souffle : « N’oublie pas que je t’aime. » N’oublie pas que tu dois vivre..

Elle reste un long moment, tout près de lui, à vérifier qu’il est vivant, qu’elle n’a pas fait d’erreur. Elle range consciencieusement le matériel dans la mallette, caresse par instants les cheveux d’Ebenezer. Et finalement, lorsqu’elle sent qu’il est trop loin pour la voir s’échapper, elle se lève. Elle replace convenablement les morceaux froissés de sa robe, essuie le sang sur ses lèvres et inspire profondément. La gamine terrifiée se redresse, déterminée, et éteint la flamme qui persiste à dévorer les chairs abandonnées comme pour les faire disparaître en cendres insoupçonnables. Elle récupère le noeud coupé, pour nouer les mains d’Elbert dans son dos, d’une prise trop serrée puis elle sort. Elle traverse la distance qui la sépare du domestique qu’elle cherche. « Anselm. Emmenez Ebenezer dans notre chambre puis enfermez l’intrus du laboratoire dans une autre. » Il n’y’a pas d’agressivité dans sa voix mais elle est posée, certaine, terriblement autoritaire. La jeune femme n’attend pas plus, ne supplie pas, ne semble pas avoir de scrupules à prendre la gestion soudaine des employés, son mari n’est pas en état de le faire, de toute manière. Elle traverse jusqu’aux escaliers et croise la petite bonne qui allait les descendre. « Vous, stop. » Demelza grimpe rapidement les marches et la rejoint. « Rouvrez les rideaux et faites en sorte que les invités ne manquent de rien. Ebenezer a besoin de calme. » Les satisfaire éviterait qu'il ne leur prenne l'envie d'être trop curieux et s'ils l'étaient, elle serait forcée de faire des choix regrettables - elle n'y tient pas vraiment.

…*…


Elle est ressortie, l’oeil bleu orageux mais les cheveux impeccablement recoiffés, et dés que la lumière revient frapper le tissus de la robe, la blancheur y reprend ses droits comme si rien ne s’était passé, ni sang ni larmes. Et quand on lui demande, elle sourit, quand on s’interroge sur la disparition du marié, elle reste patiente, finit toutefois par souffler qu’il est en train de se reposer, car la nuit pourrait être longue ; cela suffit à éviter les interrogations plus poussées de l’Allemagne si prude. Themis n’y croit pas un seul instant mais ne dit rien, se contente d’affirmer qu’elles auraient une petite discussion. Cela dure un certain temps durant lequel elle fait mine de manger avec plaisir, de boire avec toute la modération du monde, jusqu’à ce qu’elle juge qu’il est opportun de se retirer.

Demelza referme la porte de leur chambre, doucement, puis s’y appuie un moment, laissant échapper un long soupir signe de tout ce qu’elle réprime, musèle à l’intérieur. Elle vient s’asseoir au bord du lit, nouer ses doigts à ceux d’Ebenezer, craignant peut-être de le réveiller mais ayant trop besoin de sentir sa présence pour s’en empêcher. Elle a toujours tellement peur de le perdre. « Je suis désolée.. je suis déjà une épouse épouvantable.. »

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Nimue

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptyMar 9 Oct - 1:48

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je serai rapidement mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
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C’est un incendie nouveau qui s’allume, qui dévore le bleu de ses yeux à la saveur de sa langue. Elle n’a pas peur. Elle ne peut pas avoir peur car ça brûle à l’intérieur, comme jamais rien n’avait pu brûler jusque là. Et lorsqu’il la coince contre le mur, qu’il l’emprisonne de son ombre, vient envahir ses joues, quelque chose paraît s’effondrer, une résistance qui se brise comme un mur de verre si fin que les éclats trancheraient tout autour d’eux. C’est un brasier qui vient la dévorer, arrachant un soupir à peine contenu à la créature qui n’a pu que fermer les yeux, absolue reddition, improbable soumission volontaire. Elle oublie Elbert, les pleurs, la peine, le glauque de la situation, elle oublie la mort, la poisse, la magie, il n’y’en a que pour cet amour déraisonnable qui s’étend de son coeur à tout son corps qui semble s’offrir réellement pour la première fois, malgré tous les contacts échangés depuis des semaines. C’est le pire des endroits qu’elle aurait pu trouver, qu’ils auraient pu choisir et pourtant, cela lui est parfaitement égal. Et qu’il meure, le pauvre homme maltraité, qu’il se noie, elle n’a pas un regard à son attention afin de vérifier l’endroit où il a bien pu tomber. Une jambe délicate et féminine vient glisser derrière l’une de celles d’Ebenezer, et dés lors, c’est elle qui tente de l’emprisonner, d’avaler la rage et l’obscurité auxquelles il est en proie. L’innocence pure et délicate lui crève entre les doigts lorsqu’elle laisse remonter ses mains dans le dos du sorcier.

Et l’incendie est soufflé à peine quelques secondes avant qu’il ne pose la paume contre le mur. Le serpent qu’elle paraissait être, prêt à s’enrouler autour de lui, relâche toutes ses prises. Elle pose un regard inquiet sur le visage de celui qu’elle peine encore à penser comme son mari. Il y’a une douleur qu’elle n’ose imaginer sur ses traits. Et sa propre frustration qui gronde, un instant, dans son manque de réactivité - elle a du mal à revenir à la réalité. « La... La malette… » Elle ne se fait pas prier, il ne lui faut pas plus que ce regard pour la faire bouger, pour qu’elle file chercher la mallette aussi vite qu’elle le peut, aussi vite qu’il le lui est possible, sans se prendre les pieds dans cette robe de mariée toujours si lugubre qui l’encombre légèrement. Elle revient, l’aide à glisser contre le mur, à s’asseoir sans heurter violemment le sol. Elle ouvre sans plus réfléchir le contenant qu’elle avait déjà vaguement côtoyé. Dans son dos, une étincelle crépite sur le cadavre décharné de ce qui fut une charmante sirène, autrefois mais elle ne s’en préoccupe pas, elle ne paraît pas souffrir du déclenchement, pas plus que la flamme qui naît ne parvient à s’étaler dans la pièce. « Guide-moi. » C’est un ordre, elle fera ce qu’il faut, pour l’aider, pour lui sauver la vie, quelqu’en soit le prix. « Dis-moi ce qu’il faut faire. » Sa main a attrapé la sienne, diffuse une chaleur rallumée, peut-être par ses sentiments, peut-être par ce qu’elle a écarté de son esprit, ce drôle de désir qu’elle a laissé de côté mais qui n’en a pas moins fait sauter nombre de barrières. « Ebenezer, regarde-moi. Il n’y’a que moi ici, d’accord ? » Elle a bien vu qu’il avait l’air attiré par quelque chose qu’elle est incapable de percevoir et dans le doute, elle préfère le ramener à elle, à eux, à sa survie. Agenouillée près de lui, elle n'attend que ses indications. Et déjà, elle songe à faire venir Anselm, à réclamer son aide pour réparer ce carnage, ramener l'héritier à leur chambre, fermer cet endroit le temps qu'il retrouve des forces, qu'Elbert ne puisse pas s'échapper non plus s'il revenait, par hasard, à lui. Ca se bouscule dans son esprit, ça s'ordonne presque naturellement.
           

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Nimue

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Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je serai rapidement mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
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Il y’a de la surprise dans le regard devenu flou, de constater sa présence. Il y’a l’abandon de la vie qui lui échappe, lentement, quand les lèvres pâles se teintent tristement de l’approche de la Mort. Ca s’échappe d’elle, ça s’arrache de l’enveloppe charnelle qui cesse de lutter, au bord du précipice, l’air manquant aux poumons, l’oxygène ne pouvant plus tracer sa route vers le cerveau qui mélange les informations visuelles ; il n’est pas vraiment là, n’est-ce pas ?

Et le réflexe de survie se réenclenche dés lors que la poigne d’Elbert ne prend plus sur sa gorge, contre laquelle sa propre main tremblante vient se poser, aspirant avec difficulté l’air dont elle a été privée, secouée de réflexes vitaux, d’une incapacité critique à rationaliser la scène. Tout son être est plongé dans une alerte violente qu’elle reçoit de toutes parts, ses jambes manquant ne plus la porter. Elle voudrait parler mais rien ne s’extirpe de sa bouche, elle ne peut qu’observer l’homme glisser sur plusieurs mètres, traîné avec détermination par une puissance à laquelle il ne s’attendait pas. Elle savait, n’est-ce pas ? Elle savait qu’il y’avait un monstre, caché là, derrière les masques et les retenues, il lui avait dit qu’elle n’aurait pas toujours face à elle le même fiancé, le même sorcier. Elle suit. Ses pas avancent sans que l’esprit ne l’ordonne, elle doit y aller, elle doit le rejoindre. Et quand les lourds rideaux tombent, obstruent les ouvertures, la robe termine de se teindre d’une palette de jais qui ne fait que plus encore ressortir la pâleur de la jeune femme. Les bougies ne parviennent pas à replacer des couleurs sur l’ensemble, drôle de cortège un peu mortuaire.

Demelza croise le regard implorant d’Elbert sans qu’elle ne cherche à s’opposer à cette agressivité qui noircit  tout sur son chemin, la moindre lueur de bonheur ou de légèreté, la notion même de pitié qui n’effleure pas la poupée, fantôme errant dans le sillon du garçon blessé au coeur. Elle découvre les lieux, elle aussi, elle ne s’est jamais enfoncée au sein de la demeure, respectueuse de ne pas empiéter sur le domaine d’Ebenezer, se perdant parfois mais sans pousser la curiosité jusqu’au vice des découvertes solitaires. Elle a toujours sa paume plaquée là où l’autre avait encore marqué sa peau rougie. « Je t’avais pourtant prévenu... je t’avais dit... je t’avais… » Ca n’a pas de sens pourtant il y’a une urgence, quelque chose se distille dans ses veines, semble l’engourdir brusquement, déséquilibrer plus encore ses pensées. Il y’a le sang qui coule, aussi, ce mince filet qui allèche les sens, gratte à l’intérieur de sa tête ; et elle pleure, Demelza, sans s’en rendre compte. Elle pleure une souffrance qui n’est pas la sienne, un spectacle qui aurait poussé n’importe quelle personne sensée à fuir. Elle reste dans l’ombre, malgré cela, à demie plongée dans un angle mort, vers l’entrée de cette pièce qui, elle en est sûre, n’aurait jamais dû lui être ouverte. La Faucheuse ici étend son domaine, le mal y grignote tout, inutile de contempler l’état de ces cadavres pour le sentir, car ici, tout vibre pour dévorer la lumière. Tout n’est qu’horreur et douleur. Elle a la nausée, la gamine, elle manque s’effondrer plusieurs fois tandis qu’Elbert régurgite difficilement ce que le noeud coupé a maintenu. Elle est assaillie d’idées contraires qui la tétanisent, spectatrice muette.

La surprise sera gâchée. Elle pense aux jolis dessous si blancs, aux draps délicats, à toutes ces bougies qu’elle avait demandé aux domestiques de placer discrètement dans leur chambre. Elle pleure peut-être la fin de leur bonheur, parce qu’elle voit bien qu’il se laisse dévorer et qu’elle n’y peut rien. « Cette salle est enchantée. Tu peux bien crier, personne ne n’entendra… » Elle cligne des yeux, s’oblige à inspirer, sans prendre la peine d’effacer les perles humides sur ses joues. Elle approche, même si c’est imprudent, même si elle va y laisser sa peau. Elle devrait faire demi-tour, une partie d’elle a peur, l’autre savait à quoi elle s’engageait, bien qu’elle n’aurait jamais pu imaginer à quel point la réalité dépasse toutes les fictions possibles. Elle devrait sauver sa vie mais elle a accepté, alors il vivrait ou tous deux mourraient, pas de solitude possible. La prise se fait ferme, pleine d’assurance, contraste avec le visage si malheureux d’impuissance et elle l’attire, lui dérobe l’improbable, d’un baiser qui n’a pas sa place dans ce décor. Son coeur bat trop fort, sa langue rencontre les saveurs sanguines qui s’échappent de l’enveloppe malmenée par la magie. L’odeur âcre de cette immonde magie, la mort, les chairs abandonnées, rien ne paraît en capacité de lui faire changer d'avis, de l’arrêter. Qu’il l’égorge, tant pis. Qu’il la tue, là, sèchement, qu’importe. Qu’il se sauve lui, surtout. « Je ne te fuirai jamais. » elle le répète, elle veut qu’il l’entende, le ramener à elle. « Ne nous abandonne pas, Ebenezer. » Ne laisse pas tout ça te perdre supplient les grands yeux bleus. Elle a froid, atrocement froid, soudain. « Je t’ai juré fidélité, je n’ai pas trahi ma promesse mais tu sais que je préfèrerais mourir que laisser le monde te condamner.. » Elle n’est pas sûre qu’il entende, qu’il écoute, qu’il veuille encore d’elle. Il y’a peut-être un diable qui murmure sur son épaule et efface ce qu’elle peut bien promettre. « Reviens-moi.. » C’est une supplique et peut-être n’y’a-t-il jamais eu plus d’amour dans ses prunelles qu’à l’instant, pas même dans la baignoire ou dans la chambre durant leur voyage. Elle accepte, même si elle a peur, même si elle a la sensation qu’une part d’elle refuse de se laisser contrôler par sa volonté, s’agite inexplicablement au creux de son ventre tourmenté. « Je n’appartiens qu’à toi. » Et elle craint ce qu’elle s’apprête à dire mais les mots glissent sur sa langue, contre ses lèvres rougies par le sang de celui qui est désormais son mari. « Tu m’avais choisie, viens terminer ce qu’on a commencé. » L’ombre d’un air de défi, au bleu de ses billes qui cherchent à ancrer les siennes. « Tu doutes ? Dévore-moi. » Tue-moi. Qu’il la tue, si cela déchaîne ce qui couvre son corps, ce qui vient l’abîmer, lui donner ces atours terrifiants. « Ou sauve-nous. Mais reste avec moi. Ne me laisse pas. »
           

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Nimue

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Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je serai rapidement mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
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ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle se surprend à se perdre contre le baiser doux, le baiser sage. Elle songe à attraper les lèvres, à capturer plus longtemps l’instant pour ne pas avoir à retourner vers cette foule qui l’étouffe, qui l’oppresse même à distance. Les liens sacrés du mariage seraient plus agréables sans la réalité autour, sans le poids qui reste dans un coin de son coeur, qui n’oublie pas qu’à partir de cet instant, il n’y’aurait plus qu’elle, lui et la magie dévorante, loin d’être aussi pure que celle qui les a uni. « Que les réjouissances commencent ! » Demelza est relativement distante, son sourire est une façade commerciale digne des Von Abbetz, digne de celui de son père lorsqu’il devait marchander avec un client pénible ; elle a l’avantage sur lui d’avoir cet air doux, ce visage de poupée délicate. Les symboles s’entassent comme autant de ces espoirs auxquels ils avaient pourtant promis de renoncer. Toutes les politesses du monde s’étalent, tous les remerciements, les regards charmants mais la glace retombe aussitôt qu’elle voit la silhouette d’Elbert qui rôde, qui s’échappe à l’intérieur de la demeure pendant qu’Ebenezer est occupé à être le nouveau marié digne de son rang. Elle envisage de s’extirper de là, pour remettre les idées en place à l’intrus mais elle ne le peut pas, pas alors que la jumelle joue la comédie et félicite, comme il se doit. Société hypocrite. Par chance, ça n’est pas très long, on évite de les saturer de présence étrangère, de les noyer de mornes conversations et ils se retrouvent enfin seul à seul.

« Le plus dur a été fait. » Elle lui laisse le loisir de capturer ses doigts, le satin toujours entre eux, avec sa sacro-sainte promesse. « Je suis heureux que tu n’es pas fui. » A son tour de laisser naître un sourire en coin tandis qu’elle relève ses yeux bleus sur les siens. « Finalement, je n’ai pas juré de ne pas chercher à adoucir tes humeurs. » Référence évidente à ses premiers temps au sein de la demeure, de cette façon qu’il avait eu de la dominer de ses ombres, de papillonner contre sa nuque sans même la connaître. « Suis-je donc à moitié aussi intelligente que tu l’es ? » Taquinerie évidente. Elle ne cherche pas à se défaire de lui, pas plus qu’elle n’a envie de s’éloigner de la sécurité qu’elle trouve en sa présence. « Ce baiser était beaucoup trop sage, même pour moi. » Elle se redresse un peu plus, attrape doucement le col de sa tenue pour l’attirer vers elle, pour capturer sa bouche d’un baiser plus profond, plus ressemblant à ce qu’elle ressent pour lui, pas moins tendre, seulement moins prude, alors même que c’est elle qui tremble à l’idée d’une nuit de noces ; toujours si contradictoire, la gamine. « Il me semble que devenir ta femme fait de cet endroit notre foyer, j’ai donc un premier caprice d’épouse à assouvir. » Elle s’écarte de ces lèvres qu’elle maltraitait toujours de baisers, entre deux affirmations, et ce quand bien même quelqu’un s’avère choqué, cela lui serait égal. On leur a apporté assez de roses et de riz pour qu’ils ne s’en prennent qu’à leurs offrandes, ces gens. « Si tu acceptes de m’excuser quelques instants.. j'ai une surprise à préparer. » C’est un murmure malicieux tandis que déjà, elle s’éloigne, pourtant elle s’arrête et pivote, ce qui fait fluctuer les teintes de la robe semblant attraper chaque nuance de couleur aux alentours, comme autant de rayons de soleil venant frapper l’étrange tissu. « Je ne te fuirai jamais, Ebenezer. Si je ne suis pas là d’ici dix minutes.. ramène-moi. » L’oeil bleu est plus sombre, comme si un orage s’y préparait et le pas plus déterminé que jamais.

…*…


Mildred s’approche d’Ebenezer, avec sa jolie robe qui rappelle si bien celle de Demelza, et tire sur la manche du jeune homme. « Ca veut dire qu’on est de la même famille, maintenant ? » Elle a l’air radieuse, la gamine, bien qu’un peu seule dans un si grand mariage, avec aucun adulte gardant un oeil sur elle pour l’empêcher de s’égarer. « Tu vas avoir des enfants avec Demelza avant de mourir, finalement ? » Elle en parle avec une drôle d’aisance, sans pour autant oublier d’avoir un ton assez doux, assez bas pour n’alerter personne. « Je ne sais pas si c’est une bonne chose, d’avoir des enfants. Grand-mère a l’air de regretter, parfois. » Elle ne sait pas, la fillette, que Themis regrette bien des choses mais certainement pas d’avoir donné la vie, c’est l’éducation qu’elle a transmise, qui lui cause des tourments, les mariages qu’elle a fait nouer à sa progéniture, qui lui causent des tracas. Et même si elle a un verre à la main et qu’elle discute poliment avec les invités venus pour Ebenezer, elle n’en a pas moins un regard sur ce qu’il se passe autour.

…*…

« Je savais que tu viendrais me rejoindre. » Il est fier de lui, Elbert, dans le couloir du premier étage, les bras croisés. Il la détaille, longuement, tandis qu’elle reste muette. Si ses yeux pouvaient tuer, nul doute qu’il serait déjà mort. « Tu trouves aussi que ce type ne vaut pas de ne découvrir les plaisirs qu’avec un seul homme pour le restant de tes jours, n’est-ce pas ? A ce propos, tes voeux étaient touchants, j’y aurais presque cru. » « C’est ta dernière opportunité de fuir. » Le ton est autoritaire, cassant. Elle n’est pas très sûre de savoir feindre d’être à l’aise dans le rôle de l’épouse désireuse de faire respecter quelques règles de politesse élémentaires mais elle sait qu’elle n’aura aucun mal à faire payer son audace à ce goujat de service. Il lui suffit de se laisser faire, de ne pas riposter, de ne pas jouer d’un tour de magie agressif comme elle en crève d’envie. La victoire, c’est de perdre, ce coup-ci, pour de bon.

…*…


« Il y’a un problème. » Le regard s’est tourné instinctivement vers le manoir, le nez relevé indique que Mildred observerait presque le premier étage au travers de l’épaisseur des murs, ce qui n’est pas réellement le cas. C’est l’intuition de la petite qui s’exprime. « Tu le sens aussi, maintenant ? » Maintenant qu’il est marié, qu’il est retenu là par la môme qui n’a fait que répondre à la demande de Demelza, il n’y’a désormais plus aucun doute là-dessus, de distraire le jeune marié.

Elle suffoque déjà, la sorcière, plaquée contre le mur, à l’ombre des regards dans le couloir encore désert, les invités à l’extérieur. Demelza s’oblige à ne pas riposter, parce que si Elbert commet une erreur, un crime impardonnable tel que celui d’abîmer une si jeune femme le jour de ses noces, alors il serait condamné, il pourrait tomber pour d’autres crimes qu’il n’a pas commis et nul n’aurait envie de le croire, nul n’aurait envie de se retourner contre Ebenezer. Elle cherche seulement à le pousser aux fautes, en ne se défendant pas, même si son coeur bat à tout rompre, même si l’urgence est telle que le lien doit déjà faire son oeuvre, trahir l’agression. Elle a dit un mot de trop et il n’a pas pu se contenir, si prévisible, si enclin à attraper les pauvres colombes à la gorge. Elle griffe, en cherchant l’air, sur la main masculine, les yeux fermés. Ca n’est pas la première fois, ça ne devrait pas la choquer pourtant les doigts qui jouent déjà avec les pans de la robe qui noircit à vue d’oeil provoquent un indicible dégoût. Dix minutes, c’est assez pour mourir étouffée ?
           

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptyDim 7 Oct - 18:53

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je serai rapidement mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
Couleur de dialogue #82628E
Mildred : #996284
Amalrich : #434D78
Ulrich : #8A6343




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
C’est si jeune, dix-sept ans. Dix-sept maigres années à fouler le sol, solitaire, et déjà devoir songer à l’abandon. Elle n’aurait jamais cru, Demelza, pouvoir aimer. Se détacher de lui, de sa main et de son souffle, c’est retourner à ses tristes interrogations à l’instant même où rien ne devrait la contrarier, rien ne devrait pouvoir chasser cette drôle de joie qui semble toujours envahir les assemblées lors des mariages. Dix-sept ans et déjà, elle envisage de lier son existence pour de trop courtes années. Elle s’oblige à avancer, à traverser l’allée sans montrer son trouble, sa peur aussi. Elle réalise qu’elle a peur. Elle déteste être scrutée, tous ces yeux envahissant son espace et si elle ne laisse pas deviner ce qui se joue à l’intérieur, contre son coeur tourmenté, ça n’est que parce qu’on lui a appris à rester digne, parce que Themis est là, si droite, la mine sévère. L’a-t-on faite venir pour empêcher la gamine de prendre la fuite au dernier moment ? Diable qu’elle l’envisage. Son estomac se noue de toutes parts et sa gorge se serre ; elle n’y arrivera pas. Le ruban bleu accroche son regard, peint dans les prunelles le pourquoi qu’elle ne peut prononcer. Elle lui a pourtant dit qu’elle ne lui demandait pas fidélité, comment ferait-il si toutes les choses du mariage lui déplaisent ? Comment se déferait-il d’une promesse, lui qui ne paraît pas donner sa parole aisément ? Elle s’inquiète, de ce que ça implique, du côté irréversible de ce qu’ils sont en train de faire et si elle était plus sereine avant de passer la porte vers l’extérieur, elle est à présent la prisonnière de ses questionnements forgés de doutes et de remords. Elle se souvient d’avoir tant pleuré dans la baignoire. « Es-tu Ebenezer ? » Elle pourrait rester cachée derrière le léger voile, n’est-ce pas ? Il ne lui couvre cependant pas assez la vue. « Oui je le suis. » « Alors tu peux réciter tes vœux. » Le contact est chaud, comme si la peau exprimait ce que les mots ne pouvaient dire et si elle n’avait pas épuisé à la dernière crise tous les incendies possibles, sans doute le drame aurait-il été inévitable. Elle inspire, pour rester droite, pour ne pas céder aux caprices de son corps qui la pousse au bord d’un malaise désagréable, difficilement géré. Elle sait que si elle résiste assez longtemps, ça ira, elle retrouvera le calme, la tranquillité assurée. Dix-sept ans, pour prononcer des voeux aussi cruciaux, n’est-ce pas une bêtise ? Ne fait-il pas une erreur ?

« Toi, Demelza, qui est présente à mes côtés, je serais ton époux aussi longtemps que nous nous aimerons. Je te promets mon amour fidèle mais je te promet aussi protection. » Elle penche très légèrement la tête et le froncement presque peiné de ses sourcils suffit à lui rappeler qu’elle ne veut pas lui imposer un serment aussi sacré que la fidélité. C’est à peine si elle est capable de se souvenir de ses propres voeux, les pensées embrouillées, contrariées. « Quiconque se dressera contre toi se dressera contre moi, et quiconque se dressera devant moi ploiera car tu me donneras ta force, tu nourriras mon courage et je serais toujours vainqueur pour toi et toi seule. » Vainqueur, contre des êtres vivants, contre les menaces palpables mais contre le Vide, comment le pourrait-il ? Le condamnerait-elle aussi ? Il avait dû intervenir, avaler la magie, brûler de sa chaleur et elle n’avait rien à offrir en retour. Rien sinon sa peau. « Es-tu Demelza ? »

Le silence. Le mouvement de recul est à peine visible, il est surtout perceptible par Ebenezer, par le contact qu’elle pourrait tenter de rompre, dont elle semble initier la fin, une seconde. C’est de la folie. Elle reste accrochée, pourtant, même si le mutisme est si long qu’on lui demande de confirmer, qu’on la rappelle à la réalité, qu’elle peine à l’affirmer, comme si c’était bloqué dans sa gorge, comme si elle n’allait pas survivre à l’instant. Elle a à peine le souvenir de répondre qu'elle est bien Demelza. Est-ce qu’elle allait réussir à les prononcer, ses voeux ? Est-ce qu’ils auraient du sens ? Elle adapte, finalement, elle se reprend à grand renfort de courage, à grand renfort d’ongles s’imprimant sur le tissu, comme la supplique de ne pas la laisser partir. Elle reprend la parole, s’aligne en accord avec les premiers mots d’Ebenezer, sur un sens bien différent : « Toi, Ebenezer, qui est présent à mes côtés, je serais ton épouse aussi longtemps que tu vivras. Je te jure fidélité et amour comme je te promets assistance, dans la joie aussi bien que dans la peine. Je t’offrirai la chaleur et la confiance nécessaires pour vaincre les obstacles et tu ne seras plus jamais seul, car je serais à jamais ton ombre. » Il y’a peut-être une pointe d’ironie, dans le sourire en coin qu’il est le seul à pouvoir lire, parce qu’il est supposé être la Lumière, parce qu’elle est supposée ne pas briller plus qu’il ne devrait le faire. Parce qu'elle sait ce qui se cache derrière ses beaux yeux. « Par dessus tout, je te fais le serment d’emplir ton existence de rires et ton avenir de sérénité. » Nul doute qu’elle promet ce qu’ils ne pourront avoir, trop consciente qu’elle ne saurait pas lui donner les enfants capable d’emplir leur demeure de rires et de jeux, ils savent pertinemment que leur état causera des larmes et d’innommables souffrances mais dans ses mots, dans le ton soudain serein qu’elle emploie, elle lui fait surtout le serment de tout essayer pour que ce mariage ne finisse pas en tragédie. Dusse-t-elle y laisser la vie.
           

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptyLun 27 Aoû - 12:22

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je serai rapidement mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
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Le regard se pose sur Ebenezer lorsqu’il prononce son nom et elle a un sourire un peu timide. Les pas ne sont plus hésitants, elle descend les marches pour le rejoindre dans un bruissement de tissus qui traine le blanc sur le marbre noir. La petite bonne reste plantée plus haut, peut-être parce que la présence du maître des lieux la libère de l’emprise de la sorcière - c’est que finalement, rester enfermée avec la mariée l’avait forcée à un repos, à ne presque rien faire qu’être une présence. « Tu es très beau. Et ce mariage est beaucoup plus grand que je ne l’aurais cru. » C’était une chose d’entendre les recommandations et les discussions à ce sujet, c’en était une autre de voir toute l’agitation qui s’emparait du manoir pourtant habituellement si calme.

Des rires s’approchent. Demelza attrape la main du jeune homme et l’entraîne à l’ombre des colonnes sombres, à l’abri des regards. Annika qui a toujours quelques rondeurs de la grossesse rit joyeusement à ce que raconte Alys, une jolie brune au teint halé. Elles montent les escaliers, lui arrachant un sourire en coin. Quand Demelza reporte son attention sur Ebenezer, elle arbore un air calme, presque décontracté, une sorte d’assurance tranquille qui l’habille aussi bien que la robe. Ca la rend lumineuse, comme une petite étincelle. « Tu sais que c’est à moi d’être tendue et terrifiée, mh ? Pourquoi cet air si sérieux ? » A l’ombre des regards, elle ose venir déposer sur sa joue un baiser tendre, un baiser qui réchauffe, petite luciole à déposer contre son coeur. A la regarder ainsi, on ne croirait pas au drame qui s’est joué dans la baignoire, on ne croirait pas que son visage ait pu être ravagé par le désespoir. Les yeux bleus ne montrent rien que la tendresse qu’elle lui porte.

« Mesdames, pourquoi tant d’agitation ? » La vieille femme se tient encore très droite, malgré son âge, ses cheveux blancs attachés en un chignon faussement négligé et sa robe noire relativement près du corps indiquent qu’elle n’a rien perdu de sa beauté, comme si le temps n’était pas capable de la lui arracher. Themis est indéniablement charismatique, son anglais naturel quoique son ton un peu snob, comme diraient certains. « Nous ne trouvons pas Demelza. » D’un vague geste de la main, la grand-mère leur fait signe d’aller à l’extérieur, ce qu’aucune n’aurait l’audace de contester : elle est ici la figure maternelle, à la place qu’Ophélia n’occuperait jamais. « Demelza Wilhelmine Eleonor Von Abbetz. » Le ton est autoritaire bien qu’une oreille habituée à la langue y trouverait un brin de malice. « Je sais que tu es là, ne me fais pas attendre. » Avec un soupir, la jeune fille s’extirpe de la cachette, entrainant avec elle Ebenezer. « Oh. Ton père va nous faire un malaise devant tant de peau dévoilée. » Ce qui ne semble pas la tourmenter pour autant. « Et voici donc le fameux futur mari dont on ne cesse de me dépeindre les supposés défauts. C’est amusant, jeune homme, vous me faites penser à mon premier mari. » Elle sourit, même si elle le détaille lourdement comme une voyante essayerait d’y déceler des vérités honteuses. « Toujours vivant après deux mois en ta compagnie, j’imagine que tu n’as pas été capable de lui brûler les ailes, c’est déjà une grande qualité. » Elle a un sourire approbateur à son attention. « Je crois que vous êtes attendus, plus vite vous expédierez la corvée, plus vite viendra le côté plaisant d’un mariage. » Un clin d’oeil malicieux et déjà, elle disparaît. Demelza s’est crispée. Elle faisait jusque là tous les efforts du monde pour ne pas y penser, pour seulement se concentrer sur l’instant présent, sur la nécessité de refermer les filets autour d’Elbert. La nuit est encore loin. Elle inspire pour chasser la crainte et reprend ainsi rapidement contenance.

« Bien. Dans notre cas, le côté amusant d’un mariage, c’est la vengeance, j’imagine. Dorothea porte une de mes robes, de même qu’Annika et Alys. Elbert a été poliment forcé de porter le noeud papillon assorti aux couleurs de sa soeur, je savais qu’elle ne résisterait pas à la fantaisie : tout est bon pour attirer l’oeil. » Elle s’approche, vient souffler à son oreille. « Ordonne de serrer et les jumeaux seront forcés de s’éloigner de nous pour pouvoir à nouveau respirer. » Calmement, Demelza ajuste un de ses gants de dentelle et finit par porter un regard vers l’extérieur. « Vois cela comme une simple sécurité. Tu es prêt ? Ou tu as encore à faire à l’intérieur ? »            

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptySam 25 Aoû - 1:27

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je serai rapidement mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
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« Demelza… » Elle a l’impression que toute sa peau se fissure, que toute la lumière du monde vient de s’éteindre. Son coeur lui fait l’effet d’un pauvre muscle rongé par la peine, lentement attaqué par l’obscurité. Elle ne lutte même pas, elle n’en a pas envie, le regard dans le vide. Ca gratte, quelque part au fond d’elle. Ca dévore les angles, coupe le souffle. Il n’y’a que l’eau pour refroidir le corps. L’eau glacée. « Je ne vais pas mourir. Pas encore. Ce sera une mort comme les autres. Dans trois jours comme dans trois siècles. Qu’importe... Demelza, reviens… » Il appelle mais elle n’a pas l’air d’entendre, elle a les yeux humides et le coeur au bord des lèvres. Elle se sent fiévreuse de désespoir, d’une solitude à venir qui la frappe, de la perte qui lui rappelle la douleur d’avoir perdu sa mère. « Je ne me laisserais pas mourir. Je trouverais une solution. On trouvera une solution. Mais reviens-moi… » Il ment. Elle sait qu’il ment mais elle a tellement envie de le croire. Le corps se replie, elle se recroqueville sur elle-même, les genoux ramenés vers la poitrine, les mains sur la tête comme si elle était prise d’une affreuse migraine ou qu’elle voulait faire taire des voix persistantes. Elle se laisse avaler, longtemps. Elle reste immobile jusqu’à ce que toute l’enveloppe charnelle tremble de froid, jusqu’à ce que son incendie intérieur s’éteigne ; elle ne le partage pas, cette fois, elle reste au beau milieu de la tempête, seule. Elle a l’air complètement choquée et le regard fixé sur un point invisible semble hanté de sombres pensées. Elle se demande si c’est tout ce qu’elle mérite, si la disparition d’Ophélia a laissé toutes les cendres sur son existence, elle songe qu’elle n’est pas celle qu’il faut à Ebenezer, que son oncle, tout sang d’ange qu’il était, avait fait erreur. La respiration finit par siffler, tant le souffle est perturbé. Une inspiration, pourtant, se démarque des autres.

« Je crois que je t’aime. Et je veux pas.. » Aimer, ça a blessé son père, ça n’a pas réussi à celui du jeune homme non plus. Aimer, ça rend stupide. « Ca.. ça me dévore quand t’es pas là. Je me sens vulnérable sans ton ombre.. » Elle ne le regardait pas, jusque là, mais enfin les yeux bleus se tournent vers ceux d’Ebenezer. « Je comprends pas pourquoi.. on peut pas… on peut pas aimer si vite, n’est-ce pas ? » Il y’a toute l’innocence du monde dans sa façon de poser la question. Demelza a toujours l’impression que lui sait ce qu’elle ignore, peut-être parce qu’elle lui imagine quelques conquêtes alanguis et une connaissance infinie de ces choses-là. « Si je t’épouse et que.. que tu meurs, ils vont me remarier. Je veux pas t’aimer et devoir finir ma vie dans les bras d’un autre. Tu peux pas nous faire ça.. » Elle pleure. Ca roule sur ses joues, ça meurt sur ses lèvres pâles.

Elle s’arrache enfin du bain, avec difficulté. Elle s’enroule dans une serviette et glisse entre ses bras, se réfugie contre lui, le visage caché contre son torse. « Tu m’as promis un monde sombre.. laisse-moi dans le froid avec toi.. » Elle était déjà épuisée avant qu’il n’arrive, elle n’est plus qu’une poupée désincarnée abandonnée à ses doigts. Elle s’accroche à lui avec une fermeté surprenante au vu de son état de fatigue, elle y met tout ce qu’il lui reste de force, d’envie, à refuser de le lâcher. « Laisse-moi mourir de toi.. » Elle sombre déjà, quand elle le lui souffle à l’oreille mais même dans le sommeil, elle refuse qu’il s’éloigne, elle semble émerger dés qu’il bouge trop loin, dés que le contact se rompt.
Les cauchemars sont revenus.
Les images de l’incendie.
Le regard plein de regrets d’Ophélia.

…*…

Ils n’auraient pas dû dormir dans la même chambre mais elle ne s’est pas vraiment remise de tout ce qui s’est enchainé, de tout ce qui a secoué son coeur ces dernière semaines. Elle a géré les derniers détails telle une automate. Elle s’est levée, les nuits ayant suivi les paroles de Mildred, elle a tenté d’errer dans les couloirs comme une âme en peine privée d’étincelles, pas même consciente de bouger. Elle n’a pas voulu parler de ce qu’il s’était passé, de ce qu’ils s’étaient dit et chaque fois qu’il est entré dans une pièce, elle a donné l’impression d’avoir droit à sa présence pour la dernière fois de sa vie. Elle en a été avide de cette présence, de ses doigts, de sa bouche, de ses silences. Ils n’auraient pas dû dormir ensemble parce que ça ne se fait pas mais elle n’aurait pas pu fermer l’oeil, autrement. Elle est restée presque sage, malgré tout. La question tourne encore et encore : est-ce qu’elle l’aime ? Est-ce que c’est cela aimer ? Elle ne sait pas quoi faire, maintenant. Elle est toute seule à l’étage, elle a chassé quiconque ayant essayé de l’aider à se coiffer. Elle n’a gardé avec elle que la petite bonne silencieuse qui lui avait évité la noyade, une fois. Elle triture les gants de dentelle blanche en inspirant pour se calmer.

Elle est moins fatiguée, elle a repris des couleurs. On voit ses jambes, ce qui a de quoi surprendre et l’asymétrie de la robe lui ressemble finalement bien, quand on la connaît. Il n’y’a pas d’interminable traine ou de noeuds extravagants mais des détails brodés, des jeux ensorcelants avec la lumière et une fleur à la taille, légèrement décalée sur le côté - celle qu'Ebenezer a dû choisir. Drôle de résultat, peu conventionnel dans leur milieu. Demelza se sent un peu mise à nue, comme cela. Et si elle ne lui plaisait pas ? Elle se retient de se mordre les lèvres pour ne pas gâcher le maquillage. Finalement, elle se décide à ouvrir la porte. La domestique semble s’affoler un instant, comme si elle voulait signifier qu’il serait préférable d’attendre mais Demelza en décide autrement et les escarpins viennent rencontrer les marches dans un pas hésitant mais décidé.

Mildred est sans doute l’enfant la plus joyeuse qui soit dans sa robe de lumière, elle tournoie au milieu de l’agitation palpable, toute pleine d’enthousiasme. Anika et Alys sont en proie à une anxiété visible parce que la fiancée a refusé leur assistance ou leurs conseils, les privant de leur rôle. Ulrich n’est pas là. N’est-ce pas un peu cliché, la jolie fille dans sa belle robe, au beau milieu des escaliers, cherchant vers qui réellement se tourner ? Est-ce qu’Eberhard et son aura apaisante sont ici ? L’interrogation traverse son regard quand elle observe une énième traversée de domestiques. La bonne est encore dans son ombre, comme si elle veillait au grain. Elle se demande si elle doit chercher Ebenezer, la logistique d’un mariage, ça n’est pas vraiment son domaine, en dehors des robes, des invités de sa famille, de quelques plats à éviter.            

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Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis en Allemagne dans le Manoir d'Ebenezer von Hohnstedt. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma drôle de chance, je serai rapidement mariée et je le vis plutôt avec angoisse.
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Demelza se laisse aller plus facilement à la tendresse et, à vrai dire, dans son état il ne lui reste plus aucune barrière, c’est peut-être pour cela qu’elle est si naturelle avec la petite. « Une sieste, peut-être ? Vous avez l’air toutes les deux de vous être battues toute la journée contre le tissu. » Un petit rire s’envole, contre le cou d’Ebenezer contre lequel elle se cache une seconde. « Je n’ai pas le temps. » Mildred, qui était jusque là absorbée par la contemplation de la robe sur le mannequin de bois parfaitement identique à ses proportions a décroché les yeux du jeu de lumière pour observer l’étrange couple. Elle a gardé le silence de longues minutes, contemplative. « Tu vas mourir très jeune, n’est-ce pas ? » Ca tombe avec la légèreté d’une plume. « Et Demelza sera toute seule. » La seule que ça n’avait visiblement pas effleuré, c’est la blonde entre les bras du sorcier, brusquement secouée. Elle avait simplement oublié, mis de côté l’information, préférant se dire qu’elle le soignerait longtemps, qu’il y’aurait des hauts et de très bas. « Tu la regardes comme ma maman regardait mon papa. » explique-t-elle, parce que cela paraît étrange à son âge, comme discours.

Ca paraît bouleverser la fiancée, l’arracher de ses préoccupations frénétiques et la couler, fatalement. Elle se sent stupide, de s’être attachée à tout ça, de s’être accrochée aux conventions, aux normes, au mariage, si ça n’était rien que gâcher du temps, perdre des instants avec lui. Une vague de chaleur la traverse et elle sort de la pièce sans un mot, d’un pas rapide qui la mène jusqu’à la salle de bains de leur chambre. Mildred fait une moue désolée à l’attention d’Ebenezer et attrape un carnet avec des crayons. « Je suis assez grande pour me garder toute seule. Je suis désolée, je croyais qu’elle savait. » Elle ne risque rien, dans cette pièce, elle ne s’envolera pas, ses billes claires promettent d’être sage.

Les vêtements s’étalent ici et là dans la salle de bains, abandonnés sans considération : elle s’est coulée dans l’eau comme une urgence, une nécessité, enfouissant sa tête sous la surface, le temps de se calmer, de reprendre contenance. Que va-t-elle devenir, si la seule raison d’avancer qu’elle possède disparaît ? Un jour, ils reviendront l’enfermer dans une tour d’ivoire, une où elle ne serait pas libre, comme avant et puis ils finiraient par la remarier, parce qu’elle serait trop jeune, parce qu’elle aurait encore toute une vie pour une famille, un autre homme, des enfants dont elle ne voudrait pas.

Elle sent l’angoisse l’étouffer, même quand elle remonte à la surface, ça la fait tousser un peu. Ses mains viennent ramener ses cheveux en arrière, nerveusement. Elle a envie de pleurer mais elle n’y arrive pas. « Tu peux pas partir sans moi. » C’est presque une supplique : il ne peut pas l’abandonner, plus maintenant, pas alors que son coeur s’est attaché. Ca crépite dans ses yeux, comme si les larmes coincées s’étaient muées en flammes sombres. « Je me sens.. je me sens pas bien.. » La peur irrépressible se mêle à l’épuisement et c’est peut-être la première qu’elle est profondément vulnérable devant lui, plus encore que lorsque c’est seulement la magie qui déraille, plus que quand c’est le feu qui dévore. « Ce sont les épouses qui meurent, dans ma famille. » souffle-t-elle. Elle préfère que ce soit elle, la sacrifiée. Il y’avait toujours des tragédies, chez les Merriwick, des accidents, comme une malédiction qui traine à laquelle seule la grand-mère avait semblé réchappé. Est-ce qu’être une Von Abbetz veuve valait mieux qu’être la fille d’Ophélia, morte ? « Trouve une solution.. il doit bien y avoir une solution.. »           

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 996284 sur LE TEMPS D'UN RP - Page 2 EmptyVen 24 Aoû - 15:51

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E
Mildred : #996284
Amalrich : #434D78
Ulrich : #8A6343




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle n’a pas envie d’être privée de lui, de ses doigts qui se perdent, errent sur elle, enivrant son regard, ravivant un incendie différent - ça lui fait un peu peur, quand elle le sent, quand elle perçoit les nuances. Elle voudrait qu’il l’avale, qu’il étouffe, peut-être qu’il la dévore. Ce serait facile, elle paraît si fragile entre ses bras. Il faut s’en défaire, pour ne pas fondre, il faut s’éloigner, par convenance ; ça creuse un vide, dans son coeur, qui s’accroche à son souffle momentanément un peu plus court, à ses joues un peu rose. Elle a besoin de quelques secondes pour reprendre contenance et le suivre.

Le repas se fait finalement dans une ambiance agréable, même si Ulrich darde sur Ebenezer un oeil plein d’amertume et de reproche, comme s’il le fusillait chaque fois que les doigts de sa soeur venaient frôler ceux du sorcier. A un moment, cela a même ressemblé à de la provocation, quand elle est venue remettre en place une mèche brune un peu rebelle. Et puis Mildred a repointé son nez, alors qu’elle était retournée jouer avec la mallette et ses trésors, elle est venue tirer sur la manche d’Ebenezer en l’observant de ses grands yeux couleur d’océan. « Dites, monsieur… ? Est-ce que je pourrais venir au mariage, moi aussi ? » Elle a cette façon de faire qui ferait tomber le monde à ses pieds, la gamine, avec cette innocence toute lumineuse mais cette persuasion qui promettait d’être terrible pour les hommes de son avenir. Peut-être qu’elle a croisé le regard d’Anselm, que c’est ce qui l’a poussée à se glisser derrière le jeune homme, entre lui et Demelza, offrant un bien drôle de tableau à l’oeil d’Amalrich qui a perçu la scène. « Bien sûr, que tu pourras venir. Qui va m’aider avec la robe, sinon ? » Le sourire s’allume d’enthousiasme. « Tu vas me faire une robe aussi ? » Ulrich semble s’affoler intérieurement, se tendre plus encore, espérant qu’elle n’ose pas. L’intéressée hoche la tête, pourtant. « Demelza.. » souffle le frère, mais elle l’ignore superbement.

…*…


C’est un peu le chaos, dans la pièce, il y’a des tissus un peu partout, des ébauches, des carnets ouverts, des croquis, et au centre, ce qui semble être un mannequin de bois habilement couvert d’un draps blanc ne laissant rien deviner de ce qui se trouve dessous. Près de Demelza, une version miniature, à la taille d’un enfant. La sorcière a les bras croisés, l’air sceptique, devant la petite robe aux teintes de pastel : le tissu attrape la lumière, semble changer de teinte selon la manière dont les rayons du soleil frappent dessus. Elle ignore si la magie appliquée dessus est assez stable et ça l’inquiète un peu, elle ne voudrait pas que Mildred se retrouve à son tour victime d’un revers dramatique. Rien n’est venu perturber le travail, pourtant, sinon le calendrier qui défilait trop vite, sinon l’impression d’avoir tout à faire et trop peu de marge de manoeuvre. Elle est décoiffée, les cheveux blonds sont éparpillés dans son dos, quelques mèches mordent son visage et sur le blanc de sa jupe, il y’a des traces de couleurs, des marques de peinture et de crayons. Elle a l’air d’avoir fait la guerre à ses propres idées. Elle n’est pas parvenue à dormir, surtout, pas plus d’une heure, toute retournée qu’elle est à l’intérieur. Cela fait des jours que ça dure, qu’elle n’a plus sommeil, qu’elle cherche la perfection impossible : ça a fait sourire Amalrich quand il a ramené Mildred pour un premier essayage, parce que sa fille ressemblait terriblement à sa défunte épouse dans les mêmes circonstances.           

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