Sarah avait ce qu'il fallait pour mettre le feu aux brindilles, c'était parfait. Une merveille cet outil, il fallait l'avouer, qui fonctionna du tonnerre. Nous eûmes juste à faire cuire le lapin, et à le manger petit à petit. C'était riquiqui, ces animaux, il y en avait pour deux mais pas beaucoup plus.

En train de mâcher ma nourriture, j'entendis un bruit dehors, des bruits de pas. Des pieds sur des feuilles. De panique, je cherchai dans mon sac l'arme qu'on nous avait donné, un couteau long. Je n'étais pas sûr de savoir m'en servir, ni même d'arriver - mentalement - à blesser quelqu'un sans hésiter.

"N'avancez pas plus ! J'ai une arme !"

Je voyais l'homme, qui avait l'air d'un certain âge. Probablement la cinquantaine, soixantaine. Il portait une barbe blanche comme ses cheveux, un peu longs, qui lui tombaient devant les yeux. D'ailleurs, le voyageur, qui semblait être seul, leva les mains :

"Je ne viens pas pour vous voler ou faire du mal, je le jure! J'ai simplement été attiré par... Par l'odeur de nourriture. Comprenez-moi bien, je ne veux pas vous voler, mais j'apprécierais un petit repas, si vous vous en sentez le coeur. Je n'ai pas mangé depuis plusieurs jours..."

Jakob le menaçait toujours du couteau, mais n'était pas sûr de vouloir le baisser. Il restait bien quelques morceaux du lapin, mais il n'arrivait pas à prendre une décision. Il regarda alors Sarah, pour savoir ce qu'elle en pensait.

L'homme, même s'il était sale, ne semblait pas particulièrement menaçant. De plus, il avait l'air d'être seul et fatigué, tout comme nous. Je ne tenais pas à ce que la situation ne dégénère, d'autant plus que Jakob ne me paraissait pas très à l'aise avec son couteau qui tremblait légèrement.

– Je vais vous en donner un peu, lui dis-je en plaçant quelques morceaux de lapin ainsi que des mûres sur une grande feuille. Je posais le tout au sol, hors de sa portée avant de réguler. Prenez et partez, s'il vous plaît.

Je ne voulais pas paraître méchante et encore moins irrespectueuse. Je ne tenais pas à ce qu'il se sente vexé par mes propos… Mais il était préférable qu'il parte aussi loin que possible. Je ne me sentais pas particulièrement rassurée en sa présence.

– Merci jeunes gens… Je ne voulais vraiment pas vous faire peur… C'est juste que j'ai vraiment très faim…
– C'est pour vous, prenez le.

Pourquoi avais-je la sale impression que c'était nous qu'il voulait bouffer ?
Heureusement, l'homme se contenta de récupérer la feuille bien garnie et de repartir… Bon sang, je tremblais comme jamais… J'avais envie de pleurer, sans doute à cause des nerfs qui menaçaient de lâcher à tout moment.

– Tu peux lâcher ton arme, Jakob… Mais merde, j'ai peur de rester ici moi maintenant !

Sarah décida de lui en donner, du lapin. Je l'aurais peut être fait aussi... Mais en réfléchissant, c'était une bonne idée de le nourrir, ça lui ouvrirait peut-être la bouche... Du coup quand j'entendis Sarah lui demander de partir avant de lui poser quelle que question que ce soit, je sursautai. Je la fixai d'un regard intense, essayant de lui faire changer d'avis par télépathie, mais malheureusement, le vieil homme était docile, prenant les vivres et s'en allant.

Elle déclara que désormais elle avait peur de rester ici, compréhensible, d'ailleurs. Si la fumée avait attiré le vieux, elle pouvait attirer quelqu'un de moins sympa. Mais je voulais absolument interroger le vieux avant qu'il ne disparaisse.

"Nan mais t'y as pas pensé, qu'il a peut être des infos pour nous ??"

Du coup, toujours mon arme à la main, je courus vers l'homme et je pris le temps d'expliquer :

"Ecoute, je suis désolé qu'on te mette dehors... On va d'ailleurs pas rester non plus mais j'ai une question. On vient du nord, et y'a l'eau qui est devenue rose, on sait pas pourquoi. On voyage pour trouver une explication, et peut être une autre ville avec d'autres gens. T'aurais pas des informations pour nous ?"

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Pile : Le vieux a des informations hyper géniales, il les partage en remerciement de la nourriture.
Face : Le vieux ne sait rien du tout, ça fait des années qu'il erre à droite à gauche sans croiser autre chose que des bandits.

Non, je n'y avais absolument pas pensé, simplement parce que je suis apprentie guérisseuse et pas exploratrice… Je ne sais pas enquêter. Je ne suis pas faite pour ça. Je ne suis qu'une pauvre fille qui s'est faite jeter dehors suite à un tirage au sort. C'est tout.

Et ce pauvre vieillard n'avait rien de bien réjouissant à nous apprendre. En tout cas, il se contenta de répondre qu'il errait seul depuis des lustres et qu'il n'avait croisé personne en dehors des bandits. Merveilleux.

Je le laissais partir et récupérais mon sac ainsi que celui de Jakob. Je lui tendis son bordel sans dire un mot et repris la route à la recherche d'un autre abri… J'en avais marre de sa manière de me parler… Je prenais sur moi mais ça commençais à faire beaucoup… Beaucoup trop même.

Lancer de dés : Pile ou Face
Face : ils trouvent un autre abri avant la nuit
Pile : c'est reparti pour une nuit à la "belle étoile"

Jakob aura essayé. Dommage qu'il n'aie pas d'informations utiles, pour un mec qui erre dans la région depuis un bail. Soit ce n'était pas rassurant, soit les jeunes gens n'avaient pas l'air assez menaçant pour que les gens nous disent la vérité. Mais au moins le vieux avait raison sur une chose : Jakob était inoffensif, il pouvait dire ce qu'il voulait.

Il avait juste oublié d'où il venait. Il devait bien venir d'un endroit, d'une ville, d'un groupe, quelque chose ? Mais il était déjà loin et eux étaient déjà partis de la grotte, sac à dos à l'épaule.

Il leur fallait un autre endroit pour nous abriter, et ils cherchèrent un temps, jusqu'à être épuisé'es. Alors, iels s'endormirent à la belle étoile, à nouveau. Allongé au sol, Jakob commençait à sentir des courbatures aux jambes et au dos. C'était ça de partir à pied en voyage, de marcher toute la journée, alors qu'auparavant on le faisait bien moins. Du matin au soir, marcher, ne voir que l'horizon vide, c'était décourageant et iels n'en étaient qu'à leur deuxième nuit dehors.

Alors il dormit, et se réveilla avec la désagréable impression de n'avoir que fermé les yeux. Pourtant le soleil se levait, il avait effectivement dormi. Il allait être de mauvaise humeur aujourd'hui...

"J'espère qu'on trouvera quelque chose aujourd'hui."

Il se nettoya les mains, le visage, un peu le torse dans le ruisseau dont iels ne s'étaient pas éloigné'es. Une idée traversa son esprit.

Ici ce n'était pas contaminé. Pas la moindre trace de rose. Cela voulait dire, peut être, qu'iels n'étaient pas allé's dans le bon sens ? Ou alors le lac de Rhéa avait été victime d'un sabotage. Enfin, plutôt d'un empoisonnement. Il partagea son idée à la jeune guérisseuse, savoir ce qu'elle en pensait.

– Je l'espère aussi, rétorquais-je en levant les yeux au ciel pour admirer la cime des arbres.

Tout était si vert, si doux… Rien à voir avec le paysage de mort dans lequel nous évoluons depuis deux jours.

Jakob me parla alors de ses suppositions quant à la couleur de l'eau de notre lac… Ainsi que de la détérioration de la flore autour de Rhéa.

– Je n'en ai pas la moindre idée. Mais, regarde, lui dis-je en pointant du doigt la zone aride se trouvant à quelques pas à peine du bosquet dans lequel nous nous trouvions. Peut-être que ce qui a touché Rhéa vient du nord… Et que le sud commence tout juste à être impacté.

Je n'étais évidemment pas très sûre de moi. Il nous faudrait encore plus nous enfoncer dans les terres. Je fis le plein de mes gourdes et récupérais quelques fruits supplémentaires. Impossible de savoir quand pourrions-nous manger de nouveau correctement.

Nous reprîmes de nouveau la route, peu confiants quant à l'avenir.

Elle avait raison, peut être que le problème venait du nord. Mais du coup, peut être qu'il aurait fallu aller au nord... Quoi que le vétéran avait été catégorique : il n'y a rien au nord. Alors, conformément aux instructions, nous allons encore plus au sud. Nous espérions trouver des réponses, de l'aide, n'importe quoi qui fusse positif pour Rhéa. Alors Jakob passa plusieurs heures de marche à réfléchir. Puis à rêvasser. Il avançait en pilotage automatique, suivant Sarah plus qu'autre chose.

Jusqu'à ce qu'il aie l'impression d'avoir vu quelque chose au loin. Dans le doute, il récupéra les jumelles pour se les coller aux yeux. Ce qu'il vit ne l'enchanta absolument pas. C'était un groupe de personnes, une dizaine au moins, avec visiblement un... Un âne ? Jakob n'était pas sûr de lui, mais dans tous les cas, c'était un groupe de personnes. Il n'avait pas confiance - il se souvenait des bandits.

Alors, il se jeta sur Sarah pour vite tomber dans le fossé qui était sur le côté, pour se cacher de la vue du groupe d'inconnus qui approchaient.

Il ne savait pas s'ils les avaient vu ou pas, et il se décolla de Sarah pour regarder en se cachant autant que possible.

"Un groupe d'inconnus, là bas... Je sais pas si ce sont des gens menaçants ou pas, mais dans le doute..."

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Lancé de dé
Réussite : Le groupe n'a pas vu le duo, ils peuvent rester cachés
Echoué : Le groupe a totalement vu le duo et avance vers eux rapidement.