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LE TEMPS D'UN RP

La Folie du Prince

Oskar
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Oskar
Sam 13 Avr - 22:02
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation

Contexte provenant de la proposition ci-dessous faite à ses partenaires habituels par @Val.

La Folie du Prince Captu371

Un entrefilet dans un journal local avide de sensations :

Les Nouvelles du Val - Benoît Lapôtre, reporter a écrit:
Ce dimanche trois adolescents ont été trouvés morts frappés d'étranges blessures dans le cimetière de « La folie du prince » propriété légendaire et en ruines, ayant appartenu à un mystérieux seigneur d'origine inconnue décédé en en l'an 1358.

Le « prince » s'était établi dans une gigantesque clairière agrandie par ses soins, au beau milieu de la forêt des vents et y a -d'après les récits d'époque- mené une vie fastueuse et dissolue. Sa lignée a conservé le château construit alors et l'a agrandie, jusqu'à un terrible orage -surnaturel disent les articles de journaux contemporains- en 1886...

La propriété est restée déserte, ouverte à qui le voulait et les visiteurs peuvent encore aujourd'hui, outre les ruines du château partiellement détruit, y découvrir « l'allée des nymphes » qui mène au cimetière familiale dans lequel plusieurs caveaux richement ornementés voisinent dans un silence impressionnant.

Au fil des années, l'absence totale de vie animale dans les parages du château et surtout du cimetière a fait que les curieux se sont abstenus d'y retourner. Les météorologues cherchent encore pourquoi des orages très localisés sont souvent observés sur la forêt des vents, nommées probablement pour cette raison.

Dimanche donc, un groupe de quatre garçons et une fille de quinze à dix-sept ans s'y est introduit. Ils ont bu, dansé, puis commencé à s'attaquer à une statue jugée laide avec un cric trouvé dans la voiture qu'ils avaient volée au père de l'un d'eux. A en dire les deux survivants, le ciel s'est alors assombri au point que la nuit est devenue si noire qu'ils ne se voyaient plus bien que regroupés. Ils ont entendu des cris, des sortes de « crissements », des « tornades de vent coupantes et brûlantes » se seraient emparées de chacun d'eux, des voix murmurées d'une voix rauque les incitant à ne plus jamais aller au delà de l'interdit... La jeune fille, gravement blessée mais vivante dit avoir été fouettée « par une sorte de vent de sable et de poussière chargé d'éclats coupants et de feu », elle présente de nombreuses lésions cutanées et est brûlée aux bras et au visage... Le garçon qui a alerté les autorités est moins atteint, ayant eu la présence d'esprit de s'enfuir mais il parle d'une « chose » qui l'aurait poursuivi loin dans la forêt, de formes, d'ombres qu'il a vu passer d'arbre en arbre à sa poursuite.

Les services de police et les médecins sont à l'oeuvre pour définir si les jeunes gens, fortement alcoolisés et sous l'emprise de la drogue auraient pu s'infliger eux-mêmes les blessures qui ont tué trois d'entre eux.

Mais...

Le château comme la forêt sont -les habitants de la région le savent depuis des siècles- maudits...

Est-ce le « prince » qui a éliminé les jeunes ou se sont-ils entretués lors d'un « bad trip », lecteurs, à vous de le dire... Il va sans dire que les autorités chercheront à imposer une version « crédible et raisonnable » !


La Folie du Prince Captu380

Intéressés par le sujet ? Vous pouvez être l'un des ados survivants, un(e) journaliste, un(e) enquêteur, un(e) historien, un(e) villageois ou … un serviteur du Prince ? Si bien sûr il existe !

Oskar et moi avons déjà choisi nos rôles... Une étrange jeune femme qu'on ne rencontre que dans les parages du château, plutôt tardivement ou la nuit... Et... un jeune homme énigmatique, qui lui habite le château, délabré hors de sa présence, « restauré » lorsqu'il y apparaît.

Vous pouvez bien sûr nous dire que … basta ! C'est débile comme idée, ou « j'en ai déjà trop en stock des rps »...

Bonne journée !


Le contexte du RP
Mise en situation

Prologue


La Folie du Prince Captu372000La Folie du Prince Captu382000La Folie du Prince Captu379

Le « Prince » s'appelait Josse Du May de Sainte Claire... Du moins, ainsi se nommait celui qui en 1270 fit poser la première pierre de cette « Folie » dont les plans d'alors montraient une simple tour flanquée d'un corps de logis de deux étages aux fenêtres rares et étroites. Du donjon étrangement excentré partait un lourd mur d'enceinte de plus de trois mètres de profondeur dans lequel des soldats veillaient nuit et jour, flanqué à chaque coin de la cour intérieure d'une tour plus petite, ronde et non carrée comme la principale, dont la haute et fine stature permettait d'observer la forêt et plus loin la vallée de la rivière.

Pour la petite histoire, chacune des huit croisades avait vu partir un Josse Dumay, puis Du May, et enfin Du May de Sainte-Claire... L'âge avancé du « prince », décédé à plus de 108 ans -s'agissait-il toutefois bien de l'homme dont la naissance a été consignée dans les registres de la paroisse en 1249 ? - comme cette rémanence de croisés portant son nom a contribué déjà à l'époque à la légende... Les paysans des villages alentour comme les moines du convent proche -épouvantés par le mode de vie et les croyances qu'il aurait ramenés « des pays payens » en conclurent rapidement que leur seigneur avait feint la mort, et que le Diable qu'il courtisait tant, lui qui avait pris plusieurs épouses et priait tourné vers l'Est en s'aplatissant au sol comme pris de frénésie, lui avait accordé l'immortalité...

Dès cette théorie admise, soit quelques années après sa mort, après que bergères et cueilleurs de champignons, braconniers et garde-chasse, brigands de grand chemin comme moines mendiants, aient tous rapporté avoir entendu des chuchotements et des cris près du manoir, les « apparitions » et les phénomènes étranges se sont multipliés. La forêt des vents, qui toujours avait attiré -probablement du fait de la rivière qui la traverse- orages violents et tempêtes localisées, fut réputée hantée par l'esprit du prince, rejeté  même de l'enfer en raison de son apostasie et friand de s'approprier la jeunesse et la vie des promeneurs trop audacieux.

Comment un homme dont l'existence avait comporté aux dires de ses contemporains beuveries, orgies, cultes démoniaques et dépravations monstrueuses avait-il été soudainement changé en goule avide de vider les vivants de leur essence... C'est le genre de choses qu'on rencontre parfois dans les endroits isolés et peu visités par la civilisation... Les héritiers du prince -comme leur lointain ancêtre- continuèrent de vivre en profitant de la vie, y compris aux époques de disette où supplier le Seigneur de partager sa chair et d'au moins -par solidarité pour ses sujets affamés- cesser les bombances et fêtes inopportunes revenait à souffler un coup en l'air ou jeter une pierre à l'eau !

L'éloignement avec le suzerain était de plus en plus réel, comme l'était aussi la main de fer de celui-ci lorsqu'il s'agissait de faire rentrer ses redevances... La crainte succéda au mépris et à la méfiance, le château désormais avait deux ailes fastueuses, la garde du Seigneur dirigée par son frère puîné  étaient cantonnée dans le château bas, visible depuis la haute-maison, bâtisse imposante exemple parfait du « château fort » flanquée de tours et de remparts crénelés. Elle abritait aussi l'essentiel de la valetaille ne restant avec les hôtes -dès la nuit tombée- que les serviteurs jugés les plus indispensables...

Continuaient les fêtes, les réceptions fastueuses, l'étalement d'une richesse incompréhensible, le fief ne procurant certainement pas les moyens de vivre ainsi comme un roi ! A la légende des fantômes et des morts-vivants animés de mauvaises intentions vint se greffer l'idée que le prince était -au moins- un alchimiste puissant, peut-être un mage, certainement un sorcier ! Qui d'autre que Satan peut donner tant d'or à un homme qui n'est ni pieux, ni travailleur, ni versé dans la finance comme d'autres pas bien loin, dont les terres sont vastes mais pauvres ?

Lorsque Maxime Du May de Sainte-Claire, commandant de la garde et frère puîné du Josse de l'époque fut lapidé puis brûlé vif par la foule en furie, accusé d'avoir violenté et tué plusieurs filles de ferme et gardiennes de bêtes, la répression fut tout aussi violente. En cette année 1643 l’avènement du jeune roi Louis, XIVe du nom se fit sans les Sainte-Claire dont la noblesse ne voulait être étalée... Elle ne le fut pas plus dans les années du règne où le système de marchandage du sang déplut fort à ces sauvages ! Bon sang ne ment pas, qu'importe de pouvoir prouver ses droits à un titre, eux de toute façon n'en portaient pas, réputés « prince » par un caprice des gueux mais simplement présent sur les terres qu'ils avaient toujours possédées...

CEs terres, presque perdues dans une campagne hostile furent oubliées par les souverains régnants, on ne savait guère si elles étaient encore en France ou déjà ailleurs, et qui donc s'intéressaient à des hobereaux de province qui ne demandaient rien -et ne donnaient pas plus-.

L'histoire passait, la Folie du prince, la forêt des vents et les pâtures et champs qui les entouraient continuaient leur chemin en parallèle... La région n'eut guère d'échos de la Révolution, les guerres napoléoniennes n'emmenèrent que quelques exaltés, la famille, toujours dirigée par un Josse du May de Sainte-Claire ne réapparut que pour marier une Alix en 1852, la jeune fille, fort jolie et richissime causa autant de stupeur que de fougue chez les coureurs de dot.

C'est cette Alix, tant adulée et courtisée et cependant restée fille, qui en 1886 causa la catastrophe qui eut raison du domaine...

Pourquoi ne trouva-t-elle pas d'époux, magnifique au bras de son frère aîné ? Les registres paroissiaux n'en gardent aucune trace.

A sa mort en ce funeste automne 1886, s'ajouta -dit-on- aux multiples fantômes déjà croisés par les villageois imprudents l'ombre d'une jeune femme blanche comme une pierre et belle comme la nuit !

Le château partiellement détruit ne fut pas reconstruit, où partirent les survivants ? Plus jamais les habitants des villages voisins de la forêt n'entendirent parler de la famille... Les bâtiments reçurent en 1965 la visite d'architectes, des échafaudages furent montés, et laissés à rouiller...

La Folie du Prince Captu378

Val et moi pensions adopter cet ordre de publication :
@Val, @Ezvana, @Oskar, @Dreamcatcher (et @Mandrin s'il se joint à nous ?) cela vous convient-il ?



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Val
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Val
Sam 13 Avr - 22:09

Basil,
mon nom importe peu

Je parais une trentaine d'années et on me rencontre depuis quelques temps à  "la Folie du Prince", quelque part en France, dans la forêt dite "des vents". Dans la vie, que suis-je donc ? à n'en pas douter un sujet de curiosité et d'interrogations majeures pour les habitants du village de Sainte-Claire et je m'en sors assez bien. Je ne semble pas avoir de problèmes particuliers en tout cas et paye mes achats à l'épicerie-boulangerie-bureau de tabac, rubis sur l'ongle. Sinon, grâce à ma chance , je suis célibataire et je le vis parfaitement..


FC : Nicholas Hoult


Informations supplémentaires ?


On me voit rarement en dehors du château, j'y ai élu domicile sans me soucier des prétendus hantises et autres malédictions... J'y suis arrivé en même temps qu'une dénommée Delphine, superbe créature aux cheveux presque blancs et au teint d'albâtre.



Elle, s'est trouvé un abri dans la forêt, où exactement je ne sais pas, nous n'avons pas besoin de nous rencontrer pour communiquer : l'allée des nymphes par un miracle d'architecture, permet aux murmures qui y sont prononcés d'être intelligiblement entendus dans l'ancienne aile du château et le donjon tout particulièrement.


@dreamcatcher, @ezvana, @oskar




La Folie du Prince

Réfléxions en relation avec les événements du solstice d'hiver 2023 – soit la nuit du 22 décembre...

La pièce est vaste, haute de plafond, de forme carrée, mais même lorsque sont allumés les quatre lustres et tous les chandeliers -de bonne taille- qui sont postés à chaque poche d'ombre, elle reste sombre et ténébreuse. En plus des miroirs, huit au total, qui sont disposés aux coins de la pièce, tournés vers l'intérieur puis au milieu de chaque mur un ameublement sommaire en fait un salon : sofas, fauteuils, consoles et tables de styles et époques diverses. Les miroirs reçoivent la rare lumière qui entre par des fenêtres qui furent meurtrières lors de la construction du donjon et se la renvoient. Les « autres » meubles ne brisent aucun des rayons, certains maintenus dans une ombre épaisse et dense, d'autant plus noire que la lumière explose tout à côté, d'autres noyés de clarté, très peu, et pas de ceux qui permettraient à un visiteur de profiter du soleil, une console chargée d'étranges pots de porcelaine, une table à tiroirs posée contre un mur... ils ne sont là que comme faire-valoir. Cela fait qu'à tout moment, assis à lire dans un fauteuil ou vautré sur l'un des sofas à écouter de la musique, l'homme reste dans les ténèbres, à portée de son esprit et de ses cogitations... Partout, sauf -non au centre de la pièce comme on pourrait le croire- mais de chaque côté au milieu de la ligne représentée par le mur, là par un caprice de l'optique tous les rayons de lumière renvoyés d'une surface réfléchissante à l'autre convergent et se croisent... là, est le jour, et la connaissance ? Comme toutes les pièces de l'aile ancienne, le salon a été voulu par son créateur, ici, toute chose est née de sa pensée et de sa volonté, rien n'est laissé au hasard ou à la mode, un décorateur d'intérieur s'y cramerait la fantaisie et l'imagination, d'autres verraient au contraire la leur s'emballer en même temps que leur rythme cardiaque s'accélérerait...

Debout dans cette pièce aux murs ornés de ce papier peint vert si révélateur d'une époque révolue, l'homme se met soudain en  marche, à pas lents, sa main pince son menton avec ferveur comme si cette étreinte permettait à ses pensées d'accélérer le mouvement, d'être plus limpides, plus éclairées... Il sourit aux miroirs qui -étrangement- murent la pièce d'un rempart et l'emprisonne sur elle-même, des miroirs qui -hormis la lumière qui entre difficilement par les fenêtres hautes et étroites- ne réfléchissent rien. Des miroirs de pénitents, qui refusent à l'homme orgueilleux son reflet, à la femme vaniteuse sa beauté...

L'idée l'amuse, quel besoin de se mirer aussi ? Il n'use que d'un seul, petit et si ancien que le poli en est altéré par des grains noirs de vide et ne rend qu'une image imparfaite, posé dans la chambre à la fois luxueuse et austère qu'il occupe, pour contenir le poil à l'assaut de son visage... Il fut une époque -celle pendant laquelle cette aile a été remaniée, la première fois- où moustache et barbe faisaient l'homme ! Les mâles rivalisaient dans une compétition de poils, drus, hirsutes, au contraire ordonnés et lissés, huilés, frisés, coupés de manière qui se voulait originale et que lui trouvait déjà ridicule... Des termes avaient été inventés rien que pour différencier les ornements faciaux que les Messieurs comme le dernier vacher portaient fièrement : chevron, anglaise, guidon, fer à cheval, impériale, abat-jour, crayon, pinceaux, brosse-à-dents, morse... Depuis, le libre choix lui est laissé et il se rase, préférant de loin un menton glabre et une figure lisse qui ne dissimule rien.

Stoppant sa lente progression, en rond, comme un prisonnier dans une cour si profonde qu'elle ressemble à un puits de bonnes dimensions, il se poste à l'une des meurtrières transformées au début du XIXe siècle en fenêtres.

Mais de passants il n'y a point.

Le soleil lui fait de l’œil, jouant à un jeu de cache-cache avec ses yeux. Les arbres ont grandi et sont désormais si proches du bâtiment que la cour agréable, autrefois pavée et meublée de bacs à fleurs et tonnelle est presque cachée. Les branches se tendent avides de lumière et d'espace, comme autant de mains qui tenteraient d'attraper un appui pour ne pas sombrer dans le noir du bois. La « forêt des vents »...

Il écoute, attentivement, la parole des feuilles et des herbes... Fermant les yeux, il fait à un serviteur invisible un geste de déni « Pas à cette heure-ci, il est trop tôt ». On entendrait presque les pas s'éloigner, en tendant l'oreille... Il se remémore, si l'on en croit l'agitation qui règne encore dehors, c'est récent mais depuis longtemps il n'a plus la notion du temps qui passe... Chaque journée est si banale, semblable à la précédente et probablement à la suivante.

Ils les revoient, cinq, dans une voiture hors d'âge mais fort bien entretenue. Une fille au milieu de quatre garçons, il s'était fait la réflexion que c'était dangereux pour elle, d'autant plus dangereux que les uns et les autres avaient commencé à boire puis à user de pilules blanches qu'ils prenaient avec l'alcool... Les humeurs s'étaient déliées, les corsage et chemises aussi... Des chants, des cris, une joie factice et exagérée avait peuplé la cour un moment, puis ils s'étaient éloignés remontant l'allée des nymphes... Le vent s'était levé, d'abord brise fraîche dans la moiteur du soir étonnamment doux pour la période, bienvenue parce que rafraîchissante... Sans voir, il avait entendu le bruit et su à quelle « nymphe » ils s'attaquaient, le vent avait forci, la température avait baissé.

Puis, le premier cri, non d'excitation ou de plaisir mais bien de frayeur avait retenti.

« Je m'en occupe Basil, reste où tu es »

Un second, suivi d'un hurlement de douleur allant crescendo jusqu’au cri d'agonie...

« Ce n'est pas de ton domaine Basil ! Laisse moi faire ! »

Il avait senti sans le voir le sang couler, les appels à l'aide se faisaient pressants tandis que le vent lui devenait tempête et que les feux follets se mêlaient à la poussière soulevée.. Comme aujourd'hui il s'était rapproché pour regarder. La nuit étincelait, le vent violent et chargé d'électricité battait la forêt sans toucher un seul arbre, les piétinements des jeunes avaient cessé, un râle près de la voiture sortait péniblement de la gorge de la fille, il apercevait trois corps, déchiquetés par la poussière de pierre et de feu.

Quelques heures après, les sirènes avaient troublé le calme de l'aube naissante, les quelques corbeaux s'étaient envolés, dans son souvenir il revoyait des biches et des daims, des sangliers, des buses et moineaux... Mais aucun ne fut effrayé par l'ambulance et la voiture de la gendarmerie, depuis longtemps les bois étaient morts à la vie animale. Le lendemain les enquêteurs avaient balisé la « scène du crime », deux étaient entrés dans la partie « neuve » du château réputé abandonné depuis la fin du XIXe siècle, avaient vaguement regardé puis étaient ressortis sans aller plus loin.

- Ils ne sont pas entrés on dirait ? Il faisait bon dehors pour la saison mais c'est bizarre qu'ils n'aient pas eu le réflexe de s'y mettre à l'abri ? Et plus encore quand les choses se sont corsées ?

Fermant les yeux il sourit à nouveau puis les rouvrit. Se mettre à l'abri ? Dans la Folie du Prince ? Ce n'est jamais venu à l'esprit de quiconque ? Les rares visiteurs ouvraient les portes ou regardaient par les fenêtres sans vitres, certains passaient le seuil et ressortaient aussi vite ? Aucun curieux épris d'urbex n'avait jamais tenté d'en savoir plus, à l'intérieur, l'atmosphère pesante et froide alertait les meilleurs, les flics aussi sont ressortis très vite.

« C'est fini Basil »

Fini ? Ou bien ça ne faisait que commencer ?

Il regarde sur la table mise en lumière le jour par la lumière du soleil, la nuit par celle de la lune... Par un hasard curieux, le pan de mur est éclairé même les jours d'orage où la nuit règne à cause de lourds nuages noirs et denses, et les nuits où l'astre lunaire se cache. Le chandelier inhabituel par sa forme, est comme une couronne de feu, les sept bougies se consument lentement, chacune de taille différente, sur les devant courtes, derrière plus longues, elles sont les jours nécessaires au rituel...

« Basil, c'est à toi...»

Quand la dernière des longues chandelles s'éteindra, il sera temps. Point n'est besoin d'horloges ou de calendriers, le signal donné, il a œuvré, comme chaque fois.

Il se retourne, faisant face au miroir dont l'argent reste pur, pas de reflet de l'homme debout, pas de chandelier ou de table... Quand la dernière chandelle fumera... la porte s'ouvrira ?

Une voix étrangement réelle se fait entendre sous le porche : « Il y a quelqu'un ? Je vous ai vu bouger là-haut ! S'il vous plaît, descendez ! »

Alors qu'il emprunte l'escalier, les marches défoncées se parent d'un tapis précieux... la rampe se reconstruit, les murs se tapissent, des cadres s'y accrochent... Les étages se descendent rendant au décor sa splendeur d'antan, quand il ouvre la porte des appartements privés au visiteur, le château n'a plus rien de la ruine que l'homme a traversé avant d'arriver jusque là, la présence de son hôte rend à chaque pièce traversée l'aspect d'une aile habitée perdue dans les ruines.





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Ezvana
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Dim 14 Avr - 19:21

Edouard Scatling
Herboriste, soulageur de maux, je porte de nombreux surnoms, mais on vient toujours quérir Mr Scaling depuis toujours. Les apparences sont trompeuses, on me donne un air jeune et pourtant mes yeux portent l'expérience du vécut, vit de solitaire ponctué de rencontres par les demandes de mes voisins. Je suis d'une nature calme et réservé, toujours au service de mon supérieur et de celui qui toque à ma porte.


Peut-être qu'après tout ce temps, des choses vont bouger, changer. Grandir ? Des évènements ce passent, depuis toujours. Cela ponctue le temps qui s'écoule, de façon plus au moins rapide. Cette fois-ci, le vent à une saveur différente.


L'odeur légère de la citronnelle qui emplit la pièce et chatouille les sinus, ce bruit caractéristique d'un raclement régulier d'un pilon dans le mortier. Des gestes réguliers et fluides de celui qui maîtrise parfaitement le mouvement alors que la mélisse est broyée méticuleusement, mélangée par des touches d'huiles essentielles, des huiles divers. L'homme s'affairait à son œuvre avec patience, prenant le temps nécessaire à effectuer correctement son travail, presque avec ferveur.

Le corps penché se redresse, un avant-bras taché d'auréole coloré vient essuyer un front perlant de sueur, un léger soupir glisse des lèvres qui vient troubler la quiétude de la pièce. Une main aux doigts déliés vient saisir de la verveine séchée pendant en haut de l'établi et pendant un instant, l'homme reste debout à observer la lumière du soleil illuminer la structure en bois qui se teinte presque de rouge en cette heure de la journée. Çà et là, des centaines de bottes de plante ornaient les murs, les placards et autre surface de travail. Des pots de toute taille contenant diverses poudres de toute couleur attendaient sagement qu'on les ouvre pour délivrer leurs cœurs secrets, des ustensiles rutilant, entretenue avec soin, mais polis par les années, étaient placés à des endroits précis.

Un léger froncement de sourcil de l’homme qui s’approche d’une faucille, le pouce délicatement de la pulpe d’un doigt pour la remettre à sa place parfaite. Un sentiment de satisfaction intense brille un instant dans les prunelles de l’herboriste avant de retrouver leurs calmes habituels. Ouvrir un tiroir minuscule de sa table d’apothicaire, sélectionner des graines non germées et les mettre dans le mortier, continuer son travail en plongeant dans ses pensées, presque hypnotisées par le rythme régulier des raclements.
Une commande effectuée par l’un des villageois, troublé par des insomnies passagères, hanté par des rêves étranges au sujet d’une dame blanche et qui ne trouve pas de réconfort dans la médecine moderne, réfractaire à se droguer par des substances inconnues. Renommée, de cet herboriste que l’on dit chaman à ses heures perdues, qui transcende même les lignes invisibles du territoire et pourtant, on se méfie de cet incongru perdu dans son office qui ne sort presque jamais de sa maison. On le dit sorcier peut être dansant avec le diable, lui que le temps ne semble pas altérer l’infatigable jeunesse. Trop pâle, trop calme, trop éloigné de tout, trop proche des seigneurs. On remonte le temps par les on-dit et toujours il y a eu un herboriste au service du régent dans cette maison trop près du château, toujours un homme qui travaille les herbes et autres incantations et qui disparaît une année sans laisser de traces. Il suffisait d’attendre un peu et un autre prenait sa place, bien trop similaire au précédent. Dans les archives, c’était un même membre de la famille qui reprenait l’office, oncle, frère, fils.
Mais les rumeurs ont la vit dure et même après des siècles, dans le monde moderne, les langues vipérines vont bon train. On a tenté de brûler la maison, de faire venir des prêtres et autres fils de Dieu, de mettre du sel dans les plantes bien trop vives. Pourtant, toujours, la maison fut reprise, rebâtît de ces cendres pour redevenir ce qu'elle était avant. Améliorer à chaque fois, mais gardant son charme d'origine. Et malgré la vicissitude de son existence, il n'y a pas de malheurs qui retombent sur les villageois de Saint-Claire. À croire que tout cela, n'est que fabulation d'une peur ancestrale et non fondée.

Sans vraiment s'en rendre compte, la nuit était tombée, plongeant la pièce dans la pénombre. Bougie de cire bien vite allumée, plus habitué à la lueur tamisée de flammèche qu'à la lumière crue d'une ampoule. Quelque chose dans l'air qui interpelle l'homme, cet aspect un peu trop vif reconnaissable. Ouvrir en grand les fenêtres, remplir ses poumons d'un air frais, vivifiant. Face à la vision de la forêt, il se lave les mains, raclant la peau et sous les ongles, chasse les couleurs pour dévoiler la peau d'albâtre aux veines bleutées.
Sa bouilloire qui fume, ce thé versé avec des gestes délicats, manière exagérée pour un homme de la terre. Liquide qu'il sirote en observant la nuit, ces jeux de lumière et le craquement des branches dans les arbres lui annonçant l'arrivée de l'attendu. Puis un cri qui fuse, terrible, qui tranche dans l'air tel un couperet aiguisé. Puis un hurlement affreux, monstrueux qui résonne jusqu'à lui.

Calme imperturbable de celui qui boit sa tisane, qui semble tendre l'oreille pour en capter chaque note, musique qu'il reconstitue en silence. Depuis fort longtemps, la forêt ne chantait plus les accords sauvages, cela lui manquait. Mais cette partition là, il la comprenait tout autant.
Bien, il avait saisi. Refermer ses fenêtres et reprendre son travail qui méritait d'être terminé à temps.

Il n'était pas couché alors que l'on toque à sa porte, avertit par les gyrophares, que la police était arrivée. On le questionne, mais il n'a aucune réponse à donner, hormis qu'il s'afférait à son travail comme toujours, mettant en évidence ses œuvres dans son atelier. L'homme en tenue de travail eut l'air mal à l'aise de voir ses ossements parfaitement blanchis décorant l'endroit, cette odeur tenace d'herbe qui hante chaque pièce, ces encens brûlant en douceur dans un coin. Affable le blond, qui hoche la tête et semble intéressé par la situation. Mais rien pour incriminer l'herboriste pour le moment, le policier est reparti aussi vite qu'il était arrivé pour interroger le reste de la populace.

Le temps passe et dès l'aube, le blond arpente sa maison, à croire que le sommeil ne le rattrape jamais. Il y avait toujours du travail pour quelqu'un comme lui, sa plume dévorant les pages de son journal en des écrits cryptiques en cet instant. Personne pour comprendre ce langage codé, pourtant, c'est le même qui emplit chaque journal gardé dans la grande bibliothèque, certains remontant à plusieurs siècles. Comment de tels ouvrages ont put survivre aux frasques du temps, aux incendies ? Juste de quoi alimenter un peu plus les rumeurs.
Il fallait décrypter d'ancien artefact trônant çà et là, verrerie portant en leurs cœurs fumées opaques qu'il fallait nettoyer, finaliser la commande. Après tout, tout travail mérite salaire.
Puis il s'aventura à l'extérieur, se glisse parmi les herbes grasses encore en bonne santé malgré la période de l'année, se faufile à travers des buissons. Une main pour caresser le tronc d'un arbre précis, un chuchotement pour cette fleur sauvage. Il était biche discrète qui ne fait aucun bruit pour ne pas troubler son environnement, ne pas devenir la proie des prédateurs terribles résidents en ces lieux. Puis il s'immobilise.

Attendre, prendre le temps d’inspirer chaque nouvelle goulée d’air pour en capter le moindre changement, le vent jouant avec des mèches blondes, la fraîcheur rougissant les pommettes. On le croirait presque statue près de ce château que personne ne désire approcher. Et pourtant, une silhouette est là, entrant sans y être invité. Une voix qui résonne.
Et un sourire qui s’affiche sur la statue qui d'ordinaire est si impassible.

Oskar
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Oskar
Mar 16 Avr - 16:47

Delphine,
mon nom importe peu,
On me donne parfois un autre prénom mais je ne l'aime guère, il est inutilement compliqué et entraîne bien souvent des quiproquos... Delphine donc. Il paraît que c'est démodé ? Qu'est-ce que la mode sinon du temps qui passe ? Comme le reste elle n'est qu'un mouvement circulaire qui revient périodiquement à son point de départ ?  On me donne entre 20 et 30 ans et on me rencontre depuis quelques temps dans la Forêt du vent près de la Folie du Prince, une vieille bâtisse pleine d'un charme suranné, quelque part en France. Dans la vie, que suis-je donc ? à n'en pas douter un sujet de curiosité et d'effroi pour les habitants du village de Sainte-Claire, cela me chagrine, je n'ai pas un mauvais fond ? Je fais comme tout le monde ce que me commande ma nature ? Je m'en sors assez bien. Je ne semble pas avoir de problèmes particuliers en tout cas si ce n'est que je me présente toujours à l'épicerie-boulangerie-bureau de tabac au moment de la fermeture, le soir, et agace donc le patron de ce commerce vital pour notre contrée isolée... Sinon, grâce à ma chance , je suis célibataire et je le vis parfaitement. Célibataire ? En tout cas la plupart le croient, seul compte ce que les hommes considèrent comme acquis ? Que serait le monde sans la foi.


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Informations supplémentaires ?


On me voit rarement en dehors de la propriété dite « Folie du Prince », j'y ai élu domicile sans me soucier de la malédiction. Ce ne sont que des faits incompris des mortels... Je ne sors que rarement de mon écrin près de la rivière, mes fenêtres donnent toutes vers la rivière et les grands roseaux et autres herbes hautes cachent ma chaumière aux yeux des promeneurs...
Particularités ?
Mon habitat posé sur une berge à l'écart de tout possède un escalier qui descend dans une grotte inondée, des piliers de calcaire donnent à cette piscine toujours cachée du soleil une allure de bains de harem d'un conte fantastique !
Mes plus proches voisins sont les caveaux du cimetière auquel on accède par l'allée des nymphes, un passage couvert orné de statues incroyablement bien conservé par rapport au reste des bâtiments.
Autre ?
Je suis créature aux cheveux presque blancs et au teint d'albâtre, ma peau ne fonce jamais et une exposition trop longue au jour me fait peler comme un serpent qui mue.
Les villageois m'ont nommée « La dame blanche » en référence à une certaine Alix du XIXe siècle qui serait morte sorcière et maudite ? Quand on me raconte ça, généralement sur un ton de confidence, attendant que je dénie ou agrée mon « identité » je souris, ai-je besoin de devenir un fantôme pour être ? Assurément pas ! Je profite de la vie chaque minutes de mon existence...

Je rêve généralement tout le jour pour me lever au crépuscule... La nuit et sa lune -surtout pleine- me charment et les rayons doux et lumineux de l'astre me permettent de me ressourcer... J'aime le calme nocturne de la forêt, les rares rencontres qu'on y fait, braconniers audacieux, amoureux téméraires, chercheurs et chercheuses d'herbes magiques... Certaines sont agréables, d'autres amusantes, toutes intéressantes.
Pas d'animaux, c'est mon seul regret, quelques corbeaux messagers de la mort qui ne font que passer sans gibier à chasser dans ces bois...
Basil dit que l'arrivée du Prince a fait fuir la faune.


Basil ? Oh ! Basil est une énigme avec laquelle j'ai beaucoup de points communs, une ombre à mes côtés avec laquelle je converse sans jamais le toucher ni le voir.





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La Folie du Prince


La Folie du Prince 15765516

24 décembre 2023

Comme à l'habitude j'ai musardé tout le jour... Allongée nue sur une pierre plate qui -cachée aux yeux indiscrets- permet l'entrée dans mon antre souterrain, j'ai sommeillé, regardant la mare formée par une retenue d'eau, quelqu'un ayant creusé la rive pour créer un espace sans le courant de la rivière, tumultueuse à la fonte des neiges... De neige, on n'a pas vu depuis longtemps, les journaux parlent de réchauffement climatique, cette journée leur donne raison, la température est douce, le vent absent, on sentirait même une certaine moiteur dans l'atmosphère... Au village, les sapins coupés et décorés ont fait leur apparition, des guirlandes colorées donnent au deux rues principales une allure de fête, tous attendent Noël, on croise des parents qui profitent des rares moments d'absence de leurs bambins pour cacher les jouets que le bonhomme en rouge est censé déposer... Cette parenthèse festive me plaît, elle me rappelle le passé, d'autres fêtes, nommées autrement, où le monde pendant quelques jours marchait à l'envers et où les pauvres se vengeaient des humiliations des riches en prenant leur place, avant de retourner à leur misère calmés pour un an ? J'ai peine à comprendre, mais qu'importe, ils sont joyeux et j'aime la joie, j'aime le bonheur même éphémère et j'admets sans gêne qu'on ait envie de profiter de l'existence, surtout quand elle se résume à moins d'un siècle de galères diverses pour s'intégrer dans une société compliquée...

Je somnolais donc, admirant la mare... Il faut dire que cette forêt n'abrite que fort peu de vie, y passent des corbeaux, y vivent des serpents, quelques crapauds, des araignées, de rares mouches et des rats... C'est à cause de cette faune réduite à l'extrême et si particulière que dès le XIVe siècle la rumeur a couru que le Prince était maudit et que ses terres étaient stériles. Il est vrai qu'il n'y subsistent que des nuisibles aux yeux des hommes...  Moi, je n'y vois qu'un écosystème spécial et réduit, les serpents mangent les rats et les crapauds, les rats vivent des restes des humains, les crapauds gobent les araignées et les mouches, les mouches nettoient les bois et les champs de la pourriture causée par la mort. En quoi une malédiction peut-elle expliquer cela ? Cela m'échappe.

Aujourd'hui, à l'abri des rayons du soleil qui brille tout le jour même s'il est derrière une masse de nuages, j'ai observé entre deux siestes une couleuvre à collier chasser... Tapie près de la mare elle guettait, à l'affût du premier crapaud imprudent, patiente et calme. Elle a fini par avoir gain de cause et je l'ai vue accélérer, puis ingurgiter sa proie, lentement, guettant la mort du petit batracien avalé par étape, étouffé par le manque d'air.

.J'aime la nature en action... Je crois bien que cette scène m'a fait caresser ma peau, comme ondulant en me frottant légèrement pour sentir la pierre contre mon corps, me sentir vivante, libre,(*) savourant voluptueusement sa douceur et sa fermeté... J'avoue que le spectacle de la mort me fait le même effet, toujours, ce n'est que la manifestation des contradictions de la vie ? Voir succomber un autre vous rappelle combien vous êtes -vous-même- bien vif.

Cela ramène autre chose, qui fleure à l'orée de ma mémoire, me préoccupant sans que je l'avoue.

La nuit arrive, les nuages se teintent de noir et d'une sorte de bleu communément dit « nuit », d'orange, et de rose annonciateur de vent... Je me redresse, m'étire langoureusement, me rend une apparence décente, enfile un vêtement... Montant l'escalier je jette un regard circulaire sur mon habitat, souriant d'y retrouver quelques anachronismes... et quelques bizarreries. Les chandelles pour commencer que j'adore et pose partout, de toutes les couleurs pour égayer le lieu, de grosses bougies trapues, qui embaument l'air en brûlant tous les parfums de fleurs qui ne poussent plus ici...  Les murs de pierre brute, le sol de gravier, la rareté des fenêtres, la maison a été creusée dans la falaise qui borde la rivière... Et je l'ai dit, l'ombre me convient...

Je parcours les quelques mètres qui me mènent à l'allée des nymphes et murmure, comme pour moi même...

- Basil ? Es-tu toujours là ?

– Que veux-tu il se fait tard !

Je sens son agacement, malgré sa réputation d'homme calme et inoffensif je sais que sa colère lorsqu'il la montre fige du regard les fautifs, littéralement... Basil est un être assuré, susceptible, hautain et je dirais vaniteux... Je retiens mes pensées et les voile pudiquement -et prudemment- même de loin il a l'art de détecter la moindre déviation et de lire dans l'esprit de ses interlocuteurs, avec ses adversaires c'est un talent précieux, mais je ne tiens pas à en pâtir.

- Où en est le rituel ?

– Il suit son cours !

- Qu'en ont-ils fait ? Nous devons les avoir ?

– En temps voulu nous les ramènerons, ils auraient des soupçons si nous agissons trop vite !

Son ton est sifflant, je l'imagine retenant son ire, quelle maladroite je fais !

- Qui et quand ? Veux-tu que je m'en occupe ?

– Comme à l'habitude. Ce n'est pas à toi de le faire.

Il a réussi à m'ôter ma bonne humeur ! Qu'il est difficile parfois de communiquer ! Je le salue en lui remerciant du temps qu'il m'a consacré, la nuit est tombée et je sais qu'à son tour il va se terrer dans ses ténèbres... Je repasse dans ma tanière et pose sur mes épaules un manteau, non parce que j'ai froid mais parce que nous sommes en hiver et que si je venais à rencontrer quelqu'un ma tenue serait plus naturelle...

Je vais me promener, étudier le ciel, regarder la terre, traquer... le plaisir.

Que Basil aille se faire...

Mais ce qui me vient en parcourant le parc dévasté et la forêt désertée, ce sont des bruits et des images récents... Ce soir là, j'avais décidé de revisiter le dédale de pièces aveugles et communicantes qui constituent mon logis à la recherche d'un ouvrage particulier... Pour ceux qui -c'est courant de nos jours- habitent un appartement ou une maison dont le nombre de chambres et autres salon, séjour ou cuisine est strictement limité, il faut savoir qu'au fil des époques mes caprices ont creusés, toujours plus loin dans la roche, sous la terre, jusqu'à rejoindre les souterrains que les Seigneurs du château médiéval avaient fait construire pour fuir en cas d'attaque...

Je pourrais donc si je le souhaitais aller surprendre Basil sans rien demander, si je ne le fais pas, ce n'est pas par crainte de son ombrageux caractère ou je ne sais quoi d'autre... C'est que chacun avons notre rôle, nous l'avons choisi librement, lui préférait la sécurité d'une grosse structure protectrice, moi la proximité de l'eau et un moyen de m'esquiver rapidement... Nous n'avons en rien été contraints, et je ne vois pas pourquoi j'irais enfreindre les règles alors que je n'y prendrais aucun plaisir ? Surprendre Basil ? Et puis ? Il serait mécontent, je comprendrai pourquoi et moi, je n'en serais pas plus satisfaite ?

J'étais donc en train de chercher ce maudit bouquin, avoir sous terre des enfilades de chambres, couloirs et autres repères pour y lire, dormir, manger, rêver, c'est parfait lorsqu'on ne doit pas se souvenir où l'on a posé quelque chose... J'ai une bibliothèque et ce que j'appelle un salon de lecture, il aurait dû s'y trouver ?

C'est là, perdue dans les méandres de la terre et de la roche que j'ai entendu la voiture arriver. Plutôt perçu les vibrations dans le sol d'ailleurs... Je suis revenue sur mes pas, ai gagné l'allée des nymphes d'où l'on voit et entend tout, les ai vu s'enivrer, s'accoupler, se poursuivre, se battre pour l'unique femelle...

Puis, ils ont pris cette arme pour démolir la statue !

Là, ma rage a pris vie ! Dans un hurlement de stryge je me suis élancée ! J'ai senti Basil éveillé qui écoutait...

– C'est parfait, il va être satisfait, c'était le moment exact...

Que Basil aille se faire...
Mais il a raison, nous avons bien œuvré.


La Folie du Prince Th14

(*) Passage modifié, le premier jet n'était pas cohérent avec le personnage ^^ mes excuses !



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Mar 16 Avr - 20:52

Nathan Gaignault
J'ai 52 ans et je vis dans le Berry loin de Paris. Dans la vie, je suis chirurgien cardiaque et je m'en sors très bien. Sinon, par malheur, je suis veuf depuis une putain d'année et je le vis en survivant comme un con sans mon épouse.

Je viens d'une longue lignée de chirurgiens, issu de l'amour passionné de mes parents et de mes grands parents dont respectivement la mère et le père venaient d'Afrique.D'aucuns pourraient croire que je subis une espèce de transmission générationnelle imposée mais ils se trompent. Je ne crois à rien d'autre qu'à la médecine, la science. J'aime à me croire agnostique et l'association de ces deux termes me fait sourire. Le décès de mon épouse n'a rien bousculé de mon ignorance, c'est même pire: je ne sais plus que Rien et cela me suffit.

Il me reste Hugo. Mon fils unique.

Desert rose

Spoiler:

La Folie du Prince Captur34
Blason des apothicaires, perruquiers et chirurgiens d'Issoudun en 1698



-C'est bon. On referme.

À peine un soupir après une plastie mitrale de trois heures. Le chir  cogna du coude sur le bouton de commande de la porte qui s'ouvrit en silence sur son passage. Il fila au vestiaire se débarrasser de sa tenue de bloc et se jeta sur la machine à café dans la salle de repos. Il n'allait pas s'attarder aujourd'hui. Pas de discu avec son collègue du jour ni de verre au bar du coin. Il avait un rendez-vous qui le turlupinait. Allait-il s'y rendre in fine? A demi allongé sur le banc en bois dur, il soufflait et décompressait de ces heures d'intense concentration. Toujours vidé immédiatement après une intervention, il variait les sas de récupération suivant ses envies. Mais pour l'heure, pas question de s'accorder la détente dont il avait besoin.

Il faisait froid en ce début d'après midi de décembre, une gelure sèche mais ensoleillée qui donnait des envies de vacances. Il enfourcha sa bécane et démarra lentement, savourant le plaisir de rouler sous un ciel pur. Dès la sortie de la ville, la machine vrombit aux changements de rapports et le cadran afficha bientôt un 160. Étonnant contraste entre le professionnel qui sauvait des ventricules usés et celui qui se prenait une dose d'adrénaline se foutant royalement des risques encourus.

Presque.

-Hugo ! Je suis rentré !

Frigo. Fromage. Vin. Balancer ses pompes, le jean. S'affaler sur la canapé. Des fringues qui traînaient. Des bouquins de cours sur le parquet. Des manettes de jeux. Le casque. Déguster les gorgées. Souffler.

-Hugo !

Fermer les yeux. Inspirer. Expirer. Qu'est-ce qu'il foutait ?

-Hugo ! Tu descends ?

En face, la neige se mit à tomber en cristaux légers dont certains se collaient à la baie vitrée avant de fondre en larmes lourdes sur le verre transparent.

Putain de fêtes de Noël à subir pour la seconde fois. Yeux durcis, il contracta les mâchoires. Finir le verre d'un coup.

Mains croisées derrière la nuque, il s'empêcha de penser. Il était encore en retard pour l'achat du sapin, pour la bouffe. Champagne. Attendre que le fiston s'endorme avant de s'enfiler la bouteille. Peser des tonnes pour s'évacuer. Pour l'aimer encore... Mon doux fantôme dont je commence déjà à oublier certains détails.

Marmonna:

-Pfff, tu me fatigues.

Il ne l'appela plus, se cala dans une sieste comme un poulet au four.

Le texto s'afficha : « Pa, je reste avec les potes ce soir. On va chez Lucas comme dab. Tkt j'te call plus tard  » :emo:

« Tu aurais pu me prévenir avant grrr ! Tu dors chez lui ? »

« oui merci Pa »


Emballé. C'était les vacances, impossible de ne pas lâcher la bride de temsp en temps et puis c'était un bon gosse qui en chiait, autant qu'il s'éclate.

La soirée se déroula affreusement, délicieusement banale. Il dîna, gratta quelques cordes, alla se coucher, éteignit les lumières, laissa les volets ouverts -elle, ne supportait pas la lumière des petits jours, il fallait dormir dans le noir-. Ça l'étouffait mais il ne disait rien. L'amour de toute une vie valait bien deux morceaux bois plaqués contre la fenêtre.

Tu t'éclates la conscience dans le sommeil.
Tu pleures.
Tu ris.
Tu cries.
Tu cours dans la lande désertique. Le sable te colle à la peau, au corps, il t'enfouit, tu ne vois plus rien. Brûlé. Tu essaies de courir. Tu t'enfonces.

BAMBAMBAMBAMBAM

Tu gueules : « EMMA ! » « EMMAAA ! »

Où est-elle ? Où est-elle ?!!! Tu deviens fou...

BAMBAMBAMBAMBAMBAM

T'es aspiré. Fracassé.

Réveil brutal. Angoisse.

BAMBAMBAMBAMBAMBAMBAM

Ses paupières se levèrent. La lune éclairait la nuit. « Merde, on frappe ? »

Vif et lent à la fois, il prit son peignoir au vol, descendit les marches, alluma l'escalier, l'entrée.

-Qui est-ce ?!

-Monsieur Gaignault, c'est la police. Ouvrez s'il vous plaît.

Le doigt sur l'interrupteur de la terrasse. Un œil sur le judas. Ouais, les flics...?

Il ouvrit la porte. Recula d'un pas, sourcils froncés.

-Oui ?

-Monsieur Gaignault, c'est au sujet de votre fils.


Val
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Mar 23 Avr - 14:58

Basil,
mon nom importe peu

Je parais une trentaine d'années et on me rencontre depuis quelques temps à  "la Folie du Prince", quelque part en France, dans la forêt dite "des vents". Dans la vie, que suis-je donc ? à n'en pas douter un sujet de curiosité et d'interrogations majeures pour les habitants du village de Sainte-Claire et je m'en sors assez bien. Je ne semble pas avoir de problèmes particuliers en tout cas et paye mes achats à l'épicerie-boulangerie-bureau de tabac, rubis sur l'ongle. Sinon, grâce à ma chance , je suis célibataire et je le vis parfaitement..


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On me voit rarement en dehors du château, j'y ai élu domicile sans me soucier des prétendus hantises et autres malédictions... J'y suis arrivé en même temps qu'une dénommée Delphine, superbe créature aux cheveux presque blancs et au teint d'albâtre.



Elle, s'est trouvé un abri dans la forêt, où exactement je ne sais pas, nous n'avons pas besoin de nous rencontrer pour communiquer : l'allée des nymphes par un miracle d'architecture, permet aux murmures qui y sont prononcés d'être intelligiblement entendus dans l'ancienne aile du château et le donjon tout particulièrement.


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La Folie du Prince

La Folie du Prince Captu381

Solstice d'hiver 2023 – soit la nuit du 22 décembre...


« Il y a quelqu'un ? Je vous ai vu bouger là-haut ! S'il vous plaît, descendez ! »

La peste de l'intrus ! Un regard aux bougies, la première commence juste à fondre, elle aura disparu demain à la même heure, la seconde aura diminué de moitié... C'est immuable, le temps lorsqu'on le laisse couler sans entraves est d'une régularité assommante.  L'escalier semble interminable, cinquante-quatre marches comptées -régulièrement, à chaque fois qu'il l'emprunte, ça tient de la manie-, le nombre total des marches du château -que ce soient celles des perrons, celles des méandres menant aux caves et souterrains ou celles montant aux étages- a été ordonné et vérifié, le maître des lieux n'en voulait ni une de plus ni une de moins... Comme tout ici, rien n'est anodin, Sa présence est éternelle même pendant ses longs sommeils.

Le bruit des pas est assourdi par la laine du lourd tapis rivé par des barres de cuivre à la pierre, celle de la respiration par l'épaisseur des murs. La porte ouverte dévoile une longue galerie à la moquette or et rouge, aux murs recouverts de grimoires, manuscrits et parchemins roulés, derrière des vitres teintées. Les longues et étroites fenêtres dispensent un jour généreux par un étrange jeu de lumière... Tables et fauteuils permettent à l'érudit de lire et d'étudier, d'écrire et de philosopher, porté par des pensées lourdes et profondes, à la couleur du lieu aux boiseries de sombre chêne centenaire. Au bout, l'escalier qui monte à l'antre du résident actuel, deux pièces restaurées exactement dans leur version d'origine, un salon encombré, fumoir et bar et une chambre au lit imposant... Ailleurs, derrière une porte dérobée, au bout d'un autre long escalier et d'un boyau de pierre arrondi par le temps, la chambre aux bougies, le salon au miroir... Mais cela, aucun visiteur impromptu ne le voit.

La trentaine, un pantalon de couleur indéfinissable, mal ou pas repassé, des chaussures pratiques et communes, de celles qu'on trouve dans les grandes chaînes multi-sports, un pullover sombre chiffonné, des cheveux bouclés emmêlés dans la laine comme d'ailleurs sur le crâne de l'homme... un décolleté en V permettant d’apercevoir un T-shirt d'un blanc grisâtre, d'une qualité médiocre. Basil fronce le nez, comme Celui dont il est le Sang il aime la netteté, la propreté, une façade irréprochable... Cela dit, le visiteur n'est pas sale, ce n'est pas un sans domicile fixe, ni même un amateur de jogging dont la sueur commencerait à sentir... Sans doute un de ces adeptes de la Nature qui économise pour la survie de la planète des tas de choses jugées inutiles comme le repassage, le tri du linge avant lavage si bien que le noir comme le blanc deviennent d'un gris uniforme... Un de ces hommes qui se disent écologistes et qui ne font que se négliger et offenser la vue de leurs interlocuteurs.

Le regard bleu, froid et hautain attend... Comme celui qui vient d'ouvrir la porte, restant en travers, laissant derrière  lui la vue sur le décor sans offrir le passage.

« Je ne savais pas que le château était toujours habité ! Vous êtes un Sainte-Claire ? »

Son vis-à-vis n'a pas bougé, tout au plus un léger mouvement de tête, plutôt des yeux, pour indiquer qu'il voudrait connaître le motif de la visite ? La main se tend, à l'image du personnage, légèrement caleuse, un adepte du travail manuel ou du bricolage ? Un sculpteur ? Non, il n'a pas -vraiment- l'allure d'un artiste, plutôt un fervent visionneur de streamings « Faites le vous-même » ! Le mépris est encore voilé, la coupe impeccable, l'hôte passe les doigts qui ne barrent pas la porte à son visage et grimace imperceptiblement en sentant de la barbe en train de monter à l'assaut malgré le rasage récent... Il garde les mains loin de celle, immobile dans un vide gênant, qui finit par se rétracter et retourner contre le corps de l'importun.

« Je suis Benoît Lapôtre, je travaille pour Les Nouvelles, » devant le silence qui accompagne ses paroles il se sent obligé d'ajouter « les Nouvelles du Val, vous nous lisez je suppose ? Tout le monde nous lit dans la région. »

Muet l'autre patiente et le journaliste marque la surprise...

« Je venais juste jeter un œil, à la cour et au … cimetière. Là où les gamins sont morts, c'est mon boulot, vous comprenez... trois gosses de quinze ans tués, ici, et comme ça ! J'ai vu de la lumière alors je me suis approché, la police a dû vous interroger ? Vous êtes un témoin de choix, si près. »

Les yeux bleus se plissent tandis que les lèvres esquissent un sourire retenu , l'amusement prend le relais, est-il stupide ? Trop confiant... Un témoin de choix ? Si près ?

– Je pourrais être l'assassin...

Le visage sous la touffe de cheveux bouclés trop longs et décoiffés se fige de stupeur...

– Je ne le suis pas. Que voulez-vous au juste ?

Il s'écarte, laissant le passage... Tandis qu'il le fait, un sursaut de tout l'édifice pose la question « Basil !? Mais que fais-tu ? » souriant pour inviter son visiteur à le suivre, il n'articule rien mais répond... – Personne ne viendra nous retirer celui-ci...  

Les pierres semblent exhaler un soupir de soulagement, l'atmosphère change, imperceptiblement, et Benoît s'arrête à demi...

« Il y a … Vous n'avez rien entendu ? Et puis j'ai senti du vent froid ? »

– Bienvenue dans la Folie du Prince. L'endroit est réputé hanté vous savez ? Peut-être êtes-vous sensible à la présence d'esprits mécontents et frustrés ? La Dame Blanche ? ou le Prince lui-même, après tout, ils l'ont assassiné...

L'ébahissement du scribouillard est total. Il ne connaît pas l'histoire locale ? Dommage dans sa profession.

La Folie du Prince 680ful10***La Folie du Prince Captur10***La Folie du Prince Nichol12

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Lun 29 Avr - 18:51

Edouard Scatling
Herboriste, soulageur de maux, je porte de nombreux surnoms, mais on vient toujours quérir Mr Scaling depuis toujours. Les apparences sont trompeuses, on me donne un air jeune et pourtant mes yeux portent l'expérience du vécut, vit de solitaire ponctué de rencontres par les demandes de mes voisins. Je suis d'une nature calme et réservé, toujours au service de mon supérieur et de celui qui toque à ma porte.


Peut-être qu'après tout ce temps, des choses vont bouger, changer. Grandir ? Des évènements ce passent, depuis toujours. Cela ponctue le temps qui s'écoule, de façon plus au moins rapide. Cette fois-ci, le vent à une saveur différente.

F.C : Paul Boche


Des mains trop pâles viennent tirer les pans du manteau pour les rabattre et empêcher le vent de se faufiler sous la chemise et faire frissonner la peau. Les yeux s'attardent un instant sur les derniers pas de l'inconnu entrant dans le château et les oreilles tendues, l'herboriste peine à entendre les paroles échangés.
Un haussement d'épaule, cela ne le regardait pas, même si la curiosité lui ordonnait de se pencher un peu plus sur cet étranger. Avec les derniers événements, il y avait du mouvement dans le calme ambiant de Sainte-Claire et cela ravivait des souvenirs, des émotions anciennes.
Alors il sort un petit filet de sa poche et s'aventure un peu plus loin dans la forêt. Méticuleux l'homme qui ne cherche pas à troubler la quiétude de l'endroit. C'est à peine si on entend son souffle, que ses pas froissent le tapis de feuilles mortes et de bâton sec. Il devenait une ombre errante qui se fond parfaitement à son environnement comme s'il faisait partie de cette nature sauvage et abandonnée.
Oh combien il connaissait cet ancien sentier parcourut, il fut un temps par de la faune sauvage et désormais recouvert de fougère, ce rocher dans un équilibre parfait et stabilisé depuis longtemps et qui forme une alcôve contre les intempéries. Des doigts fins qui caressent la roche un remerciement pour chuchotement. Puis le regard est attiré par des champignons poussant au pied d'un chêne, des Psilocybes. Saisir un petit canif rétractable et couper les pieds d'un geste précis avant de les mettre dans son filet. Quelqu'un connaissant cette espèce se serait posé la question de quelle utilité un homme pourrait avoir de champignon psychotrope, mais il n'y avait personne pour déranger l'Apothicaire.

Il avance, toujours plus profondément dans les broussailles, cherchant des champignons pour garnir son filet, les doigts rougis par les plantes urticantes et les joues par l'effort. Parfois une herbe est arrachée à la terre et il débarre les fourmis et autre cloporte pour les renvoyer d'où ils venaient, parfois c'était même des morceaux d'écorces lentement incisés pour ne pas blesser plus profondément l'arbre. Un murmure d'excuse, juste de quoi agrémenter ses mixtures sans le blesser.

Se redresser en chassant les morceaux sombres sur ses avant-bras en soupirant. Il lui était difficile de trouver tout ce qui pouvait convenir à son travail, la faune et la flore désertant ce lieu depuis si longtemps qu'il en est invariablement changé. Le croassement d'un corbeau le fait lever la tête, comme s'il annonçait un mauvais présage. Chercher, s'avancer, l'œil alerte. Là, il avait trouvé. Le cadavre d'un chat était étendu derrière des buissons. S'accroupir pour l'observer, dénudé une gencive pour apercevoir l'éclat blanc des muqueuses, les oreilles sont froides et les membres déjà raides. Une petite caresse sur le crâne de celui-ci avant de se redresser.
Bien, il viendrait le récupérer un peu plus tard si les corbeaux ne sont pas repus de son cadavre, il ferait un parfait engrais pour ses herbes médicinales.

D'un pas lent mais assuré, l'homme s'avance, flâne sans perdre de vue son chemin. Même si la nature avait été modifiée, cela restait une forêt. Le vent dans les ramures qui les font craquer, le bruissement des feuilles et des buissons, qui s'engouffre entre les arbres en mugissant parfois. Pourtant il n'était pas aussi froid que l'on pourrait le croire, nulle neige pour saupoudrer l'environnement d'un éclat blanc. Habitué le blond qui n'y prête pas attention, plongé dans ses pensées vagabondes qui fuient aussi vite qu'un courant d'air.
Il ne doutait pas un instant que l'on toquerai à sa porte pour plus d'information, après tout, il était peut-être la personne la plus proche du château parmi les villageois et on recherche toujours à incriminer le sorcier du coin. Oh, il aurait certainement quelques heures devant lui, à n'en pas douter l'homme qui est entré est un journaliste. Ils tournent toujours autour des cadavres, tels des vautours en appétence d'informations. Peu importe les époques, de plume sur du parchemin ou dans des blocs-notes gribouillés, la curiosité malsaine était toujours la même.

Un pli qui se forme entre les deux sourcils, un agacement qui tire les traits si lisses. Trop de fois ils sont venus l’importuner. Il n’était qu’un simple médecin des herbes, rien de plus. Certes il flirt avec la mort, mais cela est la responsabilité de son travail. Parfois, il pouvait appeler la faucheuse plus tôt que prévu, ou la repousser d’un sursis arraché de ses mains squelettiques, c’était ainsi que les murmures le décrivent. Pourtant placide l’herboriste qui ne s’aventure que trop rarement vers le cœur ancien du village, bien mieux dans sa solitude envahit de présence, d’une douceur délicate et d’une noblesse de port de tête incongrue. Pour un homme de la terre, il avait bien trop de manières.

Le ruissellement de l’eau l’interpelle et l’arrache à ses pensées. Guidé par l’habitude, il avait retrouvé cette rivière serpentant doucement, ses eaux froides dévorant la pierre polie par les années. Se débarrasser de son filet et le poser délicatement, avant de s’accroupir et de plonger ses mains et ses avant-bras. La morsure glacée rougit tout d’abord la peau d’albâtre, mais cela n’a pas l’air de mortifier l’homme qui se frotte vigoureusement, retire la terre sous les ongles avec minutie. Les doigts éraflés sont apaisés par le courant qui caresse les blessures et chasse les gonflements. Tenir jusqu’à être engourdis, testant les limites de la douleur comme un enfant qui s’amuse à tirer la queue du chat jusqu’à ce qu’il se retourne pour le griffer. Mais aucune plainte dans cette bouche close, aucune grimace pour déformer la beauté ancienne de ce visage. Quand il estime que c’est suffisant, il se dégage lentement et retire l’excédent d’eau.

S'asseoir sur la pierre plate et sortir un petit calepin vieilli avec un crayon à papier. Avec patience il commence à croquer les divers champignons en indiquant certaines propriétés dans son langage codé. Aucune chanson qui ne s'échappe de ses lèvres, rien que le glougloutement régulier de l'eau à ses pieds. Un peu ici, un peu ailleurs alors que lentement, d'une main maîtrisée, les traits prenaient vie. Des centaines de fois, il avait fait cela, au début pour emmagasiner de l'expérience, désormais, c'était juste le plaisir de noircir une feuille dans le calme.
Peut-être qu'il aurait la compagnie de la dame éthérée cette fois, peut-être que non. La tête dodeline de droite à gauche en énumérant des suppositions en silence. Il n'y avait que le raclement du crayon pour avertir de sa présence.


Oskar
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Sabrina
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Oskar
Dim 5 Mai - 12:12

Delphine,
mon nom importe peu,
On me donne parfois un autre prénom mais je ne l'aime guère, il est inutilement compliqué et entraîne bien souvent des quiproquos... Delphine donc. Il paraît que c'est démodé ? Qu'est-ce que la mode sinon du temps qui passe ? Comme le reste elle n'est qu'un mouvement circulaire qui revient périodiquement à son point de départ ?  On me donne entre 20 et 30 ans et on me rencontre depuis quelques temps dans la Forêt du vent près de la Folie du Prince, une vieille bâtisse pleine d'un charme suranné, quelque part en France. Dans la vie, que suis-je donc ? à n'en pas douter un sujet de curiosité et d'effroi pour les habitants du village de Sainte-Claire, cela me chagrine, je n'ai pas un mauvais fond ? Je fais comme tout le monde ce que me commande ma nature ? Je m'en sors assez bien. Je ne semble pas avoir de problèmes particuliers en tout cas si ce n'est que je me présente toujours à l'épicerie-boulangerie-bureau de tabac au moment de la fermeture, le soir, et agace donc le patron de ce commerce vital pour notre contrée isolée... Sinon, grâce à ma chance , je suis célibataire et je le vis parfaitement. Célibataire ? En tout cas la plupart le croient, seul compte ce que les hommes considèrent comme acquis ? Que serait le monde sans la foi.


FC : Nastya Zhidkova


Informations supplémentaires ?


On me voit rarement en dehors de la propriété dite « Folie du Prince », j'y ai élu domicile sans me soucier de la malédiction. Ce ne sont que des faits incompris des mortels... Je ne sors que rarement de mon écrin près de la rivière, mes fenêtres donnent toutes vers la rivière et les grands roseaux et autres herbes hautes cachent ma chaumière aux yeux des promeneurs...
Particularités ?
Mon habitat posé sur une berge à l'écart de tout possède un escalier qui descend dans une grotte inondée, des piliers de calcaire donnent à cette piscine toujours cachée du soleil une allure de bains de harem d'un conte fantastique !
Mes plus proches voisins sont les caveaux du cimetière auquel on accède par l'allée des nymphes, un passage couvert orné de statues incroyablement bien conservé par rapport au reste des bâtiments.
Autre ?
Je suis créature aux cheveux presque blancs et au teint d'albâtre, ma peau ne fonce jamais et une exposition trop longue au jour me fait peler comme un serpent qui mue.
Les villageois m'ont nommée « La dame blanche » en référence à une certaine Alix du XIXe siècle qui serait morte sorcière et maudite ? Quand on me raconte ça, généralement sur un ton de confidence, attendant que je dénie ou agrée mon « identité » je souris, ai-je besoin de devenir un fantôme pour être ? Assurément pas ! Je profite de la vie chaque minutes de mon existence...

Je rêve généralement tout le jour pour me lever au crépuscule... La nuit et sa lune -surtout pleine- me charment et les rayons doux et lumineux de l'astre me permettent de me ressourcer... J'aime le calme nocturne de la forêt, les rares rencontres qu'on y fait, braconniers audacieux, amoureux téméraires, chercheurs et chercheuses d'herbes magiques... Certaines sont agréables, d'autres amusantes, toutes intéressantes.
Pas d'animaux, c'est mon seul regret, quelques corbeaux messagers de la mort qui ne font que passer sans gibier à chasser dans ces bois...
Basil dit que l'arrivée du Prince a fait fuir la faune.


Basil ? Oh ! Basil est une énigme avec laquelle j'ai beaucoup de points communs, une ombre à mes côtés avec laquelle je converse sans jamais le toucher ni le voir.


@dreamcatcher, @ezvana, @oskar


@dreamcatcher, @ezvana, @oskar




La Folie du Prince


La Folie du Prince Solsti10

24 décembre 2023

J'aime par dessus tout le lever de la lune... son ascension, sûre mais timide, jusqu'au moment où elle rayonnera dans le firmament, maîtresse de la nuit... Ce soir, elle est en croissance, tendant vers ce qu'ils appellent la « pleine lune », elle s'est levée à l'est en milieu d'après-midi et sera haute dans le ciel oriental au coucher du soleil, visible dans la majeure partie du ciel nocturne quelques heures avant le lever de l'astre diurne... Je l'étudie depuis que je suis « sortie de l’œuf » selon l'expression des villageois... En quoi peuvent-ils se référer à un œuf, eux qui jaillissent du ventre de leur mère en la faisant hurler de douleur ? C'est un mystère. J'étudie la lune parce que je l'aime, les hommes m'importent peu... Ils ont sur les choses et les êtres des opinions tranchées et si fausses parfois... Ne disent-ils pas que mes semblables sont créatures du soleil et du jour qui aimeraient par dessus tout chauffer leur corps endolori sur des pierres dont la température élevée compense la chaleur qui leur manque ? En quoi nous manquerait-elle ? L'Homme ne souffre pas de respirer de l'air et non comme un poisson de l'eau ? Ce qui n'est pas pour une espèce ne lui fait nullement défaut ?

Tant de certitudes erronées, tant de craintes injustifiées... Je suis certaine qu'il reste au village des incultes pour avoir incriminé l'Herboriste lorsque le ciel a laissé tomber des étoiles, au début de ce mois... A n'en pas douter, sorcellerie ?! Comme si ce pauvre homme était plus coupable que d'autres ? Fi... Je laisse à d'autres la corvée de trouver une explication logique au comportement humain.

Je sors de mes réflexions philosophiques... La tête posée sur le sable et le corps négligemment laissé à la faveur du courant... J'aime la lune, la nuit, et l'eau... Ainsi suis-je, je n'y peux rien !  L'onde caresse ma peau, me procurant des sensations que seule la promiscuité d'un des miens pourrait parfaire... Je suis sensuelle, languide, désireuse du plaisir... Cela non plus je n'y peux rien, ainsi suis-je née... Ainsi dois-je vivre... Il y a pire comme sort !

Encore une fois, mon immobilité à ressentir une jouissance que je pense mériter est contrariée ! Mais que fait-il ?! L'offrande a été faite ? Les bougies sont allumées ? Mon frère père de mes enfants si l'on en croit -encore une fois- les légendes des hommes, est-il soudain pris de perfectionnisme ? Fille du chaos et de la mère des dieux ? Unie au puissant maître des vents et des tempêtes ? Rien que cela ! Où diable vont-ils chercher de telles insanités ? Il faut leur reconnaître que leur imagination compense largement leur intelligence absente... Je reviens à nouveau au présent, qu'ai-je donc ce soir à m'égarer ? Est-ce le solstice ? La lune gibbeuse ? La proximité du sacrifice ? A ne pas L'honorer nous risquons gros, et il mérite bien à son réveil de goûter un peu la vie ?  

Revenons à « nos moutons », encore une expression vide de sens qu'utilisent les habitants de Sainte-Claire ? Une de plus, je demanderai un jour à Basil ce qu'elle peut bien signifier, lui tente de leur ressembler le plus possible aussi sait-il sur eux plus de choses que moi ! Cela dit, vivant le jour il en rencontre plus que moi et de plus « classiques », les humains nocturnes sont tous rebelles d'une manière ou d'une autre, la majorité d'entre eux vit le jour. Allons donc ! Je divague encore, comme si le chemin d'une pensée rectiligne m'était refusé cette nuit !

J'ai suivi plus d'une fois ce fouineur aux cheveux bouclés, lisant dans son regard une avidité non de succès ou de richesse, mais de connaissance ! Le genre d'idiot près à mettre en danger sa vie pour … savoir. Un apôtre de la vérité et de la justice ? Il fouille, retournant le sol pourtant entouré de cette barrière illusoire que les policiers ont érigée pour délimiter « la scène du crime », il est probablement allé visiter la cour, l'allée des nymphes, le cimetière, je l'ai vu à la faveur de l'ombre prendre des empreintes des roues de la voiture que les gamins ont utilisée... Pourquoi faire ? Les forces de l'ordre l'ont déjà fait et il n'y a pas de doute sur le véhicule emprunté ? Pense-t-il découvrir un mystère qui leur aurait échappé ? Cela dit, ils sont presque persuadées que les enfants se sont entre-tués, sous l'effet de la drogue et l'alcool ! C'est une solution facile et ma foi logique, mais qui n'explique pas les blessures étranges ? J'ai eu le sentiment que la police ne veut que fermer au plus vite le dossier...

A contrecœur, je m'extirpe hors de l'eau, rampant sur le sol avant de ramasser mes jambes contre ma poitrine, dans la position du fœtus... Il va me falloir me lever, m'habiller, et commencer ma ronde... J'étais bien, alanguie, endormie par la froideur des flots, caressée par le courant... Un grain de sable dans le rouage du temps qui s'écoule m'interpelle !

Mémoire a écrit:
- Basil !? Mais que fais-tu ?

– Personne ne viendra nous retirer celui-ci...  

Totalement réveillée je cache ma presque nudité sous un manteau à la fois léger et vaporeux fait de ce nouveau tissu qui imite la fourrure... je l'ai choisi assorti à mes yeux, je sais combien la beauté d'une femelle compte pour les rares humains que je rencontre... Je m'astreins à me chausser, les pieds nus en plein hiver seraient une anomalie pire que la couleur de ma peau et de mes cheveux... J'aime pourtant sentir le sol sous la voûte de mes plantes de pieds. Comme l'état d'humaine est décevant... Comment leur en vouloir d'être craintifs, aigris, violents ? Ils sont si imparfaits...

Je souris en sentant une présence identifiable... Comme moi il est souvent de la nuit.

J'avance sans bruit, le vois se laver les mains dans le courant glacé, laisser ses mains dans l'eau jusqu'à en avoir le nez rougi... Je sens l'odeur des champignons, en respire les spores... Les a-t-il cueillis pour son usage propre ou sont-ils nécessaires « au château » ? Basil semble trouver que j'ai été imprudente et trop pressée d'agir, il est vrai que nous avons besoin des corps des sacrifiés et que les récupérer alors qu'une enquête de police est en cours et que les familles s'apprêtent à les mettre en terre va être difficile... Ai-je failli ? J'ai répondu à mon instinct ! Ils s'en prenaient à l'une des « nymphes », ils auraient pu... tout découvrir !

– Personne ne viendra nous retirer celui-ci...  

En effet... Le journaliste travaille seul, comme le font les siens lorsqu'ils sentent « le scoop » qui les consacrera. Qui sait ce qui a pu lui arriver ? Peut-être s'est-il juste … lassé de son enquête et est-il reparti d'où il est venu ? Ce corps là ne sera pas retrouvé, notre dormeur pourra le recevoir sans la moindre difficulté...

- Bonsoir... Que faites-vous donc ainsi assis au bord de l'eau à cette heure-ci ?

Je regarde avec intérêt son dessin prendre vie... Depuis combien de temps est-il là ? Non ici, posé à noircir une feuille au crayon dans le silence de la nuit, mais sur les terres du dormeur ? Je dirais « des siècles » mais je sais que je me réfère à sa fonction et non à son identité... Je n'ai guère suivi les changements de physionomies de l'Herboriste-sorcier de Saint-Claire... Comme la plupart des humains il m'intéresse peu en tant qu'individu. Toutefois, en ce qui le concerne, subsiste un mystère... Est-il véritablement humain ? Il n'en a pas véritablement l'odeur ? Peut-être les sorciers « sentent »-ils différemment ? Basil saurait sans doute, mais Basil est « taiseux » comme disent les gens du cru.

Je prends dans sa besace une minuscule fiole... et la porte à ma bouche, la lui rendant emplie d'un liquide lourd et visqueux d'un jaune éclatant...

- Les bougies sont allumées Bel Ami... Les champignons n'y suffiront pas, le château a un hôte qui se doit d'être bien accueilli, vous l'avez vu je crois ?

Je souris, d'un sourire heureux et enfantin, sans la moindre trace de malice ou de méchanceté. Nous sommes là à la demande du Prince, pour que le dormeur ait en temps voulu ce qui lui est dû... Je tends la fiole à l'homme blond au visage si remarquable... S'il était des miens, je fondrais de désir pour cet individu ! Tant de beauté perdue dans de l'humanité !

Je me laisse aller à prendre dans mes mains celles glacées de l'homme...

- Je suis toujours si heureuse de vous croiser... Les bois sont bien silencieux ne trouvez-vous pas ?



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