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LE TEMPS D'UN RP

L'amour, c'est de la physique, le mariage c'est de la chimie.

maioral
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maioral
Ven 2 Sep - 19:52
Compatibilité Prouvée


Mise en situation

La situation
L'amour, c'est de la physique,
le mariage c'est de la chimie.

(Alexandre Dumas)


(2022+X années) Malgré l'avancée de la recherche scientifique, la population humaine se meurt. Les cancers, maladies et virus ont atteint la majorité de la population sur Terre qui aurait été fortement touchée et impactée au point que son effectif a été réduit de moitié... et une nouvelle question se pose. Avec cela, les naissances ont également diminué drastiquement, si bien que le manque d'enfants inquiète. La seule solution trouvée : c'est à la science de vérifier la compatibilité héréditaire de chacun.  
Une batterie de test est faite à chaque jeune de 20 ans afin de trouver leur partenaire idéal et organiser un mariage au plus vite.

Contexte provenant de cette recherche
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maioral
Ven 2 Sep - 23:29

Lewis
Harper

J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, en Amérique. Dans la vie, je suis étudiant en biochimie et je m'en sors  heureusement très bien grâce à mes parents, notamment mon père.

Rationnel, doux mais un brin rêveur, Lewis pense être né au mauvais endroit, à la mauvaise époque. Il rêve et aspire à plus de libertés, celui de pouvoir faire ses propres choix dans une vie qui lui a toujours dicté le moindre chemin à prendre. Désormais passé la vingtaine, le voici propulsé vers un mariage inéluctable. Son énième prison, ou bien peut-être, la chance de pouvoir être enfin libre ?
Un vendredi matin comme un autre. La lettre trônait sur un coin de la table quand Lewis descendit prendre son petit-déjeuner. Sa mère avait déjà préparé la table, il ne lui restait qu'à se servir et manger. Il s'installa sur sa chaise, avec cette expression toujours un peu maussade, malgré le bonjour de sa mère.

— Tu as bien dormi ? lui demanda-t-elle.

Il acquiesça nonchalamment. Sa mère pinça les lèvres en soupirant.

— Moi aussi. Merci de t'en inquiéter... Au passage, tu as reçu du courrier, lui signala-t-elle.
— Hein ?

Il leva la tête de son portable où il faisait défiler les réseaux sociaux pour enfin regarder autour de lui. Effectivement, l'enveloppe était non loin de son bol... et déjà déchirée. Signe qu'elle avait déjà été lue.

— Je n'ai pas voulu te stresser davantage avec cette histoire en te la montrant trop tôt, expliqua Mme Harper.

Lewis leva les yeux au ciel avec un soupir franc. Il attrapa l'enveloppe, en sortit le feuillet et le lut en silence.

Découvrez enfin qui sera votre partenaire pour la vie !
Vous avez rendez-vous, ce vendredi 11 septembre 20XX à 16h30, à la maison communale de Poweltown Village pour connaître son identité et faire sa connaissance.

Les doigts du jeune homme s'ouvrirent, laissant retomber la lettre qui voleta dans les airs un fragment de seconde. Lewis avait espéré que cela dure bien plus longtemps avant de trouver son âme soeur génétique. Il ne se sentait pas prêt à devoir... remplir un quelconque devoir conjugal.

— Pourquoi est-ce que cela nous tombe dessus aussi jeune ? demanda-t-il.

Sa mère contourna l'ilôt central de la cuisine pour venir passer une main dans la chevelure rase de son fils, puis posa ses lèvres sur le sommet de son crâne pour un bisou affectueux.

— Pour avoir le temps de faire pleins de bébés Harper sur la planète...

Dégoûté, Lewis fit la moue et sa grimace provoqua l'hilarité de sa mère.

— Ça a été décidé comme ça, mon chéri... J'imagine qu'ils ne voulaient pas que vous ayez trop le temps d'avoir eu moult relations avant votre  mariage, avec votre partenaire officiel. C'est jamais bon d'éprouver des sentiments pour quelqu'un avant l'Annonce.

Eh bien, l'Annonce, et même le mariage, Lewis s'en serait bien passé. Et cela, peu importe l'âge ou les sentiments qu'il aurait pu avoir, pour quiconque. Sauf Angelina. Cette fille était tout bonnement le rêve de tout homme. Les études supérieurs les avaient éloignés, alors qu'ils avaient pratiquement grandi ensemble, dans la même école. Lewis espérait secrètement la voir lorsqu'il sortait en soirée avec ses potes, comme il comptait le faire ce soir. Un simple regard et un sourire de sa part valait toutes les mauvaises chansons de la pire boîte de nuit de Philadelphie.

Il aurait tellement voulu que le hasard, ou que la science, les pousse dans les bras l'un de l'autre. C'était la seule et bonne raison pour laquelle il pouvait stresser à l'idée d'aller à la maison communale après ses cours. Angelina, ou son opposée... Lewis pourrait supporter n'importe quelle fille, toute, sauf Daisy, que ses amis appelaient souvent l'Abomination, avec ses trente kilos de trop. Et ce n'était pas seulement une histoire de poids, il était vrai que Lewis avait du mal avec son physique fort peu amène. Il y avait chez elle un je-ne-sais-quoi qui la rendait... repoussante.

Le jeune homme la vit d'ailleurs à un cours qu'ils partageaient en matinée. Lewis la fixait, de temps à autre durant la leçon.

Imagine... Imagine c'est elle...

Un frisson d'effroi le parcourut, et son camarade de classe lui bourra les côtes avec son coude pour le ramener à l'instant présent.

— Hé mec ?

Lewis grommela plus qu'il ne répondit, son attention de nouveau dirigée vers leur prof d'université.

— Il paraît qu'il va y avoir un super bon DJ à une rave-party cette nuit. Tu disais pas que tu voulais sortir ce soir ?
— Hmm... Je sais pas trop, hésita-t-il.

Peut-être n'aurait-il tout simplement plus le coeur à la fête après l'Annonce. Ou au contraire, il aurait besoin de se libérer l'esprit à l'idée d'un mariage prochain avec la fille qu'il déteste le plus... Car le pourcentage de chance qu'il tombe sur Angelina était si minime, qu'il n'y croyait tout simplement pas. C'était pratiquement impossible qu'il puisse faire la fête pour annoncer une si bonne nouvelle à ses amis.

Il hésitait d'ailleurs à mettre ces derniers au courant, à propos de son rendez-vous. Cash était passé par-là deux semaines plus tôt, et ils ne l'avaient pratiquement pas revu depuis son mariage...

Quelle folie, se dit Lewis.

— Allons, pourquoi tu viendrais pas ? souffla son ami.
— Pfff... C'est pas trop ça, en ce moment, à la maison, mentit Lewis en haussant les épaules.

Sa réponse coupa court à la discussion, car il était évident qu'il ne désirait pas s'épancher là-dessus, et le jeune homme resta taciturne jusqu'à la fin de la journée.

Son sac avec ses cours encore sur le dos, Lewis avança sur le parvis de la maison communale. Les yeux levés vers la bâtisse, il sentit son coeur se serrer. Il tourna la tête à droite et à gauche, comme pour s'assurer que personne ne le verrait, ou peut-être dans l'espoir de voir une jolie blonde arriver... Mais sans reconnaître personne, il monta finalement les escaliers et passa les grandes portes en se sentant terriblement seul dans cette épreuve.

Dans les couloirs, il y avait suffisamment de panneaux qui indiquaient où avait lieu l'Annonce pour ne pas avoir à demander son chemin. Les flèches amenèrent Lewis jusqu'à un grand hall, où se trouvaient plusieurs portes numérotées sur les côtés. Droit devant lui, quelques autres jeunes, parfois accompagnés de leurs parents, attendaient d'arriver au bureau où deux dames jouaient les secrétaires et offraient à chacun une lettre en échange d'une carte d'identité. Elles leur indiquaient alors un numéro de porte, comme on indiquerait une salle de cinéma, où les jeunes avaient alors quinze minutes pour faire connaissance et parler des formalités.

Pendant un instant, Lewis eut l'envie folle de faire demi-tour et de s'encourir à toute jambe jusqu'en Alaska, où il risquait peu d'être retrouvé. Mais il savait que si un jeune ne se présentait pas lorsqu'il était appelé, il se retrouverait face à de très grosses conséquences : une amende bien salée et des travaux d'intérêts généraux pour au moins deux ans... D'autres disent que les juges alourdissent encore les peines, pour dissuader les fugueurs de ne pas faire face à leurs obligations. Ils parlaient parfois de prison, ou même de jouer les cobayes pour des expériences en laboratoire... Les ragots et légendes allaient de bon train concernant ces sanctions, sans qu'ils ne sachent où commençait les fabulations et où s'arrêtait la vérité.

— Vous êtes ?

La voix perçante et froide d'une secrétaire ramena Lewis à l'instant présent. Ses lèvres frémirent avant de répondre.

— Harper... Lewis Harper.
— Votre carte d'identité, s'il-vous-plaît, exigea-t-elle déjà alors qu'elle feuilletait dans le casier à la recherche de sa lettre.

Le jeune homme sortit la carte de son sac à dos. La dame vérifia si la photo correspondait à celui qu'elle avait en face d'elle puis sa collègue, assise à côté, cocha son nom sur une longue liste.

— Porte 6, vous avez jusqu'à 16h49, dit la deuxième d'un ton machinal.

Lewis acquiesça et il se dirigea vers la fameuse pièce, alors que ses mains moites retenaient la lettre... Il toqua maladroitement à la porte, sans que personne ne lui réponde. Il ouvrit, passa la tête par l'embrasure. Une table et deux chaises se trouvaient au milieu. Avec une pile de feuilles blanches immaculées étalée sur la table et deux stylos en équilibre précaire sur le tas.

Lewis soupira, rentra, s'assit sur une chaise. Il lui fallait maintenant attendre sa future... femme. En l'attendant, le coeur battant, ses doigts décrochetèrent le pli de l'enveloppe pour sortir le feuillet et découvrir son nom.
Houmous
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HOUMOUS
Houmous
Dim 4 Sep - 10:50

Misty
Roots

J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, USA. Dans la vie, je suis ouvrière et étudiante et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis appelée et je le vis sans aucune idée de ce qui va m'arriver.
Cinq heures sonnaient sur le portable. Une mélodie générique fournie par le constructeur du téléphone grésillait pour arracher au sommeil même les plus lourds dormeurs. Ces alertes étaient-elles étudiées pour être les plus angoissantes possibles ? En tous cas, elles prenaient cette consonnance à mesure qu’elles annonçaient les dures heures de labeur à venir, inlassablement, jour après jour. La désactiver avait également été rendu plus complexe au fil des modèles, confinant à l’absurde avec des modèles à dessiner du bout des doigts. Encore endormie, ces épreuves prenaient des accents métaphysiques, aussi insaisissables que les mystères de l’univers. Dans un long grognement plaintif, Misty se résolut à faire le deuil de sa nuit et de se saisir du problème.

Tous les matins étaient un peu similaires les uns aux autres. Ses colocs couraient dans tous les sens à des vitesses absurdes, toujours en retard pour une chose ou une autre, alors qu’elle mangeait ses céréales avec une lenteur assommante. On pouvait lui parler sans qu’elle ne comprenne réellement les mots qu’elle entendait, et c’était d’ailleurs souvent sans qu’elle ne prenne la peine de répondre, chose à laquelle ses colocs s’étaient habituées et ne faisaient plus réellement attention. Parfois, elle doutait et ne se souvenait même plus avoir eu une discussion, la rattachant à un songe ou un autre. La douche qui s’ensuivait, quand tous avaient claqué la porte d’entrée en fuyant aux quatre coins de la ville, était invariablement glaciale et abominable, comme une énième venue au monde.

Chaque matin c’était un peu la même chose. Elle arrivait tout pile à temps pour commencer son travail chez HER pharmaceutics. Son manager l’atomisait à chaque fois, reprochant son manque de sérieux et lui demandant de faire mieux le lendemain matin. Elle commençait dans la foulée son travail abrutissant à l’usine. Son esprit s’échappait de sa blouse, de ses gants et de sa charlotte dans quelque souvenir d’un film ou une petite mélodie d’une musique du moment qu’elle appréciait. Elle ne se plaignait jamais vraiment mais vivait dans une forme d’ennui permanent. Elle rêvait parfois d’une autre vie au destin libre mais rapidement après, une autre salve de produits passait sur le tapis roulant pour être vérifiée. Alors, elle se reconcentrait et vérifiait les petites plaquettes d’aluminium aux comprimés d’albâtre comme si ce fut les premiers de la journéee.

Chaque jour suivait son cours dans une forme d’étirement étrange du temps. Elle se montrait joyeuse avec ses collègues et discutait toujours volontiers de choses et d’autres à la pause de dix heures et demi. Personne ne pensait à se rebeller d’une manière ou d’une autre : il fallait bien payer les factures chaque mois pour éviter de prendre du retard sur le suivant. Parfois, quelqu’un était remplacé parce qu’il y avait un congé ou un abandon de poste et de nouveaux visages et prénoms venaient remplir la salle de pause, sans qu’elle ne soit marquée par la différence. Les discussions tournaient le plus souvent autour de l’actualité ou d’une personne connue de tous sauf d’elle. Misty avait vécu l’écroulement du système de castes ici même, quelques années auparavant. Depuis, les discussions autour de l’Annonce allaient bon train. Les rumeurs les plus folles étaient détaillées ici, autour de la machine à café, avec un air de secret confidentiel digne des pires émissions « inspirées d’histoires vraies ».

- Il parait que Jenna est encore enceinte ! s’étrangla l’une des plus vieilles de la discussion.

- Quoi ? Mais c’est au moins son troisième, s’interloqua une seconde. Elle s’est mariée, il y a quoi ? Quatre ans ?

- Ben oui, elle était dans les premières à avoir vécu l’annonce. Je me demande quand viendra mon tour, ajouta-t-elle sous des regards mal à l’aise face à sa déclaration tragi-comique.

Misty retourna à son poste un peu en avance en balayant son téléphone et ses notifications. Elle se demanda si le système fonctionnait réellement tant vu le faible nombre de personnes qui étaient appelées. A part Jenna qu’elle avait déjà vue à plusieurs reprises au travail, elle ne connaissait personne d’autre personnellement qui soit concerné par la démarche. Le plus souvent, lorsqu’on évoquait les sélectionnés, c’était presque comme parler d’une légende urbaine. On disait qu’untel avait été obligé de larguer sa copine parce qu’il avait été appelé… Ou qu’une fille avait arrêté de travailler pour pouvoir emménager dans la demeure de son apparié, dans les nouveaux quartiers pas loin de Powelton Village. Il fallait avouer qu’en bus, c’était un périple de plus d’une heure pour y aller qui rendait la chose invivable, surtout quand les aides aux nouveaux ménages rendaient le travail un peu superflu.

Sur les coups de seize heures, elle put enfin débadger. Il était temps pour elle de faire un crochet pour aller voir son frère un peu, au Einstein Medical Center. Elle avait hâte de lui parler et de se détendre en sa compagnie. Cette visite était devenue une partie intégrante de sa routine quotidienne et, à vrai dire, l’un de ses meilleurs aspects. Elle s’imagina prendre un peu de temps pour se balader et prendre quelques photos dans les friches industrielles du Nord de Phillies. Une petite sonnerie sur son téléphone la fit sursauter alors qu’elle attendait le bus, pas forcément sortie de ses pensées.  

- Alors, il est comment ? :3 Je parie qu’il est trop beau !!, avait écrit Damia, une de ses colocs.

Misty fronça des sourcils, complètement perdue et abrutie par sa journée à regarder des boites défiler sous ses yeux. Ca faisait très longtemps qu’elle n’avait pas eu le temps de sortir et d’avoir un rendez-vous. Elle n’avait pas eu de copain depuis le lycée à vrai dire. Alors quand on lui posait ce genre de questions, elle ne pouvait s’empêcher de penser à une mauvaise blague. Elle répondait en disant qu’elle ne comprenait pas de quoi elle parlait et qu’elle avait trop mal au crâne pour piger. Dans un échange de messages absolument lunaire, Damia lui expliquait qu’elle avait rendez-vous une demi-heure plus tard à Powelton Village pour son Annonce. Une longue sueur froide parcourut tout le long de son dos, longeant ses tatouages. Lorsqu’elle releva le regard de son téléphone, elle vit le bus qui allait dans l’autre direction de la ligne et qu’elle devrait prendre, en train de démarrer.

Le conducteur du bus n’avait probablement jamais vu quelqu’un courir aussi désespérément après lui. Cela faisait quelques centaines de mètres déjà qu’elle se tuait à pleins poumons pour le rattraper, en vain. Lorsqu’enfin, il fit une hâte à l’arrêt suivant et qu’elle monta, elle n’arrivait même pas à articuler un « Bonjour » quelconque et se contenta de s’écrouler dans un des sièges encore libres. Elle serait en retard et elle le savait déjà mais au moins ne ferait-elle pas un délit de non présentation. Elle savait que c’était le genre de choses qui pouvaient faire éjecter son frère de son lit. A vrai dire, elle ne savait même pas ce qu’elle pourrait faire pour le sauver si cela venait à arriver… Elle soupira longuement en épongeant la sueur de son front avec sa manche et commença à appeler le centre pour prévenir de son arrivée tardive.

Lorsqu’enfin, elle trouva l’entrée du bâtiment et qu’elle remontait à contre-courant la foule de jeunes gens qui s’en allaient machinalement dans un silence gêné, elle réalisa un peu mieux la situation dans laquelle elle s’était retrouvée. On allait la marier, quoi qu’elle en dise, à un inconnu parfait parce qu’un ordinateur l’avait choisi. Le questionnaire qu’elle avait rempli à la fin de ses études lui semblait bien loin, et alors bien irréel. Ce fut quelque part le moment qui mit les feux aux poudres.

On la guida jusqu’à une porte numérotée 6 avec force remontrances. Les aiguilles indiquaient dix-sept heures six et, l’air narquois, un lourd retard sur son rendez-vous. Elle poussa la porte avec un léger sourire et tenta un sourire au garçon. Il lisait vaguement une fiche sur laquelle elle pouvait discerner sa photo… Elle referma la porte derrière elle sur la secrétaire qui continuait à râler un long moment dans la pièce précédente.

- Salut ! Hum… Je dois t’appeler « chéri » maintenant ou j’ai le droit d’attendre un peu ? plaisanta-t-elle d'un rire jaune. Je m’appelle Misty mais tu as l’air de déjà le savoir… fit-elle en regardant la feuille de présentation et en s’asseyant.


L'amour, c'est de la physique, le mariage c'est de la chimie. 1653241536-6L'amour, c'est de la physique, le mariage c'est de la chimie. 1653241536-1L'amour, c'est de la physique, le mariage c'est de la chimie. 1653241207-8
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maioral
Dim 4 Sep - 23:06

Lewis
Harper

J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, en Amérique. Dans la vie, je suis étudiant en biochimie et je m'en sors  heureusement très bien grâce à mes parents, notamment mon père.

Rationnel, doux mais un brin rêveur, Lewis pense être né au mauvais endroit, à la mauvaise époque. Il rêve et aspire à plus de libertés, celui de pouvoir faire ses propres choix dans une vie qui lui a toujours dicté le moindre chemin à prendre. Désormais passé la vingtaine, le voici propulsé vers un mariage inéluctable. Son énième prison, ou bien peut-être, la chance de pouvoir être enfin libre ?
Misty Roots. Une fille banale. Une inconnue.
Lewis avait beau fouiller dans les tréfonds de sa mémoire, jamais il n'avait entendu parler des Roots... Se pouvait-il que ce soit une famille noble venue d'un autre état ? Le jeune homme faisait les cent pas dans la pièce en se massant le front d'une main.

— Roots... Roots... Misty Roots.

Même en prononçant son nom à voix haute, le patronyme de sa future épouse ne lui évoquait rien de familier. Il n'avait d'ailleurs pas trente-six mille options pour s'en assurer. Sortant son téléphone de sa poche, Lewis envoya un SMS à sa mère.

Tu connais la famille Roots ?

Entre son père ou sa mère, c'était définitivement cette dernière qui connaissait le mieux le monde des aristocrates. Car nul ne l'ignorait, son père n'avait jamais été qu'un scientifique qui avait fait partie du projet de ces mariages forcés... Mariages avec lesquels il avait gagné beaucoup d'argent, grâce à de nombreux pots-de-vin, le faisant lui-même grimper les échelons de la richesse en un claquement de doigts.

Cependant, même si papa Harper avait eu l'argent, il lui manquait encore les relations et les représentations de ces nombreuses autres familles bourgeoises. En fait, il ne connaissait tout simplement pas les membres de la Haute Sphère, et en réalité, il n'en avait cure. Malgré les remontrances de sa dame, jamais il n'avait pris la peine de s'intéresser à ces gens qu'il qualifiait de « pète-cul ».

"Ce sont tous des manipulateurs, arrogants, superficiels... Mais toi, mon fils, tu seras le plus intelligent de tous ! Tu auras la richesse, la notoriété et la beauté de ta mère, couplées à ma verve et mon intelligence hors du commun." Tel était le discours de son père dès qu'ils parlaient des nantis, de cette ancienne classe de nobles riches. Il les dénigrait, puis il ramenait tout à sa propre personne, ou à sa famille qui surpassait toutes les autres. Finalement, c'était sa mère, qui faisait pourtant partie de la famille la plus fortunée de Philadelphie, qui savait faire preuve d'humilité.

Le téléphone vibra sur la table alors que Lewis se rongeait les ongles, assis sur la chaise. Il attrapa le cellulaire pour regarder le message.

Cela ne me dit absolument rien ... !

Elle avait mis des points de suspension, avec un point d'exclamation sur la fin. Cela voulait tout dire, n'est-ce pas ?

La porte s'ouvrit, et avec elle, le bruit de la chaise raclant le sol se réverbéra dans la salle alors que Lewis se levait. Les mains posés sur la table, il fixa la personne qui venait de rentrer, mais ce n'était... qu'un officier.

— Il semblerait que votre promise ait du retard... Elle vient de téléphoner pour prévenir.

Lewis resta un court instant interdit, avant de hocher la tête. Mais juste avant que l'homme ne fasse demi-tour, il voulut lui faire part de son doute :

— Monsieur, je pense qu'il doit y avoir erreur sur la... personne, termina-t-il en ravalant sa salive.

L'agent haussa un sourcil, la main sur la poignée de la porte.

— Comment ça ?

Lewis hésita. Comment pouvait-il avouer qu'il s'attendait à avoir une compagne de la même caste que lui ?

— Je pense que... l'Ordinateur s'est trompé. C'est juste... pas possible, tenta tout de même Lewis.

Était-il en train d'avouer que les riches avaient pour habitude de rester entre eux grâce à certains marchandages ? Ne risquait-il pas quelque chose en avouant et en demandant cela ?

Son interlocuteur resta un court moment sans voix, en le fixant d'un air songeur. Lewis se sentit soudain très bête... Il n'aurait peut-être pas dû. Il baissa les yeux, fautif.

— L'Ordinateur ne se trompe jamais, gamin. Rassieds-toi et attends-la encore un peu.

L'agent ne lui en tint pas rigueur. Ce dernier se pinça les lèvres d'un air presque désolé.

— Vous allez avoir la belle vie, inutile d'avoir peur...

Et sur ces mots, il ferma la porte, laissant Lewis seul avec le tumulte de ses pensées. La belle vie... La bonne blague... Le jeune homme sentait une boule se former à travers sa gorge. Il était paumé, tellement paumé. Que faisait-il là ? À attendre quelqu'un qu'il ne voulait pas ? Que risquait-il vraiment, en s'en allant maintenant ? Le quart d'heure était passé.

Il fit encore les cent pas dans la salle, les bras croisés et le regard perdu dans le vide. Puis, à court d'espoir et de courage, il se rassit, le dossier ouvert devant ses yeux, et la photo de... Misty.

Les minutes s'égrenèrent alors avec une lenteur exagérée, qui rongeaient sa patience et sa mansuétude. Quand la porte se rouvrit enfin, il leva les yeux vers la jeune femme avec un air froid et désabusé. Son sourire, et même sa blague, ne l'émut guère.

— Oui... Je le sais déjà, affirma-t-il sans émotion.

Ses yeux percèrent la jeune femme. Son regard soudain dédaigneux examina sa personne avec minutie, de sa physionomie au choix de sa tenue, en passant par les traits de son visage et les tatouages qui ornaient sa peau dénudée deci delà.

— Moi, c'est Lewis, lui apprit-il avec la même neutralité dans la voix.

Il aurait voulu lui cingler quelques mots durs au visage, pour crier son désespoir, sa colère, son sentiment d'injustice. Pour autant, rien ne lui venait, aucun mot, aucune sentence ne lui semblait appropriée à cet instant. "Ne compte pas sur moi pour te faire des bébés!" semblait... trop doux, trop naïf. Mais il avait besoin de savoir. Il serra ses poings, enfouis sous ses bras.

— Ta famille faisait partie de quelle caste ? demanda-t-il alors de faço un peu abrupte, presque comme un ordre.
Houmous
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Houmous
Lun 5 Sep - 6:50

Misty
Roots

J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, USA. Dans la vie, je suis ouvrière et étudiante et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis appelée et je le vis sans aucune idée de ce qui va m'arriver.
Misty avait toujours été plutôt d’un naturel calme et posé. On se tournait souvent vers elle pour trouver de quoi s’apaiser et se détendre. Elle avait un regard sur les choses qu’elle vivait qui dénotait d’un certain détachement. Peut-être que la dureté de la vie qu’elle avait vécue l’avait forgée ainsi… L’Annonce et la rencontre avec son futur mari, c’était aussi une chose qu’elle traversait sans sensibleries. C’était un peu comme si cela ne lui arrivait pas mais qu’elle était la première spectatrice de ces événements. Comme si son corps était un cinéma et elle, la seule paumée dans la salle. Elle voyait le film de sa vie et le lent flot des événements mais jamais ne riait ou ne pleurait de bon cœur pour le film.

Lui, il avait l’air de prendre beaucoup plus les choses à cœur. Si un regard pouvant être tranchant, le sien l’aurait déjà transpercée de part en part. Son petit ton froid dénotait toute sa déception de la personne à laquelle il était apparié. Peut-être avait-il une petite amie, songea-t-elle, et se voyait-il devoir rompre à cause de la situation ? A vrai dire, elle ne l’avait pas mis dans les meilleures dispositions en arrivant pas mal en retard. Ca n’arrangeait rien de lui faire face pour la première fois de cette manière…

- Ma famille ? demanda-t-elle d’abord, un peu surprise de sa question. Hum… Je crois qu’on peut dire qu’on était dans les Invisibles, répondit-elle avec une sorte de honte qu’elle ne comprenait pas. On vivait dans la banlieue Nord.

Elle ne comprenait pas bien la situation. Le système des castes avait été aboli pour de bonnes raisons. En tous cas, ça avait changé du tout au tout sa vie et celle de sa famille. Lorsqu’elle était enfant, elle se rappelait les longs hivers avec pour seule compagnie le froid et la faim. Les étés, aussi, se montraient étouffants et assoiffants dans leur petit appartement de complexe périurbain. Les coupures de courant, les infestations de rongeurs et de cafards et l’insécurité due aux trafics avaient fait la triste réputation de Lawncrest et Lawndale. Ils vivaient à l’écart et travaillaient dans les jobs les plus ingrats pour recevoir une misère en retour. Misty n’avait appris à lire que très tard, n’ayant pas forcément accès à l’école… Mais elle avait appris à lire et c’était là un signe des temps puisqu’au début de sa vie, il n’y avait presque aucune chance que cela se produise. Elle contemplait la manière dont son monde avait évolué et ressentait en cela une certaine satisfaction. Elle avait connu une enfance misérable dont elle s’était sortie grâce à une situation encore plus difficiles. Aujourd’hui, on pouvait dire qu’elle avait tiré son épingle du jeu.

Du fait qu’elle avait été choisie pour l’Annonce et, surtout, le Programme, elle allait pouvoir jouir de certains privilèges dans les années à venir. Déjà, elle pourrait plus facilement se nourrir à sa faim et aurait un meilleur toit sur la tête. Ensuite, elle pourrait plus facilement venir en aide à son petit frère. Ce dernier avait subi plus durement leur enfance dans leur quartier. Il avait attrapé une infection qui s’était empilée sur d’autres problèmes de carences. A cause de cela, son foie était dans un sale état et il était en attente d’une greffe et d’autres traitements. Jusqu’ici, toutes les perspectives s’avéraient assez sombres pour lui. Cette aubaine pourrait lui permettre de repartir du bon pied et de profiter de la situation. Ainsi, pour Misty, rien n’était triste dans ce qu’elle vivait. Pour elle, le plus important résidait encore dans cette possibilité. Elle voulut donc arrondir les bords avec Lewis pour faciliter un peu les choses.

- Désolée pour mon retard, fit-elle sans détour et en affectant la déception. Je n’avais pas vue la lettre ce matin et je suis allée travailler sans savoir. Une coloc m’a prévenue et je suis venue aussi vite que possible… J’espère que ça ne t’a pas trop dérangé d’attendre ?

A vrai dire, il ne collait pas à l’image qu’elle pouvait avoir du jeune riche. Elle aurait imaginé ce genre de personne comme plus extravagante, couverte des pieds à la tête de fringues de luxe. Peut-être était-ce un biais causé par les images qu’elle voyait de-ci de-là de la mode. Elle pensait à plus de monogrammes, de motifs bariolés et d’audace dans la coupe des vêtements. Il ne portait pas non plus ostensiblement de montre incrustée de diamants et de platine. Même ses cheveux coupés très courts ne collaient pas parfaitement avec cette image d’Épinal qu’elle pouvait avoir en tête. Elle réalisa qu’elle le détaillait depuis un moment et tenta de détourner un peu ses yeux. Il avait une présence un peu intimidante dans ce premier contact, comme s’il lui en voulait énormément pour des raisons qu’elle ignorait.

- Je ne t’ai pas demandé mais tu viens de quelle caste, toi, Lewis ? risqua-t-elle finalement en ne sachant pas exactement à quoi s’attendre.


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Lun 5 Sep - 13:23

Lewis
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J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, en Amérique. Dans la vie, je suis étudiant en biochimie et je m'en sors  heureusement très bien grâce à mes parents, notamment mon père.

Rationnel, doux mais un brin rêveur, Lewis pense être né au mauvais endroit, à la mauvaise époque. Il rêve et aspire à plus de libertés, celui de pouvoir faire ses propres choix dans une vie qui lui a toujours dicté le moindre chemin à prendre. Désormais passé la vingtaine, le voici propulsé vers un mariage inéluctable. Son énième prison, ou bien peut-être, la chance de pouvoir être enfin libre ?
Lewis se liquéfiait sur place. Les Invisibles. Elle faisait partie des Invisibles ! Et de la banlieue Nord, ce quartier réputé si malfamé ! Le jeune homme restait un moment sans voix, fixant la jeune femme comme si elle avait pu venir d'une autre planète. Ses sourcils froncés montraient un léger dégoût.

Comment était-il possible que ses parents aient acceptés cette situation ? Comment son père n'avait-il pas pu agir pour éviter cela ? Avait-il si peu de considération pour son propre fils ? N'avait-il pas pu biaiser les calculs de l'Ordinateur ou falsifier les données sur papiers ? Pourquoi les autres nobles faisaient-ils ça, pour éviter de se mélanger au reste de la population, alors que lui venait de se voir attribuer une Intouchable ? Son monde lui paraissait soudain tellement injuste. Pourquoi lui et pas un autre? N'avait-il déjà pas assez à faire avec les ordres et les principes de son père ?

La jeune femme s'excusa en lui donnant le motif de son retard. Lewis soupira. Bien sûr que ça l'avait dérangé d'attendre, tout comme cela l'avait déjà tout bonnement dérangé de venir. Avant même de la rencontrer, il avait déjà eu un mauvais pressentiment. Qui s'étaient révélées exactes. Il se sentait quelque peu trompé, même trahi par sa propre famille.

— Si, mais j'étais bien obligé de rester, fit-il remarquer en mettant les mains dans ses poches.

Il fit la moue, tout en continuant de la détailler. Dire qu'il allait bientôt devoir vivre avec ça ? Pour lui, elle ne méritait presque même pas de considération, pas même un regard ou une attention. D'ailleurs, il comptait bien faire son possible pour faire capoter leur union. Et il allait commencer tout de suite.

Le jeune homme attrapa son téléphone du dernier cri que sa mère lui avait offert, presque encore flamant neuf. Ses doigts effleurèrent l'écran avec vitesse et tact pour écrire un message, prévenant sa génitrice de l'incompréhension qu'il vivait.

On a un problème... Elle est pas de la bonne caste... C'est même une Intouchable !

Sa mère saurait quoi faire. Il avait confiance en elle. Si elle savait éviter cette mascarade, elle le ferait, elle n'hésiterait pas un seul instant. Il comptait sur elle pour lui éviter cette déconvenue aux yeux de ses camarades.

D'un simple clic, l'écran coloré se réduit à nouveau à une surface noire et brillante que Lewis remit dans sa poche. Il inspira profondément.

— Je fais partie de la Haute...

Ses yeux scrutèrent l'expression de la jeune femme. Comprenait-elle peut-être mieux son embarras et sa colère froide ? Qu'allait-elle en penser ? Serait-elle... heureuse ? De s'imaginer avec un gosse de riche ? De voir sa vie changer en mieux ? De vivre dans l'opulence ? Ou bien, serait-elle apte à saisir toute la perfidie sous-jacente à laquelle ils allaient devoir faire face si ce mariage avait bien lieu ? À quel point elle serait une étrangère et une mécréante aux yeux de tous ses amis ?

— Je ferai tout pour faire annuler ce mariage, lui annonça-t-il de but en blanc.

Une sonnerie retentit entre eux. Lewis n'eut pas le temps de voir ni d'écouter la réaction de la blonde, car il décrocha à l'instant en prenant un peu de distance.


— Allô ? Oui...

C'était sa mère au téléphone, qui semblait tout aussi incrédule et vexée que lui. Il marcha de long en large dans la pièce, regardant sans voir le paysage par les fenêtres.

— J'y suis encore, oui... avec elle...

En faisant allusion à la jeune femme, Lewis tourna la tête pour la regarder du coin de l'oeil. Il acquiesça de nombreuses fois alors qu'une petite voix sortait du combiné.

— D'accord, on fait ça.

Il raccrocha et se retourna enfin sa « promise ».

— Viens... On sort d'ici. J'espère que t'avais rien de prévu.
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Lun 5 Sep - 18:54

Misty
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J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, USA. Dans la vie, je suis ouvrière et étudiante et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis appelée et je le vis sans aucune idée de ce qui va m'arriver.
Il était agité et l’était plus encore depuis qu’elle lui avait dit être née Invisible. Elle ne savait pas trop comment le prendre à vrai dire. Il est vrai qu’il avait de bonnes raisons d’être effrayé, après tout ce qu’on disait sur son quartier. Mais elle, elle ne se sentait pas être une barbare qui l’assassinerait dans son sommeil ou qui brûlerait le chien des voisins parce qu’il aboyait trop. Elle était même intimidée par la situation depuis le début et ne savait pas sur quel pied danser. Et puis, il commença à se montrer désobligeant. Il avait été ennuyé de devoir attendre et plus encore parce qu’elle n’était pas assez bien pour lui. Misty observa le petit manège avec la même distance qu’à son habitude sans pouvoir se retirer l’idée en tête qu’elle aussi était très déçue que son futur mari soit ce garçon. Il avait l’air d’en appeler à de la famille pour le sortir de ce faux pas et tout de suite promit de mettre fin à la promesse de mariage. Il s’entretint avec quelqu’un au téléphone suite à ça et revint avec toujours le même dégoût dans le regard.

- C’est bien pour toi que tu aies un bon statut social, fit-elle avec diplomatie, mais je ne t’aiderai pas à briser les noces à cause de ça. Ca ne me fait pas plaisir mais je n’ai pas le choix, moi. Je ne m’en sortirai pas si je me choppe une amende pour non-participation à la batterie d’essai…

Au point où elle en était, les sentiments de cet inconnu étaient le cadet de ses soucis. Elle n’aspirait pas à une meilleure vie en s’accrochant à lui mais plutôt à un répit sur ses propres problèmes et surtout à ne pas en ajouter. A vrai dire, elle mentirait en disant qu’elle ne voyait pas se profiler une agréable tranquillité avec la perspective de ce mariage. Elle se voyait déjà vivre dans une belle maison et retrouver son frère dans la plus grande banalité. Elle lui achèterait une belle maison de l’autre côté de la rue et ils pourraient se promener lorsque le cœur leur en dirait. Il pourrait aller à l’école et avoir un travail, une famille et une vie normale. Elle s’accrochait fort à cette vision, ce paradis perdu dont elle n’osait plus rêver quelques jours auparavant.

- Quoi ?! Mais j’ai des trucs à faire ! protesta-t-elle dès qu’il eut fini de lui ordonner de la suivre. Non, Lewis, je ne peux pas, ce n’est pas possible. Ecoute, gère les choses comme tu le sens de ton côté, peu m’importe, mais il est déjà tard et j’ai des choses à faire avant de dormir. Je commence tôt le travail demain, tu sais ? soupira-t-elle en guise d’ultime argument.

Elle prit le temps de plonger ses yeux dans les siens, en dernier espoir, pour lui faire comprendre l’importance de sa frustration. S’il insistait trop, elle savait qu’elle finirait par accepter et, à vrai dire, elle espérait ne pas avoir à le faire. Elle ne voulait pas détruire dès le début l’image qu’elle avait de son futur mari. Elle était déjà bien entachée par la constatation que c’était encore un garçon dans une peau de jeune homme. Il était capricieux, caractériel et obtus à ce qu’elle avait observé jusqu’ici. Lorsqu’il était tombé sur un os trop dur à mâcher, il avait fait appel à quelqu’un d’autre qui pourrait s’en occuper pour lui… Elle ne voulait pas ajouter qu’il soit trop insistant à la liste de ses défauts.

- Ecoute, je te laisse mon numéro et tu m’appelles si tu veux quoi que ce soit mais il faut vraiment que j’y aille, fit-elle en griffonnant frénétiquement les dix chiffres au dos de sa feuille de présentation avant de lui donner en refermant sa main dessus avec la sienne. Je suis désolée, ça ne donne pas une bonne image de la personne que je suis mais… Bref, fais comme tu le sens et je te suivrai dedans quoi que ce soit, acheva-t-elle, souriante et incapable de mentionner les vraies raisons qui la bloquait à cet inconnu.

Elle pensait à l’hôpital qui fermerait ses portes sous peu et elle ne se faisait pas à l’idée de devoir passer cette journée, si sordide, sans pouvoir y trouver un peu de réconfort. Sonny était sa lumière au bout du tunnel et elle se croyait réellement incapable d’affronter une journée de plus sans lui. Elle avait parfois songé à ce qu’elle ferait s’il venait à succomber à sa maladie et elle devait avouer que c’était là la seule chose qui lui faisait monter les larmes aux yeux, peu importe combien souvent ça lui arrivait. Elle savait qu’une fois qu’elle aurait perdu Sonny, elle serait seule au monde et était terrifiée à cette seule idée… Ses yeux s’humidifièrent assurément alors qu’elle n’avait cessé de soutenir le regard de Lewis.


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Lun 5 Sep - 21:39

Lewis
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J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, en Amérique. Dans la vie, je suis étudiant en biochimie et je m'en sors  heureusement très bien grâce à mes parents, notamment mon père.

Rationnel, doux mais un brin rêveur, Lewis pense être né au mauvais endroit, à la mauvaise époque. Il rêve et aspire à plus de libertés, celui de pouvoir faire ses propres choix dans une vie qui lui a toujours dicté le moindre chemin à prendre. Désormais passé la vingtaine, le voici propulsé vers un mariage inéluctable. Son énième prison, ou bien peut-être, la chance de pouvoir être enfin libre ?
C'est bien pour toi que tu aies un bon statut social. Le disait-elle avec sarcasme ? Y avait-il seulement quelque chose de drôle dans cette situation ? Pensait-elle être la seule à avoir des ennuis ? Des envies ? Des aspirations ?

Lewis fronça les sourcils. Décidément, ils n'étaient pas faits pour s'entendre, qu'il y ait un mariage en cause ou pas.

— Je dois en discuter avec ma famille, argumenta le jeune homme. Ça n'aurait jamais dû se passer comme ça. Alors... S'il-te-plaît... viens.

Il se calma quelque peu, son ton s'adoucissant également. Il pouvait difficilement la forcer, surtout si elle disait avoir des occupations pour ce soir. Il s'en moquait bien, mais il pouvait aussi faire preuve d'un peu d'empathie malgré les circonstances. Il n'avait pas demandé à être ici, et elle non plus, finalement. Ça leur était juste tombé dessus, comme ça. Par le plus grand des hasards, et des algorithmes douteux.

Mais qu'à cela ne tienne, Misty n'en avait pas envie. En tout cas, elle cherchait un moyen pour se défiler, notant alors son numéro sur la feuille de dossier qu'elle lui remis ensuite dans les mains. Lewis considéra le papier pendant un instant, hésitant à le relâcher au sol d'un air dédaigneux pour lui montrer qu'il n'en avait pas envie, ni même besoin. Son numéro ? À quoi bon, si on pouvait régler cette affaire en une soirée et repartir vivre sa vie chacun de son côté après s'être arrangé ?

C'est puéril, se dit-il tout de même. Il n'allait quand même pas se rabaisser à cela. Il soupira.

— C'est urgent comment ? demanda-t-il en changeant de tactique.

Si elle ne voulait pas venir de suite, il pouvait essayer de l'aider. Peut-être acceptera-t-elle de l'accompagner chez lui s'il lui faisait gagner du temps ? Après tout... Il n'avait rien d'autre à faire un vendredi soir comme celui-ci. Ces soirées estudiantines... attendront bien une prochaine fois.

— Tu as besoin d'un taxi ? proposa-t-il afin de l'accompagner, et avec l'espoir de ne pas remettre leurs futurs négociations à un autre jour.
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Houmous
Mar 6 Sep - 6:43

Misty
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J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, USA. Dans la vie, je suis ouvrière et étudiante et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis appelée et je le vis sans aucune idée de ce qui va m'arriver.
Misty était finalement surprise. Il avait fléchi ! Même plus encore, il avait fait un demi-tour complet sur son discours. Il en venait même à lui proposer son aide. A vrai dire, elle ne s’y attendait pas puisqu’elle se voyait déjà devoir accepter à contrecœur d’aller voir la famille de Lewis et d’y être jugé sur une infinité de choses qu’elle n’imaginait même pas encore. En transformant son corps en œuvre d’art, elle avait accepté de devenir un objet d’attention. Malgré tout, les œuvres d’art ne peuvent être appréciées de tous… Probablement que les gens de la haute ne comprendraient pas la symbolique dont elle avait ostensiblement chargé ses mains avec leurs motifs divers et encrés. Ils ne verraient pas non plus la beauté de ses cheveux peroxydés, de ses piercings argentés. C’était une toute autre culture à laquelle ils n’avaient pas accès et qui ne les toucheraient pas comme les Invisibles qu’elle côtoyait habituellement.

- Ouais, si tu pouvais m’aider pour ça, ça serait vraiment cool ! Je dois aller à l’hôpital Einstein, dans les quartiers Nord, expliqua-t-elle en regardant l’heure qu’indiquait l’horloge. Les visites se terminent dans une petite heure donc je n’y arriverai probablement pas à temps en transports en commun…

Il ne s’en rendait probablement pas compte mais c’était la meilleure chose qu’il lui avait dit de leur entrevue. Avec cette proposition, c’était tout l’équilibre de sa journée qui changeait. Il rendait pour elle une mauvaise journée beaucoup moins difficile, ajoutant du sucre à cette amertume. Il gagnait de nombreux points auprès d’elle alors qu’il était dans un négatif assez abyssal jusqu’ici. Cela dit, elle ne pouvait pas profiter de sa gentillesse sans rien dire à ce sujet.

- C’est très gentil de me le proposer mais si ça te pose soucis d’aller dans les quartiers Nord, je comprendrais, déclara-t-elle en calmant ses ardeurs, voyant d’avance sa voiture flambant neuve se faire caillasser. En tous cas, je te repaierai d’une manière ou d’une autre !

Son expression crispée s’était aussi détendue et elle lui souriait plus naturellement. Elle avait un peu changé d’avis sur lui, il pouvait être généreux quand il en sentait le besoin. Pour elle, ce n’était pas du tout quelque chose de calculé et certainement pas un service pour la faire venir avec lui voir sa famille plus tard dans la soirée. Elle pensait même naïvement que c’était le regard échangé qui lui avait fait comprendre l’importance de ce qu’elle désirait par rapport à la situation qu’ils vivaient.


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Sam 10 Sep - 23:06

Lewis
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J'ai 20 ans et je vis à Philadelphie, en Amérique. Dans la vie, je suis étudiant en biochimie et je m'en sors  heureusement très bien grâce à mes parents, notamment mon père.

Rationnel, doux mais un brin rêveur, Lewis pense être né au mauvais endroit, à la mauvaise époque. Il rêve et aspire à plus de libertés, celui de pouvoir faire ses propres choix dans une vie qui lui a toujours dicté le moindre chemin à prendre. Désormais passé la vingtaine, le voici propulsé vers un mariage inéluctable. Son énième prison, ou bien peut-être, la chance de pouvoir être enfin libre ?
Misty avait sauté à pieds joints sur sa proposition. Lewis avait effectivement vu que la jeune femme était montée dans les émotions avec "son truc à faire", au vu de ses yeux qui étaient devenus brillants. Il n'aurait cependant pas imaginé que cela puisse aussi bien fonctionner. Elle lui serait redevable alors, n'est-ce pas ?

— L'hôpital Einstein, dit-il avec une légère moue. D'accord, ça va, je t'accompagne alors.

Il regarda l'heure sur son portable, c'était faisable, s'ils trouvaient un taxi non loin d'ici. Sa propre voiture était actuellement au garage pour changer une courroie de distribution, il avait déjà dû venir à pied pour ce rendez-vous.

Le jeune homme fit ensuite un signe de la main pour balayer les inquiétudes que son interlocutrice imagina pour lui. Il déverrouilla son téléphone pour passer un appel vers la centrale des taxis. Il jeta un regard vers elle alors qu'il plaçait l'objet contre son oreille.

— Il y a pas de problème, vraiment, lui assura Lewis.

Les quelques paperasses sous le bras, il s'avança alors vers la porte de la sortie, l'ouvrant pour laisser passer la blonde devant lui... Comme s'il avait pu être galant avec elle. Il referma derrière eux, libérant enfin la pièce pour de futurs époux... Bonne chance à eux.

Lewis eut enfin quelqu'un au bout du fil alors qu'ils marchaient dans les couloirs.

— Oui bonjour, ce serait pour avoir un taxi à la maison communale de Poweltown, pour aller jusqu'à l'hôpital Einstein. C'est assez urgent, dit-il au combiné, puis laissa un blanc avant de reprendre. Oui, pas de souci. C'est au nom de Lewis Harper, merci. Très bien, d'accord.

Il décrocha, son regard qui s'était perdu devant lui se tourna alors vers la jeune femme. Probablement n'imaginait-elle pas qu'il avait été si littéral en parlant de taxi.

— Ils ont dit qu'un taxi dans cinq minutes maximum...

Ils arrivèrent sur le parvis, attendant un petit moment avant de voir arriver la fameuse voiture avec la pancarte Taxi sur le toit.

— Pourquoi tu dois aller à l'hôpital ? lui demanda-t-il, un peu par curiosité mais aussi pour combler ce léger vide qui était tombé entre eux.
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