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LE TEMPS D'UN RP

Parce que c'était lui, parce que c'était moi

Beloved
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Beloved
Mar 12 Juil - 18:27

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Nick Robinson

- Je... je crois que... que je vais rentrer... On verra une autre fois pour le poeme ok?

Je me forçais à lui sourire doucement avant de partir. Je fuyais clairement. J'avais besoin de réfléchir un moment à tout ce qu'il venait de se passer, à ce que tout cela impliquait pour moi, au choix que j'allais être obligé de faire.

Concrètement j'avais deux options. Je pouvais le fuir pour le reste de mes vacances, me concentrer sur ce que j'avais fait jusqu'à présent, passer du temps avec mes parents, visiter les alentours avec ma mère, m'entrainer à dessiner pour ma future admission aux beaux arts. C'était l'option la plus sensée, celle que je devrais prendre. Elle me permettait de garder bonne conscience, d'être un gars normal et pas un pervers. Je n'avais encore rien fait de complètement répréhensible. Ca n'avait été qu'un baiser, bon deux d'accord, mais ce n'étaient que deux pauvres baisers. Je n'avais pas été plus loin. Et je pouvais encore tout arrêter avant de franchir la limite.

La seconde option... celle qui était mal, absolument pas raisonnable, consistait à céder. Tant pis j'envoyais balader tous les principes qu'avait tenté de m'inculquer mon père. Je me laissais aller à la débauche, à être comme les "sales pédés" qu'il critiquait régulièrement. Des personnes bizarres, étranges, en marge de la société qui n'étaient pas des gens biens, qui ne feraient jamais rien de bien de leur vie. Mais j'avais cette petite voix en moi qui me poussait au vice, qui me disait que ce ne serait que pour un été, un été de folie avec Simon et rien de plus. Rien ne m'obligeait à devenir comme ça. Je pouvais juste... profiter d'un été d'insouciance avant de rentrer dans le droit chemin pour le reste de ma vie.

J'avais passé la nuit à me torturer l'esprit ainsi sans parvenir à y voir plus clair. Je revoyais par moment le visage de Simon, son air déçu quand j'étais parti le laissant seul sur cette colline. Il aurait aimé que je reste, il me l'avait dit. J'aurais pu rester, m'allonger à côté de lui, ma main effleurant doucement la sienne pendant qu'il me récitait la fin de son poeme. J'aurais pu profiter simplement...

Puis la journée du lendemain arriva, me laissant tout aussi perdu. Et le petit mot que ma mère m'avait laissé à côté de mon petit déjeuner n'arrangea rien à l'histoire. Forcément elle cru que c'était une fille et me taquina dessus. Elle ne l'avait pas ouvert mais elle se posait des questions. Mon père en profita lui aussi. Il n'attendait que ça, que je leur parle de filles, comme un vrai mec.

- Vous pouvez pas me foutre la paix avec ça à la fin?!! Il n'y a pas de fille. Ni ici ni à Cambridge. Vous feriez mieux de vous occuper de votre couple plutôt que de m'harceler avec ma vie amoureuse.

Je m'étais levé brutalement de table, serrant le morceau de papier dans ma main alors que je montais m'enfermer dans ma chambre. J'étais resté sourd aux appels de mon père exigeant que je vienne m'excuser sur le champ. Je les avais ignoré tous les deux toute la journée restant enfermé dans ma chambre à dessiner, mon casque sur les oreilles. Le mot était posé à côté de moi, me narguant perfidement toute la journée. Il m'attendait... il voulait continuer à me voir malgré le fait que je l'ai planté sur le sommet de cette colline, que je n'étais qu'un gamin beaucoup trop perdu au milieu de ses sentiments. Et moi... moi je ne savais que faire au milieu de tout ça. Le voir? Ne pas le voir?

J'émergeais de mon enfermement que le soir quand ma mère vint me voir. Elle s'installa sur le lit à côté de moi, allongés tous les deux sur le dos, nos fronts se frôlant, comme j'aurais adoré pouvoir le faire avec Simon me récitant son poeme. Je l'écoutais alors qu'elle me parlait d'une voix douce et tendre. Elle s'excusait pour ses questions. Elle ne voulait que mon bonheur, me voir avec quelqu'un qui saurait me donner le sourire. J'avais un grand défaut et une grande qualité selon elle, je me souciais beaucoup trop des autres. Mais le problème c'était que je m'oubliais. Elle ne voulait pas que ça m'arrive.

Je restais silencieux un instant, méditant sur ses paroles avant de demander.

- Tu n'as jamais regretté d'être tombée amoureuse? Tu ne t'es jamais dit que c'était trop compliqué, trop douloureux pour en valoir le coup. Il y a... cette personne que tu adores et tu as juste envie d'être avec elle, de profiter du moindre instant avec elle. Puis il y a tout le reste, tous les obstacles qui pourraient se dresser entre vous. Et je me demande si... si ça vaut bien le coup de se battre pour ça.

Elle soupira doucement, réfléchissant certainement avant de me répondre.

"Il y a des moments où je me vois en toi mon chéri. Nous sommes des rêveurs. Nous aimons nous perdre dans notre art, dans celui que l'on peut découvrir dans chaque recoin de ce monde. Nous aimons nous perdre dans ces lieux réels imaginaires fait seulement de beauté. Mais tu es par moment comme ton père aussi. Tu réfléchis beaucoup. Ca vient peut être du fait que tu passes tellement de temps à être là pour les autres, à les écouter. Tu analyses la moindre discussion. Ce n'est pas une si mauvaise chose, pas quand ça te permet d'aider ce que tu aimes, de prendre du recul. Mais... tu devrais te laisser aller à vivre et aimer avec passion. Pas seulement avec tes dessins. Oui ça fera peut être mal je ne te le cache pas. L'amour ce n'est jamais simple. Mais c'est aussi magnifique. Tu devrais te laisser aller à profiter de ces moments là. "

Elle m'embrassa doucement avant de me laisser peu de temps après. On avait encore un peu discuté. Elle m'avait parlé d'un de ses amours de jeunesse qu'elle avait connu bien avant mon père, des quelques mois qu'ils avaient passé ensemble. Leur histoire n'était pas faite pour durer. C'était deux rêveurs tous les deux. Ils avaient rêvé ensemble avant que la vie ne les sépare. Mais elle m'avait donné matière à réfléchir. Peut être avait elle raison. Peut être était il temps de savourer la douceur de cet été...

Le lendemain j'étais installé dans mon jardin, allongé à plat ventre mes jambes se balançant en rythme avec ma musique. J'avais choisi volontairement une chanson un peu rétro, contrastant avec mon humeur actuelle. J'avais besoin de me changer les idées et d'arrêter de broyer du noir. Mes parents étaient parti pour la journée, profitant de cette accalmie dans leur relation pour se retrouver un peu plus. Moi je m'entrainais, dessinant une danseuse pour travailler ma technique du mouvement. Je fredonnais légèrement, mes pensées s'égarant vers lui, me demandant si je devais le rejoindre pour découvrir ce fameux endroit...

June
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Sam 16 Juil - 13:18

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.
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« Oui bien sûr, pas de problème », répondis-je avec un sourire. Je le regardai récupérer son vélo et reprendre le chemin. « Ciao Morgan. » Il l’enfourcha et se laissa prendre par la descente, disparaissant entre les arbres, me laissant là. Je restai un instant immobile, à me demander ce qui venait de se passer exactement. C’était lui qui était venu me trouver, alors que je ruminais ma tristesse et ma solitude. Puis il y avait eu cette révélation tellement inattendue, ce besoin de mettre les choses au clair… et ce baiser. En l’espace d’une heure, peut-être, la situation s’était complètement renversée et je me retrouvais là, stupéfait, vacant, incapable pour autant de modérer la joie profonde que je ressentais. La joie légère de possibilités nouvelles et si longtemps cru interdites.

Je finis par me ressaisir et je revins m’asseoir au bord de la terrasse, plongeant dans le paysage qui continuait de se couvrir. Je suivis du regard la minuscule silhouette à vélo qui s’éloignait dans la campagne, et je ne pouvais qu’imaginer toutes les choses qui se bousculaient alors dans la tête de Morgan. Je fermai les yeux, convoquant la sensation si brusque et maladroite de ses lèvres sur les miennes. Je gravai ce moment dans ma mémoire. Je ne l’aurais changé pour rien au monde. Il me faisait sentir si jeune à nouveau, si neuf à la vie telle qu’elle devrait être vécue, sans toute cette résignation qui allait si mal à quelqu’un qui n’avait même pas encore fini ses études. L’appréhension, l’innocence, l’envie d’oser, la retenue timide, le cœur qui bat et le ventre qui brûle, toutes ces sensations du premier amour que je n’avais jamais connues… Je les éprouvais maintenant. Et qu’est-ce que je les aimais.

*

Tôt le lendemain, j’écrivis sur un morceau de papier : « Si tu veux j’ai un autre endroit à te faire découvrir. Viens quand tu veux. » Je m’apprêtai à déposer le mot comme ça dans la boîte aux lettres de la villa voisine, mais je me ravisai et je descendis fouiller longuement dans les tiroirs des bureaux de la bibliothèque pour trouver une petite enveloppe, sur laquelle j’écrivis : « Pour Morgan ». J’y glissai le papier, me disant que de cette façon, ce serait probablement moins embarrassant si c’était l’un de ses parents qui le trouvait.

Je me demandais ce qu’il allait faire. J’espérais qu’il vienne, bien sûr. J’avais volontairement mis l’accent sur le lieu où je voulais l’emmener, comme pour lui dire : ne t’inquiète pas, ce sera comme les autres fois, je n’attends rien de toi. Peut-être était-ce trop tôt, peut-être avait-il besoin de plus de temps. J’espérais ne pas lui mettre une quelconque pression, et d’un autre côté je dois bien avouer que je ressentais une forme d’impatience à le revoir. Celle-ci était contrebalancée par la patience dont je me sentais prêt à user s’il le fallait. J’avais simplement envie de le voir, comme pour être sûr que Morgan existait vraiment, que je ne l’avais pas inventé.

Je vis bien, au cours de cette journée, que rien ne bougeait chez nos voisins anglais. La voiture demeura sagement garée devant le mur du jardin, personne ne sortit, et personne ne me rendit visite. Je laissai passer l’après-midi, d’abord avec espoir, puis j’admis, à partir d’une certaine heure, que Morgan ne viendrait pas. Je ne m’en offusquai pas. Ça aurait même été étonnant qu’il vienne, me disais-je. Je travaillai à la bibliothèque jusqu’au soir, à produire des planches de dessins pour illustrer l’introduction de ma thèse. C’était la première fois depuis longtemps que je parvenais à me concentrer et à être satisfaisait de ce que je faisais. Vers 20 heures, je rangeai mon matériel, je laissai mon bureau net et accueillant et je fermai la pièce, rejoignant ma nonna à la cuisine pour préparer le dîner avec elle.

*

Le jour suivant, je réfléchis longuement à ce qu’il convenait de faire. Je pesai le pour et le contre. Quelque chose me disait que Morgan ne ferait pas le premier pas. Ce que je n’arrivais pas à déterminer, c’était s’il avait besoin de temps, s’il préférait que je le laisse tranquille, ou si au contraire il souhaitait ma présence sans oser la rechercher. Ne trouvant pas la réponse, je replongeai dans mes propres souvenirs, à la recherche de ce qui me semblerait juste.

Moi, j’avais été seul. J’avais affronté dans le noir la révélation subite de mon homosexualité. J’avais été seul pour la connaître, seul pour la cacher, seul pour en faire le deuil. J’avais ressenti l’incompréhension, l’injustice, la culpabilité, l’impuissance, la peur. Je m’étais enfermé dans ma chambre pendant des heures, parfois avec l’envie de crier, de tout envoyer par terre ; parfois avec une profonde hébétude qui m’avait tenu incapable d’agir. Je ne savais que trop bien l’épreuve que cela pouvait être, et si je pouvais être là pour Morgan, dans ces moments-là, alors c’est ce que je voulais, c’est ce qui m’importait le plus. Il connaîtrait tous ces sentiments, c’était inévitable… Mais il ne serait pas seul.

Je laissai passer la matinée sans trop y croire, puis je pris mon courage à deux mains et je sortis de chez moi, me dirigeant vers l’entrée de la villa voisine. La voiture était absente, et personne ne répondit quand je sonnai à la porte. Je fis le tour par le jardin, et la première chose que je perçus fut le bruit assourdi d’une musique qu’on écoute trop fort dans un walkman. Je ne pus m’empêcher de sourire tant Morgan était égal à lui-même. Il était là, allongé dans l’herbe, nonchalant, en train de dessiner dans son éternel carnet secret. Le fait même qu’il soit là, en apparence si insouciant, si peu occupé, ouvertement installé à quelques pas de moi alors que je l’avais explicitement invité à me rejoindre, avait quelque chose d’insolent. Je savais que Morgan ne s’en rendait probablement pas compte, que son intention n’était pas celle-là, et qu’il était sans doute à des années lumières de penser qu’il pouvait paraître impoli ou arrogant. C’est ce qui me faisait sourire, bizarrement. Ce qui… m’attendrissait, même ? Ça, et l’entendre fredonner, et savoir avant lui que j’allais le surprendre à ce moment qu’il jugerait probablement un peu trop intime pour être partagé.

Je n’essayai pas de faire les choses en douceur. Je m’approchai d’un bon pas et je m’assis brusquement devant lui, en tailleur, dans l’herbe. Comme je m’y étais attendu, il eut un sursaut, un mouvement de recul et il retira aussitôt son casque qui tomba sur ses épaules, continuant à cracher encore quelques instants sa chanson rétro. « Hey, Morgan ! » m’élançai-je avec un sourire amusé. « Je t’ai laissé un mot hier, je ne sais pas si tu l’as trouvé ; enfin, de toute façon c’est plus sympa de te le proposer de vive voix. Je voulais profiter d’avoir la voiture aujourd’hui pour aller vers Brisighella et… je pense que ça te plairait. Ça te dit de m’accompagner ? »

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Lun 18 Juil - 17:05

Morgan Hall
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Je sursautais brusquement en l'entendant arriver à côté de moi. C'était plutôt perturbant de me retrouver nez à nez avec lui alors qu'un instant plutôt je ne cessais de penser à lui, de me demander si je devais le rejoindre ou non. J'avais l'impression qu'il venait de régler mon dilemme intérieur en venant. Je ne pourrais pas lui dire non maintenant. Je repensais aussi à ce que m'avait dit ma mère. Je ne savais pas exactement de quoi elle était au courant, qu'est ce qu'elle suspectait de ce qui était entrain de m'arriver? Mais je savais qu'elle n'avait pas vraiment tord. Je ne pouvais pas passer mon temps à rêver dans mon coin sans vivre ma vie. Cet été allait passer sans que je n'ai pu en profiter. Je ne voulais pas passer les prochains mois à regretter ce qui aurait pu se passer entre nous.

Je me redressais, retirant le casque de mes oreilles pour l'écouter parler. J'avais laissé mon carnet ouvert sur le gribouillage, ma maigre tentative de dessiner une danseuse, sans m'en rendre compte. Je l'écoutais parler, souriant légèrement. J'avais peur qu'il ne m'en veuille. J'avais fui après l'avoir embrassé. Je l'avais fui la veille. J'avais ignoré l'invitation qu'il m'avait laissé. Et pourtant il était encore là, revenant vers moi, m'invitant à nouveau à venir me balader avec lui.

- Je l'ai eu oui et... je suis désolé de ne pas être venu hier. J'étais... j'avais besoin de réfléchir un peu... tu sais...

Je soupirais, baissant le regard un peu gêné. J'avais eu peur, j'avais fui. Mais je ne voulais plus le faire désormais. J'approchais doucement ma main de la sienne, l'effleurant à peine, la laissant tout près de la sienne.

- Mais je serais ravi d'aller me balader avec toi. Mes parents ne rentreront que tard ce soir alors je suis libre. Je vais juste leur laisser un mot au cas où ils rentreraient avant.

Je me levais, récupérant mon carnet et le refermant. J'entrais dans la maison, lui faisant signe de me suivre. Arrivé dans la cuisine je griffonnais un mot qu'ils ne verraient probablement jamais. J'allais chercher mon sac et fourrais mon cahier et mon porte feuille à l'intérieur. Je me retournais ensuite vers lui en souriant.

- On peut y aller. Je suis prêt.
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Mar 19 Juil - 22:59

Simone Perri
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Mon regard s’aventura à mes pieds où, entre nous, dans l’herbe, le cahier était resté ouvert. Si j’avais eu l’esprit plus poétique, j’y aurais vu un symbole de ce qui était en train de nous arriver. Après qu’il m’avait toujours caché ses dessins, après qu’il s’était replié sur lui-même et m’avait retiré sa présence, voilà qu’en venant de nouveau je trouvais toutes les portes ouvertes. Je suivis discrètement du regard les courbes de la danseuse qui s’élançait sur le papier, pleine de mouvement et de grâce. Le croquis, qui était en fait une étude, n’avait rien d’un gribouillage, bien sûr. Je ne dis rien cependant, gardant pour moi le secret du premier dessin de Morgan qu’il m’avait été donné de voir.

« Oui, je comprends. Il n’y a pas de problème », répondis-je à la phrase qu’il laissa en suspens avec un certain embarras. Je résistai à l’envie de lui offrir le contact d’un geste réconfortant, ou à celle de relever son visage vers moi pour l’embrasser. Il allait falloir être un peu moins direct… en tout cas pour le moment. Cela ne m’empêcha pas de noter l’effleurement de sa main contre la mienne, que je n’eus pas la naïveté de croire involontaire. Je m’en réjouis, autant que quand il m’annonça son intention d’accepter mon invitation. Un sourire heureux me gagna ; j’acquiesçai avant de le suivre à l’intérieur, dans la cuisine où j’étais déjà venu une première fois. Il me sembla que des années entières s’étaient écoulées depuis lors tandis que j’arpentais la pièce, retrouvant quelques repères dont j’avais gardé un souvenir déjà ancien.

Après qu’il eut fini de rassembler ses affaires, nous sortîmes et je l’emmenai vers la voiture, je sortis les clés de la poche de mon short en jean et je l’invitai à monter. Je m’empressai d’ouvrir les fenêtres pour tenter d’évacuer la chaleur emmagasinée dans l’habitacle. Je démarrai, baissai le son de la radio pour que nous puissions discuter avec aisance. Puis nous étions partis dans la campagne italienne.

« Alors, Brisighella », commençai-je en prenant une petite route vers l’ouest, dans la direction opposée de la côte. C’était une localité pas spécialement touristique, bien qu’elle aurait mérité de l’être, et je ne pensais pas que Morgan la connaîtrait. « C’est un tout petit village dont les fondations remontent au XIIIe siècle. On les doit à un condottiere qui y a construit la première forteresse. Ce qui est assez drôle, c’est qu’il a choisi cet emplacement pour éviter la famille Manfredi, les seigneurs de Faenza, sauf que… à peine vingt ans plus tard, en 1310, Francesco I Manfredi a construit une autre forteresse juste à côté. Et c’est au pied de celle-ci que le village s’est développé. Plutôt ironique, non ? » Je jetai un œil à Morgan avec un sourire, essayant d’estimer si j’avais réussi à l’intéresser ou, mieux, à l’impressionner un peu. « Bon, je te passe les détails ; après ça, la forteresse n’est pas restée pendant longtemps dans la famille Manfredi. Elle a été occupée par Venise au XVIe, et c’est même les Vénitiens qui ont construit la grande tour et qui sont à l’origine de l’aspect des fortifications aujourd’hui. D’où le nom actuel de la forteresse : Rocca Manfrediana e Veneziana. »

Nous roulions sur la Via Firenze, longeant les boucles du Lamone, le fleuve qui s’encaissait au fond de la vallée que dominait la forteresse. La route n’était pas très longue, une quinzaine de minutes, et je savais que nous ne tarderions pas à voir émerger au loin les pitons de gypse qui portaient, au-dessus d’un magnifique paysage de vallons et de vignes, la tour de la Rocca et, en vis-à-vis, la Torre dell’Orologio. « Le village s’est surtout développé pendant la période de domination pontificale, grâce à l’élevage de ver à soie et, entre autres, à la culture de l’olivier et de la châtaigne – oui, je sais, toujours le botaniste qui ressort quelque part… Alors, qu’est-ce que tu en penses ? Je suis suffisamment convaincant, comme guide ? » Je me tournai vers Morgan pour lui faire mon plus beau sourire, un sourire que je voulais complice, malicieux. J’avais compris qu’il aimait connaître un peu l’histoire des lieux qu’il visitait, du patrimoine qu’il découvrait, et j’espérais lui faire plaisir en engageant notre après-midi de cette manière.

« Tu vas voir, l’endroit est vraiment joli… autant pour le village que pour les fortifications et le point de vue. Je ne comprends pas pourquoi il n’est pas plus visité. » Disais-je cela pour lui signifier qu’il serait facile, si nous le voulions, de nous trouver seuls – dans les petites ruelles couvertes du village, dans les allées qui montaient sous les grands arbres vers les hauteurs, ou même au pied des murailles de la Rocca ? Parce que j’espérais… j’espérais pouvoir me tenir tout près de lui, frôler sa main dans les passages étroits, retrouver le chemin de ses lèvres ? Loin de chez nous me semblait, en tout cas, être à ces rêves plus favorable.

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Ven 22 Juil - 14:13

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Nick Robinson

Je montais dans la voiture à ses côtés. Je me laissais aller, profitant du paysage tandis qu'il conduisait. Il faisait déjà chaud par cette belle après midi d'été. J'étais heureux de pouvoir m'échapper, de pouvoir visiter un peu plus l'Italie et surtout à ses côtés. Je me sentais plus apaisé, plus serein depuis que j'avais pris la décision de profiter simplement de notre relation. Je profitais simplement des moments entre nous. Et j'étais certain que celui ci ferait partie d'un de mes meilleurs souvenirs.

Je tournais la tête vers lui, l'écoutant me parler de la ville que nous allions visiter. Ma mère ne l'avait pas mise dans notre liste, pas assez d'oeuvres d'arts à voir. Sa liste était déjà assez longue que ça, elle ne pouvait pas tout mettre dedans. Je souriais doucement en entendant ses paroles, me laissant porter par la visite touristique qu'il me préparait. Je lâchais un éclat de rire joyeux quand il glissa un peu de botanique dans sa description.

- Tu m'as l'air vraiment parfait comme guide.

Et pas comme guide d'ailleurs. Mais je n'étais pas encore à l'aise pour jouer à ce jeu là. Je n'y avais même jamais jouer. Je ne savais pas comment on faisait pour séduire, pour lancer des petites remarques à double sens, faire comprendre à l'autre qu'on avait envie de plus. Il me faudrait encore un peu de temps pour faire tout ça.

On arriva assez rapidement dans la petite ville. Je descendis de la voiture, regardant émerveillé autour de moi. Forcément, c'était ma mère qui avait pris l'appareil photo. J'aurais tellement aimé pouvoir immortaliser cet après midi avec lui, prendre en photo la ville et ses fortifications qui s'étendaient sous mes yeux. Et j'aurais voulu pouvoir le prendre en photo lui, pour ne pas l'oublier, garder un souvenir autre que mes dessins.

J'attendis qu'il me rejoigne pour lui sourit doucement.

- Alors monsieur le guide par où commençons nous?

Je lui faisais entièrement confiance, me laissant guider par lui. Je savais que j'allais déjà aimer la visite. Mais je savais aussi que j'aurais du mal à me sortir une idée de l'esprit. Je mourais d'envie de l'embrasser à nouveau. J'aurais aimé que sa visite comprenne un endroit calme, à l'abri des regards. Je rêvais qu'il prenne les devants, qu'il passe l'obstacle de ma timidité pour me prendre dans ses bras et m'embrasser à nouveau, comme il l'avait fait sur la colline.



June
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Sam 23 Juil - 16:51

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.
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Tandis que filait la route sous la chape du soleil, je me retournai vers Morgan, ne voulant rien manquer de la joie qui éclairait son visage. Il fallait croire qu’arriver à le faire rire était devenue l’une de mes choses préférées au monde. Cette complicité encore timide, ce lien qui s’étoffait doucement me faisait prendre conscience de la distance que j’avais toujours mise entre moi et les autres. Ma solitude des années passées me frappait, et me rendait triste pour moi-même. Oh bien sûr, mon frère mis à part, j’avais toujours été entouré de ma famille ; j’avais des amis aussi, des gens qui m’aimaient sincèrement et que j’aimais aussi. Mais je n’avais jamais connu cette envie d’intimité, cette impression que tout mon être était tendu vers la proximité lumineuse d’une autre personne. C’était vertigineux et délicieux à la fois.

Je me garai du côté du village, dans l’ombre d’un frêne. Morgan sauta aussitôt de la voiture ; je le vis regardant autour de lui, comme s’il n’avait pas assez de ses deux yeux pour absorber tout ce qu’il découvrait. J’eus un sourire en retirant la clé du contact, je remontai les vitres et je sortis à mon tour, faisant claquer la portière. Je rejoignis Morgan, qui commença à me taquiner, tout en me laissant entendre que ces rôles-là lui convenaient bien. C’était moi qui l’emmenais, c’était à moi de prendre les devants. J’eus de nouveau un sourire. J’étais tellement content de le voir comme ça. Il semblait profiter simplement du moment, il ne montrait plus l’appréhension insurmontable qui l’avait fait fuir ma présence.

Ma première envie fut, spontanément, de lui prendre la main et de l’entraîner avec moi, mais je n’en fis rien, me sentant encore un peu trop à découvert. J’étais peut-être plus assuré que Morgan, mais j’étais à des années-lumière d’être prêt à risquer d’être vu ayant un geste ambivalent avec un autre garçon. Je réfrénai mon élan et je m’efforçai de communiquer dans ma voix tout l’enthousiasme que j’éprouvais à être là avec lui, à lui faire découvrir un peu plus ma région. « Je pense qu’on peut commencer par monter voir la fameuse forteresse, comme ça on va traverser le village, et après tu verras comment c’est… de là-haut. Si vous voulez bien me suivre ! » ajoutai-je en plaisantant, m’élançant vers le cœur du village.

Brisighella était minuscule, il ne fallait que quelques minutes pour faire le tour de la partie la plus ancienne. Je l’emmenai par les ruelles rendues fraîches par leur étroitesse et l’ombre qu’y faisaient les façades colorées des maisons à étage. À tout moment nous passions devant une petite église, dont l’intérieur tamisé et le parfum d’ambre froid donnaient envie d’aller s’asseoir sur un banc parmi les vieilles pierres. Une fontaine ancienne écoulait son chuchotement irrégulier dans les rues endormies. Au cœur de la chaleur, peu d’âmes se risquaient comme nous à arpenter les lieux. Ils étaient respirables pour cette raison même.

Nous montâmes par une petite route vers la Rocca, gagnés par un silence fébrile. Il y avait de nouveau une légère tension entre nous, mais sa nature n’était plus la même. Elle se demandait plutôt : lequel de nous deux agira le premier ? Lequel de nous deux osera, par un geste, rappeler ce qui nous lie désormais ? Nous l’attendions, lui comme moi, j’en étais persuadé. Mes yeux cherchaient autour de moi à reconnaître le moment favorable, et chaque fois que j’étais sur le point de faire un geste, je me ravisai, le cœur battant.

Arrivés en haut du promontoire rocheux, nous passâmes sous une arche de pierre, après laquelle les murs des fortifications se dressèrent devant nous, dans toute leur sobriété accueillante. Un escalier étroit longeait la muraille et déclinait doucement vers l’entrée du Rocca. La vue ne s’ouvrait pas encore, bloquée par les arbres qui poussaient denses à cet endroit-là. Je jetai un coup d’œil autour de nous, vérifiant que nous n’étions pas suivis, et en descendant les marches je m’approchai de Morgan jusqu’à ce que nos mains se frôlent. Il me regarda, comme pour s’assurer que c’était bien un geste volontaire ; je l’interrogeai du regard, ne sachant pas si le moment était venu. Mes doigts accrochèrent les siens plus franchement, je pris sa main dans la mienne. La sensation de ce moindre geste me parut démesurée, je ressentais comme une boule de chaleur intense à l’endroit de ce contact, dans laquelle l’écho de mon cœur se répercutait sourdement.

Cela ne dura pas, car bientôt nous arrivions en bas et nos mains se quittèrent, devinant la présence d’autres visiteurs. Je souris, à la fois heureux, fébrile et désolé de ne pas parvenir à en faire plus. Mais nous avions le temps. Nous étions là, tous les deux, avec l’après-midi devant nous. Et la certitude que nous ne pouvions désormais plus que nous rapprocher.

Je repris mes commentaires touristiques, racontant aussi quelques anecdotes que j’avais conservées de visites antérieures, tout en me dirigeant vers la grande tour. Je montai l’escalier jusqu’au sommet, Morgan derrière moi. Une coursive circulait sous la toiture basse, ponctuée de larges ouvertures qui donnaient un panorama à couper le souffle sur la campagne environnante. Quelques autres personnes flânaient, s’arrêtaient pour contempler la vue, avant de reprendre l’escalier à vis. Nous fîmes le tour plusieurs fois, puis je m’assis à demi sur l’un des rebords, profitant du paysage. « Je ne me lasse pas de cet endroit », dis-je. « Je regarde ce paysage et je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est ça, ma vraie terre natale. À tous les coups, ça me le fait. » Mon regard descendit sur les toits de tuiles du village, puis remonta lentement vers l’horizon. « Et donc là-bas, c’est la tour de l’Horloge, où j’aimerais t’emmener après. Il y a un petit sentier en contrebas, juste là, qui longe les pentes couvertes de vignes et qui rejoint l’autre promontoire. On explore un peu la forteresse, et on y va ? Ça te va, comme programme ? »

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Beloved
Sam 23 Juil - 20:04

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Nick Robinson

Je le suivis dans les rues de la ville, m'imprégnant de cette atmosphère si particulière. J'étais à cent milles lieux de l'ambiance de mon angleterre natale. Je me sentais bien ici. Je savais déjà que ce serait un déchirement que de devoir quitter l'Italie. De devoir le quitter lui... Il était là, à mes côtés, ajoutant une note particulière à cette ambiance. Je ne saurais pas mettre un mot dessus. Nous marchions ensemble, dans un silence qui n'avait plus rien de gênant pour moi. J'avais pris ma décision et je me sentais en paix depuis. Je profitais de sa présence, le détaillant du regard discrètement quand il ne me regardait pas. Je gravais dans ma mémoire chacun de ses traits, sa façon de bouger, de me sourire...

Puis arriva ce moment, celui qui fit chavirer mon coeur. Nous étions dans les fortifications, profitant de la vie. Je m'étais perdu dans la contemplation de la campagne environnante, de ce spectacle qui s'étendait sous mes yeux, quand je sentis sa main venir effleurer la mienne. Je tournais le regard vers lui, ne sachant pas bien si c'était une erreur de sa part ou si le geste avait été volontaire. Je plongeais mes yeux dans les siens, sentant la question muette qui s'y trouvait. Il l'avait fait exprès. Il désirait ce contact tout autant que moi. Alors je lui souris, timidement malgré tout, l'encourageant à prolonger le contact. C'était étrange... je n'avais jamais tenu la main de personne. Je n'avais jamais compris les couples qui ne pouvaient s'empêcher de marcher ainsi. Mais c'était avant... je les comprenais maintenant. Ce besoin de pouvoir toucher l'autre à chaque instant, de le sentir même si ce n'était que par le biais de nos paumes entrelacées. Il était là, tout près de moi, la distance entre nous s'était évanouie, effacée par ces deux mains jointes ensembles.

Et tout pris fin... il me lâcha, redevenant aux yeux du monde et des personnes que nous croisions, deux simples amis. Le poids de notre secret, de ce que nous faisions me tombant tout à coup dessus. Nous étions deux personnes hors normes, qui n'étaient pas admises dans cette société. Nous ne faisions rien de mal à nous tenir la main ainsi. Nul n'avait à souffrir de nos mains entrelacées. Pourtant si nous avions été vu cela aurait pu être désastreux.

Je le suivis, fourrant mes mains dans mes poches pour éviter de penser au fait que je tenais la sienne un peu plus tôt. Je gravis la tour à ses côtés, profitant de la vue une fois arrivé au sommet. Je regrettais qu'il y ait des personnes autour de nous, que nous ne soyons pas seuls ensemble. Je le suivis, m'installant tout près de lui alors qu'il se perdait dans la vue. Moi je le regardais lui. Je n'arrivais jamais à m'en lasser.

Je souris doucement alors qu'il se confiait.

- Je te comprends. C'est magnifique.

Je lui fis un sourire un peu plus franc accompagné d'un signe de tête alors que je me remettais en route, allant descendre les marches.

- Ca me va. Je t'ai dit que je te laissais faire monsieur le guide.

Je redescendis les marches à ses côtés. J'attendis d'être retourné dans la ville, de marcher vers la tour dont il m'avait parlé pour reprendre la conversation.

- Tu n'as jamais pensé à venir vivre ici définitivement une fois tes études terminées? Ou peut être que c'est déjà ton projet...

Mais la façon dont il avait d'en parler, j'avais vraiment le sentiment comme il l'avait dit que c'était ici son vrai pays. J'étais sincèrement intéressé par la réponse. Je voulais le connaitre, en apprendre le plus possible sur lui.



June
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Sam 23 Juil - 21:15

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.
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Je ne me remettais jamais de tourner la tête pour trouver ses yeux plongés dans les miens, de me rendre compte qu’il était déjà en train de m’observer. Jamais personne ne m’avait regardé de cette façon – ou alors, je ne l’avais jamais su. « C’est parti, alors », dis-je alors qu’il amorçait le mouvement vers l’escalier, que je descendis derrière lui.

Je l’emmenai dans les salles anciennes qui avaient tout gardé de leur austérité, où quelques éléments de mobilier demeuraient, fatigués par le temps. Nous fîmes le tour des couloirs frais, dans cette ambiance de vieux fort abandonné, encore suffisamment intact pour que je me plaise à imaginer la vie qui avait, un jour lointain, animé les lieux. En sortant de nouveau dans la chaleur, éblouis par le soleil un bref instant, Morgan reprit la conversation, faisant référence à ce que j’avais dit en haut de la tour. Ce n’était pas la première fois, me semblait-il, que je me laissais aller à lui confier ma nostalgie d’un pays que, pourtant, je connaissais bien et visitais souvent. Je repensai au bain de mer que nous avions pris, le jour où je l’avais rencontré sur la plage. Je me souvenais qu’alors, je pensais déjà à tout cela. J’avais même parlé de venir vivre ici un jour… jusqu’à ce que nos mains se rencontrent sous l’eau.

« J’y pense à chaque fois que je viens. Quand je suis en Italie, cette pensée ne me quitte pas. Je n’ai jamais envie de rentrer… Et pourtant, de retour à Toronto, tout ça s’efface petit à petit. Je ne sais pas pourquoi, je me laisse oublier. Je me laisse reprendre par la vie que j’ai là-bas, par mes projets professionnels. Pour ma thèse, je travaille avec un laboratoire qui représente une très belle opportunité pour espérer accéder aux grandes institutions de recherche d’Amérique du Nord », racontai-je à Morgan alors que nous sortions de la Rocca et que je le guidai par le sentier évoqué. Nous étions de l’autre côté du village, entre les vignes et les oliveraies, dans un paysage d’un vert profond, ponctué des cyprès qui pointaient vers le ciel. Je réfléchissais en même temps que je parlais. À dire cela à voix haute, je voyais se dresser toutes les barrières que je m’inventais.

« Peut-être que je pourrais envisager ma carrière ici, après tout », concédai-je sans conviction. « Mais je crois que… pour une raison obscure, je ne me l’autorise pas. Je me laisse porter et j’essaye de ne pas penser. Quand je me mets à penser, je… » Je cherchais mes mots. J’avais la sensation de confesser une faiblesse honteuse. Et, surtout, je savais bien que je ne parlais plus que de mes perspectives professionnelles. La résignation profonde qui guidait ma vie prenait sa source dans tout autre chose. Je m’étais toujours dit : puisque je ne vivrai jamais la vie qui me rendra heureux, pourquoi vouloir changer les choses comme elles sont ? Pourquoi chercher à infléchir le chemin tout tracé qui aura au moins le mérite d’être simple ? Mais où en étais-je, maintenant, de toutes ces questions… quand tout semblait remis en cause, quand mes repères habituels avaient disparu ? Peut-être qu’il existait plus de possibilités que je le croyais, finalement.

Morgan n’avait pas interrompu le bref silence de mon hésitation, comme pour m’encourager à continuer si je le voulais. Il avait une écoute magnifique, discrète et bienveillante. Je repris, mais sans plus parler au présent : « Je veux dire, je me rendais bien compte que ma vie ne me convenait pas. Mais je savais aussi que je ne pouvais rien faire pour la changer. Enfin, c’est ce que je croyais. » Je cherchai son regard. J’avais conscience d’avoir été très abstrait, peut-être même volontairement vague. Je ne savais pas s’il comprendrait ce que je peinais moi-même à comprendre.

Nous arrivions au pied du roc où la tour de l’Horloge était perchée. Le couvert des arbres était maintenant dense autour du chemin ombragé, qui serpentait dans la pierre jusqu’au sommet. Le petit parking était désert, aucune voiture n’y était garée. Tout était calme. Je m’arrêtai juste avant de commencer l’ascension. Ma main trouva de nouveau celle de Morgan et la saisit pour qu’il s’arrête aussi, un instant. J’ignorais ce que nous trouverions en haut, mais ici, nous étions seuls. Je vins tout près de lui, mes yeux plongeaient dans les siens, posant une nouvelle fois la question silencieuse. Bien sûr, aucune réponse ne me sembla évidente. Ou peut-être que si, car j’approchai doucement mon visage du sien, attentif au moindre signe de recul ; et, voyant qu’il n’y en avait pas, je supprimai tout à fait la distance qui séparait nos lèvres. Je ne me rendais pas compte que j’avais gardé sa main dans la mienne. Que je voulais plonger l’autre dans ses cheveux sans oser le faire. Je savais seulement que je l’embrassais, c’était tout ce que j’arrivais à penser, tout ce qui existait pour moi désormais.

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Dim 24 Juil - 13:34

Morgan Hall
J'ai 18 ans et je vis à Cambridge, Angleterre. Dans la vie, je suis étudiant, bientôt aux Beaux Arts et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


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Je marchais à ses côtés, l'écoutant me parler. Je sentais le déchirement dans ses paroles, l'hésitation entre ce qu'il devrait faire et ce que son coeur lui dictait. Je le laissais parler sans l'interrompre. Je savais à quel point ça pouvait être difficile de parler et lorsque nous étions lancé c'était encore plus difficile si on venait nous interrompre. Je devinais sans mal de quoi il me parlait à demi mot. Il n'était pas seulement question de sa carrière professionnelle.

Je ne pouvais pas prétendre savoir ce qu'il ressentait. Tout ça était encore nouveau pour moi. Je commençais à peine à me poser des questions sur ma sexualité. Auparavant je ne m'étais jamais interrogé plus que cela. Le sexe, les relations de couple ça ne m'intéressait. Je pensais consacrer toute ma vie à l'art, peu importe la façon dont je le ferais, je savais que je ne pourrais pas vivre sans ça. L'amour, c'était secondaire, ça ne faisait même pas partit du tableau en réalité. Mais lui il n'était pas comme moi. Il était plus âgé. Cela faisait beaucoup plus longtemps que moi qu'il avait réalisé ce qu'il ressentait pour les autres hommes, plus longtemps que cette idée devait le torturer. Je ne pouvais pas comprendre mais je tentais quand même de lui prêter une oreille attentive.

Nous arrivâmes au pied de l'horloge dont il m'avait parlé. Le coin était désert, pas une voiture sur le parking, pas âme qui vive aux alentours. Avant même que j'ai pu y penser, il était là près de moi, sa main glissant à nouveau contre la mienne. Je plongeais mon regard dans le sien. Je devinais la question muette qu'il me posait. Je lui rendis son regard, essayant de lui faire comprendre ce que je ressentais. Je n'attendais que ça depuis qu'il était venu me voir. En vérité, j'espérais pouvoir l'embrasser à nouveau depuis la dernière fois où nous l'avions fait.

Il comprit. Il se pencha vers moi, venant unir nos lèvres dans un tendre baiser. Ma main libre se posa naturellement sur son torse, s'accrochant légèrement à son tee shirt, comme pour le retenir, l'empêcher de partir. Je me laissais emporté, enivré par les sensations qu'il était le seul à savoir faire naitre en moi. On finit par se séparer, beaucoup trop tôt à mon goût. Je restais contre lui, mon front posé contre le sien. Je fermais les yeux, respirant son odeur.

- Tu ne devrais pas continuer si ta vie ne te convient pas. Tu as le droit d'être heureux Simon. Tu le mérites.

Même si le chemin devait être difficile, il ne devrait pas vivre d'une façon qui ne lui convenait pas. Je savais qu'il en serait de même pour moi. J'avais choisi d'emprunter ce chemin avec lui. Je doutais de pouvoir revenir en arrière après ça. Je savais déjà autrefois que j'étais incapable de faire semblant avec une femme, de me conformer au modèle de la famille parfaite. Mais maintenant que j'avais goûté à ça, à l'ivresse des sentiments, à la douceur des lèvres d'un autre contre les miennes, serais je un jour capable de m'en passer?

Je relevais le visage, me décollant légèrement de son front. Je passais ma main sur son cou, allant caresser sa nuque avant de me perdre dans ses cheveux. Je pris une légère inspiration avant de me jeter à l'eau, d'aller l'embrasser à nouveau, mes lèvres retrouvant naturellement le chemin des siennes.




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June
Lun 25 Juil - 11:16

Simone Perri
J'ai 25 ans et je vis à Toronto, Canada. Dans la vie, je suis étudiant en thèse de botanique et de pomologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.
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Je n’arrivais pas à y croire. J’avais beau me répéter ce qui était en train de m’arriver dans ma tête, j’étais toujours autant sidéré. Il y avait encore quelques semaines, j’avais un quotidien lisse, indifférent, régi par le travail, mes désirs profonds enterrés pour toujours. Jamais je n’aurais même été capable d’imaginer vivre tout cela. Ça me semblait surréaliste, trop beau pour être vrai. Et pourtant, d’un sol que j’avais cru mort s’élevait maintenant un puissant sentiment de vie.

Je sentis la main de Morgan se poser sur mon torse. Nos lèvres se séparèrent, mais nous demeurions tout proches, front contre front. Je fermai les yeux, moi aussi ; je respirais fort, essayant de me remettre de mes émotions. Quelque chose était changé en Morgan, je le sentais dans sa présence plus affirmée, plus décidée. Je n’avais plus peur qu’il disparaisse. La matérialité de son corps était plus évidente.

Je souris à entendre les mots qu’il m’adressait avec douceur et fermeté. J’avais tellement envie d’y croire. En fait, j’y croyais. Puisque c’était lui qui m’y autorisait, quel genre d’obstacle pourrait m’en empêcher ? « Je suis heureux », soufflai-je tout bas. Je n’ai jamais été aussi heureux, complétai-je mentalement. Je sentis sa main dans ma nuque, qui se glissait dans mes cheveux. Je rouvris les yeux, trouvai les siens. Chacun de ses gestes me bouleversait, me faisait un bien fou. Ils avaient sur moi un tel pouvoir de guérison et d’apaisement.

Il m’embrassa à nouveau. Nous commencions à nous connaître et notre baiser était plus assuré, plus appuyé. Je le prolongeai avec plus d’intensité, lâchant la main de Morgan pour prendre son visage de mes deux mains. Je sentis la ligne de sa mâchoire dans mes paumes, je glissai mes doigts avec empressement dans ses cheveux, le souffle court. Nos corps se collaient l’un contre l’autre avec plus d’intention, et je commençais à vouloir sentir Morgan encore plus près de moi. Il en fallait si peu pour me donner envie d’aller plus loin ; la pensée qu’il allait inévitablement sentir mon début d’érection me poussa à interrompre notre baiser. Je ne voulais pas que ça aille trop vite. Je ne voulais rien précipiter, je voulais que ce soit doux, au contraire de tout ce que j’avais connu par le passé.

« Tout ce que je croyais n’a plus de sens maintenant », repris-je, légèrement essoufflé. Je mesurais à quel point c’était vrai rien qu’à le dire. Ce qui se produisait là n’était pas seulement le début d’une relation que je ne m’étais jamais autorisée : ma vie entière avait basculé dans tout autre chose. Le voile qui l’avait recouverte, emporté comme par la chute inattendue d’un objet lourd, découvrait une surface vierge de toute empreinte. Comment revenir à la vie d’avant, maintenant ? Comment ne pas vouloir tout faire pour vivre éternellement dans l’été italien…

Tout serait changé. Nous n’étions alors qu’aux balbutiements de notre relation, et pourtant je le savais déjà. Plus rien ne serait comme avant. Morgan était mon audace, celle par laquelle j’oserais marcher sur ces terres inconnues. Et je voulais que rien d’autre n’importe. Tout abandonner pour me tenir avec lui dans le cœur de cette après-midi sans fin, celle qui véritablement allait changer ma vie.

Je repris sa main et je l’entraînai vers la montée, lui souriant soudain, le cœur encore battant. Je ressentais bien sûr une légère frustration à interrompre ce moment, mais elle me plaisait tellement. Parce qu’elle était nouvelle, elle aussi. Et le signe de quelque chose qui promettait de se construire dans la durée, par petites touches progressives. Je ne voulais rien manquer de tout cela.

Le sentier devint un escalier qui montait en lacets parmi les flammes noires des cyprès. En quelques minutes, nous étions au sommet. La vue, depuis la tour de l’Horloge, était entièrement dégagée, plus belle encore que depuis la Rocca. Apparemment, ici non plus, il n’y avait personne. Nous nous arrêtâmes au bord d’un parapet de pierre, admirant le panorama. Je m’y accoudai à côté de Morgan et, après m’être rassasié du paysage, je le regardai lui, imprimant son profil dans ma mémoire. « Alors, tu croyais vraiment que je fréquentais quelqu’un d’autre ? » lui demandai-je finalement avec un sourire. Ça me semblait tellement improbable qu’il ait pu croire ça. « Je ne faisais que penser à toi tout le temps. Je n’arrivais même pas à travailler… », admis-je, passant une main rapide dans mes cheveux, légèrement gêné de le reconnaître.

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