No one looks up anymore 'Cause you might get a raindrop in your eye (Harper&Proinsias)
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ClancyGoneLavish
Mar 10 Déc - 12:53
Proinsias Staunton
J'ai 32 ans et je vis à xxx, Etats-unis. Dans la vie, je suis tatoueur, propriétaire de mon salon Proins'Ink. et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis marié avec Kelly depuis 8 ans et je suis le père de deux enfants, Erin et Ash.. trigger warnings : Trauma crânien (choc frontal) / accident • Syndrome de stress post traumatique • Troubles de la mémoire à court terme • Langage parfois grossier • Parent défaillant • Séquestration
tw : Disparition, peur de la mort, insomnies, troubles de la mémoire, anxiété, langage grossier, état de perdition émotionnelle, consommation d'alcool.
Assis sur le sable, je dépliais la carte de la ville et des alentours, des traits, des cercles, des croix que seul moi pouvait comprendre. Kelly, son absence me rendait fou. Je n’écrivais plus dans mes carnets depuis ce jour, il n’y avait plus que cette carte que j’ai étudiée des centaines de fois. Sans cesse à l’affut du moindre endroit où elle pourrait être. La carte m’empêchait de passer trop de temps au même endroit, mais depuis ses affaires retrouvées sur cette plage, tout me conduit à cet endroit. Tout. J’abandonnais mes enfants, je les laissais à la garde de mes amis, de mon cousin, parfois de ma belle famille. Les parents de Kelly avaient proposé de les garder sur le long terme, je savais que des problèmes avec eux me guettaient dans le cas où Kelly ne reviendrait jamais… Dans le cas où elle me revenait… Morte.
Je refusais néanmoins de les confier de trop à leurs grands-parents, je savais pertinemment ce qu’ils pensaient de moi, ce qu’ils essayaient de faire. Dans ce qui me restait de lucidité, je ne les laisserais pas me voler mes enfants alors que la vie m’avait dérobé ma mémoire et à présent… Peut-être, mon épouse. Peut-être… Ouais… Sur cette plage, plus grand monde n’avait espoir. La lanterne électrique posée à mes côtés dessinait mon ombre immobile, échine brisée par le poids de toute cette douleur. Cette nuit, il fallait encore chercher. Je lui avais promis, lors de notre mariage… Je renverserais des montagnes pour elle, je ne pensais pas que j’aurais réellement à devoir honorer cette promesse un jour. Je pensais que c’était seulement quelque chose que l’on disait comme ça, pour rendre heureux l’autre, mais je me rendais compte que mes paroles furent sincères. Je ne trouverai aucun répit jusqu’à ce que je sache, que je la retrouve, vivante ou morte. Je savais seulement, que je ne la laisserais pas seule, que je ne l’abandonnerai jamais, quitte à m’abandonner moi-même.
La cendre de ma cigarette tombait sur le sable, petite lueur rougeâtre qui n’apaisait en rien mes nerfs. L’odeur désagréable qui planait autour de moi ne couvrait pas celle âpre de mes pensées. Un sac en papier kraft posé dans le sable, je ne sais plus pourquoi j’ai acheté cette bouteille d’alcool qui tient compagnie à ce paquet de clopes. Rien de ce qui se passait depuis plus de deux semaines ne me ressemblait.
Peut-être que c’est comme ça finalement, que moi aussi… Je vais disparaitre.
- Tu devrais rentrer te reposer…
Disais-je à mon ami, assise à côté de moi. Conscient de tout ce que je lui avais demandé ces derniers temps, ce que je leur ai à tous demandé. Elle, plus que les autres, sans l’ombre d’un doute. Je décrochais enfin mon regard de la carte, pour poser mon regard épuisé sur Harper. Sans elle, j’ignore à quel point les ténèbres auraient pu m’engloutir.
- Je suis… Je suis désolé de tout ça… Je vois bien à quel point je te fais souffrir. Et je suis désolé, parce que je ne peux pas arrêter, Harper. Je ne peux pas… J’espère que tu sauras me pardonner, quand tout ça sera fini.
J’essaie de sourire, pour elle. Mes traits se crispent. Je ne savais plus sourire… J’étais cassé.
27/07/24 [ ]
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Bandito
Mar 10 Déc - 13:13
Harper Humperdoo
J'ai 26 ans et je vis à Cambridge, Etats-Unis. Dans la vie, je suis Investigatrice paranormale et je m'en sors moyennement. Sinon, grâce à mes petites blessures, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Connaître Harper
Une longue et interminable journée. Si je n'avais pas mon portable greffé à la main pour suivre les dernières actualités et pour gérer la garde des enfants, j’serais bien incapable de vous dire quel jour on est. Et même quand j’vois la date s’afficher sur l’écran, j’peine à y croire. J’peine à me situer dans cette temporalité qui m’satisfait jamais. Parfois j’trouve que l’temps passe trop vite, qu’il nous éloigne à chaque seconde de Kelly, qu’il étiole nos espoirs et disperse le moindre rayon d’lumière qui aurait pu raviver nos regards éteints. Parfois, j’trouve qu’il s’étend indéfiniment, quand l’épuisement force mes yeux à s’fermer mais que j’dois lutter, parce que l’sommeil n’est plus un ami, quand faut voir la souffrance prendre toutes les formes dans l’âme de Proinsias, quand on veut juste que tout s’arrête, que tout redevienne comme avant. Ouais, là l’temps, il a rien à envier à l’éternité.
Depuis que Kelly n’est plus là, j’compte plus les heures où j’ai dormi, j’suis à peu près sûre que mes deux mains pourraient suffire. On s’est réveillé un matin pour s’apercevoir que la vie ne serait plus jamais la même, et depuis, j’ai l’impression qu’il y a plus de matin. Qu’il y a juste ce temps qui fait régner sa loi en nous poussant de force dans son sillage. J’supporte pas les gens qui m’parlent d’un cauchemar. Nan. C’en est pas un. Les cauchemars ont la clémence de te laisser te réveiller. J’ai arrêté de croire qu’on allait se réveiller. J’espère juste qu’on arrivera de nouveau à voir les jours se lever. J’voudrais qu’ils se lèvent à nouveau dans c’regard, enfoncé dans des orbites obscures, qu’il y ait autre chose que la lueur d’une cigarette pour y allumer de la lumière.
J’me suis laissée tomber dans le sable à côté de Proinsias. Il étudie cette carte que j’ai vu se transformer au fil de son enquête, devenir un entremêlement de traits, de symboles qui témoignent de la ferveur de ses recherches. De la force de son amour. De la proximité de la folie. Mon dos, il s’souvient plus trop ce que ça fait de se détendre, il est noué, crispé, douloureux. Les courts instants de sommeil que j’m’octroie, ils s’font pliés sur une chaise, vaguement affalée sur un canapé ou sur la banquette d’la voiture. Mon lit, ça fait longtemps qu’il ne m’a pas vu. Alors m’permettre de m’étendre dans l’sable, c’est une bénédiction. C’est doux, encore chaud. Ca m’ferait chialer parce que j’sens une pointe de bien-être toucher mon âme. Ouais, ça m’ferait chialer parce que j’savais plus que ça existait ce genre de bonheur simple…mes yeux r’gardent les étoiles. C’est beau. Puis elles disparaissent un bref instant pendant lequel j’me suis fait happer par le sommeil.
Ca dure pas, j’me réveille avec un coup au coeur. J’aime pas dormir. Parce que malgré tout, à chaque fois que j’rouvre les paupières, j’peux pas m’empêcher de me poser cette question : C’est terminé ?
J’me redresse sur le coude. Proinsias, il a pas bougé, il est tellement obsédé par cette carte qu’il n’a pas dû se rendre compte que j’me suis laissée kidnapper par Morphée. J’ai l’cerveau pas mal embrumé, du mal à émerger. J’suis dans un brouillard épais fais d’fatigue et d’pas mal d’alcool. Le pourquoi du comment me r’vient un peu. Tout nous ramène à cette plage. Cette sinistre rengaine qui a noirci les pages de mes carnets, où jadis s’écrivaient quelques histoires pour faire trembler mes auditeurs. Celle que j’écris en ce moment, c’est la plus terrifiante, elle tient en trois mots Le téléphone, la veste, les bijoux. Plus personne n’a d’espoir. On nous prépare aussi, on nous dit qu’il faudrait pas qu’on s’accroche. Mais nous, on n’vous écoute pas. On l’garde cette espoir, quand bien même il nous détruirait à petit feu.
Au bord de cette eau qui lèche paisiblement la berge, c’qui se passe n’est pas normal. Ca nous ressemble pas. Qu’est-ce qu’on a pu se dire en achetant ce paquet de clopes et cette bouteille ? J’sais pas. J’pense qu’on s’est rien dit. On savait que c’était une connerie. On avait peut-être l’espoir que ça nous réveille, qu’on s’dise “Hé mais on fout quoi ?” mais on est sous anesthésie générale les mecs, on a porté ces cigarettes à notre bouche, on a laissé cet alcool nous ennivrer sans qu’aucune alarme se déclenche dans notre tête. Elles ont trop hurlé les alarmes d’notre tête. Elles hurlent peut-être encore mais on les entend plus.
“Ca va t’inquiète pas.”
Y a rien qui va. Il le sait. J’sais pas pourquoi j’lui ai dit ça. Mais j’partirai pas. J’me le suis promise que j’l’abandonnerais jamais. Il aura beau s’enfoncer dans les ténèbres les plus visqueuses que j’serai là. Et j’trouverai. Un jour. L’moyen de le ramener. J’me suis assise et j’ai attrapé mon téléphone, il est tard, j’ai pas de message. Les enfants sont à la garde d’amis, ils m’ont tenus au courant par sms. Ca fait un moment qu’ils dorment. Bordel, j’veux jamais qu’ils souffrent comme ça. J’voudrais qu’ils puissent dormir, bercer dans l’insouciance, pour l’reste de leur vie.
“Arrête de t’excuser Proinsias.” Je fronce les sourcils. J’ai quand même pas tout à fait les idées claires. Mais elles le sont assez pour affirmer une chose à Proinsias ; “J’veux plus t’entendre me demander pardon. T’as pas à l’faire. On a tout traversé ensemble, depuis qu’on s’connait, jamais on s’est lâché. On est putain d’lié. J’sais pas par quoi mais ça se défait pas. C’est solide. On s’est fait des promesses. J’vais pas les briser. C’est plus précieux qu’n’importe quoi dans c’monde. J’ai trouvé ta main quand j’allais mal. T’auras toujours la mienne dans la tienne. Attend, pose ça…juste…juste deux minutes. Ca va faire un grand vide dans ta tête.”
J’le fixe dans les yeux, j’y cherche pas une autorisation quelconque mais j’l’incite à laisser cette carte de côté une seconde. De retremper un orteil dans la réalité, celle qu’on a oublié. Allez Proinsias. Reprend une inspiration avant de replonger la tête sous tout c’bordel. J’le pousse gentiment par les épaules pour qu’il s’allonge dans l’sable. On va juste prendre une bouffée d’cette impossible évasion qu’on aimerait, une bouffée qui sent pas les espoirs consumés. J’m’allonge tout près, ma tête touche la sienne. J’tends la main vers les étoiles.
“On va y arriver Proinsias.”
On y croira jusqu'à c'qu'on nous écrase sous les pires évidences.
"Wow...elles bougent quand même sacrément vite les étoiles..."
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ClancyGoneLavish
Mar 10 Déc - 13:18
Proinsias Staunton
J'ai 32 ans et je vis à Cambridge, Etats-unis. Dans la vie, je suis tatoueur, propriétaire de mon salon Proins'Ink. et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis marié avec Kelly depuis 8 ans et je suis le père de deux enfants, Erin et Ash.. trigger warnings : Trauma crânien (choc frontal) / accident • Syndrome de stress post traumatique • Troubles de la mémoire à court terme • Langage parfois grossier • Parent défaillant • Séquestration
tw : Disparition, peur de la mort, insomnies, troubles de la mémoire, anxiété, langage grossier, état de perdition émotionnelle, consommation d'alcool.
Harper dormait à mes côtés, j’avais laissé quelques secondes mon regard se poser sur elle après avoir éteint dans le sable le mégot de ma cigarette. Je pouvais douter de n’importe qui dans cette ville, j’étais prêt à accuser n’importe quelle personne de m’avoir dérobé ma Kelly… Mais pas elle. Pas Harper. Elle était la seule personne en qui j’avais entièrement confiance, la seule personne qui n’avait jamais semé le doute dans mon esprit. Je doutais de mes amis, plus que jamais, je doutais des autorités, je doutais de moi-même. J’avais le terrible sentiment de n’avoir plus que Harper et mes enfants. Je m’accrochais à eux, pour garder un semblant d’humanité et de lucidité. Tout le monde, dans cette ville de fous, était tant habitué à ces tragiques disparitions, que c’était comme s’ils avaient déjà abandonné tout espoir, que la vie se doit bien de continuer. Ils s'attendaient à ce que je me résigne et poursuive ma vie sans Kelly… Non. La vie s’est arrêtée. Je refusais de me plier à cette attitude générale, cette attitude nauséabonde de fatalité.
Kelly avait disparu depuis si longtemps, mais depuis trop peu de temps à la fois pour faire la moindre conclusion. Ma femme, ma douce aimée. Si seulement elle pouvait m’envoyer un signe, si je pouvais seulement savoir qu’elle ne souffrait pas, mon cœur serait sans doute un peu apaisé. Le seul signe obtenu était la trouvaille de ces effets personnels sur cette même plage où je me trouvais. Je savais que je ne découvrirais rien entre les grains de sable, mais si c’était l’un des derniers endroits qu’elle avait foulé, je me devais d’être ici, à espérer encore un peu à la lueur de la lune. L’espoir, c’est tout ce que j’avais.
Harper, j’lui disais d’aller s’reposer. J’savais qu’elle refuserait. J’sais qu’elle se laisserait emporter par ma perdition, moi, l’amnésique qui mène l’enquête. On dirait une mauvaise blague, et pourtant…
- J’avais promis… De la protéger…
J’ai promis tant de choses à Kelly, je lui avais également promis de ne pas tomber dans les ténèbres, de rester dans l’droit chemin, d’être un bon exemple pour nos enfants. Ma gorge se serrait, mon regard s’perdait dans les yeux clairs de la rousse alors que ma carte m’échappait des doigts.
J’sens mon souffle qui s’coupe avant de s’accélérer brutalement alors qu’elle me pousse pour que je m’étende dans le sable. La panique se lisait dans mon regard, c’te peur viscérale du vide dans ma tête, justement ouais… C’te peur d’oublier encore, d’perdre encore du temps et des informations. J’étais terrifié à l’idée de m’allonger là, dans l’sable. Et pourtant, j'me laissais faire parce que ce serait si doux d'oublier... Mes doigts avaient agrippé avec anxiété le vêtement de mon amie, crispé de la tête aux pieds, je finis par sentir mes omoplates toucher ce sol scabreux. Je fermais les yeux, douloureux de ressentir à nouveau du confort, une plainte provenant des tréfonds de mon être vibra à travers ma gorge avant que je n’ouvre les yeux pour voir ces étoiles qui pailletaient magnifiquement ce ciel.
- Le monde continue de tourner, mais moi… J’peux pas. J’avance dans l’autre sens, contre l’temps qui passe. Mais à vrai dire tu sais ; j’aimerai parfois… Seulement oublier à nouveau. Oublier qu’elle a disparu. J’voudrais juste une seconde… Cesser d’y penser.
D’où la bouteille, d’où les clopes.
- J’abandonnerai pas, je voudrais juste… Une seconde.
Une seconde précieuse et délicieuse, sans douleur, dans l’ignorance totale et jouissive. Je voudrais que ma mémoire me joue un tour de plus, pour que je puisse reprendre mon souffle. Je n’abandonnerai pas, ce serait mal me connaitre. Je me battrais toute ma vie s’il le faut, pour la trouver, pour comprendre. Mais ma mémoire ne voulait plus défaillir sur ce point.
Paresseusement, je tournais la tête en direction de la jeune femme, son front touchait le mien, j’avais des difficultés à ne pas loucher pour la regarder droit dans les yeux.
- Ne disparais jamais, Harper Humperdoo.
Une demande, un supplice, un ordre.
- Prends moi dans tes bras… S’il te plait...
Cette fois, uniquement un supplice.
La voix tremblante, la boule au ventre, l'regard tétanisé par c'besoin poignant de réconfort, cette consolation que j’avais refusé depuis l'premier jour. J’avais rejeté tous les contacts allant dans ce sens, j’avais refusé d’être plaint, refusé d’être touché. A cet instant, j’ignorais si je pourrais enfin m’effondrer et laisser ma peine se déverser, mais j’avais redoutablement besoin d’ressentir autre chose que d’la haine et d’la douleur, l’espace d’une seconde… Il le fallait, avant que je ne bascule pour de bon. Si l’oubli ne venait pas à moi, il me fallait capturer autre chose pour échapper l’espace d’un moment à ce monstre de rage qui me dévorait l'esprit.
27/07/24 [ ]
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